« we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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La conduite aurait pu être bien pire en réalité, sur son siège à l'arrière la Shephard apprécie en tout cas la conduite du jeune homme qu'elle ne connaissait pas encore il y a quelques minutes. Il ne semble pas disposé à faire des efforts, stressé, ses doigts resserrent autour du volant comme si il avait peur que ce dernier s'envole loin de lui et Adèle admire de loin le travail qu'il fait. Elle tente par des regards bienveillants, le pousser dans ses retranchements et elle espère vraiment qu'il prend plaisir. C'est probablement pas le cas, Kieran semble contrarié et très hésitant en réalité, mais n'est-ce pas aussi un peu normal ? Peut-être qu'il n'a pas confiance en lui, ou simplement confiance en sa conduite tout court, mais il semble être plus dur que ce que pourrait être Adèle ou cette femme qui se tient sur le siège passager. Adèle ne sait pas vraiment si elle met souvent les pieds sur les freins, de là où elle est, elle ne voit rien. La question de celle qui donne le cours ne tombe pas dans les oubliettes et en grande curieuse qu'elle est, Adèle ne peut que répondre à sa question alors que ça semble surprendre le conducteur de la voiture. « Oh, c’est vrai ?  » Il regarde la Shephard à travers le rétro intérieur de la voiture et elle hausse les épaules avant de croiser son regard dans le miroir. « Pourtant, l’important ce sont les maisons que tu présentes, pas la voiture avec laquelle tu te pointes, nan ?  »  Et il n'a peut-être pas tort Kieran, mais ce n'est pas vraiment ce qui se dit dans le milieu. Il n'est déjà pas évident pour une femme de se faire spécialement une place dans ce milieu, heureusement pour elle, Adèle est une personne souriante et avenante. Le genre de personne qu'on croit facilement sans qu'elle n'ait besoin de trop en faire, merci à son visage angélique. Elle pourrait aussi faire parler les murs, curieuse et fonceuse, elle s'avoue difficilement vaincue. Pour autant, elle le voit bien que sans voiture, ça la freine plus que de raison. Elle se paye parfois de petites réflexions, ou bien carrément certaines personnes qui ne veulent pas être servies par un stagiaire - alors qu'ils se doutent bien qu'elle n'est plus une stagiaire et depuis longtemps. Elle a l'impression de devoir redoubler d'efforts face à certains. « Disons que pour faire les visites c'est plus pratique d'avoir une voiture qu'un vélo ou une voiture sans permis, » voiture qu'elle a perdu pendant la tempête et elle n'a certainement pas l'envie d'en reprendre une. Elle préfère se botter le derrière pour passer le permis et cette fois aller jusqu'au bout des choses. Elle en parle à qui veut l'entendre, seulement pour être booster à pas lâcher l'affaire au moindre obstacle. Qu'aurait-elle l'air si elle ne va pas jusqu'au bout de sa mission ? On pourrait aisément remettre en question sa parole ou sa motivation, « et toi Kieran pourquoi tu passes ton permis ? » Peut-être n'y a t'il pas vraiment de raison ou de besoin comme elle. Quand elle passe son visage par la fenêtre, elle voit que Kieran est déjà garé, c'est qu'il a été doué pour le coup.

WIN - Adèle n'est pas parvenue à convaincre la dame de l'auto école qui lui demande de prendre place à ses côtés et de prendre la place de Kieran pour rentrer à son bureau.
SO CLOSE - Adèle doit prendre place derrière le volant mais sa porte reste coincée, Kieran lui joue des tours faut croire.
FAIL - Kieran doit convaincre à son tour la femme assise à côté de lui avant qu'elle décide de redémarrer la voiture.

Tu vois, Kieran, la prochaine fois que tu n’auras pas confiance en toi – ou en moi, pour ce que ça vaut – je n’hésiterai pas à réutiliser cette journée contre toi ; mettant en avant la débrouillardise dont tu fais preuve derrière ce volant. Oh, bien sûr, n’allons pas jusqu’à chanter les louanges d’une conduite exemplaire : les changements de vitesse sont, de temps à autre, saccadés, les virages sont pris un peu trop vite, ce qui l’oblige à freiner de manière plus ou moins délicate, et, parfois, il se déporte doucement sur la voie d’à côté. Oui, présenté ainsi, on pourrait même remettre en question sa place sur la route, mais je vous assure : il se débrouille bien. Bien mieux que lors de ses précédentes tentatives de reprendre le volant, même si moins bien que lorsqu’il apprenait avec Elias. Mais tu n’as pas à rougir, Kieran, d’une conduite qui est certes mal assurée, mais qui est parfaitement sécurisée – si on fait abstraction de ce stop, mais c’est à mettre sur le compte du stress du démarrage. Maintenant qu’il n’a d’autres choix que d’aller à destination, il semblerait que les vieux réflexes reviennent les uns et les autres et même s’il se hâte de pouvoir passer le volant à Adèle, il n’est plus aussi persuadé d’envoyer la voiture contre un mur (un bon début, si vous voulez mon avis). De là à croire que cette fois-ci sera la bonne, même s’il va sans doute un peu trop vite en besogne et qu’il sait aussi à quel point les choses peuvent prendre une tout autre tournure le concernant.

Et alors que la monitrice s’assure de mener la conversation afin que l’un et l’autre soit moins inquiets, Kieran ne manque pas de rebondir sur les réponses d’Adèle, dans une vaine tentative d’avoir autre chose sur laquelle se concentrer que cette route qui représente une vraie angoisse. Il passe sans doute pour un abruti, mais ce n’est pas grave : c’est sa stratégie dès qu’il s’agit de diminuer son anxiété. « Disons que pour faire les visites c'est plus pratique d'avoir une voiture qu'un vélo ou une voiture sans permis, » - « Ah oui, pas faux. » Il dit, comme si la réponse lui semblait évidente maintenant qu’elle est énoncée, et qu’il a été incapable d’y songer tout seul. Et il s’active, Kieran, à réfléchir à un autre sujet à mettre en avant, qui saurait l’aider à diminuer cette pression, et il ne peut que la remercier silencieusement quand elle reprend la parole. « et toi Kieran pourquoi tu passes ton permis ? » Vaste question, ce qui implique beaucoup de réponses et, donc, beaucoup de temps gagné. « J’ai envie de pouvoir dire que je l’ai, il débute, s’arrêtant un instant dans ses réflexions pour se concentrer sur la route, avant de reprendre : j’ai l’impression que c’est un gage de réussite et j’ai envie de prouver que j’y suis arrivé. » Il explique, avant de rapidement préciser : « je sais que c’est pas vraiment la bonne raison pour passer le permis, mais c’est un objectif que j’aimerais remplir. Et puis, c’est toujours utile, de toute façon. » Mais l’envie de prouver qu’il y est parvenu après maintes tentatives est plus forte que l’utilité de la chose. Chacun son truc, après tout. Kieran achève de se garer, et les rôles sont désormais inversés, tandis qu’il quitte le siège conducteur. Lorsqu’il croise Adèle qui va vers l’avant, il l’encourage d’un sourire. Une fois sur le siège arrière, guettant la nervosité de la jeune femme, il ajoute : « Ça va aller, je t’assure. Ce sont les premiers mètres qui sont compliqués, mais après ça va déjà mieux. Et t'en es capable, surtout. » Il dit, même s’il n’est pas crédible pour un sou, après tout n’est-il pas celui qui a serré les fesses jusqu’à ce que son parcage soit terminé ?

@Adèle Shephard

 « we can take small steps »    @Kieran Halstead & Adèle Shephard.

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La conduite ne se passe pas vraiment mal en réalité, elle pensait à bien pire honnêtement, songeant de nouveau à ce combat intérieur qu'elle doit convaincre face aux pensées de la mort de Ash. Et de ses parents. Les raisons qui l'ont indéniablement à maudire les bagnoles et à ne jamais franchir le cap du permis de conduire - que Cody lui-même a franchi depuis des années, remettant en cause son penchant de fétichisme exacerbé. Non les Shephard ne sont pas tous voués à mourir en voiture et cela, Adèle devrait s'y faire : son aîné lui avait même offert une voiture sans permis en attendant que la raison revienne à sa cadette et qu'elle admette enfin qu'avoir le permis n'est au jour d'aujourd'hui pas un luxe, et qu'elle devrait ranger ses craintes une bonne fois pour toute : quand bien même elle est têtue et pour qu'elle lâche le morceau, fallait en vouloir. Mais la réalité la rattrape quand elle se retrouve assise à l'arrière du véhicule et que Carl attend avec impatience de ses nouvelles, voire même de la voir rappliquer à sa fac pour qu'elle lui raconte son heure de conduite. Est-ce qu'elle allait devoir lui raconter qu'elle a certainement passé le plus de temps à l'arrière du véhicule que sur le siège conducteur, si ça continuait ainsi ? Mais qu'elle ne se gourre pas Adèle, elle savait bien que la prochaine fois, ce serait à elle de commencer, quoi qu'en dise le destin ou de quel côté la pièce retomberait cette fois. Elle n'aurait probablement pas cette chance d'aujourd'hui. On vient à lui demander pourquoi elle voudrait passer le permis, peut-être qu'à vingt-sept ans il serait plus que temps dirait les mauvaises langues, et elle ne leur dirait évidemment pas qu'ils ont tort de le penser. « Ah oui, pas faux, » que Kieran répond lorsqu'il demande si au final il n'est pas plus important qu'elle présente de belles maisons plutôt que de posséder une voiture. Et dans les faits, il n'a pas vraiment tort, elle ne peut pas le contredire, mais le monde dans lequel aujourd'hui ils vivent ne prête pas forcément qu'à cette conclusion simpliste. Et non ça ne suffit pas. Restant silencieuse après avoir retourné la question à son destinataire - ou presque, puisque c'est à Kieran qu'elle la pose, ce dernier évoque la réponse presque comme dans un rêve, « j'ai envie de pouvoir dire que je l’ai, j’ai l’impression que c’est un gage de réussite et j’ai envie de prouver que j’y suis arrivé. » Adèle finit par sourire, alors qu'elle croise le regard de Kieran dans le rétroviseur intérieur,  « ...je sais que c’est pas vraiment la bonne raison pour passer le permis, mais c’est un objectif que j’aimerais remplir. Et puis, c’est toujours utile, de toute façon.  » C'est une évidence pour l'utilité. « Et je suis certaine que tu y parviendras. » Peut-être que lui est moins sûr. Peut-être qu'il va soupirer devant cette réponse facile. Elle n'en sait rien. Mais elle a besoin d'y croire autant que lui. Pour autant elle passe sur le siège conducteur, en sortant du véhicule, laissant sa place à Kieran, récupérant la sienne sans une once de conviction. Il s'en était pas si mal sorti le bougre, et elle dans tout ça, pouvait-elle faire mieux ? Les battements de son coeur qu'elle pouvait entendre dans ses oreilles, les mains moites et surtout ce regard qui se perd sur tout ses boutons, « ça va aller, je t’assure. Ce sont les premiers mètres qui sont compliqués, mais après ça va déjà mieux. Et t'en es capable, surtout, » des mots qui sont censés la rassurer, un soupire puis la voiture qui démarre quand la dame assise à côté d'elle lui insuffle qu'il faut y aller.

WIN - tout se passe pour le mieux pour Adèle, sans égratignures avec seulement quelques petites reprises de la femme assise à côté d'elle mais rien de compromettant.
SO CLOSE - Ça aurait pu être pire, être mieux, il y a eu pas mal de complications tout le long du trajet, mais c'est prochainement terminé et elle pourra souffler et revoir ses erreurs.
FAIL - Adèle n'a qu'une hâte : sortir de ce maudit véhicule et ne plus y mettre les pieds. Elle a calé, a failli pas s'arrêter à un stop. Le visage de Ash qui lui est revenu en conduisant l'a déstabilisée. Finalement la séance est terminée et elle va pouvoir reprendre son souffle, elle qui a dû s'arrêter de respirer pendant de longues secondes.

Il n’était pas convaincu par la perspective de suivre ce cours en étant deux – bien que l’aspect financier soit en effet une bonne chose. Il était persuadé que cela serait un facteur supplémentaire de nervosité, mais, en fin de compte, il y a quelque chose de rassurant à sentir une présence à ses côtés. Pas celle de la monitrice, évidemment, alors qu’elle tend à être effectivement plus angoissante qu’autre chose ; mais Adèle peut se targuer d’être plus apaisante qu’il ne l’aurait cru. Sans doute peut-il se vanter d’être tombé sur une autre élève suffisamment bienveillante pour ne pas commenter sa conduite ou, du moins, de ne pas se cramponner à la portière pour lui faire comprendre qu’il n’assure pas. Adèle reste silencieuse, détendue – comme il peut le constater lorsqu’il jette un coup d’œil dans le rétroviseur – relançant la conversation avec parcimonie pour ne pas envahir l’esprit de Kieran avec des détails insignifiants, mais y contribue assez pour qu’il se concentre sur autre chose que la route. Il ignore si elle sera sa binôme pour tous les cours (raison supplémentaire pour qu’il s’habitue à lire les petits caractères en bas de chaque contrat), mais si tel est le cas, il n’en sera certainement pas dérangé. Il sait aussi qu’il ne devrait pas se fier uniquement à cette impression, Kieran ayant cette tendance à faire confiance à tout le monde, et à le regretter par la suite ; mais il ne peut s’empêcher de croire que la jeune femme est aussi réservée que lui et qu’ils pourraient former une bonne équipe, s’encourageant et se soutenant mutuellement, sans jamais juger ou critiquer la conduite ou les peurs de l’autre. Peut-être que la monitrice n’est pas le démon qu’il pensait, et qu’elle a eu ses raisons pour les associer tous les deux ; ce n’est peut-être pas seulement le fruit du hasard.

Pour autant, malgré toutes ces bonnes choses, il n’est pas mécontent à l’idée de donner le volant à la jeune femme, une fois garé sur le parking de cette place. Il se sent soudainement fatigué, l’anxiété qui le caractérise quelque peu volatilisée, à présent qu’il a l’assurance d’être tranquille pour la prochaine demi-heure. « Et je suis certaine que tu y parviendras. » Et pour une fois, il a envie de croire les paroles d’encouragement d’autrui, même s’il n’a pas la même certitude qu’elle. Il apprécie seulement sa bienveillance, et cela contribue à la sienne, alors qu’ils échangent leurs places et qu’il lui glisse quelques mots d’encouragement avant qu’elle ne se mette au volant. Lui aussi, il est certain qu’elle y parviendra, et tout comme elle, il restera souriant et détendu sur ce siège arrière, se faisant violence pour ne pas se cramponner à la poignée aux quelques maladresses de la jeune femme qui finit par les mener à destination. La monitrice soulignera les erreurs de chacun, mais aussi et surtout leurs réussites, leur donnant rendez-vous la semaine prochaine. Il glisse un regard sur Adèle, qu’il accompagne d’un sourire, signe que le rendez-vous est pris.

@Adèle Shephard