ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
@LILY BEAUREGARD & ALFIE MASLOW ☆☆☆ you were never really mine all alone at the traffic stop light, i live at home 'cause i never knew the right time. everyone's gonna leave it where you left, you're a woman on the run, i'm the silence on the staircase. ☆ conjuringgifs & pressure-machine.
Un billet sans retour pour Brisbane. Une adresse, un jour et une heure précise. Un choix qui a tout l’air de lui être imposé.
Pour beaucoup, si peu de détails n’auraient pas constitué un motif valable pour tout quitter et traverser la moitié du globe sans aucune once d’hésitation. Pour Alfie, aucune autre option n’a été considérée, tant l’évidence était aussi claire que les quelques mots griffonnés par une écriture qu’il pourrait reconnaître les yeux fermés. À la lecture de cette injonction – puisqu’il s’agit de cela, sans quoi le billet d’avion n’aurait pas été glissé dans l’enveloppe – Alfie n’a pas pu se défaire du rictus qui s’est emparé de lui, autant que la fierté en réalisant une autre évidence : Lily est toujours à son image. L’on aurait pu croire que le recul lui aurait permis d’atténuer sa cruauté naturelle, celle qui veut que chaque personne soit un pion dans le spectacle qu’est son existence, et qu’en tant que metteur en scène, il ne cesse de pousser les protagonistes jusqu’aux limites de ce qu’ils peuvent supporter sous le prétexte que c’est ainsi qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. La vérité, c’est qu’Alfie veut qu’ils leur donnent le meilleur d’eux-mêmes à lui ; et à personne d’autre. Toujours possessif quand il s’agit de ses jouets, Lily peut au moins se targuer d’être bien plus que ça, suffisamment pour qu’il obtempère sans même négocier les conditions. Ce qui, quand on connait sa prédisposition à transformer chaque discussion en un véritable débat, relève d’une véritable exception. Lily en a toujours été une, de toute manière.
Alfie n’a pas remis les pieds à Brisbane depuis presque un an ; une éternité qui n’en est pas vraiment une à ses yeux. Il ne comptait pas revenir ici, sous aucun prétexte – Lily n’en est pas un, c’est un besoin. S’il y a bien une chose que lui a apprise la distance mise entre sa ville natale et lui, c’est qu’il ne s’est jamais aussi bien porté que depuis qu’il s’en tient éloigné. Ça, c’est pour la version officielle, bien qu’elle ne soit pas totalement infondée. La vérité, c’est que cet endroit lui rappelle de trop nombreuses choses ; toutes ses pertes, toutes ses dérives, toutes ses envies, surtout, celles-là mêmes qu’il a emportées avec lui jusqu’au bout du monde, mais qu’il a réussi à contrôler, à défaut de les anéantir. Alfie a bien compris qu’elle faisait partie de lui ; mieux encore, cette vérité absolue acceptée, il n’a jamais été aussi heureux. Une bonne maîtrise réside dans l’équilibre – cette même chose qu’il n’a jamais atteinte, celle-là même qu’il n’atteindra sans doute jamais ; et c’est dans cet échec que réside son plus grand bonheur. Mais Alfie a le goût du défi, et celui-ci est probablement le plus difficile de tous, et, par conséquent, le plus excitant.
Il n’aurait jamais fait plus de trente heures de trajet pour qui que ce soit d’autre – pas même sa propre mère. Celle-ci n’est d’ailleurs pas au courant de sa venue, leur dernière conversation s’étant terminée par une volonté pure et simple de la matriarche de ne plus jamais entendre parler de son fils. La nouvelle l’a heurtée bien plus qu’il ne l’aurait cru, mais pas assez pour qu’il s’accroche à des espoirs au travers d’actes désespérés pour la convaincre de changer d’avis. Chose rare le concernant ; il a obéi. Docilement, sans la moindre négociation, Alfie a fait ce qu’on attendait de lui : il s’est effacé de l’existence de sa propre mère. Peut-être que, désormais, elle peut enfin se présenter comme une femme et non plus comme une mère, et vivre ainsi la vie dont il l’a privée. On pourrait croire qu’à cette introspection se mêlent des regrets ; ce n’est pas le cas. La culpabilité le maintient éveillé de temps à autre, mais à aucun moment il n’a envisagé la possibilité de faire les choses différemment. C’est un recul dont il n’est pas capable, diront certains, c’est un effort qu’il ne veut pas fournir, répondra-t-il. Il faut être deux pour envoyer de cette manière une relation dans un mur ; et s’il peut concéder qu’il conduisait et avait le pied sur l’accélérateur, sa mère n’a jamais essayé de tirer le frein à main.
N'ayant plus de pied à terre dans le coin, pas plus qu’il n’était motivé à l’idée de traîner une valise durant une visite qu’il ne peut imaginer que courte, Alfie s’est contenté de se doucher à l’aéroport et de revêtir des fringues de rechange qu’il a glissé dans le seul sac à dos qui l’accompagne. Sans doute que l’occasion aurait voulu qu’il fasse plus d’efforts ; mais le seul fait qu’il se soit rendu ici est une preuve suffisante de son affection. Une preuve silencieuse qu’il n’a aucune envie de rendre concrète au travers d’habitudes qui ne lui ressembleraient pas et qu’elle saurait lister en un quart de seconde. Il ne lui fera pas ce plaisir. Sa seule présence ici est un avantage non négligeable pour Lily, de celui qui impose un forfait de sa part qu’il ne verbalisera jamais à voix haute, qu’il n’assumera pas plus pour lui-même, à travers ce jeu dont ils ont tous les deux oublié les règles, mais auquel ils continuent de s’adonner. Ce n’est pas parce qu’il est désormais sur le terrain de Lily qu’il ne compte pas se défendre, comme en témoigne l’air étrangement impassible en vue des circonstances, qu’il affiche quand il voit sa silhouette au loin, sur laquelle son regard ne s’éternise pas plus, préférant se porter sur la montre qu’il a à son poignet et qui a désormais toute son attention. « T’es en retard. » Ou c’est lui qui l’est, peut-être, selon la définition que l’on accorde au temps.
Le billet a été acheté avec son compte personnel, évidemment. Ezra ne se méfie pas de quoi que ce soit, et elle ne veut pas lui donner de raison de le faire, justement parce qu’il n’a rien à craindre et qu’elle a simplement envie de retrouver Alfie en chair et en os pour la première fois depuis bien longtemps. Et c’est tout autant parce qu’elle ne veut pas que son mari l’ennuie avec ses questions qu’elle n’a pas précisé qu’elle retrouverait Alfie (renommé “manucure” sur son agenda), ni qu’elle emmenait avec elle leur derniers fils (qui a une soit-disant visite de routine chez le médecin). Ils ne font rien de mal, il n’y a rien à en dire, et cela ne changera pas le quotidien de qui que ce soit. « T’es en retard. » Elle aurait fustigé n’importe qui osant lui faire une telle remarque avant même des salutations, mais venant d’Alfie, elle ne peut qu’en tirer un sourire satisfait. « Le retard ne s’applique pas quand on doit jongler avec un nourrisson. » Ce qui est vrai, soit dit en passant. Lui ne le sait pas simplement parce qu’il ne sait pas ce que c’est que de devoir prévoir un véritable kit de survie dès qu’il en question de sortir de la maison avec un bébé - ce qui augmente proportionnellement avec le nombre dont il est question, par ailleurs.
Dans le hall de l’hôtel, et sous sa lumière imparfaite, elle observe les traits d’Alfie. Elle juge des kilos pris ou perdus, elle observe les traits nouveaux sur son visage marquant l’âge qui augmente sans jamais faire le contraire. Il est toujours en vie malgré tout ce qu’il peut se passer dans ces pays là, et c’est sûrement bien assez miraculeux pour se permettre de le souligner. Lily n’en fait aucun commentaire, sans doute parce qu’elle détesterait autant que lui qu’ils soient des adultes résumant leurs discussions à des “tu as l’air d’aller bien”. Il a toujours survécu à ce qui a pu lui arriver, alors bien sûr qu’il va bien et oui, bien sûr qu’elle est heureuse de le retrouver après tout ce temps. « Et tu as obéi à un ordre, enfin, alors ? » Certes, le billet d’avion à son nom ne consistait en aucun ordre explicite, mais il la connaît bien assez pour savoir que cela signifiait qu’elle voulait le retrouver au pays, au moins pour un instant.
Postée sur ses talons hauts, elle gagne encore des centimètres dont elle n’avait pas besoin. La robe flatte ses courbes et nourrit les idéaux irréalisables de ces femmes qui donnent la vie sans sembler en souffrir physiquement. Le rouge parfait de ses lèvres s’étend quand elle sourit à la vue d’Alfie mais retrouve sa forme initiale lorsqu’elle se penche sur sa forme bien plus jeune, sans ressentir l’envie de sourire davantage à la vue de son propre fils. Une fois l’enfant sorti de sa poussette, elle le love un instant contre lui puis gomme finalement la distance entre Alfie et elle. « Je te présente Alfred. » Sa main caresse la tempe du jeune garçon, âgé d’à peine quatre mois. « Il est né pendant la tempête, et avec un prénom comme ça, j’en suis même pas étonnée. » Oh, bien sûr qu’elle sait comment se comportent les Alfred, et bien sûr que cela n’a rien d’une bonne nouvelle pour sa patience et sa quiétude. A l’adolescence, surtout, ce sera sûrement une épreuve toute particulière. Son regard se compose seulement de bienveillance lorsqu’elle le fait passer du plus jeune au plus vieux, pour cette fois-ci le garder ancré dans les yeux d’un Alfie lui ayant terriblement manqué.
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
« Le retard ne s’applique pas quand on doit jongler avec un nourrisson. » - « Ton handicap, pas le mien. » Il rétorque sans hésitation, guettant un instant cette poussette qu’elle a emportée avec elle et qui ne lui inspire absolument rien. Pas d’extase exagérée, pas de dégoût démesuré et certainement pas d’intérêt, raison pour laquelle ses prunelles quittent bien rapidement l’enfant pour se concentrer sur ce qui est digne de son attention, à savoir sa mère (sans s’être toutefois abstenu de reconnaître une qualité au nouveau-né, et ce décolleté plus conséquent que dans ses souvenirs – sur lequel il fait glisser un regard non pas par perversité, mais seulement par pure provocation). Son handicap, pas le sien ; pourtant, il ne peut s’empêcher de s’agacer qu’elle ait jugé utile d’amener ledit nourrisson à leurs retrouvailles ; bien que le terme soit fort, Alfie n’est pas aussi sentimental, évidemment. Mais il ne peut cacher que ses plans sont contrariés par la présence de ce gamin, parce qu’il s’est déplacé pour Lily et uniquement elle. « Et tu as obéi à un ordre, enfin, alors ? » Mais il n’ira pas jusqu’à l’avouer à voix haute. « C’est pas un ordre, c’est une proposition. » Malgré le ton autoritaire à travers les quelques mots accompagnant le billet en question, Alfie était libre de refuser cette proposition. Il s’est senti forcé, mais il n'a pas obéi ; seule Lily peut comprendre cette nuance. Et seul lui peut la comprendre, à travers cette communication instaurée d’un bout à l’autre du monde, ne dépassant jamais plus que dix mots, qui en disent pourtant long. Je suis vivant. J’ai accouché. Je t’attends. Je viendrai. Pour n’importe qui d’autre, il n’aurait pas fait le déplacement, mais elle n’est pas n’importe qui. Il aurait voulu y croire, grâce à quoi il aurait pu se défaire de cette attache entre eux, de cette dernière obligation à faire les choses honnêtement, à défaut qu’elles soient correctes. Pourtant, sincère, il ne l’a pas souvent été avec Lily, alors même qu’il s’est montré totalement transparent en sa compagnie. Lily n’est pas seulement l’image d’un paradoxe dans son existence, elle est son paradoxe à lui, celle qui bouleverse toutes ses convictions. Alors évidemment qu’il ne voulait plus jamais mettre un pied à Brisbane, et évidemment qu’il n’a pas hésité à le faire quand elle lui l’a proposé.
Elle est fade, Lily. Il y aurait tant d’autres choses à dire après tout ce temps. Il pourrait souligner la même intensité de son regard océan, le même charisme malgré les années, la même poigne qu’est la sienne qui se dessine à travers le froncement désapprobateur de ses sourcils, la même intelligence pour l’avoir – pas si – sournoisement attiré jusqu’ici. Mais elle est fade, Lily, alors qu’elle était son adversaire la plus enivrante, et le seul responsable se trouve dans ses bras, maintenant qu’elle lui en impose la vision. Elle est fade parce que malgré tous les espoirs qu’il pourra fonder en elle, malgré tous les efforts qu’elle fera, jamais plus elle ne pourra être à la hauteur, parce qu’elle sera toujours contrainte et retenue par cette part d’elle-même, et qui lui fait réaliser que celle d’elle qu’il possédait lui a été retiré au profit d’un autre. « Je te présente Alfred. » Ce même autre qui n’est alors plus qu’un miroir et un instant durant, la surprise se lit sur le visage d’Alfie, qui se reprend bien vite ; hors de question de lui donner l’avantage, car en quelques secondes tout est bousculé, et ce jeu qu’il croyait définitivement terminé vient de reprendre de plus belle. Et même le fait que Lily se soit ainsi offert une belle avancée ne le dérange même pas. Il n’accepte pas volontiers ses erreurs, mais il la reconnaît alors qu’elle n’a plus rien de fade. Elle est encore plus fascinante. « Il est né pendant la tempête, et avec un prénom comme ça, j’en suis même pas étonnée. » - « Remercie-le, il te sauve d’une vie insipide. » Lequel, le jeune ou sa version plus mature ? « Pas à moi, Lily, on sait tous les deux que je ne suis pas ici pour les formalités. » Il enchaîne, sans lui laisser le temps de s’offusquer. Ils ne sont pas là pour ça, ou du moins pas uniquement. Il n’a même pas souligné qu’il était enchanté de rencontrer sa version miniature. Quoi que puisse en dire Ezra, dont il se fiche bien, raison pour laquelle il ne s’intéresse pas outre mesure à la réaction du concerné quant au prénom de son enfant. Il n’a aucun doute sur la fermeté de Lily quand elle veut quelque chose, et il n’ira pas jusqu’à dire qu’il est touché ; ce qu’il y voit est une fois de plus son intérêt et le message qu’il y lit, celui qu’il interprète comme il en a envie, surtout. « À quel degré ? » Il demande avec un regard qui ne quitte plus le sien. Saisis la question comme tu le désires, Lily. À quel degré tu t’emmerdes ? À quel degré tu regrettes ? À quel degré tu rêves de changer les choses ? À quel degré je t’ai manqué ? Dis-le en premier, parce que je ne le ferai pas.
« Ton handicap, pas le mien. » Il répond bien trop rapidement pour qu’elle puisse être sur la même longueur que lui. Alfie (Junior) n’est pas son enfant, c’est un fait, mais elle ne pourrait pas en dire de même avec autant d’assurance pour Alice, qui pourrait être autant l’handicap d’Alfie qu’il est le sien, à elle. C’est sans doute parce qu’elle préfère ne jamais avoir de réponse à cette question qu’elle n’a pas cherché à amener sa fille avec elle, incapable de vouloir jouer un seul instant au jeu des sept différences entre leurs deux visages. « Ma bénédiction, pas la tienne. » Elle est celle qui a toujours voulu des enfants, rappelez-vous. Le mensonge du bonheur doit être perpétué, aujourd’hui plus que jamais: personne ne comprendrait pourquoi l’arrivée effective d’une famille dans sa vie ne la rend pas aussi heureuse qu’elle l’a toujours pensé. « C’est pas un ordre, c’est une proposition. » Il nie, évidemment, et elle n’en attendait pas moins de lui. Elle aurait été déçue du seul contraire. « Appelle ça comme tu veux. » Dans un sourire simple, elle lui parle comme elle le ferait à un de ses enfants qui doit faire des erreurs par lui-même pour apprendre les leçons de la vie.
Elle gagne la mention d’une surprise sur le visage d’Alfie lorsqu’elle lui présente son fils et souligne son prénom, chose dont elle est fière. Il ne lui en donnera pas plus, mais elle sait s’en contenter, ses souvenirs de l’éternel visage impassible d’Alfie n’étant pas si loin que ça. « Remercie-le, il te sauve d’une vie insipide. » Le visage qu’elle fait lentement pencher sur le côté lui démontre qu’elle n’a pas envie de jouer à ce jeu-là avec lui. Pas maintenant. Elle ne parlera pas en mal de son mari, ni de sa vie de façon générale. Il y a des choses qu’elle pense et qui ne lui auraient jamais effleuré l’esprit à l’époque, mais ce n’est pas avec Alfie qu’elle veut en parler (ni lui, ni personne) notamment parce qu’elle est trop effrayée des solutions qu’il pourrait trouver à une telle impasse. Il reprend trop rapidement la parole pour lui laisser en placer une mais, dans le fond, elle en est soulagée: elle n’aurait pas su comment défendre sa vie. « Pas à moi, Lily, on sait tous les deux que je ne suis pas ici pour les formalités. » - « Tu veux me dire que tu as passé l’âge d’être à droite et à gauche ? » Elle le souligne dans un sourire, lequel ne perdure pas longtemps: elle voudrait qu’il reste. Elle ne lui a pas pris son billet de retour, et ce n’est évidemment pas la faute au hasard ou à une maladresse de sa part: Lily ne laisse rien au hasard, et Lily est encore moins maladroite. Il le sait tout autant qu’elle, et s’il a tout de même fait le déplacement alors elle veut y voir l’indice qu’il ne s’en moque pas autant qu’il le dit. « À quel degré ? » Et déjà, il reprend leur petit jeu là où ils l’ont laissé. Elle relève le menton, plonge son regard clair dans celui d’Alfie alors qu’une main libre caresse doucement la joue de son fils prêt à s’endormir. Si elle était transparente, la réponse pourrait être donnée rapidement. Est-ce qu’elle veut l’être, cependant ? Rien n’est moins sûr.
Déjà, elle regrette d’avoir voulu lui présenter son fils. Déjà, elle regrette de ne pas avoir donné une excuse plus large à Ezra, laquelle aurait englobé une nuit à l’hôtel. Déjà, elle regrette justement la distance qui existe encore entre eux. « Le Queensland fait partie des systèmes juridiques qui ne reconnaissent pas de prescription pour les meurtres. » Et à la mention de ce dernier mot, elle se relève pour déposer son fils au creux de la poussette, incapable de continuer cette discussion en le gardant contre elle. « L’enquête est ouverte. Je peux le dénoncer à tout moment. » Il y a ce le dont elle refuse de prononcer le prénom, les liens étant totalement rompus avec son frère et n’ayant aucune vocation à changer à ce niveau-là. Elle ne veut plus jamais entendre parler de lui, et viendra un jour où cela ne lui suffira plus et où elle ressentira le besoin de le savoir derrière les barreaux, une bonne fois pour toutes. « Tu pourrais être là pour le voir. » Au degré où elle le veut à ses côtés dans les moments importants de sa vie ; lui et personne d’autre. Cette histoire le concerne bien plus que n’importe qui d’autre, non seulement parce qu’il s’agit de leur trio, mais surtout parce qu’il est question de sa propre justice. « Qu’est-ce qui t’a toujours poussé à revenir ? » Il est souvent parti pendant de longs mois et années, mais il est surtout toujours revenu. Aujourd’hui, elle craint que son retour ne soit plus aussi évident, et elle veut savoir comment contrer cette idée qui la ronge à petit feu. Les cartes sont une chose, mais jamais des bouts de carton ne pourraient remplacer sa simple présence.
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
« Ma bénédiction, pas la tienne. » En guise de réponse, son regard lorgne sur l’enfant qui accompagne Lily, tandis que l’air écœuré sur son visage, perceptible sans même qu’il ne se donne la peine de l’exagérer au travers d’une grimace, ne laisse aucun doute quant à la valeur qu’il accorde à cette prétendue « bénédiction ». « Dis-moi, ça marche bien ? » Il questionne Lily, remontant son regard sur elle pour mieux se désintéresser du gamin, laissant planer le doute un instant quant au fond de sa question, qu’il ne tarde pas à préciser : « la psychologie inversée, tout ça ? » Le répéter à qui veut l’entendre pour se persuader qu’il s’agit réellement d’une bénédiction et non pas du fardeau que cela est réellement – quoi qu’on en dise. Alfie ne juge pas, il peut comprendre que certains aspirent à la vie de famille parce que la société a prédisposé les êtres humains à considérer cela comme le but ultime d’une vie réussie. La pression est telle que la question se pose même quand, comme lui, la décision est ferme et définitive quant à cette idée ; mais elle s’impose, tout le temps, partout, à travers les rencontres avec les vieux amis, au milieu des repas de famille, au cours d’une relation considérée comme sérieuse. On ne lui fera pas croire qu’avec ce prétendu bonheur ne vient pas une certaine désolation quant à voir sa vie s’échapper de telle manière, perdre le contrôle sur un quotidien qui était établi et qui ne respectait aucun code, et mettre un terme à toute notion de liberté – la Sainte Trinité de l’enfer, à ses yeux. « Appelle ça comme tu veux. » De toute évidence, il ne croit pas un seul instant à la merveilleuse vie de famille parfaite à laquelle elle veut faire croire. Sans quoi il ne serait pas là, peu importe les raisons derrière sa proposition (et non son ordre, la nuance est importante), lui qui amène un certain chaos avec lui, de ceux dont le commun des mortels veut se tenir éloigné, mais que Lily finit toujours par rechercher, d’une façon ou d’une autre. Il ne serait pas là si elle n’avait pas besoin de lui, s’il n’était pas là pour apporter quelque chose avec son retour ; il n’arrive pas à identifier quoi exactement, mais il sait que sa seule présence met à mal ses rêves de normalité et de tranquillité qui vont de pair avec une vie de famille.
Elle ne l’a pas fait venir seulement pour lui présenter un enfant avec lequel il partage plus qu’il ne l’aurait cru ; pour peu, il pourrait croire que c’est sa manière de garder un peu de lui auprès d’elle – mais Ezra n’aurait jamais accepté et sans doute qu’elle aurait été la première à le réfuter. Il ne sait pas s’il y a un message caché derrière cette information et ne cherche pas vraiment à savoir si cela est le cas ; l’honneur lui fait plaisir sans pour autant le toucher. Il n’aurait pas appelé sa fille Lily, de son côté, et si cela avait été le cas, n’aurait pas cherché à provoquer la rencontre. Le gamin porte son nom, très bien, est-ce que cela l’oblige pour autant à être attendri envers l’être miniature qui bave dans son berceau ? Non. La seule chose qu’il peut lui reconnaître, c’est le fait qu’avec un tel prénom, ce gamin la sauvera d’une vie misérable – ce qui lui fait croire, une fois de plus, qu’elle a besoin de l’être. « Tu veux me dire que tu as passé l’âge d’être à droite et à gauche ? » Non, elle sait aussi bien que lui ce qu’il entendait par là ; de la même façon qu’elle sait qu’il ne restera pas ici seulement parce qu’elle a pris un billet sans retour. Il l’achètera lui-même, c’est la seule nuance. « Pour une nuit, du moins, oui. » Il dit, laissant son regard admirer la décoration de l’hôtel avant de revenir à Lily avec un sourire entendu. Pour une nuit, il peut s’ancrer, oui, si elle lui le demande – à sa manière, sans explicitement prononcer les mots. Mais elle sait aussi bien que lui que ça ne changera rien à sa volonté. Il s’agit seulement du plaisir de l’entendre le lui dire, et de s’en vanter, avant qu’il ne disparaisse à nouveau.
Il en exige probablement beaucoup de la part de Lily ; mais ça ne change pas de leur dynamique avant son départ, alors qu’il quémandait plus qu’il ne l’offrait – il l’a toujours fait, avec tout le monde. À quel point ? À quel point sa présence est nécessaire, à quel point c’est important ? « Le Queensland fait partie des systèmes juridiques qui ne reconnaissent pas de prescription pour les meurtres. » - « Drôle de raison pour supplier mon retour. » Supplier, oui, bien-sûr. Le sourire fier sur ses lèvres disparaît pourtant quand elle précise : « L’enquête est ouverte. Je peux le dénoncer à tout moment. » Il y a des choses qui ne changeront jamais, malgré toutes les années, malgré la distance, malgré la rancœur et les regrets. Ils se comprendront toujours à travers un regard, un soupir, un geste. « Tu pourrais être là pour le voir. » - « Je n’ai pas fait ce chemin pour du conditionnel. » Non, il veut une assurance future, et pas un questionnement en suspens. Tu seras là pour le voir, parce que je vais le faire, Alfie, c’est ce qu’elle aurait dû dire. « Qu’est-ce qui t’a toujours poussé à revenir ? » - « Qu’est-ce qui te pousse à attendre ? » Dis-moi, Lily, tu as les cartes en main, pourquoi tu ne joues pas avec elles ? Pour les mêmes raisons qu’il revient à chaque fois ; parce qu’au fond, il espère toujours que les choses puissent changer, que l’issue ne soit pas celle qui est écrite, mais qu’il puisse modifier l’histoire alors même qu’il n’en a aucune envie. « N’attends pas de moi que je te raisonne. » Il déclare, avant d’ajouter : « ou que je m’interdise de te forcer la main. » Dans un cas comme dans l’autre, il ne le fera pas. Son regard soudainement plus ferme, presque noir, ne laisse aucune place au doute : maintenant que ces mots ont été prononcés, il s’assurera qu’il s’agisse d’une réalité et pas seulement d’une possibilité.
« Dis-moi, ça marche bien ? La psychologie inversée, tout ça ? » Et pendant un instant, elle se demande comment il peut vivre là-bas. Comment il peut faire, en l’absence de personne à qui parler comme il le fait avec Lily en cet instant - et ne lui parlez pas de la possibilité qu’il existe d’autres personnes qui pourraient prendre sa place: c’est strictement impossible autant qu’interdit. Par instinct de protection, elle ramène son fils contre elle, embrassant sa tempe comme elle aurait pu le faire avec l’autre Alfie, il y a une vie de ça. « T’es curieux pour quelqu’un qui a tout abandonné. » A commencer par elle, donc. Elle lui en tient rigueur et ça n’a pas changé d’un pouce, quoique son absence de reproches au fil du temps ait pu laisser penser à Alfie. Elle lui en veut toujours autant. Elle a beau savoir que son amitié avec Alfie ne mène qu’à des déceptions en bout de ligne, elle continue toujours d’espérer que la conclusion puisse être différente un jour. Mais pour le savoir, elle a besoin de s’y frotter, encore et encore. Et elle mentirait si elle disait ne pas y prendre un plaisir fou, dans le fond. Assez fou pour oser mettre en péril son mariage autant que sa vie parfaite, simplement en prévoyant une entrevue avec lui. « Pour une nuit, du moins, oui. » Ce n’est pas la réponse qu’elle attendait mais c’est au moins celle qu’elle avait pu prévoir sans mal. Sa fierté la pousse à le regarder avec dédain et avec l’éternel jugement qui teint ses immenses yeux à la moindre allusion graveleuse d’Alfred. Pour autant, elle mentirait si elle disait ne pas avoir réfléchi à l’idée de rester pour la nuit. Pour l’heure, elle s’est uniquement contentée d’y réfléchir, et aucune décision n’a été prise.
« Drôle de raison pour supplier mon retour. » « Tu adores ça. »
Qu’elle ne réfute pas le supplier autant qu’elle parle ouvertement de meurtre et d’autres choses sordides en sa présence, consciente qu’elle parle assez bas pour ne pas attirer l’attention, autant qu’elle est consciente qu’Alfie n’est pas en âge de se forger des souvenirs à son âge. « Je n’ai pas fait ce chemin pour du conditionnel. » Il n’a pas fait tout ce chemin pour qu’elle lui parle de son frère non plus, alors qu’il ne joue pas à la fine bouche maintenant. « Le seul conditionnel c’est que tu sois encore là pour le voir. » De son côté, elle est déterminée, bien consciente qu’elle n’a rien à perdre et absolument tout à y gagner - surtout la carotte pour qu’Alfie reste un jour de plus, un autre, un de plus encore. « Ça dépend que de toi. » Il l’avait compris - elle lui trouve bien des défauts mais certainement pas la stupidité - mais le préciser lui procure un sentiment assez jouissif pour vouloir aller au bout de l’idée. Elle veut croire qu’elle tient le monde dans sa main, quand bien même il n’en est rien ; quand bien même dénoncer son frère la terrifie autant que l’idée qu’on puisse ne pas la croire après tout ce temps et tous ces mensonges.
A la nouvelle question qu’elle lui pose, il trouve une autre à lui renvoyer un retour. Apparemment, répondre simplement est toujours aussi difficile pour lui. Peut-être que le contraire l’aurait déçue. « Qu’est-ce qui te pousse à attendre ? » Beaucoup de choses qu’il trouverait ennuyantes, raison pour laquelle elle préfère garder le silence. Elle attend pour le bien de sa famille, une raison qu’il ne pourrait pas comprendre. « N’attends pas de moi que je te raisonne ou que je m’interdise de te forcer la main. » - « Pour qui tu me prends ? » Il y a longtemps qu’elle n’attend absolument plus rien d’Alfie. Qu’il joue l’ange ou le démon sur son épaule, cela n’est d’aucune importance pour Lily. Elle en attend encore moins lorsqu’il s’agit de son frère, parce qu’elle sait à quel point son avis a été biaisé au fil du temps et à quel point il a surtout été le premier à ne jamais rien dire et ne jamais rien faire contre lui. Elle a passé l’âge d’attendre quoi que ce soit de sa part avant d’agir, elle en a d’autant plus appris la leçon maintenant qu’il n’est plus dans les environs et que, de toute évidence, il ne le sera plus jamais.
Sensible à l’humeur de sa mère, son fils commence à s’agiter doucement dans ses bras, ce qui pousse Lily à mettre leur discussion en pause alors qu’elle se dirige plutôt vers l’accueil de l’hôtel. « J’ai réservé une place à la garderie. Beauregard. » Elle avait prévu que la discussion serait plus longue que la patience de son fils de quelques mois et, surtout, elle avait prévu que son instinct maternel voudrait le protéger de tout ce qui pourrait être dit entre eux. Il pourra se reposer sans se soucier du reste, au moins. Après avoir donné la poussette au personnel et spécifié tous les objets s’y trouvant, elle se retourne enfin vers Alfie, les bras libérés et la colère un brin redescendue. « 516. » La carte magnétique de la chambre est levée comme une trouvaille, un objet précieux dont il faudrait prendre soin. La vérité, c’est qu’elle voulait au moins s’assurer qu’il aurait un endroit où dormir la première nuit (un endroit qui ne serait pas sa chambre d’amis), et qu’elle voulait aussi s’assurer qu’ils pourraient y être à deux durant un moment. Ses pas s’accordent uniquement en direction de l’ascenseur. « Dans les raisons pour lesquelles t’as fait tout ce chemin, que je couche avec toi ça appartient pas au conditionnel non plus ? » Il n’a pas fait ce chemin pour du conditionnel, il l’a dit lui-même. Ce qu’il ne pouvait pas anticiper, c’est qu’elle parle de son frère. Ce qu’il pouvait anticiper, c’est qu’elle soit nostalgique de ce qu’ils ont connu peu avant son départ. Cela n’appartient qu’à lui et elle ne cherche pas à influencer ses pensées, bien trop ancrée dans ses chaussures pour se connaître mais qu’il ne pense la connaître, elle. Savoir ce dont il en retourne dans son esprit est un tout autre jeu dont elle ne se lassera jamais, comme le prouve la question qu’elle n’a plus le moins du monde honte de prononcer, l’âge pris pouvant aider autant que l’assurance qu’ils sont seuls devant les portes métalliques. Son mari n’en saura jamais rien, et c’est tout ce qui importe à Lily.
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
« T’es curieux pour quelqu’un qui a tout abandonné. » - « T’es rancunière pour quelqu’un qui n’a pas son mot à dire. » Alfie n’a pas attendu de Lily qu’elle comprenne son départ – sa fuite, selon les points de vue – considérant qu’elle n’avait pas à avoir une opinion sur une décision qui ne le concerne que lui. Considérant aussi que, sans même avoir besoin d’anticiper cette issue finalement évidente, elle aurait pu chercher à le retenir si elle l’avait voulu. Pas que cela aurait fonctionné (sans doute pas, d’ailleurs), mais peut-être que c’est justement dans l’échec que serait née la réussite, et qu’il aurait fini par rester simplement par curiosité de voir jusqu’où elle aurait pu aller pour l’empêcher de quitter le continent. Alfie ne se laisse pas désarçonner par la réflexion de Lily, estimant qu’il n’a abandonné personne ; bien au contraire. Pour une fois, il a fait les choses dans les règles de l’art, bien que sa méthode puisse ne pas être partagée par tous. Il ne s’est pas contenté de disparaître du jour au lendemain, prenant toutefois soin de maintenir un contact – aussi minime soit-il – à travers des cartes postales envoyées ci et là quand il y pensait, sans détailler les raisons de son départ ou l’intérêt de cette nouvelle vie. Juste pour montrer qu’en vie, il l’était encore, le genre de nouvelles suffisantes à ses yeux. Lily est pourtant bien la dernière personne qui semble se soucier de son existence, et sans doute devrait-il être plus tolérant avec elle ; ou peut-être que c’est justement une forme de rancune de sa part d’être ainsi entravé quant à ses plus profonds désirs, qui ne pourront se libérer que lorsqu’il sera définitivement esseulé. Qu’elle ne s’imagine pas d’autres issues possibles que celle qu’il a décidée au moment même où il a réceptionné ce billet d’avion ; ce n’est pas parce que le retour n’en faisait pas partie qu’il n’y pense pas. Dans ce cas, autant rentabiliser le temps incertain qu’il compte passer ici, et s’il faut faire usage d’allusions graveleuses pour aller droit au but – pas qu’il ait besoin de cela, en temps normal – eh bien, qu’il en soit ainsi.
« Tu adores ça. » - « Dans certains contextes plus que d’autres. » C’est un nouveau sourire indécent qui étire ses lèvres, alors que son regard s’ancre dans celui de Lily un court instant, une provocation silencieuse qui prend des airs de véritable défi. Supplie-moi, Lily, je t’en prie. Pourtant, comme souvent avec la jeune femme, celle-ci parvient à inverser les rôles en une parole, une seconde, et c’est bientôt lui qui se retrouve à la supplier. La perspective d’un Joseph écroué est suffisante pour qu’il songe à prolonger son séjour – et sans doute qu’elle en a parfaitement consciente, d’autant plus quand elle l’admet : « Le seul conditionnel c’est que tu sois encore là pour le voir. » - « J’imagine que tu as conscience que le chantage et les promesses t’exposent à des conséquences si je n’ai pas satisfaction. » Il rétorque, d’un ton presque chaleureux, un sourire tout aussi cajoleur sur les lèvres, tandis que ses yeux révèlent la véritable nature de la menace qu’il use à son tour ; il fera de sa vie un enfer – il en est capable – s’il n’obtient pas ce qu’il veut. Il a bien une chose que l’éloignement n’a pas changée ; et c’est sa prédisposition à jouer avec les autres. Pire encore, le manque d’attaches l’amène à enfin embrasser ce que beaucoup ont toujours nommé comme étant sa véritable nature, et Alfie n’a plus vraiment honte d’être nocif pour ceux qui l’entourent. Il sait, qu’un jour, il paiera cher le prix de sa personnalité ; et dans un sens c’est bien ce qui l’amène à ne pas en changer. « Ça dépend que de toi. » - « Non, Lily. Ça ne dépend que de toi et le seul fait que tu aies besoin de t’ôter cette responsabilité me prouve que ça restera du conditionnel. » Oh, il la prendrait sans sourciller, cette responsabilité. Alfie n’aurait aucune hésitation à dénoncer un ancien ami, aussi cher à son cœur qu’il ait pu être. Mais ça n’aurait pas la même saveur, d’être celui qui est à l’origine de la chute de Joseph, pas alors que Lily peut le pousser du bord du précipice pour eux deux, pas alors qu’au final, c’est bien du meurtre de son ancien fiancé dont il est question, un étranger aux yeux d’un Alfie dont la parole n’aura alors aucun poids. Et ce n’est pas tant l’importance des liens qui unit la jeune femme au défunt concerné, mais le fait qu’elle ait ce pouvoir entre ses mains et qu’elle en fasse usage. Mieux, qu’elle y prenne goût, qu’elle en redemande, encore et encore, et que, peut-être, elle finisse par enfin comprendre la totalité des raisonnements derrière les décisions et l’attitude d’Alfie. Rien qui ne puisse le concerne relève du rationnel, aussi n’en fera-t-il pas usage pour convaincre Lily de changer sa ligne de conduite. « Pour qui tu me prends ? » - « Pour Lily Keegan. » La déclinaison de son identité n’aurait pas de sens s’il n’avait pas utilisé de ce nom de famille là spécifiquement, celui qui indique qu’elle est et restera une Keegan ; pas forcément par nom, mais par affiliation et qu’il l’a déjà entendu, ce beau discours qui veut qu’elle dénonce un frère qu’elle prétend détester. Mais il reste un Keegan, il reste son frère ; et pour cette raison il peine à croire qu’elle puisse lui offrir cette satisfaction, elle ne l’a pas fait par le passé, elle ne le fera certainement pas dans le futur.
Alfie porte bien mal son prénom alors qu’il s’agite dans les bras de sa mère, inconfortable à la tension palpable entre les deux adultes, gagnant un regard de déception de la part de la version originale. Il l’a dit, ce n’est pas son handicap et pour cette raison il ne prend pas la peine de suivre les pas de Lily, cette responsabilité n’étant plus la sienne depuis le jour où elle lui a révélé l’identité du géniteur de ce gamin. Ça aurait pu l’être, dans un autre univers, mais Lily en a décidé autrement. « 516. » Qu’elle lui annonce lorsqu’elle revient à son niveau et Alfie ne se donne pas la peine d’une quelconque allusion ou d’une réflexion synonyme de victoire alors que ses talons se tournent déjà en direction de l’ascenseur. « Dans les raisons pour lesquelles t’as fait tout ce chemin, que je couche avec toi ça appartient pas au conditionnel non plus ? » Un bref soupir amusé s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il tourne la tête vers Lily. « Évidemment. » Il rétorque, avant de reporter son attention sur les portes métalliques encore fermées. « T’avais de mes nouvelles, même à distance. Quant à ton frère, tu me connais assez pour savoir que je préfère le concret et pas des peut-être. Si tu m’as fait venir avant une réelle condamnation, c’est pour autre chose. » Pour sa présence, et pas celle qui implique de ne pas se contenter de voir de ses propres yeux qu’il est en vie, qu’il semble aller bien, qu’il n’a pas changé hormis quelques rides au coin des paupières. C’est pour s’en assurer d’une toute autre façon, en sentant le rythme de ses battements cardiaques, les caresses de sa respiration, la chaleur de ses mains et, sans doute, pour fermer les yeux sur sa propre vie. Les portes de l’ascenseur finissent par s’ouvrir et Alfie s’y engouffre sans une once d’hésitation, se retournant vers Lily : « Tu viens ? » Il n’a jamais eu de sympathie particulière pour Ezra, n’en aura pas plus dans le futur ; la décision ne lui appartient pas.
« T’es rancunière pour quelqu’un qui n’a pas son mot à dire. » Il est le seul à décider qu’elle n’a pas son mot à dire, puisque Lily n’a pas sa langue dans sa poche et elle l’a d’autant moins alors qu’il est question d’Alfie. Elle s’est toujours sentie mieux placée qu’autrui pour parler en son nom, et parfois même mieux placée qu’Alfie lui-même, parce qu’elle le juge inapte à le faire dès que leurs deux avis ne vont pas dans la même direction. Elle a son mot à dire lorsqu’il est question de quitter le pays sans la moindre intention d’y revenir un jour et ainsi la laisser seule, même si elle est aujourd’hui une femme mariée et mère de famille. Sans Alfie, tout le reste n’a pas autant d’importance. « Dans certains contextes plus que d’autres. » Elle ne répondra pas à cette attaque. Pas en public, pas de cette façon. Elle s’en amusera lorsqu’ils ne seront plus que tous les deux, puisque ça finira évidemment par arriver, mais en attendant elle garde le menton haut et la tête droite, pour toujours le regarder dans les yeux et lui assurer qu’elle ne le craint pas. « J’imagine que tu as conscience que le chantage et les promesses t’exposent à des conséquences si je n’ai pas satisfaction. » Sur ce point, dès qu’il s’agit de son frère, elle ne s’alignera pas sur son amusement et elle n’entrera pas dans son jeu, même lorsqu’ils seront seuls. « Garde tes pseudo conséquences pour toi. » Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire, Alfie, depuis l’autre bout du monde ? Ce genre de réponse pouvait fonctionner lorsqu’ils étaient dans la même ville mais trouvaient encore le moyen de passer des mois sans se voir, mais maintenant il ne peut plus s’en contenter. La magie n’opère plus, encore moins alors qu’il s’agit de sa famille. « Non, Lily. Ça ne dépend que de toi et le seul fait que tu aies besoin de t’ôter cette responsabilité me prouve que ça restera du conditionnel. » - « Tu resteras celui qu’a jamais rien fait contre lui, alors garde tes grands discours. » Lily est terrorisée et elle continue malgré tout de le protéger de possibles conséquences juridiques, mais elle n’en pense pas moins et elle se rassure en se disant qu’elle a bien plus de couilles que l’homme face à elle. « Pour Lily Keegan. » Lily Keegan n’aurait pas osé lui jeter un regard aussi noir, et Lily Keegan n’aurait jamais cru un jour déposer à la garderie un enfant qui a autant de chances d’être celui de son mari que celui d’Alfie. « Elle est morte. » Il devrait l’oublier et avancer, lui aussi, parce que rien ne sert d’espérer son retour qui n’arrivera jamais. Elle est morte et il n’y a aucune raison pour qu’elle revienne. Elle a évolué une première fois en McGrath, une seconde en Beauregard, et à ça il n’existe aucun retour en arrière.
« Évidemment. » Lily Keegan n’aurait jamais osé être aussi frontale avec lui, tout comme Lily Keegan n’aurait pas pu envisager l’idée de se retrouver nue face à lui, et qu’il le soit tout autant, sans rougir de tout son être. Cette idée appartient autant au passé qu'à de nombreuses autres. « T’avais de mes nouvelles, même à distance. Quant à ton frère, tu me connais assez pour savoir que je préfère le concret et pas des peut-être. Si tu m’as fait venir avant une réelle condamnation, c’est pour autre chose. » Elle aurait aimé lui annoncer une véritable condamnation et un retour derrière les barreaux, mais ça n’est pas le cas. Elle aurait aimé être une raison suffisante à elle-seule pour lui proposer un retour, mais ce n’est pas le cas non plus. La Lily Keegan espérait être suffisante, la Lily Beauregard a appris qu’elle ne le sera pas, et elle a su se construire avec cette idée. Elle est la meilleure pour elle-même et pour elle seule, pas pour qui que ce soit d’autre, et surtout pas pour Alfie - et si elle se le répète assez, elle finira un jour par pleinement embrasser cette idée. « Tu viens ? » Elle s’avance à son tour avant que les portes ne se referment, mimant ne pas avoir eu besoin de lui pour avoir cette idée. Preuve en est, elle est la première à appuyer le bouton du cinquième étage, sans une once d’hésitation. Son silence est ponctué par les bruits métalliques de l’ascenseur, lequel se mue en ses talents martelant la moquette en cadence jusqu’à la porte désignée. « Pourquoi est-ce que t’es revenu ? » Elle demande soudainement, son dos appuyé contre la porte et son regard posé dans le sien en signe de défi. La seconde suivante, elle ne tarde pas avant de passer sa carte sur le lecteur pour déverrouiller la porte, et s’engouffrer sans un mot supplémentaire à l’intérieur. « Qu’est-ce que t’espères ? » Il n’est pas revenu par nostalgie ou par désir de retrouver un visage connu. Il veut quelque chose et il le veut au point de s’être plié aux désirs de Lily. Elle s’avance jusqu’au bord du lit pour s’y asseoir, ses jambes repliées face à elle, ce qui ne fait pas moins remonter sa robe à hauteur de genoux. « Je peux t’appeler dès que j’en ai envie, maintenant ? » Peut-être que ça sera plus facile que jamais de le voir, maintenant : elle avait beau l’appeler et quémander sa présence jusqu’à maintenant, il n’a jamais jugé bien utile d’y répondre par la positive. La remarque lui vaut un sourire en coin, l’idée d’un Alfie répondant comme le ferait un chien dressé ayant évidemment tout pour lui plaire. « J’aime l’idée. » Si ce n’était pas déjà évident, elle le précise en même temps qu’elle enlève ses talons hauts.
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
« Garde tes pseudo conséquences pour toi. » - « Sinon je vais goûter aux tiennes, c’est bien ça ? » La phrase de Lily n’était pas complète quoiqu’elle puisse en dire ou en penser, et, bon prince, Alfie se dévoue à la terminer pour elle. Elle n’est pas la seule qui peut prétendre parler pour lui, et si Lily Beauregard se présente parfois comme une énigme à ses yeux, il est le mieux placé pour connaître le fonctionnement de Lily Keegan – et c’est bien d’elle dont il s’agit à cet instant. Elle devrait le savoir mieux que personne, elle-aussi, que la distance ne l’empêcherait pas de mener à bien le supplice qu’il déciderait de lui infliger ; tout comme il ne doute pas qu’elle saurait se montrer, une fois encore, parfaitement à la hauteur de l’adversaire qu’il représente. « Tu resteras celui qu’a jamais rien fait contre lui, alors garde tes grands discours. » - « Parce que tu as fait plus, n'est-ce pas ? » Elle marque un point, Lily, mais Alfie refuse de s’avouer vaincu face à la jeune femme (alors même qu’elle est bien la seule à qui il accepte de concéder la victoire de temps à autre). « C’est pas de toi qu’il a peur, Lily. » Il n’a rien fait pour arrêter Joseph, mais il a une excuse, lui ; il ressentait un plaisir malsain à être une ombre planant sur son ancien ami, prête à le faucher à tout moment, obligeant celui-ci à vivre avec le même sentiment d’insécurité qu’il lui a provoqué après son agression gratuite. Le fait de pouvoir ruiner sa vie au moment où il l’aurait décidé autant que par simple plaisir parce qu’Alfie étant Alfie il aurait fini par se lasser de ce petit jeu et que l’ennui l’aurait amené à décider du sort de Joseph est une forme de victoire, une vengeance silencieuse ; et personne ne peut dire qu’il n’a rien fait. Au contraire, c’est dans son absence de réaction qu’Alfie a été le plus éloquent, finalement. Lily, elle, s’est contentée de sortir Joseph de sa vie, sans user du pouvoir que cela représentait et dont elle aurait pu abuser sous les félicitations du juré Maslow. « Elle est morte. » - « Dommage, elle était plus intéressante. » Il commente, avec un air parfaitement désintéressé, comme si toute l’attention dont elle a bénéficié plus jeune, quand elle était Lily Keegan, est condamnée à s’évaporer maintenant qu’elle n’est plus. Lily Keegan était plus intéressante, car moins rangée, moins parfaite, moins fausse ; et il pourrait y voir une forme de défi, Alfie (c’est le cas, en réalité), mais il y a quelque chose de détestable à l’idée que la femme qui est devant lui ne soit plus celle qu’il s’était imaginée. Au contraire, elle n’est désormais plus que la représentation de tout ce qu’il déteste ; et il n’a pourtant pas hésité un seul instant avant de revenir ici à sa demande.
Ses pas suivent Lily alors qu’il s’impatiente du moment où elle réalisera qu’elle ne peut pas faire ça ; et se détournera de lui. Elle a toujours rêvé de la trajectoire parfaite alors qu’elle est elle-même loin de l’être, il est certain qu’une infidélité n’entre pas dans son plan de carrière, pour autant il ne sera pas celui qui l’arrêtera ni la raisonnera. « Pourquoi est-ce que t’es revenu ? » - « Pourquoi pas ? » Oh, qu’il déteste, Alfie, d’user de réponse aussi clichée, aussi évasive, aussi inutile. Mais il y a quelque chose de satisfaisant à l’idée de ne pas offrir à Lily ce qu’elle désire, quelque chose de précis, une raison à laquelle elle s’accrocherait pour mieux se rappeler à son bon souvenir, rendant son existence et sa présence bien moins précieuses qu’elles ne le sont réellement. Un plaisir malsain, comme toujours, se cache derrière chacune de ses actions et aujourd’hui, il s’agit de ne pas donner l’impression à Lily qu’elle peut prendre l’ascendant sur lui, et de conserver cette incertitude qui l’entoure. « Qu’est-ce que t’espères ? » - « Qu’est-ce que toi, tu espères, Lily ? » Il l’interroge, s’approchant à son tour du bord de ce lit où elle s’est assise, ses jambes venant alors frôler les genoux de la jeune femme, son regard glissant sur sa peau dénudée. « L’hôtel pour parler de ton frère, vraiment ? » Il poursuit, un rire amusé qui résonne un instant, alors qu’elle reprend la parole : « Je peux t’appeler dès que j’en ai envie, maintenant ? » - « Je ne deviendrai pas un pansement à tes mauvaises décisions. » Elle s’est mariée, elle a eu des enfants, elle a voulu cette vie qu’il exècre ; elle en paie aujourd’hui le prix et il ne compte pas devenir son échappatoire, pas aussi souvent qu’elle semble le désirer, du moins. « J’aime l’idée. » - « Il y en a d’autres qui sont encore meilleures. » Il précise aussitôt alors que sa main glisse sous le menton de Lily pour mieux l’obliger à relever le visage, tandis que le sien s’approche d’elle pour frôler ses lèvres, sans pour autant lui concéder un baiser. Si elle veut être infidèle, il désire que la décision vienne d’elle-même – et ce n’est pas pour préserver sa conscience à lui, non, mais pour mieux tourmenter celle de Lily.
ÂGE : 25 ans, les rêves d'un gamin de dix ans, la tête d'un trentenaire bien tassé. (08/01/1999) SURNOM : Rose, par ses amis. Constantine, par le reste du monde. STATUT : Ruben c'est next, Mavis est à ses côtés alors qu'il se lance peu à peu dans les élections municipales. MÉTIER : Collaborateur de Camil. Il espère un jour être au sommet de la chaine alimentaire politique et est prêt à tout pour ça. LOGEMENT : West end, un des appartements de son oncle (et père adoptif) dont il a hérité à sa mort en début d'année. POSTS : 25140 POINTS : 640
TW IN RP : deuil, maladie d'un proche, fin de vie assistée ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : La politique est sa seule religion (labor party) › Ambitieux, talentueux, utopiste et tête à claques › Mère morte en couche, père décédé avant sa naissance, oncle (et père d'adoption) mort en décembre 2023 ; et vous ça va ? › A arrêté la musique pour se consacrer à la politique mais continue de composer, il rêve d'écrire pour un artiste reconnu › A connu presque un an de fausses fiançailles avec Cassie, un arrangement politique qui n'a mené nulle part et reste un secret › Très forte morale jusqu'à ce que ça n'aille plus en sa faveur, et là il est toujours temps de négocierDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : peru RPs EN COURS : (06) › flora #4 › ruben #21 › scarlett #3 › mavis #17
constantine family: flora #4 & malone #7 › a prophecy told we're building our empire from the ashes of an old. it's the sound of another deadline whistling past your ears. it's the sight of a million regrets mounting over years. it's the words that were never spoken that echoes through the times. it's the smell of the burning temples swept away by rhymes.
amen #22 › it was just two lovers sittin' in the car, drivin' nowhere fast, burnin' through the summer. missed calls like, "where you at tonight?", got no alibi. minutes feel like hours. shine, it's your golden hour.
marose #16 › we can pick sides, but this is us. don't believe the narcissism when everyone projects and expects you to listen to 'em. make no mistake, I live in a prison that I built myself, it is my religion qnd they say that I am the sick boy. easy to say when you don't take the risk. welcome to the narcissism. we're united under our indifference.
assos.e #7 › straight from the cover shoot, there's still a trace of body paint on your legs and on your arms and on your face. and i'm keeping on my costume, and calling it a writing tool, and if you're thinking of me, i'm probably thinking of you.
RPs EN ATTENTE : cassie #7 RPs TERMINÉS : (beaucoup)
Pour tout dire, avoir un adversaire à sa taille lui avait manqué. Avoir un ami capable de lui planter un couteau dans le dos lui avait manqué aussi, parce qu’elle évoluait un peu trop avec une pleine confiance en autrui, selon elle. Alfie rabat les cartes, Alfie lui remémore d’une façon particulièrement grisante que la vie n’est pas simple, douce, bienveillante. « Sinon je vais goûter aux tiennes, c’est bien ça ? » Il répond, il mord ou au moins il montre les dents. Elle aime Ezra de tout son coeur, toujours, mais il répond au besoin de stabilité et de sereinté. Alfie, lui, répond à bon nombre d’autres de ses envies et désirs, pour ne pas dire tous. « Qui sait. » Pas elle. Elle aimerait, mais elle n’en a pas le pouvoir, tout comme elle ne lui fera payer aucune conséquence s’il décide de retourner vivre au bout du monde. Les billets pouvaient fonctionner une fois mais pas deux. S’il part, elle n’aura aucun moyen de le ramener à lui. Pas cette fois. « Parce que tu as fait plus, n'est-ce pas ? » - « Je suis pas celui qu’il a presque tabassé à mort. » - « C’est pas de toi qu’il a peur, Lily. » Elle relève le menton, sans doute un brin vexé par cette réplique. Elle est une femme, elle a une façon stéréotypée d’attaquer ses proies qui ne ressemble en rien aux tactiques masculines, qui n’englobe pas non plus le sentiment de terreur dans sa stratégie. Peut-être que tout sera bien pire pour lui encore, à ne pas la craindre, à ne rien pouvoir anticiper. Au fond, elle n’a jamais douté qu’elle apporterait à son frère le coup de grâce, d’une façon ou d’une autre. Si Joseph n’en a jamais fait autant, ce n’est pas son problème. « Tu crois que ça l’empêche de vivre ? » Surtout, de profiter à outrance de la vie alors qu’il n’en a pas le droit ? Elle siffle presque, Lily, outrée que l’Alfie qu’elle a connu puisse aujourd’hui se contenter de ce simple fait et cette idée de la peur.
« Pourquoi pas ? » « Qu’est-ce que toi, tu espères, Lily ? » « On va vraiment jouer à ça ? »
L’Amérique du Sud a-t-elle fait fondre tout son cerveau au point où ses seules réponses se résument à de nouvelles questions ? Vraiment ? Elle ne fait rien pour cacher la certaine déception qui l’habite, ni même son regard parcourant avec soin celui d’Alfie, comme pour tenter de se rassurer en comprenant qu’il n’est qu’une pâle copie de son Alfie. Dans une autre vie, il aurait été un parfait Docteur Frankenstein, ou Jekyll & Hyde. Et elle, elle aurait été parfaite pour lui murmurer d’horribles idées auxquelles donner vie. Elle en doute d’autant moins maintenant qu’il se rapproche d’elle et que le contact contre ses genoux suffit à lui faire ressentir un petit quelque chose, comme une adolescente à laquelle elle détesterait être comparée. « L’hôtel pour parler de ton frère, vraiment ? » Cette fois-ci, elle sourit pleinement. « Ils ont des salles de conférence, pourquoi pas ? » Pourquoi pas, s’ils étaient encore restés à l’accueil ou même au bar du restaurant. Maintenant que le pas de porte d’une chambre a été passé, elle ne berne personne et le sait bien. Trouver un mensonge mieux rodé n’a jamais été dans sa to do list. « Je ne deviendrai pas un pansement à tes mauvaises décisions. » Il n’a pas dit non ; elle l’appellera donc dès qu’elle en a envie, quitte à ce qu’il ne réponde jamais, quitte à ce qu’elle remplisse à elle seule sa boîte vocale sans aucune honte. « Tu serais un pansement exécrable. » Il est le Diable sur son épaule, le poison qu’elle avale tous les jours en petite quantité pour résister à une plus grande dose mortelle pour un néophyte. Voilà ce qu’il est, Alfie. Il n’est pas un pansement, il n’est pas une bonne personne. Cela tombe bien, elle ne l’est pas non plus.
« Il y en a d’autres qui sont encore meilleures. » Elle laisse son visage se relever au gré des mouvements dessinés par l’index d’Alfie posé sous son menton, les yeux bleus perçants de Lily trouvant son profil une seconde avant d’uniquement se concentrer sur ses lèvres qu’il refuse de lui concéder. Dans son esprit, elle l’insulte de tous les noms. Dans la réalité des faits, elle joue à un autre jeu en attrapant sa main libre pour la poser contre sa cuisse, dangereusement haut, lui laissant un passage sous le volant de sa robe sans y repenser à deux fois. Ou peut-être que si, justement, elle y a déjà pensé bien plus qu’à deux fois. « Ça fait deux ans. » Deux années qui n’ont que trop durées à ses yeux. Deux années qu’ils ne se sont pas retrouvés comme ça, dans ces rares moments de vie où Alfie ne peut plus rien lui cacher, quand il ne peut plus cacher non plus qu’il est un homme comme bien d’autres. Qu’elle est à son tour une femme comme bien d’autres. « Tu n’as pas ça, là-bas. » Il n’a pas Lily. Il se tape sans doute la première venue et d’autres encore, mais aucune n’est Lily. Aucune ne lui arrive à la cheville, elle le sait. Ses lèvres se pressent imperceptiblement contre les siennes, sans aucun effort supplémentaire mais avec toute la douceur dont elle puisse être capable. Elle lui concède ce point, elle en demande un autre. « À genoux. » Lily le demande, Lily exige. Elle n’est plus la gamine dont il était la première fois et tous les rêves réunis. Elle sait ce dont elle a envie, maintenant, et elle sait aussi de qui elle a envie, tel que le prouve son pouce qu’elle guide encore un peu plus justement contre son intimité, où aurait dû se trouver une culotte ; où elle n’en porte aucune, en toute connaissance de cause, comme si elle avait anticipé le moment où elle pourrait lui faire comprendre qu’elle n’est pas en train de répondre aux désirs seuls d’Alfie mais bien aux siens propres, aussi. Tout du moins, elle avait espéré pouvoir lui faire comprendre.
:
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
« Qui sait. » Oh, et qu’elle l’intéresse à cet instant, Lily, quand elle laisse planer un doute qui n’en est pas réellement un, pas alors qu’Alfie a parfaitement conscience qu’elle pourrait effectivement lui faire payer les conséquences de ses actes – sans doute qu’il le veut, au fond. Sans doute qu’il veut retrouver cette femme qu’il a chérie à sa façon, parce qu’il l’a façonnée comme il le voulait, prétextant lui rendre service à travers sa nécessité de s’affirmer plutôt que de reconnaître qu’elle a été le pantin idéal pour ses desseins les plus cruels. « À toi de me le dire. » Il se contente de souligner, un rictus au coin des lèvres, le regard qui ne quitte pas le sien, le défi qui se lit à travers celui-ci. Elle sait mieux que personne le peu de limites (pour ne pas dire qu’elles sont inexistantes) qu’il possède, et la perspective d’être à son tour le pantin de quelqu’un ne l’a jamais ravi ; sauf quand il s’agit de Lily, sauf quand il s’agit de voir les rôles s’inverser, d’avoir la preuve que les années d’éducation sont plus réussies qu’elle ne le montre aujourd’hui, femme au foyer véritablement désespérée pour l’avoir fait revenir de l’autre bout du monde. De sa position exemplaire, elle possède toutes les cartes en main pour diriger son monde comme elle le désire, cette perfection insupportable n’ayant comme avantage que l’impunité qu’elle lui permettrait, vis-à-vis de lui, mais aussi et surtout de Joseph. Il aurait voulu s’occuper personnellement de son ami, Alfie, oui, il y a longtemps songé et a même rédigé les plans les plus tordus dans son esprit, mais rien ne serait arrivé à la cheville du plaisir d’être le spectateur d’une vengeance initiée par Lily, reniant sa propre chair. « Je suis pas celui qu’il a presque tabassé à mort. » - « Non, t’as été celle qui a été autant accusée que votre père, c’est vrai. » Elle peut relever le menton aussi haut qu’elle le désire, Alfie, il n’empêche qu’elle ne gagnera pas à ce petit jeu ; à celui des accusations, à celui de la lâcheté. Il campe sur ses positions, Alfie, conscient que son rôle n’était pas de se contenter d’une vengeance de bas étage, parce qu’il est plus dérangé que ça, parce qu’il n’y verrait aucun plaisir à résoudre une situation aussi facilement sans en torturer un peu au préalable le principal concerné. « Tu crois que ça l’empêche de vivre ? » - « Non, et c’est pas ce que je recherche. » Il rétorque, sa fierté loin d’être entachée par les tentatives de Lily de l’atteindre dans celle-ci. « Au contraire, j’aime l’idée qu’il pense pouvoir en profiter et que je puisse l’anéantir le jour où je l’aurai décidé. Et il le sait. » Joseph n’est pas assez stupide pour croire que la distance lui amène la tranquillité, et bien qu’Alfie n’ait actuellement aucune envie de se confronter à cet homme, il sait aussi qu’il fera en sorte qu’il ait vent de sa présence, ne serait-ce qu’en guise d’avertissement. Alfie a bien songé à la façon dont il pourrait réclamer le pouvoir dans cette confrontation, et contrairement à Lily, il ne juge pas nécessaire de frapper un homme à terre ; ça n’a aucune saveur, aucun plaisir. Au moment de son agression, Joseph parvenait à peine à supporter le poids de ses journées – quel intérêt, dans ce cas, que de l’anéantir ? Non, ça n’aura du sens que lorsque Joseph aura réellement sorti la tête de l’eau, qu’il se croira réellement en sécurité, un nouvel homme qui mérite tout ce qui lui arrive : Alfie sera là pour lui assurer du contraire, et il s’assurera que Lily soit de la partie.
« On va vraiment jouer à ça ? » - « De nous deux je suis pas celui qui subit son existence, la question est légitime. » Alfie souligne, croisant les bras sur son torse dans l’attente d’une preuve du contraire qui, il le sait, ne sera jamais convaincante. Lily s’est battue pour cette vie ; et jamais elle ne l’aurait appelé et prit le risque qu’il ne chamboule celle-ci si elle n’en ressentait pas l’absolue nécessité. Alors oui, sa question à lui est bien plus légitime que la sienne ; c’est à elle de lui révéler ce qu’elle espère de cette visite, car sans cela, ce n’est pas qu’il n’agira pas, Alfie, c’est qu’il agira comme lui le voudra – et c’est probablement pire. « Ils ont des salles de conférence, pourquoi pas ? » - « T’aurais été plus crédible à me donner rendez-vous au cimetière pour qu’on choisisse son emplacement. » Et il serait venu, il va sans dire. La distance se réduit, mais ce n’est pas pour autant qu’Alfie compte céder à ses caprices ; à commencer par celui qui l’a amené à réclamer sa présence. C’est elle qui a voulu tout ceci, elle se doit de l’assumer, et il ne flanchera pas sans un minimum de supplications de la part de la jeune femme. « Tu serais un pansement exécrable. » - « Et pourtant, c’est le rôle que tu me donnes. » Et c’est sans doute son meilleur. Il l’était avec Lily, il l’a été avec Jules, il l’est à nouveau avec la première. Certains se vexeraient, pas lui, pas alors qu’il n’a jamais prétendu être plus que ce qu’il est réellement, alors qu’il a toujours été clair sur ce qu’il pouvait offrir et, surtout, détruire. Qu’on lui donne ce rôle le réjouit.
Des supplications. Il ne l’a pas dit, mais elle le sait, parce qu’Alfie est Alfie, parce qu’il refuse de donner pour donner ; il a besoin de sentir les autres flancher, de le voir de ses propres yeux, de s’en délecter. L’infidélité n’est pas un concept qui le torture, au contraire ; si Ezra n’a pas su garder sa femme, ce n’est pas son problème, il ne réprimera pas ses envies par élan de solidarité masculine. La seule raison qui l’en empêche, durant un instant, est la perspective que le Beauregard pardonne cet écart sans la moindre hésitation, amenant le geste de Lily à perdre toute la symbolique qu’Alfie veut lui donner. Peut-être que lui aussi, il surestime la jeune femme, qu’il ne s’agit de rien d’autre que de désirs qu’elle peine à réprimer, qui auraient pu être satisfaits avec n’importe qui – et Alfie n’est pas n’importe qui. Mais c’est justement parce qu’elle n’aurait eu aucun mal à trouver ce qu’elle recherche, Lily, et qu’elle s’est pourtant accrochée à lui qu’il flanche (et aucunement parce que l’envie est partagée, il ne fait pas dans le sentimentalisme, voyons).
Son pouce glisse sous le menton de la jeune femme, caresse ses lèvres ; les siennes s’en approchent, sans franchir l’interdit – il n’a toujours s’agit que de cela, entre eux, d’un jeu qui n’a jamais pris fin même avec chacun des protagonistes d’un bout à l’autre du monde, de victoires qui le sont que par goût de la défaite de l’autre. Et c’est parce que les choses ont toujours été ce qu’elles sont qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle cède aussi facilement, et qu’il se retrouve pris à son propre piège – pour son plus grand plaisir – alors que la main de Lily vient attraper la sienne pour la plaquer contre sa cuisse, et Alfie ferme les yeux durant un instant, comme pour s’assurer que tout ceci est bien réel. Oh, non, ce n’est une fois encore pas du sentimentalisme, mais la portée de gestes qui pourront être utilisés contre la jeune femme, contre lui aussi, peut-être, et la relance d’un jeu qui, sans s’être jamais arrêté, a connu une accalmie marquée par la distance. Celui-ci réanimé, Alfie réalise à quel point il lui a manqué. « Ça fait deux ans. » - « En pratique. » En théorie, c’est différent et chacun peut mentir, mais personne n’y croira ; il a la prétention de croire que Lily ne pourra jamais l’oublier, et il lui autorise à croire en la réciproque. « Tu n’as pas ça, là-bas. » - « J'ai tout ce que je veux, là-bas. » Qu’elle ne s’essaie pas à croire qu’il est le perdant d’eux deux, pas alors qu’il n’a peut-être pas la jeune femme, mais bénéficie d’une liberté qu’il chérit tant ; il peut se permettre de prêter les intentions de Lily à n’importe quelle autre femme. Elles ne sont peut-être pas convaincantes dans le rôle qui veut leur donner, mais il peut s’y essayer, il peut les façonner à l’image qu’il a envie, dont il a besoin. « Toi, qu'est-ce que t'as, ici ? » La question est rhétorique, pas grand-chose alors que Lily est coincée dans un mariage qui ne l’épanouit pas, ou plus, sans quoi ils n’en seraient pas là, à sceller leurs lèvres en un baiser qui lui paraît bien plus chaste que dans ses souvenirs, le décevant malgré lui. « À genoux. » Et il ne peut corriger le regard surpris qui est le sien à cet ordre, qu’il n’imaginait pas franchir des lèvres qu’il a jugées, à tort, comme ennuyeuses. Il le devrait le savoir, pourtant. S’il se vante d’être encore imprévisible après toutes ces années, c’est là une victoire partagée avec la jeune femme. Elle a concédé le premier point, bien que trop sobrement à son goût, et dans un souci d’égalité autant que de supériorité, il veut reprendre l’avantage, mais en mieux. Alors il obéit, en silence, sa silhouette qui se plie aux exigences de Lily, ses genoux qui rencontrent le sol tandis que son regard ne quitte pas celui de la jeune femme, même quand elle dicte le chemin de sa main, même quand son pouce frôle son intimité ; et surtout pas quand il attend l’ultime permission d’accéder à ses désirs qui sont autant les siens. Si ce n’est plus, alors qu’il n’a jamais été aussi heureux d’être réduit au silence, qu’il se complait dans une docilité qu’il ne se connaissait pas.