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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring Hill
Le temps avait été à l’orage toute la journée. Si bien que j’avais été soulagée de voir les premières gouttes de pluie commencer à tomber en fin de journée. J’aimais l’odeur de la pluie, du sable mouillée, de la terre mélangée aux embruns de l’océan. Arrivés devant le logement de l’italien, les enfants se hâtent de descendre et c’est à moi que revient la tâche de sortir le sac de Maya du coffre … plus son cartable pour éviter qu’elle ne porte de trop grosses charges à cause de son bras.

La porte d’entrée étant encore ouverte, je me permets de rentrer dans la maison d’Ugo sans frapper : « Bonsoir. Je fais que passer. Je pose les sacs de Maya et je m’en vais. » précisais-je tout en posant les sacs dans l’entrée. Ma cadette est déjà dans les bras de son père, très souriante, « A la semaine prochaine les enfants. » Dis-je avant d’adresser un petit sourire à Ugo. Bob vint m’embrasser une dernière fois et je le regardais partir directement dans sa chambre – classique – un fin sourire sur les lèvres, Maya me sauta dans les bras et me murmura un je t’aime avant de filer dans le couloir des chambres.

Je m’apprêtais à m’en aller quand je me souvins qu’il fallait que je parle d’un devoir de math que Maya n’avait pas fini et qu’elle devait rendre Lundi alors je revins sur mes pas. La sonnerie du téléphone d’Ugo retentit mais il n’eut pas le temps de décrocher. Une voix féminine que je ne connaissais pas … Savannah, c’est ce qu’elle venait de me dire. Je sentis mon visage se décomposer et me sentis pâlir quand j’entendis le mot : mariage et instinctivement, je reculais d’un pas. J’avais l’impression que mon cœur tapait tellement fort dans ma poitrine qu’il allait finir par exploser à l’intérieur de ma cage thoracique. Sans un mot et sans même oser regarder mon ex-mari, je préférais m’en aller. C’était ridicule. J’étais ridicule d’être si touchée qu’il puisse refaire sa vie. Il ne me devait absolument rien et je savais que je l’avais perdu depuis un moment … Alors pourquoi est-ce que je sentais des larmes me piquer les yeux ?

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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Spring Hill - chez Ugo De Luca
Il est en train de ranger quelques affaires quand la porte d’entrée s’ouvre en trompe et que de minuscules bras viennent s’enrouler autour de sa taille. Maya. Il répond aussitôt à cette étreinte, déposant un baiser sur le haut de son crâne. « Ciao gamberi», dit-il en italien avant de desserrer son étreinte pour l’observer. La prunelle de ses yeux. La princesse du paternel. Il la regarde toujours avec la même tendresse du premier jour. Son regard se tourne vers Valentina qui fait son apparition à son tour et dépose les affaires de la gamine. « Bonsoir. Je fais que passer. Je pose les sacs de Maya et je m’en vais. A la semaine prochaine les enfants. » Ugo reprend sa tâche alors que la matriarche dit au revoir à ses enfants pour pouvoir reprendre sa liberté à moins que la liberté aurait été de passer du temps, davantage de temps ensemble, en famille. Ugo a les mains mouillées plongées dans l’évier quand le téléphone de la cuisine se met à sonner. Il y jette un coup d’œil avant de soupirer, et d’abandonner. Après tout, il y a un répondeur et il doit bien servir à quelque chose. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Et le « clic » se fait entendre pour finalement faire retentir la voix de Savannah dans sa cuisine … Son cœur rate un battement car il sait ce dont ils parlent le plus en ce moment : cette folie passée en février à Vegas. Les mains s’échappent de l’eau et il se précipite presque comme un fou furieux vers le répondeur pour l’éteindre et alors qu’il appuie sur le bouton, il voit le visage de Valentina à quelques pas de là. Oups !

Il essuie rapidement ses mains sur son jean pour finalement se redresser et rattraper l’ex-femme qui a déjà pris la direction de la porte de sortie. Il n’a pas de compte à lui rendre. Il ne sait même pas pourquoi il se met à poser la main sur la porte pour l’empêcher de sortir. Il ne sait pas pourquoi il a le besoin de lui parler, d’éviter le moindre malentendu. Il n’a pas de compte à lui rendre, si ? Si ! « C’est pas du tout ce que tu crois … », fit-il par dire avant de se corriger et de froncer les sourcils, « enfin, tout dépend de ce que tu crois avoir compris ou entendu … » Il hausse les épaules.

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Chez Ugo – Spring Hill
Ça s’appelait le karma et il me revenait en pleine gueule ! Je savais qu’Ugo serait le premier de nous deux à refaire sa vie – assez simple à comprendre : je ne voulais pas d’autre homme ni dans ma vie, ni dans mon lit – mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, ni avec elle. C’était peut-être ça qui faisait le plus mal, qu’il s’agisse de Savannah et qu’en plus il se soit marié avec elle. Bordel !! , il ne faisait pas que la fréquenter, il s’était marié ! Et pourtant, je n’arrêtais pas de me répéter en boucle qu’il ne me devait rien, qu’il n’avait aucun compte à me rendre … et que je n’avais, surtout, aucune légitimité à vouloir étriper cette magnifique blonde qui faisait tourner la tête de mon mari depuis beaucoup trop longtemps. Non, Valentina, EX-MARI !

Je n’ai pas le temps de me constituer un masque de neutralité sur le visage, tant je suis surprise par la vitesse à laquelle Ugo se précipite vers la porte. « C’est pas du tout ce que tu crois … » Mon regard couleur chocolat s’ancre dans le sien et je fronce les sourcils en même temps que lui, mais visiblement pas pour les même raisons que lui. « enfin, tout dépend de ce que tu crois avoir compris ou entendu … » Je soupire longuement et roule des yeux. « Donc j’ai mal compris ? C’est ça que tu essaies de me dire ? Tu t’es pas marié avec Savannah ? » Je ne pensais pas que ça pourrait me tordre à ce point l’estomac de le dire à voix haute. Ça rendait la chose tellement vrai. « Félicitations. » finis-je par dire sans grand enthousiasme mais surtout avec froideur. « Vous avez fait ça quand ? Les enfants s’entendent bien avec elle ? » Être factuelle, ne pas montrer à quel point j’étais en .. colère ? Jalouse ? « Bien joué, aucun des deux ne m’en a parlé. Pourtant Maya est incapable de garder un secret en règle générale. » Il fallait que j’arrête de parler … Un nouveau soupir passe mes lèvres,  « Tu me dois rien Ugo. » C’était la vérité. Il ne me devait rien parce qu’on était divorcés, même si on avait couché ensemble plusieurs fois et qu’on avait retrouvé cette passion qu’on avait perdu à la fin de notre mariage. « Laisse-moi passer, je dois y aller. »  Ma voix était tranchante, froide … il fallait que je quitte cette pièce, que je ne sois plus à proximité d’Ugo et de son parfum, que je sois loin de lui pour récupérer toutes mes capacités mentales.. C’était, pour le moment, trop dur de lui faire face après avoir appris son mariage.

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Spring Hill - chez Ugo De Luca
« Donc j’ai mal compris ? C’est ça que tu essaies de me dire ? Tu t’es pas marié avec Savannah ? » Il fait mine de réfléchir à la parfaite réponse car hélas, elle avait bien compris le message. Il était question d’une union, qu’ils se devaient d’annuler … au plus vite mais ça, il n’avait pas laissé le temps de l’entendre vu qu’il s’était précipité sur la messagerie pour la stopper. « Félicitations. Vous avez fait ça quand ? Les enfants s’entendent bien avec elle ? Bien joué, aucun des deux ne m’en a parlé. Pourtant Maya est incapable de garder un secret en règle générale. Tu me dois rien Ugo. Laisse-moi passer, je dois y aller. » Son regard se pose sur elle alors qu’il a désormais le dos collé à la porte et la main posée sur la poignet de la porte. Il fait face. « Shh. Personne n’est au courant. Les enfants ne sont pas au courant. Personne n’est et ne doit être au courant. C’est une longue histoire … une longue histoire, qui en soi devrait être plus drôle qu’autre chose tant elle est ridicule … », il essaie de s’en sortir du mieux qu’il peut et il ne ment pas. C’était idiot. Un mariage fou. Une pulsion. Une folie. Une complicité avec la Savannah du passé ? Il penche la tête sur le côté tout en fixant son ex-femme. « Je ne me serai jamais permis de faire ça derrière ton dos… », et pourtant ! « Vraiment une longue histoire », il répète mais se rend compte qu’elle ne l’écoute plus vraiment et a surtout envie de fuir. Alors, il se décale et ouvre la porte pour finalement la suivre. Logique. Il referme la porte derrière lui et ils se retrouvent alors sur le perron. « Val, t’es en train de me sortir ton numéro de reine des glaces … mais je vois bien que ça te fait chier … », il soupire et laisse tomber les bras le long de son corps. « On peut en parler … si tu veux … » et il hausse les épaules, sans savoir s’il était vraiment capable d’en parler ou non.

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Chez Ugo – Spring Hill
« Shh. Personne n’est au courant. Les enfants ne sont pas au courant. Personne n’est et ne doit être au courant. C’est une longue histoire … une longue histoire, qui en soi devrait être plus drôle qu’autre chose tant elle est ridicule … » Une myriade d’émotions se mélangeaient en moi. Et je m’en voulais d’en ressentir au moins la moitié. Je n’avais plus le luxe d’être jalouse de la nouvelle femme d’Ugo … et je n’avais pas plus le droit, non plus, de me sentir soulagée de savoir que c’était une longue histoire, que finalement ce mariage ne comptait pas vraiment ? Sinon, il aurait fait participer les enfants, il les aurait mis au courant, ça j’en étais certaine. Je connaissais suffisamment Ugo pour savoir qu’il ne cacherait pas une chose pareille aux enfants. « tu m’en diras tant … » répliquais-je, croisant mes bras contre ma poitrine, consciente que je n’avais pas le droit de lui faire une scène … Pourtant, c’est ce que je faisais non ?

« Je ne me serai jamais permis de faire ça derrière ton dos… » Mes yeux se baissent un instant, et je déglutis avec difficultés. « Vraiment une longue histoire » La seule chose à laquelle je pense, c’est m’enfuir. Loin de lui, de son parfum, de sa présence, de ce logement qui n’est pas le « notre », loin de toutes ses émotions que je ne me sens pas légitime de ressentir. Que je veux m’interdire de ressentir. « Val, t’es en train de me sortir ton numéro de reine des glaces … mais je vois bien que ça te fait chier … » Bien sûr qu’il sait … Ugo me connaît par cœur, il connaît chacun de mes soupirs, de mes haussements d’épaule, il sait même interprêter mes regards quand j’essaie de cacher mes émotions. « On peut en parler … si tu veux … » J’avais envie de partir, de m’enfuir … le plus loin possible de lui… Peut-être même de commander mexicain et de regarder la fin de cette série que j’ai commencé à regarder le week-end dernier mais je ne peux pas …j’avais pourtant fait un pas pour sortir mais, je me retourne pour lui faire face. D’un geste autoritaire, je referme la porte d’entrée derrière nous parce que je préfère parler sur le palier, dehors qu’à portée des oreilles de mes enfants. « Ok, tu veux parler ? On va parler ! » m’écriais-je tout en plantant mon regard dans le sien, noir ébène et je me sens vite perdre de ma superbe. « Oui ça me fait chier ! et ça me fait d’autant plus chier que je devrais pas ressentir ça. Ça devrait pas me tordre l’estomac, me retourner le bide de savoir que tu refais ta vie, » avouais-je sans filtre, « Je devrais … je devrais plutôt partager cette info avec mes copines divorcées et souhaiter à ta nouvelle femme bien du courage parce que si on a divorcé, c’est que tu n’avais plus que des défauts, pas vrai ?! » pourquoi j’haussais le ton ? pourquoi ça m’énervait tant ? « Je devrais même dire que des saloperies sur toi, dire que sous tes airs de rital, t’es un mauvais coup ou que … ou que tu sais pas te servir de tes mains. Tu devrais avoir les oreilles qui sifflent Ugo ! » je rajoutais sans pouvoir m’arrêter, « Je devrais pouvoir sortir ou avoir un rencard sans me dire que je te trompe encore … » Mais ce n’était pas le cas. Malgré tout ce que je pouvais laisser paraître, ce que j’avais fait, j’aimais encore mon mari… ex-mari.

Un nouveau soupir franchit mes lèvres alors que je ferme les yeux un quart de seconde. « Maya a pas fini son devoir de math, il faudrait que tu vérifies qu’elle l’a fini parce qu’elle doit le rendre lundi. » Revenir sur un sujet plus neutre, je choisissais la facilité, « Il faut que j’y aille. »

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Spring Hill - chez Ugo De Luca
Quand il lui propose d’en parler, il a surtout envie qu’elle refuse car il n’a pas la capacité de parler de quoique ce soit. Que pouvait-il lui dire de toute manière ? Lui-même, il ne savait pas comment interpréter cet acte et surtout comment s’en sortir sans y laisser trop de plumes. « Ok, tu veux parler ? On va parler ! » Et il regrette aussitôt de lui avoir proposé d’en discuter. Ce n'est pas le genre d’introduction que l’on souhaite pour une conversation. Il déglutit avec difficulté alors qu’elle plante son regard dans le sien. Il est pris au piège. « Oui ça me fait chier ! et ça me fait d’autant plus chier que je devrais pas ressentir ça. Ça devrait pas me tordre l’estomac, me retourner le bide de savoir que tu refais ta vie. » Les sourcils se froncent une seconde quand elle mentionne l’idée qu’il puisse refaire sa vie. Il est vrai que c’est ce qu’il devrait faire, refaire. Zelda lui avait dit que c’était le moment adéquat pour faire le point et reprendre de sa superbe. Auden lui avait également donné un coup de pied au cul pour qu’il se remette à vivre … et qu’avait-il fait ? Il était retombé dans les draps de son ex-femme, l’abruti. « Je devrais … je devrais plutôt partager cette info avec mes copines divorcées et souhaiter à ta nouvelle femme bien du courage parce que si on a divorcé, c’est que tu n’avais plus que des défauts, pas vrai ?! » Il plaide coupable. Léger haussement d’épaules. « Je devrais même dire que des saloperies sur toi, dire que sous tes airs de rital, t’es un mauvais coup ou que … ou que tu sais pas te servir de tes mains. Tu devrais avoir les oreilles qui sifflent Ugo ! Je devrais pouvoir sortir ou avoir un rencard sans me dire que je te trompe encore … » L’italien se redresse à cette remarque. Elle a le sentiment de le tromper ? N’est-ce pas la preuve qu’ils font tout de travers ? Encore ?!

Il s’apprête à répondre quand elle soupire et enchaîne sur un sujet totalement différent – leur technique pour ne pas s’enliser dans des sujets de conversation dont ils perdent le contrôle. « Maya a pas fini son devoir de math, il faudrait que tu vérifies qu’elle l’a fini parce qu’elle doit le rendre lundi. Il faut que j’y aille. »

Il secoue la tête tout en croisant les bras. Doit-il réagir sur ces paroles précédentes ou se concentrer sur leur fille ? Il hésite une seconde, ouvre la bouche, s’apprête à lui dire quelque chose mais il se retient et s’accroche au sujet qu’ils contrôlent : Maya. « Je m’en occupe. » Abruti !

Il regrette aussitôt de ne pas avoir réagi à ces paroles précédentes et comme d'habitude, il poursuit en aggravant la situation. Encore et toujours. Comment ? Écoutez-le plutôt. « T’as tous les droits de refaire ta vie, Val … tout comme je ne t’en voudrais pas de dire des atrocités sur mon dos … » Abruti bis. « Même si cette histoire, » il désigne d’un signe de main derrière lui, la porte, le répondeur, Savannah, « n’a rien à voir avec un projet d’avenir … tu sais autant que moi que ça va nous arriver à un moment ou un autre. Tu vas refaire ta vie, je vais refaire ma vie, on va avancer et on va devoir apprendre à faire avec. Et, quand ça arrivera, on fera les choses biens … pas comme ça … » Plus il parle, plus il se rend compte qu’il prend ses distances … il prend la fuite. A vrai dire, il espère entendre sa fille hurler … ses enfants s’engueuler pour prendre la fuite et disparaître à son tour. Ce serait pratique. Il décroise les bras, passe une main dans ses cheveux. « Bref --- cette histoire n’est rien de sérieux --- c’est ce que j’voulais te dire … que tu saches. » Il acquiesce ses propos d’un signe de tête.

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Chez Ugo – Spring Hill
Je ne regrette pas de lui avoir dit ce que j’avais sur le cœur mais je suis soulagée qu’il n’en parle pas immédiatement. Maya. Ça c’est un sujet neutre sur lequel on ne peut pas s’enliser. « Je m’en occupe. » - « Ok. » Il était temps que je parte … « T’es pas obligé de répondre mais,  » Si je veux que tu répondes ! « Tu t’es marié quand ? » C’était un détail mais il avait toute son importance à mes yeux. Ça ne faisait pas si longtemps que nos rapports s’étaient améliorés. « T’as tous les droits de refaire ta vie, Val … tout comme je ne t’en voudrais pas de dire des atrocités sur mon dos … » Un sourire triste de ma part et je finis par rouler des yeux, « J’ai déjà entendu ces paroles … je devais peut-être me mettre à y penser plus sérieusement. » Impossible. Je ne me voyais vraiment pas refaire ma vie avec qui que ce soit. Mes amies m’y poussaient mais je n’avais pas le cœur à me remettre sur le marché quand bien même mes amies me disaient que je ferais fureur, que j’étais une belle femme … « Même si cette histoire, » Mon regard suit sa main qui désigne l’intérieur, « n’a rien à voir avec un projet d’avenir … tu sais autant que moi que ça va nous arriver à un moment ou un autre. Tu vas refaire ta vie, je vais refaire ma vie, on va avancer et on va devoir apprendre à faire avec. Et, quand ça arrivera, on fera les choses biens … pas comme ça … » J’acquiesçe silencieusement, pas convaincue du tout par son discours. « Bref --- cette histoire n’est rien de sérieux --- c’est ce que j’voulais te dire … que tu saches. » J’hausse les sourcils puis finis par me mordiller la lèvre inférieur. « Je le répète mais tu me dois rien tu sais. » répétais-je sans le quitter des yeux. « Et tu sais très bien que le jour où ça arrivera, on fera les choses bien qu’en apparence, … juste pour les enfants. » Il le savait, je le savais… Le jour où j’apprendrais qu’il a quelqu’un, je réagirais certainement comme je l’avais fait aujourd’hui. « Et ne t’inquiètes pas, j’ai bien compris ce que tu as dit. Tu me dois rien du tout, t’as pas à te justifier de quoi que ce soit. Ce qui s’est passé entre nous, ces derniers temps c’était de la folie, c’était une espèce de parenthèse, un moment pour clôturer ce qu’on a vécu ensemble …» C’était bien ça qu’il essayait de me faire comprendre non ? Que ce craquage, c’était une folie ? Une erreur ? C’était bien pour ça qu’il devenait si distant non ? « C’est bien ça que tu voulais dire ? »

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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Spring Hill - chez Ugo De Luca
« T’es pas obligé de répondre mais, tu t’es marié quand ? » Ugo déglutit. « Franchement, ce n’est pas vraiment important d’aller dans les détails … ça ne veut absolument rien dire … » Et, il n’avait surtout pas envie de lui dire qu’ils s’étaient mariés, ivres, à Las Vegas, le 14 février.

« J’ai déjà entendu ces paroles … je devais peut-être me mettre à y penser plus sérieusement. » L’italien aurait mieux fait de se taire. Son regard s’écrase sur le sol un instant. « Je le répète mais tu me dois rien tu sais. » Ugo acquiesce. Il sait. Il sait que désormais, ils sont divorcés. Seuls leurs enfants les unissent – du moins, c’est ce qui est désormais écrit sur les papiers et ce sur quoi il devrait se concentrer car c’est ce qui était « normal », n’est-ce pas ? « Et tu sais très bien que le jour où ça arrivera, on fera les choses bien qu’en apparence, … juste pour les enfants. » Petit coup bien placé. Il encaisse, docile et silencieux. « Et ne t’inquiètes pas, j’ai bien compris ce que tu as dit. Tu me dois rien du tout, t’as pas à te justifier de quoi que ce soit. Ce qui s’est passé entre nous, ces derniers temps c’était de la folie, c’était une espèce de parenthèse, un moment pour clôturer ce qu’on a vécu ensemble … C’est bien ça que tu voulais dire ? » C’est le moment où il doit dire quelque chose, autre chose … mettre des mots sur ce qu’il ne parvient pas à expliquer. Les sourcils se froncent un instant, les mains se frottent l’une contre l’autre. Elle lui coupe l’herbe sous le pied, le laissant … muet un instant. « Heu --- ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire, je --- c’était ça, selon toi ? », qu’il demande en arquant un sourcil, posant la question sérieusement car il ne connaît pas la réponse et en est un peu curieux. « Un moyen de clôturer notre histoire ? » Comme si on pouvait la clôturer aussi facilement, en un claquement de doigts, en quelques instants de folie. « C’est ce qu’on a fait ? », demande-t-il naivement. Peut-être qu’elle avait raison et voyait juste … après tout, ils étaient de nouveau capables de se parler calmement, ils semblaient avoir trouvé la paix … n’est-ce pas ?

Alors pourquoi ressent-il toujours ce besoin d’être près d’elle, de la voir et l’avoir dans sa vie ?

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring Hill
« Franchement, ce n’est pas vraiment important d’aller dans les détails … ça ne veut absolument rien dire … » Je fronce les sourcils avant de lever les yeux au ciel et d’essayer d’ironiser la situation : « T’évites ma question ? Voyons c’est pas comme si tu avais fait ça le jour de notre anniversaire de mariage ou pour la Saint Valentin, ça serait clairement malvenu surtout si c’est un mariage sans importance comme tu le dis. » Il n’aurait pas fait ça, n’est-ce pas ? Même se marier le jour de la Saint Valentin, je trouvais que ça avait une signification bien particulière. Et en même temps, ça ne me regardait pas n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si j’avais mon mot à dire ou comme si ça avait de l’importance. Alors, pourquoi je n’arrêtais pas de me mêler de sa vie ? Sa vie privée ? L’excuse des enfants, ça allait finir par ne plus passer.

Son ton détaché me fait bien plus de mal que je ne veux bien l’admettre. Je sais tout ça. Je sais que tôt ou tard, il refera sa vie et que je n’aurais, encore une fois, pas mon mot à dire. Ugo n’est plus mon mari. Je ne devrais plus avoir envie de partager mes journées avec lui. Je ne devrais plus avoir envie de partager un verre avec lui. Pire encore, je ne devrais plus avoir envie de l’embrasser ou qu’il me fasse l’amour. Je ne devrais plus avoir envie de passer toutes mes nuits dans ses bras … Tout ça, je devrais en être vaccinée…Son ton détaché, cette distance qu’il prend avec moi, devrait me montrer que lui, en tout cas, c’est ce qu’il souhaite. « Heu --- ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire, je --- c’était ça, selon toi ? » A mon tour de froncer les sourcils, un air interrogateur collé au visage. « Un moyen de clôturer notre histoire ? » Instinctivement, je croise les bras contre ma poitrine et me pince les lèvres. « C’est ce qu’on a fait ? » Je le fusille du regard alors que j’aperçois son air naïf. « A toi de me le dire. » Dis-je simplement, tentant, moi aussi, de paraître détachée de la situation. Comme si ça ne me touchait pas. Il avait l’air de bien prendre les choses et je ne voulais pas qu’il me voit ….faible. Je ne voulais pas qu’il devine que ça me touchait. « C’est bien toi qui parle de projets d’avenirs et toi, » dis-je en le pointant du doigt, « tu avances. Tu sors, t’as des rencards, … plus que des rencards d’ailleurs, parce que tu t’es … Bref. » je suspends ma phrase au cas où les oreilles des enfants traineraient. « Et puis c’est toi qui est distant avec moi. Tu m’envoies un message assez clair, j’ai bien compris que tu voulais refaire ta vie. » Ridicule !! Et en plus ça, je me trahis en ne parlant que de lui, qu’il referait sa vie … C’était comme si je lui hurlais que ce n’’était pas mon cas. Bravo Valentina !

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Ugo ☆ @Valentina De Luca
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Spring Hill - chez Ugo De Luca
« T’évites ma question ? Voyons c’est pas comme si tu avais fait ça le jour de notre anniversaire de mariage ou pour la Saint Valentin, ça serait clairement malvenu surtout si c’est un mariage sans importance comme tu le dis. » Plus elle parle et plus il a envie de creuser un trou dans le sol et de s’y planquer. Pourquoi a-t-elle le don de mettre le doigt sur ce qui fait mal ? Il soupire et hausse les épaules en guise de réponse. Elle interprétera ce qu’elle voudra. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il ne veut pas se lancer dans une longue discussion sur ce sujet sur le perron de sa maison, trop près des oreilles de leurs enfants, un peu trop curieux.

« A toi de me le dire. » Malin. La question le prend à son propre piège et il se rend compte qu’il n’a pas encore vraiment réfléchi à ce qu’ils avaient fait. Ils n’avaient jamais pris le temps d’en parler. Ils en riaient. Ils savouraient ces instants furtifs pour faire ensuite comme si rien de tout cela ne s’était produit. « C’est bien toi qui parle de projets d’avenirs et toi, tu avances. Tu sors, t’as des rencards, … plus que des rencards d’ailleurs, parce que tu t’es … Bref. » « Non non non », et il enchaîne les non pour bien lui faire comprendre que cette union n’avait rien à voir avec la réalité. Vraiment ? « Et puis c’est toi qui est distant avec moi. Tu m’envoies un message assez clair, j’ai bien compris que tu voulais refaire ta vie. » « Quel message ? Il y a aucun message --- c’est une histoire ridicule, où l’alcool joue un bien trop grand rôle. » Mettre le tout sur le dos de l’alcool, ça avait été leur réaction au petit matin avec Savannah. Il faut dire que leurs gueules de bois les avaient aidé à interpréter les choses de cette manière. « Et je ne sais pas ce qu’on faisait, ce qu’on fait --- je pensais pas qu’on était en train de clôturer quoique ce soit … tout comme je ne sais pas si on était en train de commencer quoique ce soit --- » Il hausse les épaules. Les abrutis n’avaient jamais pris le temps d’en parler, de mettre des mots sur ce qu’ils avaient fait, ce dont ils avaient envie.

« Il me semble évident qu’il serait peut-être temps d’en parler et d’arrêter de se comporter comme des ados. » Il jette un bref coup d’œil vers la porte. « Par contre, je crois pas que ce soit le meilleur endroit pour en discuter. »

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Chez Ugo – Spring Hill
Son absence de réponse me fit déglutir avec difficulté. Une réplique bien placée me brûle les lèvres mais je m’en abstiens parce que je n’ai pas envie de me donner en spectacle devant les voisins d’Ugo mais mon regard, lui, se fait accusateur alors que j’essaie de capter son regard. Le bougre me fuit, il soupire et hausse les épaules, ne me laissant pas trop de possibilité pour interpréter une quelconque réponse. Je soupire à mon tour, agacée par sa non réponse et parce que je regrettais déjà de lui avoir demandé.

« Quel message ? Il y a aucun message --- c’est une histoire ridicule, où l’alcool joue un bien trop grand rôle. » Je roule des yeux et croise une fois de plus les bras contre ma poitrine. « Il a bon dos l’alcool. » marmonnais-je, tout en ne pouvant m’empêcher de claquer ma langue contre mon palais. Preuve évidente que je commençais à m’agacer. « Et je ne sais pas ce qu’on faisait, ce qu’on fait --- je pensais pas qu’on était en train de clôturer quoique ce soit … tout comme je ne sais pas si on était en train de commencer quoique ce soit --- » La politique nous allait si bien … si bien que c’était en train de nous exploser à la figure. Certains diraient que c’était le karma. « On aurait peut-être dû rester au stade  de s’envoyer des saloperies par texto finalement. » Foutaises. Je ne regrettais absolument les derniers moments que j’avais passé avec lui. J’avais eu l’impression de retrouver ce mari aimant et attentif qui avait disparu lors de nos dernières années de mariage.

« Il me semble évident qu’il serait peut-être temps d’en parler et d’arrêter de se comporter comme des ados. » Je passe une main dans mes cheveux, puis remets une mèche derrière mon oreille. Il avait raison. Je le savais, il le savait… pourtant je demeurais muette. Incapable de fournir une phrase sensée. « Par contre, je crois pas que ce soit le meilleur endroit pour en discuter. » Un haussement d’épaule. « Effectivement, c’est ni le lieu, ni le moment pour parler de ça. » ajoutais-je. Je risquais un coup d’œil à la fenêtre. Maya venait d’allumer la télé, Bobby assis à côté d’elle, absorbé par l’écran avant qu’il ne semble avoir senti qu’il se passait quelque chose de bien plus intéressant sur le perron… « Écoutes … on s’appelle plus tard ok ? » C’était faux, je ne comptais pas appeler en premier parce que je n’avais aucune idée de ce que je pourrais lui donner comme explication. J’étais une put**n de trouillarde … Et cette fois, c’était moi qui fuyais.

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Spring Hill - chez Ugo De Luca
« On aurait peut-être dû rester au stade de s’envoyer des saloperies par texto finalement. » Les sourcils se froncent, les lèvres se ferment et il essaie de savoir si ces paroles sont prononcées par la colère et la déception ou si elle pense réellement ce qu’elle est en train de lui dire. Ils auraient dû continuer à s’éviter, et s’envoyer des horreurs par message quand ils se croisaient. Ne rien changer. Ugo déglutit avant de finalement soupirer un « Val », qui est là pour essayer de la ramener à la raison et à ne pas dire ce genre de phrase. Mais, il sait d’ores et déjà qu’elle en a assez. Tout dans son ton, sa posture, ses gestes, son regard lui fait comprendre qu’elle a eu sa dose pour la journée. « Il me semble évident qu’il serait peut-être temps d’en parler et d’arrêter de se comporter comme des ados. » Comme ça, elle pouvait comprendre qu’il ne regrettait pas … qu’ils devaient surtout en parler. « Par contre, je crois pas que ce soit le meilleur endroit pour en discuter. » Ailleurs.

« Effectivement, c’est ni le lieu, ni le moment pour parler de ça. Écoutes … on s’appelle plus tard ok ? »

Il l’observe alors que son regard le quitte. Un instant, il se dit qu’il aimerait pouvoir la prendre dans ses bras, la protéger, lui dire combien il ne veut pas la blesser, combien elle compte. Il aimerait lui confier avoir fait des erreurs, avoir fait des folies mais elle demeurait son phare en pleine tempête, son pilier. Elle demeurait la femme qu’il avait épousé, la mère de ses enfants, ce coup de foudre, cette passion, cette personne avec qui il avait voulu vieillir. « Ça marche, on peut faire ça comme ça. Je vais y retourner --- », il cherche à accrocher le regard de son épouse – ex-femme, « mais je suis sérieux, Val, il va falloir qu’on parle de … », il ne trouve pas ses mots et finit par lâcher un sincère, « nous. » Son regard plonge dans le sien et il espère y trouver la moindre confirmation mais elle a la fierté des De Luca et elle ne lui laisse rien transparaître. Elle tourne les talons. Elle disparait et il la suit du regard, le cœur serré.

Un soupir. Il se tourne pour faire face à la porte d’entrée. Il endosse son sourire de père heureux et serein … et finit par la pousser pour faire son entrée.

rp terminé