Arrête un peu de te foutre de ma gueule. je soupir, les yeux rivés dans mon miroir, galérant totalement à jouer la cravate autour de mon cou. À qui je parle ? Mon attachée presse, cette femme qui approche la cinquantaine et que je fréquente depuis que je suis gamin. Une sorte de tante, de seconde mère même. Qui ne m’a jamais vu faire autant d’effort. Quand elle me demande le programme, je me tourne vers elle. Un resto gastronomique éphémère qui a ouvert au centre ville. Je sais même pas ce qu’ils servent là bas. Mais bon, j’allais pas l’amener au McDo du coin. l’approchant, je reprend. Plutot que de rire à plein poumon comme ça, tu veut pas me faire ma cravate ? le costume, le choix du restaurant. C’est tout nouveau pour moi. Non pas que je suis du genre à ne pas m’habiller correctement, mais c’est rare que je mette un costume. Mais je veut faire bonne impression, très bonne impression même. On commence à se connaître, on a déjà franchis quelques étapes, eu des conversations sérieuses. Mais ce soir, c’est le premier rendez vous, le premier date. Ça donne une tournure un peu plus officiel à tout ça. Et j’ai absolument aucune idée de comment gérer ça. C’est pas nouveau, je met Savannah sur un pied d’estale. C’est une femme importante, une femme qui fréquente des milieux que je ne connais pas vraiment. Et moi, je suis un rappeur dont la célébrité est en montagne russe, un gamin qui a toujours eu une vie calme et traditionnelle. En plus de ça, j’ai quasiment eu aucune histoire, enfin si, mon ex que j’ai connu à peine majeur et avec qui je suis rester plus de cinq ans. La jolie blonde, c’est différent, elle est plus âgée que toutes les femmes que j’ai connu, elle est déjà maman, ça fais beaucoup d’informations, ça fais beaucoup de chose qui font que je ne me vois pas lui organiser un rendez vous comme j’ai pu en avoir l’habitude jusque maintenant. Je veut l’impressionner, je veut qu’elle puisse me voir comme un véritable candidat, comme une véritable option. Et tout ça crée une forme de stress. C’est loin d’être mon genre, je suis à l’aise, je suis extravertie, je suis nature et sans tabou. Pourtant, une petite pression est naissante alors que l’heure du rendez vous approche. Ma cravate prête, j’attrape mon flacon de parfum, deux doses et je suis prêt. Merci pour Thésé ce soir. Je passe le récupérer demain. une légère étreinte, et je quitte le domicile de la femme.

La voiture arrive quelques minutes à peine après, je grimpe dedans. C’est un chauffeur que j’ai payé pour la soirée. Venir me prendre, passer prendre Savannah chez elle. Nous conduire jusqu’au restaurant et ensuite, nous ramener chez nous. Simple, efficace et raisonnable aussi. Si d’aventure nous abusons légèrement de champagne ou de vin, nous n’avons pas à gérer le retour au volant. Mon regard plongé sur mon smartphone, je navigue sur les différentes applications. Après plusieurs minutes de route, je relève la tête quand je sens la voiture ralentir, un sourire étire mes lèvres quand je reconnais le chemin menant à la maison de Savannah. C’est que mine de rien, je suis pressé de la voir, depuis notre rencontre au Canada, je suis toujours heureux de passé un moment avec elle. Et à chaque fois que l’on passe des moments ensemble, j’ai envie d’en avoir d’autre. D’autant plus, que cette fois ci, la demoiselle a décidé de répondre à mes messages, c’est que l’on progresse

Sortant du véhicule, j’attrape mon téléphone pour lui envoyer un simple message. Signaler ma présence. Raclant ma gorge avant son arrivé. Vraiment, des gens s’inflige des cravates chaque jour de l’année ou presque ? Une dizaine de minute et j’ai déjà envie de m’en débarrasser.

Comment ça ils ne veulent pas signer les nouveaux documents? J'attrape l'une des mes chaussures, la laissant tomber à même le sol en prenant la direction de ma chambre. Ils étaient encore d'accord avec ça hier matin. Qu'est ce qui les a fait changer d'avis? Arrivée dans la chambre, j'ouvre la porte du dressing, observant avec un air désemparé la multitude de robes qui se dressent sous mes yeux. Du choix, certes, mais probablement bien trop pour ne pas laisser émaner un semblant d'hésitation sur la décision à venir. Un léger soupir avant de faire glisser quelques cintres sur la tringle afin de pouvoir mieux observer l'une d'elles. Je la saisis et m'approche du miroir, la glissant contre moi pour me rappeler ce qu'elle pouvait donner sur ma silhouette. Okay Kate...Assure-toi juste de pouvoir m'avoir un rendez-vous demain matin avec eux, à la première heure. Je leur expliquerais par moi-même ce que ça peut leur apporter....Bye. Je jette avec une certaine insouciance mon téléphone sur lit après avoir raccroché, accordant désormais toute mon attention sur ce que je vais pouvoir porter ce soir. En soit, il ne s'agit pas d'un grand événement dans lequel je me dois d'être irréprochable, mais en tant que rancard officiel, j'ai cette envie d'être élégante. Et cette robe, si magnifique soit-elle, est bien trop....trop pour l'occasion. Les moments passés avec Malik jusqu'à présent ont été des plus agréables, mais dénués de toute la pression qu'engendre les convenances que je subis au quotidien en travaillant dans cette grande entreprise de renom. Et c'est ce que j'apprécie probablement le plus quand je suis avec, je n'ai pas besoin de m'emparer de ce masque de femme indépendante et sûre d'elle, la femme impeccable, celle qui mène une vie solitaire qui semble lui convenir, qui aime toutes ces choses luxueuses qui peuvent être à portée de main. Il n'y a pas de faux semblant, ou un besoin d'impressionner l'autre, et j'ai l'impression qu'il ressent la même chose, alors qu'il vit, d'une façon différente une ascension professionnelle qui pourrait lui apporter bien plus de notoriété et d'argent qu'une personne sensée puisse attendre. Je dois avouer à plusieurs reprises avoir songer au déroulement de cette soirée. Il a su me surprendre de nombreuses fois, que ce soit en m'amenant dans ce restaurant aux allures plutôt banales, mais ô combien familiale, lors de notre première rencontre, me laissant découvrir les saveurs particulièrement alléchantes d'un plat typique du coin, mais aussi en me poussant de force sur une piste de glace, provoquant amusement et adrénaline dans un même temps, perchée sur mes patins, puis récemment sur ce petit bateau resté à quai, nous permettant de savourer un moment assez intimiste improvisé sous le ciel étoilé. J'aime sa simplicité, et je n'ai nul doute qu'il parvienne une fois encore à me surprendre par de petites attentions ce soir.

C'est donc dans une jolie robe portefeuille bordeaux que je semble satisfaite du reflet que je renvoie. Ni trop classe, ni trop habillée, elle laisse entrevoir une bonne partie de mes jambes, alors que le tissu satiné offre un rendu aussi décontracté qu'élégant. Je relève mes cheveux, prenant le choix de les nouer en laissant retomber quelques mèches blondes pour un faux effet négligé. La sonnerie de mon téléphone retentit lorsque j'enfile ma paire de boucle d'oreille. Le sourire qui se loge sur mes lèvres, et dont bien évidemment mon partenaire de la soirée est l'auteur, persiste quelques secondes alors que je m'empresse de rejoindre l'entrée, coupant les différents éclairages sur mon passage. J'ouvre la porte, découvrant bien rapidement une voiture que je ne reconnais pas, alors que le jeune homme, mit sur son trente-et-un pour l'occasion, se tient fièrement devant cette dernière. Si je ne peux que remarquer qu'il porte à merveille le costume et qu'il est très séduisant, j'ai le sentiment un instant de ne pas être à la hauteur de l'événement. Peut-être ai-je légèrement sous-estimé son besoin de bien faire les choses, ce besoin de m'en mettre plein les yeux. Un léger malaise que je tente de dissimuler en descendant les quelques marches qui me mènent à lui. Eh bien dis donc... Si j'avais su, j'aurais enfilé ma jolie robe à sequin et ma parure de bijou hors de prix Un amusement se lit sur mon visage, laissant entrevoir la surprise de déployer de tels moyens pour ce premier rendez-vous. Mes lèvres viennent se poser avec douceur sur les siennes, me rappelant ce goût savoureux qui s'en échappent. Un baiser presque innocent pour commencer cette soirée, alors que mon visage se détache du sien, mais garde une certaine proximité pour murmurer J'n'ai pas le droit à ton joli joujou ce soir? Un haussement de sourcils, suivi d'un léger hochement de tête pour désigner la jolie voiture noire qui va nous permettre de voyager pour les heures à suivre. Mon sourire se maintient jusqu'à ce que je devine la silhouette d'un homme au volant. Il était livré avec la voiture? Demandais-je sans être en mesure de dissimuler cet effet de surprise sur mon visage.

J’essaye de me responsabiliser. De mon montrer à la hauteur, exit les bagues et montre hors de prix, parce que oui, vous verriez chez moi la collection de bijoux que je me suis bâtis avec mes premières entrée d’argent, c’est aussi effrayant qu’impressionnant. Non, ce soir je suis dans l’élégance tout en étant sobre. Encore que, je dois l’avouer, quand je m’aperçois dans ce costume, je commence à me demander si je n’ai pas oublié d’être sobre justement. Un simple pantalon et chemise aurait peut être suffis ? C’est de toute façon trop tard, on arrive quasiment chez elle. Je reconnais la route, je me souviens de la première et seul fois où je suis venu ici. Un soir chaotique qu’elle avais su adoucir par sa simple présence. Le soir de notre premier baiser aussi, certes furtif. Une main passe sur mon visage, je commence à me demander pourquoi j’ai fais tout ça. Pas de l’invité, pas de chercher à continuer à entretenir et construire notre relation. Mais tout ce manège qui accompagne le rendez vous, j’ai l’impression de revenir dix ans en arrière et de déployer les efforts considérables pour emmener ma petite amie au bal d’université. J’essaye de ne pas trop y penser, sortir de la voiture me fera du bien, me permettra de prendre un grand bol d’air frais. Une pression complètement conne, disons le. Nous nous sommes déjà vu, nous avons déjà partagé des moments ensemble, ce soir, c’est juste un de plus. Dire que j’ai l’habitude de monter sur scène devant des centaines de personne sans aucun stress, il s’agirait de se reprendre Mister Fleming. Après tout, jusque maintenant. Tout a été naturel avec elle, chaque moment, chaque instant, chaque chose partagé est venu avec un naturel déconcertant. Avec ce mélange impossible à comprendre, cette impression de la connaître depuis des années tout en apprenant à la découvrir. C’est difficile à expliquer, très compliqué, mais c’est cette impression que j’ai. Bien sûr, ça commence à faire un petit moment qu’on se connais mais pas si longtemps que ça. Et pourtant, je suis avec elle comme je suis avec si peu de monde. Je me montre sous un visage que très peu ont déjà vu. Et faut bien l’admettre, le départ de ma sœur n’a fais que me pousser à me renfermer, à me protéger derrière une carapace. Une carapace que je semble consciemment oublié de porter quand je suis avec elle.

Tout s’envole quand je la vois, quand elle approche. Comme ci j’étais rassurer de la voir débarquer. La pseudo pression laisse place à un sourire qui étire mes lèvres et illumine mon visage, simplement heureux de la revoir après ces quelques jours sans se voir. J’irai pas jusque dire qu’elle m’a manqué, mais une chose est sûr, j’étais vraiment presser de la retrouver. Dit pas de bêtise. T’es magnifique. il suffis de voir mon regard s’attarder sur elle pour comprendre que ce n’est pas un simple compliment de circonstance ou de politesse, faut dire que peu importe ce qu’elle pourrait porter, je crois que j’aurai toujours cette lueur dans les yeux en croisant son regard. Un baiser en guise de bonjour, ou bonsoir vu l’heure. Ma main qui se pose dans le bas de son dos quand elle viens me murmurer quelques mots. Pas à chaque fois. Faut que ça reste un plaisir non ? passant devant elle, je lui ouvre la portière. C’est Edward, ou Diego, ou je ne sais plus vraiment. Tellement abattu que je lui pique sa place auprès de toi, il absolument tenu à nous conduire ce soir. mon regard croise le sien après cette petite blague. Une fois Savannah entrer, je fais le tour pour entrer également. Prenant place à ses côtés. Une fois nos ceintures bouclés, la voiture redémarre et se met en route vers le restaurant où j’ai réservé pour nous deux. Comment c’est passé ta semaine ? tournant mon visage vers le sien, je ne peut retenir un petit sourire. J’imagine que l’attente fut longue avant de me retrouver. Insoutenable même. j’exagère ? Totalement, et pas qu’un peu. Faut dire que je suis vraiment content de la retrouver, de pouvoir partager cette nouvelle soirée en sa compagnie. J’en oublis presque que l’on se dirige vers un restaurant que je ne connais absolument pas, si ce n’est de la part des quelques personnes un peu haut placé que je connais qui me l’a recommandé. Quoi qui en soit, tout ça deviens vite secondaire. Surtout après la semaine que j’ai passé. Émission télé, émission YouTube, passage à la radio. Cette semaine de promotion a été tellement éprouvante que je n’aspire qu’à retrouver de la sérénité, à ses côtés.

Spoiler:

La perspective de cette soirée suffit à m'apporter un sentiment de satisfaction depuis le début de la journée. Il a ce pouvoir là actuellement, celui de me couper peu à peu de toutes ces obligations auxquelles je suis malheureusement rattachée dès lors que je me retrouve en sa compagnie, et ça me fait du bien. Les échanges que nous avons pu avoir sont sincères. Nous apprenons à nous connaître, prenons le temps pour cela, sans empiéter sur la vie de l'autre. Peut-être l'a-t-il saisi de mon côté, ce besoin de ne brûler aucune étape, et de profiter de l'instant présent sans émettre la moindre promesse. Parce que je suis incapable de pouvoir en faire actuellement. Incapable de savoir si je serais en mesure de répondre à ses attentes comme lui de répondre aux miennes. Nous sommes différents. Diamétralement différents. Par des vies à l'opposée l'une de l'autre, des carrières presque impossibles à mêler l'une à l'autre. Et pourtant, notre entente, cette alchimie particulière, me surprend à chacune de nos rencontres, comme si au final, nous nous ressemblons bien plus que nous voudrions l'admettre au-delà de toutes ces apparences. Elles se nourrissent par nos différents aveux, et une affection qui prend peu à peu sa place entre nous. Elles ne sont pas surjouées, et sont assez précieuses pour qu'aucun de nous ne veuille précipiter quoique ce soit. C'est probablement la raison pour laquelle je n'éprouve pas particulièrement de nervosité lorsque l'heure approche, je sais que tout se déroulera sans embûche, et que nous repartirons de cette soirée avec le sourire aux lèvres une fois encore.

La simplicité. Mot qui le caractérise parfaitement lorsque beaucoup profiteraient de leur notoriété pour rouler des mécaniques devant la gente féminine. Chose que j'aime probablement le plus chez lui, et qui me fait oublier que moi aussi je vis parfois dans un cadre privilégié grâce à ce poste qui m'a été offert quelques années plus tôt au sein de la société Campbell. La jolie maison de banlieue dans un quartier prisé, une situation financière stable qui me met à l'abri du besoin, un dressing plutôt imposant pour répondre à toutes sortes d'événements, mais aussi pour satisfaire l'envie d'être bien plus ordinaire lorsque je ne suis pas au bureau. Et ce soir, je ne demande qu'à être une jeune femme comme les autres. Pas celle qui doit s'armer de sa tenue la plus chic pour impressionner, pas la maman qui est suspendue à toutes ces responsabilités, ni même la femme d'affaires implacable, mais juste Savannah. Celle qui parvient encore à s'amuser, et profiter des petits instants que la vie peut offrir. Celle qui espère peut-être éveiller un espoir éteint depuis bien trop longtemps. En passant la porte, j'ai cependant ce sentiment étrange, celui qui me rappelle que notre vision des choses peut pourtant être différente sur certains aspects. L'élégance dont il fait preuve est pourtant de mise, et ce sourire qu'il m'adresse ne peut provoquer une étrange sensation dans le bas du ventre, mais je reste presque pudique face aux efforts, un peu trop importants, qu'il a pu mettre en œuvre pour cette soirée. Eh bien dis donc... Si j'avais su, j'aurais enfilé ma jolie robe à sequin et ma parure de bijou hors de prix Une façon de lui faire savoir que tout ça n'était peut-être pas indispensable pour donner une bonne image de lui. Dit pas de bêtise. T’es magnifique. Heureusement, je ne semble pas paraître ridicule à ses yeux, ce qui en soit, est un certain soulagement. Peut-être n'ai-je pas vu assez grand, ou peut-être que c'est lui qui s'est légèrement emballé, va savoir. Rapidement, l'aisance de nos gestes me rappelle qui il est, et pourquoi je suis là. Sa main se presse dans le bas de mon dos, un sentiment bien agréable après ce baiser qui l'est tout autant. Et sans grande surprise, je ne peux m'empêcher d'user d'ironie pour sortir d'un contexte un peu trop conventionnel et effrayant pour moi. J'n'ai pas le droit à ton joli joujou ce soir? La sobriété est peut-être de mise, mais son goût pour les choses plus extravagantes font ce qu'il est, et d'une certaine façon, c'est une chose que j'apprécie aussi chez lui, particulièrement après qu'il m'est confié la raison de cette folie automobile. Pas à chaque fois. Faut que ça reste un plaisir non ? Je souris, acceptant cette justification sans répliquer. Il était livré avec la voiture? Parce que oui, nous ne serons visiblement pas seuls à profiter du voyage. Un fait qui pourrait-être particulièrement intimidant si je n'y avais pas recours parfois dans le cadre de mes déplacements professionnels hors de cette ville.  Il ouvre la portière de la berline. C’est Edward, ou Diego, ou je ne sais plus vraiment. Tellement abattu que je lui pique sa place auprès de toi, il absolument tenu à nous conduire ce soir. Un sourire moqueur flirte sur mes lèvres. Ces hommes audacieux…Rien ne les retient de nos jours. Je m'installe après un léger rictus échange avec lui, et attend sagement qu'il me rejoigne. Comment c’est passé ta semaine ? Une question plutôt banale, mais qui demande un effort de ma part  pour m'y laisser soumettre. J'ai encore cette petite carapace, celle qui s'est tellement fortifiée que même partager mon quotidien de façon si ouverte me parait dérangeant, comme si le fait de me rendre si accessible pouvait me rendre tout aussi vulnérable. Fort heureusement, en croisant son regard, je décèle cette petite lueur dans ses yeux, celle qui n'a aucun mal à éclore lorsqu'il cherche à me taquiner. J’imagine que l’attente fut longue avant de me retrouver. Insoutenable même. Je me mordille l'intérieur de la lèvre, ne parvenant à rester réellement sérieuse face à cet excès de confiance qui n'est là que pour me titiller. Horrible. J'ai pleuré. Trois fois. Engloutis un gros pot de glace à la vanille, et vider une bonne bouteille de vin dans un même temps. Puis j'ai repleuré encore. Je finis par laisser échapper un rire, face à l'image tout aussi déplorable que j'impose à mon imagination. J'suis surprise. J'ai pas reçu énormément de message de ta part cette fois. Un haussement de sourcils provoquant pour lui rappeler qu'il avait su se montrer plus bavard la dernière fois qu'il avait eu le courage de m'envoyer un sms après que l'on se soit vus. Oeil pour oeil, dent pour dent

Je vais être honnête. Je n’aurai pas pensé que nous nous verrions aussi longtemps. Non pas que je n’en ai pas eu envie depuis le début. Mais nos différences font que j’ai toujours cru que ça sera éphémère, à mon plus grand désarroi. Sauf que les semaines passent, les mois passent et elle reste dans mon environnement. Elle prend de la place, tout est relatif, mais les fait sont là, je pense à elle, parfois, souvent, raisonnablement. Et paradoxalement, elle m’apporte de la sérénité. J’ai cette tendance à m’emballer, j’ai par le passé eu la fâcheuse manie de me précipiter, de foncer sans réfléchir. La jolie blonde m’apporte une sorte d’apaisement naturel. Je me laisse tout simplement porter. C’est une première pour moi.

Sincère, comme toujours, sa robe bien que sobre suffis à m’en mettre plein les yeux. Certains dirons que je ne pas objectif, d’autre que j’exagère. Pourtant je ne feins pas ma réaction, mon sourire, mon plaisir de la voir, de la savoir ici pour moi. Prenant place dans la voiture. À ses côtés, combien même nous sommes sur des places différentes, je fais en sorte de garder une certaine proximité avec mon rencard du soir. Horrible. J'ai pleuré. Trois fois. Engloutis un gros pot de glace à la vanille, et vider une bonne bouteille de vin dans un même temps. Puis j'ai repleuré encore. mon regard croise le sien, ma main se pose contre sa cuisse. Ce que j’apprécie chez toi. C’est ton sens du raisonnable. levant les yeux au ciel, il n’empêche que ça me fais sourire. J'suis surprise. J'ai pas reçu énormément de message de ta part cette fois. elle n’a pas tort. Et il y a une explication à ça. Est ce que c’est un soupçon de regret que je décèle dans ces quelques mots ? quoi ? C’est gratifiant de savoir que j’ai pu lui manquer ou qu’elle a attendu de mes nouvelles. Pour autant, je laisse ma tête s’enfoncer dans l’appuie tête de la voiture. Laissant un soupir s’échapper de mes lèvres. J’étais en promo toute la semaine. Plateau télé. Émission. Bref l’enfer, j’ai même pas eu une seconde à moi. Ma vie était tellement plus simple quand j’étais retombé dans l’anonymat. un aveu que peu, pour être exact, personne n’a jamais entendu. Alors que ma carrière s’envole de nouveau, ce regret de me retrouver de nouveau sous le feu des projecteurs, il n’y a qu’à Savannah que je veut bien le confier.

Je me redresse légèrement quand je sens la voiture ralentir, jusque s’arrêter complètement. Le chauffeur indiquant que nous sommes arrivé à destination. Merci, je vous rappel pour le retour. j’adresse un signe de tête au chauffeur. Sortant du véhicule, galant de nature, je viens ouvrir la porte de la berline pour la jolie australienne. Un petit sourire aux lèvres, me rappelant de notre rencontre ou j’avais jouer les chauffeurs pour elle. Devant nous, l’entrée d’un restaurant ou la queue est déjà présente. Les gens patientent devant cette enseigne éphémère tenue par un chef étoilé, un chef japonais qui propose des plats des plus moderne, peut être trop moderne ? J’avoue ne pas m’y être attarder, on peut pas vraiment dire que je sois un fin gourmet, si vous voyez mon frigidaire vous comprendriez. Des boissons, quelques fruits pour donner bonne conscience et basta. En revanche, Uber Eat m’adore. Tu pense que si les gens me reconnaissent, ils vont nous laisser passer ? croisant son regard, prenant place dans la file d’attente. C’est plus une petite blague qu’autre chose, à dire vrai, je m’en fou d’attendre. Surtout en bonne compagnie. Tu m’as dit que tu ne voulais pas de fleur. Mais rassure moi, t’as rien contre les violonistes qui joue aux côtés de la table leurs classiques les plus romantiques ? je me mord la lèvre inférieur. Je sais, je suis absolument pas crédible, ce cliché ultime des films, non même moi je ne m’y aventurerai pas. À tel point, que je doute que Savi y crois ne serait ce qu’une seconde.

Assise à l'arrière de cette voiture, je le sens vouloir établir sans plus attendre une certaine proximité avec moi. Un sentiment encore nouveau, qui me surprend, mais qui fait naître une douce chaleur dans ma poitrine. Je me sens privilégié, incapable de savoir si je la mérite réellement, si j'en suis digne, bien que tout semble si évident de son côté. Sa main posée sur ma cuisse, j'en profite pour émettre la souffrance infligée par les jours durant lesquels je n'ai pas eu l'occasion de le voir. Une attente qui n'avait pas été si insurmontable que ce que je peux surjouer à ses côtés, mais qui avait été en mesure de laisser flotter les images de notre dernière rencontre dans mon quotidien à quelques reprises. «Ce que j’apprécie chez toi. C’est ton sens du raisonnable.» Je souris, me pinçant les lèvres pour tenter de reprendre mon sérieux bien assez vite. «J'pensais que c'était ma plastique de rêve. J'en toucherais quelques mots à ma psy'» Un amusement qu'il m'est difficile de cacher une fois encore «J'suis surprise. J'ai pas reçu énormément de message de ta part cette fois.» Un reproche? Pas le moins du monde. Un besoin de le pousser dans ses retranchements et ôter sa fausse fierté par une gêne qui pourrait bien plus m'amuser. «Est ce que c’est un soupçon de regret que je décèle dans ces quelques mots ?» Il m'ôte les mots de bouche, retournant le piège contre moi-même alors que je plisse les yeux, avec un faux air accusateur. «Le seul regret que j'éprouve, c'est de ne pas avoir opté pour une paire de baskets ce soir» Je souris, contournant la véritable question telle une magicienne sur scène. L'amusement laisse pourtant rapidement place à un moment plus sérieux, bien loin de ce que nous prenons plaisir à nous épargner en général«J’étais en promo toute la semaine. Plateau télé. Émission. Bref l’enfer, j’ai même pas eu une seconde à moi. Ma vie était tellement plus simple quand j’étais retombé dans l’anonymat.» La sincérité de ses mots me touche. Je ne suis peut-être pas en mesure de comprendre réellement l'intensité de cette vie particulièrement agitée qu'il vit par sa carrière musicale, mais j'en suis pourtant sensiblement touchée, imaginant les conséquences que cela puisse impliquer. Mes doigts se faufilent sur sa main, cherchant à s'en emparer sans éprouver la moindre gêne. «J'ai bien peur que ce soit le prix du succès» Une légère grimace pour appuyer mes dires. Le show business inclut malheureusement quelques contraintes sur lesquelles il est impossible de passer si l'on veut réussir. «Peut-être que ça se tassera à un moment donné» Le rythme effréné, cette notoriété qui empiète de façon générale sur sa vie. Je relève les épaules, mais je sais très bien que les probabilités ne sont pas si élevées malheureusement. « Ou peut-être que j'vais être contrainte de te prêter ma perruque rousse pour qu'tu puisses te rendre à la boulangerie du coin» Un léger sourire sur mes lèvres, cherchant à faire naître un similaire sur le sien. Ma main se relève un instant pour frapper doucement la sienne, m'amusant de ce semblant d'étreinte pour en jouer. «Faut voir les choses du bon côté, si t'en es là, c'est que tes efforts payent, et que tu glisses vers le chemin de la réussite»

La voiture ralentit, et j'ai la curiosité d'observer autour de nous afin de deviner l'endroit dans lequel nous allons nous rendre pour prendre le repas. «. Merci, je vous rappel pour le retour.» Mes bras sont contre ma poitrine, alors que silencieusement, je suis légèrement gênée et partagée par ce service pour lequel il a opté. La délicate attention qu'il continue d'avoir à mon encontre n'est cependant pas sans éveiller un certain souvenir, et nourrir l’étirement de mes lèvres lorsque ma main s'accapare de la sienne pour sortir du véhicule. Devant nous, une file d'attente qui semble faire redescendre tout enthousiasme. Je ne connais pas l'enseigne. Pas plus que je ne reconnais cette rue, pour autant, ce restaurant doit-être suffisamment réputé pour être si prisé. Allons nous donc passer les trente prochaines minutes à attendre sur le bitume qu'une table puisse se libérer pour pouvoir dîner? Une inquiétude que je parviens presque à dissimuler lorsque mon regard se perd sur l'entrée quelques mètres plus loin, que je décèle derrière les visages des différents inconnus qui encombrent le passage. Je me mordille la lèvre, perdue dans mes pensées, lorsque la voix de Malik s'élève jusqu'à moi. «Tu pense que si les gens me reconnaissent, ils vont nous laisser passer ? » Je tourne le visage vers lui, souriant faiblement pour chasser cette légère contrariété de l'instant. «Tu peux toujours essayer» Je pointe du doigt sa jolie bouche «Essaye avec ton p'tit sourire là, ils tomberont tous comme des mouches» La commissure de mes lèvres s'étirent alors qu'un faible instant je me perds sur celle-ci. «Tu m’as dit que tu ne voulais pas de fleur. Mais rassure moi, t’as rien contre les violonistes qui joue aux côtés de la table leurs classiques les plus romantiques ? » Je fronce les sourcils, ayant besoin de croiser son regard pour m'assurer qu'il ne s'agisse pas d'une vilaine plaisanterie. « Tu m'fais marcher là?» Je n'en ai pas la moindre idée. Mais la perspective de devoir manger silencieusement, la faute à la présence de musiciens à nos côtés n'est pas si alléchante qu'elle en a l'air. Il lâche un rire moqueur, alors que je réplique d'un léger coup de bras dans son ventre, signe de riposte infaillible dans ces circonstances. « T'as pas prévu le scrabble pour nous occuper? » Je souris, cherchant à nous distraire comme je le peux.« Non parce que j'suis vraiment douée à ce jeu»

Je crois, que depuis le premier jour, je n’ai jamais mis trop de barrière avec Savannah. Difficile a expliqué, elle a été une inconnu et aujourd’hui encore elle est, et bien, c’est difficile à définir. Mais le fait est que chaque gestes, chaque attentions que je peut avoir à son égard se fait sans que je ne le prémédite, sans que je le réfléchisse. On pourrait penser le contraire et pourtant, c’est rare, assez rare pour le souligner, assez rare pour que j’en prenne conscience, pour que je me rende compte de ce comportement que j’ai avec elle. Et ne nous voilons pas la face. Plus le temps passe, plus nous partageons de moment, plus ce genre de chose vont s’accroître. «J'pensais que c'était ma plastique de rêve. J'en toucherais quelques mots à ma psy'» mon visage se secoue, amuser par sa réponse. Erronée ceci dit. Si on est tous d’accord pour admettre la beauté de l’australienne, il est aussi claire que ce n’est pas ça qui fais que je suis là ce soir, avec elle. Pas que ça. C’est son caractère, sa façon d’être elle. Peut être que plus d’un aurai fuis, peut être même que je suis fou. Mais un brin de folie, c’est jamais de trop si ? «Le seul regret que j'éprouve, c'est de ne pas avoir opté pour une paire de baskets ce soir» je penche ma tête, juste de façon à apercevoir les talons qu’elle a choisi pour la soirée. Haussant les épaules, je place mon pied à côté. Pas de basket mais des bottines. Nul doute plus confortable que des talons. Je te proposerai bien les miennes. Mais y a quelques pointures d’écarts j’ai l’impression. Et je suis loin d’être sur d’entrer dans tes talons. mon rire viens ponctuer mes bêtises. Plutôt opter pour une marche pieds nu que d’essayer d’enfiler les talons sur lesquels les femmes se perche, et ont toutes mon admiration pour ça. Un rire calmer par des mots plus sérieux, comme ci ça fais quelques temps qu’ils sont coincer entre mes lèvres et qu’enfin, ils peuvent sortir auprès de la jolie blonde. Elle se veut rassurante, elle arrive même à me faire sourire. «Faut voir les choses du bon côté, si t'en es là, c'est que tes efforts payent, et que tu glisses vers le chemin de la réussite» elle marque un point. Difficile de lui donner tort sur ce coup là. J’ai travailler dur, je reviens de loin. Même si la célébrité n’est pas de que je recherche, je savais que ça allais avec en m’engageant sur ce chemin.

Toutefois, l’idée de la soirée n’est pas de se plaindre, de plomber l’ambiance. Au contraire, s’évader un peu plus en sa compagnie, poursuivre cette parenthèse que l’on s’offre depuis maintenant quelques temps. Il y a aussi cette curiosité, nous avons acté cette attirance mutuel, nos lèvres qui se sont scellés sur le bateau en est une première preuve. Avancer dans l’inconnu du lendemain, je l’ai déjà fait. À l’époque, avec les mauvaises personnes et pour de mauvaise raison. Ce n’est pas comparable, la concernant le fait d’y aller pas à pas à un côté particulièrement plaisant je trouve. On a évoqué le romantisme, elle a vite balayé toutes les choses extravagante que ça peut engendrer. Mais c’est peut être là le véritable romantisme, s’apprécier suffisamment pour avancer sans savoir où on va, en se fichant de la destination tant qu’on est accompagné de l’autre. «Essaye avec ton p'tit sourire là, ils tomberont tous comme des mouches» mon doigt caresse brièvement le bout de son nez, alors qu’un furtif baiser viens de déposer sur son front, faut bien que je profite du fait d’être plus grand qu’elle non ? J’peux pas. C’est comme les super héros tu sais. On est obligé de garder notre botte secrète pour les cas d’extrême urgence. ma tête se tournant vers la file d’attente. C’est dans un soupir que j’ajoute. Même si faut bien l’avouer, ça y ressemble fortement. mon sourire finis par trahir la mauvaise blague. « Tu m'fais marcher là?» hochant mon visage à l’affirmatif. Bien sur. Sérieusement, à part dans les films. Qui peut aimer ça ? mon regard se plonge dans le sien alors que mes mains se glissent dans mes poches. « Non parce que j'suis vraiment douée à ce jeu» elle m’a battu au basket. Est ce que mon ego supportera une autre défaite, sur un autre terrain ? Pas sûr. Vraiment ? J’ai toujours été plus à l’aise avec les jeux de cartes. J’aimerai dire que je suis sûr de pouvoir te battre au poker. Mais je n’aurai jamais cru que tu puisse me battre au basket. et contrairement au basket, le poker comporte tout de même une certaine part d’inconnus, de hasard mine de rien.

Heureusement, les choses semblent s’agiter à quelques mètres de nous. La porte s’ouvre, et ce qui semble être une hôtesse d’accueil demande à ceux qui ont réservé de bien vouloir venir. Et cette fois ci, par chance, nous ne sommes que quelques uns à emprunter cette file d’attente. Nous permettant d’économiser du temps puisque quelques minutes seulement et nous sommes à l’accueil. La réservation est au nom de Fleming. la personne à l’accueil cherche, quelques secondes, quelques longues secondes. Avant de relever le visage, vous savez avec cette mine ou vous pouvez deviner que quelque chose cloche.  « Veuillez m’excusez messieurs dames. Mais la table réservé à du être attribuer à d’autres personnes. Nous vous avons préparer une autre. Désolé pour la gêne occasionnée. » un soupir échappe de mes lèvres. Je suis pas du genre chiant. Ou plutôt j’ai tellement pas l’habitude de ce genre de restaurant que je n’ai pas l’occasion de me plaindre. Agacer ? Oui, car j’avais choisi minutieusement une table avec une vue sur la ville. Histoire de rendre le cadre un peu plus agréable. Qu’importe, je prend sur moi, j’essaye de ne rien montrer. Après tout, le plus important c’est elle. Tout le reste s’avère être secondaire. Une fois mené à la table, je remercie le personnel, tirant la chaise pour Savi avant de prendre place, face à elle. Du vin pour l’apéritif ? mon regard s’attarde quelque peu sur la carte. Je peut avouer quelque chose ? Je ne suis pas sûr de comprendre tout les plats qui s’y trouve. Mais faut que j’essaye de garder la face, après tout, faut bien que je fasse bonne impression tout de même.

Une certaine appréhension se fait ressentir face aux moyens qu'il a pu mettre en place pour cette soirée. Une volonté de vouloir bien faire qui fait naître une pression supplémentaire sur ce lien naissant entre nous, et qui éveille l'impression de ne pas être à ma place, ou simplement pas à la hauteur des attentes qu'il peut avoir me concernant. Pour autant, il suffit que je me retrouve à ses côtés dans cette voiture et qu'une discussion loufoque prenne place pour que je me rappelle pourquoi je suis là. Il souffle un vent de légèreté non négligeable dernièrement sur ma vie, et je préfère faire abstraction des différents éléments pour me concentrer sur ce seul point. «J'pensais que c'était ma plastique de rêve. J'en toucherais quelques mots à ma psy'» Je m'empare de cet humour à toute épreuve, sachant pertinemment qu'il me permettra d'apprécier la douceur de son sourire, et suffira à alimenter le mien. L'absence de ses nouvelles n'est pas un reproche, pas plus un besoin de mettre en avant un manque d'attention flagrant, mais il éveille malgré tout une certaine curiosité en moi. Cependant, plutôt que de l'admettre, je m'affaire à détourner la réelle question, évoquant cette paire de chaussures, certes très jolie, mais finalement peu confortable. « Je te proposerai bien les miennes. Mais y a quelques pointures d’écarts j’ai l’impression. Et je suis loin d’être sur d’entrer dans tes talons.» J'observe son pied à côté du mien, avec un amusement perceptible sur mon visage. «Y a qu'un moyen de le savoir, j'peux te prêter ma pantoufle de verre pour une séance d'essayage cendrillon. T'auras qu'à plier les orteils» Cette discussion puérile tourne rapidement sur quelque chose de plus sérieux, et surtout bien plus personnel. Je décèle quelques regrets que je suis en mesure de saisir, mais que rien ne pourra malheureusement étoffer. La célébrité abrite quelques inconvénients inévitables, et ceux-là sont de loin les plus compliqués à supporter selon moi. J'aimerais me montrer plus rassurante, plus optimiste, mais il est le mieux placé pour savoir que peu de solution s'offre à lui, et que cette vie d'artiste lui demandera quoiqu'il en soit ce genre de sacrifices imparables. Un besoin de lui rappeler cependant que l'évolution de sa notoriété et de cette vie particulièrement chargée dénotent surtout une réussite qu'il ne peut ignorer, un but qu'il souhaitait atteindre avec la sortie de ce nouvel album. Ma main vient finalement resserrer la sienne avec douceur, cherchant à lui transmettre un réconfort invisible à travers ce geste. J'apprécie qu'il puisse vouloir exprimer librement sa façon de pensée, contrant pourtant ce qu'on peut attendre de lui dans le milieu du showbiz. Une confiance qu'il m'accorde, et à laquelle j'essaye d'être digne.

Malheureusement, ce moment agréable connaît quelques aléas, notamment face à une file d'attente qui ne peut nous être épargnée à nous aussi. Un grand restaurant pour satisfaire nos papilles, mais commencer ce rendez-vous sur la frustration de devoir attendre sur le trottoir une table qui se libère. «Essaye avec ton p'tit sourire là, ils tomberont tous comme des mouches»  Lui qui ne cesse de se vanter du pouvoir incroyable de sa dentition parfaite. Un aspect physique qui parvient pourtant à me faire faiblir lorsqu'il m'est adressé. Et c'est le baiser qu'il dépose sur mon front qui à cet instant a raison de moi. Une petite attention qui exprime d'une certaine façon l'attachement qu'il éprouve à mon égard, un geste affectueux qui suffit à me faire vaciller innocemment. «J’peux pas. C’est comme les super héros tu sais. On est obligé de garder notre botte secrète pour les cas d’extrême urgence. » Une moue de déception, bien que mon impatience parvienne à rester sagement en place pour le moment. «Tu m’as dit que tu ne voulais pas de fleur. Mais rassure moi, t’as rien contre les violonistes qui joue aux côtés de la table leurs classiques les plus romantiques ? » Un moment d'hésitation, incapable de savoir s'il cherche une fois à me taquiner. « Tu m'fais marcher là?» Une réponse qui ne se fait pas attendre, et qui enlève un poids de ma poitrine. Je nous imagine, dégustant nos assiettes dans le silence le plus complet face à la présence d'un musicien un peu trop intrusif dans ce moment. «Bien sur. Sérieusement, à part dans les films. Qui peut aimer ça ?» Je fronce les sourcils, cherchant à songer à une réponse valable «Les nanas qui cherchent un moyen pour ne pas avoir à parler pendant un rancard décevant?» suggérais-je, sans grande conviction. Je fais remarquer qu'une partie de scrabble aurait probablement permis d'occuper ce temps d'attente. «Vraiment ? J’ai toujours été plus à l’aise avec les jeux de cartes. J’aimerai dire que je suis sûr de pouvoir te battre au poker. Mais je n’aurai jamais cru que tu puisse me battre au basket.» Je laisse échapper un rire, m'approchant de lui avec un air sournois « J'suis une femme plein de surprise» Un haussement de sourcils alors que mes iris bleus se posent un instant avec envie sur ses lèvres. «Mais t'as raison de me craindre, j'suis aussi douée au poker» Un faux air vaniteux avant d'esquisser un sourire des plus amusés. Si je sais jouer au poker, mes quelques victoires résultent surtout d'un coup de chance, et d'un niveau si peu élevé pour brouiller les pistes, que j'en deviens justement une véritable adversaire avec un jeu parfois peu avantageux.

Pas le temps de nous asseoir sur le sol pour évoquer nos points forts dans d'autres domaines que la porte s'ouvre, nous permettant d'accéder de façon privilégiée à l'entrée du restaurant. Je reste quelque peu en retrait, laissant à Malik le soin de s'exprimer avec la jolie brune qui sert d'hôtesse. « Veuillez m’excusez messieurs dames. Mais la table réservé à du être attribuer à d’autres personnes. Nous vous avons préparer une autre. Désolé pour la gêne occasionnée. » Un air perplexe sur mon visage, alors que mon regard cherche celui de Malik, qui est plus enclin à savoir de quoi il retourne. Un agacement perceptible, je ne cherche cependant pas à l'alimenter par une autre question, et lui faire oublier cette mésaventure supplémentaire. Assise sur ma chaise qu'il a prit le temps de me tirer quelques secondes plus tôt, j'observe la carte avec incertitude. La variété des plats me laissent perplexe,et je suis incapable de savoir ce qui pourra répondre à mes attentes sans prendre un certain risque.« Du vin pour l’apéritif ?» Mon attention se repose sur le jeune homme, laissant apparaître un léger sourire capable de lui faire oublier les quelques mauvaises notes. «Blanc…Je le préfère souvent ainsi» Un détail que je partage avec lui, comme si je cherchais d'une certaine façon à comparer nos préférences dans le domaine.

Je sais. On c’est dit d’avancer et de voir. De faire pas à pas, marche après marche, étape après étape. Mais, contrairement à l’opinion populaire, sans doute dû à un physique charmeur et charmant, je suis du genre à m’attacher. Et ça se contrôle pas, ça ne se maîtrise pas, ça ne se choisi pas. Ça ne s’arrange pas plus le temps passe et plus les choses se font, naturellement. Je lutte contre ça, je ne le montre pas, je ne le dit pas. Mais la vérité est là, je le sais et je le ressent quand elle est à mes côtés. L’attachement est bien là, les prémisses sont arrivé y a quelques temps déjà et il se renforce chaque fois un peu plus. Je le garde pour moi, loin de moi l’idée de l’effrayer avec ça, ce n’est pas le but. Et je sais pertinemment que c’est moi avec moi même. Un défaut que j’ai depuis trop d’année, un défaut pas fréquent, s’attacher facilement ne veut pas dire s’attacher à n’importe qui. Et c’est bien là tout le problème, Savannah c’est pas n’importe sui, à mes yeux en tout cas. Pourtant que je suis chez moi, je me répète que tout ça pourrait mener à rien, je me repasse en boucle les mots qu’elle a eu, les prétentions qu’elle a énoncé. Elle sort d’une histoire compliqué et je ne peut pas lui mettre le poids de mes envies sur les épaules. Je ne le ferai pas. si je m’attache, je suis aussi très doué pour ne pas en dire un mot. Camouflet mes émotions est devenu un art depuis un moment. Pour preuve, personne dans mon entourage sait que le départ de ma sœur m’a mis une baffe monumentale, personne ne sait que les jours qui ont suivis j’ai failli rechuter. Faut dire qu’à chaque soirée dans ce milieu de merde qu’est le show-business, la drogue coule en abondance. J’ai mis des mois dans un centre pour en sortir, le départ de Louisa a failli me ramener dans les abîmes qui ont déjà briser ma vie une fois. Et cette lutte me pompe de l’énergie, pour autant, personne n’est au courant de tout ça. Un art de savoir cacher les choses. Pourtant cet abandon, cet énième abandon ma briser un peu plus que je le crois.

«Y a qu'un moyen de le savoir, j'peux te prêter ma pantoufle de verre pour une séance d'essayage cendrillon. T'auras qu'à plier les orteils» ça étire mes lèvres, je souri devant cette image de moi en talon. Secouant le visage, retrouvant un minimum de sérieux. Je prend note. Savannah Williams veut ma perte. un rire presque enfantin échappe de mes lèvres. De quoi balayer absolument tout le stress du rendez vous, tout les moyens mis en œuvre pour faire de ce rendez vous, un modèle de rencard que l’on peut voir dans les films. Ceux où le personnage principal déploie les bouchées doubles pour faire craquer celle qu’il convoite. Mais pas suffisamment pour nous faire oublié cette queue qui se présente à nous. La promesse d’une attente qui ne la ravis ni elle, ni moi. Personne aime attendre après tout. «Les nanas qui cherchent un moyen pour ne pas avoir à parler pendant un rancard décevant?» une nouvelle fois, ça me fais sourire. Haussant les épaules, je répond dans la foulée. Remarque, la technique aurai le mérite de se tenter. Un rendez qui tourne au fiasco. Tu fais venir les musiciens et ta la paix jusqu’au dessert. une technique qui je l’espère ne se retournera pas contre moi. J’ose espérer être suffisamment intéressant pour éviter le fiasco. Même si pour le moment, bon nombre d’événement semble être contre moi. «Mais t'as raison de me craindre, j'suis aussi douée au poker» étrangement, je n’en doute pas. Comme elle l’a dit, elle est pleine de surprise. Y aura qu’un seul moyen de vérifier ça. mon regard croise le sien, malicieux. C’est qu’il y a beaucoup à faire avec le poker, c’est un jeu qui peu vite s’avérer être très intéressant mine de rien.

On aurai pu croire qu’une fois à l’intérieur, nous serions au bout de nos peine. Mais une nouvelle contrariété viens perturbé les plans que j’avais envisagé pour notre rendez vous. D’un naturel impulsif, quelque peu brute de décoffrage parfois. Je ne dit rien. Je prend sur moi. Je me décide que peu importe ce qui va se passer, rien ne sera suffisant pour que la soirée ne sois pas bonne. L’espace d’un instant, je me rappelle que la seul chose qui compte est la, présente. Alors à moins qu’elle ne se barre au milieu du dîner, rien ne viendra entaché notre premier rendez vous officiel. Ce ne sont que des détails avec lesquels je doit composer. Des détails qui me rappelle que je suis loin d’être habitué à tout ça, loin d’être le genre de mec qui prépare des rencard superficiel et sur mesure. J’essaye, parce que Savannah est différente, parce que Savannah est importante, parce que j’estime qu’elle mérite que quelqu’un mette tout en œuvre pour lui offrir de qu’il y a de mieux. Les aléas ont presque tendance à me laisser penser que ça ne peut pas être moi qui lui apporte ce qu’il y a de mieux. Une obscure penser que je chasse une fois installé en face d’elle. Elle a choisi d’être la, c’est qu’elle estime que j’en vaut la peine non ? «Blanc…Je le préfère souvent ainsi» j’abandonne finalement la carte, arquant un sourcil devant la remarque de Savannah. Quelques instants avant de me confier. Je peut être honnête ? J’suis pas un grand fan de vin. Alors j’en ai pas goûté des litres. Mais généralement, c’était du rouge et c’était … Pas à mon goût. C’est ça qu’on dit non ? affichant un grand sourire. Du coup je vais te faire aveuglément confiance. Partons sur du blanc. Ça sera parfait. et comme je n’en oublis pas cette drague qui a su faire mon charme. Drague de pacotille je préviens. Aussi parfait que toi ce soir. j’avais prévenu. Quand le serveur se présente à nous, je lui demande simplement sa meilleur bouteille de blanc. Après tout, vu que je ne m’y connais pas, autant faire confiance au personnel du restaurant non.

On y est. Le premier. Que de chemin parcouru. Si j’avais su qu’être si peu courtois en voiture pouvait être une bonne chose, je m’y serai peut être mis avant. un léger rire, alors que le serveur, dans un courant d’air, laisse la bouteille de vin sur la table, ainsi que les coupes. Sous mon regard interloquer mais pourtant, sans un mot. Je me contente de venir verser le liquide dans les contenants. Tendant mon verre en direction de la jolie blonde. A nous. Au début d’une longue série. de rendez vous, de moment passé ensemble, d’instant partagé, de complicité qui s’accrois avec le temps. L’avenir est bien mystérieux mais elle fais marris des certitudes que j’ai, celle de la vouloir dans mon horizon d’une façon ou d’une autre.

Il n'aura pas fallu longtemps pour que notre complicité reprenne ses droits au sein de l'habitacle, surpassant les moyens démesurés pour lesquels le jeune homme a opté ce soir. Une chose qui n'a rien de surprenant, et qui nous a probablement amené à cet instant précis, des retrouvailles évidentes. Nous avions cette facilité à rendre nos échanges toujours plus attractifs, toujours plus légers, agréables à vivre. Pour autant, derrière ce besoin de savourer la présence de l'autre et son humour à tout épreuve, il y a aussi de nouvelles choses qui émergent. Des sujets bien plus sérieux, bien plus profonds, mais aussi quelques confidences qui nous permettent de mieux nous cerner. «Y a qu'un moyen de le savoir, j'peux te prêter ma pantoufle de verre pour une séance d'essayage cendrillon. T'auras qu'à plier les orteils» L'image prête à rire, et me soutire d'ailleurs un rictus sans plus attendre. A croire que ce cher Fleming aime jouer avec mon imaginaire, tantôt en arborant un manteau de fourrure, tantôt avec une coloration qui tire sur le rose, et maintenant, en portant l'un de mes escarpins. «Je prend note. Savannah Williams veut ma perte. » Je secoue la tête. «Tu fais le difficile quand même, ces chaussures feraient le bonheur de beaucoup de tes fans j'te signale» Un faux air perplexe avant que mes lèvres s'étirent dans un délicieux sourire. Il faut dire que le prix de ces dernières n'est pas tellement négligeable. Pour le moment, elles se hissent malgré tout à la pole position des points négatifs durant cette attente qui nous mène à l'entrée de ce restaurant. Si je m’attelle à garder l'esprit positif même dans ces circonstances, je ne peux m'empêcher de faire preuve de beaucoup moins d'enthousiasme à l'idée de subir l'assaut de musiciens à notre table une fois que nous serons installés. Fort heureusement, l'amusement qui envahit le visage du jeune homme me permet de soulager ce poids dans ma poitrine, et bien vite, ce procédé devient matière à échanger, nous moquant de l'image pourtant romantique qu'elle offre dans les films à l'eau de rose. «Les nanas qui cherchent un moyen pour ne pas avoir à parler pendant un rancard décevant?» Ca serait tiré par les cheveux d'agir ainsi, l'excuse d'un faux appel qui demande un départ immédiat étant bien plus efficace, bien que trop souvent employé pour qu'elle n'éveille pas le doute chez l'autre de nos jours. «Remarque, la technique aurai le mérite de se tenter. Un rendez qui tourne au fiasco. Tu fais venir les musiciens et ta la paix jusqu’au dessert. » Je souris, acquiesçant d'un signe de tête en me permettant d'ajouter. «Et au moins tu manges gratos» Une réplique qui m'amuse moi-même, mettant en avant un esprit bien trop manipulateur et vicieux. Je ne suis pas ce genre de femme vénale, peut-être parce que je n'ai jamais eu besoin de recourir à de tels stratagèmes pour pouvoir profiter des petits plaisirs de la vie. D'autres se chargeront pourtant de contredire ce point en mettant en avant les profits que je peux avoir grâce au poste que j'occupe dans la société Campbell, et  qui ne nécessite normalement par de telles attentions venant de son supérieur. «Mais t'as raison de me craindre, j'suis aussi douée au poker» Peut-être que j'ai toujours eu la chance de mon côté, mais comme pour le basket, il n'est pas sensé le savoir. «Y aura qu’un seul moyen de vérifier ça. » Un regard rempli de défi que je lui adresse, aimant bien trop le voir fanfaronner pour ensuite ravaler sa fierté devant ma victoire.

Après plusieurs minutes, nous avons enfin l'honneur de rejoindre notre table. Pas celle qui avait été visiblement réservée, et dont j'ignore les avantages,, mais une table qui nous offre malgré tout une ambiance plutôt chaleureuse au milieu de la pièce. «Blanc…Je le préfère souvent ainsi» Un petit détail qui me concerne, mais que je partage avec lui dans une parfaite innocence, et qui suscite un semblant de surprise chez mon partenaire du soir. «Je peut être honnête ? J’suis pas un grand fan de vin. Alors j’en ai pas goûté des litres. Mais généralement, c’était du rouge et c’était … Pas à mon goût. C’est ça qu’on dit non ? » Je ne peux qu'apprécier son honnêteté, ne cherchant pas à se donner des grands airs pour répondre à un mouvement de mode. Mes lèvres s'étirent en croisant son regard. «Il faut parfois trouver la bonne bouteille pour pouvoir reconnaître les douces saveurs qui sont propres à chacun. C'est un peu comme les femmes tu vois » Un léger amusement perceptible sur mes traits. «Du coup je vais te faire aveuglément confiance. Partons sur du blanc. Ça sera parfait.» J'acquiesce d'un simple signe de tête, l'air satisfait. Je n'ai pas la prétention de lui faire aimer cette boisson outre mesure, mais je peux toujours chercher à l'aider dans sa quête. «Aussi parfait que toi ce soir.» Ma man vient se replie délicatement devant mes lèvres pour chercher à dissimuler un rire plutôt discret pour l'occasion. «Tu fais ce numéro à chacune des nanas que tu amènes dans un resto?» Ca parait superficiel, et ça l'est tellement que ça suffit à me distraire malgré tout. Le serveur arrive, permettant à Malik de passer la commande, alors que je me permets de préciser que nous souhaitons un vin moelleux.

Accoudé sur la table, mon regard bleuté se pose dans le sien, dans une intimité des plus agréables, malgré toutes ces tables occupées qui nous entourent. «On y est. Le premier. Que de chemin parcouru. Si j’avais su qu’être si peu courtois en voiture pouvait être une bonne chose, je m’y serai peut être mis avant.» Je souris, me perdant dans l'obscurité de son regard qui gagne en intensité dans le faible éclairage qu'offre le lieu.  «Il faut rappeler que je n'ai pas été sympathique et avenante durant de nombreuses heures. A croire que t'aimes te faire du mal» Notre rencontre s'était faite dans un contexte particulier, mêlant des enjeux colossaux pour l'entreprise qui m'emploie. De quoi me rendre plus acariâtre qu'à l'ordinaire. Pour autant, il n'avait pas baissé les bras, parvenant à apporter de la légèreté au moment où je m'y attendais le moins. Le serveur passe, dépose la bouteille et les coupes, sans prendre le temps de nous servir. Je reste perplexe face à cette attitude, mais chasse rapidement cette négativité pour me concentrer sur Malik, qui s'affaire à endosser sa mission. Coupe dans la main, je la lève en sa direction. «A nous. Au début d’une longue série. » Je hoche la tête, le regard rempli d'une certaine malice innocente. « A nous » Nos verres se cognent l'un contre l'autre, avant que mes lèvres ne viennent savourer les fines bulles de ce délicieux breuvage. J'observe pourtant par dessus ce dernier la réaction de Malik, qui pourrait une fois encore ne pas trouver son compte dans la quête du plaisir gustatif. «C'est un vin plutôt sucré, ça ne plait pas à tout le monde, mais une valeur sûre à mes yeux» Je dépose ma coupe sur la table, jouant avec le pied entre mes doigts. «Alors dis moi…A quoi dois-je m'attendre pour la suite? Une leçon de patinage à glace? Une partie de basket?» Je relève les sourcils, ne pouvant m'empêcher de lui rappeler les échos de nos précédentes rencontres, rendues inoubliables par ces petits événements.

«Tu fais le difficile quand même, ces chaussures feraient le bonheur de beaucoup de tes fans j'te signale» mon visage se secoue. Elle n’a pas tort, que ça sois mes fans ou bien même les femmes en général, je pense que la paire d’escarpin de la jolie blonde aurai de quoi en ravir plus d’une. Certes. Et je leur laisse. J’ai déjà du mal avec les chaussures que j’ai. Mes baskets me manque déjà. c’est avec un grand sourire que j’avoue ça. Le costume, les chaussures qui vont avec. C’est rare, très rare que je mette tout ça. Je suis plutôt un adepte des baskets, comme en atteste la dizaine et dizaine de paire que l’on peut trouver dans le dressing de mon appartement. Elle fais flotter un sourire sur mon visage, imaginer la catastrophe d’un rendez vous au point de faire venir des musiciens pour avoir la paix. Dieu sois loué, ça ne m’est jamais arrivé. Enfin, jamais à ce point là. J’ai déjà eu recours à des techniques encore moins louable, un appel d’un ami pour fuir un rencard qui était un désastre annoncé. Il va de sois que j’aspire à ce que rien de tout ça n’arrive avec la blonde. Même si soyons honnête, il y a peu de chance. La raison est simple, il pourrait y avoir une tempête à quelques mètres de nous que ça ne m’empêcherai pas d’apprécier la présence de l’australienne. C’est peut être là le secret d’un rencard réussi. La personne avec qui on le partage.

A tel point, que petit à petit, je me découvre à elle sans restriction, sans crainte d’être juger, sans peur de passer pour un idiot. Savannah est une femme pleine de ressource et de surprise, une femme que j’estime énormément et qui vie dans un monde totalement différent du miens. Dans mon milieu, le vin n’est qu’une solution de derniers recours pour animer une soirée quand il n’y a plus de champagne par exemple. Là où pour Savannah, ça semble être une boisson agréable à déguster. J’aurai pu jouer la comédie, feindre de m’y connaître. Mais ça serai venu à jouer un rôle, c’est pas ce que je veut. Je vais être moi même, ni plus ni moins. Espérant que ça sois suffisant pour être à hauteur de ce que pourrait attendre la jolie blonde. «Il faut parfois trouver la bonne bouteille pour pouvoir reconnaître les douces saveurs qui sont propres à chacun. C'est un peu comme les femmes tu vois » mon dos s’appuyant un peu plus à ma chaise, un léger rire échappant mes lèvres. T’es sur de ta comparaison la ?! mon regard plongeant dans le sien. Tu sera ma guide. Je serai entre de bonne main. Pour le vin bien entendu. le retour de ses petits sous entendus, de ces allusions à peine voilé. Entre jeu de séduction et humour. «Tu fais ce numéro à chacune des nanas que tu amènes dans un resto?» secouant mon visage, décidément, les préjugés ont la vie dur. Il est pas évident de ce détacher de cette image de charmeur. Même si pour le coup, je l’ai cherché. Bien sur que non ! D’habitude, je ne m’embête même pas à les emmener au restaurant.

«Il faut rappeler que je n'ai pas été sympathique et avenante durant de nombreuses heures. A croire que t'aimes te faire du mal» c’est peut être pas faux, j’aime la complexité, j’aime les problèmes. Ou en tout cas, je trouve toujours un moyen d’aller là où ça paraît compliqué. Ou alors j’ai aperçu que derrière l’orage, y avait un brin de soleil. Et que si le chemin est sinueux, la destination vaut le coup de s’accrocher. elle est plutôt la la vérité. Avoir cette impression que Savannah mérite qu’on s’intéresse à elle et qu’on s’accroche. Ce qu’elle vois comme un caractère qui peut faire fuir, je vais être très honnête, c’est une force de caractère que j’apprécie. Différente, unique, qui sort du lot.

Si le serveur ne semble pas vraiment s’atteler à son job, ça fais encore partis des détails que j’essaye d’ignorer. Je ne le prend pas la tête avec ça, je passe outre. Portant le verre à mes lèvres, quelques secondes après que Savannah en ai déguster quelques gorgés, je fais de même. Mon regard se posant sur le liquide à l’intérieur de la coupe, le temps de profiter du goût. Pour le moins agréable, loin de ce que j’ai pu goûter jusque maintenant. Sans doute le côté sucré qui permet d’adoucir le tout. Hmm. Pas trop mal. J’apprécie. déposant mon verre sur la table, mon visage se relève vers elle. «Alors dis moi…A quoi dois-je m'attendre pour la suite? Une leçon de patinage à glace? Une partie de basket?» de nouveau, elle me fais sourire. Chacune de nos rencontre est partis d’un moment compliqué. Que ça sois elle et son travail, moi et ma bagarre. Pour finalement se terminer sur une bonne note, sur une note inoubliable même. Chaque moment étant singulier, nous appartenant, participant a créé quelque chose. Ça pourrait. Mais non. La suite est déjà prévu. Faudra qu’on se trouve un petit moment parce que c’est pas à côté. Mais ça vaut le coup. oui, j’ai un ancien ami, une vielle connaissance qui se produit sur scène. Lui et son groupe, une sorte de groupe de soft rock qui joue dans des petites salles. Ils sont connu sans l’être, il est difficile d’accéder à leurs prestations sans les connaître. Mais leurs musiques est agréable, douce et entraînante. On va pas se mentir, c’est le genre de musique qui peut avoir tendance à rapprocher. C’est bien pour ça que j’aspire à y emmener mon rencard du soir. Mais nous n’y sommes pas encore.

Laissant Savannah avec ce mystère. Mon regard cherche à accrocher un des serveurs, quand ils passent à côté de nous à toute vitesse sans pour autant prêter la moindre attention à notre table. C’est toujours comme ça les grands restaurants étoilés ? un léger soupir qui s’échappe de mes lèvres tandis que je vide mon verre, comme pour essayer de maintenir un semblant de calme. On aurai peut être était pas plus mal au fast food du coin. j’en souris, j’en rigole. Mais pour le coup, je suis sérieux. Déjà niveau culinaire, j’ai tendance à plus apprécier cette mal bouffe. Et surtout, l’ambiance trop sophistiqué de ce restaurant qui ne semble absolument pas vouloir s’occuper de ses clients a tendance à jouer avec mes nerfs, ma patiente.

L'appréhension n'a pas sa place ce soir. Sans que je ne puisse l'expliquer, j'ai cette conviction ultime que ce rendez-vous ne me forcera pas à employer de tels moyens tel que faire venir jouer quelques musiciens à nos côtés afin de pallier à un désastre sans nom. Peut-être parce que nous avons eu l'occasion de nous découvrir à plusieurs reprises avant d'en arriver là, ou peut-être parce que j'en ai simplement le pressentiment. Rapidement, cette aisance que nous avons pour nous lancer dans des échanges complètement puéril reprend sa place, et c'est de loin la chose la plus agréable qu'il puisse se produire. Je ressens cependant les efforts qu'il souhaite mettre en œuvre, et qui connaissent plus ou moins quelques rebondissements, notamment par cette file d'attente dans laquelle nous sommes forcés de patienter le temps qu'une place puisse se libérer. Fort heureusement, après seulement quelques minutes, nous finissons par atteindre la table que le jeune homme avait visiblement prit le temps de réserver. L'ambiance est plus ou moins agréable, la décoration particulièrement élaborée, laissant présager un repas de haute voltige. Espérons que cela n'enlèvera rien à la simplicité dont j'aime faire preuve à ses côtés, que cela ne m'empêche de vouloir m'esclaffer lorsqu'il aura sorti une réplique digne de ce duo que nous formons. Pour le moment, le sujet sérieux se tourne vers le vin, et sur des goûts qui peuvent plus ou moins varier sur ce point. Une information sur laquelle je n'aurais pas misé, mais qui suffit à le rendre différent à mes yeux. Différent dans le bon sens, celui qui ne cherche pas à s'accaparer de faux semblants dans le seul but de rentrer dans ce moule gigantesque que représente une partie de la population. «Il faut parfois trouver la bonne bouteille pour pouvoir reconnaître les douces saveurs qui sont propres à chacun. C'est un peu comme les femmes tu vois » Une petite allusion plus amusante pour lui permettre d'alléger le sérieux qu'impose forcément ce restaurant de grande renommée.  Il n'y semble pas indifférent, de quoi me faire retrousser mes lèvres avec un air satisfait. «T’es sur de ta comparaison la ?!» J'acquiesce d'un signe de tête, me demandant comment il peut réfuter l'évidence. La beauté d'une femme ne dépend pas de normes physiques. Une femme aux critères fondamentaux ne suffira pas toujours à récolter la plupart des regards, certains préfèreront la beauté subjective d'une femme somme toute banale. «Tu sera ma guide. Je serai entre de bonne main. Pour le vin bien entendu.» Je souris, reconnaissant ce besoin de souffler des allusions douteuses. «Tu peux m'faire confiance, tu n'seras pas déçue….Pour le vin, évidemment»

«Tu fais ce numéro à chacune des nanas que tu amènes dans un resto?» Si ces répliques sorties tout droit d'un film à l'eau de rose suffirait à en désespérer plus d'une, elles parviennent à m'amuser par ce ridicule auquel il s'expose en osant les exprimer à voix haute. «Bien sûr que non ! D’habitude, je ne m’embête même pas à les emmener au restaurant» Je relève les sourcils. « Vraiment? Tu les amènes où alors? » Est-ce ce côté femme qui l'a poussé à opté pour de tels moyens? Qu'en est-il de ces filles qu'il a côtoyées? A t-il cherché à les impressionner en les invitant à l'un de ces concerts, ou directement chez lui? «Il faut rappeler que je n'ai pas été sympathique et avenante durant de nombreuses heures. A croire que t'aimes te faire du mal» Je n'ai jamais cherché à réfuter ce caractère impassible qui me caractérise. Le sang Italien coule dans ma veine, faisant de moi une femme avec un tempérament parfois déroutant pour certains. Malik n'a semble t-il pas été effrayé par l'ampleur d'une telle personnalité. Cela fait-il de lui un fou pour autant? «Ou alors j’ai aperçu que derrière l’orage, y avait un brin de soleil. Et que si le chemin est sinueux, la destination vaut le coup de s’accrocher.» Mon regard soutient le sien alors que je ne parviens pas à laisser entrevoir le plaisir d'entendre ces mots venant de lui. Fort heureusement, j'ai probablement bien plus à offrir que des répliques sanglantes et des prises de tête qui reflètent à elles-seules ce côté têtu et mon impulsivité, j'espère simplement qu'il nous estimera pas la complexité dont je peux faire preuve parfois. Ce besoin de me protéger, d'abandonner afin d'éviter la chute.

Le serveur revient auprès de nous avec la bouteille, mais ne prend pas le temps de nous servir, alors que chacun de nous s'affaire à passer outre ce manque de professionnalisme. Je m'empare d'une douce gorgée après que Malik m'est servi, appréciant sans plus attendre la fraîcheur de cette boisson raffinée. «Hmm. Pas trop mal. J’apprécie.» C'est déjà un bon début en soi.  «Alors dis moi…A quoi dois-je m'attendre pour la suite? Une leçon de patinage à glace? Une partie de basket?» Quelques allusions face à des moments partagées, qui peuvent paraître assez banales, mais qui ont pourtant marqué chacune de nos rencontres et se sont avérées être bien plus agréables en sa compagnie. «Ça pourrait. Mais non. La suite est déjà prévu. Faudra qu’on se trouve un petit moment parce que c’est pas à côté. Mais ça vaut le coup.» Je fronce les sourcils, curieuse d'en savoir plus maintenant qu'il me donne cette précision. « Que de suspens!» Un haussement de sourcils pour chercher à lui soutirer un sourire. Le programme risque cependant de connaître un léger retard, alors que les serveurs ne sont pas disposé à nous accorder de leur temps. «C’est toujours comme ça les grands restaurants étoilés ?» J'observe autour de nous, ne pouvant m'empêcher d'opter pour l'humour afin de détendre l'atmosphère. « Non, d'habitude ils arrivent en faisant une farandole.» Mes yeux retrouvent les siens, avec un air amusé. «Tu devrais peut-être chanter, ça va les faire venir» Un léger rire s'échappe de mes lèvres, parvenant très bien à imaginer cette scène improbable dans mon esprit. «On aurai peut être était pas plus mal au fast food du coin.» Je grimace légèrement, ne pouvant que reconnaître l'organisation douteuse d'un restaurant si réputé. «Excusez-moi!» Ma voix parvient à interpeller un serveur qui passe à proximité. «Serait-il possible de prendre notre commande?» L'homme, à l'allure las, semble démuni de la moindre compassion. «Désolé, mais ce n'est pas à moi de gérer votre table»

Je crois bien que je ne me lasserai jamais de sa compagnie. Elle a ce petit truc en plus. Il me suffis de croiser son regard pour oublier tout ce qui peut aller mal. Il me suffis de la voir sourire pour que ma journée devienne une bonne journée, de l’entendre rire pour être heureux. Oui, j’apprécie sa compagnie et ça fais bien des années que ce n’était pas arrivé. J’ai eu des aventures, j’ai eu des histoires. Mais depuis ma sortie de cure, rien de sérieux, rien qui ne me donne envie de faire les choses bien, vraiment bien. Pourquoi ? Parce que quand vous sortez d’un centre de désintoxication, ou vous avez passé quatre long mois à réussir à être clean, envisager une histoire n’est pas souvent une bonne idée. Mais ça fais quelques temps maintenant que je tiens la route, que je sais où je vais, que ma vie même imparfaite prend la direction que je souhaite. Alors oui, je m’autorise à baisser la garde, je me donne le droit que le bonheur c’est pas que pour les autres et que si je fais les choses bien, alors peut être que moi aussi ça finira par toquer à ma porte. Je ne considère pas le mériter plus que d’autres, mais j’y aspire, j’en ai envie, je sais ce que j’ai à offrir et j’espère que ça suffira. Mais vous voyez, toutes ces interrogations, tout ça qui m’a poussé à sortir le grand jeu, à jouer les princes charmant et vend du rêve. Ça s’évanouissent à la seconde où elle est la. Dans l’absolu, c’est plutôt bon signe. Il n’y a qu’à voir cette façon dont les sujets sérieux sont aborder, avec cette pointe de légèreté. Cette humour, parfois un peu beauf disons le franchement. Mais bien à nous, ces échanges que n’importe qui aurai du mal à comprendre mais dont il nous suffis d’un regard complice pour savoir où l’autre veut en venir. Et tout ça, en quelques rencontres seulement. C’est peut être ça, le plus bluffant.

« Vraiment? Tu les amènes où alors? » la question piège. Toutefois, pas tant que ça. Un sourire et bien vite je me confie, honnête, sans détour. La vérité et rien que la vérité. Inutile de cacher quoi que ce soit. Ça fais des mois. Années même que je n’ai pas approché de près ou de loin ce qui s’apparente à une relation. Enfin, j’dis pas que c’est ce dans quoi on se lance. J’dis pas que ça peut pas être sérieux non plus. bon, ok, finalement je m’emmêle les pinceaux. Je sais plus trop comment faire. Ces derniers temps. Je faisais des rencontres sur des applications pour. En soirée. Des trucs comme ça. mettre des mots sur certaine chose, c’est jamais évident. La vérité c’est que ça fais longtemps que j’ai pas eu envie de voir ou peut me mener les choses. Et ça fais tout autant de temps que je n’ai pas en envie de faire les choses bien. si mon passé tumultueux avec la drogue n’est pas tellement un secret, il suffis de taper mon nom et prénom sur internet pour le savoir. Le centre de désintoxication est un secret hautement garder. Et c’est encore quelque chose que je ne partage pas, avec personne. Pas même Savannah, pas encore en tout cas. «Il faut rappeler que je n'ai pas été sympathique et avenante durant de nombreuses heures. A croire que t'aimes te faire du mal» haussant les épaules, elle a peut être pas tort sur le coup. La complexité semble être quelques choses que j’apprécie tout particulièrement. Tu m’as fais beaucoup plus de bien que de mal. et en disant ça je pense bien entendu à ses gestes doux quand je suis arrivé chez elle, au milieu de la nuit, la figure salement amoché par Jackson. Sauf que quelques secondes et je tilt sur mes mots. Laissant un éclat de rire s’échapper de mes lèvres. En tout bien tout honneur ! même quand je ne le veut pas, je suis tendancieux.

Et heureusement qu’elle est là. Si ce n’était pas elle, j’aurai sans doute tourner les talons et je me serai échappé de ce restaurant qui semble totalement dépassé par son succès. Étrange au vu de la réputation qu’on lui prête, mais vu que je n’ai aucune notion de ce genre d’endroit, je n’arrive pas à savoir si je suis juste impatient ou si quelques choses cloche. «Tu devrais peut-être chanter, ça va les faire venir» au moins, elle me fais sourire. Elle détends l’atmosphère et c’est absolument ce dont j’ai besoin en voyant, ce que je pensais être un rendez vous parfait, paradisiaque, idyllique virer au fiasco. Je doute que mon genre musical leurs conviennent. faisant référence à toute ces personnes, tout aussi distinguée les unes que les autres. À n’en pas douter, il n’écoute pas de rap. Et, je réserve ce que je sais faire d’autre, à de très rare exceptions. je sais chanter, je sais m’adapter et partir sur un domaine plus classique dirons nous. Mais ça, peu de personnes le savent. Savanah fais partis des exceptions. Devant la réponse du serveur. Je ne peut rester calme plus longtemps. C’est pas dans mes habitudes, impulsif de nature, c’est une facette de moi que je travail depuis des années. C’est pas une façon de répondre à sa clientèle Monsieur. Je pense vraiment qu’il est préférable d’éviter tout scandale et de faire votre travail. j’essaye, de reste calme, courtois, polis. C’est pas évident. Mon sourire crispé en est la preuve.

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