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@MEGAN WILLIAMS & SHILOH

lieu: suncorp stadium, toowong

À toujours avoir la fâcheuse habitude d'être en retard lorsqu’on lui fixait un rendez-vous, Shiloh découvrait en ce jour certains avantages qui pouvaient résider dans le fait de se tromper dans l’horaire, mais d’un point de vue avantageux. Si elle s'était persuadée que Megan lui avait proposé de se rejoindre à 13 heures, la réalité du message texte de son amie était tout autre. Avec une heure d’avance, enfin presque, Shiloh eut le temps de déambuler au milieu des animations mises en place par la Fondation. C’était une belle après-midi, un moment parfait pour se retrouver entre amis, à décompresser entre une partie de chamboule tout et le partage d’une glace ou autre friandise. Son ventre affamé avait immédiatement repéré le stand de sucrerie, mais elle s'était efforcée de presser le pas pour ne pas provoquer un arrêt prématuré. Elle tenait à s’amuser avant de se gaver et de ne plus être en capacité de trouver la moindre énergie.

Ce qui ne devait être qu’un petit repérage des lieux s'était transformé en une partie de collin-maillard. Un petit garçon de trois ans lui ayant forcé la main, l’entraînant dans le jeu au moyen de son petit sourire charmeur et de sa bouille adorable. Elle avait craqué pour un mini bonhomme et s'était autant amusée que lui, si ce n’est plus. Shiloh se sentait bien. Comme de nouveau en phase avec la jeune femme qu’elle avait toujours été.Celle qui aimait rire sans se soucier du regard des autres. Celle qui osait tout, la tête haute et le cœur avide d’aventure. Tout n'était pas encore acquis. Elle continuait à baisser les yeux face à un homme, ne supportait pas les éclats de voix masculins et avait tout de même tendance à se tenir en retrait. Mais au cœur de cette ambiance bon enfant, l’ancienne Shiloh sortait peu à peu de sa coquille, désirant ardemment retrouver la lumière du jour.

L’heure s'était écoulée en un clin d'œil. Si elle avait laissé savoir à Megan qu’elle se trouvait déjà dans l’enceinte du stade, elle n’avait pas lancé une chasse au trésor pour que son amie la retrouve. Shiloh avait trouvé bien plus intéressant d'attirer la blonde dans sa bonne humeur. « Un chaï latte comme tu les aimes. » Dans un sourire étincelant, elle tendit un gobelet en carton à la blonde, profitant du rapprochement pour venir déposer un rapide baiser sur sa joue. « J’ai repéré assez de sucreries en t’attendant pour t’appâter et te faire participer à une activité avec moi. » Définitivement, il ne fallait pas laisser Shiloh en contact d’enfant. Ou de ballons colorés. Ou d’animation festive. Peut-être que c’est uniquement ce dont elle a besoin dernièrement, lâcher prise. S'autorisé à croire que l’on souhaite lui donner sa chance au travail. Que parfois la vie pouvait vous ramener des souvenirs au détour d’un drame. Et qu’après la tempête, venait toujours l'éclairci. « Alors, Madame la star de cinéma. » Elle eut un rire amusé. « Ça fait quoi de participer à l’avant-première de son film ? » Bien sûr que Shiloh avait vu le film de son amie. Évidemment, elle l'avait harcelé de SMS pour lui donner son avis, toujours enthousiaste et peu objectif. Et bien entendu, qu’elle avait l’intention de tout savoir de ce petit moment de célébrité vécu par Megan. « Rhett Hartfield, il est aussi antipathique qu’il en a l’air ? » Oui, Shiloh avait toujours eu un penchant pour les petits ragots de star. Un pêché mignon auquel elle goûtait à nouveau, par simple curiosité, parce que personne ne pourrait plus jamais le lui reprocher.

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Megan Williams & @Shiloh Atkins ☆ crédit/bunchofgifhunts

Si je n’estimais pas qu’aider ma meilleure amie à reconstruire sa confiance en elle est un bonne chose, je n’aurais pas mis les pieds à un quelconque rassemblement qualifié de féministe pour autant chose que pour me faire une bonne publicité. Pas intéressée par la cause pour deux sous et satisfaite de ma condition, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez et mes convictions particulières, qui impliquent entre autres d’être disponible et dédiée uniquement au bonheur de l’homme qui partage ma vie. Mais pour Shiloh, j’ai déjà prouvé que j’étais prête à faire des exceptions et aujourd’hui en est une : j’ai fait de la place dans mon nouvel emploi du temps d’étudiante pour passer un après-midi en sa compagnie. Et alors que j’arrive au stade où se tiennent des Olympiades sportives organisées par l’association de la compagne de Rhett Hartfield, j’aperçois vite la blonde qui semble être sur place depuis un moment et déjà avoir profité des festivités. « Un chaï latte comme tu les aimes. » J’attrape la boisson fraîche tendue par mon amie, avant de lui rendre son étreinte et son sourire. Force est de constater que j’ai mis les pieds ici sans trop savoir à quoi m’attendre : un bref coup d’oeil aux différentes activités me renseigne sur leur nature très familiale. « J’ai repéré assez de sucreries en t’attendant pour t’appâter et te faire participer à une activité avec moi. » - « Je me doutais que c’était trop beau pour être désintéressé. » Que j’affirme dans un sourire, en levant la tasse en carton entre nous pour la désigner du bout du menton. Dans les faits, je me suis renseignée sur l'événement et je me doutais aussi que Shiloh ne se contenterait pas de vouloir observer, et je suis même venue vêtue d’une tenue confortable et adaptée à la pratique d’une activité sportive. « J’ai des muscles en plus maintenant, on dirait pas comme ça. » Mais je me suis entraînée l’hiver dernier en vue de mon rôle dans Nine. Je ne suis pas devenue culturiste, ce n’était pas là l’objectif, simplement d’être en apparence crédible dans le rôle d’une personne pratiquant une activité sportive à minima soutenue, à défaut d’avoir l’air d’une sportive de haut niveau.

« Alors, Madame la star de cinéma. Ça fait quoi de participer à l’avant-première de son film ?  » D’une légère bourrade, je la pousse en avant du bout de mes doigts dans son dos avec un sourire sur les lèvres. « Je suis loin d’être une star de cinéma. » Même Damon a été étonnement transparent quant à son opinion sur ma performance. « Rhett Hartfield, il est aussi antipathique qu’il en a l’air ? » Là-dessus, je suis bien plus bavarde et ouverte à remettre une pièce à la discussion. « Il est pire, je te jure. Rien que de devoir poser avec lui pour les photos de l’avant-première à Brisbane m’a donné envie de lever les yeux au ciel. » Je fronce les sourcils avant d’interroger la blonde. « T’as lu son bouquin ? Vraiment, j’y ai vu que du ouin ouin ma vie est trop dure. » A cause de ses propres choix, soit dit au passage. Evidemment, je ne suis absolument pas objective le concernant - et concernant tous les consommateurs ou ancien consommateurs de drogues dures - et Shiloh est l’une des rares personnes à pouvoir comprendre pourquoi.

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Elle avait parfaitement conscience que ce genre de rassemblement n’était pas au goût de Megan. Une fois encore, elle prenait amplement conscience de toutes les petites concessions que sa meilleure amie pouvait entreprendre dans le simple but de l’accompagner. Shiloh était à l’initiative de cette sortie, ce qui était devenu rare, revenait tout doucement vers la normalité. Ce n’était pas grand-chose, mais cela s’apparentait à une amélioration. Il n’était plus question de s’enfermer dans une routine qui consistait à sortir de chez elle uniquement pour se rendre au travail. Aujourd’hui, elle avait envie de profiter de l’instant avec son amie, même si cela ne durait qu’une heure avant que Megan ne laisse entendre que toute l’animation était en train de jouer avec ses nerfs. « Je me doutais que c’était trop beau pour être désintéressé. » Elle eut un léger rire avant de hausser des épaules. Megan la connaissait que trop bien pour avoir tout compris dès l’instant où elle lui avait tendu le gobelet en carton. « On est pas obligé de rester longtemps. » Dans le fond, tout ce qu’elle souhaitait résidait dans le fait de passer un moment en compagnie de son amie, loin des quatre murs d’un appartement. « J’ai des muscles en plus maintenant, on dirait pas comme ça. » Elle s’arrêta dans sa progression pour jouer l’ahurie ébahie sous la transformation de la blonde. « Je me disais aussi, que t’avais changé. » Elle ne put s’empêcher de venir tâter le biceps de Megan avant de s'éventer le visage avec sa main. « Sexy de jouer une sportive de haut niveau ! » Et bien sûr, qu’elle ponctua son affirmation par un petit clin d'œil.

Elle ne veut pas s’entendre dire qu’elle est devenue une dame du cinéma. Son amie était officiellement une actrice. Oui, ce n’était pas un film à Oscar. Ce n’était pas le film de l’année, mais c’était une étape, quelque chose de différent. « Je suis loin d’être une star de cinéma. » Elle leva les yeux au ciel, mais préféra ne pas insister à ce sujet. Elle sentait bien que cela avait été une parenthèse, mais que Megan n’avait pas pour ambition de s’enfermer dans ce rôle-là. Il était bien plus amusant de pêcher des informations sur les gens qu’elle a pu rencontrer dans le processus. « Il est pire, je te jure. Rien que de devoir poser avec lui pour les photos de l’avant-première à Brisbane m’a donné envie de lever les yeux au ciel. » Elle ne put s’empêcher de rire. « Je crois que tu l’as un peu fait. » Il fallait la connaître. Les signes n'étaient pas non plus d’une évidence folle, mais lorsque l’on savait comment regarder, il était facile de voir que sur certains clichés, Megan était à deux doigts de tout envoyer bouler. « Lui, il avait juste l’air aigri. » Pour un type qui avait accepté de voir sa biographie transcrite au cinéma, cela était tout de même assez étrange. Ou alors, il s’agissait simplement d’un ego trip. « T’as lu son bouquin ? Vraiment, j’y ai vu que du ouin ouin ma vie est trop dure. » Bien sûr Megan n’allait ressentir aucune pitié pour ce type. Qui pourrait lui en vouloir en toute connaissance de cause ? « Honnêtement ? J’ai voulu, pour savoir ce que tu allais faire, pour être bien renseigné et tout. » Vraiment, elle avait encore sa copie du livre à l’appartement. « Mais j’ai lâché l’affaire au troisième chapitre. » Elle s'était efforcée pourtant, mais rien n’avait su retenir son attention. « Ce n’est pas le genre de personne que j’ai envie d’apprendre à connaître. » Le sportif sans trop de cervelle qui était tombé dans les substances. Elle avait ressenti un peu d’empathie pour cet homme avant qu’il ne blâme la terre entière pour ses travers. Cela avait réveillé de mauvais souvenirs. « Mais quand même… C’était une chouette expérience ? » Elles n’avaient pas eu tant l’occasion de parler de tout cela et comme toujours, Shiloh se voulait éperdument curieuse des aventures de Megan. « Tu voudrais recommencer ? » Dans quelque chose de mieux ? Plus à son image ? Elle en doutait avec le fait que Megan avait retrouvé les bancs de la faculté, mais elle se devait de poser la question.

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Megan Williams & @Shiloh Atkins ☆ crédit/bunchofgifhunts

« On est pas obligé de rester longtemps. » - « Mais non t’en fais pas, je plaisante. Je suis contente de te voir. » Mon emploi du temps me laisse moins de temps que je ne le voudrais pour continuer à passer du temps avec tous les gens que j’aime, alors je profite de cette opportunité de retrouver ma meilleure amie en me moquant bien du contexte et de l’événement sportif. S’il faut mouiller le maillot, je suis prête à le faire pour faire sourire Shiloh. « Je me disais aussi, que t’avais changé. Sexy de jouer une sportive de haut niveau ! » Ses doigts font mine de tâter mes muscles légèrement plus dessinés, et j’éclate d’un rire authentique et solaire en secouant la tête, réellement amusée. « Je crois que c’est pas tant le short de rugby qui était vraiment sexy dans le film. » Mais plutôt les quelques scènes suggestives ajoutée pour attirer du monde en salle. D’un côté, je comprends la frustration de Hartfield, qui aurait voulu que le sport soit au centre du récit. Mais on n’attire pas les gens en salle avec du foutu rugby ou un quelconque sport, même Invictus était porteur d’un message politique et à en croire la bande annonce du prochain film de Zendaya, je doute que le tennis soit la star à l’écran. J’aurais de la peine pour lui, s’il m’attirait la moindre sympathique.

« Je crois que tu l’as un peu fait. » - « Ouais, je crois que j’ai un peu vomi dans ma bouche quand il a mis sa main autour de ma taille. » Très respectueusement du reste, s’il y a un défaut que – dieu soit loué – Rhett Hartfield ne semble pas avoir, c’est d’être un coureur de jupon doublé d’un pervers. « Lui, il avait juste l’air aigri. » - « Il est surtout très égocentrique, si tu veux tout savoir. » Et déçu d’être incarné à l’écran par une blonde aux atouts bien différent des siens, mais il n’y a pas besoin d’être devin pour le comprendre. Au fond, ça aussi j’aurais pu le comprendre, s’il n’y avait pas eu le reste. « Honnêtement ? J’ai voulu, pour savoir ce que tu allais faire, pour être bien renseigné et tout. Mais j’ai lâché l’affaire au troisième chapitre. » J’esquisse un sourire amusé et, commençant mon étirement, je colle mon talon contre ma fesse et j’attrape le bout de ma chaussure, en équilibre sur une jambe. « Ce n’est pas le genre de personne que j’ai envie d’apprendre à connaître. » - « Et c’est pas quelqu’un que j’ai envie de garder dans mon entourage. » Je suis ravie que la blonde confirme mon antipathie à l’égard de l’ancien champion. De façon générale, j’aime être appuyée, je n’apprécie rien de plus que lorsque l’on abonde dans mon sens, il s’agit d’une des raisons pour laquelle mon amitié avec Jo est aussi tumultueuse ; elle ne le fait que rarement, préférant les vérités qui fâchent. « Mais quand même… C’était une chouette expérience ? Tu voudrais recommencer ? » Je réfléchis quelques secondes, le temps de changer de jambe pour étirer mon autre cuisse, avant de répondre avec sincérité. « C’était sympa. Mais pour l’instant je vais surtout me concentrer sur la reprise d’étude, et je verrai ce qui vient à moi. » Certainement pas grand-chose étant donnée ma prestation, chuchoteront certainement les mauvaises langues. Je ne suis pas une jeune actrice désespérée en recherche d’une nouvelle opportunité. « Avec l’article, c’est pas tombé au meilleur moment pour recevoir un trop plein d’attention. Peut-être que ça joue sur ma perception. Mais je vais prendre les choses comme elles viennent, je me prends pas la tête. »

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« Je crois que c’est pas tant le short de rugby qui était vraiment sexy dans le film. » Non clairement. Le film avait usé de toutes les ficelles, vieilles comme le monde, pour attirer les foules. En commençant par transformer Rhett en une belle blonde aux atouts quelque peu différents que des abdominaux bien dessinés. L’idée se voulait un peu folle, voire un point dégradant pour le principal concerné, mais Shiloh s’en fichait bien. Megan avait pu prendre part à l’expérience et semblait, tout de même, s'être bien amusée. Malgré la compagnie qui lui avait été imposée. « Ouais, je crois que j’ai un peu vomi dans ma bouche quand il a mis sa main autour de ma taille. » Elle ne put s’empêcher de rire face à la franchise de son amie.  Charmant. » Elle avait suivi avec attention l’avant-première du film et même s’il fallait bien connaître Megan pour deviner ses expressions, il n’était tout de même guère difficile de comprendre que Rhett ne serait jamais son meilleur ami. Même pour le plaisir des caméras. « Il est surtout très égocentrique, si tu veux tout savoir. » Ce n’était pas si étonnant que cela. Non pas que cela se lise sur ses traits, mais tout de même… « Est-ce que l’on peut attendre autre chose d’un mec qui écrit sa biographie et qui accepte d’en faire un film ? » Certes, il avait été une star dans son domaine, mais Rhett Hartfield n’avait rien du héros national qu’il prétendait être. Et peut-être que Shiloh avait un léger souci avec les hommes de cette trempe, ceux qui jouissent d’une pseudo notoriété. « Il aura eu sa petite heure de gloire. » Avant que tout le monde ne l’oublie en moins d’un mois. « Et ce n’est pas quelqu’un que j’ai envie de garder dans mon entourage. » Elle n’en doutait pas une seule seconde et ne comptait sûrement pas cela comme une grosse perte.

Au milieu de tout cela, Megan avait pu tenter une nouvelle expérience. Quelque chose qui sortait des sentiers battus et bien entendu, qu’aux yeux de Shiloh elle avait maîtrisé l’exercice à la perfection. « C’était sympa. Mais pour l’instant je vais surtout me concentrer sur la reprise d'étude et je verrais ce qui vient à moi. » Elle hocha la tête, imitant la position de Megan pour étirer un peu ses jambes, même si elle avait déjà participé à quelques activités. « Avec l’article, c’est pas tombé au meilleur moment pour recevoir un trop plein d’attention. Peut-être que ça joue sur ma perception. Mais je vais prendre les choses comme elles viennent, je me prends pas la tête. » Elle lui adressa un sourire avant d’entamer quelques rotations de ses bras et de son bassin. Elle n’avait aucune idée de ce que serait la première activité, mais autant se bouger un peu. « Tu as saisi l’occasion, tu n’auras pas de regret au moins. » Megan avait voulu tenter une nouvelle aventure, c’était quelque chose de différent et au moins elle avait osé sauter le pas. « Comment ça se passe ta reprise ? Ça te plaît pour le moment ? » Shiloh se trouvait admirative de son amie, elle n’était pas certaine qu’elle aurait su trouver le courage de recommencer tout un parcours scolaire. Et si Shiloh l’avait convié pour probablement participer à quelque chose, l’envie de rattraper les dernières semaines sans s’être vue se voulait plus forte que tout. « Il faut que je te raconte aussi, ta robe de mariée…  Ça m’a ouvert des opportunités folles ! » Elle-même avait encore du mal à réaliser ce qu’on lui avait confié comme tâche. 

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« Est-ce que l’on peut attendre autre chose d’un mec qui écrit sa biographie et qui accepte d’en faire un film ? » Shiloh voit juste, et sa réponse me tire un sourire qui, je l’admets, a un petit quelque chose de mesquin. Mais puisqu’il s’agit de Rhett Hartfield, je ne m’en veux pas le moins du monde. « Touché. » L’ancien champion est tout ce que les clichés voudraient qu’il soit, après tout. Suffisant, imbu de sa personne et égocentré, il est tout ce que je déteste chez un homme. Tout compte fait, je réalise que sa personnalité est bien trop proche de celle de Cameron pour que je ressemble quoi que ce soit de positif à son égard. Au moins, il a bien trouvé son réalisateur. « Il aura eu sa petite heure de gloire. » - « Les critiques sont pas tendres avec le film, alors je sais même pas s’il considère que c’est le cas. » Ou plutôt, je sais qu’il n’en est rien. Je sais qu’il regrette toujours de ne pas avoir été joué par un bellâtre dans son genre – même Tomlinson, pourtant boudé par toutes les cérémonies prestigieuses et moins prestigieuses cette année – aurait fait l’affaire à ses yeux. Et je me doute qu’une part de lui doit ronger son frein en lisant les critiques sévères que reçoit Nine. « Tu as saisi l’occasion, tu n’auras pas de regret au moins. » Je hoche la tête en guise de conclusion à ce sujet de conversation-là. Je n’ai pas de regret. Au contraire, je suis ravie d’avoir coulé la carrière de mon ancien amant, même si j’ai pris du plomb dans l’aile – ou plutôt dans mon égo – au passage.

« Comment ça se passe ta reprise ? Ça te plaît pour le moment ? » - « C’est… » Je n’ai pas envie de décevoir mon amie au naturel si enthousiaste. Mais le fait est que je n’ai jamais été un modèle de réussite académique et que, si j’ai bien l’intention de m’accrocher cette fois, reprendre les cours est difficile pour moi. « Je m’y fait. C’est pas facile de s’y remettre, mais j’ai un emploi du temps assez léger. » Et je peux au moins travailler à la maison, auprès de Bowie et surtout, auprès de mon Italien. « On a pas mal de travaux personnels. Je regrette un peu de pas être plus disponible pile quand Damon a beaucoup plus de temps libre. » Nous aurions pu profiter de mois à parcourir le monde ou à simplement profiter l’un de l’autre que la vie ne nous offrira peut-être pas à nouveau de sitôt. « Mais c’est pour la bonne cause. » J’esquisse un sourire qui se veut rassurant. Ce sera pour la bonne cause si j’arrive à décrocher mon diplôme, dans les faits. Ou déjà, si je parviens à réussir mon année, chaque chose en son temps. « Il faut que je te raconte aussi, ta robe de mariée…  Ça m’a ouvert des opportunités folles ! » Shiloh a l’air excitée et, alors que je me dirige vers le stand où deux dossards nous sont remis, je la couve d’un regard presque maternel. « Des opportunités folles du genre ? » Quoi qu’elles soient, je suis sincèrement heureuse pour mon amie.

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« Les critiques sont pas tendres avec le film, alors je sais même pas s’il considère que c’est le cas. » Il n’était pas nécessaire d’enfoncer le couteau dans la plaie, Megan avait parfaitement conscience que le film ne se voulait pas d’être une réussite triomphante. Elle avait tenté sa chance dans un nouveau domaine et c’était tout à son honneur. L’expérience restait malgré le résultat. Et si l’histoire ne se voulait pas des plus incroyables, Shiloh était restée agréablement surprise par le talent de son amie. Dans quelques années, elles pourront rire de tout cela, et peut-être même qu’elle allait garder une copie du film pour le présenter aux futurs enfants de Megan et Damon.

Il était plus important de s’enquérir de la nouvelle aventure que la blonde avait entamée. Un chemin bien plus sérieux et académique, quelque chose qui avait surpris Shiloh tout en la rendant fière du courage dont faisait preuve Megan pour reprendre ses études après toutes ces années. « C’est… Je m’y fait. C’est pas facile de s’y remettre, mais j’ai un emploi du temps assez léger. » Cela avait dû être un sacré chamboulement dans son quotidien, Shiloh ne s’imaginait pas reprendre le chemin des amphi à son âge. « On a pas mal de travaux personnels. Je regrette un peu de pas être plus disponible pile quand Damon a beaucoup plus de temps libre. » Il est vrai qu’ils n’avaient pas eu le meilleur des timings les deux, entre un qui venait de finir les études et l’autre qui venait tout juste de reprendre. « Mais c’est pour la bonne cause. » Un sourire vint étirer ses lèvres alors qu’elle pouvait sentir la certaine nervosité qui se dégageait de Megan. « Tu vas réussir, Megan. » Elle ne doutait même pas de ce point-là, il s’agissait d’une évidence à ses yeux. « Et si t’as besoin d’aide pour organiser tes révisions ou même si tu veux juste te changer les idées une soirée, tu sais où me trouver. » Shiloh était ce genre de personne qui avait masterisé le don de créer des fiches de révisions que tout le monde lui enviait et elle se ferait un plaisir de transmettre son savoir à son amie. Ou tout simplement de l’emmener manger un bout pour se sortir la tête des cours. Tout était possible.

Vêtues de leurs dossards flambant neuf, les deux demoiselles se dirigèrent vers leur première activité sans marquer une pause dans leur conversation. Et bien sûr qu’elle ne put s’empêcher de parler de son travail, mais c’était pour la bonne raison. « Des opportunités folles du genre ? » Elle se força à prendre une inspiration pour ne pas déblatérer les choses à vive allure en avalant la moitié de ses mots. « On m’a demandé de créer la robe de la fille d’un client super important. » Elle aurait presque pu sautiller sur place tant l’idée lui paraissait encore folle. « C’est genre LE mariage du cercle bourgeois de Brisbane et je vais créer la robe qu’elle portera pour sa soirée de mariage. » Ce n’était pas la robe de cérémonie, mais elle n’en avait que faire, c’était tout aussi important à ses yeux. « Et tout ça, c’est parce que l’assistante de James a vu la robe que j’ai créée pour toi. » La merveille qu’elle avait confectionnée après la commande que Damon lui avait passée. « Vraiment tout ce que j’ai fait pour toi, c’est devenu mon portfolio officiel. » Les cadeaux d’anniversaires, de Noël et les commandes parfois random que Megan lui avait passées parce qu’elle avait remarqué une robe de designer qu’elle n’avait pas les moyens de s’offrir. « T’es ma bonne étoile ou un truc comme ça. » C’était dit de manière si légère et pourtant elle n’avait jamais été aussi sincère.

Avant qu’elles n’aient le temps de se dire quoi que ce soit de plus, elles se firent entraîner dans une équipe de tir à la corde à qui il manquait quelques joueurs. « C’est le moment de mettre tes muscles en service. » Qu’elle plaisanta en se plaçant tout juste derrière Megan.

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« Mais c’est pour la bonne cause. » - « Oh oui, je sais, c’est bien ce que je me répète tous les matins quand le réveil sonne à sept heures et que j’aurais envie de rester au lit avec Damon. » Je me dis que cela en vaudra le coup, au bout du compte, mais il n’en reste pas moins vrai qu’il est difficile de s’astreindre à ce genre de chose quand on ne le fait pas par nécessité. Autrefois, j’avais un toit à assurer au-dessus de ma tête, un frigo à remplir : des préoccupations somme toute bien terre à terre. Lorsqu’il est question de ce genre de chose, il est bien plus facile de se motiver, je m’en rends compte à présent que je n’aurais pas besoin de travailler pour vivre une vie luxueuse, que je chercher à terminer mes études que par vocation et besoin de prouver que je peux y arriver, que je ne suis pas plus bête que la moyenne. « Tu vas réussir, Megan. » - « Merci. » Je lui adresse un immense sourire, touchée par la confiance et le soutien qu’elle sait toujours me témoigner, même lorsque ce n’est pas particulièrement justifié ou mérité. Être amie avec Shiloh vient avec une certitude : celle qu’elle sera toujours là en cas de besoin pour vous aider, même si le reste du monde pense que vous avez tort et que c’est bien fait pour vous. « Et si t’as besoin d’aide pour organiser tes révisions ou même si tu veux juste te changer les idées une soirée, tu sais où me trouver. » - « A ce rythme-là je vais te dire la même chose qu’à Damon : vous pourriez presque vous inscrire dans ma filière, vous aussi. » Puisqu’avant que quelque chose me rentre dans la tête, ils auront le temps d’apprendre par cœur tout le chapitre concerné et le suivant. « Mais ça tombe pas dans l’oreille d’une sourde, merci encore. » Shiloh, contrairement à moi, a toujours été studieuse et scolaire. Je sais que, comme Damon, elle est la personne toute indiquée pour m’aider et une part de moi sait que je vais devoir finir par m’asseoir sur ma fierté et mon envie de réussir sans l’aide de personne d’autre.

« On m’a demandé de créer la robe de la fille d’un client super important. » Un immense sourire retrouve sa place sur mon visage à l’annonce de la nouvelle de Shiloh. Bien sûr, l’opportunité en elle-même m’a l’air d’être une nouvelle exceptionnelle, mais c’est le bonheur que je lis sur le visage de mon amie qui me rends moi-même heureuse pour elle. « C’est genre LE mariage du cercle bourgeois de Brisbane et je vais créer la robe qu’elle portera pour sa soirée de mariage. » - « C’est génial ! C’est fou comme opportunité si peu de temps après ta promotion, non ? » J’ai toujours trouvé mon amie talentueuse, mais je sais aussi qu’elle exerce dans un milieu où les places sont chères. Qu’elle monte en grande l’an dernier était déjà merveilleux, alors qu’elle soit repérée si vite, cela tient du miracle. « Et tout ça, c’est parce que l’assistante de James a vu la robe que j’ai créée pour toi. Vraiment tout ce que j’ai fait pour toi, c’est devenu mon portfolio officiel. » - « Laquelle, celle d’Italie pour nos renouvellements de vœux ou de notre mariage ? » Je ne peux pas dire le premier puisqu’elle ne sait pas réellement que le second en était un à nos yeux, tout comme je ne peux pas dire le vrai puisque ce n’est pas ce qu’il était pour moi. Mon vrai mariage s’est tenu en Italie, mais personne ne peut savoir qu’il s’agissait d’autre chose que de renouvellement de vœux. « T’es ma bonne étoile ou un truc comme ça. » Je rosi de bonheur pour la blonde, mais je secoue toutefois la tête. « Ces créations sont de toi. C’est toi qui a tout fait, c’est grâce à ton talent que tout ça t’arrive. » Je m’adresse à elle avec fierté et sincérité. Je rajoute toutefois avec une touche d’espièglerie. « Moi, tout ce que j’ai fait, c’est être particulièrement canon pour mettre en valeur tes beautés. » Je fais mine de renvoyer mes cheveux en arrière en preuve de vanité, avant d’éclater de rire et de passer mon bras autour des épaules de ma meilleure amie pour l’attirer contre moi. « Je suis sérieuse, je suis super fière de toi. C’est une opportunité en or et c’est sûr que tu vas la relever haut la main. » Il ne peut pas en être le contraire : le demoiselle a de la passion et de la détermination à revendre, en plus de son talent pour imaginer des superbes pièces.
   
« C’est le moment de mettre tes muscles en service. » Nous nous sommes approchées de la première activité de ces Olympiades, et je lève les yeux au ciel. « Du tir à la corde, je rêvais de faire ça. » L’ironie dans ma voix est palpable. « Au moins, on est dans la même équipe. » Je lui adresse un clin d’œil alors que je me place devant elle, les deux mains bien accrochées à l’épaisse corde qu’il nous faudra bientôt attirer à nous comme si notre vie en dépendait pour éviter de nous faire hurler dessus par des ménagères quarantenaires trop compétitrices.

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@MEGAN WILLIAMS & SHILOH

« Oh oui, je sais, c’est bien ce que je me répète tous les matins quand le réveil sonne à sept heures et que j’aurais envie de rester au lit avec Damon. » Elle ne put s’empêcher de rire face à la description presque tragique que faisait Megan. Elle pouvait comprendre à quel point cela venait chambouler le quotidien de son amie, mais elle était aussi sincèrement impressionnée par la volonté qu’elle mettait dans ce nouveau projet. Megan était déterminée et cela allait forcément contribuer à sa réussite, elle n’en avait aucun doute. « A ce rythme-là je vais te dire la même chose qu’à Damon : vous pourriez presque vous inscrire dans ma filière, vous aussi. » L’idée se voulait amusante, mais Shiloh ne se voyait plus reprendre le chemin des bancs de la fac. « Alors je t’aime, beaucoup, mais si je pouvais éviter d’y retourner. » Notamment, parce que cela voudrait dire mettre de côté sa carrière qui décollait enfin. Mais elle ne dérogerait pas de sa proposition de donner un coup de main, même pour des matières auxquelles elle ne connaît pas grand-chose. « Mais ça tombe pas dans l’oreille d’une sourde, merci encore. » Elle savait bien que Megan préférait encore se débrouiller seule, mais elle lui avait au moins tendu la main et peut-être que cela finira par porté ses fruits.

« C’est génial ! C’est fou comme opportunité si peu de temps après ta promotion, non ? » Cela me rassure presque de réaliser que je ne suis pas la seule à trouver cela complètement dingue. « C’est inespéré et clairement stressant. » Je ne sais pas ce qui avait réellement poussé Millie à venir me trouver pour prendre en charge cette mission, mais je n’allais surtout pas le questionner. L’opportunité se voulait bien trop folle. « Laquelle, celle d’Italie pour nos renouvellements de vœux ou de notre mariage ? » - « Celle pour l’Italie. » La première était belle, certes, mais celle que Shiloh avait créé récemment venait de démontrer tout ce qu’elle avait emmagasiné comme information et savoir-faire durant l’année écoulée. Et elle avait conscience que Megan, sans même le vouloir, l’avait aidé dans tout cela. À toujours lui proposer des idées de création et surtout à toujours porter fièrement ce que Shiloh confectionnait pour elle. « Ces créations sont de toi. C’est toi qui a tout fait, c’est grâce à ton talent que tout ça t’arrive. » Elle sentit le rouge lui monter aux joues alors qu’un sourire timide venait étirer ses lèvres. « Moi, tout ce que j’ai fait, c’est être particulièrement canon pour mettre en valeur tes beautés. » Son éclat de rire vint rejoindre celui de Megan. « C’est pas moi qui vais te contredire là-dessus. » Megan était canon, il fallait être aveugle pour ne pas le voir. « Je suis sérieuse, je suis super fière de toi. C’est une opportunité en or et c’est sûr que tu vas la relever haut la main. » Se laissant aller dans l’étreinte, elle conserva son sourire. « Je suis stressée comme jamais, mais j’ai hâte de relever le défi. » Deux émotions opposées, mais qui résumait parfaitement le challenge que cela pouvait représenter à ses yeux.

Et si elle pouvait parler de tissus durant des heures, il était désormais temps de faire usage de ses bras plutôt que de ses capacités en couture. « Du tir à la corde, je rêvais de faire ça. » Dans cinq minutes, elle allait l’abandonner à son sort. « Juste ça et après promis, on va se prélasser dans l’herbe. » Juste un peu de fun avant de la laisser ronchonner sur les femmes qui forment leur équipe. « Au moins, on est dans la même équipe. » - « On va les avoirs ! » Shiloh se voulait affreusement compétitive aujourd’hui et cela finit par payer quelques minutes plus tard par une victoire écrasante. Que les filles allèrent célébrer avec une autre boisson et dans un des fauteuils installés là pour l’occasion.