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Slytherin, what else ?

@Loan Hartmann & @Nieves del Pino

L'évènement était bien sur toutes les lèvres et je n'avais pas pu passer à côté. La communication avait été prisée, et je n'avais pu me résoudre à fermer mon regard vert devant cet état de fait. Occultant mes passions au restant du monde, ici, je pouvais sauter sur cette occasion pour les satisfaire. J'adorais ce qui pouvait aisément nous transporter dans un autre univers. Qu'il soit arpenté par des mutants dont les pouvoirs étaient inhérents à une mutation de leur gène X, ou bien des sorciers. Et, en ce qui me concernait, c'était ce monde peuplé de sorts en tout genre, que j'aimais.

J'avais dévoré les tomes relatant l'histoire du sorcier à peine, je les avais eus en main. Avec une préférence notable pour la noble maison des Serpentard. Qui pouvait apprécier d'être Gryffondor, Serdaigle, ou Poufsouffle, franchement ? Et pourtant, ces maisons avaient quelques fanatiques, mais je ne me comprenais pas là-dedans. De ce fait, si je devais me rendre à cette boutique, présente dans la salle des fêtes de Brisbane, ce serait dans un cosplay -sûrement sexy-, d'une élève de la maison des Verts et Argent.
Histoire aussi, d'accessoiriser ma tenue avec l'achat providentiel d'une baguette.

La tenue entière, assurément, je la possédais. Quitte à occulter mes longues mèches blondes par une perruque noire, qui m'offrirait alors la sensation d'être une autre personne sans l'être réellement. Là encore, j'aurais pu accessoiriser mon regard avec des lentilles, rendant mes prunelles vertes plus ou moins attractives. Mais, pour ce faire, je restais naturelle. Il n'y avait bien que ma silhouette qui s'était vue être modifiée. Ainsi que ma chevelure. Jusqu'au bout des ongles, j'étais une descendante acceptable de Salazar Serpentard. Hormis le rouge à lèvres rouges, dont mes lèvres étaient parées.

Revêtant une cape griffée Serpentard, -évidemment-, j'évoluais parmi mes semblables. À la recherche de quelques goodies onéreux, qui viendraient prendre leur place bien méritée, sur les grandes étagères de mon bureau personnel, à l'intérieur de mon immense villa. À l'instar de tous les appréciateurs et appréciatrices du petit sorcier à lunettes, je ressortais les mains pleines, de sacs. Tant et si bien, que j'eus bien du mal à sortir mon Iphone de mon sac à main, pour contacter un Uber. Ou lui. Mais lui, j'étais sûre et certaine que ce n'était pas son genre, ces 'manifestations'. Il était sûrement au-dessus de ça, cet idiot.

Crétin. Pourquoi, est-ce que je pensais à lui à cet instant ? Je n'en avais aucune idée. Bien que mon Iphone, lui, me montrait sans vergogne son numéro. Haussant mes épaules, j'étais à deux doigts de lui dicter un message vocal, sans pour autant savoir ce que je pourrais éventuellement lui dire.
Et pourtant, je n'avais clairement pas abusé de la Biéraubeurre ...

- Espèce d'idiot, tu n'écouteras probablement pas ce message, mais je tenais à dire que tu en étais ... ... je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que, l'imbécile en question, se trouvait non loin de moi. Et que j'avais des envies contraires. Le concernant.

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J’aurais pourtant juré qu’il n’était pas encore l’époque d’Halloween. Je l’aurais, réellement juré, sans pour autant que je pratique moi-même cette fête.
 
Alors pourquoi, depuis quelques minutes, ai-je l’impression qu’un passant sur deux a été pris d’une envie frénétique de, disons, céder à des choix vestimentaires créatifs ? La moyenne d’âge est plutôt basse mais pas enfantine, ce qui devrait orienter mes soupçons vers un quelconque rituel étudiant. Cependant, tout cela ne ressemble pas plus aux bizutages universitaires. Je fonde mon diagnostic sur une expérience de terrain. Pour avoir fait médecine, les costumes y sont bien plus rudimentaires, bricolés en hâte, avec un coup minime, des couleurs criardes, et les fêtards sont bien plus alcoolisés.
 
Ici… ce n’est pas le cas. Non, rien de commun. J’ai croisé un Jack Sparrow qui aurait fait illusion dans une scène ou deux, une Léia qui sans avoir le visage avait un costume immaculé, et quantité de… choses allant du chat au pelage rose à la créature pourvue d’appendices en latex. Pitié, qu’il ne s’agisse pas d’un délire collectif causé par un empoisonnement lambda : je ne reviendrai pas à l’hôpital pour participer à l’accueil de la version humanoïde de Riri, Fifi, et Loulou.
 
Alors même qu’un agacement perplexe me gagnait, je passe soudain à une surprise amusée.
 
Car à quelques mètres, mes yeux ont accroché une silhouette sensuellement proportionnée, dont les yeux verts et le petit nez sont particulièrement familiers. La couloir de cheveux ne correspond pas, mais m’approchant, je l’entends parler à son téléphone (est-elle en conversation?), et sa voix m’indique qu’il ne s’agit pas d’une doppelgänger.
 
Nieves Del Pino.

« Je ne suis donc pas le seul imbécile des environs, semble-t-il. Je vais finir par croire qu'il s'agit d'un terme affectueux, dans certaines bouches.  »
 
Je ne peux m’empêcher de sourire en détaillant ouvertement sa tenue.
 
« Ce sont toujours les plus sages qui ont les fantasmes les plus surprenants. Du Roleplay d’écolière, Mademoiselle Del Pino ? On cherche un enseignant infligeant de sévères punitions ? »
 
Un rire silencieux réchauffe mes mots, je ne cherche pas à cacher mon sourire en coin. Il ne s’agit probablement pas de cela, au vu du contexte et des sacs qu’elle arbore, mais je ne peux m’en empêcher ; et voir l’éclat meurtrier dans ses yeux verts est toujours plaisant. Par ailleurs, la jupe plissée et la chemise immaculée auraient totalement leur place dans une rêverie peu conventionnelle.
 
« Ce coin de la ville a l’air pris d’un coup de folie, mais j’espérais ne pas trouver un visage connu parmi les victimes. »
 
C’est une façon indirecte de reconnaître que je ne sais aucunement ce qui se déroule présentement, et de demander des explications : va-t-elle le comprendre ou aura-t-elle déjà trop envie de m’étrangler pour lire entre les lignes ?
 
Reconnaissons néanmoins que le costume lui va bien, la mettant en valeur sans trop en dévoiler, révélant un peu de peau, de façon sage, bien plus sage que la tenue qu’elle portait lors de notre première rencontre. J’imagine qu’elle préfèrerait que j’aie oublié cet épisode : il n’en est rien. Tout comme le moment présent, je n’en doute pas, va rester graver dans ma mémoire, quelle que soit sa réaction. Je m’en souviendrai même grabataire et assisté par une auxiliaire de vie. Cela fera partie des lots de consolation de ma vieillesse.

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Évidemment, j'aurais pu continuer sur ma lancée en traitant de tous ces noms d'oiseaux que je connaissais, cet imbécile que je pensais avoir au bout du fil et auquel, je laissais vainement un message. Cet imbécile donc, je me voyais avoir une relation contradictoire mais surtout conflictuelle avec ce dernier. Ne sachant aucunement quelle voie emprunter, si ce ne furent celles de l'éloignement et de l'abandon ...
... or, force était de constater que ces deux solutions ne fonctionnaient pas réellement.

Affublée toujours de ce costume de Serpentard qui me collait au derme comme une charmante seconde peau, -pourvue d'écailles celle-ci ; entendons-nous bien-, j'effectuais de grands gestes obséquieux pour appuyer mes propos, jusqu'à voir apparaître sous mon regard vert, l'objet de mon tourment.
Enfin ... objet de mon tourment, cet homme serait bien trop heureux d'être qualifié de la sorte et je ne lui ferais certainement pas ce plaisir. Cela serait une honte telle, que je n'avais aucunement envie de la subir.

- Pour l'instant, je ne vois bien qu'un seul imbécile. M'étais-je quelque peu trahie ? Peut-être un peu. À sa réflexion pour le moins mutine sur une partie de mon anatomie, je ne pus qu'en grimacer par ailleurs. Comment osait-il seulement me mettre en défaut, cet idiot ?

Surtout en renchérissant avec ses propos juste après, qui me virent virer rouge. Telle une détestable Gryffondor, plutôt qu'une noble Serpentard ! Cette Maison, qui, tout comme ma tenue, m'allait parfaitement.
Il ne pouvait décemment, en être autrement.

- Je crois surtout que tu brilles par cette absence de connaissances de l'univers dans lequel, je brille actuellement. J'avais employé le tutoiement plutôt que le vouvoiement sans m'en rendre compte. Ou plutôt, l'avais-je fait expressément ? Peut-être bien, en définitive. ... ce n'est pas grave tu sais. D'être en plus d'un idiot, un néophyte dans ce domaine. Avec un sourire mutin, et une moue que je voulais compatissante, je venais tapoter son épaule du bout de mes doigts.

Et- pour le reste :

- Est-ce que je pourrais dérider le grand Docteur Hartmann en le poussant tout doucement vers la folie ? Un autre sourire mesquin, tandis que je le voyais bien revêtir l'uniforme typique des Serdaigle. Ceux qui avaient le nez plongé dans leurs ouvrages pour ne jamais en sortir vraiment. ... Serdaigle et ennuyeux. Il te faut au moins la cravate. Sifflais-je en prenant sa main dans la mienne, comptant bien l'attirer au moins pour un achat de ce genre et qui pour l'heure, me paraissait être plus que vital.

Je chercherais des excuses. Plus tard.
À croire que j'étais douée dans cet art, comme celui de charmer mon père quand il me suffisait d'obtenir ce que je pouvais désirer. Rafael del Pino, n'était pourtant pas dupe et c'était même lui, qui m'avait tout appris. Mais ici, j'avais besoin de me duper et de duper le jeune homme que je traînais avec moi, pour qu'il puisse découvrir ce microcosme qui lui était encore inconnu.

Même si, j'étais bien peu convaincue qu'il en apprécie le lore sur la durée ni même qu'il se définisse comme un futur Potterhead, moi, ce que je souhaitais et ce, sans me l'avouer, c'était le voir dans un autre environnement.
Si lui, il ne se privait pas de m'analyser ... pourquoi ne le ferais-je pas en retour ? C'était donnant-donnant.