| When you're not here I'm suffocating ~ Jamiella |
| | (#)Mer 4 Nov - 18:20 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella Une heure cinq. J'avale mon verre de vodka d'une traite puis le repose durement sur le bar. L’alcool me brûle la gorge mais mon visage ne laisse rien paraître, impassible. L'Electric Playground est bondé ce soir, et la musique raisonne dans mes oreilles depuis bientôt trois heures. Accoudé au comptoir de la boîte, je suis seul. Pourtant, ce ne sont pas les propositions qui manquent. Il n'y a même pas deux minutes, une blonde essayait tant bien que mal d'attirer mon attention avec un décolleté plus que plongeant. Mais rien n'y fait, je reste imperturbable. Pire ; je suis ennuyé. Je ne suis pas là pour draguer, ni ramener une énième conquête dans mon lit. Seulement pour boire dans un cadre différent que mon appartement, et oublier. Noyer mon chagrin. La musique m'aide à ne penser à rien tant elle est forte. Je me contente de boire, d'enchaîner les verres. Whisky, rhum, vodka... tout y passe. Le but étant de me mettre minable le plus vite possible. Un zombie, voilà ce que je suis. Une âme errant sans but, sans volonté. Comme si un détraqueur avait aspiré toute ma capacité à être heureux un jour, à connaître le bonheur. Mon cœur a laissé place à un trou béant au milieu de ma poitrine, un véritable gouffre. Chaque jour est plus difficile à vivre que le précédent, chaque matin est plus dur que celui de la veille. Et si je me mets dans cet état, c'est pour une femme. Non, pas une femme : Gabriella. L’alcool est le seul moyen que j’ai trouvé pour chasser la brune de mes pensées. Depuis qu’elle a claqué la porte de mon appartement en m'insultant de tous les noms, je ne suis plus qu'une ombre. Je ne vis plus, je survis. Je ne pensais pas lui faire autant de mal, ni même m'attacher autant à elle. D'ailleurs, je ne pensais même pas ressentir à nouveau quelque chose d'aussi fort après Emma. Je m'étais juré de ne plus me laisser aller, de ne plus me laisser atteindre. Visiblement, j'ai échoué. La libraire a trouvé le moyen de franchir mes barricades avec une aisance hors du commun, pour finalement m'atteindre en plein cœur. Et c'est alors qu'elle commençait à le tenir en main, que je lui ai fait mal. L’obligeant à s’enfuir, laissant tomber mon cœur derrière elle. Il s'est écrasé au sol, brisé en mille morceaux. Mais encore une fois, je sais que c'est moi le fautif. Je me tiens pour unique responsable. Je l'ai fait fuir, c'est très clair maintenant. Je comprends aussi que si je l'ai fait, c'est parce que j'ai peur de m'engager. Peur de créer quelque chose, de commencer à nouveau une relation sérieuse. Et je ne sais pas si un jour je serai à nouveau prêt. Mais je n'aurais pas dû entraîner Gabriella dans ma chute, je n'aurais pas dû trahir sa confiance, ni la laisser tomber. Ce que j'ai fais est impardonnable... et pourtant, j'espère qu'un jour elle me pardonnera. C'est très égoïste, mais j'aimerais que l'anglaise trouve la force de surmonter ça. Malheureusement c'est encore loin d'être le cas. Même si la soirée d’Halloween m’a montré que l’anglaise n’avait déjà pas tiré un trait sur moi. Quand je repense à cette soirée… j’ai l’impression que tout cela n’était pas réel. Gaby et moi, nous embrassant à perdre haleine. Nous dévorant sur un lit, elle assise sur moi et moi torse nu. Inconsciemment, je viens effleurer mes lèvres du bout des doigts. Parfois j’ai encore l’impression d’avoir son goût, de sentir son souffle. Mais je sais que ce n’est pas le cas, qu’elle est encore trop loin pour moi. Beaucoup trop loin.
Salut beau brun. Blasé, je tourne les yeux vers la jeune femme qui vient de m'accoster. Une rousse, pour changer. Si j'étais de meilleure humeur, je lui sourirais poliment. Mais ce n'est pas le cas, alors je reste de marbre. Tu sembles bien seul, je peux peut-être t'aider ? A sa façon de se mordiller la lèvre inférieure, je comprends très bien de quelle façon elle souhaite « m'aider ». Désolé, mais ce n'est pas moi qui te tiendrai compagnie cette nuit. Ma voix est ferme mais pas hostile, je veux juste m'en débarrasser au plus vite. Cependant la jeune femme a de la suite dans les idées. Il suffit d'une seconde inattention pour que sa main caresse mon torse, pour que ses lèvres se posent sur ma mâchoire. Et là, c'est l'électrochoc. Je la repousse un peu trop violemment, au point qu'elle manque de tomber au sol. Mais t'es malade ?! Connard ! hurle-t-elle en s'éloignant à grandes enjambées. Tous les regards convergent vers moi. Oui, je suis malade. D'une maladie dont on ne se soigne pas, et dont je refuse encore d'être diagnostiqué. Mais je sais qui en est la responsable : Gabriella. Tout revient toujours vers elle de toute façon. Elle n'est jamais très loin dans mes pensées, attendant le bon moment pour surgir. Mon monde tourne autour d’elle et de son visage angélique désormais. C’est elle que je voulais voir quand la rousse a essayé de m’embrasser, c’est de ses lèvres dont j’ai envie. Tout devient de plus en plus clair pour moi : je dois la voir. Je dois lui parler, tout lui expliquer. C'est ce que j'aurais dû faire depuis le début, elle me l'avait fait comprendre lors du gala en disant qu'elle aurait pu m'aider si elle avait su. Mais j'avais préféré tout garder pour moi, commettant continuellement les mêmes erreurs. Mais tout ça doit changer. Je dois me rattraper, je dois me battre. Pour elle, pour moi. Pour nous.
Sans plus attendre, je me lève et me fraie un chemin à travers la foule pour sortir de la boîte. Une fois dehors, le vent glacial me frappe le visage. Et je suis surpris par la pluie qui commence à tomber. Ne perdant pas plus de temps, je me mets à courir. Comme un fou, à toute vitesse. Ma destination est très simple : le quartier Redcliffe, l'appartement de l’anglaise. Les minutes défilent, les rues aussi. La brune est partout dans ma tête, je cours à ne plus pouvoir, à en perdre haleine. Mais je ne m'arrête pas, comme si m'arrêter m'empêcherait de tout réparer. Je cours, encore et encore. Chaque pas me rapproche plus d’elle, chaque pas est une petite victoire. Je ne dois pas abandonner, je ne dois pas l’abandonner. La pluie s'est intensifiée et il pleut désormais des trombes, mais cela ne m'arrête pas bien au contraire. Mes cuisses me font souffrir, ma poitrine aussi. Mais je me sens revivre de minute en minute. Je cours comme je n'ai jamais couru, et je me rappelle alors de cette soirée. Celle où j'ai revu Gabriella, celle où je l'ai défendue. Nous avons alors couru comme des fous pour ne pas nous faire attraper, et ce souvenir me marque particulièrement sans que je ne sache pourquoi. Peut-être que c'est là que tout a changé, peut-être que c'est là qu'elle a abattu le premier mur sur le chemin de mon cœur. Je suis désormais trempé, et mon regard se perd quelques secondes dans le ciel. Cette averse est si violente et inattendue que j'ai l'impression d'y voir un signe du destin. On dirait la matérialisation des sentiments que j'éprouve envers l'anglaise, de la lutte intérieure qui fait rage en moi depuis des semaines. Les éléments s’acharnent mais je ne me laisse pas abattre, trouvant encore la force de courir. Cette tempête, c’est celle qui s’est abattue sur moi depuis des semaines. Elle porte le nom de Gabriella.
Finalement, j’arrive devant son immeuble. Je m’arrête de courir quelques minutes, et tente de reprendre mon souffle les mains sur les genoux. Je ne quitte pas le bâtiment des yeux, pesant le pour et le contre. Dois-je vraiment y aller ? A cette heure-ci ? Au diable la raison ! Rien n’est logique entre elle et moi, rien n’est raisonnable ! Sinon on n’en serait pas là. Je traverse la rue pour pénétrer à l’intérieur de l’immeuble. Là, il ne me faut pas longtemps pour trouver l’appartement numéro 12, avec « Rhodes » écrit sous la sonnette. Je reste quelques secondes sans rien faire, les dernières hésitations. Puis je frappe à la porte. Trois grands coups, brefs mais fermes. J’entends du bruit à l’intérieur mais la porte ne s’ouvre pas. Gaby, c’est moi ! Ouvre ! je crie en frappant à nouveau. Ouvre ou je réveille tout l’immeuble !!! Je sais que c’est égoïste et très puérile, mais j’en suis capable. Je continue de frapper jusqu’à ce que la porte ne s’entrouvre. Le visage de Gabriella apparaît, visiblement fatiguée. Elle ne semble pas prête à me laisser entrer chez elle. Tant pis, je vais devoir forcer les choses. Je bloque la porte avec mon pied et décide de forcer le passage avec mon épaule. Une fois chez elle, je me retourne pour lui faire face. Je suis trempé, vraiment trempé. Je fous de l’eau partout dans son entrée, mais ça ne m’importe pas à cet instant. Tout ce qui compte, c’est qu’elle veuille bien m’écouter. Gaby, je… je suis désolé. Pour tout. Laisse-moi t’expliquer, laisse-moi une chance… Je fais un pas dans sa direction mais n’ose pas lui prendre les mains comme j’aimerais le faire. Maintenant que je l’ai en face de moi, je suis beaucoup moins confiant qu’en quittant l’Electric Playground. Mais hors de question de faire demi-tour. Je lui dois des explications que je lui devais depuis le début. Une fois qu’elle aura toutes les cartes en mains, elle pourra prendre sa décision définitive. Mais au moins j’aurai tout fait pour la garder près de moi, et non pour l’éloigner comme je l’ai fait jusqu’à présent. Tu me manques tellement… je murmure cet aveu en la fixant droit dans les yeux, un demi-sourire sur le visage. Il n’y a rien d’amusant pourtant, c’est juste que cette vérité s’impose tellement pour moi. Elle me manque, chaque seconde passée loin d’elle est un supplice. Elle me manque à chaque instant de la journée, de la nuit. Je la revois près de la fenêtre dans mon salon, ou alors assoupie sur mon canapé. Je la revois se trimballer en petite tenue, me sourire comme elle sait si bien le faire. Elle a déjà laissé une trace indélébile chez moi et en moi, pourquoi lutter ? Je fais encore un pas dans sa direction pour ne me retrouver qu’à quelques centimètres d’elle. J’attends fébrilement sa réaction. Mais ce que je ne savais pas, c’est que la rousse de l’Electric Playground avait laissé une belle trace de rouge à lèvres sur le col de ma chemise. Nul doute que Gabriella le verrait, elle.
| © Pando |
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| | | | (#)Jeu 5 Nov - 16:04 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
Elle était dans la cuisine. Il était déjà bien tard pour préparer des muffins. Une odeur de chocolat émanait dans tout l'appartement. Cherchant toujours à s'occuper pour ne pas trop penser, Gabriella adorait préparer des gâteaux. Muffins, cakes, scones... L'Anglaise n'était pas aussi douée que son jumeau, mais elle avait appris quelques recettes. La musique qui résonnait apaisait ses mœurs. La brune avait besoin de calme, de se reposer, se retrouver. De mettre de l'ordre dans ses idées. Pour la première fois, Gabriella se sentait presque elle-même. Mais il y avait toujours cette ombre. Cet homme qui la hantait et qui allait la hanter pour un bon bout de temps. Le revoir pour Halloween fut une épreuve de plus. Mais c'était si bon de le sentir à nouveau contre elle, de se laisser à des envies que la jeune femme ne lui avait jamais avouées auparavant. De l'embrasser avec une telle intensité, de caresser la moindre parcelle de son corps… «Aïe ! » La jeune femme se laissa distraire en repensent à cela. Gaby vit cela comme une alerte, une sorte de signe donnée par une force supérieure au dessus de sa tête. On essayait de lui dire que ce n'était pas bien de penser à lui. Bien trop dangereux. La brûlure sur sa main n'était rien par rapport à tout ce que lui avait fait le français. Lui faire croire en l'amour, pour à la fin réduire son cœur au silence. Essayant encore et encore de se remettre de son passage. James avait le don pour tout. La faire enrager, la faire vibrer, la faire rayonner, aimer comme jamais ou de la détruire comme personne. L'amener au paradis par un simple baiser pour lui braiser les ailes la seconde d'après. Rien n'était simple entre eux et ça depuis toujours. Mais Gabriella avait beau tourner le problème dans tous les sens, elle l'aimait toujours. Se disant que personne d'autre pourrait aussi bien lui convenir, c'était comme une évidence, à la fois triste et insensée. Comment pouvait-elle penser ainsi après tout cela ? C'était à en perdre la raison. Mais n'y a-t-il pas plus pure et belle folie que l'amour ? Aimer un être à en perdre la raison au point d'oublier ses erreurs. De se dire que tout est fait pour les séparer, mais que ça ne change rien. Malgré tout. Malgré ce qu'en pensent les autres, sa propre fierté, ses propres idéaux. Faire passer l'autre avant tout. Se dire que tout est surmontable à deux…
L'Anglaise se rebrûla à nouveau. Faisant presque valser une plaque de muffins sortant du four. Il fallait croire que rien ne marchait. Le français était toujours omniprésent dans ses pensées. C'était fou, complètement dingue et excessivement énervant ! Un fois toutes ses pâtisseries terminées, Gaby, totalement épuisée se prélassa sur son canapé. S'allongeant un moment, tout en fermant les yeux. La musique la transportait. L'Anglaise attrapa son livre qui traînait sur la table basse. Elle ne trouvait toujours pas le sommeil. Gabriella pensa à Noah. Il devait être réveillé lui aussi, comme toujours. Sûrement à parler avec Marius qui était une fois de plus bloqué par je ne sais quel logiciel informatique ou a raconter des sottises sur elle. Mais la jeune femme espérait voir son voisin débarquer sans prévenir, comme à son habitude. Il n'y avait que les gâteaux de Gabriella pour espérer le voir se lever de son ordinateur… ou les pizzas. Mais l'Anglaise espérait voir sa petite frimousse se glisser à travers la porte. En pensant à cela, Gaby souri avec légèreté.
Au même moment, trois coups résonna à sa porte. Fermes et désinvoltes. Elle se leva, prête à ouvrir. Gabriella n'osait pas croire que c'était Noah. Mais la voix qui retentit derrière la planche de bois la fit enlever la main de la poignée. Elle était sous le choc. On pouvait lire la stupeur dans ses yeux. C'était James, ça ne faisait aucun doute. Le mannequin lui demandait d'ouvrir. Gaby ne savait pas quoi faire. Toutes les idées les plus loufoques lui traversèrent la tête. Faire comme si elle n'était pas là, chose impossible avec la musique qu'il devait lui aussi entendre. Sortir comme un voleur par la fenêtre, non trop dangereux et très idiot. Le français commençait à perdre patience. Menaçant de réveiller tout l'immeuble s'il le fallait. Et puis merde… Gabriella décida d'accepter. Elle l'ouvrit tout doucement, laissant une petite ouverture. Ayant aucunement l'envie de le voir chez elle. Mais il fallait qu'elle sache ce qu'il voulait. La brune vit un bout de ce visage si parfait. Son regard capta le sien. « QUOI JAM…» Ce dernier était bien décidé à rentrer. L'Anglaise essaya de toutes ses forces de refermer la porte, mais le français réussit à bloquer la porte avec son pied et à se glisser dans l'entrée. Gabriella eut un mouvement de recul. Ne voulant pas se trouver trop près de lui. Il était de dos, complètement trempé. « Qu'est-ce que tu veux James à la fin...? »
La libraire était épuisée. Il se retourna, son regard la transperçant complètement. Chose qui la déstabilisa. Je suis désolé… Gaby sentit son cœur se briser. Sa phrase lui fit fermer les yeux. Parler de pardon, lui demander de lui laisser une chance… C'était à la fois si simple et délivrant de lui dire oui. Mais Gabrielle n'en avait pas encore la force. Elle lui fit signe avec sa main de ne plus s'avancer. Stop, arrête. Ne sachant jamais sur quel pied danser avec lui. Mais la brune sentie que sa voix était bien moins sûre qu'à la coutume. Alors elle ouvrit les yeux. Ses yeux noisette se plongeant dans les siens. Cherchant le moindre signe de sincérité. Il était beau à en mourir, même trempé de la tête aux pieds. Elle sentait à quel point il était difficile pour lui de se trouver ici. Le mannequin était déstabilisé. Gabriella l'examinait, l'analysait, sans pour autant se détacher de son visage.
James venait une fois de plus de la prendre par surprise. Arrivant sans prévenir. Les rôles étaient inversés. La tornade ce soir, c'était James. On voyait dans ses yeux combien cette situation ne la laissait pas de marbre. Gaby avait beau essayé de prendre sur elle, son corps tremblait. Plus fragile que jamais. Non, son corps était pas trempé, pourtant, on pouvait apercevoir qu'elle frémissait de chagrin et par cet amour insubmersible qu'elle ressentait pour lui. « Tu me manques tellement…» Ce murmure ainsi que sa façon si subtile de sourire là, son regard, lui fit l'effet d'un électrochoc. Elle ne le lâchait des yeux, tout en restant un long moment sans rien dire. Gaby baissa la tête. Il fallait trouver le courage de lui dire la vérité. Oui, James lui manquait comme personne ne lui avait manqué. Elle ne se voyait pas sans lui. Chaque moment loin de cet homme était un calvaire à subir. C'était une indéniable vérité. Depuis ce fameux soir, tout avait changé. James avait remis en question la vie de Gabrielle, par sa simple présence. Par sa façon de la regarder, de lui parler, de la toucher… Non, Gaby ne pouvait pas passer à côté de cela, à coté de cet homme. Le laisser partir. Hors de question. Alors elle releva son regard ver le français, un sourire au coin des lèvres. L'Anglaise se rapprocha doucement de lui. Son sourire s'élargissait à chaque pas qu'elle faisait en sa direction. Sa main vint se poser contre sa joue. Ses yeux ne quittant pas les siens. Le regard emplit de tendresse. « James… Toi aussi tu m'as man... » Son regard fut attiré par une étrange tache son col. Du rouge à lèvres… Ça ne pouvait être que cela. Gaby changea de visage. Plus sombre, froid. Sa colère allait faire rage dans quelques secondes. « Tu te foutrais pas un peu de mois par hasard ? » Dit-elle en tirant sur le col de sa chemise. « Ne me dis pas que ce n'est pas ce que je pense... » Il y avait mélange de douleur et de colère dans sa voix. « Tu viens me montrer tes exploits avec la gente féminine pour te régaler du spectacle… Me voir souffrir ? C'est ça ? » Elle commençait à perdre patience. Alors Gaby le poussa en arrière à deux reprises. « Mais c'est quoi ton problème ? Tu veux quoi au juste !? » Elle était sur le point d'imploser. « DÉGAGE JAMES ! » | code by lizzou — gifs by TUMBLR (JORNSNOW) — 000 MOTS. |
| | | | (#)Jeu 5 Nov - 17:46 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella Pendant qu'il courait, James pensait à Gabriella. C'est bien simple, il ne pensait qu'à elle. Tout le temps. A chaque minute, à chaque seconde. A cet instant, il se remémorait tous les souvenirs qui lui passaient par la tête. Il repensait notamment à Londres, à sa façon de percevoir la brune à l'époque. Têtue, casse-pied, horripilante, il avait bien des façons d'exprimer à quel point il ne pouvait pas la supporter. Mais pourtant, était-ce bien le cas ? Car au final, tout cela lui avait sauté au visage quand il l'avait revue, à l'Esquire. Et aussi étrange que cela puisse paraître, c'était de la nostalgie qu'il avait ressenti. Comme si, finalement, il ne l'avait jamais détestée. Comme si cela était normal entre eux, c'était leur relation. Quelque chose d'unique, d'indescriptible et ce depuis le premier jour. Un jeu du chat et de la souris qu'il ne pouvait pas percevoir à l'époque, aveuglé par Emma. Mais désormais célibataire, il avait tout de suite vu Gabriella sous un nouveau jour. Elle était tout à fait son type, sur tous les points. Alors il lui avait sorti son numéro, ne tolérant pas qu'un autre homme ne la drague. Sans vraiment savoir pourquoi, ni même essayer de comprendre. Il agissait instinctivement, laissait ses émotions le guider. Mais pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Ces questions ne cessaient de le tourmenter, alors qu'il mourrait d'envie de la revoir encore et encore. Cette nuit chez lui avait été magique, inoubliable. Il se souvenait du moindre petit détail. De la lueur dans les yeux de l'anglaise, de sa façon de sourire, de se trémousser devant lui, de porter sa tasse de thé à ses lèvres. Tout, il n'avait rien oublié. L'image la plus marquante étant celle de la brune allongée contre lui, assoupie. Le visage paisible, presque angélique. C'était ce soir là que tout avait commencé, sans qu'il ne s'en rende compte. Et puis le français avait essayé, de nombreuses fois, de lui rendre visite au travail. Dans sa librairie, dont elle semblait si fière. Cela n'avait pas été simple, il avait du rebrousser chemin à de nombreuses reprises. A cause de Marius, souvent dans les parages, bien trop proche de la libraire. Mais pourquoi était-il jaloux ? Pourquoi n'allait-il tout simplement pas la voir, comme un ami ? Il n'avait pas répondu à cette question tout de suite, mais ce soir elle s'imposait à lui. Ils ne pourraient jamais être amis tous les deux, jamais. Ils devaient se résoudre à vivre autre chose, ou alors à rester de parfait inconnus l'un pour l'autre. C'était une évidence. Jamais il n'avait considéré la brune comme une amie, et il ne le pourrait pas. Elle avait toujours été autre chose, de bien plus qu'une simple amie. Ce soir, elle représentait un but à attendre, une raison pour laquelle se battre. Une raison pour vivre, une excuse pour aimer.
Et puis il y avait eu cette soirée. Cette désastreuse soirée. Celle-là aussi, James ne l'oublierait jamais. Le sentiment de culpabilité quand son regard croisait celui de Gabriella, le goût de la trahison quand ils s'embrassaient. C'était une nouvelle preuve, que l'anglaise était différente de toutes les autres. Sinon il n'aurait rien dit, se contentant de la charmer à nouveau. Il lui aurait tout caché, pourquoi lui dire après tout ? Mais il n'avait même pas envisagé cette hypothèse, préférant attendre le bon moment pour tout lui avouer. Il lui devait bien ça, c'était son cœur qui parlait. Il avait oublié ce que c'était d'écouter son cœur, de le sentir vibrer, de le sentir battre. Mais Gaby lui rappelait tout ça, lui faisait ressentir tout ça. Le natif de Paris s'était senti comme un moins que rien en voyant le visage de l'être cher se décomposer, en la voyant grimacer de douleur. Elle avait hurlé, avait brisé des objets, l'avait frappé. Il n'avait pas bronché, non. Il ne pensait pas à lui, mais uniquement à elle. Idiot, il avait tenté de la réconforter. Être son tortionnaire mais aussi son sauveur, quelle idée absurde. Il n'avait plus été comme ça depuis tellement longtemps, sensible, sentimental. Briser le cœur de Gabriella avait suffit à briser le sien par la même occasion. Comme s'ils étaient liés, comme s'ils partageaient le même. Quand elle avait quitté son appartement, il n'avait pas encore compris réellement les conséquences de ses actes. Mais les événements qui suivirent lui ouvrirent les yeux, notamment le Gala. La rage de la jeune femme, la colère de Jamie, les coups qu'il avait reçus. Il avait alors compris, qu'il avait tout perdu. Tout. Surtout Gabriella. Et ça le déchirait, ça le détruisait. Les blessures physiques n'étaient rien en comparaison à l'état de son âme. Il avait l'impression de brûler, constamment. D'être pris au piège, d'être dans un mauvais rêve et de ne pas pouvoir en sortir. Les jours qui suivirent furent horrible. Il traînait ça et là, telle une âme en peine. Il voulait crier sa peine, hurler son désespoir mais il se murait dans un silence de plomb. Il ne voyait personne, ne parlait à quiconque. Seul, il était seul. Halloween avait été un déclic pour le mannequin, et les SMS échangés avec l'anglaise un second. Il avait pu reprendre un peu d'elle, ressentir son corps vibrer au contact du sien. Mais il avait décidé qu'elle méritait mieux que lui, qu'elle méritait d'être heureuse. C'était très généreux de sa part, mais c'était faux. En réalité, il voulait qu'elle soit à lui. Uniquement à lui, entièrement à lui. C'est pourquoi il courait à cet instant précis. Sous la pluie, bravant les éléments, affrontant le destin.
Trois coups. James frappa trois grands coups à la porte de Gabriella. Aucune réponse. Mais elle était là, il le savait. Une étrange musique se faisait entendre. Elle pouvait s'être endormie en écoutant de la musique, mais il s'en fichait. Il devait la voir, il devait lui expliquer, il devait lui parler. Il porta de nouveaux coups, prit même la parole. Il haussa le ton en commençant à s'impatienter. Il ne pouvait pas se résoudre à rester devant une porte fermée, ce n'était pas possible. La porte finit par s'ouvrir, laissant apparaître le délicat visage de l'anglaise dans l’encadrement. Leurs regards se croisèrent et le français sentit son cœur s'accélérer. Comme à chaque fois qu'il avait la chance de fixer ses yeux noisettes. Elle ouvrit la bouche, commença à crier. Il profita de ce relâchement pour s'engouffrer chez elle, forçant le passage. Voilà, il avait réussi la première étape : se retrouver chez la libraire. Il se retourna pour lui faire face, observant rapidement l'appartement dans lequel il se trouvait. Immédiatement, il fut entouré d'une atmosphère bien plus chaleureuse, la musique y participant grandement. C'était un morceau d'une grande tristesse, et d'une incroyable sensibilité. Mais le parisien ne pouvait pas se laisser distraire par ça, alors il prit la parole. Pour s'excuser, et l'implorer de lui laisser une chance. De s'expliquer, c'était ce qu'il disait. Mais au fond, il voulait une chance de rester dans sa vie. C'était inconcevable pour lui de ne plus en faire partie. Il ne se voyait pas ne plus lui parler, ne plus la voir, ne plus la serrer contre lui... Il avait besoin d'elle, il en avait pris conscience et ne voulait plus lutter contre ça. C'est bon il avait compris la leçon, il avait failli la perdre, c'était plus que suffisant. Le mannequin fit un pas dans la direction de la brune, puis un autre, et encore un. Elle lui fit signe de ne plus avancer mais il l'ignora complètement. Leurs yeux ne se détachaient pas, et il pouvait aisément y lire qu'elle mentait. Elle voulait qu'il s'approche, encore et encore. Sinon elle lui hurlerait déjà dessus, lui ordonnerait de partir. Mais elle ne le faisait pas. Était-ce sa façon de lui donner sa chance ? Probablement. A présent, James se tenait à quelques centimètres de Gabriella, ne détournant pas les yeux. Il était sincère, comme il l'avait toujours été avec elle. Pouvait-elle le lire aussi ? Il l'espérait, plus que tout. Il la regarda baisser la tête, alors qu'il venait de lui avouer à quel point elle lui manquait. Ils restèrent plusieurs secondes, silencieux. Elle était là, devant lui. Tremblante, si fragile. Il lui suffisait de tendre les bras pour la serrer contre lui, la protéger. Mais il ne le fit pas, n'osant pas. Sa main vint plaquer ses cheveux humides en arrières, qui retombaient sur son visage et dont les gouttes perlaient au sol. Finalement l'anglaise releva la tête, un sourire en coin. Le cœur de français manqua un battement, voilà maintenant qu'elle s'approchait de lui, lui caressait la joue. Il déposa sa main par dessus la sienne, savourant ce contact désiré depuis si longtemps. Elle lui avait manqué, tant manqué. Sentir sa peau contre la sienne, ses doigts dessiner son visage. A cet instant, il profitait aussi de la chaleur de sa peau, alors que lui avait de plus en plus froid avec ses vêtements trempés. « James… Toi aussi tu m'as man... » Il était suspendu à ses lèvres, mais la libraire ne termina pas sa phrase. Car décidément, rien ne pouvait se passer normalement entre eux. Absolument rien.
Les yeux de Gabriella s'égarèrent quelques secondes vers son cou, avant de s'obscurcir aussitôt. James ne comprenait rien. Il avait l'impression de revivre le soir où il lui avait parlé de Sophia & Hannah. Mais pourquoi cela recommençait-il ? Il ne comprenait absolument pas, ce qu'il avait fait pour déclencher sa colère. Il fronça des sourcils, réellement surpris. Se moquer d'elle ? Mais de quoi elle parle ? Il viendrait à cette heure-ci, dans cet état, pour se foutre d'elle ? Ça n'a aucun sens ! Elle tira sur son col de chemise, et il vit alors l'objet de sa colère. Une trace de rouge à lèvres, qu'il n'avait absolument pas remarquée. Immédiatement, l'image de la rousse apparut dans son esprit. Elle devait lui avoir laissé cette trace en l'embrassant dans le cou... foutu destin ! C'était incroyable, comme si décidément il devait toujours être fautif, toujours faire souffrir la brune. Il n'y était pour rien cette fois, mais pourtant il ne semblait pas innocent. L'anglaise continua de lui hurler dessus. Elle était en colère, à nouveau déçue. Une nouvelle désillusion, une nouvelle trahison. Le français avait envie de hurler, de tout casser autour de lui. Pourquoi rien ne se passait jamais comme il le voudrait ? Pourquoi fallait-il que le monde entier cherche à les séparer ? Alors qu'avant leur dispute, tout semblait les attirer l'un vers l'autre. Était-ce une façon de le punir ? De lui faire comprendre qu'il avait laissé passer sa chance ? Non, il ne pouvait s'y résoudre. La tornade le poussait une première fois, puis une deuxième. Elle lui demandait ce qu'il voulait, puis lui ordonnait de dégager. Cela lui fit mal, mais il ne pouvait pas lui en vouloir d'être dans cet état. Cependant il ne pouvait pas l'écouter, ni lui obéir. Il fit un pas dans sa direction, déterminé. Quand elle essaya de le bousculer à nouveau, il l'attrapa par les poignets. Fermement, sans toutefois lui faire mal. Jamais, il ne pourrait lui faire du mal. Ce que je veux ? Il répétait sa question, plongeant ses iris bleus dans son regard chocolat. C'est toi que je veux. Ça n'a toujours été que toi, Gabriella. L'heure n'était plus aux paroles inutiles ou réfléchies. Il allait la perdre s'il continuait d'être ce qu'il était depuis tant d'années, s'il ne se laissait pas aller pour une fois. J'étais à l'Electric Playground, une femme est venue vers moi. Elle insistait pour que je l'accompagne, j'ai refusé. Mais tu sais, elles sont plutôt tenaces à cette heure-ci... je l'ai presque envoyée au sol en la repoussant. Et il n'en était pas fier, jamais il ne pourrait frapper une femme. Mais là, il avait réagi instinctivement, de dégoût. Il ne voulait aucune lèvre contre sa peau, hormis celles qu'il avait sous les yeux. Il préférait continuer de parler, ne voulait pas laisser une chance à Gabriella de répliquer. Je l'ai repoussée car elle n'est pas toi. Aucune autre femme n'est toi. Aucune n'a ton sourire, ta façon de me regarder, ton odeur, ta voix, ta façon de m'embrasser... J'en ai marre de faire semblant. Je ne te mérite pas Gabriella, vraiment pas. Mais je te le répète : c'est toi que je veux.
Le parisien continuait de parler, sans détourner les yeux, ni lâcher ses poignets. Ses propos pouvaient sembler contradictoires, brouillons, mais il parlait sans retenue. Il marchait sur un fil et il n'y avait aucun filet pour le rattraper. S'il se loupait, c'était la chute. Mais l'anglaise en valait la chandelle, il devait prendre tous les risques pour elle. Il finit par libérer ses poignets, elle ne le pousserait plus désormais. Il pouvait le voir au fond de ses yeux. Il releva sa main, vint caresser son visage angélique, sa peau de porcelaine. Il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, il adorait faire ce geste avec elle. Il fit un pas vers la brune, afin de rompre la distance qui les séparait. Sans plus attendre, il commença à se pencher vers son visage. Sa main quitta la joue de Gabriella pour venir se nicher dans sa nuque, alors que ses lèvres venaient épouser les siennes à la perfection. Il n'y avait rien de fougueux dans ce baiser, ni même de langoureux. Mais il n'en était pas moins intense, transmetteur de nombreux sentiments. La main qu'il avait dans sa nuque lui permettait d'exercer une certaine pression afin qu'elle ne quitte pas ses lèvres. C'était libérateur de pouvoir l'embrasser à nouveau, cela lui faisait un bien fou. Le brun finit par rompre le baiser. Il rouvrit les yeux, croisa ceux de la libraire. Il dut se résoudre à se redresser, à contrecœur, alors qu'il n'avait envie que de recommencer. Mais il n'était pas venu pour jouer le séducteur, il était venu pour parler. Pour lui donner les explications qu'elle attendait, et qu'elle méritait. Emma est morte. Cela lui coûtait de dire ça, mais il le fallait. Il aurait du lui en parler après l'Esquire, lorsqu'ils se sont assis sur le canapé. Elle lui avait proposé de parler, ou de regarder un film. Il avait choisi le film, lâche qu'il était. Mais il aurait du tout lui dire à cet instant, ne pas hésiter. Elle l'avait finalement appris autrement, par Jamie le soir du gala. Il n'imaginait même pas toutes les questions qu'elle pouvait se poser, surtout avec le comportement qu'il avait. J'aurais du le faire bien avant, mais laisse-moi tout t'expliquer. Qu'elle comprenne enfin qui il était, et alors elle pourrait prendre sa décision en tout état de cause.
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Dernière édition par James Evans le Mar 10 Nov - 19:38, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 6 Nov - 10:06 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
James et Gabriella, il n'y a pas de mot pour qualifier cet étonnant duo. Cette tornade émotionnelle éprise par ce Français qui lui donnait l'envie de tout bouleverser sur son passage, de renverser toutes ces barrières. Celles de leurs cœurs. James aussi à sa façon tentait de se préserver, de tout faire pour garder une distance avec cet ouragan qu'était Gabriella, mais en vain. L'Anglaise a tout fait pour détruire les obstacles que James tentait de mettre sur son chemin. Par de simples phrases, de simples regards ou baisers… Le mannequin ne pouvait plus rien y faire. Ils étaient faits pour être ensemble, c'était une évidence. Gaby détruisait petit à petit la promesse qu'elle s'était faite. Ne jamais retomber amoureuse. Ne plus croire en la possibilité de revoir l'amour sonner à sa porte. Pourtant, c'était bien lui qui frappait ce soir. Trois coups. De toutes ses forces, sans prévenir… James. La jeune femme avait beau tout faire pour essayer de renoncer à lui, c'était une cause perdue. Comment espérer se voir renoncer à une personne qui nous tient tant à cœur. Deux entités étaient certainement en train de se battre. Une ayant pour objectif de les réunir et une autre afin de les séparer. La première avait gagné la première bataille, en les rapprochant plus que jamais après leurs retrouvailles. Mais la seconde avait frappé fort lors des aveux du français. Mais tout était fait pour les réunir à nouveau. Le gala, Halloween et maintenant James qui était bien décidé à rentrer chez la libraire.
Dans un dernier élan, Gabriella tenta de se protéger en essayant d'empêcher James de rentrer. Mais ce dernier avait décidé ce soir de bouleverser leur destin. De se battre pour la revoir à ses côtés. Gaby le voyait dans ses yeux. Dans ce sublime regard bleu azur contre lequel l'Anglaise se sentait si vulnérable. Elle avait beau essayer de fermer les yeux, de lui dire de ne pas s'approcher, ses paroles ne la laissait pas indifférente. Son pardon, sa volonté de vouloir enfin tout lui expliquer… James venait de la toucher en plein cœur. N'y avait-il pas plus belle preuve d'amour que de le voir se comporter de la sorte. Avec une impulsivité encore impensable il y a quelques semaines, mois… Cet homme qui était toujours sur la réserve, cherchant toujours à se contrôler. La brune le connaissait depuis de nombreuses années, mais ce soir, Gaby avait l'impression de voir le vrai James Evans. Celui qui se laisse emporter, vivre et aimer. Il continuait de s'approcher, mais Gaby le laissa faire. Leur proximité était à la fois trop insoutenable et dangereusement délicieuse. La libraire sentait ce lien qui les liait comme personne. Non, personne pourrait remplacer cet homme, aucun autre. Alors la jeune femme trouva assez de force pour ouvrir ses yeux, consentant aussi à tirer sur les cicatrices de son cœur. Laissant le français se propager à travers ces dernières. Elles étaient à vif, mais bien moins douloureuses. Ce soir, il n'y avait pas plus vulnérable que Gabriella. Face à cet homme la brune laissait sa fragilité l'emporter. Il n'y avait que James pour la mettre dans cet état.
Mais lorsque James lui avoua qu'elle lui manquait, Gaby sentit ses dernières barrières se détruire à tout jamais. Le français venait de frapper à nouveau. Gabriella ne pouvait rien faire d'autre que de retomber à nouveau dans ses bras. Alors c'est ce qu'elle fit. Son sourire était le témoin de son pardon. Se sentant comme attiré par ce visage qu'elle voulait toucher à nouveau. Sa main trouva place sur sa joue. Ses yeux dans les siens ne demandaient qu'à lui dire à quel point elle l'aimait. Lorsque James posa la main sur la sienne, Gaby aurait aimé l'embrasser à nouveau, mais quelque chose vint détruire la magie de ce moment. Cette fichue tache rose dessinant un pourtour de lèvres. Le visage de la jeune devint plus sombre, la chaleur laissa place à une froideur qui déstabilisa le français. Gaby lui demanda ce que c'était, tout en sachant pertinemment de quoi il s'agissait. Elle avait l'impression d'être prise pour une idiote. Mais quelque chose clochait. Ça l'énervait tellement, mais tellement. Elle était en colère contre lui, contre cette façon qu'avait le destin de toujours vouloir détruire leurs instants de bonheur. La tornade grondait à nouveau. Bousculant encore et encore James. Lui hurlant dessus, lui demandant ce qu'il voulait et de partir d'ici. Mais Gabriella faisait face à une impossible tornade. James Evans. Voulant l'affronter comme jamais. Alors James s’empara des poignets de la jeune femme. Elle essaya dans un premier temps de s’échapper, mais elle comprit très vite que le français ne la laissera plus jamais partir. Étrangement, Gabriella ne rêvait que de cela. Être à tout jamais sa prisonnière. Sceller à tout jamais derrière les barreaux de son cœur. Son regard était à la fois dur et sincère. Il répéta sa question pour à la fin y répondre. Ce qu'il voulait, c'était elle, tout simplement.
Des larmes commençaient à se frayer un chemin dans le regard de Gabriella. Bien trop émue pour ne pas se laisser emporter par ses émotions. Il avait toujours voulu qu'elle. Le poids de ses mots était presque insoutenable, la brune n'arrivait plus à respirer. Il y avait tant de mots qu'elle espérait plus entendre… Gaby se sentait partir. Si James ne la tenait pas, elle serait sûrement à genoux. James ne lui laissa pas le temps de lui répondre, mais elle ne voulait qu'une seule chose, l'écouter. Il lui expliqua où il était, qu'il ne s'était rien passé avec cette femme. « J'en ai marre de faire semblant.» Cette phrase la percuta en plein cœur. Ils étaient là, à enfin se dévoiler l'un à l'autre sans possible retour en arrière. Elle voulait aussi lui dire qu'aucun autre homme n'était lui. Aucun. Personne ne pouvait autant la toucher que lui. Gabriella ne voulait que lui. La jeune femme le regardait, des larmes commençaient à couler, mais elle avait le sourire aux lèvres. James venait de la libérer, mais elle ne voulait plus fuir. Gaby le regarda s'avancer. Laissant ses doigts remettre une mèche derrière son oreille. Gabriella ferma les yeux et tourna son visage vers cette main qui s'emparait à son tour de son visage, tout en la glissant dans sa nuque. James posa ses lèvres sur les siennes. Une rivière de sentiment les traversa. C'était à la fois intense, terriblement tendre et sincère. Gabriella se laissa aller, s'emparant aussi du son visage. Faisant son possible pour le retenir contre elle. Posant ses mains sur ses joues pour ensuite l'enlacer. James finit par se détacher de ses lèvres. Gaby se colla contre lui. Nichant sa tête dans le creux de sa nuque. Elle le serrait comme si sa vie en dépendait. Un silence plus qu'agréable s'installa. Mais James reprit la parole. Dévoilant une triste vérité. Emma était morte… Gaby l'avait su au gala. Elle aurait aimé l'apprendre d'une autre manière, dans d'autre circonstance. L'Anglaise le serra un peu plus. « Je suis désolée James… » Que dire d'autre ? C'était vrai. Elle était sincèrement désolée. James voulait tout lui expliquer, regrettant de ne pas l'avoir fait avant. Gabriella le regarda un instant. Se mettant sur la pointe des pieds pour coller son front contre le sien, ses bras autour de son cou. Ses yeux étaient fermés. « Je n'attendais que ça… Que tu m'expliques tout… Je suis heureuse que tu sois enfin prêt à le faire James. Moi non plus je ne veux plus faire semblant... » Elle le regardait à nouveau et tendrement. Jouant avec son nez pour trouver un chemin jusqu'à ses lèvres. Gaby y déposa un simple baiser. Elle prit sa main pour l'accompagner jusqu'au canapé, sans pour autant détourner son regard du sien. Gaby avait le sourire aux lèvres. Ils s'installèrent. L'Anglaise lui faisait face, une main serrant la sienne. Il n'y avait que quelques centimètres entre eux. Elle savait que James allait se dévoiler. Avouer des choses difficiles. Gabriella le regardait, elle était prête à tout entendre. À enfin comprendre ce qu'essayait de cacher le français. Son sourire illuminait son visage. « Sache que je ne te jugerai jamais sur quoique ce soit… Je veux juste comprendre James... »
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| | | | (#)Jeu 19 Nov - 20:50 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella Il avait réussi. James avait finalement réussi à trouver le courage d'aller chez Gabriella, et voilà qu'il se trouvait dans son entrée à présent. Il était à bout de souffle, ses poumons le brûlaient atrocement. Ses cuisses aussi d'ailleurs. Maintenant qu'il était arrêté, il subissait le contrecoup de sa course effrénée et ininterrompue. Pendant qu'il essayait de retrouver sa respiration, son regard ne quittait pas la libraire. Le français voyait bien qu'elle ne comprenait pas tout ce qu'il se passait, qu'elle était perdue. Elle devait très certainement se demander ce qu'il faisait ici chez elle, à cette heure-ci d'autant plus. Pourtant elle avait été très claire chez lui, puis au gala. Vraiment très claire : elle ne voulait plus qu'il l'approche. Mais ça, c'étaient des paroles. Le brun préférait suivre son instinct, et faire confiance au comportement qu'elle avait eu à Halloween. Là, il savait qu'elle avait été sincère. Que s'il l'avait fait souffrir avec Hannah et Sophia, elle souffrait davantage de son absence. Tout comme lui souffrait le martyre, de ne plus voir l'anglaise, de ne plus pouvoir la regarder, de ne plus l'embrasser. Le mannequin réussit à reprendre son souffle, et se mit à parler. Il demanda tout d'abord à la jeune femme de lui accorder une autre chance, une dernière chance. Des paroles sincères, d'un homme désespéré. Tout cela ne pouvait pas se terminer comme ça entre eux, impossible. C'était beaucoup trop tôt, beaucoup trop... injuste. Il garderait à tout jamais un goût d'inachevé si ça n'allait pas plus loin entre eux, car il avait le pressentiment que quelque chose d'incroyablement fort pouvait se passer. Si seulement ils se donnaient les moyens d'y arriver. James ignorait les paroles de Gabriella, qui lui demandait de ne pas s'approcher. Il ne l'écoutait pas, elle n'était pas sincère. Elle se voilait la face, se cachait derrière des mots. Il en était persuadé. Car ses yeux lui disaient tout autre chose. Alors il continua de s'approcher d'elle, lentement, un pas après l'autre. Il reprit la parole, lui avoua qu'elle lui manquait. Et encore, ce mot était bien faible en comparaison avec ce qu'il ressentait. Elle avait laissé un énorme vide en lui, un trou béant. Jamais il n'aurait pensé que cela soit possible, pas après Emma. Mais Gaby venait bouleverser sa vie, bouleverser tout ce en quoi il croyait. Ils s'étaient à peine vus, qu'elle laissait déjà une profonde trace en lui. Au fond, James se demandait : Qui es-tu, Gabriella Rhodes ?
Le brun à lunettes faisait désormais face à l'anglaise. L'ambiance était étrange, pesante mais ce n'était pas désagréable. Leur proximité était insoutenable, leurs corps semblaient irrémédiablement attirés l'un vers l'autre. Il n'avait qu'une envie : se jeter à ses lèvres et les embrasser comme jamais. La main qu'elle déposa sur sa joue le réchauffa comme ce n'est pas permis, son touché délicat le faisait exploser de joie. Sa main recouvrit celle de la brune, il se délectait de son contact. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, il avait l'impression d'avoir réussi. Mais non, ce serait trop simple. Et quand ça l'est, ça n'en vaut pas la peine. Une trace de rouge à lèvres sur le col de sa chemise venait tout gâcher. Encore une fois, une femme se mettait entre James et Gabriella. Après Hannah, après Sophia. A croire qu'après tant d'années à se jouer d'elles, elles prenaient leur revanche. Le mannequin repensait à la rousse qu'il avait croisée plus tôt dans la soirée, à sa tentative d'espérer d'attirer son attention. Elle n'était rien pour lui, absolument rien. La trace qu'elle avait laissée sur lui n'était que le vestige d'une vie passée, à laquelle il tournait le dos depuis des semaines. A croire que c'était plus difficile qu'il ne le pensait, de cesser d'être qui il était. Le regard de la brune s'assombrit, ses yeux lui lançaient des éclairs. Une étrange impression de déjà vu se fit ressentir, comme si la scène qui s'était déroulée chez lui se répétait. Elle commença à hurler, à le pousser. Cette fois, il ne se laissa pas faire, ne se laissa pas abattre. Il l'empoigna, fermement. Il allait lui ouvrir les yeux, sans prendre de pincettes. Ce soir, James se livrait comme jamais. Plus de faux semblant, plus de retenue. Il ouvrait son cœur sans retenue, laissant tout le loisir à son interlocutrice de lire en lui comme dans un livre ouvert.
James était pris d'une émotivité qui ne lui ressemblait pas, d'une sensibilité qui ne lui ressemblait plus. Prenant son courage à deux mains, il parla avec franchise. Il raconta à Gaby ce qu'il s'était passé ce soir-là, mais surtout il lui avoua à quel point elle lui manquait. Il avait besoin d'elle, plus que tout. Il ne choisissait pas ses mots consciencieusement comme il pouvait le faire d'habitude. Il laissait son instinct agir, son âme parler. Il s'ouvrait véritablement à la libraire, sans détourner les yeux, sans la lâcher. Il vit les yeux de la jeune femme se remplir de larmes, et même s'il avait envie de la serrer contre lui, il se força à ne rien faire hormis continuer de parler. Encore et encore. Elle ne pourrait pas lui reprocher de ne rien dire, cette fois. Finalement, il cessa de parler. Tout avait été dit, pour le moment du moins. Les larmes avaient quitté les yeux de Gabriella pour entamer leur voyage le long de ses jours. Le français rompit la distance qui les séparait, lui caressa la joue de la main pour ensuite venir l'embrasser. Ce baiser était tellement chargé en émotions, en sentiments, qu'il eut l'impression de perdre pied. Son corps réclamait celui de la jeune femme depuis si longtemps maintenant. Il n'attendait que le jour où il pourrait enfin goûter ses lèvres, sentir leur douceur, la pression qu'elles exercent contre les siennes. Et enfin, cela arrivait à nouveau. Alors il en profitait, autant que possible. Le baiser fut bien trop court à son goût, mais il fut obligé de se séparer d'elle quand le souffle commença à lui manquer. Il resta quelques secondes à quelques millimètres de la bouche de Gabriella, gardant les yeux fermés pour ne pas revenir trop rapidement à la réalité. Finalement, elle enroula ses bras autour de lui et vint nicher sa tête dans son cou. Le français se laissa faire, l'enlaçant lui aussi et savourant de la sentir contre lui. Son nez se perdait dans ses cheveux, le shampoing de l'anglaise lui chatouillait les narines. Il adorait son odeur, c'était toujours quelque chose de très agréable. Trop peut-être, tant elle habitait ses pensées. Mais l'heure n'était pas à ça, il se devait d'être complètement sincère. Et donc de réparer l'une de ses erreurs : Emma. Il ne lui avait pas parlé d'elle, alors qu'il aurait du. C'est ce qu'il fit sans plus attendre, admettant à haute voix qu'elle était morte. Rien que d'évoquer ce fait, un frisson le parcourut de la tête aux pieds. Gaby s'excusa, s'emparant de sa nuque pour coller leurs fronts l'un contre l'autre. Il croisa son regard sincère, lui offrit un sourire emplit de tristesse en guise de réponse. Il était aussi désolé, tout le monde était désolé. Elle était partie jeune, bien trop jeune. Mais c'était ainsi, il n'y avait plus rien à faire. Il lui avait fallu du temps pour l'admettre, mais c'était chose faite à présent. Et maintenant qu'il acceptait sa disparition, il était temps d'avancer.
Car avancer, James ne l'avait jamais fait encore. Depuis qu'elle l'avait quitté, il stagnait au mieux, reculait au pire. Sa vie - sentimentale tout du moins - s'était arrêtée en même temps que celle d'Emma. Son cœur avait cessé de battre au même moment. Mais Gabriella avait su le faire repartir, commencé à le guérir. Il n'arrivait pas à l'expliquer, mais il ne cherchait plus à le faire de toute façon. Désormais, il comprenait que celle qui lui faisait face était une évidence dans sa vie aujourd'hui. Elle lui avoua qu'elle n'attendait que ça, qu'il lui parle. Et qu'elle en était heureuse. Il se permit de lui sourire, appréciant considérablement les gestes d’affection dont elle faisait preuve. Il avait un peu de mal à faire quelque chose, si ce n'est se laisser faire. La fatigue de la course prenait le pas sur lui, ainsi que la fatigue psychologique qui le détruisait depuis des semaines. Enfin, parler d'Emma ne l'aidait pas vraiment à être au top de sa forme. Mais il devait passer par là, alors il n'allait pas se plaindre. Surtout que Gaby lui offrait une chance de tout lui expliquer, il n'allait pas laissé passer cette chance. Le mannequin se laissa guider jusqu'au canapé de la jeune femme, leurs mains ne se lâchant pas une seule seconde. Lorsqu'il s'assit, il ne fit même pas attention au fait qu'il était encore trempé et qu'il allait en mettre partout. De toute façon, ce n'est pas comme si elle pouvait lui prêter quelque chose pour se changer, contrairement à lui lorsqu'ils étaient dans son appartement. Sauf si elle avait des vêtements de Jamie, ou Charlie. Mais c'était peu probable. L'heure était enfin venue, et l'anglaise l'encourageait à se lancer. Il lui sourit, heureux de pouvoir compter sur elle. Toutefois, ce n'était pas un sujet très simple à aborder. Et la courage qu'il avait eu jusqu'à présent semblait prendre la poudre d'escampette. Il enfouit son visage entre ses mains durant quelques instants, prit une profonde inspiration. Et enfin, il se lança. J'ai rencontré Emma à 17 ans, au lycée. Elle venait de Londres, était à Paris pour un voyage scolaire. On a flirté mais rien de plus, il ne pouvait rien y avoir de toute façon... Puis je suis parti l'année suivante à Londres, continuer mes études là-bas. Mon père est anglais, j'y ai de la famille, alors ça me plaisait de découvrir autre chose que Paris. J'y ai retrouvé Emma, par pure hasard. Même université, même cursus. C'est là qu'on s'est mis ensemble, et on ne s'est plus quitté... Pendant qu'il parlait, le visage du parisien traversait plusieurs émotions. D'abord la nostalgie de repenser à son adolescence, à ses premiers émois. Se souvenir d'une époque heureuse, de bons moments. Mais il arrivait enfin au cœur du sujet, et son regard avait quitté Gabriella pour désormais fixer ses mains qu'il entrelaçait devant lui, appuyé sur ses genoux. Pendant six ans en tout cas. J'ai arrêté mes études au bout de trois ans, commencé à travailler en tant que mannequin. On s'est installé ensemble, durant trois ans. Et un jour, on avait alors 24 ans, elle n'est pas rentrée. Accident de voiture, tout ce qu'il y a de plus banal. Il se racla la gorge, essaya de rester maître de ses émotions. Mais c'était dur, très dur. Ses yeux s'embrouillaient, et il était heureux d'avoir la tête baissée pour que Gabriella ne le voit pas, ses cheveux aidant à le camoufler. Je... J'ai été détruit, vraiment détruit. Je ne pensais pas me retrouver seul à cet âge, ni dans ces conditions... J'ai commencé à merder. C'est là que j'ai perdu contact avec Jamie, sa position ne lui permettait pas d'avoir de mauvaises fréquentations, et j'en suis rapidement devenu une... J'ai tellement bu dans mon appartement, ou dans des bars, que je ne me rappelle presque rien de cette période. Je n'étais presque jamais moi, j'avais besoin de tout oublier, mon bonheur perdu, ma douleur... Mais j'ai réussi à relever la tête, au bout d'un temps. Sauf que je ne pouvais plus être le même. Je m'en suis sorti grâce aux fêtes, et aux femmes. J'étais mannequin, donc ce n'était pas difficile de trouver un endroit où s'amuser, ni de ne pas être seul. Mince, c'était plus dur que ce que James pensait de se confier ainsi à Gabriella. Il ne savait pas ce qu'elle pensait, et il évitait de la regarder pour ne pas le voir. Il n'était pas fier d'avoir réagi comme il l'avait fait, d'avoir autant changé. Mais c'était fait, ça ne lui servait à rien d'avoir des regrets. Même si en parler à la libraire lui faisait ressentir de la honte... Il évitait de trop rentrer dans le détail, ce n'était pas important de savoir qu'à une période il couchait avec une fille différente tous les soirs. Je me suis promis de ne plus jamais aimer, pour ne plus avoir à souffrir. Et j'ai déconné, vraiment déconné. C'était tellement plus simple de ne rien ressentir, de ne rien éprouver. J'étais à bout, je ne voulais plus revivre tout ça. Le bonheur, l'amour, l'espoir... Ce sont des sentiments merveilleux, mais quand tu les perds, tu en viens à les détester. Et il savait de quoi il parlait, oh oui. Alors je ne voulais plus rien avoir, pour ne plus rien perdre. Il s'essuya furtivement les yeux, pour pouvoir redresser la tête et plonger son regard bleuté dans celui de l'anglaise. Mais tu es réapparue dans ma vie, à l'Esquire. continua-t-il, un sourire se formant au coin de ses lèvres. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais tu as bouleversé mon quotidien Gabriella. Depuis ce soir-là, je ne pense qu'à toi, je ne... C'était encore dur, d'exprimer véritablement ce qu'il ressentait. Tu es la seule, au cours de ces six dernières années, à me donner envie d'essayer à nouveau. D'y croire. Et je n'étais pas prêt, j'ai eu peur... Alors j'ai tout gâché. Avec Hannah, avec Sophia. J'ai fais ce que je sais faire de mieux : j'ai fuis. Et j'ai fuis le bonheur, en te repoussant. Le parisien n'était plus très sûr de maîtriser ce qu'il disait, ni la conversation. Mais il croyait profondément qu'en s'exprimant avec sincérité, il parviendrait à toucher Gabriella. Mais je le regrette tellement Gaby... Chaque jour, à chaque minute, à chaque seconde. Je n'ai pas envie de te laisser passer, je n'ai pas envie d'avoir ce regret. J'ai envie d'être avec toi, de passer le plus de temps possible avec toi, d'avancer avec toi... James se permit de saisir les mains de l'anglaise, les serrant doucement. Tout cela était tellement évident maintenant qu'il le disait à haute voix, il se demandait même comment il avait fait pour tout gâcher, pour être aussi stupide. Je ne voulais pas te faire du mal, bien au contraire... Tu mérites d'être heureuse plus que n'importe qui, Gabriella. Il espérait seulement que ce soit avec lui qu'elle trouverait son bonheur. Son monologue désormais terminé, il attendait avec appréhension les mots que prononcerait la libraire. C'était beaucoup trop insoutenable pour lui, il n'avait pas l'habitude de se livrer autant. Il était comme nu en face d'elle, elle savait presque tout désormais. Peut-être pas les détails insignifiants, mais elle connaissait les événements les plus importants, les plus marquants, les plus douloureux.
| © Pando |
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| | | | (#)Ven 20 Nov - 20:20 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
IIl arrive parfois des événements incompréhensibles, qui n'ont aucun sens. Des situations qu'on n'imaginait vivre. Des sentiments qu'on pensait ne plus jamais ressentir. À aucun moment James et Gabriella s'attendaient à tomber l'un sur l'autre. Dire qu'ils pensaient se détester il y a encore quelques semaines. Cette idée paraissait si grotesque maintenant... Mais la jeune femme ne pensait pas à nouveau s'éprendre d'un homme et encore moins de James Evans. Mais tout avait changé après l'Esquire. Même pendant. La libraire avait compris qu'elle ne restait pas indifférente à son irrésistible charme. Même sa façon de s'interposer entre elle et cet homme ne l'avait pas laissé de marbre. Sa façon d'être, sa voix, cette fichue indécence à la gueule d'ange… Magique serait le bon terme pour définir leur relation, ce lien insaisissable qui existait entre eux. Une magie parfois noire et parfois blanche... Il y a parfois de douloureux sortilèges qui viennent tout chambouler. Qui pousse certain à commettre des erreurs. James essayait d'une certaine manière de fuir le bonheur, sûrement par peur de le perdre à nouveau. La jeune femme faisait tout pour rompre ce sort. Essayant de l’envoûter, de lui faire boire cette potion qu'était l'amour. Alors qu'elle pensait avoir réussi, l'Anglaise désenchanta douloureusement. Comprenant douloureusement les maladresses de James... Comment lui pardonner ? Mais surtout, comment espérer vivre sans lui ? L 'espoir impossible d'un avenir heureux sans être à ses côtés. Rien n'a jamais été simple entre eux. Le nombre d’embûches ne faisaient que s'agrandir, pourtant James et Gabriella semblaient tout faire pour les anéantir et ensemble.
Gabriella était complètement déstabilisée par sa présence, par son intrusion en plein milieu de la nuit. Gaby pensait sans arrêt à lui, c'en était limite douloureux. D'une certaine manière, le français ne l'avait jamais quitté. Mais ce soir, jamais James n'avait été aussi présent. Oui, il était bien là. Dans son entrée, complètement trempé, mais pas que. Gabriella vit ce soir de la rage dans ses yeux, une détermination sans faille qui finit par l'intriguer. Mais c'était trop dur. La libraire s'était préparée à tout, sauf à cela. Alors la jeune femme fit mine de lui demander de s'en aller, de ne pas s'approcher, mais elle rêvait que de cela. De le voir à nouveau auprès d'elle, de pouvoir le serrer dans ses bras… Gabriella lui avait manqué et James avait manqué à la libraire. C'était même pire que ça. Comme si on lui avait arraché une partie de son être. Sentant qu'elle avait laissé une partie d'elle-même avec cet homme. Personne pouvait le remplacer. Même le fait de revoir Gabriel n'avait pas ébranlé ses sentiments envers James. Ça n'avait fait que les accroître. Personne d'autre sur cette planète pouvait mieux lui correspondre. James était son futur. Il y avait entre eux cette inexplicable alchimie, cette magnifique complicité... Le laisser passer serait la pire des erreurs. Alors Gabriella était prête à tout.
La libraire partie au quart de tour en voyant cette trace de rouge à lèvres sur le col de sa chemise. Lui faisant presque oublier la rage qu'elle avait vue dans ses yeux. James était bel et bien là pour la récupérer. Ce dernier sort n'allait rien y changer. Gabriella essaya de résister pendant un instant, mais les mots du français anéantirent à tout jamais ses dernières barrières. Le français parlait avec son cœur ce soir. Gaby sentit le sien se resserrer en le voyant autant à fleur de peau et si sincère. On ne pouvait que lire cela à travers ses prunelles bleues. C'était elle qu'il voulait et personne d'autre. Gaby aurait aimé avoir le courage de lui dire la même chose. Mais ses larmes parlaient à sa place. Le sourire qui se dessinait sur son visage étaient la preuve que James avait bien fait de venir la pousser une fois de plus dans ses retranchements. De lui imposer sa présence et de ne pas l'écouter. Il savait si bien lire à travers le moindre de ses paroles ou gestes… Le français finit par s'emparer de ses lèvres. Tout son corps frémit au même instant. Gabriella s'y agrippa comme si sa vie en dépendait. Les bras de la jeune femme vinrent entourer son cou.
James avait besoin de tout expliquer à Gabriella. Lui parler d'Emma. Cette femme qui avait tant compté pour lui. Le français répondit par un sourire emplit de tristesse aux excuses de la libraire. La brune lui avoua à quel point elle n'attendait que cela, le voir s'ouvrir. Il y avait un moment pour tout, et ce soir, il était temps de parler. On pouvait lire dans les yeux de Gabriella à quel point elle était attachée à cet homme. Le voir ainsi lui déchira le cœur. Elle était la première à vouloir son bonheur. La brune joua avec son nez et l'embrassa à nouveau. La libraire tentait de le rassurer, de le réconforter et lui prouver qu'il n'y avait aucun malaise à parler de son premier amour.
Alors elle l'amena jusqu'au canapé, le sourire aux coins dès lèvres. Gabriella s'installa non loin de lui, une main dans la sienne. Elle n'était pas là pour le juger, tout ce que Gaby voulait, c'était comprendre cette partie si fragile de lui-même que James essayait de cacher, d'oublier à tout prix. Pourquoi s'était-il promis de ne plus retomber amoureux… La rage et la détermination de James s'effacèrent à cet instant. Gaby le regardait, le laissant prendre tout le temps qu'il lui fallait. Le mannequin cacha son visage entre ses mains, un soupir lui servant d'élan pour commencer. Gabriella était concentrée sur ses paroles et rien d'autre. Aucune personne ne comptait plus que lui. James commença par de beaux souvenirs. Elle partageait son sourire. Une profonde tendresse se lisait dans son regard. Son silence montrait à quel point elle buvait ses paroles. La libraire sentit la douleur de James. Sa façon de baisser la tête et ses mains nerveusement posées sur ses genoux. Et soudain, l'histoire s'assombrit. Emma était morte dans un accident de voiture. James jugea cela des plus banals. Gaby sentait bien qu'il essayait de se ressaisir et de calmer toute cette douleur qui l'envahissait complètement. Gabriella résista à l'envi de le prendre à nouveau dans ses bras. Préférant ne pas plus le troubler.
Rien ne pouvait être plus important que lui ce soir et à tout jamais. « Je... J'ai été détruit, vraiment détruit.» Son cœur se serra encore un peu plus. Mais la tornade resta très silencieuse. James lui expliqua à quel point cette période était sombre et douloureuse pour lui. Nageant dans ces eaux troubles qu'était l'alcool et ces histoires sans lendemain. C'était son passé, et même s'il était difficile pour elle d'entendre cela, Gaby le respectait complètement. Avouer tout cela était déjà bien assez douloureux pour jouer les femmes jalouses. Vint le temps de parler des promesses. Celle de ne plus aimer, de ne plus espérer quoique ce soit de la vie. De plus rien édifier par peur de voir tout s'écrouler à nouveau. James… C'était si triste… Ne plus croire en rien, préférer rester dans l'ombre de son passé et ne plus rien espérer de l'avenir.
Le français releva la tête après avoir essuyer les traces de son chagrin. Il avait le sourire en repensant à ce fameux soir. Gaby, profondément touchée de le voir ainsi, lui souriait tout autant. Des larmes troublant presque sa vision. James finit par lui confesser à quel point elle avait chambouler sa vie, qu'il ne pensait qu'à elle, lui avouant sa fuite face à ce possible bonheur. L'entendre dire qu'il voulait avancer avec Gabriella, réapprendre à aimer auprès d'elle, c'était inespéré. Elle n'en revenait toujours pas… Il y avait trop d'émotions à encaisser. Même la tornade avait du mal à y faire face. Gabrielle ferma les yeux. Non pas par gêne, mais pour profiter de ce moment, s'en imprégner le plus possible afin de ne jamais l'oublier. Le français finit par serrer ses mains contre les siennes. Ce qui lui fit rouvrir les yeux. Son regard transperça le sien. Ses dernières paroles finirent par l'achever complètement. Elle savait qu'il était sincère et jamais Gabriella n'avait vu en James une personne capable d'une telle méchanceté. Marius avait beau lui dire le contraire et Jamie le frapper… Gabriella ne supportait pas l'idée qu'on puisse vraiment penser du mal de cet homme. Cet homme qu'elle aimait tant et par dessus tout. S'il y a bien une personne pour qui Gabriella était prête à se battre, c'était lui, James.
Gabriella resta un moment sans rien dire, tout en fixant James avec ce regard qu'il connaissait si bien. Celle de sa Gaby qu'il venait une fois de plus de toucher en plein cœur. Mais la jeune femme fit quelque chose d'inattendue. Elle se leva et disparut un instant, sans dire un mot. Laissant James seul dans le salon. Mais Gabriella réapparut avec une serviette entre les mains. La brune s’installa un peu plus près de lui et commença à essuyer son visage et ses cheveux délicatement. « Tu es terriblement séduisant tout trempé, mais je ne tiens pas à ce que tu attrapes froid avant que je n'aie terminé de te dire tout ce que j'ai sur le cœur et ça va être assez long… » Son sourire débordait d'affection et de malice. C'était une manière de détendre l’atmosphère. Sentant aussi que James devait être plus que fatigué après tous ces aveux. Gabriella diminua complètement la distance qu'il y avait entre eux. « James je… » La brune laissa la serviette sur ses épaules afin de le recouvrir complètement. Elle le regarda quelques secondes avant de tirer sur les deux cotés de la serviette afin de coller son front contre le sien. « Je suis si triste de savoir tout ce que tu as dû traverser… Emma… Ce n'est pas banal non, mais totalement injuste… » Gaby se stoppa quelques instants avant de reprendre. « Il n'y a pas plus dure épreuve que de perdre l'être aimé….»
C'était à son tour de prendre une grande inspiration. « Je n'ose pas imaginer… » Elle se mettait à sa place. S'il devait arriver quelque chose à James, elle serait complètement détruite, anéantit. Elle retira son front du sien afin de croiser son regard et de prendre ses mains. Gabriella avait besoin de courage pour ce qu'elle s’apprêtait à lui dire. Alors la jeune femme s'installa en tailleur en face de lui, position dans laquelle Gaby se sentait plus à l'aise. Ses doigts s'entrecroisaient entre les siens. « Moi aussi je m'étais faite la promesse de ne plus jamais aimer… Mais tout changea ce fameux soir. » Gabriella eut un petit rire à travers cette émotion qui était plus que palpable dans sa voix. « Ce soir à l'Esquire où tu m'as dit d'aller me faire foutre, où je t'ai lavé le visage à coup de champagne, où tu m'as défendu… Où nous nous sommes enfuis... à se cacher dans cette fameuse ruelle, chez toi… Certainement l'une des plus belles soirées de toute ma vie...» Un brin nostalgique, elle baissa la tête. « J'ai su que j'étais prête à aimer de nouveau. » Gabriella releva son regard. Toute intimidée par ces aveux. « Je ne t'en veux plus… Oui, ça m'a fait énormément souffrir, mais tout cela est du passé. Je ne veux pas passer à côté de cette histoire qui pourrait être la plus belle de toute ma vie...Je ne veux pas passé à côté de toi !» Cette dernière phrase était dure à avouer, mais c'était vrai et terriblement sincère. « Et s'il y a bien une chose dont je suis sûre, c'est que tu es tout sauf une mauvaise personne… Maladroite, serte... Tout comme moi. » Gabriella était aussi une experte en matière de maladresses. « Tu mérites tellement d'être heureux… Je t'en supplie, crois moi.» Gaby caressa d'une main son visage. « Je ne veux que ton bonheur, qu'être avec toi et ça depuis le soir de nos retrouvailles. Je ne m'imagine plus sans toi… » Sa voix tremblait. « Oh James, tu m'as tellement manqué... » La tornade ne tenait plus. Elle l'enlaça à nouveau et l'embrassa avec fougue. Faisant basculer en arrière le français. S'emparant complètement de ses lèvres. Le goût de ces dernières la firent complètement chavirer. Sentant le corps de James contre le sien. jouant avec sa langue avec ardeur. Gabriella laissa ses mains s'hasarder sur son torse. Sentant tout son corps s'embraser totalement, mais Gaby tenta de se ressaisir. L'Anglaise s'arracha de ses lèvres afin de le regarder. Elle se mordit la lèvre, tout en le dévorant des yeux. « Prêt à vivre une nouvelle aventure Monsieur Evans ? » Elle lui souriait, avec sa petite frimousse. « Mais je crois que tu as plus besoin d'une douche là... »Dit-elle tout en passant ses mains dans ses cheveux tout trempés. « Je ne voulais pas te le dire avant, par peur de te casser dans ton si bel élan. Mais j'ai encore un sac de vêtements de Charlie... Que Monsieur refuse toujours de venir chercher... » Tout cela lui rappelait la soirée après l'Esquire. Gabriella l'embrassa furtivement et partit chercher des vêtements. « J'espère que ça t'ira... C'est loin d'être des vêtements de luxe. » Ses battements de cils faisaient comprendre qu'elle se jouait gentiment de lui. «Mais je peux toujours t'aider à retirer ta chemise...» | code by lizzou — gifs by TUMBLR (JORNSNOW) — 000 MOTS. |
| | | | (#)Jeu 3 Déc - 17:15 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella Parler comme il était en train de le faire, James ne le faisait que rarement - pour ne pas dire jamais. Bien trop maladroit et fier, il n'aimait pas s'ouvrir aux gens. Ou plutôt, il n'y arrivait plus. Il avait tout connu, tout perdu. L'amitié, quand Jamie l'avait abandonné. L'amour, quand Emma était partie. Ce genre d'événements laisse toujours des traces, toujours. Et le français était un être profondément sensible et romantique, et ce depuis sa naissance. Passionné des livres depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours adoré le côté dramatique de bon nombre d'histoires. Des amours impossibles, perdus, des obstacles insurmontables, il avait toujours imaginé que sa vie ressemblerait à ça. Il ne se voyait pas mener une vie terne, morose. Et il n'avait pas été déçu. Mais tout cela ne l'avait pas épargné, bien au contraire. Cela faisait longtemps que James n'était plus intact, ou alors si mais fragilisé. Il avait toujours été du genre à vivre les choses à 200%, à s'impliquer sans se retenir. Lorsqu'un dommage survenait, il le prenait de plein fouet et n'était pas épargné. Mais après Emma, il avait décidé de faire l'exact opposé. Être froid, distant, se fermer. Surtout, se protéger. La seule personne qui pouvait se vanter d'être proche de lui, c'était Kaleb - son meilleur ami. Alors ce soir, c'était une épreuve très difficile qu'il était en train d'affronter. Il luttait contre la personne qu'il s'était efforcé de devenir, pour essayer de redevenir celle qu'il était auparavant. Et tout cela, il le faisait pur Gabriella.
Gabriella... L'anglaise méritait tous ses efforts, et bien plus encore. Le parisien parlait à cœur ouvert, sans retenue. Il le fallait, pour la garder près de lui. Pour qu'elle le comprenne, pour qu'elle reste à ses côtés. Et surtout, il se sentait redevable vis-à-vis d'elle. Elle qui était en train de changer sa vie, elle qui refaisait battre son cœur. Il ne pouvait pas s'entêter à être un con toute sa vie, alors qu'elle faisait tout pour lui donner à nouveau de l'espoir. James commença par les souvenirs les plus agréables, par le début de son histoire avec Emma. Cela lui permettait de prendre du courage, mais aussi de guider la libraire. Pour comprendre sa chute, pour comprendre ce qu'il avait enduré, elle devait savoir ce qu'il y avait eu avant. Il était monté si haut, pour tomber si bas. Peut-être qu'elle ne le comprendrait pas, ou ne l'approuverait pas. Mais c'était ainsi qu'il avait réagi, s'enfermant dans un cercle vicieux. Son récit s'assombrissait, il était temps de parler de l'accident de voiture. C'était ridicule, elle ne conduisait même pas. Un chauffard, qui passait tout simplement par là. Il ne s'était même pas arrêté, l'ordure. Quand la police l'avait interpellé, James l'avait appris. Et il n'avait jamais été le voir, jamais. Il savait qu'il aurait pu le tuer, s'il l'avait eu devant lui. Vraiment. Sa gorge commençait à se nouer, les mots étaient de plus en plus durs à prononcer. Mais Gabriella était un précieux soutient dans ce moment. Même s'il n'osait pas lever les yeux vers elle, il pouvait sentir son regard sur lui. Rempli de bonté, et d'empathie. Elle ne prenait jamais la parole, ne le coupait pas. Elle l'écoutait, simplement, et l'encourageait silencieusement. Arriva finalement le moment de parler de l'après Emma. Le mannequin n'était pas fier, de la loque qu'il avait été. De la personne, qu'il était devenu. A passer plus de temps alcoolisé que sobre, à enchaîner les conquêtes au point d'en perdre le compte. La plupart du temps, il ne se souvenait pas du prénom des femmes qui partageaient son lit. De temps en temps, il ne se rappelait plus de leur visage. Ce fut une période très, très sombre. La plus sombre de sa vie. Sur le moment, c'était un cercle infernal. Il n'avait pas su tout de suite comment s'en sortir, comment retrouver le goût de vivre. Au final, il avait décidé tout simplement de ne plus écouter son cœur. Comme s'il l'avait placé dans une boîte, il ne souffrait plus et pouvait reprendre le cours de sa vie. Sauf qu'il n'avait pas vraiment avancé depuis. Et il ne s'en rendait compte que maintenant.
Après tout ça, ce fut le moment d'évoquer Gabriella. Le brun s'essuya les yeux avant de relever la tête vers son interlocutrice. Un sourire apparut sur son visage, alors qu'il se remémorait leurs retrouvailles à l'Esquire. Sûrement le meilleur souvenir qu'il avait de ces cinq dernières années, et l'un des meilleurs dans toute sa vie. Le regard de l'anglaise était humide, et il se retint de venir l'essuyer du bout des doigts. Il était temps de se donner à elle complètement, de parler de ses sentiments actuels. Bien sûr, il ne pouvait pas encore parler d'amour. C'était trop tôt, beaucoup trop tôt. Il ne savait même pas s'il l'aimait déjà, et il préférait ne pas le savoir pour l'instant. Mais cela ne l'empêchait pas de lui exprimer tout ce qu'il ressentait, à quel point elle était en train de bouleverser sa vie. Tout avait changé, depuis l'autre soir. Elle remettait tout en question dans sa vie, mais parvenait aussi à tout lui simplifier. Plus il ouvrait les yeux, plus tout lui semblait clair. C'était une évidence même : il voulait être avec elle. Il tenta de justifier ses actes odieux, ses maladresses, ses actes désespérés. Il termina son récit, en confiant à la brune qu'il ne voulait que son bonheur. Celle-ci ferma les yeux durant quelques secondes, avant de le regarder avec une tendresse qui le fit chavirer. Toutefois, elle se leva et disparut sans dire un mot. Il la suivit du regard, légèrement déboussolé par ce qu'il se passait. Jusqu'à ce qu'il ne la voit revenir avec une serviette. Instinctivement, il se passa la main dans les cheveux pour remarquer qu'effectivement, il en aurait bien besoin. Elle revint s'asseoir devant lui pour commencer à lui essuyer le visage et les cheveux. James sentit son cœur se réchauffer, véritablement touché par les attentions que l'anglaise lui portait. Sa façon de sourire aussi, et de le regarder. Il n'avait qu'une envie : la serrer dans ses bras aussi fort que possible. Mais il ne fit rien, elle voulait à son tour prendre la parole.
Le natif de Paris se sentait épuisé, après s'être autant confié. C'était un exercice psychologiquement éprouvant, et il se sentait désormais vidé de ses forces. Mais en même temps, il se sentait étrangement bien, apaisé. Peut-être qu'au fond, c'était ce qu'il avait toujours voulu. Une oreille attentive, pour écouter tout ce qu'il avait à dire, pour le laisser raconter son histoire. Gabriella tirait sur la serviette pour que leurs fronts se retrouvent collés l'un contre l'autre. Ils ne pouvaient pas être plus proches qu'ils ne l'étaient à cet instant. L'anglaise commença par évoquer sa perte. James se contenta d'acquiescer, silencieusement. Leurs yeux ne se lâchaient pas, et il ne souhaitait pas la couper dans ce qu'elle disait. Comme elle l'avait fait précédemment, il ne souhaitait pas l'interrompre dans ce qu'elle dirait. Mais elle avait raison, c'était dur. Très dur. Il ne souhaiterait ça à personne, pas même à son pire ennemi. Il serra sa main dans la sienne, entremêla ses doigts avec les siens. Doucement, les battements de son cœur se mirent à s'accélérer quand il comprit le sens des premières paroles de la jeune femme. L'aimait-elle ? Était-ce déjà ce qu'elle avait essayé de lui dire, l'autre fois ? Au fond, il se sentait tellement heureux d'être aimé par une femme telle que Gabriella. Il se sentait profondément chanceux. Un sourire nostalgique se forma sur son visage alors que la brune relatait les événements qui avaient animé leurs retrouvailles. Ils étaient passés par tous les états ce soir-là. Ce fut vraiment une merveilleuse soirée. Encore une fois, elle parlait d'amour. Sans vraiment le lui dire de but en blanc, les yeux dans les yeux. Peut-être ne voulait-elle pas le brusquer, ni le faire fuir. Il se contenta de plonger son regard dans le sien quand elle releva la tête. Il aurait tant aimé que tout soit plus simple, qu'ils puissent se dire « je t'aime » sans avoir peur. Mais rien n'était simple au monde, et la vie n'était pas facile. Leur histoire leur empêchait de se le dire, à cet instant tout du moins. Enfin, elle lui accorda expressément son pardon. Le soulagement qu'il ressentit du se lire sur son visage, et il sentit ses épaules se relâcher. Comme si tout son corps soufflait et se détendait après cette décision.
Les paroles suivantes de Gabriella étaient l'occasion pour elle de se livrer à son tour, et de lui ouvrir elle-aussi son cœur. Elle lui avait aussi manqué, tellement manqué. Rapidement, le cœur du français se mit à battre la chamade. C'était trop d'émotions pour lui, d'un seul coup. Il n'avait plus l'habitude d'aimer, et encore moins d'être aimé. Ils se jetèrent l'un sur l'autre presque en même temps. Quoi de mieux qu'un baiser, pour se prouver tout ce qu'ils venaient de s'avouer ? James bascula en arrière, entraînant Gaby contre lui. Ses bras entourèrent sa taille, comme pour l'empêcher de s'éloigner. Il redécouvrait le goût de ses lèvres, et son corps fut consommé par le désir sous l'intensité de ce baiser. L'anglaise avait le don de le mettre dans tous ses états en un rien de temps. Mais il était heureux qu'elle possède ce pouvoir sur lui. Et surtout de pouvoir à nouveau l'embrasser, après tout ce qu'il s'était passé dernièrement. Enfin, il pouvait dire qu'ils étaient ensemble. Le baiser prit fin, mais leurs yeux ne se quittèrent pas. Tu fais de moi le plus heureux des hommes. avoua-t-il dans un souffle, comme conclusion à tout ce qu'elle venait de dire. En lui pardonnant, en s'ouvrant à lui, et en lui donnant une autre chose. Cette fois, il ne gâcherait pas tout. Cette fois, il ne la ferait pas fuir. Je n'attendais que ça... dit-il le sourire aux lèvres. Sourire qui ne le quittait presque jamais quand la libraire était dans les parages. Il était sûr, que leur aventure ensemble serait la plus belle de toute sa vie. Il avait toujours pensé qu'en perdant Emma, il avait perdu de sa vie. Mais désormais, il était persuadé qu'il ne s'agissait que de son amour de jeunesse, son premier. La femme de sa vie était sûrement une autre, quelque part à l'attendre. Peut-être est-elle devant moi. ne pouvait-il s'empêcher de penser en regardant Gabriella. Elle lui parla alors de prendre une douche, mais aussi de vêtements qu'elle avait chez elle. Elle en profita pour le taquiner, à propos de la qualité de ceux-ci. Je pense que je peux survivre, pendant une soirée. Les battements de cils de sa vis-à-vis le firent doucement rire. Si je n'y arrive pas, rien ne m'empêchera de les retirer... continua-t-il de plaisanter, un sourire en coin. La brune n'était pas en reste et se proposait de lui retirer sa chemise. Offre plus qu'alléchante. Il se leva du canapé pour s'approcher d'elle, le regard mystérieux. Avec plaisir... Il arriva à sa hauteur. Mais une autre fois. Je ne voudrais pas pervertir tes yeux chastes et innocents. L'envie de la taquiner avait été plus forte que celle de rentrer complètement dans le jeu. Il ne voulait pas brûler les étapes, pas avec elle.
Gaby finit par lui donner les vêtements de Charlie et lui indiquer où se trouvait la douche. James ne perdit pas de temps pour y filer et bien vite, l'eau chaude ruisselait le long de son corps. Il en profita pour fermer les yeux quelques minutes, le front contre le carrelage en face de lui. L'eau était presque bouillante, mais cela lui faisait un bien fou. Il pleuvait tellement dehors, qu'il avait été complètement trempé. Peu à peu, sa température corporelle remontait. Il serait bien reste plus longtemps ici, mais il avait besoin de retrouver l'anglaise. C'était étrange, mais elle lui manquait déjà. Il avait l'impression de perdre son temps quand il ne la voyait pas. Alors il se dépêcha de se doucher, de se réchauffer, puis de s'habiller. Au bout de plusieurs minutes, il fit son retour dans la pièce principale de l'appartement, vêtu des affaires de Charlie qui lui allaient parfaitement. C'est vraiment très sympa chez toi, j'en étais sûr. Beaucoup plus accueillant que chez moi. fit-il remarquer, ses yeux observant tout autour de lui. Il faisait référence à une ancienne discussion qu'ils avaient eue, et où elle lui avait avoué ne pas vouloir qu'il vienne ici car c'était plus petit que chez lui. Mais il avait tout de suite été persuadé que ce serait plus convivial chez Gabriella. Elle avait su personnalisé les lieux avec brio, on s'y sentait bien. Encore merci pour les vêtements. la remercia-t-il en souriant. Il fit quelques pas dans sa direction, jusqu'à arriver devant elle. Il se rendit alors compte qu'il y avait encore quelque chose dont il devait lui parler. Ça va te sembler bizarre, mais je suis en train d'écrire un livre. Il vit en effet à sa tête qu'elle ne s'y attendait pas du tout, et ça le fit rire doucement. Elle était la première personne à qui il en parlait, après Kaleb bien sûr. Et Kaecy, son éditrice. Mais il n'en avait parlé à personne d'autre, ni Jamie, ni ses parents, ni Joanne. Absolument personne. J'ai trente ans, ma carrière de mannequin est bientôt terminée. J'ai toujours rêvé d'écrire un livre, je me suis dit que c'était le moment ou jamais. expliqua-t-il tout en passant sa main dans les cheveux pour plaquer les mèches rebelles qui refusaient de rester à leur place. Peut-être que bientôt, il sera dans ta librairie. sourit-il. Et il l'espérait vraiment du fond du cœur. Il se rendit compte aussi à cet instant, qu'ils partageaient une passion commune. Celle des livres. Et que Gabriella avait réalisé son rêve en ouvrant une librairie, et que lui réalisait le sien en écrivant un roman. Encore une fois, tout semblait les lier.
| © Pando |
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| | | | (#)Ven 4 Déc - 14:53 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
Il n'y avait pas de mot pour définir tout ce que le français avait dû traverser. Le voir se livrer ainsi, à cœur ouvert… Ce qui chamboula complètement la jeune femme. Éprise d'un sentiment qu'elle n'avait jamais ressentit. La brune aimait cet homme. Elle essayait de prendre de la distance, de se dire qu'il était trop tôt pour penser cela, mais Gabriella restait une tornade. Cet ouragan de sentiments qui pouvait tout dévaster sur son passage. Et lorsque ses yeux plongeaient dans ceux du mannequin, Gaby était persuadée que c'était bien cela, de l'amour. Vous savez, ce petit pincement au cœur qui fait plus de bien que de mal. Quand vous vous sentez à la fois étrangement bien et complètement confus avec ce petit sourire toujours aux coins des lèvres. Cette impression que vous vous tenez au bord d'un falaise, prêt à faire le grand saut au moindre contact avec elle. Cette personne pour qui vous êtes prêts à tout. Qui a ce petit plus qui la rend exceptionnelle à vos yeux. Voilà tout ce que voyait, ressentait Gabriella en observant James. Alors elle le regardait, plus que silencieuse. Écoutant très attentivement le moindre de ses mots. Essayant de déchiffrer toutes les émotions que son visage essayait d'exprimer ou de cacher. Gabriella voyait bien qu'il essayait tant bien que mal de cacher sa tristesse. Baissant la tête pour dissimuler ses larmes. L'Anglaise essayait de se demander pourquoi le destin ou ce qu'il y avait là-haut essayaient de nous arracher les êtres qui nous étaient chers. Pourquoi ? Pourquoi Emma dut mourir aussi jeune ? Pourquoi avoir décidé que sa mère ne s'en sortirait pas ? Il y avait une part d'injustice dans tout cela. Elle essayait de se persuader qu'il y avait un sens… Mais c'était bien trop dur à accepter.
Un sourire se dessina sur le visage de James lorsqu'il commença à parler de sa Gabriella. De ce qu'il ressentait pour elle. Son envie de se reconstruire à ses côtés. Les larmes de tristesse laissèrent place à celles de joie. L'Anglaise ne pouvait être qu'émue en l'entendant prononcer ces mots. Mais l'imprévisibilité était souvent de rigueur avec Gaby. Alors elle laissa seul James le temps de prendre une serviette. La libraire savait que cette réaction allait le surprendre, mais la brune avait vraiment peur qu'il finisse par attraper froid. Alors elle lui essuya le visage ainsi que ses cheveux avec la plus grande délicatesse. Essayant de faire une chose dont James avait du mal à faire, prendre soin de lui. Lui montrer par ce geste qu'elle enlevait toutes les erreurs du passé. Plus rien ne comptait à part le présent. Gabriella lui souriait, le cœur emplit de tendresse. Elle avait envie de lui dire que tout irait mieux. Il y aura des hauts et des bas, oui. La vie n'est pas toujours faite de rose, mais qu'importe.
C'était au tour de la libraire d'ouvrir son cœur. Trouvant assez de courage après tout ce que venait de lui avouer le français. Elle devait aussi lui faire comprendre à quel point il était exceptionnel à ses yeux. Combien cette soirée avait changé sa vie à tout jamais. Au point de lui faire rompre cette promesse de ne plus jamais aimer. Alors Gabriella ne resta pas sans voix. Lui dévoilant presque tout à son tour. Elle avait du mal à rester sur ses gardes. Mais la tornade pouvait parfois se montrer discrète lorsqu'il s'agissait d'amour. Ce sentiment qui lui faisait encore peur. Peur de perdre l'être aimé, de souffrir à nouveau. Mais aux côtés de James, tout cela semblait plus que surmontable. Son cœur ne demandait qu'à chavirer. Succombant à cette fougue qui ne demandait qu'à jaillir, James et Gabriella se laissèrent emporter. Sentant leurs corps ne demandaient qu'à répondre à ce besoin charnel. Ils se jetèrent l'un sur l'autre. Ce qui fit basculer arrière le français. La brune ne put que le suivre, prisonnière des bras ainsi que des lèvres de celui qu'elle aimait. Lui faisant presque oublier de respirer. L'Anglaise resta un moment au-dessus de James. Jouant du bout des doigts avec ses cheveux. Son regard plongé dans le sien. Son sourire s’agrandit en entendant la réponse du français. Il n'y avait rien à rajouter à ce parfait bonheur. Mais il était grand temps pour James de prendre une bonne douche. Elle s'empressa d'aller chercher les quelques affaires de Charlie qui lui restait. Profitant de la situation pour le charrier sur ses goûts de luxe en matière de vêtements. « Tu es sûr de ça, je ne voudrais pas que ta peau habituée aux tissus nobles ne se sente agresser par ce t-shirt en… » Gaby essayait de déchiffrer l'étiquette. « 100 % pure synthétique !» Son rire résonna dans toute la pièce.
L'Anglaise proposa son aide pour lui enlever sa chemise, un brin de malice aux coins des lèvres et de ses prunelles noisette. James accepta volontiers et se leva du canapé, se retrouvant dangereusement face à la jolie brune. Alors que Gabriella était prête à poser ses doigts autour de l'un de ses boutons, le mannequin changea d'avis. Elle ria en entendant sa réponse et lui plaqua les vêtements de rechange contre son torse tout en lui indiquant où se situait la douche.
En l'attendant, Gabriella retourna dans la cuisine. Il fallait du thé, oui encore, toujours et à jamais. Elle présenta dans une assiette les gâteaux qu'elle avait préparé avant que James n'arrive. La voix de ce dernier retenti. Lui faisant un compliment sur la décoration de son appartement. « Merci c'est gentil… Parfois je me dis c'est un peu trop coloré mais bon ! Et arrête, il est très bien ton appartement ! Disons juste que ce n'est pas le même style de déco' ! » Gabriella lui servit une tasse de thé. «Euh… Tu voulais peut-être autre chose que du thé !? » Elle semblait gênée. « Fichue réflexe de british ! » La brune le souriait en réponse de ses remerciements. Gaby observa son t-shirt qu'elle avait vu un millier de fois sur son jumeau. «Tu veux manger quelque chose ? » Dit-elle en lui présentant les pâtisseries. James lui fit une encore une révélation. Gaby, la tasse aux lèvres était stupéfaite. « Mais c'est génial ! » Le français lui avait déjà parlé de sa passion pour les livres. « Et non ça ne me semble pas bizarre ! Tu m'avais dit aimer la littérature… » Elle le regardait quelques secondes dans le plus grand silence. Ce disant que cet homme était toujours plein de surprises. « Oh mais je l'espère bien ! Je lui ferai une place de choix dans ma librairie ! » L'Anglaise ria lorsque James expliqua que sa carrière de mannequin était bientôt terminé. «Beau comme tu es, j'ai du mal à croire qu'on puisse ne plus vouloir toi… Mais je veux bien te garder pour moi ! » Un sourire, la rendant plus que charmante. C'est vrai, James était en tout point parfait. Aussi charmant que beau. Avec ce visage à la fois beau et unique. Gabriella était toute souriante et surexcitée. « Je suis si heureuse pour toi. C'est génial de voir ses rêves se réaliser, tu le mérites amplement.» Elle se mis sur la pointe des pieds et déposa un baiser complice sur ses lèvre. « Je me demande de quoi il peut parler ce livre…» Elle avait son petit air mutin. « Un roman je suppose… » Gabriella essayait de mener l'enquête. « D'amour ?… Du romantisme à la française ? Ou un thriller… Hmmmm je pencherais plus pour la première option, mais peut-être que je me trompe.» La brune voulait tout savoir. « Tu en es où ? Il est bientôt terminé? » Gabriella avait des tonnes de questions à lui poser. « J'aurais le droit de le voir avant qu'il ne sorte ou tu vas mettre ma patience à rude épreuve ? » Dit-elle en battant des cils. « Mais je ne doute pas une seule seconde de votre talent monsieur Evans. » Gabriella jouaient avec l'une de ces mèches qui faisaient encore des siennes tout en le regardant avec tout l'amour du monde. « Je suis tellement contente que tu sois ici James… Je ne rêvais que de ça. De repasser encore une soirée magique à tes cotés et c'est bien le cas. »
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| | | | (#)Mar 8 Déc - 17:22 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella Que c’était bon, de parler. De parler sans réfléchir, de parler sans voir peur des conséquences, de parler sans hésiter. C’est ce que faisait James, pour reconquérir Gabriella. Il se mettait à nu, au sens figuré. Il s’offrait à elle sans retenue. Il lui servait sur un plateau ses envies les plus sincères, ses idées les plus sombres, ses sentiments les plus enfouis. C’était un exercice difficile que l’anglaise rendait étrangement simple. Tout semblait logique pour le mannequin, comme si c’était parfaitement sensé qu’ils se retrouvent là ce soir, et qu’il lui raconte tout cela. Avec elle, tout semblait à la fois si simple et si complexe. Complexe lorsqu’il y réfléchissait, simple quand il se laissait aller. Quand c’était le cas, il se rendait alors compte que tout avait un sens et que tout se passait comme cela le devrait. Rien de ce qu’il se passait avec elle ne pouvait le surprendre, car absolument tout était extraordinaire. Depuis qu’elle était réapparue dans sa vie, c’était comme s’il était dans une autre dimension lorsqu’il était avec elle. Il n’existait plus aucune règle, plus aucune loi. Il n’y avait rien qu’eux, et personne d’autre. Elle lui donnait la force de se battre et de lui parler. Elle lui donnait un réconfort qu’il n’avait plus ressenti depuis de nombreuses années. C’était quand elle le regardait qu’il se sentait vivant, quand elle était avec lui qu’il se sentait complet. Tout cela lui sautait aux yeux, alors qu’il relevait la tête vers pour elle pour lui expliquer vouloir se reconstruire à ses côtés. Avec elle, il voulait à nouveau vivre. Il voulait à nouveau avancer, il voulait à nouveau aimer. Bien sûr, il ne pouvait pas encore le dire aussi directement, il n’était pas prêt et il ne savait pas quand il le serait. Mais il savait qu’elle le comprenait, car au fond il était persuadé que c’était la même chose de son côté. Ce qu’elle ne tarda pas à confirmer, quand Gabriella prit à son tour la parole. Le français ne s’y attendait pas, il n’était pas venu pour l’écouter. Il était venu pour qu’elle l’écoute. Mais la soirée dépassait de loin ses espérances, puisque la libraire venait de lui pardonner et souhaitait elle aussi se prêter au jeu des confidences. Il ne savait pas si elle avait conscience du poids des mots qu’elle utilisait, mais James crut sentir son cœur exploser alors qu’il l’écoutait. Que c’était bon, de se sentir important aux yeux d’une personne qui lui était chère. De se sentir unique, spécial, différent. Mais surtout, de se sentir aimé. Même si elle ne le disait pas explicitement, elle avait cette façon de le regarder et de lui parlait. Le brun restait silencieux, dévorant la jeune femme face à lui du regard. Des tas de sentiments se bousculaient à l’intérieur de lui, essayaient de lui faire crier toute la passion qu’il éprouvait pour elle. Mais il se retint, lui laissant finir son monologue. Quand elle eut terminé, il se jeta à ses lèvres. Leurs bouches se dévorèrent, leurs corps s’enflammèrent. Ce baiser valait mille mots, et au moins encore mille autres. Il y ressentait tout ce qu’elle éprouvait, et il espérait que ce soit la même chose dans son cas. Jamais il n’aurait cru ressentir une nouvelle fois toutes ces choses qui rendent la vie si belle et épanouissante. Mais Gabriella était un ange tombé du ciel, elle venait le sauver d’une vie sans amour et monotone. Par ce baiser, elle insufflait à nouveau de la vie en lui. Il sentit son cœur gonfler encore et encore dans sa poitrine. Il le sentit vibrer, il le sentit battre. Il avait oublié ce que cela faisait. Le baiser prit fin, il laissa sa place à un sourire sur les lèvres du parisien. Il garda Gabriella contre lui, caressant sa peau du bout des doigts. Le temps venait de s’arrêter, pour leur permettre de profiter de cet instant de pur bonheur. Finalement, ils durent obtempérer à se séparer. James était littéralement trempé, et il risquait d’attraper froid en plus de salir tout l’appartement de Gaby. Elle se leva et disparut pour réapparaître quelques instants plus tard avec des affaires de Charlie dans les bras. Il comprit rapidement qu’il ne fallait pas trop en parler, puisque cela signifiait qu’il n’était pas venu les récupérer puisqu’ils ne se parlaient plus. L’anglaise ne rata pas l’occasion de le taquiner, concernant la qualité des vêtements. C’est vrai que James avait l’habitude de porter de la marque et des habits de qualité, et ce depuis sa plus tendre enfance. Mais il n’avait pas non plus été élevé de sorte à renier les autres ni à les prendre de haut. Il saurait se contenter de tissus simples… pour une soirée en tout cas. Le rire de la brune fut communicatif et il l’accompagna rapidement. « J’espère quand même que tu as de la crème, au cas où. » plaisanta-t-il le sourire aux lèvres. Quoique, il serait tenté de faire semblant rien que pour sentir les mains de la jeune femme étaler de la crème sur son corps. Il essaya de se reprendre mais elle ne l’aidait en rien en lui proposant de l’aider à retirer sa chemise. Il la fixa quelques instants, un sourire en coin. Il aimait cette lueur qu’elle avait au fond du regard, et sa façon de sourire. S’il s’écoutait, il se jetterait sur elle sans retenue. Mais il préférait ne pas s’écouter, ça ne lui avait pas trop réussi ces dernières années. Il se joua d’elle ce qui la fit rire, puis il disparut dans la salle de bain de la demoiselle. Il ne lui fallut pas très longtemps pour rejoindre Gabriella, il ne voulait pas passer trop de temps loin d’elle. Les affaires de Charlie lui allaient comme un gant, il se sentait à l’aise dedans. Même si cela faisait bizarre de porter les affaires d’un autre. Il imaginait aussi que ce n’était pas très excitant pour la brune, de le voir vêtu des habits de son jumeau. Peut-être qu’il finirait vraiment par les retirer, qui sait ? « Merci c'est gentil… Parfois je me dis c'est un peu trop coloré mais bon ! Et arrête, il est très bien ton appartement ! Disons juste que ce n'est pas le même style de déco' ! » Trop coloré ? Non, ce serait comme lui reprocher d’être trop fougueuse. Cela faisait partie d’elle, et il aimait ce côté de sa personnalité. Au moins, cela donnait de la vie à son appartement. « Je n’ai surtout aucun style de déco’. » avoua-t-il sans honte. Son appartement ressemblait à ceux présents dans les catalogues de décoration, ce qui manquait clairement de personnalisation. « Merci. » la remercia-t-il en attrapant la tasse de thé qu’elle lui tendait. « Dois-je te rappeler que je suis à moitié anglais ? Et qu’on s’est connu à Londres ? » Il la regardait avec amusement. Depuis toujours, il avait grandi avec les cultures française et anglaise. Sa mère était une grande consommatrice de café, alors que son père ne jurait que par le thé. James lui, appréciait fortement les deux même s’il avait plus l’habitude de se faire un café le matin qu’un thé. « Avec plaisir, je suis affamé ! » Il n’avait pas mangé depuis ce midi. L’alcool lui avait creusé le vendre, sa course effrénée jusqu’ici aussi, sans parler d’avoir parlé de lui pendant de longue minutes sans répit. Reprendre un peu de forces lui ferait le plus grand bien. Par contre, la douche avait dissipé sa fatigue. Ils avaient beau être en milieu de soirée, le français avait l’impression de n’être qu’en début de soirée. Il attrapa une pâtisserie et croqua un morceau. « Hmm, c’est délicieux ! » Un peu trop d’ailleurs, il devrait se contrôler pour ne pas paraître pour un goinfre. Et pour ne pas manger, le mieux était de parler. Alors le mannequin décida de parler d’un autre sujet qui lui tenait à cœur : le livre qu’il écrivait. C’était un rêve qu’il réalisait, et il avait envie de partager ça avec Gabriella. Il profita du fait qu’elle s’extasiait de cette nouvelle pour boire une gorgée de thé. La brune avait ce don de toujours se réjouir sincèrement pour les autres, cela n’avait jamais l’air faux quand elle souriait. Surtout qu’elle se rappelait qu’il aimait les livres. « Il y a intérêt ! » répliqua-t-il au sujet de la place qu’aurait son livre dans sa librairie. « Je veux que les clients le voient en premier lorsqu’ils entrent. » finit-il dans un clin d’œil. Puis il lui expliqua qu’il préparait sa future retraite, qui ne devrait pas tarder puisqu’il avait déjà trente ans, ce qui était vieux pour un mannequin. La libraire en profita pour le complimenter, mais aussi se montrer possessive. Il la regarda sourire, elle était à croquer. Tout semblait si loin maintenant, absolument tout. Les déceptions, trahisons, disputes. Quand elle souriait, il oubliait tout le reste. Plus rien ne comptait, en dehors de Gabriella. Le français pourrait passer toute la nuit à lui parler que ça ne le dérangerait pas. « Du moment que tu me veux, c’est le plus important… » se contenta-t-il de répondre en esquissant un sourire. « Merci Gaby. » Ce qu’elle lui disait lui faisait plus que plaisir. Il avait du mal à croire que ce matin encore ils ne se parlaient plus. Tout avait changé, tellement rapidement. Rien n’avait de sens avec elle, mais tout ne semblait pas normal pour autant. Au contraire, c’était limpide, tout allait de soi. « Tu supposes bien. » Il l’observer mener son enquête, un sourire amusé sur le visage. Sa façon de voir les choses était la bonne, ce qui le faisait sourire d’autant plus. Elle semblait avoir un millier de questions, et il la laissa les poser sans lui répondre pour autant. Il en profitait pour continuer tranquillement le thé qu’elle lui avait préparé. Son battement de cils le fit pouffer légèrement, elle savait mettre les formes quand elle voulait obtenir quelque chose. Il allait commencer à lui répondre quand elle le coupa dans son élan. « Je suis tellement contente que tu sois ici James… Je ne rêvais que de ça. De repasser encore une soirée magique à tes cotés et c'est bien le cas. » Il déposa sa tasse sur la table pour avoir les mains libres. Ainsi, il put s’approcher de l’anglaise et l’enlacer à sa guise. Il enfouit son nez dans les cheveux de sa belle, humant l’odeur de son shampoing. « Tu m’as manqué Gaby, atrocement. » Et plus que ça encore. Donc oui, lui aussi était heureux d’être là ce soir et de pouvoir à nouveau passer de tels moments en sa compagnie. Il lui vola un dernier baiser avant de récupérer sa tasse. « On retourne s’asseoir ? » Puisqu’elle accepta, ils retournèrent s’asseoir sur le canapé de la brune. Une fois installé, il se tourna vers elle pour commencer à répondre à ses questions. « Donc, c’est bien un roman. Tu avais raison. Et d’amour, tu avais aussi raison. » James se passa la main dans les cheveux, cherchant ses mots pour lui annoncer de quoi son livre allait parler. « Je… comment dire. Ce livre, c’est un moyen pour moi de réaliser un rêve, mais aussi de tourner la page. J’ai toujours rêvé d’écrire une histoire, mais quand Emma est morte, j’ai complètement perdu la motivation. Et j’ai commencé à penser que je devais écrire sur elle, parler d’elle. C’était une façon d’avancer, une sorte de thérapie. J’étais parti pour écrire une autobiographie, mais ça n’allait pas intéresser les gens… alors c’est un récit, une histoire d’amour fictive. Mais qui s’inspire de ce que j’ai vécu avec elle. » Il s’arrêta de parler pour se pincer les lèvres. Maintenant qu’il y avait Gabriella, il se rendit compte que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’avoir fait ça. Il avait peur qu’elle subisse trop la comparaison. « J’espère que tu n’es pas mal à l’aise avec ça Gaby. Je ne te compare pas à elle, et ça n’a pas à être un fardeau pour toi… ça l’a été pour moi beaucoup trop longtemps, je veux juste enfin en finir. Une fois que ce sera fait, je sais que ce sera définitivement du passé. Je dois juste enfin mettre un point final à tout ça. » Le français n’aimait plus Emma depuis un moment, il le savait. Il n’aurait pas pu partager le lit de tant de femmes s’il l’aimait toujours. Il chérissait simplement son souvenir, et était impuissant face à l’injustice qu’il avait subie. Mais elle ne serait pas un frein dans ce qu’il souhaitait construire avec Gabriella, elle devait le savoir. « Il est presque terminé, il ne me reste que deux chapitres à écrire je pense. Je vais bientôt commencer à en parler publiquement, à faire de la pub. » Le parisien attrapa la main de la libraire et plongea son regard bleuté dans le sien. « J’aimerais beaucoup que tu le lises, et avoir ton avis avant tout ça. Si bien sûr, ça ne te met pas trop mal à l'aise... » Il fit une légère grimace, comprenant parfaitement que ça puisse être le cas. Il ne s’était jamais rendu compte que l’ombre d’Emma puisse être trop imposante, mais il commençait à le comprendre. Sa seule façon de rassurer Gabriella, fut de se pencher vers elle pour l’embrasser comme jamais pour qu’elle comprenne qu’il n’y avait qu’elle dans son cœur.
| © Pando |
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| | | | (#)Mer 9 Déc - 9:32 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
Le temps d'un instant, Gabriella réfléchissait à tout ce qu'il s'était passé durant ces derniers moi. Jamais elle n'aurait pensé que sa vie prendrait cette tournure. Jamais l'Anglaise n'avait imaginé que James deviendrait aussi important à ses yeux. L'idée même de retomber amoureuse lui étant complètement interdite. Oui, c'était bien plus simple ainsi. Rester seule, le cœur protégé par toutes ces barrières qu'elle avait construit durant toutes ces années. La peur dans l'âme d'être déçue et de souffrir à nouveau. Mais le français était venu tout bouleverser. Car c'est à ses côtés que Gaby compris qu'on avait beau essayer de terrer les cris de son cœur, celui-ci chanterait de plus belle pour se faire entendre. Hurler à quel point il aimait cet homme qui le touchait au plus profond de lui. Voilà pourquoi elle lui en avait tant voulu après ses aveux. Se sentant une fois de plus trahie, le cœur brisé encore et de plus belle, comme jamais. Mais une partie, si infime soit-elle, avait toujours espéré qu'ils pourraient surmonter tout cela. Gabriella était avant tout une femme pleine d'espoir qui était prête à tout pour être heureuse. Pour le rendre heureux. Écraser de pleins fouets ce destin qui tenta de les séparer le temps d'un instant. Comprenant très vite qu'ils étaient bien plus forts. Prêts à tout pour s'aimer. Mais si la réponse à cette énigme qu'était ce lien plus qu'extraordinaire était le fait qu'ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre ?
Rien était simple, tout était compliqué. Pourtant, une fois ensemble, l'Anglaise avait l'impression que rien n'était insurmontable. Que tout était possible. Ensemble, James et Gabriella arrivaient à rendre les moments les plus simples de la vie en tout point exceptionnelle. Rien qu'avec des regards, des mots ou des gestes tendres… Ce n'est pas tout ce don chaque personne rêve ? De trouver cet être qui vous fait sourire pour un rien, avec qui vous vous sentez complet et dont l'absence devient presque insupportable ? Voilà pourquoi Gabriella sentait qu'elle devait laisser une faille dans cette barrière. Il n'y a pas que James qui devait dire ce qu'il ressentait, la libraire le devait aussi, pour lui, pour eux.
Après sa douche, James réapparut. Gaby ne put s'empêcher de le dévorer des yeux. Il était beau à en mourir. Même si c'était étrange de le voir porter les habits de son Charlie. Elle roula des yeux en l'entendant encore critiquer son appartement. Préférant ne rien ajouter de plus qu'un sourire désespéré. Gabriella avait l'art et la manière de proposer une tasse de thé pour n'importe qu'elle occasion. Pensant sûrement que ce breuvage pouvait tout arranger. S'il y avait bien une autre chose dont était accro Gaby après les prunelles bleues de cet homme, c'était bien le thé. Mais la jeune pensait que le mannequin voudrait peut-être autre chose à la place. Ce dernier lui rappela qu'il était aussi à moitié anglais. « Mais tu as totalement raison… J'ai tendance à oublier que tu es à moitié anglais. » Gabriella ria doucement. « Sûrement à cause de ce petit et charmant accent français que tu as… » Elle le regardait du coin de l’œil, l'air amusé en train de déguster son thé. La libraire repensa à Londres. « Quand j'y repense… À Londres et à nous… Ça me paraît tellement fou ! » Et le mot était faible. Oui, il n'y avait qu'un pas entre l'amour et la haine, Gaby l'avait assez lu cette expression dans les livres pour le savoir. Mais jamais elle n'avait pensé que ceci pouvait devenir réalité. Peut-être que l'ancienne Gabriella n'était juste pas prête à le laisser rentrer dans son cœur. Qu'ils avaient toujours l'art et la manière de se rendre dingue, autant l'un que l'autre et que tout cela montrait qu'il se passait déjà quelque chose entre eux. Personne ne le saura, mais ce n'était pas bien grave. Tout ce qui comptait, c'était qu'il soit là, avec elle et maintenant. Le destin venait de tout faire pour les lier et Gabriella était enfin prête à lui ouvrir son cœur. James semblait mourir de faim. Il mangea avec plaisir les pâtisseries qui venaient de sortir du four. « Contente que ça te plaise ! » Elle le regardait se régaler, avec un air amusé. Se disant qu'il n'était pas comme tous ces mannequins à ne rien manger.
Le français lui confia qu'il était en train d’écrire un livre. Il ne manquait que cela pour faire de lui à tout jamais l'homme le plus parfait qui soit. Elle était plus qu'heureuse et enchantée à le voir prendre ce nouvel élan. Gaby lui promit de l'exposer dans sa librairie. Son rire résonna dans la pièce. « Je ferais une vitrine dédiée à ton livre !» Jamais Gabriella n'avait pensé que le métier de mannequin était aussi éphémère. Mais en y repensant, c'était le plus souvent des hommes ou des femmes dans la vingtaine dans les magasines. Elle lui souriait en entendant sa réponse. « Bien sûr que je veux de toi ! » Il y avait un peu de timidité dans sa voix. Gaby se rapprocha de lui pour caresser sa joue d'une main et de plonger longuement son regard dans le sien. Elle était si heureuse pour lui. De le voir réaliser ce rêve qui lui tenait tant à cœur. La jeune femme déposa ses lèvres sur les siennes. Avec la plus grande délicatesse. Son cœur se réchauffa un peu plus. Il n'y avait que ses lèvres qui arrivaient à lui faire cet effet.
« Je le savais ! » On pouvait voir la joie sur son visage d'avoir réussi à trouver de quoi parlait son livre. Gabriella avait des tonnes de questions à lui poser. La tornade ne lui laissait même pas le temps d'y répondre. Sûrement trop excitée par toutes ces bonnes nouvelles. Mais la brune conclut tout cela par un nouvel aveu. Cette joie de la voir enfin ici, à nouveau auprès d'elle. James se rapprocha d'elle afin de la prendre dans ses bras. Il lui avait manqué. Gabriella le serra encore plus fort. Enfonçant sa tête dans le creux de son cou. « Toi aussi James… Tellement ! » Il lui demanda de retourner s'asseoir. Ce que l'Anglais accepta avec la plus grande joie tout en se laissant guider par le brun. Il voulait certainement lui en parler longuement. Ce qui attisait sa curiosité. C'était bien un roman d'amour. Gabriella avait du mal à canaliser sa joie. Mais le regard de James vint se couvrir d'une certaine gêne. L'Anglaise le regarda, interloquée par ce changement d'attitude. L'écrivain lui expliqua qu'il s'agissait d'un livre sur Emma. Voyant à travers ce dernier, le moyen de faire son deuil, de pouvoir passer à autre chose. Gabriella le regardait une fois de plus avec attention. Lui souriant pour tenter de diminuer sa gêne. James voulait la rassurer. Qu'il ne voulait pas que ce soit un fardeau pour elle comme ça la été pour lui durant toutes ces années. L'Anglaise le regarda droit dans les yeux avec tout l'amour qu'elle avait pour lui. Gabriella était heureuse d'apprendre que le bouquin était bientôt terminé.
Elle oubliait parfois que James était connu, que ça allait certainement l'aider pour la promotion de son roman. Le français lui prit une main et plongea un regard des plus sincères dans les prunelles de la jeune femme. Lui expliquant qu'il aimerait qu'elle le lise, sans qu'elle n'y ressente de l’embarras. James s'empara à nouveau de ses lèvres. Il y avait de l’ardeur entre les siennes. Gabriella avait conscience que ce baiser devait la rassurer. Lui faire comprendre qu'elle comptait à ses yeux. Mais Gaby n'avait pas besoin de cela pour le savoir. Cependant, la jeune femme répondit à ce baiser en entourant ses bras autour de son cou. Prenant l'initiative de se placer à califourchon sur lui. L'embrassant avec fougue tout en tirant sur ses cheveux pour rendre le moment encore plus intense. Son corps se courbant pour mieux répondre à ce désir qui la faisait frissonner. Elle sentait que tout cela allait vite devenir incontrôlable. Bien que cela ne la dérangeait en aucun cas, Gabriella devait lui répondre de vives voix. Presque essoufflée, la brune trouva le courage de s'arracher de ses lèvres. « Bien sûr que je veux le lire. » Elle dévorait des yeux tout en jouant encore avec ses cheveux. « Je me sens même plus que privilégiée d'avoir cette chance. » Gaby le pensait sincèrement. Elle était même touchée qui lui demande ainsi. « Je comprends que tu puisses penser que cela pourrait me déranger, mais sache que ce n'est pas du tout le cas. Si c'est important pour toi, ça l'est aussi pour moi. » Son sourire était plus que réconfortant. « Emma fait et fera toujours partie de ta vie. Elle fait partie de ton histoire, de toi… » Oui, il avait aimé cette femme, mais il en avait bien le droit. « Et ne pas accepter le passé, c'est comme n'aimer qu'une seule partie de cette personne qui nous est chère… Ne pas la prendre entièrement comme elle est…» Gabriella déposa un baiser sur le coin de sa lèvre. « Et moi, je te veux entièrement James… Entièrement.» Son regarda s'empara du sien avant que ses lèvres retrouvèrent les siennes. Elle l'embrassa comme jamais. L'attirant toujours un peu plus contre elle. Ne voulant plus jamais être séparé de cet homme. Ses mains caressèrent son cou pour trouver enfin place sur ses épaules ainsi que son torse.
Gabriella voulait profiter de la moindre parcelle de son corps. Le cœur de la jeune femme ne faisait qu’accélérer sous les mains du français. L'emprise de James sur la brune ne fut jamais aussi intense. Gaby s'arrêta un instant pour le regarder dans les yeux, en silence. Un sourire aux coins des lèvres. Elle regarda un instant l'horloge se trouvant sur le mur. Il était très tard, ou plutôt très tôt. « Je ne veux pas que tu partes…» Gabriella ne voulait plus être loin de lui. Le garder contre elle de cette façon et pour toujours. Gaby plongea ses yeux dans ses prunelles bleues avant de coller son front contre le sien, l'entourant de ses deux bras. « Plus jamais…» | code by lizzou — gifs by TUMBLR (JORNSNOW) — 000 MOTS. |
| | | | (#)Ven 11 Déc - 18:05 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella La douche que James prit lui fit un bien fou. Tout d’abord physiquement en le réchauffant grandement. Mais aussi mentalement, en lui permettant de se remettre un peu de toutes ses émotions. Il se vidait l’esprit, repensait à ce qu’il venait de se passer. C’était assez incroyable, et tellement magique. Elle lui redonna un peu de forces aussi, lui qui venait de toutes les utiliser en se livrant sans concession à Gabriella. Comme s’il était à vif, l’eau sur sa peau permettait à son organisme de se reconstituer. Lorsqu’il revint dans le salon, tout était différent. Les déceptions étaient déjà loin, les disputes aussi. L’amour était plus fort que n’importe quoi, et leurs sentiments supplantaient tout le reste. Il le voyait au fond du regard de Gaby, qu’elle était déjà passée à autre chose. Tout comme lui. Ce n’était pas de la naïveté, ni une volonté de se voiler la face. Mais simplement l’envie d’enfin passer à l’étape supérieure, de profiter l’un de l’autre et du bonheur que la vie semblait enfin prompte à leur accorder. Ils avaient déjà perdu tellement de temps, qu’il ne servirait à rien de continuer à en perdre juste pour se donner bonne conscience. Alors que tous deux mouraient d’envie d’aller au-delà de ça, de se retrouver, d’être l’un avec l’autre. Le français et l’anglaise étaient des êtres sensibles, sincères, romantiques et profondément entiers. Il ne perdait pas leur temps avec des faux semblants, et lorsqu’ils aimaient ils le faisaient sans concession. Il ne voulait pas se priver d’elle plus qu’il ne l’avait déjà été, alors il leur suffisait simplement d’avancer sans laisser les événements récents les retenir. Le passé n’avait pas à être un poids, il avait fallu de temps pour que James le comprenne, mais c’était le cas à présent. Ses yeux ne quittaient pas Gabriella. Il la regardait, encore et encore sans se lasser. Il ne voulait plus qu’elle sorte de son champ de vision. Il essayait de mémoriser son visage entier, la moindre ride, le moindre grain de beauté. Il voulait connaître toutes les expressions que son visage pouvait prendre, toutes les émotions qu’il laissait transparaître. Plus il la regardait, plus elle était belle. Il accepta avec grand plaisir le thé qu’elle lui offrait, constatant que les rôles étaient inversés par rapport à leur première soirée ensemble. L’anglaise ne le quittait pas des yeux non plus. La façon dont elle le regardait troublé le natif de Paris plus qu’il ne voulait l’admettre. Un feu brillant dans son regard, un feu qui menaçait de se propager à chaque instant et de la consumer sans qu’il ne puisse rien y faire. Il avait déjà du mal à se contenir tout seul, alors il fallait qu’elle l’aide un peu si elle ne voulait se retrouver prisonnière de ses bras. « Mais tu as totalement raison… J'ai tendance à oublier que tu es à moitié anglais. Sûrement à cause de ce petit et charmant accent français que tu as… » Il esquissa un sourire. Elle avait raison, il était bien plus français qu’anglais. Ce qui était normal puisqu’il y était né et y avait vécu jusqu’à ses dix-huit ans. C’était sa langue maternelle, c’était sa culture originelle. Il se sentait lui-même bien plus français qu’anglais, mais il aimait tout de même le pays de son père et sa culture. Depuis toujours, il se considérait à 80% français et 20% anglais. Car même physiquement, ses traits rendaient bien plus hommage à la France qu’à l’Angleterre. Il se mit à rire quand la libraire évoqua une nouvelle fois ce qu’ils étaient à Londres. « J’ai parfois l’impression que c’était un autre temps, une autre vie. » Cela lui paraissait si lointain aujourd’hui, si irréel. Tout était différent à cette époque, là-bas. Absolument tout. « On ne se ménageait vraiment pas, Rhodes. » dit-il le sourire aux lèvres, nostalgique. Ils avaient bien plus l’habitude de s’appeler par leurs noms que par leurs prénoms lorsqu’ils étaient jeunes. Mais tout cela était désormais révolu, elle avait réussi à s’imposer en tant que Gabriella avec tant de facilité dans son esprit. Il se demanda encore, comment cela pouvait-il être possible que les choses soient tellement différentes entre Londres et aujourd’hui. Il ne comprenait pas, il était persuadé que dans le fond Gaby avait toujours été la même. Peut-être qu’à l’époque, il n’était tout simplement pas prêt à la voir comme il la voyait aujourd’hui. Peut-être que c’était écrit, qu’il n’ouvrirait les yeux que bien des années plus tard. Il sortit de ses pensées quand la londonienne lui proposa des pâtisseries, sur lesquelles il se jeta littéralement. « Je viendrai vérifier ça de mes propres yeux ! » rétorqua-t-il à sa promesse de dédier une vitrine à son livre. « Gare à toi si tu me mens. » Il aimait la taquiner, plus que de raison. « Bien sûr que je veux de toi ! » Le parisien posa son regard bleuté sur la jeune femme qui lui faisait face. Il ne put s’empêcher de se morde la lèvre, devant cet aveu qui le prenait de court. Il l’embrassa avec tendresse, immédiatement transporté dans un autre monde quand ses lèvres touchaient les siennes. Il voulut lui dire à quel point il voulait d’elle aussi, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ce baiser était le meilleur moyen pour lui de le lui dire. Elle était en train de devenir la chose la plus importante pour lui, son monde. C’était dangereux et il le savait, mais il se jetait dans la gueule du loup avec grand plaisir. Gabriella lui donnait cette confiance, car il avait l’impression que tout se passerait bien dans tous les cas. Il se sentait à sa place, lorsqu’elle était à ses côtés. « Je le savais ! » Elle irradiait littéralement, fier d’elle-même. Il se demanda tout de même s’il était tellement prévisible, ou si c’était juste elle qui le connaissait déjà si bien. Quelque chose lui disait que c’était un peu des deux, très certainement. Puis, il lui laissa le temps de poser toutes les questions qu’elle avait. Il l’observait faire avec un sourire amusé en coin des lèvres. Amusé par son comportement, mais aussi heureux qu’elle s’intéresse autant à lui et à ce projet qui lui tenait à cœur. Emportée, elle finit par lui faire un nouvel aveu. Le français se contenta de s’approcher d’elle pour la serrer dans ses bras, exprimant à quel point elle lui avait manqué. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », c’est dingue comme cela pouvait être vrai. Ces dernières semaines sans Gabriella avaient été horribles, il n’avait pas su quoi faire si ce n’est se plaindre et gémir dans son coin. Il n’avait sorti la tête de l’eau que ce soir, pour venir la voir. Ils finirent par retourner ensuite s’asseoir sur le canapé de la jeune femme. James préférait qu’ils soient assis pour lui répondre, ça allait être long et encore une fois il allait devoir parler de choses intimes qui lui comptaient beaucoup pour lui. Une nouvelle fois, la libraire l’écoute avec attention. Elle ne le coupait pas, se contentait de le regarder et d’enregistrer les informations qu’il lui délivrait. Elle faisait preuve de beaucoup de curiosité mais aussi d’écoute et d’empathie. A aucun moment il ne la sentit gênée, ni blessée ou encore même en colère. Ce fut une nouvelle preuve pour lui qu’elle était peut-être la bonne, et qu’il était incroyablement chanceux de l’avoir rien qu’à lui. Il avait décidément bien fait de se battre pour elle, et d’être venu cette nuit. Il conclut ses explications par un baiser intense dont il en avait le secret. La native de Londres fut prise dans ce torrent d’émotions et vint s’installer à califourchon sur lui. Le parisien sentit son corps s’embraser, ne sachant absolument pas comment lui résister. Ses mains se posèrent sur sa taille, ses doigts s’enfoncèrent dans sa chair. Leurs corps avaient cette manie de parfaitement se chercher et se correspondre. Il se souvenait encore de cette soirée d’Halloween où tout avait déjà dérapé. Elle était tout simplement irrésistible, et le fait qu’elle tirait ses cheveux ne l’aidait pas à le calmer. Elle finit tout de même par s’arracher de lui, pour lui répondre à voix haute. Il rouvrit les yeux et les plongea dans son regard noisette, encore troublé par ce baiser passionnel qu’ils venaient d’échanger. « C’est moi qui suis chanceux. » répondit-il avec sincérité. Chanceux qu’elle le comprenne, qu’elle le soutienne, qu’elle lui pardonne, qu’elle l’aide. Chanceux de l’avoir, tout simplement. Il était impressionné par le recul qu’elle arrivait à avoir, et la maturité avec laquelle elle gérait la situation. Si les rôles étaient inversés, il n’était pas sûr de le prendre aussi bien. Mais sa gentillesse et sa bonté étaient aussi des qualités qui la rendaient si exceptionnelle à ses yeux. « Et moi, je te veux entièrement James… Entièrement. » Le mannequin sentit son cœur chavirer. Leurs lèvres se joignirent une nouvelle fois, l’occasion pour le brun d’entourer la taille de la libraire et de la serrer totalement contre lui. Il ne voulait plus qu’ils soient séparés, il ne voulait pas qu’elle soit loin de lui. A cet instant, il voulait sentir chaque parcelle de son corps contre le sien, il voulait sentir son cœur battre à l’unisson avec le sien. Il voulait qu’elle soit à lui, entièrement. « Je reste. » Il avait espéré qu’elle lui dise ça. Car il ne voulait plus partir, pas un instant. « Je ne te quitte pas. Jamais. » promit-il. Ses pupilles bleues ne quittaient les yeux de Gabriella. Il approcha une main de son si parfait visage pour le caresser du bout des doigts. « Je suis à toi Gaby. Rien qu’à toi. » Son autre main en profita pour la serrer un peu plus contre lui, avant qu’elle ne vienne saisir à son tour son visage. « Et tu es à moi. » Il le savait, elle n’avait pas besoin de le lui dire. Il vint sceller cet engagement par un nouveau baiser, beaucoup plus tendre que les précédents. Il prenait soin de savourer la texture de ses lèvres, leur goût, sa façon d’embrasser, son souffle se mêlant au sien, son corps se cambrer contre lui. Lorsqu’il rompit ce contact, il déposa son front contre celui de sa belle, pour ne pas perdre ce lien qui les unissait. Encore une fois, il gardait ses yeux plantés dans les siens. « Je te veux, Gabriella. Je te veux tellement... » avoua-t-il dans un souffle. Sa voix trahissait le désir qui le consumait de l’intérieur, tout comme ses iris s’assombrissaient de seconde en seconde. Il ne savait pas si c’était bien, si c’était le bon moment, si c’était ce qu’il fallait faire. Il savait juste qu’il mourrait d’envie de l’avoir là maintenant, qu’elle s’abandonne toute entière à lui. Il voulait laisser s’exprimer tous les sentiments qui le tiraillaient, et il ne connaissait pas de meilleure façon de faire qu’en se donnant pleinement à l’anglaise. Pour appuyer ce qu’il venait de dire, James vint presser ses lèvres contre celles de Gabriella, lui offrant ainsi un baiser d’une rare ferveur. Sa langue se fraya rapidement un chemin pour venir taquiner celle de la brune, avant de commencer à s’amuser sensuellement avec. Une de ses mains réussit à se faufiler sous le haut de l’anglaise pour caresser son dos nu du bout des doigts. Si elle voulait l’arrêter, il était encore temps d’essayer. Mais si elle ne faisait rien, il n’était pas sûr de pouvoir reprendre le contrôle par la suite.
| © Pando |
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| | | | (#)Mer 16 Déc - 19:27 | |
| — PRENOM UN & PRENOM DEUX When you're not here I'm suffocating...
Il y a des destins faits pour se croiser. Des personnes qui nous font comprendre que la vie peut être faite de jolies surprises. James en était une. Malgré tout ce qui s'était passé, tout était de l'histoire ancienne aux yeux de l'Anglaise. Elle ne voyait que cet homme, venu à cœur ouvert lui avouer ce qu'il ressentait. Se mettre à nu comme jamais. Prêt à tout pour la récupérer. Personne n'avait jamais fait cela pour elle. Le français avait l'art et la manière de débarquer lorsqu'elle s'y attendait le moins. De la chambouler complètement. Il avait ce regard qui avait le don de la faire chavirer. Ce sourire qui ne pouvait que la rendre plus heureuse. Avec lui, Gaby ne se posait plus aucune question. Tout devenait évident. Ils étaient faits l'un pour l'autre. Entre eux, les débuts furent assez compliqués, voire beaucoup. Mais c'était cela qui rendait leur lien encore plus exceptionnel. Il y avait cette étrange complicité qui les liait depuis leurs retrouvailles. Gabriella avait l'impression de n'être plus rien sans lui. Il fallait qu'il soit à ses côtés pour qu'elle puisse survivre, continuer à émaner cette même joie de vivre. Son sourire devenait le reflet du bonheur qu'elle était en train de vivre. Le voir ici, enfin. On ne devient plus rien sans l'autre, voilà ce qu'est l'amour aux yeux de la libraire. Regarder cet homme et se dire que plus rien sera comme avant une fois qu'elle l'aura laissé rentrer dans sa vie. Sans pour autant que ça lui fasse peur. Elle était prête à prendre tous les risques pour lui.
Elle ne put s'empêcher de repenser au passé. Comme le mannequin, tout cela lui semblait totalement irréel. Supposant qu'il s'agissait d'une autre vie, après tout, il y avait un peu de cela… Jamais Gaby pensait que sa vie prendrait cette folle et trépidante tournure. La réponse de James la fit sourire. « Tu l'as dit, Evans ! » C'est vrai qu'ils n'étaient pas vraiment du genre tendre l'un envers l'autre à cette époque. Gaby avait sa petite frimousse lorsqu'elle se rappelait ces lointains souvenirs. Se souvenant, que plus jeune, elle aimait le voir débarquer chez elle juste pour le plaisir de pouvoir le détester un peu plus. De pouvoir lui cracher au visage ses dernières répliques dont elle avait le secret. De pouvoir surenchérir face à ses réponses. De voir dans ses yeux cette rage et cette lueur d'amusement face à ce jeu dont ils étaient les seuls à connaître les règles. « Mon dieu, ça me semble si étrange de t'appeler ainsi maintenant…» Ils avaient fait du chemin depuis tout ce temps. Pensant naïvement au départ que rien avait changé pour se rendre au bout de quelques heures que cette soirée allait changer leur vie à tout jamais. Jamais Gabriella aurait penser que ce simple jeu d'enfant deviendrait probablement sa raison de vivre. Ce soir, la brune avait l'impression de voir le vrai James. Osant enfin montrer toutes les parcelles de sa personnalité un brin plus complexe qu'on pourrait le penser. Le français avait l'air de passer un cap. Tout en expliquant que sa vie de mannequin allait bientôt prendre fin. Il voulait être écrivain. Cette nouvelle rendit la jeune femme encore plus heureuse. L'Anglaise lui promit de préparer une vitrine à la hauteur de son livre. Elle imaginait déjà des mises en scène possibles. Mais tout était bien trop prématuré. « Oh, tu pourras venir vérifier… Avec grand plaisir ! » Un sourire au coin des lèvres, elle l'observa tout en buvant une tasse de son thé. Elle regarda presque avec timidité James se mordiller la lèvre. Préférant jouer les innocentes tout en soutenant son regard jusqu'à ce qu'il vienne l'embrasser à nouveau. Ce simple et tendre contacte la fit frisonner.
Elle avait deviné, il s'agissait bien d'un roman d'amour. Sa joie était plus que palpable. La libraire qu'elle était avait des tonnes de questions à lui poser. Tout cela avait l'air d'amuser le français qui n'attendait qu'une seule chose, lui répondre. Mais pour cela, Gaby devait lui laisser la parole. Toute cette joie lui fit ouvrir un peu plus son cœur. Lui avouant une fois de plus à quel point il lui avait manqué durant tout ce temps qui lui parut être une éternité. James l'entoura de ses bras et l'Anglaise compris que ce sentiment était partagée. La brune se demanda presque comment elle avait pu tenir tout ce temps aussi loin de lui.
Le français lui expliqua pourquoi ce livre lui tenait tant à cœur. Gabrielle l'écouta dans le plus grand silence, toujours avec ce regard empli d'empathie et d'affection. Elle le comprenait. Jamais l'Anglaise n'avait vécut cela et jamais, ô grand jamais elle voudrait vivre la même chose. James avait besoin de cela pour passer à autre chose, d'écrire une fin sur ce qu'il avait vécue avec cette femme. De pouvoir enfin tourner la page. Il conclut tout cela par un baiser des plus fougueux. Ce qui incita la jeune femme à aller plus loin en se mettant à califourchon sur lui. Dévorant du bout des doigts et de ses lèvres la moindre parcelle de son corps. Sentant son corps se courber lorsque James posa ses mains contre sa taille. C'était intense, au point où Gabriella trouva avec difficulté l'envie d'arrêter ce moment. Elle réussit à parler à voix haute. Lui dire tout ce qu'elle pensait. Non, elle ne lui en voulait pas, bien au contraire. La brune trouvait cela plus que courageux et touchant. Elle voulait le soutenir, l'aider du mieux qu'elle le pouvait. Il se disait chanceux. Gabriella le regarda, un sourire dessiner sur ses lèvres. « Ce soir, nous sommes tous les deux très chanceux… » Rétorqua-t-elle immédiatement. De pouvoir autant aimer une personne que l'être en retour. Il n'y avait plus cet épais brouillard qui l'empêchait d'être sûre des sentiments de l'écrivain. Tout en se sentant noyée par ces questions l'empêchant d'avancer. Maintenant, tout était clair, limpide.
Gabriella finit par lui dire qu'elle le voulait entièrement. Son cœur rata un battement pour trouver la force de lui avouer cela. Elle savait l'impact qu'aurait cette phrase sans pour autant en mesurer le poids. Gaby était connue pour ne jamais rien calculer, laissant toujours son cœur parler à sa place. L'Anglaise sentit son sang ne faire qu'un tour. Il lui fallut que très peu de temps pour que ses lèvres s'embrasent à nouveau sur celles du mannequin. Ses mains dessinant son corps avec fougue. La brune ne voulait pas qu'il parte, plus jamais. Voulant le garder rien que pour elle. La jeune femme sentit ses émotions la dépasser en entendant sa réponse. En voyant ce regard qui l’envoûtait complètement, tout en fermant les yeux lorsqu'il effleura son visage. Elle rouvrit les yeux en l'entendent dire qu'ils s’appartenaient. Prouvant par ces mots qu'ils étaient rien l'un sans l'autre. L'idée d'appartenir à cet homme la submergea d'une émotion qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant. C'était aussi bon que douloureux. Son cœur ne faisait qu'éclater à chaque mot que le français prononçait. Ils s'embrassèrent à nouveau avec toujours plus d'ardeur. Tout semblait de plus en plus intense. Rien que par leurs regards, cette façon qu'ils avaient de se dévorer. James osa dire à voix haute ce qu'elle pensait tout bas. Elle plongea son regard dans le sien. On pouvait y déceler le même désir. Cette envie de laisser son corps parler à sa place, de répondre à ce fiévreux besoin de ne faire plus qu'un avec cet homme. James vint s'emparer de ses lèvres. Sa langue jouant avec la sienne dans un rythme devenant de plus en plus saccadé. Ses mains trouvèrent leurs places sous son haut ce qui lui fit pousser un petit gémissement. « Il est temps de pervertir mes yeux si chastes et innocents ! » Gabriella lui retira son t-shirt en un rien de temps. La brune se mordit la lèvre avant de l'attirer contre elle. Ses mains caressèrent ce torse totalement dénudé avant de glisser le long de ses bras afin de remonter jusqu'à ses épaules qu'elle pressa intensément. Tout comme ses lèvres qui ne voulaient plus jamais se séparer des siennes. Le désir la consumait complètement. Elle ne contrôlait plus rien, pas même son souffle. Gaby tira à nouveau sur ses cheveux pour l'inciter à basculer la tête en arrière. Ses lèvres vinrent le posséder en déposant de simples baisers ou en le mordillant à certains endroits. Essayant par ce geste de lui faire comprendre à quel point elle le voulait aussi. Ses yeux croisèrent les siens. Elle lui souriait avec une lueur qui trahissait ses pensées. Gabriella se leva tout en imposant à James à la suivre. La jeune femme se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser avec la même ferveur tout en le poussant délicatement vers sa chambre. Une fois dans la pièce, Gabrielle referma instinctivement la porte avant de le plaquer contre. Ses baisers devinrent encore plus ardents. Ses mains voulaient s'emparer de ton son corps. Le bout de ses doigts glissèrent délicatement jusqu'à trouvé place à l'extrémité de son pantalon pour venir se glisser entre sa peau et le tissu ce qui l'aida à attirer James un peu plus contre elle. Gabriella se laissa une fois de plus ensorceler par son regard bleu azur avant de lui avouer dans un souffle l'inavouable. « Je suis entièrement à toi...» | code by lizzou — gifs by TUMBLR (JORNSNOW) — 000 MOTS. |
| | | | (#)Jeu 7 Avr - 18:45 | |
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❝When you're not here I'm suffocating❞
Jamiella « Tu l'as dit, Evans ! » Son rire envahit la pièce, franc et sincère. Gabriella était très certainement la personne qui avait le plus prononcé son nom de famille durant sa vie ! A tel point que lorsque quelqu’un d’autre l’appelait ainsi, cela lui faisait bizarre de ne pas entendre la voix de la jeune femme. Si cela l’irritait passablement durant sa jeunesse – c’était pour ça qu’elle le faisait et que lui l’appelait Rhodes – ce n’était plus le cas désormais. C’était même le contraire, il éprouvait un doux sentiment de mélancolie lorsqu’elle l’appelait ainsi aujourd’hui. Il avait finalement vieilli, et mûri, et désormais tous les souvenirs qu’ils partageaient ensemble étaient devenus de bons souvenirs. La nostalgie s’emparait souvent de lui depuis que leurs chemins s’étaient à nouveau croisés, et il ne pouvait s’empêcher de sourire en repensant à leur adolescence. Il en oubliait même qu’il était avec Emma à l’époque. Comme si d’une certaine manière, cela avait toujours été eux deux, et rien qu’eux : Gabriella Rhodes et James Evans. Parfois il se demandait s’ils s’étaient vraiment détestés, ou si tout cela n’avait pas été un jeu, voire une mascarade car ils ne pouvaient avoir ce qu’ils désiraient réellement. Il n’avait que de l’amitié à lui offrir à l’époque, mais peut-être qu’être amis ce n’était pas fait pour eux. Ils avaient préféré se faire la guerre, attendant patiemment l’occasion de se faire l’amour. « Moi j’aime bien. J’espère que ce n’est pas la dernière fois que j’entends mon nom sortir de tes si jolis lèvres. » dit-il malicieusement, un brin charmeur. Puis il s’attaqua aux douceurs que l’anglaise venait d’apporter : il mourrait de faim. La conversation dériva sur son livre, que la jeune femme promit de mettre en valeur dans sa boutique. Le parisien l’avertit qu’il viendrait vérifier, ce à quoi elle répondit que ce serait avec grand plaisir. Leurs regards ne se quittaient pas, ni leurs sourires. Leur discussion était parfaitement innocente, mais d’un côté il y avait une deuxième lecture possible. Comme s’ils sous-entendaient des choses qu’ils n’osaient pas se dire encore. Plus que le fait de venir vérifier si elle exposait bien son livre, c’était surtout une promesse de revenir la voir. Et surtout de continuer à faire de sa vie et de l’accepter dans la sienne, un peu plus chaque jour. La vie leur promettait des lendemains fabuleux, et James ne comptait pas laisser passer ça. Curieuse comme à son habitude, la libraire se renseigna un peu plus sur le roman du français qui finit par tout lui avouer. Ce que c’était, de quoi – ou plutôt de qui – ça parlait, etc. Il continuait d’être le plus sincère possible avec elle, en prenant le risque de la faire fuir à chaque mot qu’il prononçait et qui concernait Emma. Mais non, Gabriella restait à l’écouter encore et encore. Elle ne semblait pas effrayé, ni agacé. Elle voulait l’accepter comme il était, avec ses défauts et son passé, ce qui le touchait profondément. Il n’était pas sûr que si les rôles étaient inversés, il reste aussi calme et compréhensif qu’elle. Mais c’était aussi pour ça qu’il l’aimait, pour cette véritable bonté qui l’habitait et la caractérisait tant. Il se promit toutefois de ne plus jamais reparlé d’Emma à l’avenir, pour elle comme pour lui. Lorsqu’il finirait d’écrire son livre, il mettrait un point final à cette histoire et tournerait définitivement la page. Finalement, il se pencha vers pour elle pour l’embrasser comme jamais auparavant. Cette soirée était bien trop intense en émotions pour qu’il ne se laisse pas submerger par tout cela. Il avait tout éprouvé en l’espace de quelques heures, ses nerfs commençaient à craquer. Il voulait sentir la jeune femme près de lui, contre lui. Être sûr qu’elle était bien là, qu’elle lui avait bien pardonné et que désormais ils appartenaient l’un à l’autre. L’anglaise se mit à califourchon sur lui, se laissa aller elle aussi à tout ce qu’elle ressentait. Rapidement le baiser devint plus passionnel, les doigts du français s’enfoncèrent dans les hanches de la londonienne. Ils se séparèrent à bout de souffle mais leurs lèvres restèrent à quelques millimètres les unes des autres. Le français sourit, dit à haute voix à quel point il était heureux. Ce que partagea dans la foulée Gabriella, qui avait de plus en plus de mal à se contenir. Ses prochaines paroles enflammèrent le cœur de James mais aussi son corps. Il avait tellement envie d’elle, et depuis si longtemps. Rien que l’idée de la posséder faisait battre son cœur à tout rompre. Alors en plus l’avoir dans cette position, contre lui, avec le regard qu’elle lui lançait… Le mannequin ne se fit pas prier pour se jeter à ses lèvres et l’embrasser à pleine bouche. Ses mains se firent de plus en plus pressantes sur le corps de la jeune femme, ayant beaucoup du mal à ne pas lui arracher tous ses vêtements pour la découvrir complètement. Les baisers se multiplièrent, toujours plus intenses, toujours plus torrides. Leurs souffles se liaient, tout comme leurs salives, alors que James venait glisser sa main dans les cheveux de sa belle. Plus les secondes défilaient et plus ils se laissaient guider par leurs envies, mettant leur raison de côté. Il la désirait depuis le soir de leurs retrouvailles, où il l’avait vue dans cette magnifique robe. Où il fût mort de jalousie en voyant un autre homme tenté de la séduire. Depuis ce soir, et malgré les erreurs qu’il avait pu commettre, il ne voulait personne d’autre que la jolie brune. La remarque de Gabriella arracha un sourire au parisien, avant qu’elle ne lui retire son haut pour qu’il se retrouve à moitié dévêtu. Il frissonna sous les doigts fins de la jeune femme, qui caressait son torse avec envie. Sous la pression de sa main dans ses cheveux, il bascula la tête en arrière pour lui offrir son cou comme elle le souhaitait. Elle y déposa ses baisers qui le rendirent fou de désir, il ne savait pas comment il faisait pour la laisser continuer et ne pas la prendre sauvagement. Ils finirent par se mettre debout, à l’initiative de Gabriella, qui l’embrassa tout en l’emmenant vers ce qui se révéla être sa chambre. C’était le moment, enfin. James la plaqua contre la porte qu’elle venait de refermer, posant ses mains de part et d’autre de son visage avant de totalement l’emprisonner. Elle n’avait aucune issue, mais pas sûr qu’elle souhaite s’enfuir. Elle l’attira un peu plus contre elle en le tirant par l’élastique de son pantalon, lui soufflant qu’elle était à lui. Le regard du brun s’assombrit de désir. Elle n’était pas consciente de l’effet que ses paroles avaient sur lui, mais elle allait bientôt le découvrir. « J’ai tellement envie de toi… » avoua-t-il une nouvelle fois. Il agrippa son haut pour le lui retirer et ainsi équilibrer leurs tenues. Son regard glissa sur sa poitrine nue, qu’il fixa quelques secondes avec une envie non dissimulée. « Tu es magnifique. » souffla-t-il en venant prendre possession de son cou pour y faire un suçon. L’anglaise finit par le repousser jusqu’à ce qu’il se retrouve allongé sur le lit, et qu’elle puisse grimper sur lui à sa guise. En quelques minutes, la température de la pièce avait bien augmenté et les deux amants étaient désormais nus. Leurs caresses se faisaient de plus en plus intimes et sensuelles, chacun voulant pousser l’autre aux limites du supportable. Quand c’en fut trop pour eux, il ne fallut qu’un mouvement de bassin pour qu’ils se retrouvent liés comme ils ne l’avaient encore jamais étés. Leur nuit fut courte mais divine, à la hauteur de la frustration accumulée au cours des dernières semaines. Lorsque les rayons du soleil réveillèrent James, sa première vision de la journée fut le visage de Gabriella endormie. Et contrairement à ce qu’il faisait depuis des années, cette fois il n’avait pas besoin de partir avant qu’elle ne se réveille. Non, il comptait bien être là quand elle ouvrirait les yeux. Ce qu’elle fit quelques minutes plus tard. Et là il se remémora ce que c’était d’être heureux, alors il sourit. La journée s'annonçait radieuse.
| © Pando |
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| | | | | | | | When you're not here I'm suffocating ~ Jamiella |
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