Le monde est petit. Très petit. Trop petit. Ça remonte à plusieurs années. Mon premier album est sortis et je suis le chanteur le plus en vogue du moment, les médias concerné ne parle que de moi. Ce petit gars, qui sort de nul part et qui deviens une star. Je suis passé de rien à tout, des soirées de monsieur tout le monde aux réceptions auprès des personnes importantes. Un grand écart que je n’ai pas vu venir, que je n’ai pas su gérer au final. Durant ce laps de temps, elle fut la. Jolie espagnol, tempérament aussi enflammé que son regard. Nous nous sommes fréquentés, des semaines, des mois. Je serai incapable de me souvenir combien de temps ça a durer, mais ce fut suffisamment long pour que je commence à penser que petit à petit nous n’étions pas simplement des fréquentations, mais un jeune couple en devenir. Nieves et Malik, nous étions jeune, plus jeune en tout cas et y a pas dire, nous avons former l’un des couples les plus glamours d’Australie. Mais quand le sérieux a commencé à pointer le bout de son nez, la jolie blonde a doucement pris les jambes à son cou. Ce fut définitif au moment où j’ai vrillé. Ce moment où j’ai commencé à goûter aux dérives du show-business, l’alcool passe encore, j’en n’ai jamais consommer en excès. Ça a été la drogue mon réel problème. Ça a définitivement mis un terme à notre petite histoire. Avec du recul, comment ne pas le comprendre ?

Puis il y a eu ce matin. Y a quelques jours. C’est pas rare que je fasse du sport, j’essaye de m’entretenir un minimum, faut dire que mon régime alimentaire est désastreux, faut bien que je compense. C’est là que je l’ai croisé. Quelques mots, quelques minutes tout au plus avant qu’elle ne file. J’ai hésité, longuement, pour finalement lui envoyer ce message. Après tout, ce n’est pas parce que ça c’est terminé que nous devons être en guerre. Si il y a eu quelque chose, c’est bien qu’il y a eu un minimum d’atome crochue non ? Puis, peut être par une simple question d’ego, je veut montrer que je ne suis plus le petit con perdu qui c’était laisser piégé par les merdes qu’on a pu me proposer. C’est comme ça qu’on se retrouve à avoir rendez vous. Enfin, à se revoir en tout cas.

Une soirée de gala organiser pour une œuvre de charité. C’est pour la bonne cause, c’est bien pour ça que j’ai accepté de m’y rendre. Mes sorties publics sont rare, je n’aime pas ça. C’est paradoxal, mais je déteste la célébrité qui va avec ma carrière. Puis, ce gala est l’occasion parfaite, revoir Nieves sans pour autant que ça sois trop officiel. Enfin, je dit ça, mais peut être bien que la jolie blonde a fais sa vie depuis tout ce temps ?

Sur place. À l’heure, ça va de sois. Je reste à l’entrée de la salle où se déroule la réception. J’ai décidé d’opter pour du simple. Un pantalon noir, un polo de la même couleur et une veste. La barbe bien taillé, quelques bijoux ici et la. Mon regard navigue auprès des différentes personnes qui arrivent. J’adresse des sourires aux quelques confrères musicien que je peut croiser. Attrapant mon téléphone, je lui envoie un simple sms avant de le ranger dans ma poche.

Tout comme Malik me l'avait bien fait comprendre par un message provenant de sa part : le monde était cruellement bien trop petit. À mon goût du moins. J'avais fréquenté le jeune homme, aux prémices de sa gloire mais ce dernier, s'était laissé avaler par les sirènes du succès. Des démons, qui eux, avaient été clairement le prétexte pour ma fuite. Du moins, c'était une partie de l'explication ça. Parce que je m'étais peut-être un peu trop attachée à lui, à sa présence, sans m'en rendre compte. Quitte à comprendre, bien malgré moi, qu'il fallait qualifier notre fréquentation d'histoire. Et ça, ce n'était pas dans mes intentions.

Mais, je l'avais croisé au détour de l'un de mes joggings matinaux, sans y prendre garde. Ne m'attendant pas spécialement à le revoir. À vrai dire, je l'avais plutôt ghosté, si je prenais du recul. Et, je n'avais pas spécialement eu un désir de lui accorder ce café qu'il aurait souhaité m'offrir. Là encore, j'avais fait appel à l'emploi de ministre qui était à la fois présent dans mon Iphone, mon Ipad et mon MacBook Air. Histoire de ne pas passer à côté d'une notification. Ça, c'était l'excuse parfaite pour prendre mes jambes à mon cou. Juste devant Malik, pour ne pas qu'il se fasse de fausses idées. Cependant, il s'était permis de me recontacter à partir de ce jour et j'avais été plus que surprise. Non pas que nous étions en mauvais termes, à bien y regarder.

C'était plutôt moi, qui avais imposé un silence. Néanmoins, il fallait bien croire que c'était ma propre personne qui avait répondu à son invitation, qui, il l'avait bien précisé, n'était pas forcément un rencard. J'avais eu une moue à la lecture de son message, lorsqu'il avait souhaité passer me prendre. Évidemment, que j'aurais recours à un Uber. Parce qu'arriver à son bras lors de cette soirée, c'était s'attirer le regard de la foule. Bien que j'y étais habituée, je n'avais pas envie que ça recommence. Même si, indiscutablement, il serait mon cavalier pour cette soirée. Pour ce gala de charité, dont mon père m'avait déjà fait mention dans l'un de ses mails. Il n'avait même pas pris la peine de m'appeler.
En même temps, ça ne me surprenait plus venant de sa part, mais j'avais eu un regain d'espoir.

Attendant mon Uber pour la soirée, j'avais opté pour une tenue sobre. Sobre de mon point de vue, du moins. Là encore, c'était un tantinet paradoxal quand on se penchait un peu sur la question. D'un côté, je n'avais pas envie d'être vue au bras du Fleming et de l'autre, j'arborais une toilette impeccable qui faisait que justement, on ne pouvait détourner son regard de moi. J'aimais plaire. Et ce genre de soirées, c'était un peu à qui aurait le plus bel habillement, ma foi. Un charmant jeu de dupes, pour lequel j'étais assez douée. Mon père m'ayant transmis sa précieuse expérience dans le domaine.

Entendant mon Iphone vibrer dans mon sac à main doré, j'étais sûre et certaine que c'était la manifestation de mon cavalier, pour cet évènement. Une simple œillade à mon écran et je pouvais facilement confirmer ma pensée. C'était Malik Fleming, qui m'attendait à l'entrée. Perchée sur mes hauts talons noirs, il ne me fallut que quelques secondes pour le rejoindre, fendant la foule déjà présente. Et, force était de constater que malgré un vêtement discret, -plus que le mien en tout les cas-, il était agréable à contempler. Ça pouvait passer.

- Bonsoir. Il serait judicieux de ne pas se croiser souvent, Monsieur Fleming. Je paraissais sérieuse, cachant mon sourire qui venait de naître sur mes lèvres maquillées. J'avais besoin d'un verre. Mais pas un de ceux rempli d'éthanol, quelque chose de fruité qui enchanterait mes papilles. Un verre ? Ça te tente ? C'était ce que sous-entendait mon regard vert, qui pétillait d'impatience. Me faire attendre, ce serait bien cruel venant de sa part.

Heureusement, je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Bien au contraire. Et dans le cas présent, je ne peut que comprendre la réaction de Nieves, pas celle de s’éloigner quand le temps et les habitudes prisent ensembles ont commencé à donner une tournure sérieuse à ce que l’on a pu vivre. Mais plutôt de partir dès que j’ai commencé à partir en vrille. Avec du recul, je méprise l’homme que j’ai été à ce moment là, suffisamment faible et stupide pour tomber dans tout ça. C’est facile à dire, maintenant que j’ai connu les tréfonds à cause de soucis d’addiction. Mais c’est un fait, et c’est peut être ce jugement que je me porte, en plus de la maturité prise avec les années, qui font que j’ai laissé ça derrière moi. Malgré la célébrité qui toque de nouveau à la porte et entre sans me laisser le temps de répondre.

Est ce que j’ai eu des regrets en la revoyant ? Non, je pars du principe que chaque chose arrive pour une bonne raison. Que ça sois une bonne ou une mauvaise chose, ça vous construit, ça vous forge, ça vous bâtis. C’est nécessaire pour avancer dans la vie. C’est un peu comme ça que j’ai pris le hasard de cette rencontre. Peut être qu’il est temps d’ôter ce goût d’inachevé, de reprendre un minimum de contact. Après tout, on ne fréquente pas une personne des semaines sans raison. Malgré sa fuite il y a eu ce message, un message qui nous conduit à cette soirée. Ou j’attends, l’arrivé de celle qui volera sans aucun doute la vedette aux différentes personnes présentes ce soir. J’admets avoir été surpris, si j’ai proposé cette soirée je n’aurai pas cru voir la jolie blonde accepté.

J’ai la confirmation de ce que j’ai pu pensé précédemment quand je la vois s’approcher. La robe qu’elle aborde, nul doute que les regards seront rivé sur elle, encore et toujours. Le mien aussi ? Je ne répondrai pas à cette question. Mes yeux se lève au ciel devant sa réplique. Croisant son regard, quelque secondes de silence avant de lui répondre. Il me semble que tu as bien vite accepté de venir. Je dirai même que tu t’es empressé de vouloir qualifier ça de rencard. je ne fais qu’énumérer des fait, le sourire qui étire mes lèvres est plein de malice. Avançant entre les différents invités, au côté de l’espagnol, mon bras se tend vers elle. Avec plaisir. simple réflexe du passé peut être, le fait est qu’elle est ma cavalière du soir, que nous allons irrémédiablement être vue ensemble. Autant de détail qui ne me traverse pas tellement l’esprit alors que nous nous dirigeons vers le buffet. Au moment opportun, j’attire l’attention du serveur. Deux cocktails s’il vous plaît. Sans alcool. si je n’ai jamais eu de problème avec ce genre de boisson. Je me souviens surtout des goûts de Nieves. Quelques secondes, et dans mes mains les deux coupes contenant le nectar concocté pour nous. Trinquons à ces retrouvailles. Après tellement d’année. À cette ville, pourtant immense, mais pas assez pour que l’on s’évite. sur ces quelques traits d’humour, mon verre trinque avec celui de ma cavalière. Heureusement que c’est bondé de monde, de journalistes et photographes. Sans quoi, j’aurai pu pensé que tu as fait tout ça pour moi. par tout ça, j’entends à tenue, son maquillage, sa coiffure. En bref, une manière très détourné de lui dire que je la trouve ravissante ? Peut être bien. Elle ne le sais que trop bien pour que je m’aventure à lui confirmer une telle banalité.

J'étais arrivée à cette soirée avec une posture de conquérante. Como siempre. Si je la qualifiais de singulière, c'était bien parce que j'avais accepté l'invitation un peu trop vite. Comme si j'avais manqué de divertissement, dans mon immense villa surplombant le quartier où j'avais posé mes valises, depuis près de six années, maintenant. Villa, qui, sur l'acte d'achat, appartenait toutefois à Rafael del Pino. Mon très cher paternel. Qui lui, serait plus que content, si je me rendais à ce gala de charité sous couvert de me mélanger aux 'autres' et d'ainsi faire accroître notre réseau. Je disais bien 'notre', parce que j'étais bien malgré moi, impliquée dans cette mascarade. Comme celle de prendre part aux activités d'un Club dont j'étais devenue membre, grâce à une amie de mon géniteur.

Et dios mio, que je n'étais pas une grande adepte du golf ! J'étais néanmoins bien plus attirée par les sports qui méritaient un bien-être ou une dépense de calories bienvenue. Que par ceux qui nécessitaient un ennui grandissant mais qui permettaient, à eux seuls, une visibilité accrue dans l'univers des nantis. Alors, je devais prendre mon mal en patience et me mordre l'intérieur des joues, pour ne pas paraître trop acerbe ou virulente. Dire ce que je pouvais penser à autrui, était souvent très mal venu mais ... j'allais mettre ça sur le compte de Lourdes ou de Paloma qui m'avaient toujours soufflé à l'oreille que je devais dire ce qui me passait par la tête. Que mes mots soient tendres, ou non.

Est-ce qu'il en serait de même avec Malik ? Avec qui, je devrais probablement remettre les point sur les i, assez vite. Si j'avais accepté son invite, c'était peut-être avec un brin de curiosité, si je devais l'admettre. Pour le reste, je n'avais aucune intention de me mettre en ... rien que ce mot, parvenait à me faire avoir des sueurs froides et un haut-le-coeur, que je me devais de maîtriser. C'était pour cette appellation, que j'avais fui toute volonté d'apposer un quelconque sceau sur notre simulacre d'union. Parce que c'était ainsi, que je l'avais toujours perçue : ce n'était que du paraître, n'est-ce pas ? Il n'y avait pas de sentiments sincères. Ou si ?

J'en avais marre, de me poser ce genre d'interrogations, alors que je me retrouvais devant lui et qu'il ne se gênait aucunement pour me taquiner. Et ... est-ce que je devais lui concéder un point, parce qu'il avait su taper dans le mille ? Certainement que non. Parce que j'étais toujours habituée à avoir le dernier mot et le Fleming, n'y ferait pas exception ce soir-là. Même si on se connaissait, je n'allais certainement pas lui concéder du terrain ou un quelconque avantage.

- C'était plus de la curiosité qu'une acceptation sur l'instant. Un froncement de mon nez, et un sourire mutin. Et, arrêtons ce mot qui commence par un r, c'est préférable. Il me foutait la trouille. Un peu comme quand j'étais petite et que j'avais peur du noir et de l'orage, là, c'était même pire. Par contre, là où je fus (agréablement) surprise, ce fut quand je constatais que mon interlocuteur se souvenait de mes appétences envers les boissons.

Ça, ça a eu le mérite de me déstabiliser, l'espace d'un court instant.

- Trinquons ! Une gorgée de mon breuvage après avoir fait tinter nos verres. Là, je peux te concéder un point. Brisbane ne semble vraiment pas être assez grande pour que l'on veuille s'éviter. Avant que je ne manque de m'étouffer suite à sa réflexion. Décidément, j'étais la victime de hauts et de bas émotionnels que je n'étais pas en mesure de contrôler. Idiota ! C'est légèrement présomptueux de se croire le centre du monde. Mais ... je savoure le compliment. Parce qu'il était de ça, dont il était question, non ? Et sinon ... tu m'avais écrit par message que ta carrière était à son apogée ... explique-toi, un peu !

Nous sommes un paradoxe. Nous avons toujours été un duo particulièrement détonnant. Elle, aux allures de princesse. Moi, me rapprochant plus de ce que beaucoup pourrait penser être un mauvais garçon. Et pourtant, c’est elle qui redoute quand les choses prennent une tournure plus sérieuse, là où moi je n’ai jamais fais marche arrière si d’aventure ça aurai dû aller plus loin. Nos univers aussi s’oppose, la musique et la célébrité ma amener dans le cercle de connaissance de l’espagnole. La suite, ce n’est que le résultat de nous, de nos discussions, de nos échanges et de ses raisons que l’on a su trouver, pour se voir suffisamment longtemps pour que ça ne sois pas qualifié de simple passage éphémère. Ça aurai pu, à quelques semaines près peut être. Est ce la raison qui m’a poussé à l’invité, ici et ce soir ? Non. Il y a eu cette simple envie, celle de la revoir, celle de pouvoir discuter avec elle plusieurs années après. Savoir où elle en est, savoir si l’étudiante en art que j’ai connu approche des buts qu’elle a pu se fixer.

Elle me fais sourire. Ce don d’avoir réponse à tout, cette facilité avec laquelle elle veut absolument avoir le dernier mot, même quand ça n’a pas lieu d’être, même quand ça laisse deviner facilement toute la mauvaise fois dont elle sait faire preuve. Ça peut paraître dingue, mais je sais qu’à l’époque c’est ce qui m’avais intéressé chez elle. Des jolies filles, il y en a des tonnes. Tout comme des beaux garçons qui lui tourne autour d’ailleurs. Mais, elle est différente, Nieves a cette faculté à vous regardez dans les yeux et vous balancez que le ciel vert si elle en a décidé ainsi. Un sacré caractère, un caractère que j’ai toujours apprécier taquiner. Et ce soir, ça ne va pas faire exception à la règle.

Le mot en r. Tu parle de reconquérir ? l’espace de quelque seconde, je plante mon regard dans le sien. Ce petit sourire aux lèvres. Suffisamment longtemps pour qu’elle puisse penser que je suis sérieux. Est ce que je le suis ? Allez savoir. Parler de reconquête serai osé. Des années ce sont passé depuis que notre union a connu son dénouement. Conquérir serai plus adéquat. Non, ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai voulu la voir ce soir, pas la raison d’origine en tout cas. Verre en main, les récipients se touche suffisamment pour produire ce petit bruit. Je le porte à mes lèvres pour en boire quelques gorgés. La modestie n’a jamais été l’une de mes qualités. l’observant du coin de l’œil. C’est faux en prime. Je suis rarement vaniteux combien même je sais ce que je vaux. Et bien. Mes quelques mois … je réfléchis à comment qualifier ça. Descente aux enfers ? Non, c’est derrière moi et je ne veut pas donner trop d’importance à cette période, certes compliqué mais mineur de ma vie. D’absence. Ça m’a permis d’écrire. J’ai pu sortir un premier single. Devant le succès que ça a rencontré, je suis partis enregistré le reste de mes textes. un haussement d’épaule, j’ai toujours été discret sur ma carrière. J’aime écrire, j’aime chanter, j’aime me produire sur scène. En revanche les à côtés ont toujours été une hantise pour moi. Je crois bien que je vais être disque de platine ou de diamant, qu’importe. C’est sortis y a quelques semaines et la maison de disque m’a déjà commandé un troisième album. sur lequel je ne me suis même pas penché une seul seconde. Mais, rien ne presse, je ne suis pas inquiet outre mesure.

Tes études avance bien ? croisant son regard, je poursuis. Tu te plais toujours autant à Brisbane ? après tout, la jolie blonde est originaire de Madrid. Sa terre natal pourrait lui manquer. Faut admettre que l’Europe est l’Australie sont diamétralement opposé.

On nous observait du coin de l'œil et malgré moi, j'aimais bien ça. Même si ça sous-entendait des messes basses et des scénarios qui ne se produiraient probablement jamais. Malik avait été un amant passionné et à l'écoute, mais je ne lui avais laissé aucunement sa chance pour un 'plus'. Pour ce quelque chose d'officiel, que je redoutais réellement. Certains diraient que c'est un traumatisme sûrement lié à mon enfance, que je qualifiais pourtant de dorée, tant j'avais tout eu. Tous mes caprices avaient été assouvis et bien plus encore. Mon père, ayant peut-être cette fâcheuse tendance d'acheter mon affection envers lui, avec de l'argent. Et ce comportement, je le reproduisais peut-être aujourd'hui. Pour combler un manque. Un manque de quoi ?
Ma petite voix me soufflait que c'était sûrement lié à ma mère et à sa prodigieuse absence dans mon éducation. De toute manière, il n'y avait que Lourdes et Paloma que je pouvais dès à présent qualifier de véritables mères.

Lourdes, qui était avec moi depuis que j'étais arrivée ici. Lourdes, qui s'empressait de répondre favorablement à tous mes caprices d'enfant gâtée. Au moins, je le reconnaissais. Ça venait de là, cette propension à toujours vouloir rabattre le caquet des autres, par une pique bien sentie. Par un trait d'humour abrupt et froid, qui coïncidait avec cette prétention que je ne me prenais pas pour une jeune femme banale. Et, mon interlocuteur en savait quelque chose. Mon interlocuteur qui ne se cachait aucunement de me taquiner. Pire ! Il ajoutait de l'huile sur le feu et il savait pertinemment que cela attiserait les braises de mon caractère sulfureux d'espagnole.

- C'est que Monsieur n'a pas sa langue dans sa poche, à ce que je peux entendre ... Susurrais-je avec un petit sourire en coin, buvant une gorgée de mon cocktail fruité et sans alcool. Et tu oses dire que tu n'es pas présomptueux en insinuant cette idée de vouloir me reconquérir ? À cette interrogation, je venais poser innocemment une main délicate à la naissance de ma poitrine. Je le sais, que tu es modeste. Alors, qu'en ce qui me concernait, je ne l'étais pas foncièrement. J'en étais même aux antipodes.

En revanche, ce qu'il était advenu de sa vie, ça m'intéressait. Réellement. Et, pour l'avoir déjà entendu chanter et composer, je ne pouvais nier qu'il avait du talent. Et là encore, je pouvais m'apercevoir que sa 'retraite' lui avait permis de se retrouver. Qu'il était une autre personne. Autre que celle dont j'avais préféré m'éloigner pour brûler ce qui aurait été un nous, bien trop concret et bien trop dévastateur.

- Je suis contente si ça t'a permis d'écrire. Parce que je me rappelle que tu étais doué pour ça. Un silence et un sourire. Et ... félicitations en avance, si tu obtiens un disque de platine ou de diamant ! Même si je ne m'épanouissais pas dans ce domaine, je savais que c'était une consécration et qu'il pouvait en être fier. Mais apparemment, c'était assez parlé de lui, pour en venir à moi. Moi, dont les études étaient une réelle passion. J'aimerais être une doctorante l'année prochaine, et peut-être à l'avenir être une conservatrice de musée ? Si je souhaite encore me former ... Question pour le moins épineuse, que voilà. Je dois avouer que Madrid me manque. Mais ... j'apprécie Brisbane. Mais jusqu'à présent, je n'ai jamais mangé dans un bon restaurant. Aurais-tu des adresses à me proposer ? Que je demandais avec franchise, tout en haussant mes épaules.

Je ne suis pas dupe. Une carrière qui reprend de l’élan, une célébrité qui prend en ampleur. Je suis en vogue en ce moment, les quelques magazines people qui s’intéresse à tout ça aime beaucoup trop me qualifier de célibataire prisé de la ville pour passer à côté d’une de mes apparitions publics, accompagné. Aussi bien accompagné, faut l’admettre. Il ne serai pas surprenant qu’une photo volé de nous apparaisse dans un article sur le net. Fort heureusement, je n’y prête que peu d’attention. Ça serai cocasse, me prêter une relation avec ce qui s’apparente à une … Ex ? C’est encore le mot le plus approprié. Même si, elle comme moi nous précipiterions pour nier ça. Plutôt elle que moi à dire vrai. Peut être bien que si je ne m’étais pas laissé tombé dans mes travers, je me serai pencher un peu plus sur cette volonté absolu de la jolie blonde de fuir le sérieux. Je n’ai pas la prétention d’avoir les capacités pour l’analyser, je suis loin d’être psychologue. Mais j’estime que Nieves mérite qu’on s’y attarde, elle aurai mérité que je prenne ce temps, celui de comprendre, celui de savoir, celui d’essayer au moins. Peut être que je me serai heurter à un mur, et peu importe, ça aurai valu le coup.

Il y a cette échange. Son sourire, le mien. Nos regards qui se croisent. Les vestiges de notre complicité. Je me rappel combien j’apprécie m’aventurer sur ce terrain miner que peut être le caractère enflammé de Nieves. Je sais aussi que par le passé, j’ai toujours su la faire sourire. Être présomptueux. Ce n’est pas émettre l’idée de le tenter. Mais plutôt sous entendre que ça serai une réussite. cette attitude de drama queen, ou presque m’amuse. Un simple hochement de tête. Elle me connais mine de rien. Elle m’a connu en tout cas. Pourtant, elle n’a pas eu la meilleur version de moi même.

Merci. Tu sais combien l’avis des proches comptent nettement plus que celui du public. c’est un fait. Ce que je produit, le plus important c’est que ça me plaise, que ça plaise à mon entourage proche. Par la suite, c’est du bonus, c’est comme ça que je vois les choses. C’est la la vrai question. Ce dont tu as envie. Et non pas ce que tu peut faire. Si tu veut, tu y arrivera. si ça ressemble fortement à un compliment, c’est juste que je la connais, que je sais que rien ne résiste à la volonté de la blonde. Dans le monde professionnel, c’est un atout indéniable. Profites des vacances. Va y passer une semaine ou deux. faut pas négliger sa terre natale, sa famille. Me penchant au côté de la jolie blonde, mon visage par dessus son épaule, mes lèvres proche de son oreille. Et tu osera nier que tu tend des perches ?! reprenant une distance, relativement convenable. Un italien qui a ouvert. Vers Bayside j’crois, sur le port. une petite moue sur le visage, alors que vide un peu plus mon cocktail. Après, si vraiment tu insiste. Je peut faire un effort.

Il commençait à gagner en notoriété et cela était peut-être dû à ce talent qu'il avait ? Comme je l'avais si judicieusement pensé, il le méritait fondamentalement. Même si je n'étais peut-être pas une grande fanatique de ce genre musical dans lequel il excellait, je n'étais pourtant pas réfractaire à l'écoute de son album. Peut-être, -par pure et simple curiosité ; entendons-nous bien-, j'irais l'écouter sur Spotify. Voir s'il faisait déjà partie des tendances et des téléchargements plébiscités. En tout cas, peut-être que j'appréciais cette soirée, en fin de compte ?

Il était cependant, sûr et même certain, que je n'allais pas partager mon enthousiasme au premier concerné. Enfin, c'était peut-être un bien grand mot que de me laisser aller à du sentimentalisme ou à ce qui pourrait s'apparenter à de la nostalgie. Notre 'passé' commun m'avait néanmoins construite, et ça, je ne pouvais le laisser sur le côté. Et ... je pourrais même penser que certains échanges auxquels nous succombions en cet instant m'avaient manqué ? Non. Hors de question que de l'avouer. Même si, mon regard vert pétillant et mon sourire taquin traduisaient quelque peu, cette envie bien présente que d'asticoter mon charmant vis-à-vis.

Il le méritait, de toute manière.

- J'y vois tout de même la définition, là. Avec ce que tu viens de me dire. À nouveau, une petite moue empruntée aux plus grandes dramaturges de notre génération. Je faisais l'outrée et ça avait l'air de faire sourire Malik. Même si, mes propos envers lui, étaient plus que sincères. Tes proches resteront toujours un soutien dans les instants les plus délicats et ton public, une source de motivation. Du moins, quand celui-ci est bienveillant. Il y aura toujours des insatisfaits, ceux et celles qui te critiqueront toujours. J'espère que tu n'en auras pas dans ton entourage ... Histoire, qu'il n'y ait pas de zones d'ombres dans sa vie, en tout cas, je ne les lui souhaitais aucunement.

Et ... il avait raison sur quelques points de mes propres interrogations, semblait-t-il. J'étais à la fois fascinée par un tel coup d'éclat mais prudente aussi. Je n'écoutais que moi, et je ne comptais que sur moi mais ... ses conseils me paraissaient être avisés. Du moins, ce qui était sous-jacent dans ses propos.

- J'ai envie de ça. De faire ça. Et, je sais que j'y parviendrais. C'est juste que je suis encore en grande discussion avec moi-même. Après, je le savais pertinemment que je réussirais. C'était juste, que j'étais peut-être, -je dis bien peut-être-, un peu trop impatiente. J'irais me ressourcer oui. C'est une idée. Tout comme celle que j'avais émis en mentionnant un restaurant sur Brisbane qui n'avait pas encore emporté mon adhésion, et dont les propositions certaines de mon interlocuteur seraient à prendre en considération. Interlocuteur, qui me fit rire d'ailleurs. Une main élégante, devant mes lèvres. Oh mais ... j'ai juste énoncé un fait, en ce qui me concerne. Je ne crois pas avoir tendu des perches ? Je lui offrais le même ton de la confidence, intéressée par la nationalité propre à cet établissement encore inconnu. Italien, donc ? Tu dois te rappeler que j'aime particulièrement manger épicé. Et, faire un effort ?

Je suspendais mon interrogation même si, j'avais bien compris de quoi il pouvait en retourner.

Quand je la vois, maintenant que je la revois, que mon regard naturellement sombre croise le sien, beaucoup plus claire, aux teintes vertes qui ont toujours su me faire chavirer, ou presque. Il y a cette question, qu’est ce qu’il ce serai passé si je n’étais pas tombé. Que serait il advenu si je n’avais pas été faible au point de céder aux vices de ce monde auquel j’appartiens. Dans l’absolu, ça n’aura en rien changer les envies de fuite de la jolie blonde, mais clean, bien dans ma tête, exempt de toute dépendance. Est ce que j’aurai essayer de la retenir ? Tenter de faire quelque chose pour lui faire comprendre que même si c’est effrayant, s’aventurer sur une route à deux ça peut être plaisant ? Qui sait, avec des si on refait le monde comme on dit. Et comme je le pense, comme je l’ai dit. Rien n’arrive au hasard, aujourd’hui nos vies sont ce qu’elles sont et pourtant, nos chemins se croisent de nouveau. Dans des conditions bien différente faut bien l’admettre. En étant malgré tout, loin d’être idéal. Pour moi en tout cas, si professionnellement parlant, la réussite pointe le bout de son nez. Personnellement parlant, j’avance doucement mais sûrement. Sans doute la peur de souffrir de nouveau, prenant le risque tout de même en laissant une femme entrer dans ma vie. D’une certaine façon. Il y a cette curiosité aussi, mal placé je l’admet. Est ce que Nieves a quelqu’un qui partage sa vie ou bien, la princesse continue de faire cavalier seul ? Mais je sais que poser une telle question lui donnerai une trop belle occasion de rétorquer. Vais-je lui offrir ce plaisir ? Rien n’est moins sûr.

J’ai quand même cette surprise. Bonne surprise. Malgré le temps écroulé, il y a cette complicité qui ne c’est pas perdu. Ces échanges qui ont fais que nous nous sommes vu régulièrement, trop régulièrement peut être. Pas de mon point de vue, mais du sien. Faut dire que malgré le monde qui déambule à nos côtés, je n’y prête que très peu d’attention, voir aucune. Concentrer sur mon interlocutrice.

Tu insiste et persiste. Un peu trop pour quelqu’un qui écarte l’idée. suivant ces taquineries, les mots plus sérieux qu’elle peut avoir sont dune véracité bluffante. Mon visage deviens un peu plus sérieux alors que je l’écoute, croisant son regard. Repensant à tellement de chose, à ses proches que j’ai vu partir un par un. Ma sœur la dernière en date qui a déserter Brisbane sans un mot ou presque. Je secoue légèrement la tête, retrouvant un sourire qui est un peu plus de circonstances. C’est un package. Quand on se lance dans tout ça. On sait le risque que l’on prend. Jeune, ça m’atteignais. J’ai un peu plus de recul maintenant. même si faut pas se leurrer, ça fais toujours quelque chose de voir trop de message négatif à son attention. Personne n’est réellement armé pour encaisser un tel flot de mauvaise onde.

D’un mouvement de tête, j’acquiesce. C’est entre elle et elle même de toute façon. Personne ne peut vraiment savoir mieux que sois même. Et encore, parfois on a du mal à prendre les décisions nous concernant. C’est ce qui fais le charme de la vie, toute sa complexité. Tu cherche à me convaincre. Ou à t’en persuader ? la frontière étant fine entre les deux options. La seconde me plaisant évidemment bien plus. Autrement dit, tu sera comblé par le Thaïlandais du centre ville. je ne suis pas compliqué niveau nourriture. Peut être même pas assez. J’ai un appétit vorace et j’y retrouve mon compte dans tout type de cuisine. J’espère que tu n’as pas oublié que j’ai du mal à être rassasié. Un dessert devra être envisagé si tu veut me convaincre de chambouler mon emploi du temps. une soirée de plus en plus complète qui se dessine d’une certaine façon. Je te vois venir. N’ai crainte. Une séance sportif sera suffisante pour éliminer tout ça. À deux. Si tu te sens de suivre le rythme. provocateur, comme souvent. Sous entendu ? Pas vraiment, même si on pourrai le croire. En revanche, cette réalité, aller se dépenser ensemble, courir juste ça. La jolie blonde a toujours été une allié de taille sportivement parlant. D’autant plus que je les rencontré quelques mois après la rééducation, dans une période où j’étais plongé dans le sport pour me remettre d’aplomb, un minimum en tout cas.

Je ne donnais pas ma confiance ni mon cœur, -encore fallait-il que j'en possède un ?- si aisément. Et pour ça, j'avais été à bonne école avec mon très cher père. Lui, qui pourtant, pouvait se targuer d'être entouré d'accointances multiples, n'offrait son réel intérêt qu'à peu d'entre elles. Celles, envers qui, il pouvait avoir une sécurité certaine. Celles qui n'hésiteraient pas à se mettre en quatre pour sortir mon père de l'embarras. Et ... elles étaient néanmoins rares mais pourtant bien présentes. Je ne les avais jamais vraiment rencontrées, mais vu comme mon géniteur m'en faisait mention par ses courriers électroniques ou ses appels téléphoniques, c'était un peu comme si je les connaissais.

Enfin, ça revenait au même. Même si, en ce qui me concernait, je n'accordais aucun crédit aux autres. Même ceux avec qui je m'étais montrée telle que j'étais pendant quelques temps. Malik Fleming faisait partie de ces quelques privilégiés mais je ne m'étais pas entièrement dévoilée. Préférant écourter ce quelque chose, qui aurait pu moi aussi, m'entraîner dans les abysses. Les siens. Ses démons, qu'il avait dû affronter seul. Sans aide. Sans la mienne, du moins. Mais peut-être, celle bienvenue d'autres âmes ?

- Moi ? Je ne fais que poursuivre une discussion avec politesse. Un haussement d'épaules taquin, alors que je venais poser un bras sous ma poitrine généreuse, l'autre ayant gardé un verre presque vide, qu'il faudrait bientôt remplir à nouveau. Néanmoins, cela signifiait que j'écoutais avec attention mon vis-à-vis. La maturité sûrement. Ou plutôt, ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ? C'est peut-être assez cliché, mais c'est vrai. Tu encaisses. Tu te relèves. Tu prends des coups, tu offres un charmant doigt d'honneur à la vie. Je crois que c'est un peu comme ça, que tout fonctionne. Un discours peut-être bien pessimiste mais c'était ce que je pouvais penser.

Même si, naître avec une cuillère en or entre mes lèvres pulpeuses ne me donnait peut-être aucune légitimité de proférer de tels propos ?
Qu'est-ce que j'en avais à faire ? Rien.
Je m'en fichais, (un petit peu trop aurait tendance à dire Rafael) de l'avis des autres et de ce qu'ils avaient à dire sur ma personne.

- T-t-t-t, Monsieur Fleming ... Que je soufflais en lui mettant un index juste devant le nez. ... je me persuade de ce que je veux bien. Ça, tu le sais. Mais, revenons-en à un sujet plus intéressant, celui d'un potentiel restaurant délicieux et qui en plus serait épicé ! Là, ce serait sensiblement parfait ! Le Thaïlandais ? Ça, ça me parle. Un rire, parce que oui, il me faisait succomber à une forme d'hilarité soudaine, alors que je venais déposer sur l'un des plateaux argentés d'un serveur qui circulait entre les convives, mon verre. Vide. Je me rappelle que tu étais un ventre sur pattes, Malik. Et, que tu n'étais jamais contre de terminer l'un de mes desserts.

Et là, un autre éclat de rire. Alors que je n'allais clairement pas lui offrir le dernier mot. Il en était hors de question. Monsieur Fleming, c'était lui, qui tendait des perches ! Et, je serais bien idiote de ne pas les saisir :

- Alors, nous allons mouvoir nos deux corps. Transpirants. Avec des souffles qui traduiront d'un certain effort ... Un sourire, alors que je venais apposer ma main sur son bras, afin de le tapoter dans un geste qui pourrait se traduire par une certaine compassion, venant de ma part. Je t'attendrais à six heures le lendemain. Pour le parcours de Saint Lucia ou les falaises de Kangaroo Point ? Allez ... je suis clémente ce soir, je te laisse choisir.

C’est mieux. Qu’elle sois partie, qu’elle n’est pas assister à ma chute. Je n’oublie pas, ça fais partis de moi, de qui je suis, de ce que je suis devenu. Mais si j’ai cette douloureuse épreuve dans un coin de ma tête, je n’en suis pas fier. Qui le serait ? Le fait est que je préfère garder une image à peu près correct, non pas parfaite, personne est parfait. La perfection est ennuyante. Quelques mois, c’est ce que ça a durer. Je me suis coupé de tout le monde ou presque, rare sont les personnes qui ont pu me voir au plus bas. À raison, à tort ? Bonne question. Est ce que Nieves aurai accepté de me revoir si elle n’avais ne serait ce qu’aperçu la loque que j’ai pu être durant ce laps de temps. Puis il y a cette fierté, celle que l’on partage à notre façon, celle qui nous pousse à chercher à s’en sortir tout seul. Être suffisamment sûr de sois pour affronter les épreuves et être convaincu qu’on peut les surmonter.

Un sourcil qui se relève, accompagnant mon sourire et mon regard qui se pose sur elle. Les mots sont inutiles, mon expression veut tout dire. À cet instant, elle n’est que très peu crédible dans sa réponse. Tu as raison. Sur toute la ligne. Je dirai même que quand on atteint le point de non retour et qu’on en reviens. Plus rien ne peut vraiment nous toucher. Ou en tous cas, pas ce genre de futilité. Souffrir pour se forger, avec du recul, c’est nécessaire. un peu de sérieux, c’est rare, très rare que je survole même ce sujet. Naturellement je m’y suis aventurer, sans m’en rendre compte.

Cet index sous mon nez, je penche mon visage. Un léger soupir s’échappe de mes lèvres alors que je lève les yeux au ciel. Ne m’oblige pas à faire étalage de ce charme auquel tu as bien du mal à résister Mademoiselle. du bout des doigts, je viens caresser son menton. Un geste accompagné de ce sourire dont j’ai le secret. Séducteur née ? Bien malgré moi. Tu sais, tant que je peut aider. Ce n’étais que du sacrifice. Ni plus, ni moins. un léger rire. Réalisant, petit à petit. Qu’au final, l’espagnole et moi venons de nous donner rendez vous, comme ci de rien était. Promis. Je m’abstiendrai de te rappeler à quel point tu semblais partante, pour que l’on se revois, si vite après ce gala. Je saurai me montrer gentleman quand tu niera en bloc et que tu trouvera une excuse, tirer par les cheveux. elle veut le dernier mot. Je lui laisse, mais je suis obligé d’exposer les fait. Et soyons honnêtes nous sommes deux. Si on va se revoir, c’est sans aucun doute qu’elle en a envie, moi aussi.

Le sourire qui se dessine sur mes lèvres, il parle pour moi. Me suis je aventurer sur un terrain dangereux ? Allez savoir. J’ai certains souvenirs. Des séances improvisés. Insatiables quand il s’agit d’assurer une ligne impeccable. même si pour le coup, Nieves a toujours été une belle femme. Aujourd’hui encore, je serai un bien vilain menteur en disant que je n’ai pas eu le regard qui traîne. En parlant de regard, mes yeux s’écarquillent quand elle annonce l’heure. Elle me prend de court. Je suis pas du genre à me lever après midi. J’essaye d’avoir un certain rythme de vie. Mais six heures. Parce que tu pense qu’on sera couché à cette heure ci ? tentative par l’humour, par un autre sous entendu, de me sauver d’un réveil si tôt. Les falaises de Kangourou Point. passant une main dans ma barbe de quelques jours. Fierté oblige, je ne vais pas me plaindre de l’heure au aurore que la jolie blonde a pu choisir. Toujours aussi matinal. et alors que j’allais poursuivre, il y a ce photographe qui passe. Bien entendu, il s’arrête auprès de nous. Plusieurs minutes que l’on est ensemble. J’approche Nieves, mon bras glisse autour de sa taille, mes doigts contre sa hanche et j’adresse un sourire à l’attention du photographe, poursuivant d’une voix plus basse auprès de Nieves. J’crois bien. Non j’suis sûr que c’est ce qui me manque le moins. Les matins chez toi, où j’étais traîné hors du lit, bien trop tôt à mon goût.

Quelles seraient mes pensées après cette soirée ? Que serais-je en droit de penser après avoir revu Malik Fleming, que j'avais quitté (ghosté serait un terme bien plus approprié) avant qu'il ne connaisse l'envers du décor lié au succès ? Pour l'instant, je n'en avais strictement aucune idée. J'avais réellement accepté cette invitation avec une curiosité certaine sans aucune envie de me projeter vers quelque chose de plus. Et qui, horreur, reviendrait à énoncer le terme sérieux, terme que je me refusais jusqu'à présent.

J'étais seule et j'étais très bien accompagnée. Cela me suffisait amplement sans que je n'ai à vouloir d'un plus. Des contraintes, je n'en souhaitais pas et mon fort caractère parlait déjà un peu pour ma personne. Je n'appréciais pas réellement d'être enfermée dans la routine d'une relation qui ne manquerait pas de s'essouffler un jour ou l'autre. Alors oui, je partais quand il fallait y apposer une étiquette et je quittais le navire, quand l'autre commençait un tant soit peu à grignoter ma liberté, un bien trop précieux de mon point de vue.
Liberté qui s'en trouverait sûrement entravée, si mon père se mettait vraiment en tête de me trouver un fiancé, afin de me cadrer un petit peu plus et d'asseoir une certaine autorité.

Celle qu'il n'avait jamais vraiment eue, alors ... il souhaitait qu'un autre fasse le boulot. Grand bien lui fasse, je n'étais pas prête à lui donner ne serait-ce qu'un assentiment du bout des lèvres. Mais ... si j'en venais à lui désobéir, peut-être qu'il se mettrait en tête de me couper les vivres et de m'obliger, en plus de mes études, à trouver un emploi rémunéré ? Là, je vivrais certainement l'Enfer. Enfin, le mien. Celui qui me serait propre. Rien que cette idée, me donnait la nausée. Nausée, que je camouflais élégamment dans un sourire, destiné à mon interlocuteur de la soirée.

- En effet. Ce sont des paroles remplies de sagesse, Malik Fleming. Je mimais un étonnement avant un rire léger. Avant de venir lentement, froncer mes sourcils. Ainsi donc, il s'empressait encore de me taquiner. C'était ça, l'idée ? Il faudrait peut-être penser à consulter jeune homme. Parce qu'il me semble que vous vous faites des illusions à mon propos. Et ... après les mots, Malik en venait aux gestes. Ah.

À partir de quand, cet instant, avait-il pris une tournure différente ? Même si le contact avait été plus que fugace, il y en avait eu un.

- Un sacrifice indéniable. Et ... je persisterais en te disant encore, que ce n'était que de la curiosité. C'est tout. Pourquoi, devais-je encore me justifier ? Car telle était la vérité, même si mon vis-à-vis n'avait pas l'air de croire à cet argument qui, pourtant, était aussi dur que du béton. Armé, qui plus était. Mais ... on jouait peut-être à un jeu dangereux en glissant sur ce terrain, un brin trop intimiste ? Oui. Ça ne t'a jamais dérangé, d'aussi loin que remontent mes souvenirs. Et, je ne compte pas m'éterniser au restaurant, étant donné que le lendemain, le réveil sera assez tôt. Enfin, peut-être plus pour toi, que pour moi.

Excellent choix pour le lieu futur de notre jogging matinal, mais à nouveau un contact qui n'avait rien d'éphémère celui-ci. La faute incombait à l'un des photographes se faufilant lui aussi, parmi les invités. Si Malik avait une main sur ma hanche, moi j'arborais un sourire plus que forcé. Un froncement de nez, signe ostentatoire d'une envie rapide de déguerpir de cette mascarade. Surtout, à l'écoute de son commentaire formulé sous le ton de la confidence, qui eut ma foi, le mérite de me faire glousser.

- Il fallait bien ce qu'il faut, pour que tu aies une hygiène sportive irréprochable. Et ... je me dis aussi, que j'ai un peu ... non, beaucoup, contribué à ce corps que les tabloïds s'arrachent. Elle est dans tes abdominaux ma fierté, de t'avoir dégagé de mes draps, très très très tôt. Un sourire mutin et satisfait. Et un amour-propre plus que valorisé.

Dans quoi on s’embarque ? C’est une excellente question à laquelle je serai bien incapable de fournir une réponse. Ma curiosité m’a poussé à invité la jeune femme ici, nos retrouvailles nous amène sur un autre rendez vous, cette fois ci en tête à tête. Ça peut être déroutant, mais comme bien souvent, je préfère ne pas trop y penser, ne pas trop y réfléchir. Après tout, il n’y a rien de mal à garder de bon contact avec une ancienne histoire ? Le passé appartiens au passé et ne veut pas dire que le même schéma peut se reproduire à l’avenir ? C’est ce genre de penser qui se bouscule dans mon esprit, preuve en est que la revoir à un impact bien plus important que je veut bien l’accepter. Ça va de sois, sinon pourquoi toutes ces questions me viendrai à l’esprit ? Et quand je les chasse, mon regard croise celui de la jolie blonde, autant vous dire que ça en rajoute une couche.

Les échanges s’intensifie, façon de parler. C’est surtout que les minutes se sont écroulés et que la proximité est un peu plus prononcé. Je me permet de l’approcher sans vraiment réfléchir, de glisser mes doigts  sur sa peau, comme j’ai pu en avoir l’habitude par le passé. De la curiosité, sans aucun doute pour ce soir oui. Concernant notre prochaine rencontre, est ce toujours le cas ? Loin de là effectivement. une franchise peut être inattendu, mais je ne vais pas réfuté ce fait évident. Moi qui pensais qu’on aurai un réveil commun. Je suis abattu.

Interrompu, brièvement par ce photographe. Je ne réfléchis pas tellement, cette photo est prise. Nul doute qu’elle sera poster quelque part. Je ne m’en soucis pas vraiment. Seulement les tabloïds ? si le photographe est partis, que mon bras a délaisser le corps de celle qui me fais face. Je reste assez proche d’elle. Le mot que tu cherche c’est, trop tôt. Demasiado pronto. un espagnol pas loin d’être catastrophique, mais j’ai quelques notions dirons nous. Je jette un rapide coup d’œil sur ma montre. Constatant l’heure qui est bien avancé. Je crois qu’il va être l’heure de se séparer. J’ai promis un passage éclaire dans l’émission d’une vielle connaissance. En direct et tardive. approchant la jolie blonde, ma main de nouveau sur sa taille. Mes lèvres viennent se poser contre sa joue. On se tiens au courant pour le restaurant. Sauf si ta curiosité te titille beaucoup d’ici là et que tu ne puisse pas attendre avant de me revoir. des paroles, pour le coup, très présomptueuse, que je ponctue d’un clin d’œil. A bientôt Nienie.