st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
Écoutant avec attention les dernières consignes du coach, Louis se demandait si sa vie ne venait pas d’atteindre le pic de bonheur auquel il avait droit. À seulement dix-huit ans, cela lui semblait jeune, mais il avait beau réfléchir, il ne voyait pas ce qu’il lui faudrait de plus. Il avait quitté la maison familiale, et si la vie en colocation nécessitait parfois de faire des compromis pour le bien de tout le monde, ça ne parvenait pas à ternir la satisfaction d’être enfin indépendant, de ne plus avoir à rendre compte de ses allers-retours et d’entendre sans cesse sa mère lui demander de mettre la table - ranger ses vêtements - nettoyer la vaisselle. Il continuait à le faire, évidemment, mais à son rythme et quand il l’avait décidé. S’il n’avait pas embrassé la carrière de joueur de rugby professionnel dont il rêvait depuis son enfance, il avait tout de même été accepté dans le bachelor Sciences des activités physiques et sportives, qui lui ouvrait les portes d’une carrière dans le domaine qui le passionnait. Ça lui avait coûté le soutien financier de ses parents, certes, mais là encore si c’était le prix à payer pour faire ce qui lui plaisait, Louis l’acceptait avec bonheur. Et pour finir, aujourd’hui était le premier match de la saison, et son coach l’avait désigné comme demi d’ouverture titulaire. Quand la nouvelle était tombée, il l’avait accueillie d’un sobre hochement de la tête accompagné d’un remerciement sérieux, mais dans l’intimité de sa chambre d’étudiant, il l’avait célébrée d’une danse de la joie dont il avait le secret. Vraiment, il ne voyait pas comment sa vie pouvait être plus réussie que ça.
Sur le terrain, Louis enchaînait depuis cinquante minutes les passes précises et les accélérations pour prendre ses adversaires de court. Le score était serré, mais son équipe comptait toujours un essai transformé d’avance. Si l’action qu’il glissa à l’oreille de son coéquipier demi de mêlée fonctionnait, ils pourraient creuser l’écart d’un deuxième essai. Lorsqu’il croisa le regard du trois quart centre adverse qui venait d’essayer de le plaquer sans succès, il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire narquois, avant de se reconcentrer sur l’action. Dès le coup de sifflet de l’arbitre, son coéquipier lui lança le ballon ovale, puis Louis s’élança en direction de l’en-but adverse. Il se voyait déjà marquer l’essai qui donnerait de l’air à son équipe, mais la réalité le rattrapa sous la forme d’un placage agressif qui le fit s’écraser au sol, alors que son front heurtait l’arrière de la chaussure d’un joueur. Étourdi, mais surtout vexé d’avoir été pris de court, Louis tenta de se relever le plus vite possible pour reprendre le jeu là où il s’était arrêté. C’était sans compter son coéquipier qui le força à se rasseoir au sol en attendant que le médecin l’examine. « C’est rien, c’est juste une égratignure, » grogna Louis en tentant une nouvelle fois de se relever. « Reste tranquille Dalton, tu pisses le sang. » Il avait beau être l’un des plus rapides de l’équipe, Louis ne faisait pas le poids face à son pilier qui pouvait le maintenir au sol d’une main tout en se mettant du vernis sur l’autre. Et lorsqu’il se passa l’avant-bras sur le visage pour éponger la sueur qu’il sentait couler, il réalisa que ce n’était pas de la sueur, mais du sang. Il s’avéra d’ailleurs que son coéquipier avait eu raison de lui dire de rester tranquille, puisque son arcade sourcilière était ouverte et nécessitait apparemment des points de suture.
Louis bougonna évidemment pendant tout le trajet jusqu’aux urgences de l’hôpital St Vincent, ne cessant de répéter que c’était inutile et qu’il aurait tout à fait pu terminer le match. À son arrivée, il fut envoyé dans le box le plus éloigné de l’accueil, et il se demanda si c’était une manière de le punir. Assis seul sur un brancard inconfortable, son humeur ne fit que se détériorer encore davantage à mesure que les minutes défilaient. Lorsqu’enfin une personne en blouse s’approcha de lui, son soulagement ne fut que de courte durée. Il regarda l’homme face à lui de haut en bas, puis croisa les bras sur sa poitrine. « C’est pour me punir de ne pas avoir été sympa avec la dame de l’accueil, c’est ça ? » Sourcils froncés, Louis s’attarda sur le visage du jeune homme, qui lui semblait bien trop jeune pour avoir le droit d’exercer la médecine où que ce soit. « Si je promets de bien me tenir, est-ce que j’aurais droit à un vrai médecin ? Parce que c’est pas contre vous, mais j’ai pas tellement envie que mon visage serve d’expérimentation pendant votre stage d’observation. » Si c’était la sa manière de bien se tenir, il n’était pas étonnant qu’il se retrouve dans cette situation.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Regarder faire, et faire par la suite. Puis refaire et refaire, encore et encore - il n’y avait pas de technique magique, ou encore moins de raccourci qu’il pourrait prendre. Ruben était bien au fait des efforts qu’il allait devoir déployer dans les années à venir, et de ceux qui étaient déjà attendus de lui dès le premier jour où il avait mis les pieds à la faculté: il n’avait pas le temps de se poser ou de se reposer sur ses acquis. S’il désirait atteindre les hauteurs qu’il s’était fixé, le niveau qu’il convoitait, il allait devoir faire les efforts qui allaient de pair avec. Il n’avait pas peur, et était déjà préparé depuis plusieurs années à tout cela. Alors bien sur qu’il n’avait beau être qu’à la fin de sa première année de médecine mais qu’il était déjà plus brillant que la majorité de sa promotion; bien sur que ses notes suivaient le mouvement sans broncher et que ses professeurs gardaient déjà un oeil intéressé sur ses capacités. Ce n’était pas quelque-chose qui faisait peur à Ruben, au contraire: cela mettait le feu aux poudres et le faisait davantage avancer.
Alors, lorsqu’il lui avait été annoncé qu’il pourrait enfin appliquer son apprentissage de points de suture sur d’autres personnes que sur les morts et sur les fruits dont il se gavait par la suite pour ne pas gâcher, il avait été on ne pouvait plus ravi. Une semaine complète lui était autorisée pendant ses congés d’université - et si d’autres élèves choisissaient de profiter de cette pause pour aller se ressourcer à la plage et faire des soirées arrosées tous les soirs, Ben lui préférait rester entre les murs de l’hôpital et saisir chaque opportunité pour apprendre.
« Tiens, tu tombes bien toi. » Relevant la tête de ses feuilles de notes, il haussa un sourcil en direction de l’infirmière qui semblait lui parler. « C’est quoi ton prénom déjà ? » Un jour, il pourrait répondre avec insolence que c’était docteur, mais il n’en était pas encore là. « Ruben. » Il glissa sa feuille dans la poche de sa blouse. « Peu importe en fait. Y’a une plaie au box six, et surement des points à faire. Si t’as besoin, c’est Dana qui faut appeler, pas moi. » Et elle disparut dans la pharmacie attenante au bureau, bougonnant il ne savait trop quoi dans sa barbe inexistante - peu lui apportait, il lui avait été confié une mission et une tâche et il était on ne pouvait plus pressé de s’atteler à la tâcher. A peine une minute plus tard, il tirait le rideau du box pour faire face au jeune homme qui se tenait sur le brancard - Louis Dalton, plaie à l’arcade sourcilière suite à un choc pendant un match de rugby; c’était bien sa veine. « C’est pour me punir de ne pas avoir été sympa avec la dame de l’accueil, c’est ça ? » Ruben n’avait même pas eu le temps de prononcer le moindre mot encore. « Pardon ? » S’il avait déjà un caractère affirmé à l’époque, il ne l’était pas autant que c’était le cas dans le futur et n’usait pas encore de sarcasme ou de répartie très adaptée dès la première poignée de secondes sur une rencontre. Ca viendrait, mais plus tard; pour le moment, il se contenta d’ajouter un haussement de sourcil. « Si je promets de bien me tenir, est-ce que j’aurais droit à un vrai médecin ? Parce que c’est pas contre vous, mais j’ai pas tellement envie que mon visage serve d’expérimentation pendant votre stage d’observation. » Le sourire qu’il laissa apparaître sur ses lèvres était presque doux, comparé aux paroles du brun face à lui. Ce n’était pas cette attaque pourtant personnelle qui le ferait reculer. « Je préviendrai les lycéens en observation qui sont dans le service aujourd’hui qu’ils ne viennent pas vous voir alors, pas de problème. » Et sans attendre qu’il ne réplique quoi que ce soit, il tira le rideau pour refermer le box et qu’ils puissent se retrouver isolés du reste du service.
Approchant du brancard, Ruben posa un dernier regard sur le dossier qui lui avait été tendu avant de reporter ce dernier sur l’arcade et la blessure associée. « Je m’appelle Ruben, je suis étudiant en médecine. Et je vais regarder la plaie que vous avez à l’arcade pour voir si j’ai besoin de faire des points de suture justement, mais je pense que la réponse est oui d’avance: vous saignez toujours. » Enfilant une paire de gants, il attrapa des compresses qu’il déposa sur la blessure pour appuyer légèrement sur cette dernière. « Si ça fait mal, hésitez pas à le dire. » S’il osait le dire, surtout; les rugbyman n’étaient pas connus pour étaler leur douleur aux yeux du reste du monde. « Qu’est-ce qui vous est arrivé ? »
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
Se retrouver aux urgences de l’hôpital ne ravivait pas vraiment de souvenirs heureux chez Louis. Moins de deux ans auparavant, une rupture des ligaments l’obligeait à arrêter le rugby pendant de longs mois et à renoncer à son rêve de porter un jour le maillot des Wallabies. En fermant les yeux, il pouvait entendre le médecin énoncer son diagnostic aussi clairement que s’il se tenait de nouveau à ses côtés. Le pire n’ayant pas été ledit diagnostic, mais le refus immédiat de ses parents de l’envoyer dans la clinique spécialisée qui aurait pu lui permettre de remettre plus vite un pied sur les terrains. Si cela n’excusait pas son comportement auprès du personnel soignant, cela pouvait au moins expliquer son humeur maussade, dont le jeune homme en blouse qui s’était approché venait de faire les frais. « Pardon ? » L’incompréhension du médecin n’était pas tellement surprenante. La manière dont Louis l’avait interpellé ne faisait sens que si l’on écoutait la suite, qui ne tarda pas à arriver. Avec un peu de recul - et moins de mauvaise foi - le rugbyman aurait sans doute regretté les mots qu’il venait de prononcer. Lui-même détestait qu’on utilise son âge comme argument pour le décrédibiliser et c’était pourtant exactement ce qu’il venait de faire. Le jeune homme à qui elle était adressée ne se laissa pourtant pas atteindre par cette attaque personnelle et répondit du tac au tac. « Je préviendrai les lycéens en observation qui sont dans le service aujourd’hui qu’ils ne viennent pas vous voir alors, pas de problème. » Malgré son agacement et son impatience à quitter les lieux le plus vite possible, Louis ne put s’empêcher de laisser échapper un soufflement un peu trop bruyant à son goût, résultat d’un rire qu’il avait essayé de réprimer en vain. Sans qu’il puisse protester davantage, le jeune homme à la blouse tira le rideau et les isola du reste des urgences. Résigné sur son sort, Louis expira bruyamment et croisa les bras sur son torse, espérant exprimer ainsi clairement son mécontentement.
Tout en professionnalisme, l’autre homme planta son regard juste au-dessus de son sourcil, là où Louis supposait que sa blessure se trouvait, puis se présenta sur un ton assuré qui fit lever les yeux de son patient au ciel. « Je m’appelle Ruben, je suis étudiant en médecine. Et je vais regarder la plaie que vous avez à l’arcade pour voir si j’ai besoin de faire des points de suture justement, mais je pense que la réponse est oui d’avance: vous saignez toujours. » « Je leur ai déjà dit que ça allait passer, » bougonna-t-il en essuyant quelques gouttes de sang qui séchaient sur sa tempe. Sans surprise, l’étudiant en médecine n’y prêta pas attention et débuta son examen en appuyant sur son arcade sourcilière avec une compresse. Louis ressentit une vive douleur au moment du contact, mais serra les dents et resta silencieux, bien que les traits de son visage se soient tendus. « Si ça fait mal, hésitez pas à le dire. » « J’ai vu pire. » Sa fierté mal placée ne le mènerait nulle part, c’était ce qu’on lui avait déjà répété à plusieurs reprises, mais à cet instant, c’était bien la seule chose à laquelle il pouvait encore se raccrocher, alors Louis était décidé à ne pas la laisser filer de si tôt. « C’est pas la première fois que vous faites ça, au moins ? » Pas que Louis soit particulièrement attaché à son apparence physique et à d’éventuelles marques que pourraient laisser des points de suture ratés - au contraire, ça pourrait peut-être lui donner un air plus mystérieux auprès des filles - mais c’était pour le principe : continuer à râler plutôt qu’avouer qu’il avait eu une réaction disproportionnée. « Qu’est-ce qui vous est arrivé ? » Si le dénommé Ruben le prenait par les sentiments et commençait à lui parler de rugby, il allait être plus difficile de maintenir cette façade boudeuse. « Un placage au rugby, j’ai dû me prendre une chaussure en tombant. Et vous ? Vous avez perdu un pari pour vous lancer dans dix ans d’études ? » Il était étrange de vouvoyer une personne dont l’âge était visiblement proche du sien, mais il n’avait pas spécialement envie que la personne qui allait approcher des aiguilles de son visage pense qu’il lui manquait de respect.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
De toutes les rencontres qu’il s’attendait à avoir aujourd’hui, celle qu’il avait sous les yeux ne faisait pas partie de sa liste. D’ordinaire, les cas qui lui étaient accessibles étaient composés des personnes qui n’intéressaient pas les titulaires - beaucoup de personnes âgées, donc, qui n’apportaient pas grand chose à une carrière selon les points de vue. Il ne s’en formalisaient pas, sachant très bien qu’il était nécessaire d’apprendre à soigner tout le monde pour soigner ensuite à un plus haut niveau. C’était rare voire du presque jamais vu qu’il soit autorisé à exercer sur quelqu’un dont l’âge frôlait bien plus proche du sien que de celui de ses grands-parents - mais Ruben ne s’en plaindrait pas, au contraire: il comptait bien s’appliquer pour exercer à la perfection aujourd’hui. Malgré la mauvaise humeur du jeune homme, donc, qui montrait clairement une multitude de signes qui soulignaient son aversion d’être présent aux urgences aujourd’hui. « Je leur ai déjà dit que ça allait passer. » Ca allait passer oui, au bout d’un moment - mais pas sans l’intervention d’un professionnel de santé et l’ajout de points de suture, c’était sur. Attrapant une compression, Ben commença déjà en compressant la plaie qui saignait toujours et en remarquant bien sur dans le processus que ce geste fit grimacer le brun. « J’ai vu pire. » - « C’est pas pour autant que ça fait pas mal aujourd’hui. » Il haussa légèrement un sourcil, comme pour souligner qu’il n’était pas impressionné par la petite démonstration qu’il s’appliquait à lui présenter.
« C’est pas la première fois que vous faites ça, au moins ? » - « Oh si, vous êtes mon premier patient. » S’il garda son air sérieux un instant, il s’en débarrassa rapidement: le but n’était pas vraiment de lui faire peur mais de le taquiner quand à ses réflexions qui ne prenaient pas pour le moment avec Ruben, bien trop heureux de se rendre utile pour de vrai. « Vous êtes les douzième patient que je recouds rien qu’aujourd’hui, si ça peut vous rassurer. » Et il en était à son cinquième jour de travail cette semaine, alors il commençait à ne plus trembler lorsqu’il tenait l’aiguille dans ses mains.
Alors qu’il continuait d’appuyer avec sa compresse un instant et un autre encore, le moment était on ne pouvait plus propice pour faire l’interrogatoire de son patient - autant pour la nécessité médicale que parce-qu’il était curieux de savoir comment il en était venu à s’ouvrir l’arcade de la sorte. « Un placage au rugby, j’ai dû me prendre une chaussure en tombant. Et vous ? Vous avez perdu un pari pour vous lancer dans dix ans d’études ? » En guise de première réponse, Ruben eut un petit rire un brin étouffé: bien sur que c’était là le type de remarque qu’un joueur de rugby pouvait lui faire, puisque c’était là le type de remarques que lui avait déjà fait mille et une fois son frère. « Douze ans. Pas dix. » Ben remonta son regard pour l’accrocher à celui du brun. « Je vise la neurochirurgie, ça demande un peu plus d’efforts que d’autres spécialités. » Et peu étaient celles qui en demandaient plus que celle là. Attrapant de sa main libre celle de Louis sur le brancard, il l’intima ainsi à appuyer lui-même sur la compresse barrant son front le temps qu’il prépare le plateau dont il aurait besoin pour la suite des opérations. « Vous devriez porter un casque, quand vous jouez. » Là aussi une phrase qu’il ne cessait de répéter à son ainé; c’était à cause de lui qu’il connaissait les risques que cela engendrait de jouer sans protections. « Ca protège pas l’arcade, mais ça aide bien pour le reste. » Il inspira quelque peu, se tournant vers les placards du box pour en extirper ce dont il avait besoin. « Surtout selon le poste auquel vous jouez. » Il posa sur l’adaptable un plateau sous plastique, comprenant tout le matériel dont il s’apprêtait à avoir besoin. « Avant ou arrière ? »
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
Louis n’avait pu retenir une grimace de douleur lorsque Ruben avait appuyé sur sa plaie, et il ne manqua pas non plus le sourcil relevé de l’étudiant après qu’il lui ait assuré qu’il avait vu pire. « C’est pas pour autant que ça fait pas mal aujourd’hui. » S’il était partant, ils pouvaient tout à fait se lancer dans un concours d’ego pour savoir qui lèverait le plus les yeux au ciel face à l’assurance - ou à la prétention, selon les points de vue - de l’autre. Louis se contenta toutefois d’une seule fois, avant de s’inquiéter du manque d’expérience de l’autre homme. « Oh si, vous êtes mon premier patient. » Immédiatement, une grimace d’horreur s’imprima sur son visage. Comment était-il possible qu’on laisse un étudiant seul pour ses premiers points de suture ? Personne pour s’assurer qu’il ne le défigurait pas ou qu’il n’allait pas devoir revenir dans deux jours parce que les points avaient sauté trop tôt ? Il était sur le point de s’en indigner - à raison, merci bien - quand l’air sérieux du médecin disparut et qu’il rétablit la vérité. « Vous êtes les douzième patient que je recouds rien qu’aujourd’hui, si ça peut vous rassurer. » Vexé de s’être fait duper, Louis garda les sourcils froncés et les bras résolument croisés sur son torse. « Je sais pas si c’est mieux, vous devez commencer à fatiguer après douze patients. » Rien n’était assez bien pour Louis, visiblement, et sa mauvaise foi commençait à être difficile à masquer. En réalité, il n’avait aucune idée de ce que représentaient douze patients à recoudre pour un médecin. Lui trouvait ce nombre élevé, mais c’était sans doute parce qu’il n’avait jamais eu à recoudre qui que ce soit.
Après avoir brièvement expliqué les circonstances qui l’avaient mené aux urgences, Louis ne put s’empêcher de faire une allusion sarcastique aux longues années d’études qui attendaient l’autre homme, sous-entendant qu’il ne pouvait s’infliger cela qu’à cause d’un pari perdu. Allusion qui ne sembla pas perturber l’étudiant outre mesure. « Douze ans. Pas dix. » « L’enfer, » murmura Louis, qui rechignait déjà à transformer trois ans d’études en cinq ans pour se spécialiser. Dix ans lui paraissaient être le bout du monde. Alors il n’imaginait même pas ce que pouvaient représenter douze ans d’études. « Je vise la neurochirurgie, ça demande un peu plus d’efforts que d’autres spécialités. » Il y avait, dans les mots de Ruben, une prétention qui aurait dû agacer Louis, mais qui l’amusa plutôt. En témoignait le sourire en coin qui les accueillit. « Je vois. Être parmi l’élite de la société ne vous suffisait pas, vous visez l’élite de l’élite ? » On devinait de la moquerie dans ses mots, mais pas de mépris ou de crispation, comme s’il voulait entrer dans son jeu plutôt qu’entrer en conflit. Toute sa vie, il avait évité la compagnie des élèves trop ambitieux. Ceux qui venaient au lycée avec des cravates quand il traînait dans les couloirs en jogging et baskets. Ceux qui restaient à la fin des cours pour discuter avec les professeurs quand il avait déjà terminé de ranger ses affaires avant que la sonnerie ne retentisse. Ceux qui devaient aménager leurs emplois du temps pour y caler leurs nombreuses options quand il passait plus de temps sur les terrains de rugby qu’en classe. Un comportement hypocrite quand on connaissait ses propres ambitions dans le rugby. Mais dans son esprit d’adolescent, c’étaient deux choses bien distinctes. Incomparables, même. Pourtant, il trouvait aujourd’hui un je-ne-sais-quoi chez ce Ruben qui lui donnait envie de creuser davantage plutôt que de s’arrêter à cette image d’élève studieux et ambitieux.
Louis s’exécuta sans broncher - cette fois - lorsque Ruben attrapa sa main pour qu’il appuie lui-même sur la compresse qu’il avait posée sur son front. Et s’il frissonna à son contact, c’était uniquement parce qu’il ne faisait pas très chaud aux urgences ce jour-là. « Vous devriez porter un casque, quand vous jouez. » La réaction de Louis face au conseil du médecin ne se fit pas attendre : il éclata d’un rire amusé qu’il tenta rapidement de camoufler par des toussotements. Ce n’était évidemment pas la première qu’on lui donnait ce conseil, mais il n’était toujours pas décidé à l’appliquer. « Ça protège pas l’arcade, mais ça aide bien pour le reste. Surtout selon le poste auquel vous jouez. » « J’y penserai, » répondit Louis en haussant les épaules, bien que sa réaction initiale laisse planer un doute quant à la véracité de ses propos. Dans tous les cas, Ruben n’aurait aucune façon de savoir s’il appliquait ou non son conseil une fois qu’il allait avoir quitté les urgences. « Avant ou arrière ? » La question l’intrigua quelque peu. Le fait qu’il distinguait les joueurs d’une équipe de cette façon - et pas en défenseurs ou attaquants comme dans un certain sport où l’on passe plus de temps à se rouler par terre qu’à taper dans le ballon - laissait penser qu’il avait au moins quelques notions, contrairement à ce que Louis aurait pu penser au premier abord. « Arrière. J’étais demi-d’ouverture aujourd’hui. » C’était autant une information donnée pour alimenter la discussion qu’un test pour voir si l’étudiant en médecine s’y connaissait vraiment ou non.
Louis ne put ensuite s’empêcher de lancer un regard inquiet vers le matériel que Ruben avait posé sur le plateau en plastique à côté de lui. Il contenait des aiguilles qu’il n’avait pas spécialement envie de voir s’approcher de son visage. « Vous êtes vraiment sûr de vous avec ça ? » Pour courir droit sur des colosses prêts à le mettre au sol sans sommation, il y avait du monde. Pour assumer les conséquences, c’était plus compliqué.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
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TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Bien sur qu’il tomba dans le panneau de Ruben, avec une facilité qui déstabilisa presque ce dernier - il ne chercha pas à mener l’illusion bien longtemps cependant, sachant que ce n’était pas une partie de plaisir pour tout le monde de se trouver aux urgences. Lui adorait ça, mais parce-qu’il était du côté de celui qui portait la blouse blanche, pas de celui qui devait supporter la vue de cette dernière. « Je sais pas si c’est mieux, vous devez commencer à fatiguer après douze patients. » Il aurait beau croiser les bras, montrer sa mauvaise foi et son agacement partiel cela n’entacherait pas la bonne volonté et la relativement bonne humeur il avouerait sans trop de mal de Ruben; il était même d’autant plus déterminé à faire en sorte que les choses prennent la tournure prévue. Agrandissant son sourcil, il haussa quelque peu l’un de ses deux sourcils, un sourire qu’il peinait à contenir. « Et c’est celui de nos deux qui s’est pris un coup au crâne et qui a surement le jugement le moins fiable qui sert d’arbitre ? C’est pas juste je trouve. » Il avait plus d’un tour dans son sac, et ne se laissait pas avoir si facilement; il était le quatrième et dernier de sa fratrie, même s’il était le petit favori de ses parents il avait l’habitude de devoir se battre pour rappeler aux autres qu’il existait et pour se faire entendre. Ce n’était pas un peu de mauvaise foi qui réussirait à le déstabiliser, pas aujourd’hui en tous cas.
« L’enfer. » La remarque tira un petit rire sincèrement amusé à Ruben. « Tout dépend du point de vue. » Lui venait apprendre tous les jours la fleur au fusil et une détermination qui faisait franchir plus d’un de ses camarades. « Je vois. Être parmi l’élite de la société ne vous suffisait pas, vous visez l’élite de l’élite ? » Laissant son regard revenir vers lui, il ne fit même pas semblant d’être vexé par la remarque car il comprenait bien que cette dernière n’était pas là pour que ce soit le cas; même presque: cela sonnait comme un compliment aux oreilles de Ben. « Quitte à faire quelque-chose, autant le faire jusqu’au bout non ? » Il avait de l’ambition, ne faisait rien pour la cacher. Mais ce qui était plutôt fascinant face au Ruben de cette âge là surtout, c’était de voir à quel point il mettait toute son énergie et toute sa volonté dans cette simple idée là: il ferait tout pour arracher la meilleure partie de ses ambitions. Il ne se contenterait pas de devenir médecin, il deviendrait chirurgien et aurait une place parmi les plus grands dans l’une des spécialités la plus difficile du marché. Ce n’était pas encore de la prétention brute, à l’état pure à ce moment là, c’était une composante de sa réalité et une part de cette dernière était surement alimentée par une naïveté qui finirait par s’effacer au fil des années. Pour l’instant, la fougue de la jeunesse était encore de son côté, sa meilleure arme et celle qu’il comptait utilise autant que possible.
Tout comme il comptait utiliser autant que possible ses connaissances pour informer autrui des comportements à avoir et ceux à éviter, ou ceux qui pourraient potentiellement compenser si foncer droit dans le mur était l’option choisie malgré tout. « J’y penserai. » Au haussement d’épaules du jeune homme, il haussa lui un sourcil. « Non vous y penserez pas. » Il n’y avait pas besoin d’être quelconque devin ou sorcier pour savoir que c’était là des paroles en l’air. « Alors je vais le redire une deuxième fois: un casque pourrait être vraiment utile. » Le plus utile serait de ne pas pratiquer le rugby, mais ce n’était pas une bataille qu’il souhaitait mener; il n’arrivait déjà pas à le faire face à son propre frère, alors face à un inconnu ce n’était pas la peine d’y penser. Mais ses mots restaient valables dans tous les cas: cela permettrait de maintenir un peu plus à flots sa santé, surtout selon le poste occupé. « Arrière. J’étais demi-d’ouverture aujourd’hui. » Ruben eut un petit rire malgré lui, avec un petit sourire qui allait de paire avec. « J’ai donc un petit malin avec moi. » Ce n’était pas une question: il savait de quoi il parlait, et il savait que cela surprendrait le brun. « Pourquoi demi d’ouverture et pas demi de mêlée ? » Après tout, c’était une question presque légitime: il lui avait demandé pourquoi il désirait faire partie de l’élite de l’élite, alors il lui retournait la pareille en lui demandant pourquoi il n’avait pas choisi le poste décisif de son côté.
« Vous êtes vraiment sûr de vous avec ça ? » Levant les yeux au ciel, Ruben se retourna vers son patient en croisant les bras sur son torse. Il ne savait se défaire de cet air amusé qui campait sur les traits de son visage, même si la question du jeune homme était sincère: il doutait de ses capacités. Ce n’était pas quelque-chose d’appréciable, mais cela s’entendait. Gardant le silence encore un instant, Ruben finit par reprendre la parole en plissant quelque peu les yeux. « Je suis tellement sur de moi que ça agace les titulaires de chaque service dans lequel je passe. Pas seulement aujourd’hui, mais même tout le reste de l’année. Les professeurs de l’université râlent une fois par cours parce-qu’ils en ont déjà marre de m’entendre m’opposer à certains de leur enseignements alors que je commence mes études et qu’ils savent qu’ils vont m’entendre parler pendant des années encore. Mais, ils savent aussi que c’est cette curiosité dont je fais preuve qui va me permettre de leur prendre leur place dans quelques années. » Il s’approcha quelque peu du jeune homme, les épaules hautes et fières, le regard empli de défi. « Je suis tellement sur de moi que je suis prêt à parier ce que vous voulez que vous allez être surpris du résultat. » Il était joueur, peut-être que cela prendrait plus facilement que tout le reste; et Ruben était vraiment sur de ses capacités - il n’avait pas la dextérité ni les compétences qu’il aurait d’ici à quelques années, mais c’était amplement suffisant pour le moment.
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
La détermination de Louis a exprimé son mécontentement de toutes les manières dont il disposait semblait se fracasser sur l’enthousiasme de l’étudiant en médecin comme les vagues sur une falaise. Au fur et à mesure que les minutes passaient, il assistait, impuissant, à l’érosion de sa carapace bougonne, au profit de sourires en coin et d’éclats amusés dans le regard. Comme si le plaisir de Ruben à se retrouver aux urgences, obligé à recoudre les arcades de tous les idiots de Brisbane - idiots qui étaient apparemment au nombre de douze, selon ses dires - était communicatif. Évidemment, Louis n’en était pas arrivé au point de l’avouer à haute voix, il ne fallait pas non plus exagérer. « Et c’est celui de nous deux qui s’est pris un coup au crâne et qui a sûrement le jugement le moins fiable qui sert d’arbitre ? C’est pas juste je trouve. » Instinctivement, il eut envie de lui répondre par un tirage de langue et une répartie ressemblant approximativement à gnagnagnagna. Réalisant que cela ne l’aiderait certainement pas à passer pour une personne au jugement fiable, Louis se retint et se contenta de jeter un regard noir à Ruben. Réaction bien plus mature.
Louis se retint également de dire que choisir de se lancer dans un cursus nécessitant douze (DOUZE !) ans d’études était une preuve supplémentaire du manque de fiabilité du jugement de l’autre homme. « Tout dépend du point de vue. » Il leva les yeux au ciel, tout en se demandant s’il existait une seule réalité où il pourrait considérer ce choix comme une bonne idée. De son point de vue, justement, cela paraissait hautement improbable. « Quitte à faire quelque-chose, autant le faire jusqu’au bout non ? » L’ambition que Louis devinait dans les mots et l’air assuré de l’étudiant lui fit presque oublier leurs désaccords, et un sourire en coin étira ses lèvres. S’il avait du mal à entendre l’attrait qu’on pouvait ressentir pour des études aussi longues, il comprenait néanmoins ce besoin d’excellence. Ce désir de se surpasser pour aller le plus loin possible. Il l’avait ressenti, lui aussi, il y a quelques années de cela, quand il pensait encore qu’en travaillant suffisamment dur, il parviendrait à se faire une place parmi les meilleurs joueurs de rugby. Ce rêve était parti en fumée, désormais, mais il se souvenait encore de l’adrénaline qu’il avait longtemps suscité en lui. « Vous visez le prix Nobel alors ? » Il ne tenta même pas de dissimuler la pointe de défi dans sa question, bien décidé à voir jusqu’où l’autre homme allait le suivre dans son escalade.
« Non vous y penserez pas. » Louis ne put s’empêcher de ricaner face à la clairvoyance de Ruben. Effectivement, il était peu probable qu’il se souvienne de sa proposition de porter un casque quand il jouait au rugby une fois les portes des urgences refermées derrière lui. Et il ne devait pas être le seul à réagir ainsi face à ce conseil médical, il avait fréquenté suffisamment de vestiaires pour le savoir. « Alors je vais le redire une deuxième fois: un casque pourrait être vraiment utile. » « Oui papa. » Sa réponse avait fusé avant qu’il n’ait eu le temps d’évaluer si elle n’était pas trop déplacée, mais Louis refusa de s’en sentir gêné. Il était un grand garçon, capable de se débrouiller par lui-même. Inutile, donc, de lui rabâcher les mêmes choses que ce que lui disait sa mère lorsqu’il avait dix ans. Son père était plus cynique, affirmant qu’au moins, un traumatisme crânien suffisamment sévère le ferait peut-être arrêter de les bassiner sans cesse avec son foutu rugby[/i]. Mais contrairement à ses parents, Ruben s’intéressa davantage au sport qui le passionnait tant, lui demandant à quel poste il jouait, et accompagnant sa réponse d’une remarque qui fit naître un nouveau sourire en coin sur ses lèvres. « J’ai donc un petit malin avec moi. Pourquoi demi d’ouverture et pas demi de mêlée ? » Autant d’indices qui lui faisaient penser qu’il savait de quoi il parlait et que derrière sa blouse blanche, il était peut-être un peu plus qu’un étudiant ambitieux et sûr de lui. « Parce que c’est le coach qui a décidé, » répondit-il en croisant les bras. Il pourrait s’arrêter là. C’était à ses yeux une réponse suffisante, lui à qui on avait appris, dès le plus jeune âge, à ne pas requestionner les décisions d’un coach, toutes comme celles de l’arbitre. Il ne résista pourtant pas à l’envie de poursuivre, comme si la présence de ce Ruben l'invitait à laisser s’échapper un peu de son orgueil. « Il a dû se dire que j’avais les épaules pour diriger l’équipe. Choisir la meilleure stratégie. » Louis prenait un malin plaisir à réutiliser les mots de l’autre homme, même si, pour dire vrai, il ne considérait pas vraiment que le poste de demi d’ouverture soit plus prestigieux que celui de demi de mêlée. Au contraire, ce dernier était sans doute aussi décisif, parfois plus sur certaines phases de jeu. C’était la beauté d’un sport collectif : le talent individuel ne faisait pas tout, et c’était la combinaison entre chaque poste qui pouvait faire la différence. « Vous avez l’air de vous y connaître un peu. Vous avez appris tout ça dans les livres ou sur un vrai terrain ? » Il ne pouvait s’empêcher de ramener l’étudiant à la première image qu’il s’était faite de lui : celle d’un bon élève, brillant dans ses études mais incapable de rattraper un ballon ovale sans le faire tomber par terre.
Malheureusement pour Louis, ils ne pouvaient pas parler indéfiniment de rugby, et Ruben finit par s’approcher de lui avec le matériel dont il avait besoin pour recoudre son arcade. « Je suis tellement sûr de moi que ça agace les titulaires de chaque service dans lequel je passe. Pas seulement aujourd’hui, mais même tout le reste de l’année. Les professeurs de l’université râlent une fois par cours parce-qu’ils en ont déjà marre de m’entendre m’opposer à certains de leur enseignements alors que je commence mes études et qu’ils savent qu’ils vont m’entendre parler pendant des années encore. Mais, ils savent aussi que c’est cette curiosité dont je fais preuve qui va me permettre de leur prendre leur place dans quelques années. » Louis l’écouta parler sans l’interrompre une seule fois, oubliant presque les raisons de sa venue aux urgences et ce qui l’attendait dans les prochaines minutes. « Je suis tellement sûr de moi que je suis prêt à parier ce que vous voulez que vous allez être surpris du résultat. » Cette fois, le sourire qui étira progressivement les lèvres de Louis à mesure que la dernière phrase de Ruben avançait était visiblement narquois. « Ce que je veux, vraiment ? » L’autre homme ne le connaissait pas, mais formuler cela comme un défi était sans doute la meilleure façon pour gagner Louis à sa cause - ici, le laisser faire son travail, littéralement. « Alors si vous me ratez, je peux vous demander ce que je veux ? » Il en oubliait presque que le rater signifiait le défigurer. Mais il avait des priorités, et gagner un pari était apparemment plus important que son apparence physique. « Comme venir participer à un entraînement de rugby ? » Il tenta d’imaginer l’homme face à lui dans une tenue de rugbyman, et l’image qui s’imprima dans son esprit accentua son sourire. « Qu’est-ce que vous y gagnez, vous ? » demanda-t-il en accompagnant sa question d’un mouvement du menton en direction de l’étudiant. Ruben n’avait sans doute rien à y gagner, excepté d’arrêter de perdre son temps avec un patient aussi capricieux qu’un enfant de cinq ans qui refuse de se laisser vacciner si on ne lui offre pas de sucette.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Bien sûr que la réaction du jeune homme sur le brancard, à lui jeter un regard noir en sachant pertinemment que sa répartie était on ne pouvait plus justifiée, arracha un sourire d’autant plus grand à Ruben. Il ne lui en fallait pas énormément pour être heureux, et réussir à clouer le bec de quelqu’un en faisait partie sans hésitation. Bien sûr donc qu’il allait se réjouir que ce soit chose faite en cet instant même s’il ne le dirait pas à haute voix - il n’était pas non plus un monstre.
Ruben n’était pas non plus un partisan du moindre effort, alors ce n’était pas tant une surprise que de savoir que dans la branche que représentait la chirurgie, il avait choisi de se lancer dans l’une des filières qui demandait le plus d’années d’étude. Autant parce-que c’était un domaine qui l’intéressait au plus haut point que parce-que la neurochirurgie était un domaine prestigieux; ça en jetait, de pouvoir être appelé par ce titre. « Vous visez le prix Nobel alors ? » Haussant un de ses sourcils, il laissa échapper une petit rire. « Ca se mérite, un prix Nobel. » Ceux qui étudiaient et travaillaient dans le but d’en obtenir un ne méritaient pas véritablement de le recevoir, à ses yeux. Il plissa un instant, rien qu’un seul le bout du nez. « C’est difficile en plus, d’en mériter un en chirurgie. Mais si on me désigne un jour… je refuserais pas de le recevoir. » Ce serait idiot de le refuser; il ne le refuserait pas de son côté - même s’il ne pensait pas atteindre cette étape là un jour, en toute honnêteté.
Louis aurait beau lui chanter toutes les berceuses qu’il voulait, cela n’endormirait pas la vigilance de l’aspirant médecin qui ne croyait pas un seul instant qu’il penserait effectivement à se protéger la tête la prochaine fois qu’il entrerait sur un terrain. « Oui papa. » Ce fut au tour de Ruben de lever les yeux au ciel de façon ostentatoire. « Je ferais un très mauvais futur médecin si je vous donnais pas des conseils. » Vrai; aussi, comme bien d’autres il était bien trop jeune pour subir les conséquences d’un comportement irresponsable comme c’était que trop souvent le cas pour les joueurs de rugby. Il y connaissait quelque-chose - pas personnellement, mais il avait assez de fois vu Rhett revenir avec son arcade à lui en sang pour comprendre que cela ne pouvait pas faire de bien, à aucun moment. Tout comme il connaissait plus d’une notion sur le jeu et le terrain pour se permettre de faire d’autres commentaires qui portaient cette fois-ci sur les placements de jeu. « Parce que c’est le coach qui a décidé. » Patient, silencieux, Ben n’ajouta pas de commentaire car il sentait que Louis le ferait seul dans trois, deux… « Il a dû se dire que j’avais les épaules pour diriger l’équipe. Choisir la meilleure stratégie. » Le fin sourire qu’il esquissa en cet instant était presque attendri, surtout empli de bienveillance. « C’est bien ce que je disais: je suis en présence d’un petit malin. » L’adjectif ne discriminait pas, soulignait bien plus un trait d’esprit appréciable que redouté chez Ruben: il appréciait les personnes qui étaient vives d’esprit. « Vous avez l’air de vous y connaître un peu. Vous avez appris tout ça dans les livres ou sur un vrai terrain ? » Plutôt surpris par ce retournement de questionnement, Ruben bâtit des cils quelques fois rapides avant de laisser malgré lui un petit rire amusé mais surtout un brin amer lui échapper; pourtant, ce n’était pas de cette sorte qu’il aurait aimé réagir à cette question, tant cette dernière était on ne pouvait plus légitime. « Je m’appelle Ruben… Hartfield. Je pense que ça devrait répondre à la question. » Cela répondrait souvent à la question - avant dans soulevait d’autres, mais au moins ça déblayait le terrain.
S’il y avait quelque-chose qui n’avait pas échappé à Ben jusque là, c’était que ce patient là n’était pas prêt à se laisser faire si facilement. Mais il avait aussi compris qu’il était possédé d’un esprit de compétition doublé d’un amusement certain pour les ; ça aurait été naïf de penser qu’il ne plongerait pas dans cette brèche ouverte. L’intérêt de Louis fut d’ailleurs rapidement titillé - cela se vit dans son sourire qu’il retrouvait petit à petit au fil des paroles que le futur médecin prononçait. « Ce que je veux, vraiment ? » Ruben haussa mollement les épaules, pour souligner davantage qu’il n’avait pas peur de s’engager de cette sorte tant il était sûr de lui. « Vraiment. » Sa voix ne montrait pas la moindre hésitation. « Alors si vous me ratez, je peux vous demander ce que je veux ? » - « Hmhm. » - « Comme venir participer à un entraînement de rugby ? » Le rire que cette idée tira à Ruben était sincère, pour une fois, même si cela revenait sur le rugby trop rapidement à son goût comme toujours. « J’aurais du la voir venir celle là. » Mais la seule première réponse qui valait vraiment le coup d’être soulignée, ce fut son soupire qui rendait déjà les armes à sa place. « Comme participer à un entraînement de rugby oui. » Il leva quelque peu les yeux au ciel, ne sachant se défaire malgré tout de l’amusement sur les traits de son visage. « Ce serait une corvée pour moi, mais un pari est un pari, je me défilerai pas si c’est ça les conditions. »
« Qu’est-ce que vous y gagnez, vous ? » - « En vrai ? Absolument rien. » Il aurait voulu prétendre, il aurait voulu jouer à l’homme mystérieux mais la vérité était cette dernière: il n’y avait pas grand chose à gagner de son côté dans ce pari. « Hormis avoir raison et vous prouvez que vous avez tort. » Ben haussa un sourcil, qui continuait de porter tout l’amusement qu’un tel défi réussissait à lui procurer. « Parce-que je sais que je vais pas perdre et que je vais réussir à vous faire de magnifiques points de suture. Tant que vos coéquipiers vont pas vous croire quand vous leur direz que vous êtes passé aux urgences aujourd’hui. » Il exagérait sûrement un peu, mais Ruben était déjà plein d’espoirs et d’ambition à cette époque là; il était surtout empli de confiance. « Je gagnerai peut être le droit de plus vous vouvoyer aussi alors qu’on a le même âge et que c’en est presque ridicule. » Il savait pourtant parfaitement que c’était le genre de chose qui annihiler certains barrières professionnelles, que de se passer de ce genre de détails - mais il l’avait vu dans son dossier: ils étaient nés la même année, ils auraient pu être camarades d’école dans une autre vie. C’était presque ridicule que de continuer avec des politesses exagérées de la sorte.
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
L’étudiant en médecine lui avait confié qu’il était plutôt du genre à viser l’excellence que de se contenter du strict minimum, alors Louis poursuivit sur cette lancée en lui demandant s’il visait le prix Nobel. C’était la première distinction qui lui était venue en tête, et il supposait que s’il en connaissait l’existence, lui qui ne s’intéressait pas simplement au domaine de la médecine, c’était qu’elle était suffisamment prestigieuse pour être connue du grand public. « Ça se mérite, un prix Nobel. » Louis souffla par le nez, amusé. « Je m’en doute, oui, sinon on n’en ferait pas tout un plat. » Le manque de reconnaissance qu’il exprimait envers un prix pour lequel des personnes travaillaient toute leur vie était d’une impertinence évidente, mais Louis ne s’en préoccupait pas vraiment. Si Ruben s’en offusquait, ce serait dommage parce qu’il commençait à apprécier leur conversation, mais ça n’aurait que peu d’impact sur sa vie. Sauf s’il était suffisamment vexé pour rater volontairement ses points de suture, évidemment. « C’est difficile en plus, d’en mériter un en chirurgie. Mais si on me désigne un jour… je refuserais pas de le recevoir. » Cela n’étonna pas Louis, qui imaginait parfaitement Ruben en costume, acceptant avec un air faussement modeste sa récompense devant les caméras du monde entier. « Et moi je dirais à mes enfants, vous voyez, c’est lui qui m’a raté avec ses points de suture et qui m’a fait cette horrible cicatrice sur le visage. » Son air narquois n’avait pas quitté son visage, et il espérait ne pas être allé trop loin dans son sarcasme, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. L’occasion était trop belle, et la répartie de l’autre homme lui donnait envie de poursuivre leurs piques pendant de longues heures encore.
Son ton ne se fit pas beaucoup plus respectueux lorsque Ruben lui conseilla de porter un casque pendant qu’il jouait au rugby, mais pour le moment, la patience de l’étudiant en médecin semblait tenir le coup. Pour combien de temps encore, c’était la question. « Je ferais un très mauvais futur médecin si je vous donnais pas des conseils. » « Et comme vous voulez être le meilleur, vous n’allez pas vous priver d’en donner je suppose, » répondit Louis du tac au tac, en levant les yeux au ciel. Ruben avait beau le lui répéter une centaine de fois, il était évident qu’il n’allait pas suivre son conseil. Il continuerait à se péter l’arcade et à voir des étoiles danser devant ses yeux à chaque contact un peu trop brutal pendant des années encore. Du moins, c’était son plan.
« C’est bien ce que je disais: je suis en présence d’un petit malin. » Comme Ruben n’avait pas tiqué lorsque Louis s’était gentiment moqué de son ambition, ce dernier ne s’offusqua pas non plus de cette remarque. Au contraire, il était fier que son coach lui fasse suffisamment confiance pour occuper un tel poste stratégique, et de ce que l’étudiant en médecine avait laissé transparaître jusque-là, il s’y connaissait suffisamment en rugby pour le savoir également. Ce fut donc par un simple sourire teinté de fierté qu’il lui répondit, avant de lui demander d’où lui venaient ses connaissances. Et le moins que l’on pouvait dire, c’était qu’il ne s’attendait pas à cette réponse. « Je m’appelle Ruben… Hartfield. Je pense que ça devrait répondre à la question. » Effectivement, pour toute personne s’intéressant suffisamment au rugby, son nom de famille répondait de lui-même à sa question. Hartfield, comme le célèbre joueur de rugby. L’un de ceux dont Louis suffisait assidûment l’actualité, au point de mettre parfois son réveil au beau milieu de la nuit pour regarder des matchs se jouer en Europe. L’un de ceux avec qui il aurait rêvé de jouer, avant que sa blessure au genou fasse évaporer ces rêves en fumée. Il ne céda toutefois pas à l’excitation qu’aurait pu provoquer chez lui cette information, comme s’il y avait quelque chose chez Ruben qui l’incitait à faire preuve de modération à ce sujet. « C’est un truc de famille, alors, de ne pas faire les choses à moitié ? » Chacun dans son domaine, la médecine pour lui et le rugby pour l’autre. « Je vois que votre frère n’écoute pas non plus vos conseils à propos du port du masque par contre. » Il n’avait jamais vu pareil Rhett Hartfield porter un tel équipement sur un terrain. « La question c’est de savoir si c’est parce que les rugbymen n’en font qu’à leur tête, ou parce qu’il est trop fier pour écouter son petit frère. » Du moins Louis supposait que l’homme qui se tenait face à lui était plus jeune que celui qu’il observait à travers l’écran de sa télévision.
Pour convaincre Louis de le laisser approcher ses aiguilles de son visage - et accessoirement le laisser faire son travail, tout simplement - Ruben finit par lui proposer un pari, ce qui fit immédiatement mouche. Parce que le rugbyman était du genre à ne jamais laisser passer une telle occasion, même s’il était donné perdant d’avance. Question de fierté, peut-être. « Vraiment. » Ruben confirma que Louis pourrait lui demander ce qu’il voulait s’il ratait ses points de suture, alors il le défia immédiatement de participer à un entraînement de rugby si c’était le cas. Rien d’original, comme le lui fit remarquer l’étudiant. « J’aurais dû la voir venir celle-là. » Louis haussa les épaules ; il n’avait jamais prétendu être original. « Comme participer à un entraînement de rugby oui. Ce serait une corvée pour moi, mais un pari est un pari, je me défilerai pas si c’est ça les conditions. » « Une corvée ? À ce point là ? » Évidemment, Louis ne comprenait pas comment on pouvait associer le rugby à une corvée, lui qui était passionné depuis son enfance. Ses parents, sa sœur et son frère étaient pourtant des exemples probants que l’amour de ce sport n’était vraisemblablement pas universel. Louis se demandait d’ailleurs parfois comment il était possible qu’il soit si différent de ces personnes qui partageaient pourtant le même sang que lui. Il s’interrogea ensuite sur ce que l’autre homme espérait gagner d’un tel pari, et sa réponse le surprit encore davantage que son désintérêt pour le rugby. « En vrai ? Absolument rien. » Bouche légèrement entrouverte et yeux étonnés, la surprise se lisait sur son visage, jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par un sourire en coin. « Hormis avoir raison et vous prouvez que vous avez tort. » Évidemment, Ruben était du genre à aimer avoir raison, Louis ne voyait pas comment cela aurait pu être autrement. « Parce-que je sais que je vais pas perdre et que je vais réussir à vous faire de magnifiques points de suture. Tant que vos coéquipiers vont pas vous croire quand vous leur direz que vous êtes passé aux urgences aujourd’hui. » « Montrez-moi de quoi vous êtes capable, alors. » Le sourire narquois avait fait son retour sur le visage de Louis, mais cette fois il masquait une appréhension bien réelle. Ce n’était jamais agréable, de laisser une partie de son corps entre les mains d’un inconnu, aussi doué soit-il. « Je gagnerai peut être le droit de plus vous vouvoyer aussi alors qu’on a le même âge et que c’en est presque ridicule. » « Pas obligé d’attendre d’avoir fini de me torturer pour ça, » répondit Louis en haussant les épaules comme si ça lui était égal. Le regard résolument tourné à l’opposé des appareils que Ruben allait utiliser pour recoudre son arcade, il n’attendait qu’une chose : que ce soit terminé.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« Je m’en doute, oui, sinon on n’en ferait pas tout un plat. » Les répliques du jeune homme face à lui arrivaient à lui tirer un sourire toujours plus grand, plus amusé aussi; d’ordinaire, les gars qui faisaient leurs petits malins avaient tendance à courir rapidement sur le haricot de Ruben, mais il fallait dire qu’ici il trouvait ça rafraichissant; leur discussion avait un gout différent de ce à quoi il avait l’habitude. « Et moi je dirais à mes enfants, vous voyez, c’est lui qui m’a raté avec ses points de suture et qui m’a fait cette horrible cicatrice sur le visage. » A cette remarque là, il eut un rire franc, de ceux qu’il n’avait pas vu venir. Peut-être un peu trop spontané, ils restaient au sein de l’hôpital après tout. « J’ai dit que je me raterai pas, y’aura aucune cicatrice pour me blâmer quand je gagnerai mon prix Nobel. » Il haussa un brin l’un de ses sourcils, sourire coincé aux coins de ses lèvres, un air quelque peu arrogant accroché à son visage. Il était sur de lui, parce-que Ruben était sur de lui pour à peu près tout; mais lorsqu’il s’agissait de la médecine, il s’avançait bien plus que dans d’autres domaines parce-qu’il n’existait pas une réalité où il ne réussissait pas dans ce domaine. « Et comme vous voulez être le meilleur, vous n’allez pas vous priver d’en donner je suppose. » - « Oh non, je vais pas m’en priver. » Il se pencha quelque peu vers Louis, comme pour ajouter à la manière d’une confidence: « Et j’ai la fâcheuse tendance à me mêler de ce qui me regarde pas en plus, c’est pas un super combo. » D’ordinaire, il se contentait de dire qu’il était simplement extrêmement curieux, mais la vérité résidait dans la façon qu’il venait d’emprunter pour expliquer: il se mêlait de tout, de rien, et surtout des choses où il n’aurait pas eu besoin d’y mettre son nez normalement.
Si Ruben avait pu déterminer avec assurance et sans trop d’hésitation que Louis était un petit malin - les hostilités était lancées entre eux depuis le début, il pouvait se permettre - parce-qu’il connaissait les positions sur le terrain au rugby. Trois quarts du temps, il prétendait ne pas prêter attention aux détails de la arrière de Rhett, mais en réalité il était bien plus impliqué que tout ce qu’il pouvait prétendre. Même s’il avait une dent contre son ainé ces derniers temps, très déçu de l’avoir vu partir à l’autre bout du monde en laissant ses proches derrière comme si de rien n’était pour aller courir derrière un ballon; il aurait pu rester en Australie, il y avait la même chose et c’était déjà ce qu’il faisait ici. Mais pour le coup, ceci expliquait cela - et il savait qu’en donnant son nom de famille, il serait facile pour le brun de comprendre comment il s’y connaissait plus que la moyenne générale. Et il vit, dans le regard et sur les traits du visage de Louis, la surprise qui le prit de court. Alors, Ben détourna son regard, prétendit s’attarder davantage sur le matériel qu’il allait utiliser pour faire les points de suture; car il connaissait la suite de cette conversation par coeur, tant ce n’était pas la première fois qu’il l’avait. Et honnêtement, il n’avait pas hâte de cette dernière, tant elle le fatiguait petit à petit au fil du temps: une fois que son frère était mentionné à quelqu’un qui s’y connaissait, lui était complètement éclipsé et il devenait le frère de, chose qui le faisait grincer des dents. « C’est un truc de famille, alors, de ne pas faire les choses à moitié ? » Les doigts du futur médecin arrêtèrent de s’agiter un instant en entendant ces mots là: ce n’était pas de cette façon là d’ordinaire qu’on lui répondait, si bien qu’il se trouva être quelque peu déstabilisé. « Je vois que votre frère n’écoute pas non plus vos conseils à propos du port du masque par contre. La question c’est de savoir si c’est parce que les rugbymen n’en font qu’à leur tête, ou parce qu’il est trop fier pour écouter son petit frère. » Relevant son regard lentement mais surement en direction du brun, si ce dernier y prêtait attention il pourrait voir que dans celui de Ruben se trouvait une lueur différente de toutes celles qu’il avait pu laisser paraitre jusque maintenant: une lueur de soulagement. Parce-que Louis venait de faire tout le contraire de ce qui le rendait malheureux dans les autres conversations. Et peut-être - surement - que ce fut à ce moment là en réalité qu’il tomba amoureux de lui, aussi simplement que cela. Déglutissant, et laissant un léger sourire percer au coin de ses lèvres, Ben pencha quelque peu sa tête sur le côté. « Connaissant sa fierté, je pense que c’est surtout parce-qu’il veut pas écouter son petit frère. » Et même s’il devait surement faire partie de ses idoles, Louis lui donnait une occasion de pousser Rhett sous le bus alors forcément qu’il allait la saisir.
« Une corvée ? À ce point là ? » Haussant un sourcil, il balaya la remarque du brun d’un haussement d’épaules. « Je suis pas celui qui a les muscles dans la famille, on a déjà établi cette vérité. » Et à ses yeux, même si Garrett semblait être épanoui dans son choix de carrière, le rugby n’avait pas apporté que des bonnes choses à leur famille. Parce-que quand il était sur le terrain, il ne pouvait pas le voir mais la peur et l’appréhension faisait partie du regard de leurs parents et c’était quelque-chose que Ruben avait du mal à supporter. Il lui en voulait pour ça aussi. Il insista cependant sur un point: il ne se défilerait pas, si tels étaient les termes du pari. S’il perdait - ce qui n’arriverait pas -, il se plierait à l’entraînement de rugby et maudirait Louis sur trois générations après, tant pis. Mais de toute manière, il allait s’en sortir comme un chef avec les points de suture et il n’aurait pas besoin de se retrouver sur un terrain de force. « Montrez-moi de quoi vous êtes capable, alors. » Il voyait bien que le sourire était autant là pour maintenir la face que pour appuyer ses mots. Celui de Ben se fit le plus rassurant possible par la suite. « Bien chef. » De ses doigts alors, délicatement, il positionna la tête de Louis sur le brancard de façon à ce qu’elle soit dans le bon alignement pour qu’il puisse travailler. Peut-être qu’il eut l’impression de recevoir une décharge au moment où sa peau toucha la sienne, mais il en fit fi. Il préféra continuer la conversation pour que le moment que Louis appréhendait - il n’avait pas besoin de le dire, c’était d’une évidence à crever les yeux. « Pas obligé d’attendre d’avoir fini de me torturer pour ça. » Ruben eut un petit sourire en coin. « Très bien. Ce sera plus facile pour toi de me détester si on s’autorise ça. » Mettant ses gants et attrapant le matériel, il s’arrêta à une dizaine de centimètres de la plaie. « Faut vraiment pas que tu bouges par contre. Sauf si tu tiens vraiment à gagner ton pari au détriment d’une belle cicatrice. » Et sans attendre qu’il lui réponde, parce-que sinon dans six heures ils étaient encore en train de discuter et de diverger pour repousser l’instant, Ben se mit à faire les points de suture. Et pour ne pas que toute l’attention de l’instant soit portée sur ses gestes, il reprit rapidement la parole. « Le rugby, c’est pour une carrière pro ? Ou tu le pratiques en passe-temps ? »
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
« J’ai dit que je me raterai pas, y’aura aucune cicatrice pour me blâmer quand je gagnerai mon prix Nobel. » Louis releva un sourcil dans un geste dubitatif, bien que son air amusé et son attitude bien plus détendue qu’à son arrivée trahissaient le fond de sa pensée, malgré tous ses efforts pour rester stoïque. Il profita pour balayer du regard le visage de l’étudiant en médecin, s’arrêtant sur son sourire en coin, son air arrogant et surtout l’éclat de détermination qui brillait dans ses yeux. Etrangement, Louis aurait eu envie que leur joute verbale ne s’arrête jamais, qu’ils continuent à échanger remarques sur remarques, sur cet air de défi permanent. Il en oubliait presque qu’il avait raté la fin de son match et qu’il allait devoir lever le pied lors des prochains entraînements, pour ne pas risquer d'abîmer le travail du docteur. Travail qui était d’ailleurs censé être irréprochable, d’après ses dires. « J’attends de voir ça. » Louis ne pouvait pas s’en empêcher, et tant que Ruben ne lui faisait pas sentir qu’il en avait assez, il n’était pas décidé à arrêter. « Oh non, je vais pas m’en priver. » L’autre homme se pencha légèrement vers lui, suffisamment pour qu’il décèle dans l’air une bribe de son parfum, et l’espace de quelques secondes, sa respiration se bloqua. Il tenta de masquer son trouble du mieux qu’il le pouvait, et surtout il se résolut à ne jamais l’examiner de trop près. « Et j’ai la fâcheuse tendance à me mêler de ce qui me regarde pas en plus, c’est pas un super combo. » Ça aurait dû l’agacer, cette assurance qui tirait vers l’arrogance, associée à ce besoin de se mêler de ce qui ne le regardait pas. C’était en partie ce qu’il reprochait depuis des années à sa sœur. Et pourtant ce n’était pour le moment pas le cas avec Ruben.
L’étudiant finit par lui révéler la raison de ses connaissances en rugby, et si une partie de Louis - celle qui ne pouvait s’empêcher de traîner avec lui un ballon de rugby partout où il allait - eut envie de poser mille questions sur ce frère dont il avait eu un poster ornant les murs de sa chambre d’enfant, il se retint. Sans vraiment savoir pourquoi. Juste parce qu’à cet instant il n’était pas tant question de Rhett que de cette rencontre fortuite entre deux personnes qui n’auraient peut-être jamais dû se croiser. Louis s’en félicita lorsque Ruben releva la tête vers lui et qu’il décela dans son regard une pointe de surprise, accompagnée d’autre chose qu’il ne reconnut pas, ne connaissant pas suffisamment l’autre homme. Il devina que les conversations qui déviaient vers son frère aîné devaient être monnaie courante. « Connaissant sa fierté, je pense que c’est surtout parce-qu’il veut pas écouter son petit frère. » Louis laissa échapper un petit rire amusé, pensant immédiatement à sa sœur, qui était aussi du genre à ne pas écouter les conseils de ses petits frères. Ce fut avec cette pensée en tête qu’il poursuivit. « Je penserai à vous et à la satisfaction que ça vous procurera de pouvoir lui dire je te l’avais dit le jour où il se blessera. » Il se rappelait encore des rares fois où cela lui était arrivé, et qui lui avaient procuré une délicieuse satisfaction. En général, chez les Dalton, c’était plutôt l’inverse qui se produisait : Claire qui jubilait parce qu’elle avait eu raison et que Louis avait eu tort. Et comme ils n’étaient jamais d’accord sur rien, ça arrivait souvent. « Pas que je lui souhaite de se blesser évidemment ! » s’empressa d’ajouter Louis lorsqu’il réalisa ce que ses paroles pouvaient laisser penser. Les blessures que pouvaient infliger un choc violent ou une mauvaise chute au rugby étaient trop sérieuses pour les souhaiter à qui que ce soit. Surtout pas à une figure nationale comme Rhett.
Louis proposa ensuite, dans le cas où Ruben n’excellait pas autant qu’il lui avait promis, de se rattraper en participant à un entraînement de rugby, ce qui ne semblait pas vraiment le remplir de joie. « Je suis pas celui qui a les muscles dans la famille, on a déjà établi cette vérité. » Incapable de s’en empêcher, il balaya du regard la silhouette du médecin. En partie masquée derrière sa blouse, il ne pouvait en déduire grand-chose quant à sa forme physique, même s’il n’avait pas non plus l’air de ne jamais faire aucun sport. « Parce qu’on ne pourrait pas avoir le cerveau ET les muscles ? » C’était avant tout une pique visant à susciter une réaction chez Ruben, parce que Louis n’avait, de son côté, jamais eu honte d’afficher haut et fort sa préférence évidente pour les activités sportives plutôt qu’intellectuelles. Et parce qu’il allait bien falloir arrêter de tourner autour de la vraie raison de la présence de Louis aux urgences, il finit par donner son accord implicite pour que Ruben s’occupe de ses points de sutures, non sans une inspiration profonde censée le détendre. « Bien chef. » L’attitude du médecin réussit tout de même à détendre le rugbyman, qui se laissa faire lorsqu’il positionna sa tête sur le brancard. « Très bien. Ce sera plus facile pour toi de me détester si on s’autorise ça. » Si Louis était croyant, il remercierait sans doute le ciel de lui avoir attribué Ruben comme soignant, puisqu’il arrivait avec une facilité déconcertante à lui faire oublier qu’il s’apprêtait à percer sa peau avec une aiguille et un fil. Pour être en accord avec ses croyances, il se contenterait donc de remercier la personne en charge du planning des urgences. « Faut vraiment pas que tu bouges par contre. Sauf si tu tiens vraiment à gagner ton pari au détriment d’une belle cicatrice. » Louis s’apprêtait à hocher la tête mais se retint au dernier moment, réalisant que ça faisait sans doute partie des mouvements à proscrire s’il ne voulait pas gagner ladite cicatrice. « Ok, » souffla-t-il d’une voix pas vraiment rassurée. Ruben se mit alors au travail, et Louis ferma les yeux pour éviter de voir ses mains apparaître et disparaître de son champ de vision à mesure qu’il avançait. « Le rugby, c’est pour une carrière pro ? Ou tu le pratiques en passe-temps ? » « C’était l’idée au départ, mais je me suis blessé au genou et j’ai pas eu la rééduc nécessaire pour revenir assez vite au niveau. » Louis se doutait qu’entre ses propres études et la carrière choisie par son frère, Ruben comprendrait aisément la situation, sans qu’il ait besoin de rentrer dans les détails. Sa déception n’étant toujours pas vraiment digérée - le serait-elle un jour ? - il préférait ne pas s’étendre sur le sujet, mais cela eu au moins le mérite de détourner son attention du travail minutieux qu’exécutait Ruben sur son arcade ouverte. « Je suis en sciences des activités physiques et sportives là, j’me dis que je pourrais toujours viser le coaching, ou même journaliste sportif. » Il n’était pas encore vraiment fixé sur ses aspirations, mais il savait qu’il avait encore un peu de temps devant lui avant de se décider. « Ça enchante pas mes parents, mais c’est vraiment ce que je préfère faire. » Ses parents qui lui avaient pratiquement forcé la main pour qu’il s’inscrive dans des études de commerce, et qui étaient tombés de haut lorsqu’ils avaient compris que Louis n’en avait fait qu’à sa tête. Encore une fois. Il n’était pas certain que cela intéresse vraiment l’autre homme, mais il préférait continuer de divaguer plutôt que de laisser le silence s’épaissir entre eux. Peut-être qu’avec un peu de chance, Ruben ne remarquerait même pas les grimaces de douleur qu’il ne parvenait pas à masquer à temps. « Pourquoi la neurochirurgie ? » Cette fois l’interrogation était sérieuse. Il n’était plus question de se moquer des années d’études supplémentaires ou de son ambition qu’il le poussait à choisir une des spécialisations les plus exigeantes. Louis souhaitait simplement savoir ce qui l’attirait dans ce domaine, en espérant que lui répondre n’allait pas le déconcentrer dans sa tâche. Quoi que ça lui donnerait raison et qu’il pourrait ensuite s’en vanter. Au prix d’une cicatrice sur le visage, certes.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« J’attends de voir ça. » - « On va pouvoir être témoins rapidement. »
Ruben fut surpris d’assister à une telle réaction de la part du brun sur le brancard, parce-que ce n’était pas là normalement la façon dont les autres réagissaient lorsqu’il annonçait plutôt bien connaitre Rhett, ce dernier étant son frère. Pourtant, Louis se devait de faire partie de ceux qui admirait ce grand frère qui lui restait de son côté en travers de la gorge, surtout ces derniers temps; il aurait du avoir la même réaction que les autres. Mais il n’en fit rien, et bien sur qu’à partir de cet instant, le regard que Ben portait sur lui n’avait plus rien à voir avec celui qui lui avait accordé jusqu’alors. Il ne s’en cacherait d’ailleurs pas, mais parce-qu’il se devait de garder une attitude professionnelle, il ne le mentionnerait pas à haute voix non plus. Il se contenterait de garder ce petit sourire en coin et de continuer la conversation comme si de rien n’était. « Je penserai à vous et à la satisfaction que ça vous procurera de pouvoir lui dire je te l’avais dit le jour où il se blessera. » Il eut un petit rire, de ceux qui partaient un brin de trop dans les aigus, qu’il fallait retenir avant qu’il ne se fasse de trop entendre, qu’il lui fit tirer une petite grimace en détournant la tête. « Pas que je lui souhaite de se blesser évidemment ! » - « Non, moi non plus. Pas pour de vrai. » Il fit rouler ses lèvres l’une sur l’autre, son sourire toujours accroché à ces dernières. Il se pencha quelque peu vers Louis pour ajouter les mots suivants: « Mais ce sera super satisfaisant effectivement. »
Oh, il remarqua que Louis analysa sa silhouette de haute en bas; il ne fit pas de commentaire cependant, se contentant d’hausser légèrement l’un de ses sourcils. « Parce qu’on ne pourrait pas avoir le cerveau ET les muscles ? » Il leva les yeux au ciel, secoua quelque peu son visage de gauche à droite. « On peut. » Ce n’était même pas un mensonge, il le pensait réellement. « Mais c’est pas mon cas. » Il plissa quelque peu le bout du nez - c’était avec un léger embrasement qu’il admettait ça, même s’il ne savait pas pourquoi il se devait de l’être, embarrassé. Ruben avait toujours pratiqué une activité sportive, parce-que ses parents faisaient partie de ceux qui pensaient - et pensait bien - que les enfants se devaient d’exercer un sport. Mais ce n’était pas le domaine qui procurait le plus de plaisir au jeune homme qu’il était encore à ce moment là, préférant garder le nez fourré dans ses bouquins plutôt que sur un terrain de sport. Qui plus était, aucun des Hartfield n’avait besoin qu’un deuxième fils devienne un champion du monde dans n’importe quel sport; il était bien plus satisfait d’excellent dans son domaine. Ou de tenter, puisqu’il n’en était qu’à ses débuts - ce qui ne l’empêchait pas d’être sur de lui, de ses gestes et de ses notions, comme il tentait de le faire comprendre à Louis, en lui rappelant de ne pas bouger pour qu’il puisse s’exercer correctement.
Il n’était cependant pas un boucher, et surtout pas réellement sans coeur contrairement à ce que certains pouvaient dire de lui, et il ne comptait pas laisser le jeune homme dans cette angoisse plutôt évidente de l’aiguille sans lui offrir une distraction. Peut-être qu’elle ne prendrait pas, mais au moins il aurait essayé. « C’était l’idée au départ, mais je me suis blessé au genou et j’ai pas eu la rééduc nécessaire pour revenir assez vite au niveau. » Tout en laissant ses mains faire leur travail, il plissa quelque peu le bout du nez. « C’est moche. » Parce-que c’était malheureusement souvent le cas chez les sportifs qui rêvaient de grande carrière: une blessure mal soignée et ils ne pouvaient plus retrouver leur forme de départ. « Aucun traitement envisageable pour aider malgré tout ? » Les progrès de la médecine étaient quotidiens, peut-être qu’un jour où il aurait quelque-chose qui pourrait l’aider. « Je suis en sciences des activités physiques et sportives là, j’me dis que je pourrais toujours viser le coaching, ou même journaliste sportif. » Il hocha vaguement la tête, surtout pour ne pas trop se faire bouger seul alors qu’il lui avait demandé de rester calme et immobile. « Ca permettrait de transmettre ta passion à d’autres en vrai, c’est pas une mauvaise idée. » Combien avaient été inspirés par d’autres joueurs, dans n’importe quel sport, en les entendant parler à la télévision ou en les côtoyant depuis un jeune âge sur les terrains ? « Ça enchante pas mes parents, mais c’est vraiment ce que je préfère faire. » Ralentissant ses gestes jusqu’à les arrêter, le regard de Ruben bascula de la blessure aux yeux de Louis qui se situaient juste en dessous, pour hausser un sourcil quelque peu perdu face à cette phrase. « Tu t’en fiches un peu si ça plait pas à tes parents, non ? » Lui qui avait toujours fait tout ce qu’il voulait en ayant le soutien inconditionnel de ses parents ne comprenaient pas le concept de ne pas pouvoir faire quelque-chose dans la vie parce-que ces derniers n’étaient pas en accord avec cette idée. « Le but c’est que ça te plaise à toi. » Et pour lui c’était une logique implacable et aucun argument n’arriverait à lui faire comprendre le contraire.
« Pourquoi la neurochirurgie ? » Il s’était remis à coudre les points entre temps, n’ignorant pas les signes de douleur que Louis tentait de masquer comme il pouvait - plus vite il en aurait terminé, plus vite il pourrait le laisser tranquille. Gardant le silence un instant et un autre, Ben ne put totalement s’empêcher d’avoir un petit sourire en coin. « Parce-qu’il y a pas plus prestigieux à mes yeux. » Et puisque la question était sincère, la réponse s’accordait parfaitement avec et était au plus proche de ce qu’il en pensait réellement. « Quand j’aurais terminé mes études, je réparerai le cerveau des humains. Je connais pas meilleure idée que ça. » L’une de ses mains se décala pour attraper une compression pour essuyer les quelques gouttes de sang qui s’échappaient. « J’adore la complexité de la spécialité, aussi. J’ai l’impression qu’elle est infinie et… Ca me rend heureux d’avance de savoir que j’aurais toujours de quoi apprendre. » Parce-que Ruben avait soif de connaissances, avait soif d’apprendre autant qu’il était possible de le faire. Il avait beau n’en être qu’au tout début, il avait déjà planché bien plus que trois quarts de ses camarades sur les cours qui leur étaient enseignés, avait appris des notions qu’il n’était pas supposé connaitre avant une année ou deux encore, toujours à la recherche d’une nouvelle stimulation. Retirant ses mains du visage de Louis, il apposa son regard dans le sien, haussant un sourcil. « Et puis Docteur Ruben Hartfield, neurochirurgien, ça sonne bien non ? » Bien sur qu’une lueur d’amusement passa autant dans ses yeux que dans son sourire, alors qu’il attrapait un pansement sur son adaptable pour l’apposer sur le front du jeune homme. « Je te mets un pansement, comme ça tu sauras pas de suite si j’ai gagné notre pari mais je te dis d’avance: j’ai gagné. »
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
« On va pouvoir être témoins rapidement. » Louis aimait la compétition. C’était sans doute une des choses qui l’avaient attiré dans le sport et le rugby plus particulièrement. Alors malgré sa réticence lors de son arrivée aux urgences et le malaise latent qu’il ressentait systématiquement dans les hôpitaux, il se sentait plutôt à son aise lorsque Ruben répondait à ses provocations sur le même ton de défi. Il était finalement ravi d’avoir été pris en charge par l’étudiant plutôt que par un médecin peut-être plus expérimenté mais sans doute plus ennuyant aussi. Par contre, ne comptez pas sur lui pour le dire à voix haute ; il ne faut pas exagérer non plus. C’était peut-être pour cette raison aussi qu’il se retint de poser des questions trop personnelles ou intrusives à celui qui se révéla être le frère de son idole d’adolescence. Certes, Rhett Hartfield avait été l’un des joueurs qu’il avait longtemps admiré et auprès de qui il avait rêvé de jouer un jour, mais Rhett n’était pas là aujourd’hui. Face à lui se tenait Ruben Hartfield, et, sans trop savoir pourquoi, Louis n’avait pas envie de s’adresser à lui uniquement comme le frère de. Sa réaction eut l’air de satisfaire l’autre homme, puisque les traits de son visage se détendirent immédiatement pour laisser naître un sourire en coin que Louis voudrait ne jamais voir disparaître. « Non, moi non plus. Pas pour de vrai. » Réponse rassurante, puisque Louis ce serait inquiété de le voir souhaiter du mal à son propre frère. « Mais ce sera super satisfaisant effectivement. » Il laissa échapper un rire amusé, reconnaissant là l’agacement caractéristique d’un cadet face à un aîné qui n’en faisait qu’à sa tête sous prétexte qu’il était le plus âgé.
« On peut. Mais c’est pas mon cas. » La moue dubitative de Louis laissait peu de doutes sur son opinion à ce sujet, mais il préféra ne pas en rajouter. Certes, il avait sans doute dépassé à plusieurs reprises les limites de ce qui est considéré comme socialement adapté lorsque l’on s’adresse à un soignant depuis son admission aux urgences, mais il restait réticent à l’idée de s’engager dans un débat sur le physique de l’autre homme. En effet, il avait un avis assez tranché sur la question, qu’il préférait garder pour lui. Un avis auquel il préférerait même ne pas trop penser. Ruben devrait donc se contenter de sa moue et d’un haussement d’épaules qui voulait à la fois tout et rien dire. « J’espère qu’on peut, sinon ça ferait de moi l’idiot de la famille. » Il y avait dans ses mots, un fond de vérité qui déclencha un fourmillement désagréable dans le creux de son ventre. Parce qu’une partie de lui était persuadée que c’était comme ça que ses parents et sa sœur le voyaient. L’idiot de la famille. Celui qui avait toujours connu des difficultés à l’école et qui préférait jouer avec son ballon que lire des livres. Louis balaya toutefois rapidement ces pensées amères et fut presque reconnaissant de voir que le moment de recoudre son arcade approchait.
La distraction proposée par Ruben était la bienvenue, et Louis se lança sans se faire prier dans le récit de sa carrière avortée de rugbyman. « C’est moche. » Il avait appris à faire abstraction des réactions plus ou moins empathiques qu’il recevait depuis l’annonce de sa blessure, mais il fut soulagé de ne pas entendre de pitié dans la voix de l’autre homme. Il n’avait pas envie d’être plaint. Il s’était fait à l’idée que son rêve ne deviendrait jamais réalité, mais il savait aussi qu’il était loin d’être le seul dans le même cas. Il n’était pas plus malheureux qu’un autre, et il avait encore des dizaines d’années devant lui pour se construire une vie qui lui plairait. « Aucun traitement envisageable pour aider malgré tout ? » Louis haussa les épaules avant de se souvenir qu’il n’était pas censé bouger s’il ne voulait pas sortir défiguré des urgences. « J’sais pas. » Il ne se souvenait plus si cette possibilité avait été évoquée dans le passé. À ce moment-là, la décision revenait à ses parents, et ils n’avaient pas vraiment fait l’effort de trouver une solution pour que Louis puisse poursuivre sa carrière qui débutait à peine. Au contraire. « C’est sûrement trop tard maintenant. » La blessure remontait à près de deux ans maintenant, et Louis s’était persuadé qu’il n’y avait plus rien à faire. C’était moins risqué que de voir ses espoirs être balayés une seconde fois. « Et puis j’aurais pas les moyens. » Depuis qu’il avait choisi des études dans le sport contre l’avis de ses parents - qui auraient préféré qu’il se lance dans le commerce - il devait se débrouiller par lui-même et ses boulots étudiants ne lui permettaient pas de mettre de côté pour un hypothétique traitement miracle. Alors il rêvait d’autres horizons maintenant. De carrières qui le mèneraient sur le banc de touche ou dans les tribunes plutôt que sur le terrain. Il y avait pire, comme plan B - négociant en vin comme son père, par exemple. « Ça permettrait de transmettre ta passion à d’autres en vrai, c’est pas une mauvaise idée. » Louis se retint une nouvelle fois de hocher la tête et préféra répondre avec sa voix. « C’est ça. » Louis fut ensuite surpris de sentir les mains de Ruben quitter son visage. Il avait eu beau lui dire être doué, il ne s’était pas attendu à ce que son arcade soit recousue en si peu de temps. Il comprit vite que ce n’était pas le cas. « Tu t’en fiches un peu si ça plait pas à tes parents, non ? » Cette fois, il ne put retenir son haussement d’épaules - moins risqué quand aucune aiguille ne s’approchait de son visage. « Le but c’est que ça te plaise à toi. » « En théorie, ouais. En pratique c’est un peu plus compliqué que ça. » Louis n’avait pas vraiment envie de s’étendre sur la question. Dès qu’il le pouvait, il préférait ignorer le sujet de ses parents et de sa famille en général. Alors il ne relança pas Ruben mais l’interrogea plutôt sur son choix de carrière alors qu’il s’était remis à coudre ses points. « Parce-qu’il y a pas plus prestigieux à mes yeux. » Malgré la douleur qui le lançait, Louis laissa échapper un rire soufflé par le nez. Il aurait dû se douter que la réponse de Ruben ferait honneur à son ambition. « Quand j’aurais terminé mes études, je réparerai le cerveau des humains. Je connais pas meilleure idée que ça. » Les paroles de l’autre homme étaient devenues plus sérieuses, et Louis les écouta avec une attention sincère. « J’adore la complexité de la spécialité, aussi. J’ai l’impression qu’elle est infinie et… Ca me rend heureux d’avance de savoir que j’aurais toujours de quoi apprendre. » Ces motivations lui étaient complètement étrangères, mais il trouvait ça particulièrement intéressant d’écouter Ruben les partager avec lui. Il était assez rare, pourtant, qu’il se soucie d’un sujet aussi éloigné de ses propres préoccupations. Aujourd’hui, c’était différent, et Louis n’aurait pas été opposé à écouter Ruben parler encore davantage. « Et puis Docteur Ruben Hartfield, neurochirurgien, ça sonne bien non ? » « Ça sonne bien, oui, » répondit Louis en riant. « Ça sonne presque comme un personnage de Grey’s Anatomy. » Il réfléchit quelques secondes à un détail de cette série qu’il connaissait vaguement mais dont il n’était plus tout à fait certain. « C’est pas un neurochirurgien, d’ailleurs, le Dr Mamour dans cette série ? » La coïncidence l’amusait beaucoup.
Finalement, les mains de Ruben quittèrent à nouveau son visage, et cette fois pour de bon, puisqu’il les remplaça par un pansement. « Je te mets un pansement, comme ça tu sauras pas de suite si j’ai gagné notre pari mais je te dis d’avance: j’ai gagné. » Louis se rassit sur le brancard, un sourire en coin aux lèvres. « C’est un peu facile, ça. Est-ce que ce serait pas plutôt pour cacher ton erreur ? » Il ne croyait pas le moins du monde à ses propres soupçons, mais il ne put s’empêcher de formuler un doute, incapable de laisser Ruben s’en tirer aussi bien. « Faut que j’ai un moyen de te contacter si ma propre mère est incapable de me reconnaitre à cause de toi. » Est-ce que c’était une bonne excuse pour récupérer le numéro du jeune homme ? Peut-être. Est-ce qu’il était peu probable que Louis croise sa mère dans les prochains jours ? Tout à fait, mais Ruben n’était pas obligé de le savoir. « Dans le pire des cas je m’en servirai pour te remercier. » Ou plutôt dans le meilleur des cas, mais vous comprenez l’idée.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
« J’espère qu’on peut, sinon ça ferait de moi l’idiot de la famille. » S’il n’avait pas son attention occupée à être concentrée sur ses propres mains se mettant à danser au niveau du visage du jeune homme, il se serait permis de jeter un coup d’oeil au reste de son corps - pour se permettre une remarque amusée et bien sur déplacée pour le rôle qu’il était supposé avoir aujourd’hui au sein de cette pièce et de ce service. Heureusement peut-être alors qu’il se devait d’être occupé, alors. « On peut, promis. J’ai juste choisi qu’une seule des deux voies. » Le cerveau ou les muscles - littéralement dans le cas de Ruben, qui plus était - avait toujours été un choix évident pour lui. Il savait qu’il n’avait pas eu besoin de le faire, qu’il aurait pu cumuler un peu de tout, mais l’opposition avec son frère était tellement autant nécessaire qu’évidente depuis des années déjà que cela n’avait été une surprise pour personne lorsque le petit dernier des Hartfield avait choisi une carrière et une façon de vivre qui ne mettait que l’évolution de ses facultés mentales en avant.
De son côté, Louis semblait avoir misé sur les développement musculaire très tôt - mais avait aussi rapidement vu ses compétences devoir être remises en question et distribuées autrement, utilisées d’une autre façon, lorsque sa blessure s’était montrée trop importante pour continuer à haut niveau sur le terrain. « J’sais pas. » Ruben avait haussé un sourcil, mais il ne pouvait surement pas le voir. « C’est sûrement trop tard maintenant. » Il aurait aimé pouvoir lui répondre qu’il n’était jamais trop tard pour rien, mais il lui coupa l’herbe sous le pied. « Et puis j’aurais pas les moyens. » A ces mots là, Ben pinça ses lèvres en une ligne fine et n’ajouta son commentaire. C’était là un des soucis du sport de façon générale: c’était amusant jusqu’à temps que la santé soit en danger, et là toute chose pouvait être remise en question si c’était une modification à être effectuée si cette dernière n’était pas vitale. Dans le cas de Louis comme bien d’autres avant lui - et d’autres viendraient ensuite -, bien des opérations restaient des opérations de confort et se voyaient être écartées des possibilités par rapport à leur coût. « C’est dommage. » Ce n’était pas une marque d’apitoiement qu’il laissait entendre là, mais une véritable réflexion; c’était dommage que certaines carrières soient aussi rapidement écourtées à cause de problèmes financiers. Lui avait eu la chance d’avoir sa bourse et de s’assurer une continuité d’études sans avoir à se préoccuper de ça pour le reste de sa carrière. Mais ce n’était pas toujours aussi facile, aussi évident - il le savait, et le brun sous ses mains en était une preuve supplémentaire. Il semblait au moins ne pas s’être arrêté sur cet échec, envisageant déjà de nouveaux chemins à explorer restant dans le même cadre que la carrière qui l’avait tant fait rêver pendant tout ce temps. « C’est ça. »
« En théorie, ouais. En pratique c’est un peu plus compliqué que ça. » - « C’est jamais réellement plus compliqué en pratique. C’est une excuse montée de toute pièce ça. » Ce n’était pas pour offenser Louis qu’il se permettait ce commentaire là, c’était parce-qu’il le pensait réellement: à ses yeux, si les choses étaient supposées bien se passer en théorie, elles se passaient bien en pratique - cela dépendait de la volonté insufflée à l’idée pour la maintenir en vie. Si le jeune homme avait envie de continuer dans cette branche là, qu’importait ce que ses parents pouvaient penser: s’il s’y attardait de trop, il se mettait seul des bâtons dans les roues. « Si t’en as envie, laisse pas d’autres aprioris t’en empêcher. » Mais à voir la façon dont il détournait autant les yeux que la conversation rapidement dans la foulée, Ruben n’insista pas; il n’était pas à la bonne place pour se permettre normalement ce genre de chose, il se laissait déjà assez aller de la sorte ici ce n’était pas nécessaire d’en rajouter une couche.
Pourquoi la neurochirurgie ? Cette question là était bien plus amplement simple à répondre, en témoignait la rapidité et le manque d’hésitation dont faisait preuve Ruben pour s’atteler à lui donner son avis sur la question. Pour lui, la neurochirurgie était une évidence qu’il ne saurait aussi bien expliquer qu’il pouvait être en train de le faire: la spécialité avait un côté prestigieux auquel il était difficile de résister. Qui plus était, le cerveau étant d’une complexité infinie, les connaissances qu’il allait devoir cumuler au fil des années l’étaient tout autant et cela donnait d’autant plus envie à Ruben de s'engouffrer dans cette voie là: il adorait apprendre, si cela n’était pas déjà une évidence pour quiconque croisant sa route. « Ça sonne bien, oui » Et bien sur que le fait qu’il l’affirme à son tour à haute voix fit naitre un nouveau sourire sur le visage de Ben, bien sur. « Ça sonne presque comme un personnage de Grey’s Anatomy. » Qui disparut aussi vite qu’il était arrivé, alors qu’il se permettait de lever les yeux au ciel. « C’est pas un neurochirurgien, d’ailleurs, le Dr Mamour dans cette série ? » - « Si, c’est un neurochirurgien. » Le ton était presque lassé - mais pas assez parce-qu’ils ne se connaissaient pas assez bien pour qu’il se permette de l’être réellement. « Mais j’ai du chemin à parcourir pour lui arriver à la cheville. » Autant pour le côté spécialité pratiquée que pour le côté Mamour; certes, cela faisait en partie rêver, mais il n’irait pas jusqu’à dire que c'était un objectif de vie - s’il savait, pourtant, s’il savait.
Le sourire aux coins des lèvres de Louis alors qu’il se redressait sur le brancard en disait surement bien plus que ce qu’il aurait surement souhaité laisser paraitre. « C’est un peu facile, ça. Est-ce que ce serait pas plutôt pour cacher ton erreur ? » Bien sur que le sourire qui s’affichait déjà chez Ben s’agrandit, plus amusé que n’importe quoi d’autre. « Je fais pas d’erreur. » C’était là une règle par laquelle était régit son quotidien depuis aussi longtemps qu’il pouvait s’en rappeler: Ruben ne faisait pas d’erreur. « Donc pas besoin de la cacher. » C’était aussi simple que cela. « Faut que j’ai un moyen de te contacter si ma propre mère est incapable de me reconnaitre à cause de toi. » Il laissa un rire lui échapper et se faire entendre alors qu’il se tournait pour ranger les affaires qu’il avait utilisé pour pratiquer les points, cachant ainsi le sourire on ne pouvait plus amusé qui ornait son visage - et surtout tous les commentaires qu’il se devait de retenir, lisibles dans son regard. « Dans le pire des cas je m’en servirai pour te remercier. » Il mit ce qui se devait de l’être à la poubelle avant d’aller se laver les mains au petit lavabo, relevant à ce moment là son regard et un sourcil en direction de Louis. « Et ce sera pour me remercier, je t’ai déjà dit. » Une fois ses mains séchées, il attrapa un des essuie-mains secs posés à ses côtés pour noter son numéro de téléphone au stylo sur ce dernier - une poignée de chiffres complétée d’un Ben à côté. Ce n’était pas tous les jours qu’il laissait ce surnom là sortir si tôt, si rapidement, alors qu’il ne l’appréciait qu’un jour sur deux qui plus était. « J’espère que j’aurais le droit de voir l’évolution de mon travail. » Bien sur qu’une partie de lui flirtait avec le jeune homme - mais tout juste assez pour que ce soit amusant mais pas de trop pour que ce soit lourd à supporter. « Et j’espère aussi que tu vas te laisser au moins quelques jours de repos loin des terrains pour laisser le temps à mon travail de faire son travail, justement. Si tu retournes jouer dès demain, tu vas tout gâcher. » Il le disait avec un ton posé, mais il n’en était pas moins on ne pouvait plus sérieux pourtant. « T’as des questions, avant que je doive te libérer ? »
st vincent’s hospital, service des urgences - février 2010 @ruben hartfield
« On peut, promis. J’ai juste choisi qu’une seule des deux voies. » C’était certainement idiot, mais Louis se sentit légèrement rassuré en entendant Ruben confirmer qu’il était possible d’avoir à la fois le cerveau et les muscles. Il ne s’attarda pas davantage sur ce sujet et le laissa se concentrer sur les points de suture que nécessitait son arcade, alors que la conversation déviait vers sa carrière avortée dans le rugby. Evidemment, Louis avait passé un nombre incalculable d’heures à rechercher le traitement magique qui pourrait l’aider à se remettre au mieux de sa blessure et revenir suffisamment vite sur les terrains pour que son nom ne disparaisse pas totalement des fichiers des recruteurs. Sans succès. En partie parce qu’il était à l’époque encore mineur et que la plupart nécessitait l’accord de ses parents. Sans parler du fait qu’elles étaient chères. Trop chères pour que les parents Dalton considèrent même l’idée que le rêve de leur fils en valait le coût. Aujourd’hui majeur, Louis avait pourtant abandonné l’idée d’avoir un jour la chance de porter le maillot de l’Australie lors d’une compétition officielle. Dès le lendemain de son anniversaire, il avait pris rendez-vous avec un spécialiste du genou, mais son diagnostic avait été sans appel : il s’y prenait trop tard, les dégâts collatéraux étaient trop étendus, les résultats escomptés étaient hypothétiques et il lui faudrait débourser bien plus que ses boulots étudiants lui permettaient de mettre de côté. Alors Louis s’était fait une raison, et envisageait désormais de faire autre chose de sa passion pour ce sport. « C’est dommage. » Louis se tendit imperceptiblement face à cette phrase entendue mille fois déjà. Mais il ne décela aucune note de pitié dans les mots de Ruben, alors il accepta sa remarque pour ce qu’elle semblait être : un simple fait. Oui, il était dommage qu’il n’ait pas pu poursuivre son rêve, il en était d’ailleurs le premier désolé.
Les choses se compliquèrent lorsque Louis sous-entendit que la désapprobation de ses parents pouvait être un frein à la poursuite d’une carrière dans le sport, ce à quoi Ruben ne semblait pas être d’accord. « C’est jamais réellement plus compliqué en pratique. C’est une excuse montée de toute pièce ça. » Si les deux hommes s’étaient fait face, Louis lui aurait jeté le regard le plus noir dont il était capable, vexé de l’entendre affirmer que ce n’était qu’une excuse qu’il se racontait à lui-même. Étant donné sa position actuelle, l’effet était pour le moins mitigé. Il eut envie de lui répondre de se mêler de ses propres affaires, qu’il n’y comprenait rien, mais quelque chose au fond de lui l’en empêchait. Comme s’il savait qu’il y avait du vrai, dans les paroles de l’étudiant en médecin. « Si t’en as envie, laisse pas d’autres aprioris t’en empêcher. » « Apparemment t’as trouvé la solution qu’on est des centaines à chercher pour vivre heureux sans se préoccuper du regard des autres. » Si son regard noir ne pouvait avoir l’effet escompté, Louis espérait que son sarcasme au moins attendrait son objectif. Parce qu’il savait qu’il était loin d’être le seul à rencontrer des difficultés dans ce domaine, alors les conseils magiques de Ruben paraissaient un peu trop faciles pour être vrais.
Cela n’empêcha pas Louis de poursuivre la discussion avec enthousiasme et d’interroger Ruben sur le choix de la neurochirurgie. Jusqu’à faire le parallèle avec le Dr Mamour de Grey’s Anatomy et à voir, du coin de l'œil, le sourire de l’autre homme s’effacer légèrement. Ce n’était certainement pas la première fois qu’on faisait ce parallèle, mais Louis ne s’en sentit pas gêné pour autant. Il ne serait pas le premier à s’excuser pour avoir mis le doigt sur un sujet qui fâche. « Si, c’est un neurochirurgien. Mais j’ai du chemin à parcourir pour lui arriver à la cheville. » Louis souffla un petit rire par le nez, sans demander si Ruben parlait des exploits médicaux ou des conquêtes. Pas qu’il suive particulièrement cette série, mais il se doutait qu’avec un tel surnom, ledit Dr Mamour devait sans doute faire tourner la tête de nombreuses collègues.
La séance de torture - non, il n’exagérait pas - arriva finalement à sa fin, et Louis put se redresser, ne perdant pas une seconde pour provoquer l’autre homme. « Je fais pas d’erreur. » Ce n’était pas la première fois qu’il l’affirmait, alors peut-être que Louis allait finir par le croire sur parole. Même s’il n’était pas question de l’avouer à voix haute évidemment. « Donc pas besoin de la cacher. » « Je le croirai quand je le verrai. » Son sourire en coin et son air détendu trahissaient pourtant ce qu’il en pensait vraiment, et il en profita pour demander le numéro de Ruben d’une manière détournée. « Et ce sera pour me remercier, je t’ai déjà dit. » Peut-être que le médecin était un adepte de la pensée positive et qu’il répétait sans cesse les mêmes phrases pour provoquer le destin ? Louis garda toutefois sa réflexion pour lui, ne souhaitant pas couper dans son élan celui qui était justement en train d’écrire son numéro de téléphone sur un morceau d’essuie-mains. « J’espère que j’aurais le droit de voir l’évolution de mon travail. » Il souleva un sourcil, amusé par la répartie. « Ça ressemble à une demande de garde alternée. » C’était idiot, mais Louis l’imaginait maintenant comme un père qui voudrait voir ses enfants grandir. Sauf qu’il ne s’agissait pas d’enfants mais de points de suture. « Et j’espère aussi que tu vas te laisser au moins quelques jours de repos loin des terrains pour laisser le temps à mon travail de faire son travail, justement. Si tu retournes jouer dès demain, tu vas tout gâcher. » « Oui papa. » Il ne pouvait pas s’en empêcher, comme conditionné à contredire tout ce qui se rapprocherait d’une figure parentale. Mais comme Ruben avait l’air d’être d’une compagnie plus agréable que ses propres parents, il ne s’arrêta pas là. « Je n’irai pas jouer demain, promis. » Bien qu’il ne promette rien pour les jours qui suivraient. « T’as des questions, avant que je doive te libérer ? » Comprenant que leur entrevue touchait à sa fin, Louis ressentit une pointe de déception faire son apparition et il rechercha désespérément des questions à poser pour retarder encore un peu son départ. Quel retournement de situation lorsqu’on se souvenait de son empressement à repartir dès qu’il avait posé le pied aux urgences. Malheureusement, il n’en trouva pas immédiatement. « Non, vous avez été très clair, docteur. » Revenir à une politesse forcée après les échanges qu’ils avaient eu l’amusait sans doute autant qu’un enfant de huit ans qui entend une nouvelle blague. « Mais maintenant je sais qui appeler si je me fais mal, » poursuivit-il en secouant le morceau d’essuie-main où Ruben avait inscrit son numéro de téléphone. Il espérait qu’il n’allait pas regretter trop vite de l’avoir.