i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
"Tu t’es engagée." Mais ça, c’était avant de savoir qui serait son binôme. Evelyn n’était pas capricieuse, elle n’avait pas le vice de la petite-fille riche qui a toujours obtenu tout ce qu’elle voulait, bien que parfois, sa fâcheuse tendance à vouloir prétendre qu’elle était au-dessus de tout ça était éclipsée par des petits détails qui rendaient criante l’évidence : elle était belle et bien une petite-fille riche chez qui la frustration lui faisait monter la moutarde au nez et bouder, ni plus ni moins "Est-ce que je dois te rappeler pourquoi nous sommes tous ici aujourd’hui ?" Elle croisa fermement les bras sur sa poitrine, sa tête se secouant de droite à gauche "Je pensais que c’était une cause qui te tenait à coeur. Je pensais qu’à défaut de te sentir concernée par ce que nous réalisons d’habitude, les progrès que nous essayons de mettre en place pour des occasions spéciales comme cel — " "J’ai compris, maman." Derrière le verre opaque de ses lunettes de marque, Evelyn tourna la tête vers Celie à qui elle fit signe de se taire en levant doucement sa main devant elle, déterminée à ne pas recevoir un sermon à quelques pas d’un rassemblement massif, où petits et grands étaient unis.

Bien sûr qu’elle l’avait amadouée avec ce qui lui était cher, bien sûr qu’elle lui avait rappelé à quel point l’éducation des jeunes filles était d’une importance capitale et que leur permettre de le faire dans les bonnes conditions financières, c’était essentiel pour que la société avance, et bien sûr que ça avait fonctionné comme jamais. On avait reproché à Evelyn d’être à la tête d’une entreprise qui avait été dirigée par un agresseur, sexuel entre autre, on lui avait donc conseillé de pencher vers une stratégie qui mettait en exergue son féminisme pour faire comprendre à quiconque s’intéressant à la MHI que les choses avaient changées : alors elle avait accepté de participer aux olympiades de La Fondation, et ça venait avec des engagements auxquels elle ne couperait pas, malgré le fait que pour l’heure, devoir partager un segment télévisé avec Ruben lui donnait envie de rebrousser chemin "Je vais le faire." coupa-t-elle définitivement, mettant fin à la discussion avec sa mère qu’elle laissa derrière elle après avoir retiré ses lunettes de soleil pour rejoindre l’espace média mis en place pour l’évènement.

Ruben y était déjà. Ils ne s’étaient pas parlés depuis des lustres si bien qu’au fond, Evie ne se souvenait plus quand situer leur dernière discussion ; elle se souvenait seulement du fond de cette dernière, et ça avait creusé l’inimitié qu’elle réservait au jeune homme que, désormais, elle ne faisait plus semblant d’apprécier. Les manches de son chemisier relevées élégamment, les cheveux joints dans une queue de cheval mi-haute, elle s’avança aux côtés de Ruben, debout devant le marquage au sol qui permettait à la lumière naturelle de mettre en valeur l’image qu’il faudrait qu’ils donnent tous les deux, et s’appliqua à lui offrir une oeillade plutôt qu’un sourire ; parce qu’elle n’avait pas envie de lui sourire à ce moment-là, se sentait flouée par l’obligation qu’on lui demandait de respecter et qui aurait été plus agréable à envisager si elle avait dû s’en charger seule. Malheureusement, Ruben était aussi membre de La Fondation "Est-ce qu’on t’a expliqué exactement pourquoi on doit faire ça ?" finit-elle par lui demander, acceptant de laisser ses cheveux être arrangés par une jeune femme équipée d’une ceinture avec des accessoires de coiffure. Elle tourna simplement ses yeux vers Ruben, et lui proposa dans la foulée en estimant que, s’il était dans le même état d’esprit qu’elle à ce moment-là, les choses pourraient très bien tourner à la catastrophe "Tu peux t’en aller si tu veux. Je dirais à Celie que c’est moi qui t’en ai donné la permission, tu ne risqueras pas grand-chose." Dans tous les cas, il ne risquerait pas grand-chose, alors qu'il accepte de la laisser gérer cet appel aux dons, et tout le monde sera content. Surtout elle.

i forgot that you existed

@evelyn pearson

lieu: les olympiades, l'automne de l'égalité - event de mars.
(c): ssoveia (gif), luleaby (codage).

***
Dire qu’il était ravi de la façon dont les choses s’apprêtaient à se passer serait un mensonge. Certes, il avait tendance à mentir plus que de raison ces derniers temps, mais là n’était pas une situation où adopter ce comportement devenu presque pathologique à ce stade était nécessaire. Le faits étaient aussi simples: Ruben n’était pas ravi de devoir faire équipe avec Evelyn pour une partie du reste de la journée. Cela venait en contradiction avec l’idée qu’il s’était faite de ne plus avoir besoin, si ce ne fut aux occasions particulières ou situations urgentes, de lui adresser la parole. Aujourd’hui pourtant, cela allait être nécessaire et déjà il soupirait lourdement à cette idée.

Se laissant guider par les professionnels qui étaient sur place bien avant lui et qui seraient encore là lorsqu’il repartirait, il servait ses plus beaux sourires ici et là tant que l’envie était encore présente et qu’il n’avait pas besoin de les forcer pour que ces derniers semblent être plus vrais que nature. « Par ici monsieur Hartfield. » Il tiqua sur l’absence du docteur, mais avait décidé que ce n’était pas aujourd’hui qu’il ferait une scène ou une crise, alors il se contenta de sourire davantage en glissant un « Merci. » avant de s’installer à l’endroit qui lui avait été désigné. Pour le moment, les choses étaient encore calmes autour de lui parce-qu’il était arrivé sur place en avance, mais une fois que le coeur de l’animation se rapprocherait dans le temps autant que dans l’espace, les choses vireraient à une variante bien plus vivante. Pour le moment, son regard se contentait de s’attarder à droite et à gauche pour vérifier l’arrivée de celle qui serait surement autant ravie que lui du programme de la suite de cette journée - Evelyn ne mit qu’un instant supplémentaire avant d’entrer dans son champ de vision. « Est-ce qu’on t’a expliqué exactement pourquoi on doit faire ça ? » Pas de bonjour ou autre formule de politesse, au moins cela avait le dont d’être on ne pouvait plus authentique et sans artifices qui d’ordinaire avaient le don de teinter leurs échanges d’une couleur maussade. « Pas dans les détails non, j’ai eu le droit qu’aux grandes lignes pour le moment. » On lui avait demandé s’il était disponible pour donner un coup de main, il s’était arrangé pour que ce soit le cas et il n’avait pas envisagé de demander plus de détails que ça tant qu’il ne se trouvait pas sur place car cela aurait été une perte de temps: il savait s’adapter à tout et n’importe quoi aussi rapidement qu’il était nécessaire de le faire.

« Tu peux t’en aller si tu veux. Je dirais à Celie que c’est moi qui t’en ai donné la permission, tu ne risqueras pas grand-chose. » Ben se retint de lever les yeux au ciel mais se permit un petit soupire. « Je ne vais pas m’en aller Evelyn, j’ai promis que je donnerais un coup de main et j’ai pas l’intention d’échouer à cet engagement. » Finissant par se tourner vers elle, il croisa les bras sur son torse. Son air était sérieux, certes - il prendrait des traits plus enjoués une fois qu’ils seraient dans leur représentation, là hormis la tiers personne s’occupant de la brune il n’avait pas de prétendre quoi que ce soit -, mais il l’était surtout parce-qu’il ne prenait pas sa participation du jour à la rigolade. « Ca me tient à coeur de participer. Même si c’est avec toi que je dois le faire. »

i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
Elle n’avait pas envie de faire dans le faux-semblant, elle n’avait pas envie de donner la satisfaction à Ruben de la voir se comporter comme elle le faisait toujours : avec bienveillance et déférence, aussi bien élevée qu’elle était toujours encline à se mettre en quatre pour faire les choses comme il le fallait, sans aucune fausse note. Aujourd’hui, on la contraignait, et si ça n’avait pas été pour la cause mise en avant aujourd’hui, Evelyn aurait très certainement fait-valoir son droit de rétractation, consciente du piège que représentait sa proximité avec un beau-frère qui lui était hostile. Elle lui en voulait au sujet de leur dernière discussion, n’ayant pas essayé d’apaiser les choses, même quand avec Rhett, ils avaient repris les choses où elles s’étaient arrêtés pour avancer dans la bonne direction, et réparer ce qui avait été endommagé pour se relever plus forts encore. C’était très certainement un manque cruel de maturité de sa part, mais elle se mettait à la hauteur de celui qu’elle avait dans le viseur désormais, et qui se tenait à ses côtés quand elle arriva à sa portée et qu’elle lui demanda, sans préambule, ce qu’on lui avait dit au sujet de toute cette agitation. Sa réponse était prononcée sur le ton pédant qui était le sien, laissant Evie aussi froide qu’elle lui récita mécaniquement, laissant le soin à la coiffeuse venue remettre en place ses mèches volantes de faire son travail "On va nous demander de parler du rassemblement d’aujourd’hui et d’en faire sa promotion pour les jours qui suivent. Tu sais au moins en quoi consiste tout l’interêt des olympiades, ou pas du tout ?" Elle balaya ça d’un haussement d’épaules, continuant sans attendre qu’il ne lui réponde, sa tête se secouant presque imperceptiblement "Peu importe. Ce qui compte, c’est qu’on réussisse à susciter l’intérêt des téléspectateurs en promouvant l’évènement, et en rappelant que, s’ils ne sont pas intéressés par ce qui se passe ici, s’ils sont trop occupés pour s’investir, mais qu’ils veulent tout de même participer à la cause, ils peuvent envoyer leur don directement à La Fondation." Simple, efficace, elle n’avait pas besoin d’en dire plus si Ruben n’avait pas envie d’en savoir plus.

La tension était certaine, elle le ressentait dans son corps, de même que dans l’attitude du jeune homme qu’elle regarda à peine, mais à qui elle adressa un léger rire teintée de goguenardise quand il parla d’engagement auquel il tenait. Du tac-au-tac, elle laissa filer "C’est inédit pour toi, non ?" Sous-entendu tout un tas de choses concernant ce qu’elle savait à propos de son mariage avec Nina. Elle s’en voulut aussitôt, consciente qu’au-delà du caractère insultant de cette petite phrase, ça n’avait en vérité absolument rien à faire ici. Immédiatement, une main se tendant devant elle pour rattraper sa bévue, elle lui dit sans ironie "Je suis désolée, j’ai été méchante sur coup-là." Elle savait reconnaître ses torts. Elle était sous-tension, ce n’était guère une excuse pour se montrer injuste, et elle entendait bien le faire savoir à Ruben qu’elle finit par regarder, les yeux brillants d’une lueur sincère de regret "Ça n’avait rien à faire ici, alors je te le répète : je suis désolée, j’ai parlé trop vite. Je vais me surveiller, et tout devrait bien se passer." Elle l’espérait, même si évidemment, Ruben était autant réfractaire qu’elle à l’idée de faire partie de cette mascarade télévisée, ce qu’elle entendait sans mal, et qui lui fit lui répondre pendant qu’elle détournait son visage du sien "Comme tu veux, tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas donné l’opportunité d’y échapper." Elle replaça le bracelet de sa montre hors de prix à son poignet, les sourcils haussés presque à leur maximum lui donnant un air beaucoup plus revêche qu’elle ne l’était, et laissa passer un court moment de latence avant de demander à nouveau au docteur "Est-ce que tu as besoin qu’on répète quelque chose avant que la caméra se mette en route, ou tu vas t’en sortir ?"

i forgot that you existed

@evelyn pearson

lieu: les olympiades, l'automne de l'égalité - event de mars.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
« On va nous demander de parler du rassemblement d’aujourd’hui et d’en faire sa promotion pour les jours qui suivent. Tu sais au moins en quoi consiste tout l’interêt des olympiades, ou pas du tout ? » Même si cela avait effectivement été le cas - et ça l’était: il ne savait pas exactement à quoi consistait son rôle aujourd’hui sur place, parce-qu’il avait simplement été convoqué après avoir souligné qu’il était disponible sur ces dates là mais savait pour quelle raison avaient été organisées les Olympiades -, il n’aurait de toutes façons pas eu le temps ni l’occasion de le clamer puisque Evelyn reprit la parole dans la foulée. « Peu importe. Ce qui compte, c’est qu’on réussisse à susciter l’intérêt des téléspectateurs en promouvant l’évènement, et en rappelant que, s’ils ne sont pas intéressés par ce qui se passe ici, s’ils sont trop occupés pour s’investir, mais qu’ils veulent tout de même participer à la cause, ils peuvent envoyer leur don directement à La Fondation. » Pinçant un instant ses lèvres l’une sur l’autre, retenant un petit sourire de circonstance, il se contenta d’étirer un maigre sourire poli. « Je sais. On doit donner de notre plus belle image pour que cela donne envie aux citoyens de s’impliquer à leur tour. » Et c’était justement pour cette partie là qu’il avait été lui appelé: un jeune neurochirurgien prenant de son temps pour aider une bonne cause, ça donnait toujours une bonne image. Si en plus il le faisait main dans la main avec la fille Pearson, c’était un combo gagnant. Que ce soit sa belle-soeur ou non n’entrait pas dans les cases à cocher, il ne comptait même pas le prendre en compte de son côté, mais il savait que pour certains ce n’était pas anodin.

Apparement, pour Evie elle-même ce n’était pas un élément anodin puisqu’elle le mit assez rapidement en avant - pas qu’ils étaient liés d’une quelconque façon, mais que ce lien lui permettait d’avoir accès à des informations qu’elle n’aurait pas connu sinon. « C’est inédit pour toi, non ? » Lentement mais avec détermination, il haussa un sourcil tout en tournant son regard dans sa direction. « Je te demande pardon ? » La surprise était de mise dans la voix de Ruben et pour cause: il ne s’attendait pas à une telle réaction ou commentaire de la part de la brune. Il la savait piquante, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle plonge tête baissée dans ce type de conversation alors qu’ils étaient implicitement tous les deux d’accord pour se tenir éloignés des sujets qui pouvaient fâcher - leurs dernières discussions ne s’étaient pas véritablement bien passées. Mais même elle se rendit compte que ce n’était pas une bonne idée et qu’elle avait dérapé sur un terrain qui n’était pas nécessaire, puisqu’elle ajouta rapidement en couvrant sa bouche de sa main, la surprise ayant pris par de ses traits: « Je suis désolée, j’ai été méchante sur coup-là. » Ruben jeta un coup d’oeil à la coiffeuse qui se trouvait dans la même pièce qu’eux - qui apparement ne prêtait aucune espèce d’attention à ce qu’il se passait alors qu’elle rangeait ses affaires. « Ça n’avait rien à faire ici, alors je te le répète : je suis désolée, j’ai parlé trop vite. Je vais me surveiller, et tout devrait bien se passer. » Reportant son regard sur Evelyn, il put voir à travers le sien que ses paroles étaient sincères pour une fois; et là où il allait répondre avec un brin de véhémence et bien plus de piquant dans ses propres mots, il pinça ses lèvres un instant avant de soupirer lourdement; elle n’avait pas tout à fait tort, en réalité, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait lui donner un bon point alors qu’elle venait de l’attaquer gratuitement, là où il n’avait pour le moment pas fait le moindre faux-pas. « Ca va, te bile pas. » Il n’était pas venu pour ça. « Je retiens juste que c’est pas moi qu’ai saisi l’occasion, mais t’es pardonnée. Au moins pour cette fois. J’ai pas envie de jouer à la guerre aujourd’hui. » Il n’avait ni l’envie, ni la motivation ou la force - alors s’ils avaient l’opportunité de saisir une autre option, il n’hésitait pas tant. « Comme tu veux, tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas donné l’opportunité d’y échapper. » - « Promis c’est pas mon intention. »

« Est-ce que tu as besoin qu’on répète quelque chose avant que la caméra se mette en route, ou tu vas t’en sortir ? » Il observa les traits de son visage un instant, fronçant quelque peu les sourcils. « On sait tous les deux que je vais être parfait dans mon rôle, Evelyn. » Il inspira un brin plus longuement qu’il aurait désiré mais tant pis - principalement parce-que les prochains mots allaient lui couter. « Et je te retourne pas la question parce-qu’on sait tous les deux que ça va être ton cas à toi. » Elle avait ça dans le sang malgré elle, malgré tout ce qu’elle pourrait jamais dire. « Et on peut faire une différence si on s’y met tous les deux aussi. Alors si tu as parlé trop vite et que tu peux te surveiller pendant les prochaines heures… » Il tendit sa main en avant pour prendre celle de la brune entre ses doigts, la tête légèrement penchée, en attente de la réaction qu’elle pourrait avoir à cette proposition. La dernière fois qu’ils avaient réussi à être sur une longueur d’onde similaire, ça avait été pour envoyer Rhett en cure et disons que les choses n’avaient pas été au beau fixe depuis entre eux; alors elle avait toutes les raisons de ne pas accepter sa proposition temporaire de se tenir à carreaux, mais elle avait aussi toutes les cartes en mains pour le faire aujourd’hui.

i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
Ruben savait comment fonctionnaient les rouages de la communication avec les médias. C’était une épine en moins dans le pied d’Evelyn. Déjà qu’elle devait faire équipe avec lui aujourd’hui, elle n’aurait pas eu la patience de lui expliquer exactement pourquoi il fallait bien présenter et bien se comporter devant la caméra aujourd’hui. Elle ne le jugeait pas incapable de le faire dans tous les cas, elle savait de quel bois il se chauffait. Il était charismatique, tout comme son frère, aussi son image ferait des miracles auprès des habitants qui ne s’étaient pas rendus sur place pour participer aux olympiades de La Fondation. Elle, elle savait comment s’y rependre également, elle n’était pas à son premier segment télévisé, encore moins à son premier évènement du même genre. En d’autre terme, même si ça lui ferait du mal de l’admettre à haute et intelligible voix, ils étaient les binômes parfaits pour mener à bien cette mission. Celie serait ravie, La Fondation aussi, c’était encore tout ce qui comptait en vérité.

C’était ça dont elle essayait de se convaincre quand elle se surprit à faire un écart de langage, interpellée par la manière avec laquelle Ruben vendait sa capacité à tenir ses engagements. L’ironie de cette nouvelle la fit rire, puis déraper à la suite, et elle s’en excusa rapidement, confrontée à la surprise sur le visage de Ruben qui décida, lui, de ne pas lui tenir rigueur de ce qu’elle venait de dire. C’était tant mieux ça aussi, elle n’aurait pas à se répandre davantage en lui expliquant qu’elle était sous tension, pas tellement du genre à vouloir qu’on la plaigne quand au final, ce n’était pas si grave — presque un caprice qu’elle garderait pour elle, assez adulte pour se contraindre à rattraper le coup quand elle savait qu’elle avait fauté "Tant mieux, moi non plus." lui répondit-elle quand il lui dit ne pas vouloir jouer à la guerre. Ce n’était pas le lieu, c’était encore moins le moment, et puis de toute façon, à quoi bon ? Ils savaient s’ignorer d’habitude, et c’est ce qu’ils feraient une fois que les caméras seraient éteintes et qu’ils retourneraient à leur petite vie tranquille — l’une l’étant sans doute plus que l’autre, mais elle avait dit qu’elle ne dirait plus rien à ce sujet, et elle s’y appliquerait avec bonne volonté.

Comme elle s’appliquerait à faire les choses bien, ce qui semblait être aussi l’intention de Ruben dont l’arrogance lui permettait d’être assez confiant pour invoquer la perfection avec laquelle il comptait gracier le pauvre peuple qui le regarderait depuis leur poste de télévision. Elle eut un rire, ses sourcils se haussant très légèrement en comparaison à tout à l’heure, pas surprise au fond qu’il puisse dire ce genre de choses sans rougir. Dans ces moments-là, elle lui trouvait une ressemblance troublante avec Rhett "C’est vrai, j’avais oublié que tu étais un Hartfield." Et que par définition, les erreurs lui étaient impossibles. Vraiment ? Son sourire s’éteignit doucement, mais sa tête resta tournée vers le jeune homme qui lui renvoya un compliment auquel elle croyait à moitié malgré l’accent de sincérité qu’elle pouvait déceler dans le fond de sa voix éraillée "Et bien, si je m’étais imaginée que tu étais capable de me trouver des qualités, j’aurais été moins dure avec toi dès mon arrivée." Quelle mouche avait piquée Ruben Harfield ? Etait-ce sa répartie de tout à l’heure qui le forçait à la complaisance, ou croyait-il vraiment à ce qu’il disait ? Est-ce que ça avait une quelconque importance ? Ils avaient tous les deux une mission spécifique à mener, ils étaient en somme dans la même galère ; on lui avait appris à ne pas pactiser avec l’ennemi, mais quelle autre option avait-elle pour aujourd’hui ? Elle regarda autours d’elle, se mit à espérer que Rhett fasse son apparition. À la place, elle entendit l’équipe de tournage se mettre à s’impatienter sur le plateau, la forçant à prendre une décision rapidement. Elle saisit donc la main du docteur, qu’elle serra fermement dans la sienne en lui disant "Je te l’ai dit, je saurai me surveiller. Espérons juste que tu sois capable de faire la même chose, partner." lui glissa-t-elle alors en s’inclinant très subtilement vers lui, un semblant de taquinerie passant sur les traits de son visage en même temps.

i forgot that you existed

@evelyn pearson

lieu: les olympiades, l'automne de l'égalité - event de mars.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
Il ne nierait pas qu’il était un brin choqué qu’elle ait saisi une telle occasion pour glisser là une remarque - cette dernière était amplement justifiée, il ne niait pas cette partie là, mais simplement ils étaient dans un contexte un peu particulier qui ne justifiait en rien qu’ils aient ce type de conversation. Cependant - cependant -, il n’était pas venu ici pour démarrer la moindre guerre; il n’en avait ni l’envie, ni l’énergie, alors pour une fois Ruben balaya l’idée de s’échauffer l’un contre l’autre. « Tant mieux, moi non plus. » Il haussa quelque peu un sourcil. « Pour une fois on tombe d’accord rapidement. » Ce qui n’était bien sur d’ordinaire jamais le cas. Mais ils étaient normalement deux adultes assez grands et assez habitués aux événements en société pour réussir à garder la face au moins pour le reste de la journée pour que leur mission soit menée à bien, et c’était ce à quoi ils allaient s’appliquer aujourd’hui.

Mieux que tout ça même: Ruben comptait mener à la perfection sa mission, parce-que même si elle en doutait, lorsqu’il était engagé dans quelque chose il le faisait réellement bien. Surtout lorsqu’il était question d’y impliquer son image publique: il faisait en sorte de ne pas faire de faux pas. « C’est vrai, j’avais oublié que tu étais un Hartfield. » Il se permit de lever quelque peu les yeux au ciel. « J’ai presque oublié que tu maitrisais bien le sujet. » Et qu’elle était habituée à être exposée au meilleur comme au pire qui incombait à ceux qui venaient de cette famille. Parce-que les deux frères auraient beau clamer aussi haut et fort que possible que ce n’était pas le cas, mais ils se ressemblaient en réalité sur bien des points - et ne pas aimer perdre, qu’importait le contexte et l’enjeu, en était un. Ben ne se mettrait pas en péril, parce-qu’il ne supporterait pas de ne pas réussir quelque-chose; mais dans cette situation il savait aussi parfaitement bien qu’Evelyn en ferait de même. « Et bien, si je m’étais imaginée que tu était capable de me trouver des qualités, j’aurais été moins dure avec toi dès mon arrivée. » Un petit rire fut soufflé par les narines de Ben, alors qu’un des coins de ses lèvres se haussa un instant. « Je sais te trouver des qualités, c’est juste plus simple de le faire quand tu passes pas à ton temps à soulever mes défauts. » Penchant sa tête quelque peu dans sa direction, il haussa les épaules. « Mais je dis pas non à ce que tu sois moins dure avec moi, tu sais. » Il ne manquerait pas de saisir cette occasion là - il savait que les efforts auraient besoin d’être faits dans les deux sens sur ce point là, mais il lui laissait toute la place de lui souligner si elle en avait envie.

Finalement, l’équipe de production les sollicitèrent pour leur indiquer qu’il était temps d’entrer en scène. Le fait qu’Evelyn lui tende la main pour serrer la sienne avant de s’y rendre le surpris de nouveau, mais une fois de plus il était positivement surpris. « Je te l’ai dit, je saurai me surveiller. Espérons juste que tu sois capable de faire la même chose, partner. » Il vit ses traits s’embellir d’une taquinerie qu’il appréciait en réalité. Il laissa un sourire éclairer son visage sans le cacher. « Tellement que tu vas être bluffée, promis. » Surtout qu’ils savaient tous les deux que cela pouvait être le cas, car ils avaient donné le change pendant bien longtemps avant d’en arriver à ce semblant de guerre froide entre eux. Remontant la main d’Evelyn qu’il tenait toujours dans la sienne, il lui fit un baise-main avant de lui adresser un clin d’œil et de lui offrir son bras plutôt que sa main pour la suite de la balade. « En route ? » Ils n’avaient que quelque pas à faire pour se rendre sur le plateau, mais il savait que ce dernier était déjà en direct et que cela ferait bonne impression devant les cameras et sur les écrans de télévision. Ce n’était pas le bon frère Hartfield pour faire la paire, mais le charme du plus jeune saurait opéré autant que celui de son ainé pour le bien de l’image. Quelques pas supplémentaires, et les lumières se voulaient dans leur direction. Quelques uns encore et des microphones leur étaient tendus. « Et c’est l’une des filles Pearson que nous avons la chance d’avoir avec nous ici aujourd’hui. Evelyn - je peux vous appeler Evelyn ? -, à quel point est-ce un honneur pour vous d’être là sur ce plateau ? » Et les hostilités commençaient déjà, bien sur.

i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
Pour une fois, ils tombaient d’accord, un évènement à la hauteur de celui en cours, mais qui ne resterait pas les mémoires, si ce n’était la leur. Evelyn lui offrit un sourire fugace, comptant sur le fait qu’ils étaient deux adultes bien constitués qui sauraient faire la part des choses en se comportant comme des êtres civilisés. C’était elle qui l’avait moins été quelques minutes à peine avant qu’ils ne décident de ranger les armes, aussi elle prendrait sur elle sans aucune peine, maîtrisant les faux-semblants aussi bien que Ruben maîtrisait sa confiance en lui. Il lui vendait une prestation impeccable, et elle le croyait sur parole. Elle ne lui trouvait certes pas beaucoup de qualités, rebutée par la manière qu'il avait de se comporter comme le prince de la ville ; restait que dans les faits, il était tout de même quelqu’un qui gagnait à soulever des vocations et à impressionner ne serait-ce que par son parcours remarquable. En somme, à défaut de lui faire confiance sur tout un tas de sujets fâcheux, elle s’appliquait néanmoins à le placer dans la case des hommes avec de la trempe et de l’ambition, exactement comme son frère, à l’exception près que lui, Evie l’aimait et le défendait sans hésiter "J’ai presque envie de dire malheureusement pour toi." fit-elle lorsqu’il souleva qu’elle connaissait bien le sujet Hartfield. C'était un fait avéré, tellement d’ailleurs qu’elle était en passe d’offrir à un enfant à venir tout en pan de la génétique de ces derniers — elle croisait cependant les doigts pour que, dans les gènes de leur futur bébé, une partie de ces derniers ne puissent pas être rapprochés de ceux du jeune homme qui se tenait à ses côtés "Si tu n’en avais pas autant, ce serait moins compliqué de les soulever, mais j'imagine que c’est un débat pour un autre moment." Elle leva les mains devant elle, arborant une nouvelle mine de taquinerie quand elle ajouta, bonne joueuse "J’arrête. J’ai promis." Et les promesses étant le gros point fort d’Evelyn, nul doute que celle-ci, même si elle lui demandait des efforts, elle la tiendrait aussi. Elle rit tout de même à ce qu’il ajouta de son côté, plissant les yeux pour se remémorer les fois où avec Ruben, ils s’étaient bien entendus. Pas souvent, ça lui facilitait le travail, ne devant pas la faire remonter trop loin dans ses souvenirs "Peut-être que si tu te montrais moins dur avec ton frère en retour ça me donnera envie de faire la même chose. Je te rappelle qu’à une époque, on jouait tous les deux dans la même équipe." En l’occurence, celle de Rhett ; pour qu’il aille mieux, qu’il guérisse et qu’il avance. A cette époque-là, elle semblait presque convaincue qu’avec Ruben, ils réussiraient à s’entendre… et puis le temps était passé, la guéguerre entre Rhett et Ruben ne s’était pas tarit, et Evie avait choisi son camp.

Jusqu’à aujourd’hui. Oh non, elle était toujours indéniablement du côté de Rhett, mais elle pouvait faire des efforts le temps de quelques minutes, assurément "Je ne demande que ça." À être bluffée par Ruben dont elle avait serré la main pour sceller sa promesse de moins l’attaquer et d’à nouveau faire équipe avec lui. Quand il la porta à ses lèvres pour lui faire un baise-main, elle la retira avant même que ses lèvres ne touchent sa peau, et lui souffla sans agressivité, mais sans bienveillance non plus "Ne dépasse pas les bornes non plus." Elle ne savait pas où cette bouche avait traîné, elle ne comptait pas le savoir d’aussi tôt "En route." répéta-t-elle, glissant son bras dans le creux du sien pour rejoindre l’endroit où on les attendait tous les deux. L’enchaînement des choses fut dynamique, autant que la volonté d’Evelyn de faire les choses bien, se laissant interroger la première par la jeune femme qui servait de correspondante pour recueillir leurs impressions. S’accrochant au bras de Ruben, Evelyn lui répondit, tout sourire "Evie, je vous en prie — c’est évidemment un grand honneur d’être ici aujourd’hui aux côtés des bénévoles et des participants. Je crois que vous avez eu l’occasion de capturer de beaux moments depuis le début des Olympiades, vous avez pu constater à quel point tous sont motivés à faire grimper le compteur des dons depuis quelques jours déjà, et ce pour une cause noble et importante, qui nous concerne tous." Doucement, elle glissa son bras pour le laisser s’échapper de celui de Ruben et lui posa une main sur l’épaule pour le présenter à la caméra avec un sourire digne du statut qui était le sien "J’ai à mes côtés le docteur Ruben Hartfield qui pourrait peut-être prendre le temps de vous expliquer à quel point c’est important de s’investir dans la cause de La Fondation pour permettre à la recherche médicale d’avancer sur le terrain de la neuroscience." Elle échangea un regard avec lui, ses doigts tapotant en cadence sur le renfoncement de son épaule qu’elle sentait solide sous la pulpe de ses doigts "C’est un véritable allié de la cause depuis de nombreuses années maintenant, et il croit plus que tout en la nécessité absolue de la parité pour permettre à la science d’évoluer, n’est-ce pas ?"

i forgot that you existed

@evelyn pearson

lieu: les olympiades, l'automne de l'égalité - event de mars.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
« J’en presque envie de dire malheureusement pour toi. » Bien sur qu’il grogna quelque peu dans sa moustache inexistante à cette remarque là; disons qu’être comparé à son frère n’était pas son passe-temps favori, surtout quand il y avait des points communs qui étaient pointés du doigt. Parce-que si elle maitrisait un minimum le sujet Hartfield, comme ils le disaient c’était sur les ressemblances et non sur les différences. « Malheureusement pour moi, oui. » - « Si tu n’en avais pas autant, ce serait moins compliqué de les soulever, mais j'imagine que c’est un débat pour un autre moment. » Et en plus que ce soit sur les similarités qu’il avait avec Rhett, elle voulait appuyer sur celles qui se répertoriaient comme des défauts et n’insister que sur celles là. Tournant lentement de nouveau son visage dans sa direction, il haussa un sourcil, presque outré qu’elle ose aller dans cette direction là de nouveau alors qu’ils avaient presque réussi à trouver un terrain d’entente et surtout qu’ils avaient statué qu’ils pouvaient faire au moins des efforts pour aujourd’hui pour ne pas déclencher la moindre guerre. Mais elle avait déjà les mains en l’air devant elle, le sourire amusé allant de pair avec l’attitude qu’elle lui imposait. « J’arrête. J’ai promis. »

A son petit rire, il se retint de lever les yeux au ciel. « Peut-être que si tu te montrais moins dur avec ton frère en retour ça me donnera envie de faire la même chose. Je te rappelle qu’à une époque, on jouait tous les deux dans la même équipe. » - « On joue toujours tous les deux dans la même équipe. » Sa réponse avait fusé, parce-que pour lui elle était évidente. Il inspira longuement. « C’est juste que je joue pas en permanence dans l’équipe. Je suis sélectionné que quand c’est nécessaire. » Parce-qu’il en passait en réalité du temps à être dans cette équipe; souvent de façon silencieuse et à distance, mais il en était un membre actif. Il était peut-être dur avec Rhett, mais c’était parce-qu’il fallait bien que quelqu’un endosse ce rôle et comme le reste du monde était trop déterminé à l’adorer malgré ses travers, il endossait le dossard et tant pis pour le reste. « Et on sait tous les deux qu’il me rend bien la pareille alors on peut peut-être laisser ce sujet là de côté pour aujourd’hui aussi, finalement ? » Après tout, Ruben était aussi d’accord pour mettre de côté ce qui pourrait les empêcher de passer un moment presque potable - ou au moins, de rester professionnels tout le reste de la journée. « Je ne demande que ça. » - « Bien. » Il voulut sur-jouer la scène pour l’embêter un dernier coup, mais elle retira sa main avant qu’il n’ait le temps de déposer un baiser sur cette dernière. « Ne dépasse pas les bornes non plus. » Ce fut à son tour d’avoir un petit sourire taquin. « En route. » Ils étaient attendus de toutes façons.

« Evie, je vous en prie - » Certains étaient plus chanceux que d’autres, ici, apparemment. « - c’est évidemment un grand honneur d’être ici aujourd’hui aux côtés des bénévoles et des participants. Je crois que vous avez eu l’occasion de capturer de beaux moments depuis le début des Olympiades, vous avez pu constater à quel point tous sont motivés à faire grimper le compteur des dons depuis quelques jours déjà, et ce pour une cause noble et importante, qui nous concerne tous. » La main d’Evelyn glissa de son bras pour aller se poser sur son épaule. « J’ai à mes côtés le docteur Ruben Hartfield qui pourrait peut-être prendre le temps de vous expliquer à quel point c’est important de s’investir dans la cause de La Fondation pour permettre à la recherche médicale d’avancer sur le terrain de la neuroscience. » Oh, que ça lui faisait du bien de l’entendre prononcer son nom en entier, titre bien placé; bien sur que cela étira davantage le sourire qu’il portait déjà sur son visage dès qu’ils étaient arrivés sur place. « C’est un véritable allié de la cause depuis de nombreuses années maintenant, et il croit plus que tout en la nécessité absolue de la parité pour permettre à la science d’évoluer, n’est-ce pas ? » Son regard passa un instant en se posant sur le visage de la brune dont la pression se faisait toujours sentir sur son épaule, avant de revenir vers la journaliste qui les recevait. « Elle m’ôte les mots de la bouche, presque. » Bien sur qu’il ajouta un petit rire de circonstance. « Mais elle a raison: permettre de progresser dans ces recherches est indispensable. Il y a encore malheureusement trop de variables inconnues dans le domaine qui pourraient ne plus l’être, et qui à terme pourraient sauver plus d’une vie. » Oh, il connaissait le sujet par coeur; il pourrait en parler pendant des heures et des heures. Mais ils n’avaient pas ce temps là devant eux, et se devaient d’être percutants et efficaces dans leur apparition - il se devait de réduire ses explications et son discours. « Il va de soi que ce combat me touche personnellement. » Bien sur qu’il eut une oeillade en direction d’Evelyn à ce moment là. « Et qu’une partie de moi s’y consacre de façon peut-être égoïste. Mais parce-que ça me touche de près il est plus facile pour moi de me projeter à la place de toutes les personnes qui sont concernées. Les données médicales que nous avons aujourd’hui commencent à être une bonne base, mais elles ne seront jamais suffisantes si on veut vraiment garder la partie amusement de ce sport si célèbre chez nous qu’est le rugby. » Et personne ici serait capable de le contredire, surtout pas Evelyn. « C’est pour ça qu'il est important de continuer à en parler, et de continuer à donner pour que d’ici à quelques années, les joueurs et les proches puissent regarder un match en toute sérénité. » Oh, il ne savait trop de quoi il parlait - une grande partie du fait qu’il ne regardait pas les matchs de Rhett à l’époque résidait d’ailleurs dans cette peur de voir une mauvaise nouvelle en direct sur la télévision.  Tournant complètement son regard vers la brune toujours à ses côtés, il étira un petit sourire qui était bien plus posé et moins amusé qu’il n’avait pu l’être quand ils n’étaient que tous les deux dans les coulisses. « Mais ce n’est plus le seul objectif de La Fondation, maintenant. Le terrain s’élargit, si je peux dire ? »

i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
"Tu as une drôle de façon de revendiquer les couleurs du maillot pour lequel tu joues." Cette phrase venait d’une Pearson qui avait longtemps trahie le blason de sa maison pour devenir autre chose que le porte-parole de la cause induite par la mort de son père, aussi elle savait très bien de quoi elle parlait. Les choses étaient différentes désormais parce qu’elle avait mûri, mais elle resterait toujours le vilain petit canard de la portée, et ça ne la dérangeait plus autant que ça en définitive — il en fallait bien un. Elle accorda une oeillade fixe au docteur le temps qu’il termine sa phrase, se retenant de lui faire remarquer que ça faisait de lui un suppléant d’accepter seulement de jouer pour l’équipe de son frère quand c’était nécessaire, consciente que ce serait là des paroles trop dures, qui atteindrait son ego, et qu’elle les regretterait dans tous les cas. Qui plus est, elles la feraient peut-être bien passer pour une hypocrite puisqu’elle, c’était ce qu’elle était lorsque ça concernait La Fondation : une suppléante. Aujourd’hui, elle était présente uniquement parce que sa mère avait réussi à toucher la corde sensible, et rien d’autre. Elle se tut donc, acceptant de faire amende honorable vis-à-vis de sa relation avec Ruben, un signe de tête confirmant qu’elle était prête à jouer le jeu pour aujourd’hui, et pour aujourd’hui seulement.

Le prouvait la façon dont elle s’inséra dans la brèche offerte par la correspondante de la chaîne sur laquelle son visage et celui de Ruben était en train de passer en direct. C’était plus facile qu’il n’y paraissait, elle connaissait par coeur la marche à suivre, et ça se voyait, se figurant de la manière de dire les choses pour atteindre les coeurs, et permettre à tout le monde de comprendre les enjeux de ce grand rassemblement. Si elle avait été davantage calibré sur le modèle de ses soeurs, elle aurait fait des miracles en la matière, mais elle faisait ce genre de choses qu’à très petites doses, pas à l’aise avec l’idée de jouer sur la misère des autres pour susciter la pitié et donc le don de soi. Elle estimait que ça devait être naturel comme prise de conscience, elle n’était pas pour la culpabilisation. Elle essaya donc au maximum de faire passer le message de La Fondation avec subtilité et bienveillance, sollicitant ensuite Ruben pour que, lui aussi, vienne expliquer en quoi consistait tout ça, et apporter un point de vue éclairé sur l’ensemble de la cause qu’ils représentaient tous les deux à ce moment-là. Sa main toujours posée sur l’épaule du jeune homme, elle la retira en lui accordant un sourire presque complice quand il prit la parole, et jeta un regard furtif à la caméra sans y penser, écoutant d’une oreille attentive ce qu’il disait pour appâter l’intérêt des téléspectateurs.

Il parla de son implication personnelle, et Evelyn baissa légèrement la tête, contrainte de composer avec le fait avéré qu’elle aussi, ça la touchait de près sans ressentir le besoin de le rappeler toutefois, toujours trop pudique à ce sujet, et ce malgré tout ce qui se passait autour et qui démontrait à quel point, en effet, sa famille dans son ensemble était touchée. Se ranimant, elle eut un petit rire de circonstance "Vous comprenez pourquoi le docteur Hartfield est le plus indiqué pour parler de tout ça ? Outre son implication personnelle, il connaît le sujet sur le bout des doigts, c’est un plaisir de l’écouter défendre ce en quoi il croit." La science, qui avait besoin qu’on la finance pour pouvoir avancer. Opinant du chef à ce qu’il ajouta pour la relancer, Evie lui accorda un regard reconnaissant avant de reprendre la parole plus sérieusement "Tout à fait. Depuis des années désormais, La Fondation mise sur les jeunes générations en leur accordant l’accès à une bourse sportive ouverte en majorité aux aspirants rugbymen." Pressant brièvement ses lèvres, joignant ses mains, elle continua "C’est une plus-value importante pour leur avenir de leur permettre de s’éduquer, puisque nous savons qu’une carrière de sportif professionnel ne dure que quelques années, notamment à cause des effets de la pratique intensive d’un sport, et qu’il n’est pas toujours évident de rebondir après. Avec un cursus universitaire digne de ce nom, ils sont assurés de pouvoir envisager une reconversion plus facilement, qu’ils décident de mettre un terme à leur carrière eux-mêmes, ou qu’une blessure les y encourage de façon anticipée." Un sourire fendit sa bouche, ses yeux cherchant ceux de Ruben quand elle compléta "Depuis récemment, Celie Pearson a décidé d’étendre les conditions d’accès à la bourse de La Fondation pour y inclure un nombre égal de candidates féminines, et c’est pourquoi cet évènement est si important aujourd’hui. Il marque une avancée majeure dans la politique de La Fondation et assoit la volonté des Pearson de faire bouger les choses pour maximiser l’égalité des chances, et ainsi permettre à des jeunes filles d’envisager leur futur à la hauteur de leur ambition." Fière de cette avancée, Evelyn ajouta dans la foulée, ne mesurant pas tout à fait l’étendue de ce qu’elle avança en accordant son attention à Ruben, toujours posté à ses côtés "Qui sait, peut-être que dans les prochaines candidates à cette bourse, il se trouvera la prochaine étudiante en médecine prometteuse que le docteur Hartfield prendre sous son aile. D’après ce qu’on raconte, c’est un enseignant consciencieux qui prend sur lui le parcours de ses pouliches à coeur et les mène toujours vers le haut." A sa décharge, elle savait peut-être que sa maîtresse était l’une de ses étudiantes, mais sur le coup, elle n’y pensait absolument pas, l’encourageant à vanter les mérites des études de médecine d’un nouveau coup d’oeil avant, d’elle-même, se tourner, tout sourire, vers la caméra.

i forgot that you existed

@evelyn pearson

lieu: les olympiades, l'automne de l'égalité - event de mars.
(c): (gif), luleaby (codage).

***
« Tu as une drôle de façon de revendiquer les couleurs du maillot pour lequel tu joues. » - « Regarde qui parle. » Mais ils n’iraient pas plus loin sur ce sujet là: ils avaient tous les deux promis d’être plus civilisés que d’ordinaire parce-qu’ils avaient des obligations à cocher sur leur liste du jour qui le nécessitaient.

Ces dernières se mirent d’ailleurs assez rapidement sous leur nez, tant ils avaient à peine eu le temps de mettre ce dernier dehors que déjà un microphone était tendu dans leur direction alors qu’une caméra capturait les images. Bien sur qu’ils rendraient particulièrement bien face à cette dernière, cette partie là n’avait même pas besoin d’être défendue d’une quelconque façon tant elle était évidente. Ce serait dans leurs paroles et dans le message qu’ils transmettraient que la différence se ferait - mais de même, existait-il réellement des inquiétudes à avoir sur la question ? « Vous comprenez pourquoi le docteur Hartfield est le plus indiqué pour parler de tout ça ? Outre son implication personnelle, il connaît le sujet sur le bout des doigts, c’est un plaisir de l’écouter défendre ce en quoi il croit. » Et c’était un plaisir que de l’entendre le dire ainsi, mais il ne ferait pas de commentaire sur cette partie là pour l’instant puisque ce n’était pas le bon moment; ils auraient tout le temps de débattre en coulisses une fois qu’ils auraient terminé de jouer leur petite représentation. « Tout à fait. Depuis des années désormais, La Fondation mise sur les jeunes générations en leur accordant l’accès à une bourse sportive ouverte en majorité aux aspirants rugbymen. » Il laissa alors toute la place dont Evelyn avait besoin pour décrire toute une partie pour laquelle lui n’était pas direction impliqué.

Ruben se contenta un sourire ici et là pour ponctuer parfaitement les mots de la brune à ses côtés, et il aurait continué de la sorte si certains d’entre eux n’avaient pas davantage attiré son attention et surtout tiré silencieusement sur la sonnette d’alarme dans son esprit. « Qui sait, peut-être que dans les prochaines candidates à cette bourse, il se trouvera la prochaine étudiante en médecine prometteuse que le docteur Hartfield prendre sous son aile. D’après ce qu’on raconte, c’est un enseignant consciencieux qui prend sur lui le parcours de ses pouliches à coeur et les mène toujours vers le haut. » Il dut s’accrocher fort à l’idée que la camera était toujours braquée sur eux, qu’elle enregistrait tous ses faits, gestes et paroles pour ne pas laisser ces derniers tourner un poil agressifs en direction d’Evelyn. C’était une chose de le taquiner à l’abris des regards parce-quelle éprouvait un certain mépris à son égard; c’en était une autre de le faire en direct à la télévision alors que l’émission serait enregistrée et sur toutes les plateformes dès l’instant où la caméra serait coupée. Ne laissant rien paraitre cependant - ce n’était pas un luxe dont il pouvait profiter ici -, il se contenta dans un premier de laisser un grand sourire prendre part de ses lèvres, d’un côté à l’autre de son visage. Dans son esprit, il l’avait déjà enterré quatre fois. « Parce-qu’être présent pour les médecins de demain est important. Je n’en serais pas ici moi-même aujourd’hui sans mon mentor, alors je sais à quel point c’est important. » Il laissa son regard glisser sur la brune un instant, tentant de lire sur les traits de son visage si elle se jouait de lui, avant de reporter ce dernier vers la caméra. « Ce sera avec plaisir que j’accueillerai effectivement les futures boursières de La Fondation sous mon aile si l’occasion se présente, parce-que c’est en travaillant tous mains dans la main qu’on avancera plus loin. »

Ils étaient revenus à l’abris des regards, et surtout des microphones et caméras, lorsque le sourire de Ruben fondit comme neige au soleil alors qu’il faisait demi-tour sur place, les mains sur ses hanches, pour faire face à Evelyn. « Merci d’avoir tenu parole et d’avoir enterré la hache de guerre au moins le temps qu’on était exposés au reste du monde. Vraiment très appréciable. » Il secoua quelque peu son visage, les lèvres désormais pincées. Oh, ils s’étaient trouvés Rhett et elle: le parait assemblage.

i forgot that you existed

@ruben hartfield

(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
Ruben parla de son mentor. Evie se ranima, tournant tout son corps en direction de la caméra toujours en marche "Le docteur Leon Barnes qu’il faut citer, et qui fait lui aussi partie de La Fondation depuis des années. Un grand homme." Naïvement, elle entrecoupa l’intervention de Ruben avec un léger sourire en direction de la caméra qu’elle fixa encore quelques secondes, parfaite petite hôte qui mettait en avant tous les atouts du bébé de sa mère qui serait si fière de la voir ainsi donner de sa personne, alors qu’il y avait quelques minutes de ça à peine, elle traînait des pieds à l’idée de faire la sale besogne. Rencontrant le regard du docteur à ses côtés une fois qu’elle eut terminé de faire un peu de charme à la caméra, elle le trouva soudainement un peu tendu, mais c’était toujours plus ou moins le cas avec Ruben. Difficile de se dire qu’il était plus jeune que son frère quand il se comportait comme un rabat-joie de premier ordre chaque fois qu’elle avait l’occasion de se trouver en sa présence, aussi ne fut-elle pas plus étonnée que ça de le voir faire la grimace à cet instant-là. Il reprit cependant très vite le chemin de la masterclass qu’il donnait depuis tout à l’heure en terme de communication, abondant dans le sens des valeurs de La Fondation et du discours d’Evelyn qui lui trouva des paroles d’une philosophie impeccable auxquelles elle ne trouva rien à ajouter, très contente de la manière dont l’entretien se termina, et qui leur valu des sourires et regards appréciateurs de la part de l’assemblée.

"C’était parfait." fit-elle, s’apprêtant à féliciter Ruben pour sa prestation, sincèrement ravie que tout se soit passé de cette façon-là "Vraiment, je te remercie d’a —" Seulement, elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà, le jeune homme se montrait bougon. Il avait les mains sur les hanches, ce qui lui donnait l’allure d’un homme d’un certain âge — elle ne serait pas étonné qu’il se découvre une calvitie précoce dans quelques mois — qui ne l’impressionnait pas le moins du monde malgré le petit ton qu’il employait avec elle et qui la fit froncer les sourcils assez fort pour qu’il se rende compte tout seul qu’elle ne pensait pas de bien de la façon dont il s’adressait à elle, et que s’il avait l’habitude de parler comme ça à ses équipes, il faudrait qu'il revoit sa copie "Qu’est-ce que tu es en train d’insinuer exactement ? Que j’ai failli à la promesse que je t’ai faite avant d’enregistrer ?" A nouveau, elle répéta, montrant le plateau par-dessus son épaule d’un pouce dressé dans sa direction "Je viens te dire que tout à été parfait de bout en bout. Qu’est-ce que tu me reproches, Ruben ?" Et là, l’illumination, son esprit faisant la focale sur le moment exact où Ruben avait changé d’attitude. Qui sait, peut-être que dans les prochaines candidates à cette bourse, il se trouvera la prochaine étudiante en médecine prometteuse que le docteur Hartfield prendre sous son aile. D’après ce qu’on raconte, c’est un enseignant consciencieux qui prend sur lui le parcours de ses pouliches à coeur et les mène toujours vers le haut "Oh !" laissa-t-elle échapper, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Ses mains ne surent pas où se poser, alors elle les leva légèrement devant elle pour rattraper sa bévue, et sa tête se secoua quand, in-extremis, elle tenta de se défendre "Je sais de quoi ça à l’air, mais je peux t’assurer que je ne… je ne pensais pas à ce que tu…" Elle regarda brièvement derrière elle, la partie la plus féministe d’elle-même se détestant d’agir comme si elle tenait à préserver le secret d’un homme adultère — ce qu’il la forçait à faire vraiment, une raison supplémentaire de lui en vouloir, tiens. Elle reprit après s’être assuré que tout le monde était occupé, chuchotant presque "Je ne pensais pas du tout à tout ça au moment où je me suis adressée à la caméra, je peux te le jurer." Et très sérieuse, elle soutint son regard pour ne lui laisser aucune occasion de croire qu’elle lui mentait "La formulation était sans doute maladroite, mais elle était sensée par rapport à ce que je cherchais à mettre en avant, je n’ai pas essayé de te mettre dans l’embarras." insista-t-elle, se retenant de lui dire que s’il n’avait pas de maîtresse, ce genre de tournure de phrases ne l’indisposerait pas autant, donc à qui la faute vraiment ?