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L’idée de base était excellente. Faire plaisir à Maya … Et Roberto – mais satisfaire un adolescent de 15 ans est un fantasme entendons-nous bien – en leur offrant une journée famille tout ce qu’il y a de plus normal. Surtout que la journée était spéciale parce que notre fille fêtait ses 13 ans. Mon bébé devenait doucement mais sûrement une belle jeune femme, une adolescente ! Mon cœur de maman était fier de la belle jeune fille qu’elle devenait et était, dans un même temps, affolée du temps qui passait si vite.

Pour faire de cette journée, une journée absolument parfaite, nous avions prévu de l’amener dans son endroit favori à Brisbane : le parc aquatique Lola’s Waterfall. Situé au bord de l’océan, cet espace comprenait des toboggans, et pleins d’autres attractions aquatiques …. En plus d’un espace où se trouvait une salle d’arcade. De quoi contenter nos deux adolescents. Normalement la journée devait bien se passer. Ugo avait les enfants cette semaine, donc j’allais jusqu’au parc aquatique par mes propres pour les rejoindre. J’enfilais un maillot, une robe à fleur et prenait un sac contenant mes papiers, mon téléphone, mes lunettes de soleil et surtout une serviette de bain. J’étais pile à l’heure – je détestais être en retard – lorsque mon téléphone sonna. C’était mon patron. Un scandale allait sûrement éclater. Une mannequin avait menacé de porter plainte pour harcèlement sexuel contre un réalisateur qui travaillait très régulièrement avec LVMH. C’était … la merde ! Mais il était hors de question que je râte la journée d’anniversaire de ma fille alors, je passais le trajet entre ma maison à Spring Hill jusqu’à Bayside pour tenter de régler ce problème, négocier, du moins j’essayais de calmer le stress de mes patrons qui s’imaginaient déjà les conséquences d’une telle publicité.

Bien sûr, j’avais perdu du temps et j’arrivais finalement avec 10 minutes de retard sur le parking. « Assures-toi que l’attaché de presse de Joshua ait pondu un communiqué de presse d’ici ce soir … » Je faisais une vague moue d’excuse et montrais mon téléphone à mes enfants et surtout à Maya qui semblait s’impatienter, « Et je réglerais ça en rentrant. Je relirais ce communiqué de presse et le corrigerais moi-même si besoin avant de te l’envoyer. » Je lève les yeux au ciel, me saisis de mon sac et verrouille ma voiture, « Albert … » soupirais-je, « Le mal est fait. Que l’annonce de LVMH tombe dans la minute ou ce soir, ne changera rien. Maintenant, je te laisse. C’est l’anniversaire de ma fille. » Et raccrochais tout en m’approchant du trio qui m’attendait, semble-t-il avec un mélange d’irritation et d’impatience, « Je suis là ! Bon anniversaire ma chérie !! » Lui souhaitais-je une fois de plus. Parce qu’elle avait déjà eu un appel en visio de ma part dès qu’Ugo m’avait assuré qu’elle était révelilée. Je la serrais fort contre moi et embrassais son crâne, avant de lever la tête vers mon ex-mari : « Quoi ? J’ai juste 5 minutes de retard ! J’allais partir quand Albert m’a appelé et j’ai tout réglé par téléphone, on est tranquille. » Me sentis-je obligée de me justifier.

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parc aquatique.« On est obligés d’attendre là ? sur le parking ? Comme des touristes ? » Ugo lève les yeux alors que ses mains sont posées sur les épaules de sa fille qui s’impatiente elle-aussi. Elle trépigne sur-place. « Je crois que tu peux attendre quelques minutes et que ça va pas te tuer, si ? Après tout, j’ai cru comprendre que t’aimais arriver en retard en cours ces derniers temps. » Sa fille laisse échapper un rire moqueur en croisant les bras alors que l’adolescent lui lance un regard noir. « Très drôle. Mais je suis pas obligé de passer la journée avec vous, on s’est mis d’accord là-dessus, ‘pa ? » Ugo tapote un rythme de musique sur les épaules de sa fille tout en acquiesçant d’un signe de tête en direction de l’adolescent qui ne va pas vouloir passer toute la soirée avec sa famille. La honte. Il l’entend déjà dire que ce serait la honte. La petite dernière aura ses parents pour elle toute seule. Et soudain, elle apparaît. Valentina. Un sourire apparaît sur ses lèvres. « Maman est là. » Et au téléphone, il ne rajoute rien … elle leur montre le téléphone et Ugo la toise en se retenant de dire quoique ce soit. Un commentaire ne serait pas productif.

« Je suis là ! Bon anniversaire ma chérie ! » La cadette se rue vers sa mère et enroule ses bras autour d’elle pour l’enlacer. Les mâles de Luca toisent la mère en arquant un sourcil. « Quoi ? J’ai juste 5 minutes de retard ! J’allais partir quand Albert m’a appelé et j’ai tout réglé par téléphone, on est tranquille. » Il acquiesce d’un signe de tête avant de taper dans ses mains pour pouvoir les mettre en marche. Il accompagne son geste en lançant un : « On est au complet. Allons-y» et son aîné vient cacher son visage derrière sa main … ce qui ne fait que sourire davantage Ugo. Le quatuor se dirige alors vers l’entrée. De loin, on dirait la famille parfaite. Mieux vaut se tenir éloignés pour ne pas voir les fêlures.

Le quatuor se sépare avant de se retrouver au milieu du chaos que réserve un lieu comme celui-ci. Les de Luca ont déjà posé leurs affaires entre plusieurs transats. Il reconnaît son ex-femme avec sa fille tout comme son fils dont le téléphone semble greffer à ses mains. Un sourcil levé, il dissimule son agacement derrière une paire de lunettes de soleil. « Bon alors, tu m’accompagnes ? », lance-t-il à sa cadette en lui désignant d’un signe de tête les toboggans qui se trouvaient derrière eux. Planté devant le trio, il a les poings calés sur les hanches.

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Le regard que les hommes de la famille me portent suffisent à me faire comprendre ce que je sais déjà : je suis en retard et j’assure pas. Avaient-ils besoin de me le montrer ? Non. Ils auraient pu largement s’en passer parce que je culpabilisais déjà suffisamment. Et ce n’était pas un sentiment familier pour moi. Je suis une femme qui réfléchit beaucoup avant de prendre une décision, aussi lorsque je décide quelque chose, je n’ai pas une once d’hésitation. Pas de retour en arrière possible, donc pas de culpabilité. Cependant, mes enfants sont mon talon d’Achille et je veux être la meilleure maman possible. Et arriver en retard pour un évènement que ma petite dernière attend comme le messie, ça me fait culpabiliser. « On est au complet. Allons-y» Je regarde successivement mon ado et mon ex-mari et ne peux m’empêcher de dire : « ça vous tuerait de faire preuve d’un peu plus d’enthousiasme ? Maya est la reine du jour !  » dis-je alors que ma cadette se blottissait contre moi. Cette dernière me serra un peu plus et c’est, toujours collée à moi, qu’elle pénétra dans le parc bondé.

Il y a avait un monde dingue mais Maya était excitée comme une puce. Nous n’avions pas encore pris place sur nos transats que, déjà, la fillette avait retiré sa robe et ses claquettes. « Maya De Luca, tu ne sautes pas dans l’eau tant que tu n’as pas mis de crème solaire ! »  l’avertis-je alors que mon téléphone se remettait à sonner. Alors que je faisais signe à ma fille de s’approcher de moi, je mettais mon téléphone contre mon oreille et lui mettais de la crème solaire en même temps. « Tu te moques de moi ? Il pense que c’est mon job de faire le sien ?! » m’écriais-je. Mon regard s’accrocha à la silhouette d’Ugo et cela a eu le don de me faire perdre le fil de ma conversation pendant quelques secondes. « Dis à Albert qu’il doit convaincre l’attaché de presse, je refuse de me taper tout le boulot. » avertis-je avant de raccrocher et de remettre mon téléphone dans mon sac. « Bon alors, tu m’accompagnes ? » Je lève les yeux vers Ugo puis vers Maya : « Va ! Je te regarderais sauter. » lui assurais-je avant de lui ébouriffer les cheveux. Je retirais ma robe, me laissant simplement avec mon maillot de bain blanc. « Toi aussi, tu devrais mettre de la crème solaire maman » fit remarquer l’adolescente, « Papa, aides maman et tu me rejoins en haut du toboggan, d’accord ?» La fillette partit en courant sans que je n’ai pu rajouter d’autres mots. « Roberto, mets-moi de la crème dans le dos s’il te plait,. » Demandais-je en tendant la crème à mon fils. Ce dernier me regarda avec étonnement et son discours … était digne d’un oscar ! « Euuh c’est mort ! Je suis ton fils, pas ton serviteur et puis je vais avoir les mains grasses, je pourrais pas aller jouer aux arcades. D’ailleurs je file ! » Je regardais, interdite, sans savoir si je devais rire ou pleurer face à ce qu’il venait de dire. « Je rêve ou il vient de me snober ? »

Spoiler:

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parc aquatique. Quand on a un adolescent et une pré-adolescente, on peut se tourner sur l’enthousiasme de la pré-adolescente. Maya est enthousiaste. Elle est de bonne humeur et bon sang ! qu’est-ce que ça fait du bien. « Toi aussi, tu devrais mettre de la crème solaire maman. » Ugo détourne le regard pour le poser sur la silhouette de son ex-femme, « Papa, aide maman et tu me rejoins en haut du toboggan, d’accord ? » « May’… », pas le temps de prononcer son prénom qu’elle a déjà pris la direction des toboggans un peu plus loin. Il soupire et remercie le ciel que son ex-femme lui évite cette tâche qui ne lui appartient plus. « Roberto, mets-moi de la crème dans le dos s’il te plait… » « Euuh c’est mort ! Je suis ton fils, pas ton serviteur et puis je vais avoir les mains grasses, je pourrais pas aller jouer aux arcades. D’ailleurs je file ! » « Je rêve ou il vient de me snober ? » Ugo a un sourire moqueur et amusé aux lèvres alors que son fils s’est levé pour fuir loin de ses parents. « Euh … je crois, ouais », dit-il en tournant la tête de nouveau vers Valentina, qui semblait être surprise par la réaction de son fils. « Un véritable amour, une bulle de bonheur depuis ce matin … », ajoute-t-il avec ironie avant de lui tendre la main pour qu’elle lui file cette foutue crème solaire. « File moi ça … », il accompagne son geste de ces paroles pour qu’elle finisse par céder et qu’il se charge de cette tâche. Il avait peur que sa cadette l’observe de loin et lui en veuille … il la connait suffisamment pour savoir qu’elle a l’art et la manière d’épier et espionner. Se calant derrière Valentina, il prend la peine de retirer quelques mèches de cheveux pour pouvoir étaler … cette foutue crème solaire car c’est comme ça qu’il l’appelle dans son esprit : foutue crème solaire. « Ça a été toute un numéro pour le prendre avec nous --- il voulait pas venir, il nous a sorti pas mal d’excuses bidons avant de céder. » Les mains du géant passent alors sur les épaules de son ex-femme alors qu’il continue de parler. Cette scène est ô combien normale dans un endroit comme celui-ci, pourtant pour eux, c’est une révolution. Se concentrant sur sa tâche, il laisse même ses doigts passer sous le tissu qui se rejoint dans son dos parce qu’il se souvient qu’elle avait passé des années à lui dire d’y veiller. Elle l’a bien élevé, vous voyez qu’il a retenu des trucs de son mariage le génie. « Ça n’a rien à voir avec toi. » Il ajoute cela tout en continuant sa tâche … pour laquelle il ne s’applique pas plus que de raison. A une époque, il avait profité de ces instants pour se rapprocher d’elle et lui souffler quelques mots doux au creux de l’oreille. Aujourd’hui, c’était un geste presque chirurgical. Les mains remontent sur ses épaules et il finit par se redresser, passant ses mains sur ses propres bras pour effacer le surplus. « Je vais rejoindre Maya, ok ? » Il lui adresse un sourire avant de désigner du regard son téléphone pour ajouter : « et essaie de décrocher. » Il n'attend pas une réponse de sa part pour s’éloigner et rejoindre sa fille qui est déjà sur les marches et qui l’attend avec impatience. La complicité du duo est visible. Un éclat de rire quand il arrive à sa hauteur est la preuve qu’il a dû lui confier une ânerie. Et, c’est comme ça que le duo finit par nous faire plusieurs allers-retours. En solo et parfois en duo. A chaque fois, ça se termine par un high five et parfois un signe de main en direction de la mère … histoire de s’assurer qu’elle immortalise la coolness de la cadette.

Quand Ugo revient, il a le sentiment d’être parti pendant trois heures alors que ça doit être une demi-heure pas plus. Valentina est allongée sur ce transat, les lunettes de soleil lui donnant des airs de diva. Sa diva. Du moins, à une époque. Et le naturel revient bien trop vite au galop, quand il prend place sur le transat à côté d’elle, il est obligé … contraint et obligé d’agiter une de ses mains près d’elle pour que quelques perles d’eau viennent décorer sa peau dorée. Un sourire idiot aux lèvres, il se tourne vers elle.

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Je ne devrais pas m’en offusquer. Bobby est un adolescent et plus mon petit garçon dans les jupes de sa maman. Ce temps-là est révolu. Il ne daigne même plus me mettre de la crème solaire dans le dos alors qu’à une époque il se disputait cette « activité » avec son père. Je soupire longuement, réalisant le vent que vient de me mettre mon fils et ca avait l’air de beaucoup amuser mon ex-mari. « Un véritable amour, une bulle de bonheur depuis ce matin … », je lève un sourcils, percevant sans mal l’ironie dont il fait preuve. « File moi ça … » Tendant la main, je finis par céder et lui tendre le tube de crème non sans une certaine appréhension. « Merci. » marmonnais-je,  J’avais une conscience aigüe de sa présence dans mon dos et je me pinçais les lèvres, alors que je sentais qu’il poussait une mèche de cheveux de mon dos pour étaler correctement la crème. Je priais pour ne pas qu’il remarque mon trouble. Sa grande main me semblait brûlante et je m’agaçais de réagir violemment quand il posait les mains sur moi. Ça ne devrait plus me faire aucun effet,  Bordel ! « Ça a été toute un numéro pour le prendre avec nous --- il voulait pas venir, il nous a sorti pas mal d’excuses bidons avant de céder. » Je roule des yeux. Bien sûr qu’il ne voulait plus venir aux sorties en famille, j’aurais dû m’y préparer psychologiquement depuis le temps mais j’avais toujours du mal à m’y faire. Ugo s’applique pour étaler la crème sur mon dos et j’essaie de retenir un petit sursaut d’étonnement lorsqu’il passe sa main sous le tissus qui rejoint les deux morceau du maillot – comme s’il était prêt à me l’arracher – et mon dieu je ne devais surtout pas penser à ça. Pas ici, pas avec lui dans le scénario ! Bon sang mais qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Ses geste étaient mécaniques … rien de sexuel là-dedans. « Ça n’a rien à voir avec toi. » - « Merci de me le dire. » finis-je par répondre alors qu’il se relevait enfin et rejoignait Maya. « Je vais rejoindre Maya, ok ? et essaie de décrocher. » - « Oui elle t’attend avec impatience. » Je lève les yeux au ciel et fait une moue faussement vexée, « Oui … Aller file rejoindre ta fille avant qu’elle te boude ! » Dis-je avec un petit sourire alors que mon regard le suivait rejoindre Maya qui sautait déjà de joie en voyant son père la rejoindre. Les tours de toboggan s’enchainent et en bonne maman complètement gaga, j’en profite pour capturer ces moments. Photos et vidéos, tout y passe. Je sais d’avance lesquelles je vais envoyer à Ugo pour qu’il garde un souvenir de cette journée. Maya est heureuse et c’est le principal. Et si Maya est heureuse, je le suis aussi.

Après avoir mitraillé le duo infernal pendant un moment, je décide de m’octroyer une petite pause en m’allongeant sur le transat. Lunettes de soleil chaussées sur le nez, je m’octroie même une petite sieste réparatrice avant que je ne sois réveillée par …. Ugo qui secoue ses mains devant moi et m’arrose de quelques gouttes d’eau. Le contraste n’aurait pas dû me faire sursauter à ce point mais je dois être au soleil depuis un moment et ma peau est brûlante. « C’est froiiiid » m’écriais-je, pas vraiment vexée, prenant par reflexe la serviette roulée en boule de Maya pour la lancer sur la tête d’Ugo, mort de rire de sa blague.

Sous l’effet de la surprise, je le vois même reculer d’un pas. Il est bien prés du bord de la piscine et mon seul réflexe est de me lever pour le retenir et, ainsi, lui éviter de tomber dans l’eau. Réflexe qui s’avère complètement inutile et contreproductif parce qu’au lieu de le retenir, je le pousse un peu plus et il m’entraine avec lui. Nous nous retrouvons dans l’eau, tête la première et lorsque je remonte à la surface, je me retrouve face à Ugo, nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Mes jambes bougent dans l’eau pour me maintenir à la surface, je me cogne à celles du père de mes enfants et par habitude, j’agrippe mes jambes à sa taille. « Désolée » Ma voix n’est plus qu’un murmure et j’arrive pas à détacher mes yeux des siens et de son visage qui est beaucoup trop proche du mien. Désolée de quoi ? De la chute ? De devoir m’accrocher à toi pour ne pas couler ?

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parc aquatique. Un éclat de rire face à la réaction de son épouse, elle le surprend en lui balançant une serviette en pleine tête. Ugo s’en saisit pour la lancer de nouveau sur le transat voisin tout en reculant d’un pas… oubliant sans doute la proximité avec la piscine qui se trouvait juste derrière lui. Quand elle fait un pas vers lui, il s’attend au pire … à une attaque vicieuse, une vengeance de la part de Valentina. Alors qu’elle semble vouloir le pousser, il s’accroche à son poignet pour l’attirer avec lui dans sa chute. Quand il remonte à la surface, il est presque surpris de se retrouver aussi près de Valentina … aussi près et surtout en la sentant venir enrouler ses bras autour de sa taille. Un réflexe ? Sans doute. Car, il a presque le même en venant poser ses mains sur elle. « Pas à être désolé, je l’ai mérité … », qu’il dit aussi doucement qu’elle prononce ces excuses. Son regard se plante dans le sien et ses lèvres s’étirent en un doux sourire. Une lueur brille au fond de son regard, sans doute la complicité d’antan … mais pas le temps de s’étaler sur ce que cela bouleverse chez lui puisque Maya, se rendant compte que ses deux parents se trouvent dans l’eau, se permet de faire un petit plongeon pour rejoindre le duo. Aussitôt Ugo relâche Valentina et laisse échapper un éclat de rire tout en passant une main sur son visage pour essuyer les perles d’eau. Il l’éclabousse alors qu’elle rit aux éclats. « Est-ce que j’peux y retourner ? Avec Angie ? », et elle désigne d’un geste de la main une tête blonde qui est au bord du bassin et qui fait un signe de la main. Soit sa fille est tombée sur une connaissance, soit elle sait se faire des connaissances à la vitesse de la lumière. « Marché conclu mais n’oublie pas que je suis prêt à le refaire … tu me l’as promis ! » Elle vient enrouler ses bras autour de son cou, s’agrippant dans son dos comme un koala. « Promis ! »

« On est oubliés aussi vite … abandonnés par ces monstres … en moins d’une heure … » lâche-t-il amusé.
 

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L’instant suspendu dans le temps. Il pense que je vais le pousser, me venger de ce qu’il vient de faire à l’instant et m’entraine avec lui. Je ne m’attendais pas à tomber dans l’eau et je me mets à rire nerveusement. En remontant à la surface je tombe nez à nez avec lui et m’accroche par réflexe à lui. Il me laisse même faire. Il est toujours là pour moi, c’est un peu ça que ça veut dire non ? Je ne sais pas si c’est toujours vrai. J’ai l’impression d’entrevoir notre complicité d’antan … jusqu’à ce que la voix de Maya me sortent de mes pensées. La pré-ado saute dans l’eau près de nous. « Est-ce que j’peux y retourner ? Avec Angie ? » Je tourne la tête vers la petite tête blonde avec qui elle s’est liée d’amitié maintenant ou qu’elle connaissait déjà… « Marché conclu mais n’oublie pas que je suis prêt à le refaire … tu me l’as promis ! » J’adressais un sourire à Maya qui s’agrippe à son père tel un koala et je suis attendrie par cette image. Ugo est un père parfait. Puis Maya repart presque en courant retrouver sa copine. « On est oubliés aussi vite … abandonnés par ces monstres … en moins d’une heure … » Je pouffe de rire, « Vois le bon côté des choses : elle est très sociable et se fait rapidement des amis. » je réponds tout sourire, avant de plonger l’arrière de ma tête dans l’eau pour me rafraichir. « Et euh … Encore désolée, je voulais pas te pousser mais, au contraire, te retenir. » précisais-je avant de m’éloigner pour sortir de la piscine. Je sors de l’eau et en profite pour essorer mes cheveux, avant de poser mon corps dégoulinant d’eau sur le transat. « Le projet : famille ordinaire, tombe à l’eau au bout d’un heure … A quel moment on a perdu la main Ugo ? » demandais-je au brun avant que mon portable ne se mette, encore une foisà sonner, et que je lève les yeux au ciel. Je n’avais plus aucune envie de répondre.

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parc aquatique. « Vois le bon côté des choses : elle est très sociable et se fait rapidement des amis. Et euh … Encore désolée, je voulais pas te pousser mais, au contraire, te retenir. » Ugo ne peut pas s’empêcher de rire à cette remarque, comme s’il n’était pas convaincu de ce qu’elle était en train de lui dire. « Mhm, bien sûr. Je te laisse le bénéfice du doute … », dit-il avec un léger sourire aux lèvres, la suivant du regard pour la voir sortir de la piscine. Son regard se pose une seconde trop longue sur la silhouette de son ex-femme avant de sortir lui-aussi de l’eau pour retrouver la place préférée des parents : les transats, prison dorée de ceux et celles qui se retrouvent abandonnés par leur progéniture. « Le projet : famille ordinaire, tombe à l’eau au bout d’un heure … A quel moment on a perdu la main Ugo ? » Le regard d’Ugo se pose sur le téléphone ou du moins l’endroit d’où provenait le son, attendant une réaction de Valentina mais il était soulagé de voir qu’elle ne répondait pas. Au moins ça de gagner. Un sourire trône sur ses lèvres alors qu’il s’assoit sur le transat à ses côtés, passant une main dans ses cheveux. « Je pense qu’on est justement le portrait cliché de la famille ordinaire … », il tourne la tête pour balayer les alentours. Il y avait pas mal de famille. Certaines avec des enfants en bas âge, comme eux à une époque. Il y avait des couples célibataires tout comme des adultes qui ne recevaient que rarement la visite de leurs enfants. « On est juste un peu plus beau que la normale … », ajoute-t-il d’une voix amusée, s’emparant de sa paire de lunettes de soleil pour la caler sur son nez après lui avoir adresser un sourire complice.

« Le stress au boulot ? », demande-t-il en désignant d’un signe de tête l’endroit d’où provenait son téléphone.

 

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L’envie d’envoyer mon téléphone faire un plongeon me passe par la tête pendant une demi seconde mais je préfère me contenter d’ignorer – du moins d’essayer d’ignorer – la sonnerie de mon téléphone. Je sais que c’est Albert qui va sûrement me dire qu’il m’a envoyé plusieurs mails super urgents, qui ne peuvent pas attendre que je rentrer à la maison mais, même si mon projet du jour de la famille parfaite est en train de se noyer, moi je veux juste profiter. « Je pense qu’on est justement le portrait cliché de la famille ordinaire … » Un haussement de sourcil et je regarde autour de moi, mon regard couleur chocolat sondant tous les couples et les enfants autour de moi, « Tu crois ? » Mes yeux s’attardent quelques instants sur la silhouette d’Ugo avant que je ne me mette à rire : « On est juste un peu plus beau que la normale … » et qu’il chausse ses lunettes de soleil avec un faux air supérieur mais surtout complice que je ne lui connais que trop bien pour me l’avoir adressé de nombreuses fois. « D’après Bobby, on impressionnait surtout ses potes parce qu’on avait l’air trop parfait, » j’haussais les épaules, riant, en essayant d’arranger mes cheveux tout en secouant la tête de droite à gauche, « Du coup, ça l’arrange qu’on soit plus ensemble … » Un constat bien triste parce que je connaissais suffisamment notre fils pour comprendre que ça le touchait plus qu’il ne voulait l’admettre.  Et ça me rendait malade d’être la cause de son mal-être.

« Le stress au boulot ? » Un long soupir de ma part. Je te jette un coup d’œil à mon sac contenant mon téléphone mais continue à l’ignorer. « Une situation de merde, » avouais-je enfin, « Une mannequin va porter plainte contre un réalisateur qui travaille souvent avec nous pour du harcèlement sexuel qui se serait passé sur un de nos tournages bien sûr, » haussement de sourcil, « Il a appris ça y’a 2h. En fait, il n’arrête pas de m’appeler depuis que j’ai démarré de la maison. Tu connais Albert, il veut que tout soit réglé dans la minute, » Et il ne connaissait pas le mot « repos », combien de fois, pendant nos vacances, il m’avait appelé ? Je ne compte même plus. « Je lui ai dit que je m’en occuperais ce soir, mais l’attaché de presse du réal’ me prend pour sa secrétaire, » je roule des yeux. Ugo sait à quel point je déteste être commandée de cette façon par un homme et combien je peux être virulente dans ces moment-là, « et tu sais à quel point j’aime ça donc ce soir, je vais téléphoner à tout ce beau monde et je vais montrer les crocs. Il faut que d’ici demain, un communiqué de presse soit paru, peut-être même une conférence de presse si ça fait trop de bruit. » L’habitude de tout lui raconter et de me sentir plus légère après ça. J’en prends douloureusement conscience et me pince les lèvres. Il faut que j’arrête de faire ça. « La routine quoi … je sais pas pourquoi je rentre à ce point dans les détails, ça t’es égal. » Ce n’était pas une pique. Juste un constat. Je baisse la tête et fait mine de me concentrer sur un point de ma serviette…

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parc aquatique. « D’après Bobby, on impressionnait surtout ses potes parce qu’on avait l’air trop parfait, du coup, ça l’arrange qu’on soit plus ensemble … » « Y’en a au moins qui en tire un avantage. », dit-il avec simplicité même si cela sous-entend qu’il n’en tire aucun avantage de ce divorce. On lui avait dit qu’il allait adorer la vie de divorcée, la nouvelle liberté, les possibilités qui s’ouvriraient à lui. Ugo avait attendu avec impatience ce sentiment mais il n’avait pas eu l’occasion – pas encore peut-être – de connaître ces derniers. Le divorce, ce n’est pas un truc jovial. Non. C’est un échec cuisant. Le premier de sa vie.

« Une situation de merde. » Il arque un sourcil par l’entrée en matière qu’elle a choisi pour parler de ces appels insistants. « Une mannequin va porter plainte contre un réalisateur qui travaille souvent avec nous pour du harcèlement sexuel qui se serait passé sur un de nos tournages bien sûr, » les sourcils de l’italien se froncent, « Il a appris ça y’a 2h. En fait, il n’arrête pas de m’appeler depuis que j’ai démarré de la maison. Tu connais Albert, il veut que tout soit réglé dans la minute. Je lui ai dit que je m’en occuperais ce soir, mais l’attaché de presse du réal’ me prend pour sa secrétaire, et tu sais à quel point j’aime ça donc ce soir, je vais téléphoner à tout ce beau monde et je vais montrer les crocs. Il faut que d’ici demain, un communiqué de presse soit paru, peut-être même une conférence de presse si ça fait trop de bruit. La routine quoi … je sais pas pourquoi je rentre à ce point dans les détails, ça t’est égal. » Il s’était attendu à une ou deux phrases. Concises. Brèves. Informatives. Distantes. Et, il a eu le droit aux détails qui le replacent dans un rôle qu’il avait eu, à une époque, auprès d’elle. Ugo s’est installé confortablement sur son transat en l’écoutant. Il a même pris le temps de passer une main sous sa tête et de tourner la tête vers elle quand elle lui dit que ça doit lui être égal. « Ça ne m’est pas … totalement … égal », et ses lèvres s’étirent quand il prononce le mot « totalement », « mais ce n’est pas plutôt une bonne chose si une mannequin prend enfin la parole … ? Vous avez pas intérêt à vous placer du côté de la mauvaise personne … » Il la regarde à travers ses lunettes de soleil et se doute qu’elle a surtout envie de brandir les pancartes et de hurler. Il espérait qu’elle n’allait pas vendre son âme au diable pour le boulot. « T’as toujours eu un don pour calmer les tempêtes, ce n’est pas la première que tu vas connaître … mais ouais, je ne pense pas que ça se joue à quelques heures. Par contre, je pensais qu’on pourrait peut-être aller manger quelque part ensemble ce soir, avec les enfants. »

 

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« Y’en a au moins qui en tire un avantage. » C’était vite dit. Moi je voyais ça comme un échec. Un échec dont j’étais la principale instigatrice. J’étais peut-être malheureuse à la fin de mon mariage mais j’aurais simplement pu divorcer tout court au lieu de prendre l’option amant. Je ne préférais rien rajouter d’autre. Au lieu de ça, je parlais encore boulot avec l’italien. L’habitude de tout lui raconter est tenace mais parce qu’à l’époque il prenait le temps de réellement m’écouter. « Ça ne m’est pas … totalement … égal », je roule des yeux, un sourire en coin, « Merci de faire semblant. » Répondis-je avant qu’il ne continue sur sa lancée. « mais ce n’est pas plutôt une bonne chose si une mannequin prend enfin la parole … ? Vous avez pas intérêt à vous placer du côté de la mauvaise personne … », j’acquiesce à ses paroles et mon regard se perd quelques secondes en direction du toboggan et je vois Maya monter au sommet de l’escalier pour la 118eme fois de l’après midi. « C’est une excellente chose que la parole des femmes se libèrent et je prie pour que cette mannequin soit déjà allée porter plainte. », je soupira longuement, « Albert espère gagner du temps avec ce communiqué de presse demain. Que ce soit vrai ou pas, ça va avoir des répercussions sur Joshua et je m’attends à ce qu’Albert me demande de sauver les fesses de son ami. » Et je n’en suis pas capable, « Je suis professionnelle mais il y a des sujets que je ne peux pas passer sous silence. Ça me pose un cas de conscience : qu’est-ce que je donne comme image à nos enfants si je protège un harceleur ? » Pour l’instant nous n’étions qu’au stade des interrogations. Je ne savais même pas si la jeune mannequin avait porté plainte ou pas. Mais si ça arrivait jusqu’à mes oreilles, c’était que l’info allait bientôt fuiter dans les médias. « T’as toujours eu un don pour calmer les tempêtes, ce n’est pas la première que tu vas connaître … mais ouais, je ne pense pas que ça se joue à quelques heures. » - « Oui c’est sûr, il faut que j’arrête de penser au travail. » Au moins pour l’anniversaire de notre cadette. « Par contre, je pensais qu’on pourrait peut-être aller manger quelque part ensemble ce soir, avec les enfants. » La proposition me surprend mais j’acquiesce  en souriant. « Oui ça leur fera plaisir de prolonger cette journée, » Nouveau haussement de sourcil, « En tout cas Maya sera contente, et suspens pour l’ado, on va voir dans quel état on va le récupérer. » Rajoutais-je avec un sourire amusé plutôt discret. « Restaurant italien ? Avec Maya on mangera des spaghettis à la bolognaise. » proposais-je tout en sachant que notre cadette voue un amour incommensurable à la cuisine d’origine de son père.

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parc aquatique. « C’est une excellente chose que la parole des femmes se libèrent et je prie pour que cette mannequin soit déjà allée porter plainte. Albert espère gagner du temps avec ce communiqué de presse demain. Que ce soit vrai ou pas, ça va avoir des répercussions sur Joshua et je m’attends à ce qu’Albert me demande de sauver les fesses de son ami. » Ugo affiche une grimace derrière ses lunettes de soleil. « Je suis professionnelle mais il y a des sujets que je ne peux pas passer sous silence. Ça me pose un cas de conscience : qu’est-ce que je donne comme image à nos enfants si je protège un harceleur ? » « Il y a les enfants et y’a aussi la personne que tu croises dans le miroir … » et cette personne n’était pas à sous-estimer. Parfois, elle était la plus stricte des juges. Savoir se regarder dans le miroir, c’était au fur et à mesure des années quelque chose de difficile et il espérait qu’elle prendrait les bonnes décisions, pour elle, pour les enfants, pour leur nom … qu’elle portait encore malgré le divorce mais ça, il se retient de le préciser. C’est l’anniversaire de Maya. « Oui c’est sûr, il faut que j’arrête de penser au travail. » Il acquiesce d’un signe de tête pour détourner de nouveau la tête et chercher du regard sa fille.

« Oui ça leur fera plaisir de prolonger cette journée, en tout cas Maya sera contente, et suspens pour l’ado, on va voir dans quel état on va le récupérer. » Un rire s’échappe de ses lèvres. « Restaurant italien ? Avec Maya on mangera des spaghettis à la bolognaise. » Ugo tourne la tête de nouveau vers elle. « Italien ? Ça te manque à ce point la gastronomie italienne ? », demande-t-il d’une voix amusée, un sourire presque charmeur aux lèvres alors qu’il se redresse en voyant leur fille arriver. Le timing des enfants. Ugo saisit une serviette pour la tendre à sa fille. « Et ? Tu essaies de nous battre le record du nombre de répétitions faite dans une journée ? », demande-t-il amusé alors qu’elle vient s’asseoir sur le bord du transat, presque à bout de souffle. Maya laisse échapper un rire cristallin en essayant de le bousculer doucement … il ne bouge pas d’un cil. « Je voulais juste faire une petite pause … avant d’y retourner » et ils savaient qu’elle était juste venue vérifier que tout se passait pour le mieux, vérifier que ses parents étaient toujours là. La main d’Ugo se pose dans le dos de sa fille. « Avec maman … on ne bouge pas d’ici ou au pire … je serais là-bas … », qu’il dit en désignant d’un signe de main le jacuzzi dans lequel se réfugiaient les parents. « Ok ok j’y retourne … » et elle se lève d’un bond pour repartir aussi vite qu’elle était venue.

« Tu comptes rester là toute la journée ? », qu’il finit par lui demander en se tournant vers elle, un sourcil arqué.


 

Ordinary Family … Really ?
@Ugo De Luca ☆ Valentina

IL était bien là le problème. Je voulais respecter mes convictions mais j’aimais aussi mon travail. Il y avait, cependant, des sujets pour lesquels je serais inflexible. Cette jeune mannequin pouvait être fière d’elle, d’avoir osé parler et j’espérais qu’elle irait au bout de sa démarche en portant plainte. En tant que femme, je l’y encourageais mais mes patrons espéraient quelque chose en me demandant de ne pas agir dans l’immédiat. Je dois avouer que je craignais le pire. « Il y a les enfants et y’a aussi la personne que tu croises dans le miroir … » Mon regard couleur chocolat se planta dans la sien - « Comme je te disais : je suis professionnelle mais il y a des sujets sur lesquels tu ne peux pas être défendable. Et si je dois choisir entre ma carrière et ma conscience, mes enfants … Le choix sera vite vu. » Je n’avais été face à ce dilemme mais je me rendais compte – avec les années ? l’expérience ? mon parcours de vie ? – que ce ne serait même pas un dilemme. Je ne prendrais jamais le parti d’un harceleur, même si ça me mettait en porte à faux avec mes patrons. J’avais assez de ressources pour m’en sortir.

Cherchant des yeux Maya, Ugo proposa ensuite de prolonger la journée en mangeant au restaurant. Spontanément, je proposais un restaurant italien … Un comble pour la cubaine que j’étais et cela semblait beaucoup amuser mon ex-mari. « Italien ? Ça te manque à ce point la gastronomie italienne ? » Je levais un sourcil devant son sourire charmeur et j’allais lui répondre lorsque Maya revint en courant vers nous. Le timing parfait de cette petite chipie m’évita de répondre dans l’immédiat. La fillette se régalait, courait … bref, elle profitait à fond de la journée. Je comprenais qu’elle était venue vérifier que tout allait bien pour nous, que ça se passait bien : « Avec maman … on ne bouge pas d’ici ou au pire … je serais là-bas … » J’acquiescais aux paroles d’Ugo et attrapais ma fille, alors qu’elle s’apprêtait à partir, pour coller un bruyant baiser sur sa joue avec un sourire taquin. « Ok ok j’y retourne … » Je la laissais partir en courant, et la regardais le sourire aux lèvres. Quand je la vis monter une nouvelle fois les escaliers menant au toboggan, je me levais de mon transat : « Tu comptes rester là toute la journée ? » Je plantais mon regard dans le sien et le regardais, un peu vexée qu’il me pose la question. « Bien sûr ! C’est l’anniversaire de Maya, c’est journée en famille, tu vas devoir supporter ma présence. » Le taquinais-je – ou pas haha – J’étirais paresseusement mes bras et ajustais mes lunettes de soleil : « Et pour répondre à ta question de tout à l’heure, oui la gastronomie italienne me manque beaucoup. Tout ce qui est attrait à l’Italie me manque beaucoup. Tu m’as fait aimer ce pays, cette culture … » Il comprendrait ce qu’il voudrait là-dedans et si j’y mettais un double sens ou pas. En mettais-je réellement un ? J’hurlerais que non mais si j’étais honnête, oui bien sûr que dans un sens ça me manquait. Cette vie de famille me manquait. Mais il y avait une chose qui ne me manquait pas : le Ugo marié et distant. Je préférais amplement le Ugo taquin et célibataire que j’avais en face de moi. « Je meurs de chaud, je vais me rafraîchir. » Et sans lui laisser le temps, je me dirigeais directement dans le jacuzzi où plusieurs adultes se trouvaient déjà.

Ordinary family ... Really?

    @Valentina De Luca
gif par gayzing

parc aquatique. « Comme je te disais : je suis professionnelle mais il y a des sujets sur lesquels tu ne peux pas être défendable. Et si je dois choisir entre ma carrière et ma conscience, mes enfants … Le choix sera vite vu. » Aucun jugement de sa part. Il l’écoute et l’entend, se contentant d’hocher un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il sait qu’elle a une conscience et saura prendre la juste et judicieuse décision.

Leur fille apparaît et leur offre une pause. Une pause dans leur vie d’adultes en crise, en guerre silencieuse. Une guerre froide dont ils ne semblent pas posséder l’issue de secours. Une fois Maya disparue, l’ambiance retrouve une certaine lourdeur, comme s’ils redevenaient des étrangers. Un couple divorcé. « Bien sûr ! C’est l’anniversaire de Maya, c’est journée en famille, tu vas devoir supporter ma présence. Et pour répondre à ta question de tout à l’heure, oui la gastronomie italienne me manque beaucoup. Tout ce qui est attrait à l’Italie me manque beaucoup. Tu m’as fait aimer ce pays, cette culture …» Le regard de l’italien se pose sur son ex-femme. Les yeux dissimulés par ses lunettes de soleil cherchent une interprétation quelconque à ses paroles. Ils avaient été une union sanguine, ensoleillée et pleine de passion. Une union de culture. Un sourire fier et presque satisfait apparaît sur son visage alors qu’il détourne de nouveau le regard pour observer ces enfants dont la sienne s’amuser. Elle ne lui laisse même pas le temps de répondre, dieu soit loué, il ne savait pas quoi répondre, pour finalement se lever. « Je meurs de chaud, je vais me rafraîchir. » Son regard se plante sur la silhouette de celle qui avait été sa partenaire de vie. Il reste assis un instant, les coudes calées sur les cuisses et les mains jointes entre ses genoux avec ce petit air sérieux au visage. Son regard s’attendrit. Elle avait été son épouse. Elle avait été la femme avec qui il avait juré de passer le restant de ses jours. Elle avait été LA femme, la seule, l’unique …Un soupir franchit ses lèvres et il finit par se lever à son tour pour finalement la rejoindre, abandonnant ses lunettes de soleil sur la serviette éponge qui repose sur le transat des de Luca.

C’est comme ça qu’il apparaît … sans vraiment la surprendre apparemment. Un sourire désolé quand il se fraie un chemin pour rejoindre Valentina. Il désigne même d’un vague geste où elle se trouve pour faire comprendre que c’est bien à ses côtés qu’il a envie de se retrouver. « Quitte à supporter ta présence, autant le faire ici... », dit-il sur un ton amusé pour reprendre les termes qu’elle avait utilisé plus tôt avec la même ironie. Il lui adresse un sourire et vient même coller son épaule à la sienne pour la bousculer très légèrement. S’enfonçant un peu plus dans l’eau, il ferme les yeux un instant en laissant échapper un soupir. « J’pense que c’était vraiment une bonne idée que de venir ici, Val. Pour les enfants … mais aussi pour nous, il ouvre de nouveau les yeux, tourne la tête vers elle, ça me rassure un peu de savoir que nous ne sommes pas obligés de nous sauter à la gorge à chaque fois qu’on se croise. »
 

Ordinary Family … Really ?
@Ugo De Luca ☆ Valentina

S’il y avait bien une chose que je ne supporterais pas, ce serait de ressentir de la gêne par rapport à Ugo. Je préférais ne pas lui laisser le temps de me répondre et je me dirigeais vers le jacuzzi où des parents étaient déjà présents. Je prends place dans un recoin et pose ma nuque sur le rebord. Je ferme les yeux et souffle doucement, profitant du soleil sur la peau de mon visage. Le bruit des bulles et des remous à quelque chose d’apaisant malgré le bruit autour de moi. Je profite du massage des jets d’eau dans le bas de mon dos et soupire de plaisir. Puis j’ouvre un œil et m’aperçois qu’Ugo me rejoint. Il prend même place à côté de moi. « Quitte à supporter ta présence, autant le faire ici... » Je me laisse aller à un sourire en coin quand il reprend mes termes. Mon regard couleur chocolat l’observe s’asseoir à côté de moi et se coller à mon épaule pour me bousculer légèrement, m’arrachant un sourire bien plus franc cette fois. « Le jacuzzi peut rendre absolument tout supportable ! » dis-je avec un sourire alors que je calais ma nuque contre le rebord et fermais les yeux.

J’entends, malgré le bruit des remous, son soupir de satisfaction lorsqu’il s’enfonce dans l’eau. Mon corps réagit instantanément et je mets à gigoter malgré moi, m’heurtant à lui. Ma peau se couvre de chair de poule et, heureusement, il ne peut pas voir le voir parce que j’ai de l’eau jusqu’en haut de ma poitrine. « J’pense que c’était vraiment une bonne idée que de venir ici, Val. Pour les enfants … mais aussi pour nous, J’ouvre les yeux en même temps que lui, ça me rassure un peu de savoir que nous ne sommes pas obligés de nous sauter à la gorge à chaque fois qu’on se croise. », J’hoche la tête avant de soupirer longuement. « C’est vrai que ces derniers temps, notre mode de communication c’était de s’envoyer chier… En face à face, en appel, en texto … » énumérais-je. Il avait raison sur ce point, cette journée « en famille » était une bonne idée parce qu’elle avait permis de faire redescendre la tension entre nous. « Et oui …. C’était une très bonne idée de venir ici. » approuvais-je.  Je me redresse et la force des jets me décale vers Ugo, et j’emmêle mes jambes aux siennes. « Désolée. » M’excusais-je en essayant de me remettre à ma place initiale. « Ne crois pas que je prenais plaisir à te sauter à la gorge. » je préférais préciser. On avait pas arrêté ces derniers mois de s’envoyer des vacheries mais, je n’y prenais strictement aucun plaisir. J’avais cru à un moment donné, je l’avoue que ça me soulagerait mais la seule chose qui m’avait fait me sentir vraiment mieux, c’était cette discussion qu’on avait eu sur le pourquoi j’avais fini par craquer et avoir un amant. Nous n’avions jamais pris le temps de se dire vraiment les choses et j’avais cru que j’accommoderais d’avoir le rôle de la méchante, de la femme qui a trompé mais ça m’avait soulagé de tout dire à Ugo, de lui avoir expliqué à quel point j’étais malheureuse dans notre mariage ces dernières années. « Y’a pas à dire …. C’est plus agréable d’agir en adultes civilisés. » plaisantais-je, même si ça n’effaçait pas tout ce que j’avais fait bien sûr.