Mateo n'avait absolument pas prévu de ne pas rentrer chez lui après être passé à la soirée de Raf, et pourtant il avait fini par devoir se trouver un endroit où dormir pour rendre service à l'une de ses colocataires. Il n'avait pas posé plus de questions que ça sur les raisons de cette demande - bien qu'il n'avait aucune difficulté à les imaginer - mais il s'était retrouvé bien embêté lorsque son meilleur ami, chez qui il trouvait toujours une place pour finir sa nuit en cas de besoin, lui avait annoncé qu'il ne pourrait pas le dépanner cette fois ci. C'est comme ça qu'il s'était retrouvé à dormir sur le canapé de Diego. Mateo était incapable de dire vers où sa relation avec lui irait ni jusqu'où elle pourrait aller. En revanche, il n'aurait pas cru qu'il finirait par passer la nuit dans son appartement dans un tel contexte. Il lui était arrivé de s'imaginer se réveiller chez Diego après une soirée qu'ils auraient passé ensemble, mais dans ce scénario là ils en seraient à un tout autre stade de leur relation ; dans ce scénario là ils auraient partagé son lit. Force est de constater qu'ils en étaient bien loin et si Mateo aurait pu en être déçu, il était au contraire déjà ravi d'avoir eu un endroit où se reposer. Il était surtout ravi parce qu'il se doutait de l'effort que ça avait pu représenter pour son hôte de l'inviter de cette façon. Vu l'heure tardive à laquelle ils avaient fini par arriver chez Diego, ils n'avaient pas longtemps traîné et s'étaient couchés rapidement chacun de leur côté. A bien y réfléchir, la situation était plutôt hilarante et Mateo avait dû s'empêcher de rire alors qu'il avait très bien vu que le mexicain n'était pas tout à fait prêt la gérer lorsqu'ils s'étaient souhaités une bonne nuit avant qu'il n'aille se réfugier dans sa chambre. Mais tout ça importait peu : Mateo était juste reconnaissant. Il n'avait pas mis bien longtemps à s'endormir après avoir enlevé ses vêtements pour les poser au sol, juste à côté du canapé, restant juste en sous vêtements pour la nuit. Il fut réveillé plus tôt que ce qu'il n'aurait pensé avec le bruit de Diego qui venait de sortir de sa chambre. A croire qu'il n'était pas du genre à faire de trop longues grasses matinées, puisqu'il était à peine 9h30 du matin d'après l'heure qu'affichait l'écran de son téléphone, posé sur la table basse juste à côté de lui. Sans prendre la peine de se lever pour l'instant, il lançait d'une voix un peu désespérée : « T'as oublié d'enlever ton réveil ou quoi ? » avant de se racler la gorge, encore à moitié endormi. Si ça avait été n'importe qui d'autre, il aurait certainement râlé d'être réveillé si tôt. Mais il ne pouvait pas se permettre ça avec Diego alors qu'il l'avait accueilli ainsi. En soit, rien ne l'obligeait à se lever. Il aurait pu faire comme s'il n'avait rien entendu, se retourner et continuer sa nuit, mais puisqu'il était littéralement couché au milieu du salon de son salon il se voyait mal l'empêcher d'entamer sa journée comme il l'aurait fait normalement. Mateo avait donc pris son courage à deux mains pour se lever avant de s'étirer longuement non sans bailler bruyamment et de repositionner son caleçon, remonté le long de ses cuisses pendant ses quelques heures de sommeil. Tout en passant une main dans ses cheveux pour les recoiffer par réflexe, il se retournait pour faire face à Diego. « Je t'en supplie dis moi que t'as du café. » Il lui faudrait bien ça pour l'aider à se réveiller.

Peut-être qu’il avait provoqué le destin sans réellement s’en rendre compte lorsqu’il avait décidé de se forcer à assister à la fête de Rafael. Il était bien connu que sortir de sa zone de confort pouvait s’avérer surprenant, mais le mot avait pris une ampleur peut-être trop importante pour Diego qui essayait encore de trouver le bon ton à emprunter avec Mateo. Et même si tout se déroulait bien et qu’il avait réussi à paraître détendu durant toute la soirée, les événements avaient pris une tournure qui ne pouvait que réveiller ses inquiétudes. Il n’y avait pas pensé, durant les dernières heures de la soirée, ni pendant le retour en taxi jusqu’à chez lui et encore moins pendant la brève discussion qu’ils avaient eu avant de dormir. La complicité était indéniable, et ce n’était pas avec ce point que Diego éprouvait de la difficulté mais plutôt avec cette alchimie semblable à celle qu’il avait déjà ressenti auparavant. Avec des femmes. Uniquement. La tête encore embuée de questions, Diego avait décidé de quitter sa chambre pour affronter une réalité qui semblait bien plus effrayante au petit matin et dans l’intimité de son appartement. Tulum lui avait léché le bout des doigts, comme pour l'encourager à sortir de sa chambre et l'avait précédé. « T'as oublié d'enlever ton réveil ou quoi ? » Il aurait pu trouver désagréable de l’entendre grogner alors qu’il lui rendait service, mais cette attitude banalisait assez le moment pour le dédramatiser et de la même façon qu’il lui avait été reconnaissant à la galerie d’art, Diego le remerciait de l’aider un peu à se contrôler. Son chien lui avait donné l'opportunité de retrouver sa répartie, allant saluer l'invité de son maître comme il se devait. « Tu m’excuses j’ai pas vraiment eu le temps de m’inquiéter de tes habitudes avant que tu débarques. Je note que t’es pas du matin, donc. » Allongé dans le canapé, l’espagnol cachait son visage de son avant-bras et malgré cela, Diego pouvait le voir grimacer. « Le pire c’est que je me suis pas levé tout de suite après m’être réveillé. » Il ne s’était pas abstenu pour le seul confort de son invité mais également parce qu’il avait réfléchi, longtemps, aux événements de la veille et à ceux qui suivraient. Diego s’imaginait difficilement pénétrer dans son salon pour y trouver celui qui le désarçonnait déjà dans des contextes bien moins intimes que celui-ci et il avait repoussé l’échéance d’une heure au moins. Evoluer dans son appartement alors qu’il était là aurait pu être une scène des plus banales, il avait déjà dû accueillir son frère ou même Rafael plusieurs fois avant que celui-ci ne soit marié mais tout était différent maintenant que certaines choses avaient été dites. Diego ne pouvait plus faire semblant, Mateo, lui, n’avait jamais tenté de nier quoique ce soit. Alors quand celui-ci s’était assis dans le canapé pour s’étirer et bailler avant de se lever, le mexicain avait détourné le regard tout en faisant de son mieux pour paraître naturel. « Je t'en supplie dis moi que t'as du café. » Ils avaient passé toute la fin de la soirée à discuter et Diego avait eu l’impression qu’il n’avait pas abusé de l’alcool, alors le voir se lever aussi difficilement le surprenait et l’amusait. « Évidemment, je t’en prépare un. » Il s’était stoppé durant un instant, observant le comportement extrêmement détendu de Mateo avant de détourner le regard. « A moins que tu veuilles te le faire ? Parce que t’as l’air de te sentir comme chez toi ici, non ? » avait-il ajouté en tournant son visage vers lui pour rire. Finalement, la préparation du café apparaissait comme la façon idéale de ne pas accorder trop d’importance au fait que Mateo se tenait dans son salon, en caleçon, sans la moindre intention de se rhabiller.

Mateo n'était pas du genre à avoir une routine très saine à laquelle il tenait. Il était loin de ces trentenaires décidés à prendre soin d'eux par peur de vieillir, se privant de tous les plaisirs possibles et imaginables pour essayer de limiter l'apparition des marques du temps sur leur corps. Sans doute était il encore un peu trop jeune pour ce genre de préoccupations, sans doute finiraient-elles par arriver un jour, peu importe. Parce que même s'il n'était pas de ce genre là, il accordait une importance toute particulière au sommeil, juste parce que c'était quelque chose de compliqué pour lui. Et quand il pouvait dormir, il était bien content de le faire et d'en profiter, contrairement à l'époque où les insomnies se succédaient sans qu'il n'ait le pouvoir de le changer. Voilà pourquoi il était particulièrement râleur lorsqu'il se faisait réveiller. « Tu m’excuses j’ai pas vraiment eu le temps de m’inquiéter de tes habitudes avant que tu débarques. Je note que t’es pas du matin, donc. » Heureusement il s'était bien vite rappelé qu'il ne pouvait pas se permettre de se montrer trop aigri avec Diego parce que sans lui, il n'aurait peut-être pas su où dormir cette nuit là. « Le pire c’est que je me suis pas levé tout de suite après m’être réveillé. » Mateo avait salué Tulum d'une caresse sur le flanc alors que l'animal s'était approché de lui joyeusement. « 9h30 quand on s'est couché aussi tard c'est pas le matin, c'est le milieu de la nuit. » Qu'il faisait remarquer en grognant. « Mais j'arrête de râler, c'est déjà super cool que tu m'aies laissé dormir là. » Et ça aurait été encore plus cool qu'il y ait du café à disposition pour que Mateo puisse se réveiller correctement malgré le manque de sommeil qui se faisait clairement ressentir, alors il n'avait pas hésité à en demander. « Évidemment, je t’en prépare un. » « Merci. » Il lui aurait bien sourit en le remerciant mais la fatigue étant encore bien présente, il dû cacher son visage de ses mains pour baîller allègrement. « A moins que tu veuilles te le faire ? Parce que t’as l’air de te sentir comme chez toi ici, non ? » Cette réflexion eut le don de faire réagir Mateo, qui malgré le rire de Diego ne pouvait s'empêcher de prendre sérieusement. « J'avoue que ton canap est tellement confortable que ça m'a mis à l'aise... mais c'était un reproche ? Parce que du coup j'allais abuser et te demander si ça t'embêtais que je passe vite fait sous la douche. » Loin de lui l'idée de profiter de la situation et de traîner ici plus que nécessaire s'il sentait que sa présence n'était pas désirée, mais il aurait vraiment apprécié pouvoir se passer un coup de frais avant de repartir. D'ailleurs, il aurait apprécié pouvoir passer encore un peu de temps ici, tout simplement. « Et autant le café ça m'arrange si ça te gêne pas de me le faire couler, autant la douche c'est sûr que je ferais mieux de la prendre tout seul. » Un silence de quelques secondes s'était installé avant qu'il ne réalise l'opportunité de lancer un nouveau sous-entendu qu'il trouvait vraiment hilarant. « Sauf si tu veux me montrer comment elle marche. » Même à moitié réveillé, il ne pouvait s'en empêcher.

Si l’on prenait le point de vue de Diego, les choses avaient évolué bien trop vite. Du côté de Mateo, en revanche, peut-être que le sentiment serait totalement différent au point de s’imaginer que peu importe ce qu’ils étaient en train de construire, la situation stagnait. Certes, le médecin avait fait des efforts considérables mais il avait bien conscience qu’ills ne représentaient rien pour quelqu’un comme lui, à l’aise avec la situation et ne se posant pas toutes ces questions auxquelles Diego ne réussirait jamais à répondre. Mais ce matin, ni l’un ni l’autre ne pouvait prétendre qu’un pas en avant n’avait pas été franchi alors que l’espagnol se réveillait avec difficulté sur le canapé du mexicain. « 9h30 quand on s'est couché aussi tard c'est pas le matin, c'est le milieu de la nuit. » Diego ne pouvait pas dire qu’il était étonné par l’attitude de Mateo au réveil parce qu’elle allait de pair avec le caractère qu’il lui avait toujours montré jusque là. S’il était spontané en toutes circonstances, il l’était forcément encore plus alors que ses heures de sommeil frôlaient le néant. « Ca va être de ma faute peut-être ? » avait-il lancé dans un rire en secouant la tête. La faute était partagée, parce qu’ils en étaient à ce moment où les discussions s’enchaînaient sans jamais s’essoufler et qu’ensemble, les heures passaient bien trop vite. Difficile de réellement savoir ce que tout cela signifiait, surtout quand la réponse évidente était profondément enfouie par un Diego qui n’arrivait pas à se faire une raison. « Mais j'arrête de râler, c'est déjà super cool que tu m'aies laissé dormir là. » avait-il continué au milieu de bâillements qui avaient quelque chose d’attendrissant. Diego s’était perdu, un court instant, à observer Mateo différemment, pas comme une connaissance ou un ami, mais comme quelqu’un dont il avait le désir de se rapprocher. Ce genre de pensées traversait son esprit sans qu’il ne s’y accroche et, à chaque fois, il chassait le tout en détournant le regard et la discussion. L’exercice s’avérait simplement bien plus difficile avec une pareille proximité. « Merci. » Diego n’allait pas se plaindre d’avoir une opportunité d’occuper ses mains et son esprit, mais une remarque lui avait échappée maintenant que la dynamique entre eux était installée. « J'avoue que ton canap est tellement confortable que ça m'a mis à l'aise... mais c'était un reproche ? Parce que du coup j'allais abuser et te demander si ça t'embêtais que je passe vite fait sous la douche. » Il s’était retourné pour secouer la tête. « Non, je plaisantais et la douche c’est pas une mauvaise idée, si ça te permet d’émerger et d’être un peu plus agréable. » Il lui avait adressé un sourire narquois, se retenant comme il le pouvait de ne pas le sommer d’enfiler un t-shirt. Il n’avait aucune raison d’être déstabilisé, il se le répétait en s’activant à nouveau face à la machine à café. « Et autant le café ça m'arrange si ça te gêne pas de me le faire couler, autant la douche c'est sûr que je ferais mieux de la prendre tout seul. » Il s'était exécuté, laissant le café couler avant de lui tendre la tasse. Il était évident qu’il allait ajouter quelque chose, parce que, comme Diego lui avait dit la veille, il était prévisible. Alors le mexicain attendait, venant regagner sa place initiale, adossé contre le comptoir de la cuisine avec sa propre tasse. A l’opposé de lui, le plus loin possible, mais en s’étonnant de le défier du regard. « Sauf si tu veux me montrer comment elle marche. » Puisqu’il s’attendait exactement à ce genre de remarque, Diego avait ri, un mélange d’amusement et de gêne s’emparant de lui. « Tu t’en sortiras très bien tout seul, je me fais pas de soucis pour toi. » avait-il répondu, comme s’il ignorait la portée des sous-entendus de son invité et quelque chose dans le visage de Mateo qui ressemblait à de la déception l’avait fait tiquer. Après avoir pris une gorgée de son café, il avait gardé le regard plongé dedans, laissant un long silence s'installer avant de reprendre. « Je suis supposé réagir comment, là, en fait ? » Mateo buvait son propre café, et il semblait évident que l’un et l’autre aurait adoré pouvoir plonger dedans pour disparaître parce qu’une certaine tension s’était créée mais qui n’avait rien de similaire à ces moments désagréables qu’ils avaient connus auparavant. « J’veux dire… t’es comme ça avec tout le monde et dans ce cas je peux en rire avec toi ou bien… » Il n’avait pas su comment terminer sa phrase, venant se pincer l’arête du nez en poussant un soupir. « Laisse tomber, va prendre ta douche. Je suis juste paumé. » Et il réalisait que s’il avait parlé ce jour là, indiquant à Mateo la résonance qu’avait eu ce fameux soir sur sa vie et la façon dont il ne l’avait pas laissé indifférent, lui ne faisait qu’enchaîner les plaisanteries et les sous-entendus comme il aurait pu le faire avec n’importe qui. Et Diego avait beau tenter de fuir et de tourner le problème dans tous les sens, Mateo, lui, n’était pas n’importe qui pour lui.

« Ca va être de ma faute peut-être ? » Mateo avait hoché la tête en se donnant de grands airs. « Et oui, parce que contrairement à c'que tu crois je serais pas resté aussi longtemps si t'avais pas été là. » Rappelons qu'il était parti pour passer sans traîner trop longtemps chez son ami parce qu'il préférait largement le voir dans un contexte différent. « Non, je plaisantais et la douche c’est pas une mauvaise idée, si ça te permet d’émerger et d’être un peu plus agréable. » Mateo répondait à son rire en riant à son tour, bien content de voir que la bonne humeur de la veille était toujours dans les parages. Il ne lui restait plus qu'à se réveiller correctement pour pouvoir en profiter pleinement. Et alors qu'il s'amusait à faire des remarques toujours plus ambiguës, la réaction un peu trop sérieuse de Diego venait le couper dans son élan. « Tu t’en sortiras très bien tout seul, je me fais pas de soucis pour toi. » Il ne s'était pas attendu à ce qu'il se passe quoi que ce soit, mais il n'aurait pas cru non plus que le mexicain cesserait déjà de rentrer dans son jeu. Alors qu'une certaine gêne s'était désormais installée entre eux sans qu'il ne l'explique totalement, Mateo se contentait d'observer son hôte tout en buvant son café, son visage a moitié caché par sa tasse. « Je suis supposé réagir comment, là, en fait ? » Il avait froncé les sourcils, comprenant difficilement qu'une telle conversation puisse démarrer dans ce contexte. « J’veux dire… t’es comme ça avec tout le monde et dans ce cas je peux en rire avec toi ou bien… » « Ou bien quoi ? » Mateo avait du mal à croire que Diego pouvait encore avoir des doutes sur ses intentions envers lui. Il ne pouvait lui promettre une grande histoire d'amour ou un avenir, il était incapable de savoir lui même ce qu'il attendait de leur relation. Pour autant, il avait envie de continuer à profiter de ce qu'ils étaient en train de vivre, peu importe où ça pourrait bien les mener. Et s'il ne pouvait pas honnêtement lui dire toutes ces choses parce qu'elles étaient trop fortes pour l'instant et à cette heure ci, il comptait bien sur le fait que Diego ait bien en tête le fait qu'il ne voulait pas que de son amitié. « Laisse tomber, va prendre ta douche. Je suis juste paumé. » Il était plutôt d'accord avec le fait qu'il n'était pas le moment d'aborder ce genre de sujets même si le fond de sa question était tout à fait légitime. Sans réfléchir il avait répondu. « Sérieux tu crois pas qu'il est un peu tôt pour se poser cinquante mille questions là ? » Les mots avaient dépassé la barrière de ses lèvres un peu trop rapidement et alors qu'il s'en était rendu compte, Mateo avait soufflé, épuisé d'avoir la sensation de devoir se justifier sur ses intentions constamment. Alors il avait décidé d'ouvrir ce sujet de conversation même s'il était en sous vêtements et qu'il ne rêvait que de finir son café et de filer sous la douche. « Tu commences à me connaître je crois. Je déconne avec tout le monde, je fais des vannes. Mais tu m'as déjà entendu une seule fois balancer le genre de trucs que je te balance à quelqu'un d'autre ? Que ce soit au mariage ou hier soir ? » La réponse était évidemment non. Derrière ses sourires taquins et sa sociabilité, il était clair qu'il n'avait pas le même comportement avec Diego qu'avec n'importe lequel de ses amis. Il avait bu quelques gorgées de son café encore brûlant avant de reprendre. « Mes potes j'leur propose pas de me m'accompagner dans la salle de bain... ou en tout cas même si je faisais ce genre de blague, y'aurait aucune ambiguïté. J'leur parle pas pour rien dire pendant des heures par sms non plus. » Son discours était assez clair dans son esprit mais il s'était rendu compte qu'il ne parlait peut-être pas assez franchement pour que le mexicain puisse évacuer tous les doutes qui semblaient le gêner. Tout en continuant de parler il s'avançait vers le comptoir, passant son bras devant Diego pour aller y poser sa tasse comme s'il ne pouvait pas aller la poser ailleurs. « Alors pour répondre à ta question non, j'suis pas comme ça avec tout le monde. Mais c'est pas à moi de te dire comment tu dois réagir et c'est bien pour ça que je me contente de sous entendus pas si discrets que ça parce que si j'agissais juste d'après mes envies, cette douche tu la prendrais avec moi. » Au moins là le message ne pouvait pas être plus limpide. Diego lui avait dit la veille qu'il se sentait prêt à l'entendre parler plus ouvertement : il venait d'en faire les frais. « Je crois que c'est assez clair là ? » Un sourire en coin était calé sur ses lèvres et bien qu'il était plutôt ravi d'avoir pu dire un peu plus ce qu'il pensait de la situation, il comptait bien s'arrêter là pour éviter de faire peur à Diego pour de bon.

Il pouvait faire perdurer l’agréable sensation de la veille au soir encore un peu, maintenant qu’ils étaient chez lui, seuls. Il s’autorisait une énième parenthèse, même s’il était évident qu’elles se multipliaient assez pour laisser naître quelque chose qui ne ressemblait à aucune autre de ses relations. Diego aurait pu continuer à vivre comme si tout allait bien et qu’il n’existait aucun problème dans ce lien qu’ils créaient, mais les choses étaient en train de les dépasser assez pour l’en empêcher. « Et oui, parce que contrairement à c'que tu crois je serais pas resté aussi longtemps si t'avais pas été là. » « Et moi je serai même pas venu si t'avais pas été là. » Mateo avait compris ce point seul sans que jamais ils n’aient à se le dire, et à lui, il devenait presque inutile de mentir parce qu’il était le second protagoniste de cette histoire et qu’il n’avait aucun intérêt à le juger. C’était la seule personne qui pouvait réellement le comprendre, et pourtant, Diego continuait à avoir énormément de mal à se confier à lui. Il en ressentait le besoin, comme si mettre des mots sur tout ce qui était en train de se passer l’aiderait à savoir ce qu’il voulait réellement. Ce dernier échange avait été la goutte d’eau qui l’avait presque obligé à poser la question exactement comme elle s’était inscrite dans son esprit. « Ou bien quoi ? » Pour simple réponse, Diego avait soupiré, incapable de trouver une façon claire et précise d’expliquer le fond de sa pensée. Il était perdu et il le lui avait dit, comme si cela suffirait à clore cette discussion qu’il avait initiée alors qu’ils manquaient tous les deux cruellement de sommeil. Mais il ne savait plus ignorer les signes que semait Mateo avec une facilité qui dénotait totalement de la pudeur que tentait de préserver Diego, pour ne pas s’engager dans quelque chose qui le mettrait dans une position difficilement gérable pour lui. « Sérieux tu crois pas qu'il est un peu tôt pour se poser cinquante mille questions là ? » Il n’était pas sûr de ce qu’il était en train de désigner par tôt. Ils venaient de se réveiller, ils venaient de se retrouver. « Tu commences à me connaître je crois. Je déconne avec tout le monde, je fais des vannes. Mais tu m'as déjà entendu une seule fois balancer le genre de trucs que je te balance à quelqu'un d'autre ? Que ce soit au mariage ou hier soir ? » Si le ton qu’il employait avec lui était le même que celui qu’il avait tenu avec leurs amis communs, dont Rafael, il avait raison sur un point : jamais il n’avait entendu de pareils sous-entendus. « Mes potes j'leur propose pas de me m'accompagner dans la salle de bain... ou en tout cas même si je faisais ce genre de blague, y'aurait aucune ambiguïté. J'leur parle pas pour rien dire pendant des heures par sms non plus. » Et comment était-il supposé faire la différence entre ces propos tenus envers lui ou envers n’importe qui d’autre ? Il avait la possibilité de comprendre les nuances du comportement de Mateo mais n’en aurait la certitude qu’une fois qu’il aurait été clair avec lui. « Alors pour répondre à ta question non, j'suis pas comme ça avec tout le monde. Mais c'est pas à moi de te dire comment tu dois réagir et c'est bien pour ça que je me contente de sous entendus pas si discrets que ça parce que si j'agissais juste d'après mes envies, cette douche tu la prendrais avec moi. » Et cette fois, il n’avait eu aucune envie de réagir de la même façon qu’à chaque propos de ce genre qu’il avait tenu, parce que tout avait pris un sens nouveau. Malgré les dires de Mateo, Diego aurait cruellement eu besoin d’aide pour comprendre comment il était aussi simple pour certaines personnes, comme lui ou Ruben, de se laisser aller avec quelqu’un du même sexe. Parce que même s’il désirait de toutes ses forces retrouver ce qu’il avait ressenti quand Mateo l’avait embrassé, il se priverait volontiers de sentir quoique ce soit à nouveau si cela lui épargnait les craintes de se savoir sombrer pour un homme. « Je crois que c'est assez clair là ? » Sa volonté n’était pas de l’énerver, mais il pouvait sentir l’agacement dans sa voix. « J’imagine que ça l’était déjà quand tu me l’avais dit la dernière fois mais tu peux pas m’en vouloir de demander à nouveau maintenant. C’est sûrement facile pour toi mais pas pour moi, pas du tout. » avait-il commencé en relevant le regard vers lui, ignorant cette proximité qu’il avait créée en s’approchant de lui. Cela n’arrangeait en rien la situation, au contraire. « Et puis c’est différent aujourd'hui. Fallait que je t’entende dire tout ça pour que ça soit concret et que je me rende compte de ce qui est en train de se passer parce que ça n’a tellement aucune logique que j’arrive pas à comprendre. » Il avait levé le visage vers le plafond, s’y perdant comme si la meilleure chose à faire y serait inscrite. « Je suis pas idiot, je vois bien qu’il y a rien qui ressemble à une amitié banale dans tout ça mais je voulais en être sûr parce que… » Ses propos dépassaient toutes les promesses qu’il s’était faites, ils avaient passé trop de temps ensemble pour qu’il ne s’accorde pas au moins le soulagement d’être sincère avec lui. « Parce que ça me fait flipper de pas réussir à m’empêcher d’être comme ça avec toi et que si c'était pas toi qui le disais j'en aurais jamais été capable. » Et l’idée de ne plus contrôler la situation devenait absolument insupportable pour Diego. « Mais ce qui me fait encore plus flipper c’est d’imaginer que ça puisse s’arrêter parce que t’en auras marre que je sois comme ça. » Ils étaient restés silencieux et ils s’étaient fixés, et sans qu’aucun mot supplémentaire n’ait été prononcé, ils comprenaient tous les deux qu’ils avaient envie de la même chose à cet instant précis. Mais Diego était incapable de s’y résoudre, alors il s’était éloigné et lui avait tourné le dos quelques instants avant d’oser le regarder à nouveau. « T’avais raison il est trop tôt pour ce genre de discussion, trop tôt pour nous et trop tôt pour aujourd’hui. T’as une sale tête. » avait-il terminé, réussissant à les faire rire en harmonie à nouveau.

« Et moi je serai même pas venu si t'avais pas été là. » Mateo le savait, mais entendre Diego le confirmer avait le don de le faire sourire.

Pas besoin d'y réfléchir bien longtemps pour se rendre compte que Mateo n'avait jamais eu autant de conversation sur sa relation avec quelqu'un à un stade si précoce, qu'avec Diego. Il faisait tous les efforts du monde pour se montrer compréhensif au vu du contexte et de la personnalité avec laquelle il avait à faire, mais il regrettait que tout leurs moments ne se résumaient pas à la légèreté qu'ils pouvaient avoir lors de certains instants de grâce, parce que c'est pour ces moments là qu'il l'appréciait. « J’imagine que ça l’était déjà quand tu me l’avais dit la dernière fois mais tu peux pas m’en vouloir de demander à nouveau maintenant. C’est sûrement facile pour toi mais pas pour moi, pas du tout. » Il avait hoché la tête une fois de plus, ne pouvant qu'acquiescer pour montrer qu'il avait saisi la complexité de la situation. Se découvrir une nouvelle orientation sexuelle à plus de trente ans devait avoir l'effet d'une bombe pour quelqu'un comme Diego qui aimait tellement contrôler tous les aspects de sa vie. Et encore, Mateo se doutait que le fait qu'il accepte aussi difficilement de pouvoir être attiré par un homme relève de tout un tas d'autres craintes, y compris envers sa famille. « Et puis c’est différent aujourd'hui. Fallait que je t’entende dire tout ça pour que ça soit concret et que je me rende compte de ce qui est en train de se passer parce que ça n’a tellement aucune logique que j’arrive pas à comprendre. » « Je sais que c'est pas aussi simple que ça. » Il n'y avait rien à dire d'autre, pas de grand discours à lui faire parce que Mateo était totalement conscient qu'une bonne part du travail à fournir venait de Diego, même s'il faisait son possible pour l'y aider. « Je suis pas idiot, je vois bien qu’il y a rien qui ressemble à une amitié banale dans tout ça mais je voulais en être sûr parce que… Parce que ça me fait flipper de pas réussir à m’empêcher d’être comme ça avec toi et que si c'était pas toi qui le disais j'en aurais jamais été capable. » A l'entendre parler, Diego était déjà très attaché à Mateo et ça lui faisait autant plaisir que presque peur. Il n'avait pas envie de chercher à expliquer pourquoi il était attiré par le mexicain, pourquoi les choses semblaient si faciles avec lui, pourquoi il avait la sensation qu'il avait besoin d'être à ses côtés. Pour autant, il se rendait compte que vouloir l'aider à se libérer comprenait des risques parce qu'il ne pouvait pas promettre à quiconque que sa présence était actée et définitive. Il était trop du genre à manquer de régularité pour que le bien-être d'une personne repose entièrement sur lui. Et bien qu'il haïssait ce fait, il ne pouvait faire autrement pour l'instant. Pourtant, il préférait mettre son côté de sa personnalité de côté, préférant ne pas penser au moment où il déciderait de s'éloigner à cause de son profil d'attachement défaillant. Mateo préférait appliquer ses propres conseils pour une fois, essayant de ne pas penser aux conséquences de toutes ces discussions, essayant de se concentrer sur son envie de faire les choses bien pour Diego. « Mais ce qui me fait encore plus flipper c’est d’imaginer que ça puisse s’arrêter parce que t’en auras marre que je sois comme ça. » Il aurait voulu le serrer dans ses bras ou l'embrasser, il aurait voulu avoir la certitude qu'initier un contact physique n'aurait pas été de trop. Il aurait voulu lui montrer qu'il était là, à cet instant. Il aurait aussi voulu lui expliquer que s'il fuyait un jour, Diego ne serait pas le fautif mais encore une fois, il ne pouvait faire aucune promesse. « Tu sais faut vraiment que tu t'apprennes à te détendre et à profiter du moment sans réfléchir tout le temps. » Si les choses semblaient toujours plus faciles pour Mateo, c'est qu'il avait décidé d'agir plutôt que de réfléchir trop longtemps et de passer à côté de sa vie. Ce n'était certainement pas la réponse à tout, mais il était certain que ça pourrait aider Diego. « Rien ne dit où ça va nous mener, je te demanderai pas de me présenter à tes potes et à ta famille de si tôt. Puis tu me dois rien, si je suis là c'est que j'accepte c'que t'es et comment t'es avec moi. On est juste deux personnes qui aimons passer du temps ensemble et c'est tout ce qui compte. » Il essayait d'éclaircir les choses sans pour autant repousser Diego parce qu'il n'en avait clairement pas envie, bien au contraire. Ce dont il rêvait, c'est que leur histoire puisse se construire sans trop de complications, sans qu'elle ne soit une épreuve ni pour l'un ni pour l'autre. Mateo commençait à craindre que ce ne soit pas possible, et il exécrait cette idée, ne se connaissant que trop bien. « T’avais raison il est trop tôt pour ce genre de discussion, trop tôt pour nous et trop tôt pour aujourd’hui. T’as une sale tête. » Trop tôt dans tous les sens du terme, il ne pouvait qu'être d'accord avec ça. Alors il remerciait Diego de les sortir d'une conversation qu'ils n'étaient pas prêts à avoir. « Ouais bah ma sale tête elle va aller se réveiller vite fait sous la douche, hein. » Qu'il avait répondu, taquin. « Je peux t'emprunter une serviette s'il te plaît ? » Avait-il demandé en se dirigeant vers la salle de bain après qu'il ait attrapé ses vêtements de la veille, faute de mieux. La douche avait été très rapide, Mateo ne voulant pas profiter de la situation pour se prélasser sous l'eau chaude alors qu'il n'osait pas imaginer dans quel état Diego pouvait se trouver de l'autre côté de la porte. Il était sorti de la salle de bain une quinzaine de minutes plus tard, adressant une caresse à Tulum, venu le renifler encore une fois. Il s'était avancé dans la pièce à vivre, brisant le silence d'un ton assuré. « Je viens de décider un truc et c'est non négociable. La prochaine fois qu'on se voit, t'auras interdiction de te prendre la tête. Si je te vois réfléchir une seule seconde tu le regretteras. Deal ? »

Si Diego ne réussissait pas à s’imaginer qu’il était possible pour lui de créer un lien qui glissait dangereusement de l’amitié vers quelque chose de plus avec un homme, un autre constat était encore plus effrayant. S’il écoutait ce qu’il souhaitait réellement, s’il se laissait aller, alors il prenait le risque de se mettre en danger pour quelque chose de futile. Le médecin était bien trop occupé et encore tiraillé par tout un tas de choses pour songer à créer quelque chose de durable, il ne pensait que rarement à son avenir amoureux. Mais le constat était tout de même là, venant alimenter sa nervosité alors qu’il refuserait également de franchir une limite pour quelques jours de bonheur. Et penser à tout ça rendait les choses encore plus compliquées. « Je sais que c'est pas aussi simple que ça. » Il était persuadé qu’il ne pouvait pas réellement savoir ce qu’il ressentait, parce que tout semblait évident pour lui. Si ça ne l’était pas, alors son comportement aurait été diamétralement différent et tout cela n’aurait même pas existé. « Tu sais faut vraiment que tu t'apprennes à te détendre et à profiter du moment sans réfléchir tout le temps. » Ce conseil était probablement bon à prendre, peu importe de qui il venait et dans quel contexte. Diego était connu pour être le plus terre à terre et rabat-joie de sa fratrie, ayant toujours fait de son mieux pour suivre un chemin bien tracé et ne jamais s’en éloigner. Et le fait que Mateo était la raison qui l’avait amené à faire le plus grand écart de sa vie rendait ses mots bien moins légitimes, presque risibles. « Rien ne dit où ça va nous mener, je te demanderai pas de me présenter à tes potes et à ta famille de si tôt. Puis tu me dois rien, si je suis là c'est que j'accepte c'que t'es et comment t'es avec moi. On est juste deux personnes qui aimons passer du temps ensemble et c'est tout ce qui compte. » La première partie de ce qu’il avait dit avait amené Diego à soupirer mais plutôt que de l’interrompre, il avait attendu qu’il finisse. « Je suis pas en train de te sortir ce genre de grands discours, c’est pas là où je veux en venir. » avait-il commencé sans réellement savoir comment exprimer le vrai fond de sa pensée. S’il avait vécu la même chose avec une femme, il ne se serait posé aucune question et aurait appliqué tout ce que Mateo était en train de lui dire. Ils n’y avaient pas besoin de pointer du doigt le problème quand ils en étaient tous les deux bien conscients. « Y a pas de quoi paniquer, c’est sûr, on s’est juste embrassés et tu me fais du rentre dedans depuis qu’on s’est revus. Tout va bien, je gère. » Diego avait joint son pouce et son index en levant sa main et avait secoué la tête, il plaisantait, mais le fond de sa pensée restait vraie et évidente. Répéter les choses, encore et encore, pour continuer à tenter de lever le voile sur ses doutes et à appréhender ce qu’il ne serait probablement jamais prêt à accepter.

Avec un rire, Diego réussissait à reprendre le contrôle durant quelques instants et Mateo n’insisterait pas pour poursuivre une discussion dont il n’avait pas besoin. « Ouais bah ma sale tête elle va aller se réveiller vite fait sous la douche, hein. » Il avait hoché la tête pour l'encourager à y aller, le moment lui permettant de se recentrer. « Je peux t'emprunter une serviette s'il te plaît ? » Il lui avait donné la serviette et l’avait laissé, regagnant la chaise de la cuisine où il avait pris le temps de réfléchir à tout ce qui venait d’être dit. Il regrettait d’avoir laissé penser qu’il pouvait être déjà attaché à lui quand il savait pertinemment qu’il ne serait jamais en mesure de l’être réellement. Mais pourtant, si l’échange avait été lourd de sens, il l’avait tout de même soulagé. Il ne savait pas combien de temps il avait passé seul, mais le retour de Mateo en trombe dans la pièce l’avait surpris. « Je viens de décider un truc et c'est non négociable. La prochaine fois qu'on se voit, t'auras interdiction de te prendre la tête. Si je te vois réfléchir une seule seconde tu le regretteras. Deal ? » La demande était légitime mais Diego était incapable de venir la confirmer, parce qu’il savait pertinemment que plus ils continueraient à se voir, plus les questions seraient nombreuses. « Je sais pas si c’était supposé m’impressionner mais si c’est le cas, c’est raté. » avait-il répondu, en haussant un sourcil depuis la chaise de la cuisine. Il venait apaiser l’atmosphère avec cette attitude à l’origine de tout ce que pouvait ressentir Diego, alors que ce qu’il disait impliquait quelque chose de trop compliqué pour lui. « Ça veut dire que j’ai encore aujourd’hui pour me prendre la tête, ça me laisse du temps. » Venant frapper ses cuisses, il s’était levé pour chercher quelque chose qui pourrait faire office de petit-déjeuner dans ses placards. « T’as faim ? Je suis pas contre l’idée que tu restes un peu, si ça te dit. » Il avait haussé les épaules, si son comportement continuait à être changeant, cela n’avait rien à voir avec ce que Mateo avait connu avant et il espérait qu’il réussirait un peu plus à faire avec sa façon de souffler le chaud et le froid.