Les cernes sous les yeux de Louis trahissaient ses dernières nuits sans sommeil. À se tourner d’un côté, puis de l’autre, les jambes emmêlées dans ses draps, avant de fixer le plafond pendant de longues minutes sans le voir. À noircir les pages d’un carnet aux bords cornés à force d’être ouvert, fermé, posé distraitement sur une table de nuit d’où il finira par tomber, rouvert, refermé, trimballé des une poche ou un sac-à-dos. À déverrouiller son téléphone pour froncer les sourcils devant les messages qu’il y lit, ouvrir une autre conversation mais renoncer à envoyer un message réécrit quatre fois au beau milieu de la nuit. À faire bien des choses, sauf dormir, donc. Cette agitation n’était pas vraiment surprenante, Louis étant relativement familier des insomnies. Il avait pourtant cru que les avancées de ces derniers mois allaient l’aider à retrouver la sensation d’avoir une prise sur sa propre existence. C’était sans compter son insistance à n’en faire qu’à sa tête, malgré les conseils de certains. Parce qu’il avait besoin de savoir. Parce qu’il sentait que bien des éléments de son passé lui échappaient encore, et que même si sa psy lui assurait le contraire, il croyait fermement en avoir besoin pour avancer. Alors il avait fini par envoyer un message au numéro que Ruben lui avait transmis. Seulement quelques mots dépourvus d’émotions.
Numéro inconnu Salut Claire, c’est Louis. Je suis à Brisbane, dis-moi si t’as un moment pour qu’on se voit dans les prochains jours.
Un inconnu tombant sur ce message aurait eu du mal à deviner que Louis et Claire étaient frère et sœur. Qu’ils avaient vécu dans la même maison pendant des années. Qu’ils avaient partagé des Noël, des anniversaires et des vacances en famille. La réponse de sa sœur ne donnait pas beaucoup plus d’indices.
Claire Si tu veux récupérer tes affaires, tu peux passer mercredi prochain.
Louis Mes affaires ?
Claire Le carton que tu m’as donné quand tu es parti. Celui que tu m’as demandé de garder pendant ton absence.
Louis Ok, merci. À mercredi alors.
Et maintenant il était là, à avoir rendez-vous avec sa sœur, à propos d’un carton qu’il ne se souvenait pas lui avoir confié. Sans avoir aucune idée de ce que ledit carton pouvait bien contenir, ni de ce qu’ils allaient bien pouvoir se dire. Alors Louis avait fait ce qui était devenu une habitude - bonne ou mauvaise il préférait ne pas trancher - depuis quelques semaines quand il doutait : appeler Ruben à l’aide. Il avait préféré rester vague, sans mentionner son message à Claire, et lui avait proposé de les retrouver, lui et Campo, à Streets Beach. Ils étaient arrivés les premiers, et Louis passait le temps en lançant la balle de tennis préférée de Campo, qui lui ramenait en trottinant. La distraction était bienvenue, et il ne s’interrompit pas, même quand il crut apercevoir la silhouette de Ruben qui s’approchait au loin. Avec le recul, il regrettait presque de lui avoir demandé de venir. D'une part il le dérangeait - encore - alors qu'il avait certainement mieux à faire. Il était neurochirurgien, évidemment qu'il avait mieux à faire. D'autre part, Louis n'était pas sûr que le sujet de conversation allait ravir Ruben. Il n'était pas vraiment rentré dans les détails par message, mais il semblait évident qu'il ne portait pas Claire Dalton dans son cœur. Or c'était justement d'elle dont Louis souhaitait parler. Parce qu'il avait besoin d'en savoir plus avant de la revoir. Parce qu'il aimerait bien savoir, aussi, ce qu'était ce carton qu'il lui avait apparemment confié. Et si Ruben n'avait pas les réponses à toutes ses questions, peut-être pourrait-il au moins le rassurer ? Ou peut-être pas.
Campese, qui n'avait pourtant passé que quelques minutes en sa compagnie lors de leur entrevue au Death Before Decaf, se fit une joie d'accueillir Ruben avec moult jappements et balancements de queue. « Ton numéro de gendre idéal fonctionne aussi avec les chiens apparemment, » le salua Louis d'un ton nonchalant qui masquait mal son anxiété.
Dernière édition par Louis Dalton le Dim 19 Mai 2024 - 17:43, édité 1 fois
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
C’était ce qui était presque risible dans cette situation: qu’importait s’il avait d’autres choses à faire ou à prévoir, si Louis lui envoyait un message, il y avait une partie du monde de Ruben qui s’arrêtait de tourner. Parce-qu’à chaque fois qu’il voyait son nom apparaitre sur l’écran de son appareil, il avait l’impression devoir un fantôme apparaitre devant lui et tous les souvenirs que ce dernier pouvait emmener dans son sillage - ce qui était complètement idiot puisqu’il le savait désormais depuis des mois en vie, presque en bonne santé, ce n’était donc pas tant une surprise que cela qu’ils puissent être en contact. Ce qui l’étonnait, en revanche, c’était que le jeune homme ait envie de l’être, en contact; mais cela avait peut-être à faire avec l’idée qu’il se rappelait pas des dernières semaines qui avaient pu être les leurs, à une époque qui était désormais révolue.
Les informations données par Louis avaient été vagues, à peine assez explicités pour qu’il comprenne exactement la raison qui le poussait à lui demander s’ils pouvant se voir cette fois là, mais tout ce que Ruben savait c’était qu’il se serait déplacé dans tous les cas. Ce serait donc avant de prendre sa garde du soir qu’il se rendit à Street Beach, là où de loin il réussit reconnaître autant la silhouette de Louis qu’il connaissait par coeur de toute manière que celle de son chien qui se mit à trottiner dans sa direction lorsqu’il fut à quelques mètres de les rejoindre. Avec un rand sourire, il accueillait l’animal en le couvrant de caresses et de tapes le long du flanc, avant d’attraper la balle qu’il tenait entre ses dents et de la lancer au loin; il se mit cette fois-ci à galoper derrière cette dernière sans attendre le moindre autre signal. « Ton numéro de gendre idéal fonctionne aussi avec les chiens apparemment » Levant les yeux au ciel, Ruben tourna son regard en direction du jeune homme à la suite, haussant vaguement un sourcil. Dans une autre vie, il en aurait bien sur profité pour rebondir sur cette phrase par une remarque qui lui permettrai de filtrer avec lui; il s’abstint ici pour ne pas lui donner envie de partir en courant, ce n’était pas nécessaire. « Il a surtout vu l’opportunité d’avoir un autre copain de jeu je pense. » L’animal était déjà en train de revenir en courant vers eux, et il était possible de voir qu’il était simplement heureux d’avoir un peu d’attention et quelqu’un qui ne repoussait pas l’idée de lui lancer la balle.
Après avoir envoyé l’objet une seconde fois avec un peu plus de force pour que le chien puisse courir un peu plus longtemps, il fit un petit signe de tête à Louis de le suivre alors qu’il se remettait à marcher dans la direction qu’avait initialement pris le jeune homme pour se balader. « Tu veux faire du small talk d’abord, ou tu veux directement qu’on rebondisse sur la raison qui t’a poussé à me demander de venir ? » Il lui proposait une porte de sortie, parce-qu’il savait que ce n’était pas la peine de le brusquer; autant parce-qu’il connaissait le caractère du jeune homme que parce-que ce n’était pas indiqué vis-à-vis de son état de santé général d’agir de la sorte. Tout prendre avec trop de pincettes ne l’était pas non plus, mais trouver un juste milieu était nécessaire pour ne pas le mettre dans une position instable qui risquait de lui faire plus de mal qu’autre chose. « On peut aussi prétendre que y’a pas vraiment de raison et que t’avais juste envie de profiter de ma présence. » Il plissa quelque peu le bout du nez, de la malice autant dans son regard que dans son sourire à cet instant. Avec Louis, il était prêt à faire pas mal de concessions si c’était quelque-chose qui pouvait l’aider.
:
Dernière édition par Ruben Hartfield le Ven 17 Mai 2024 - 12:29, édité 1 fois
Connaissez-vous la théorie selon laquelle on choisirait un animal de compagnie qui nous ressemble ? Dans le cas de Louis et Campese, elle se vérifiait sans trop de difficultés. Il suffisait d'observer leur incapacité mutuelle à rester sur place plus de quelques minutes ou la vitesse à laquelle ils engloutissaient leurs repas. Ou bien la confiance presque aveugle qu’ils accordaient à Ruben. Bien que Louis préférait faire abstraction de sa propre implication pour se concentrer sur celle de son chien. « Il a surtout vu l’opportunité d’avoir un autre copain de jeu je pense. » Il n’avait certainement pas tort, puisque Campo était toujours très enthousiaste à l’idée de multiplier les compagnons de jeu autour de lui. « Est-ce que tu insinues que mon chien est un opportuniste ? » Le ton de sa question masquait mal son amusement, alors que Louis se tournait vers Ruben pour le saluer. Pour le plus grand bonheur de Campo, ce fut une nouvelle fois le neurochirurgien qui lui lança sa balle, avec une force qui donna envie à Louis de le traiter de frimeur. Il se retint, parce qu’ils n’étaient pas sur une cour de récréation et qu’il craignait de perdre le fil de ce dont il voulait parler avec Ruben s’ils se lançaient dans ces échanges de piques avec lesquelles il se sentait un peu trop familier. L’autre homme semblait sur la même longueur d’ondes, puisqu’il ne tarda pas à questionner indirectement Louis sur la raison de sa présence ici alors qu’ils s’étaient mis à marcher l’un à côté de l’autre. « Tu veux faire du small talk d’abord, ou tu veux directement qu’on rebondisse sur la raison qui t’a poussé à me demander de venir ? » Louis souffla par le nez, dans un sursaut amusé. La question de Ruben lui rappelait à quel point il avait l’air de le connaître, alors que lui-même avait la sensation de l’avoir rencontré pour la première fois il y a moins d’un an. « On peut aussi prétendre que y’a pas vraiment de raison et que t’avais juste envie de profiter de ma présence. » Ils pourraient prétendre, oui, et il y aurait même là un soupçon de vérité. Si Louis avait demandé à le voir pour une raison - ou peut-être plusieurs - il ne pouvait nier qu’il se surprenait parfois à souhaiter la présence de Ruben auprès de lui pour rien, juste pour le plaisir de passer du temps ensemble. De passer du temps avec quelqu’un auprès de qui il avait la sensation de pouvoir être lui-même, sans craindre ce qu’on pouvait penser de lui. Sans craindre d’être maladroit à cause de son amnésie ou juste de sa maladresse habituelle. Tout ça, pourtant, il le garderait pour lui et n’en ferait surtout pas part au principal concerné.
Louis garda le regard fixé sur l’horizon alors qu’il réfléchissait à la réponse à donner à Ruben et que Campese courait vers eux, sa balle dans la gueule. Il prit le temps de lui caresser le sommet de la tête puis de lancer à son tour sa balle le plus loin possible, retardant ainsi l’inéluctable. « Instinctivement, j’ai envie de te demander ce que tu préfères toi, mais je vois bien que ça va vite devenir ridicule si on se laisse la priorité à tour de rôle. » Si une dizaine d’années s’étaient effacées de sa mémoire, Louis n’avait pourtant pas oublié sa tendance à fuir dès qu’il se retrouvait dans une situation qui le mettait mal à l’aise. « Et je vais pas non plus te dire que je voulais juste profiter de ta présence, j’aurais peur que tu passes plus les portes après. » Toujours plus facile que de parler de ce qui le tracassait vraiment. Et soudain il se souvint d’un événement qui allait pouvoir retarder de quelques minutes ses confessions à propos des messages échangés avec sa sœur. Il se retourna donc vers Ruben, un demi-sourire au coin des lèvres. « Par contre moi j’ai des raisons de me la péter. J’ai battu ton frère au lancer de disque. » Il restait volontairement flou sur les circonstances de leur rencontre, attendant que Ruben cherche à en savoir davantage.
Dernière édition par Louis Dalton le Dim 19 Mai 2024 - 17:43, édité 1 fois
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
« Est-ce que tu insinues que mon chien est un opportuniste ? » Bien sur que Ruben laissa un petit rire lui échapper à ce moment là - il ne voyait pas de raison de ne pas le faire. « Je dis juste qu’il à l’air content de me voir, et que je rechigne pas à jouer avec lui, et que les deux doivent être liés. C’est tout. » Il s’agissait d’un animal, bien sur qu’il allait être opportuniste - ils l’étaient tous, les humains en première intention dans cette nomination.
Ruben se doutait fortement cependant que ce n’était pas simplement pour pouvoir offrir un compagnon de jeu à son chien que Louis lui avait demandé de le rejoindre ici aujourd’hui; il en aurait été presque déçu, si ça avait été le cas, et aurait surement décliné l’invitation pour poursuivre sur les activités qu’il avait prévu initialement aujourd’hui. Si c’était parce-que le jeune homme désirait profiter de sa présence, les choses étaient différentes et pouvaient être négociées: il ne dirait jamais non, n’avait jamais su le faire d’ailleurs. Il savait aussi pertinemment que sa question le dérangerait dans un premier temps, si bien que lorsqu’un silence s’installa entre eux en première intention, il ne montra pas la frustration que cela pouvait causer chez lui de voir Louis se contraignant à partager de manière spontanée avec lui - après des années de silence de sa part, il avait appris à gérer cette partie là. Il ne fit aucun commentaire non plus lorsqu’il préféra ramasser la balle de son chien et la relancer avant de considérer l’idée de répondre aux proposions qu’il lui faisait - parce-qu’il savait que c’était là le temps qui lui était nécessaire pour se motiver à affronter la discussion, la réalité, ce qui lui trottait dans un coin de son esprit depuis qu’il lui avait envoyé un message aussi. « Instinctivement, j’ai envie de te demander ce que tu préfères toi, mais je vois bien que ça va vite devenir ridicule si on se laisse la priorité à tour de rôle. » Ruben esquissa un petit sourire en coin. « Tu gagnerais à ce jeu là si jamais tu veux jouer: j’aurais pas la patiente de pas te couper la priorité à un moment donné. » Au moins, il était prévenu de la future tournure des événements s’il décidait de prendre ce chemin là. « Et je vais pas non plus te dire que je voulais juste profiter de ta présence, j’aurais peur que tu passes plus les portes après. » Il plissa le bout du nez. « Dommage, c'était la réponse que j’espérais entendre. » Et le pire était qu’il ne plaisantait pas tant que ça. Il aimait l’idée qu’il puisse l’avoir convoqué ici parce-qu’il avait besoin de lui pour quelque-chose cependant, également, son coeur balançait entre les deux raisons.
Le petit sourire que Louis portait au coin de ses lèvres l’instant suivant éclipsa quelque peu et assez rapidement celui que portait Ruben sur les siennes jusque là. Il s’apprêtait à se jouer de lui, il le connaissait par coeur sur ce point là malgré les années écoulées. « Par contre moi j’ai des raisons de me la péter. J’ai battu ton frère au lancer de disque. » La surprise fut rapidement de mise sur les traits de son visage, et il ne cacha pas qu’il ne s’agissait pas là uniquement d’une nouvelle amusante à ses yeux. « Mon frère ? » Un brin de sérieux s’installait dans sa voix, bien de trop pour les circonstances - mais dès que Rhett était mentionné, l’attitude générale de Ruben se voyait changée. Il secoua quelque peu sa tête de gauche à droite. « Je sais à quel jeu tu joues, mais je vais quand même plongée tête baissée dedans, tant pis. » Il avait entièrement arrêté sa marche pour se tourner vers Louis, croiser ses bras sur son torse, froncer un brin les sourcils. « Quand ? Et surtout: pourquoi ? » Quel était le contexte qui avait poussé Garrett à se dire que c’était une bonne idée de mener une compétition contre Louis - car si le second se devait de refaire des liens entre les personnes qu’il avait un jour connu, le premier était parfaitement au courant de qui avait croisé sa route ce jour là. « Me dis pas que c’était pour gagner un autographe, parce-que si c’est que ça, je vais te le chercher dès ce soir et t’auras pas à faire quelconque épreuve de sport étrange pour l’obtenir. » Peut-être laissait-il son côté ronchon ressortir un brin de trop ici - peut-être, il ne le confirmerait pas à haute voix si la question lui était posée.
Son air offusqué lorsque Louis avait reproché à Ruben d’insinuer que Campese était un opportuniste était évidemment feint, et le neurochirurgien l’avait bien compris puisqu’il laissa échapper un petit rire en l’entendant. D’ailleurs, le sourire que Louis ne parvenait pas à faire disparaître de son visage, malgré ses sourcils froncés, suffisait à trahir ses véritables intentions. « Je dis juste qu’il à l’air content de me voir, et que je rechigne pas à jouer avec lui, et que les deux doivent être liés. C’est tout. » Ruben avait bien cerné Campo, et Louis ne trouva rien à redire à son raisonnement, qui était tout à fait exact. Son compagnon était un chien très sociable qui ne disait jamais non à un nouveau camarade de jeu.
Ruben devait sentir que Louis avait des choses à lui dire - sinon pourquoi lui aurait-il demandé de les retrouver, après tout ? - mais il semblait également décidé à le laisser aller à son rythme. Louis n’étant pas un modèle de bravoure, il en profita et prit le temps avant de lui répondre. Si on pouvait appeler ça une vraie réponse. « Tu gagnerais à ce jeu là si jamais tu veux jouer: j’aurais pas la patience de pas te couper la priorité à un moment donné. » Louis n’était pas très patient non plus, et l’espace d’un instant, il se demanda comment ils avaient géré cet aspect de leurs personnalités réciproques lorsqu’ils étaient en couple. Ces questionnements ne duraient jamais très longtemps - Louis préférait les éviter - et comme d’habitude, il les relégua rapidement dans un coin de son esprit. « Dommage, c'était la réponse que j’espérais entendre. » Considérant que Ruben devait plaisanter, Louis ne s’attarda pas non plus sur ce sujet, alors que cette réponse contenait plus de vérité que ce qu’il voulait bien admettre.
Choisissant de naviguer vers des eaux moins dangereuses - ou qui flirtaient moins avec sa vulnérabilité en tout cas - Louis évoqua sa rencontre récente avec Rhett Hartfield. « Mon frère ? » La surprise se lisait aisément sur les traits de Ruben, et dans le ton de sa question. D’ailleurs, il s’était même immobilisé, et Louis arrêta également sa marche pour rester à sa hauteur. Il hocha brièvement la tête de bas en haut pour lui confirmer que c’était bien ce qu’il venait de dire, même s’il supposait que l’autre homme n’avait pas vraiment besoin de cette confirmation. « Je sais à quel jeu tu joues, mais je vais quand même plonger tête baissée dedans, tant pis. » Louis resta silencieux, mais le sourire narquois qui venait de naître au coin de ses lèvres exprimait à merveille ce qu’il pensait. Il commençait à se faire à l’idée que Ruben le connaissait mieux que l’inverse, et il venait une fois de plus de le prouver. « Quand ? Et surtout: pourquoi ? » Son sourire s’étira encore davantage lorsque les questions de Ruben confirmèrent ce qu’il venait d’avouer : il plongeait tête baissée et faisait exactement ce que Louis attendait. Il n’y avait rien d'extraordinaire à ça, mais il ne pouvait s’empêcher d’en être ravi, son instinct de compétiteur satisfait. « Me dis pas que c’était pour gagner un autographe, parce-que si c’est que ça, je vais te le chercher dès ce soir et t’auras pas à faire quelconque épreuve de sport étrange pour l’obtenir. » Louis ne put s’empêcher de rire en écoutant Ruben, avant de lever les deux mains en signe d’une reddition amusée, puis de lui assurer que « Promis, c’était pas pour un autographe. » Sans trop savoir pourquoi, il se garda de préciser que s’il n’avait pas gagné un autographe, il était tout de même reparti avec le numéro de téléphone de Rhett, que celui-ci lui avait proposé, si jamais il venait à se lasser de PlateMate. Il n’était pas sûr que Ruben préfèrerait un échange de numéro de téléphone à un autographe, et comme il n’avait pas encore décidé s’il allait donner suite à la proposition du rugbyman, il préféra ne pas aborder le sujet. Son intention n’était pas de cacher quelque chose à Ruben, simplement d’attendre d’être plus sûr de lui pour lui en parler. Du moins c’était ce dont il essayait de se persuader lui-même. « On s’est croisé aux olympiades de la fondation Pearson. » Louis supposait que Ruben avait entendu parler de l’événement. Après tout, Rhett n’avait-il pas précisé que sa petite amie en était l’organisatrice ? « On a été pris en embuscade pour dépanner au lancer de disque. » Il exagérait, évidemment. Personne ne leur avait mis le couteau sous la gorge pour les obliger. Avec le recul, Louis comprenait que Rhett n’avait sans doute pas voulu donner une mauvaise impression lors d’un événement organisé par sa propre petite amie. Lui, avait accepté sans se poser de question, toujours partant pour tester de nouvelles activités sportives. « Et j’ai gagné. » Parce qu’à ses yeux, c’était bien ça, l’information la plus importante à retenir. Certes, ça ne s’était pas joué à grand-chose et il n’était pas certain que, sportivement, un seul lancer puisse être suffisant pour établir un quelconque classement entre eux, mais dans ces moments, il préférait toujours se concentrer sur ce qui l’arrangeait le plus : ici, sa victoire.
Alors que Campese trottinait de nouveau vers eux, Louis ne put s’empêcher de repenser à l’échange de messages avec sa sœur. La distraction causée par sa mention du frère de Ruben était bienvenue, mais elle ne faisait que retarder le moment fatidique où il allait bien devoir lui avouer que, contrairement à ce qu’il lui avait conseillé, il avait bien contacté Claire. Pour le moment, Louis s’accrochait à ce répit temporaire.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
A ses yeux, ce n’était jamais une bonne nouvelle lorsqu’une personne de qui il était supposé être lui proche - pour le cas de Louis, c’était un brin plus nuancé que cela mais il ne s’arrêterait pas aux détails aujourd’hui, il n’avait ni le temps ni l’énergie pour ça -, avait un moment privilégié avec son frère. En l’occurence, ce n’était là qu’une conversation pour une épreuve sportive, apparemment, mais étant donné que Rhett avait des informations sur Louis alors que l’inverse n’était pas vrai, il n’appréciait pas forcément ça. Alors même s’il n’avait pas spécialement envie de parler de son frère, Ruben plongea tête baisée dans le piège en connaissance de cause; aussi parce-qu’il avait parfaitement compris que le brun à ses côtés repoussait le moment où il avouerait la véritable raison qui l’avait poussé à demander au chirurgien de le rejoindre aujourd’hui. « Promis, c’était pas pour un autographe. » Le rire allant de paire avec la réponse de la part de Louis était spontané, il prit parti de le croire sans trop avoir besoin d’y mettre d’efforts. « Tant mieux. » Il pinça ses lèvres un instant. « Parce-que c’est plus la star du rugby que t’as pu connaitre, au cas où tu l’aies pas réalisé. Il est sur le banc de touche maintenant, plus sur les terrains. » Il le savait, il avait lu sa biographie, il avait accès aux informations sur internet. Mais tout moment où Ben pouvait rappeler à Louis que son frère n’était pas ou plus aussi impressionnant qu’il pouvait l’être sur papier glacé, il le saisissait. « On s’est croisé aux olympiades de la fondation Pearson. On a été pris en embuscade pour dépanner au lancer de disque. » Haussant un sourcil, il ne cacha pas la surprise qui prenait part de ses traits. « T’étais sur place à un moment donné ? » Là, c’était plus une pointe de déception qui perçait dans le timbre utilisé par Ruben; conformément à ses habitudes, il ne cacha pas son ressenti. « On s’est pas croisé, c’est dommage. » Il avait vu d’autres personnes - du beau monde, il ne nierait pas -, mais son expérience sur place de son côté restait mitigée tant le temps qu’il avait passé avec Evelyn avait quelque peu teinté de gris son expérience.
« Et j’ai gagné. » Il eut un petit rire. « Tant mieux. Ca lui fait les pieds. »
Le chien qui semblait ne jamais se lasser de faire des allers et retours retrouva le chemin jusque son maitre pour que ce dernier puisse surement continuer de lui lancer la balle. Mais même cette apparition là n’allait pas être suffisante pour que Ruben ne lâche pas un petit soupire, fronçant le bout du nez, reprenant d’un pas plus lent la marche qu’il avait lui-même arrêté l’instant d’avant lorsque Rhett avait été amené dans la conversation. « Je sais que c’est pas pour te vanter d’être meilleur que mon frère que tu m’as fait venir là. » Même si l’esprit de compétition de Louis était bien plus développé que le sien en réalité et qu’il aurait compris qu’il désire se vanter, il savait qu’en l’état actuel des choses ce n’était que la partie submergée de l’iceberg. « Ca concerne pas un soucis médical, sinon tu m’aurais demandé si tu pouvais passer me voir à l’hôpital. Et puis c’est pas moi ton médecin référent, donc j’aurais pas été celui que tu contactes en premier si ça concerne vraiment un problème médical. » Même si Ruben aurait été tout indiqué de part sa spécialité, il savait que les choses n’avaient pas besoin d’être entremêlées à ce point - il avait déjà assez glissé sur ce terrain là alors que ce n’était ni nécessaire ni juste pour personne. Mais c’était là une des possibilités qu’il se devait d’éliminer à haute voix, pour souligner de façon polie à Louis qu’il n’était pas idiot et qu’il avait bien compris qu’il y avait tout de même anguille sous roche. « Ca nous amène à un soucis perso, mais sans plus d’informations j’arrive pas à savoir à quel sujet exactement. » Il tourna son regard vers le brun, haussant un sourcil. « J’ai tout bon au moins jusque maintenant ? » Bien sur, Ruben n’avait que trop souvent raison malheureusement pour son entourage.
« Tant mieux. Parce-que c’est plus la star du rugby que t’as pu connaitre, au cas où tu l’aies pas réalisé. Il est sur le banc de touche maintenant, plus sur les terrains. » Observant Ruben et sa mine renfrognée, Louis pencha légèrement la tête sur le côté, comme s’il essayait de comprendre quelque chose qui lui échappait. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre que les relations entre Ruben et son frère n’étaient pas vraiment au beau fixe, le neurochirurgien se raidissant à chaque fois que le sujet était abordé. Ce qu’il ne saisissait pas totalement, c’était le pourquoi de ces réactions. Et ce qui l’agaçait le plus, c’était d’être persuadé qu’il avait un jour connu les réponses à ses questions. Ou au moins une partie d’entre elles. Aujourd’hui ce n’était plus le cas, et il en était réduit à jouer aux devinettes, ce qui épuisait rapidement sa patience déjà peu élevée. « J’ai remarqué, oui, j’ai pas récupéré toutes mes capacités cognitives, mais quand même. » Louis n’était pas certain qu’il était de bon goût de plaisanter de la sorte sur les conséquences de son accident, mais il ne chercha pas non plus à retirer ses paroles. Il expliqua ensuite à Ruben les circonstances de leur rencontre, ce qui fit naître une expression surprise sur le visage de l’autre homme. « T’étais sur place à un moment donné ? » Louis acquiesça d’un mouvement de tête silencieux, attendant de voir s’il allait poursuivre ou non, ce qu’il fit rapidement. « On s’est pas croisé, c’est dommage. » Réaliser que Ruben avait sans doute été présent à l’événement également fit naître une pointe de déception chez Louis, parce qu’ils avaient manqué une occasion de passer du temps ensemble, et que depuis décembre, c’était apparemment devenu l’une de ses activités favorites. « Tu y étais aussi ? » Il posait la question alors qu’il connaissait déjà la réponse. « C’est vrai que c’est dommage. » Avant de s’y rendre, Louis n’avait pas imaginé une seule seconde que Ruben pourrait être présent également. Il ne pouvait toutefois nier qu’après y avoir croisé Rhett, il avait été davantage attentif aux silhouettes qui ressemblaient à celles du neurochirurgien. Ce qu’il allait garder pour lui, évidemment. Il ne put s’empêcher ensuite de préciser qu’il avait battu Rhett, son esprit de compétition remontant - trop - facilement à la surface. « Tant mieux. Ca lui fait les pieds. » Amusé par la réaction qui était tout à fait celle d’un petit frère, Louis ne chercha pas à contenir le rire étouffé qui s’échappa d’entre ses lèvres.
Malheureusement pour lui, la discussion autour des olympiades ne pouvait durer indéfiniment, et Ruben finit par reprendre sa marche, le bout du nez froncé dans une mimique qui semblait bien trop familière à Louis. « Je sais que c’est pas pour te vanter d’être meilleur que mon frère que tu m’as fait venir là. » « Ça pourrait, » répondit-il du tac au tac, bien qu’il ne se faisait aucune illusion à propos de la véracité de ses propos. Non, il ne l’avait absolument pas fait venir pour lui parler de ses exploits face à son frère, et ils le savaient tous les deux. « Ca concerne pas un soucis médical, sinon tu m’aurais demandé si tu pouvais passer me voir à l’hôpital. Et puis c’est pas moi ton médecin référent, donc j’aurais pas été celui que tu contactes en premier si ça concerne vraiment un problème médical. » Cette fois, Louis resta silencieux, s’amusant presque de ce jeu de déduction dans lequel s’était lancé Ruben. Ça lui évitait de penser à la conclusion à laquelle il allait finir par arriver. « Ca nous amène à un soucis perso, mais sans plus d’informations j’arrive pas à savoir à quel sujet exactement. » Peut-être aurait-il pu creuser encore davantage pour tenter de deviner la raison exacte qui avait poussé Louis à lui écrire, mais ce dernier eut l’impression qu’il lui laissait une dernière opportunité de reprendre la main sur la discussion. Tiraillé entre lâcheté et responsabilité, il ne savait pas vraiment s’il aurait préféré que Ruben la découvre par lui-même ou s’il lui était reconnaissant de lui laisser l’occasion de le faire. Dans tous les cas, il était désormais décidé à ne plus se cacher derrière de fausses excuses. « J’ai tout bon au moins jusque maintenant ? » Louis hocha la tête silencieusement, puis reporta son regard vers l’horizon. C’était plus facile que de croiser les yeux de Ruben. « J’ai écrit à Claire. » Inutile de tourner davantage en rond. Inutile aussi de préciser comment il avait récupéré son numéro de téléphone, c’était Ruben lui-même qui le lui avait donné. « Elle m’a parlé aussi d’un carton avec mes affaires que je lui aurais laissé avant de partir. » Carton qui occupait bon nombre de ses pensées depuis qu’il avait appris son existence. Que pouvait-il bien contenir ? Les réponses à certaines de ses questions s’y trouvaient-elles ? Pourquoi l’avoir laissé à sa sœur ? Ruben en connaissait-il l’existence ? « Elle m’a dit que je pouvais venir le récupérer. » Et c’était là que se nouait le plus gros de ses hésitations. « Sauf que je suis pas sûr d’avoir envie, un, de la voir, et deux, de récupérer ce carton. » Si Louis se sentait soudainement plus léger d’avoir pu formuler à voix haute ce qui l’empêchait de dormir depuis plusieurs nuits, il réalisa au même instant que ce n’était pas très juste d’utiliser les épaules de Ruben pour y déposer un peu de son fardeau. Il se frotta alors le visage d’une main et expira profondément, les yeux fermés. « Désolé, je savais pas trop à qui en parler. » Comme c’était Ruben qui lui avait donné le numéro de sa sœur, il avait été le premier à qui il avait pensé après leurs échanges de messages. Et ce qu’il n’osait toujours pas s’avouer, c’était qu’il était aussi celui avec qui Louis se sentait le plus en sécurité pour évoquer ses doutes et ses interrogations, particulièrement quand elles touchaient son amnésie.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
« J’ai remarqué, oui, j’ai pas récupéré toutes mes capacités cognitives, mais quand même. » A la remarque, Ruben haussa un instant dans un premier temps l’un de ses sourcils, avant de plisser le bout du nez. « Désolé. » Il ne savait pas trop pour quelle raison il se devait d’être désolé en cet instant, mais il savait juste qu’il se devait de s’excuser. Parce-que s’il ne prenait pas un malin plaisir à faire des commentaires désobligeants, Louis ne serait pas obligé de lui souligner une partie de son vécu à lui - là en l’occurence le fait que s’il ne connaissait plus autant Rhett que cela avait pu être un jour le cas, il n’était pas non plus complètement ignorant et savait, voire avait pu voir, qu’il n’était plus celui que la gloire définissait encore. Il préféra ne pas trop enfoncer le couteau dans cette plaie là, rebondissant davantage sur la partie où Louis s’était trouvé sur place pour les Olympiades, mais leurs chemins ne s’étaient pas croisés. « Tu y étais aussi ? » Il opina du chef pour affirmer les paroles du brun dans un premier temps. « Je m’étais engagé pour faire un apparition télé pour La Fondation. J’interviens là bas à l’année, donc ils m’ont demandé de faire un beau sourire tout en disant des choses intelligentes pour eux. » Il mima le grand sourire qu’il avait pu donner à la télévision quand il avait eu la caméra braquée sur lui. Ruben n’était pas compte l’idée de mettre en avant le fait qu’il avait des capacités et des connaissances qui étaient quelque peu exceptionnelles, mais il n’appréciait que moyennement de devoir le faire en présentant devant une caméra. C’était le domaine de Rhett, ça, la publicité en mouvement. « C’est vrai que c’est dommage. » Il se contenta de commenter avec un petit sourire teinté d’une certaine nostalgie.
« Ça pourrait » - « Ca pourrait. Mais c’est pas le cas. » Il ne saurait dire comment il savait, c’était plus un pressentiment qu’autre chose, mais il savait: c’était tout ce qui était important à retenir ici. Il voyait juste, son raisonnement était correct; il demandait confirmation à Louis plus par politesse et pour lui laisser l’occasion de le contredire s’il avait besoin de le faire; il ne le ferait pas, parce-qu’il cherchait à faire en sorte de se confronter même gentiment à Ruben pour le sujet qui allait s’en suivre.
D’ailleurs, le docteur s’attendait à ce que la discussion aille dans cette direction autant qu’il était surpris que ce soit le cas; dans le premier cas parce-que c’était lui qui avait fourni la moitié des informations nécessaires à ce que cela arrive, dans le second parce-qu’il ne pensait pas que Louis irait au bout de l’idée. « J’ai écrit à Claire. » Alors le ton emprunté par Ben dans sa prochaine prise de parole fut autant étonné qu’un brin irrité. « Pour de vrai ? » Il savait qu’il disait au revoir à la légèreté de leur discussion à cet instant là: Claire n’était pas un sujet léger. « Elle m’a parlé aussi d’un carton avec mes affaires que je lui aurais laissé avant de partir. » Levant les yeux au ciel, Ruben secoua quelque peu sa tête; bien sur qu’elle lui avait déjà balancé cette partie là en plein visage, elle ne changerait donc jamais. « Elle m’a dit que je pouvais venir le récupérer. Sauf que je suis pas sûr d’avoir envie, un, de la voir, et deux, de récupérer ce carton. » - « T’as pas besoin de la voir non. » La remarque était partie plus rapidement qu’il ne l’aurait pensé, mais il n’était déjà pas vraiment bon lorsqu’il s’agissait de fermer son clapet sur des sujets qui ne lui importaient pas - alors pour celui là…
« Désolé, je savais pas trop à qui en parler. » Lentement, il porta son regard sur Louis - avant d’échapper un soupir et de secouer quelque peu sa tête de gauche à droite. « T’excuses pas. Pas avec moi. » De l’un à l’autre, Ben était celui qui avait surement le plus à s’excuser; il ne voulait pas que Louis puisse penser que c’était le contraire, même si une grande partie du neurochirurgien voulait entendre des excuses de sa part bien sur ce n’était pas suffisant pour le moment pour les lui faire prononcer. « Si je voulais t’empêcher de le faire, je t’aurais pas donné son numéro. » Pour commencer, déjà. « Et je pense pas qu’on soit nombreux des gens que tu connaisses aujourd’hui qui la connaissent elle. Je me trompe ? » Donc forcément, il allait se tourner vers Ruben à un moment donné. Ce dernier inspira longuement, et se maudit d’avance pour la porte qu’il allait lui ouvrir - parce-que cela les mènerait vers un tourbillon de sujets autant blessants les uns que les autres, et cela risquait de réveiller de vieux démons. Mais il lui devait - au moins - bien ça. « Qu’est-ce qui te fait dire que t’es pas sur d’avoir envie ni de récupérer tes affaires ou de la voir ? » Il laissait à Louis le loisir de continuer dans la direction qui l’intéressait davantage en premier. « J’ai aucune envie parler de l’un ou de l’autre, parce-que j’ai peur que y’ait des trucs qui te blessent, mais je me plierai à l’exercice dans les deux cas sans trop rechigner. Promis. »
Si leurs échanges à propos de Rhett avaient commencé comme un prétexte à la légèreté pour Louis, ils étaient désormais la source d’une frustration discrète mais bien réelle, que les excuses de Ruben ne firent qu’accentuer. « Désolé. » Louis haussa les épaules, l’air de dire que ce n’était pas grave. Et ce n’était effectivement pas grave. Pourtant ses sourcils froncés trahissaient son agacement. Agacement qui naissait systématiquement quand les discussions avec le neurochirurgien perdaient de leur fluidité. Ce qui n’était pas si rare. Peut-être cela lui rappelait-il brutalement que leur relation était loin d’être simple, malgré ce qu’il aimerait croire. Louis ne s’attarda toutefois pas davantage, peu désireux de creuser de ce côté-là, comme toujours, et laissa sa rencontre avec l’aîné Hartfield derrière lui pour mieux s’intéresser à la présence de Ruben aux olympiades Pearson. Présence dont il n’avait malheureusement pas eu connaissance jusque-là. « Je m’étais engagé pour faire un apparition télé pour La Fondation. J’interviens là bas à l’année, donc ils m’ont demandé de faire un beau sourire tout en disant des choses intelligentes pour eux. » Le sourire que Ruben lui adressa pour appuyer ses propos - charmant mais peut-être trop appuyé - déclencha un petit rire chez Louis. « J’aurais bien voulu voir ça. » Il se trompait peut-être, mais ça ne semblait pas être sa partie préférée de son activité. « Et t’interviens pour quoi exactement ? » Si Louis avait effectivement participé à l’événement, ça ne voulait pas dire qu’il connaissait grand-chose à la Fondation.
Louis avait beau tourner autour du pot, Ruben finit diriger la conversation vers la raison de leur présence ici. « Ça pourrait. Mais c’est pas le cas. » Il se retint de justesse de répondre par une grimace enfantine qui n’aurait réussi à démontrer qu’une chose : son manque de maturité et sa crainte d’affronter le sujet. Au contraire, il prit sur lui et arrêta de prendre des détours pour enfin expliquer la cause de ses récentes insomnies. « Pour de vrai ? » Louis se contenta de hocher la tête silencieusement pour confirmer ses dires. La pointe d’irritation qu’il crut percevoir dans la voix de Ruben ne l’étonna pas vraiment ; ce qu’il lui avait confié par message attestait qu’il ne portait pas franchement l’aînée Dalton dans son cœur. Il poursuivit ensuite ses explications, évitant toujours soigneusement de croiser le regard de l’autre homme. « T’as pas besoin de la voir non. » La réponse avait fusé et déclencha un léger froncement de sourcils chez Louis. La frustration était de retour, causée par cette impression désagréable d’être laissé en dehors de sa propre vie, qu’on lui cachait des informations importantes. Il savait, pourtant, que ce n’était pas la faute de ses proches ; personne n’avait demandé à ce qu’il perde dix ans de souvenirs, après tout. Il garda les mâchoires serrées quelques secondes, avant de présenter d’énièmes excuses qu’il savait incomplètes. « T’excuses pas. Pas avec moi. » Louis ne releva pas, toujours persuadé d’avoir des excuses à faire à Ruben à propos de sa disparition en 2016, mais résolu à attendre d’avoir retrouvé au moins une partie de ses souvenirs pour qu’elles soient enfin sincères. « Si je voulais t’empêcher de le faire, je t’aurais pas donné son numéro. Et je pense pas qu’on soit nombreux des gens que tu connaisses aujourd’hui qui la connaissent elle. Je me trompe ? » Louis pensa immédiatement à ses cousins, avec qui il essayait tant bien que mal de renouer, conscient que leur relation resterait sans doute irrémédiablement marquée par des années de silence. « Ouais, et parmi ces quelques personnes, t’es sûrement celui qui a l’air d’être le moins en colère contre moi. » Égoïstement, il s’était aussi sans doute tourné vers Ruben parce qu’il espérait qu’il était le plus susceptible de prendre son parti à lui plutôt que celui de Claire. Ses messages l’avaient d’ailleurs conforté dans ce choix. « Qu’est-ce qui te fait dire que t’es pas sur d’avoir envie ni de récupérer tes affaires ou de la voir ? » L’espace de quelques secondes, Louis se retourna vers Ruben et laissa son regard balayer le visage du neurochirurgien, comme s’il espérait y trouver des réponses. Puis il détourna son attention vers Campo qui était revenu trottiner à leurs côtés, caressant distraitement le haut de sa tête tout en réfléchissant à ce qu’il pourrait bien répondre. « J’ai aucune envie parler de l’un ou de l’autre, parce-que j’ai peur que y’ait des trucs qui te blessent, mais je me plierai à l’exercice dans les deux cas sans trop rechigner. Promis. » « Je t’en demande beaucoup encore. » C’était une pensée qui tournait en boucle dans son esprit depuis qu’ils s’étaient recroisés en décembre, et il s’attendait régulièrement à ce que Ruben finisse par se lasser et le laisse se débrouiller par lui-même. Pour le moment, il avait eu de la chance, puisque Ruben se tenait toujours à ses côtés. « Pourquoi j’ai pas envie de voir Claire c’est pas très compliqué. On ne s’est jamais vraiment entendus, et je doute que huit ans de silence aient arrangé nos différends. » Peut-être qu’il se trompait. Peut-être qu’ils avaient suffisamment changé tous les deux pour être capables de s’octroyer un nouveau départ. Louis en doutait. « On s’était pas réconciliés avant que je parte, je suppose ? » Il posait la question, mais il connaissait déjà la réponse. S’ils s’étaient réconciliés, il aurait eu des nouvelles avant. Elle se serait peut-être inquiétée de son silence au moment de son accident et serait venue le retrouver à Melbourne. Elle aurait été moins froide par message.
Louis prit ensuite le temps de réfléchir à la suite de la question de Ruben, en profitant pour laisser sa balle à Campese. « Pour le carton, c’est un peu plus compliqué. » Peut-être pas plus difficile à comprendre, mais plus difficile à avouer, c’est sûr. « Je suppose que j’ai peur de ce que je pourrais y trouver. » Il avait dit cela en gardant les yeux résolument fixés sur Campo qui courait à plusieurs mètres d’eux, à la quête de sa précieuse balle.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
« J’aurais bien voulu voir ça. » Il fronça le bout du nez. « Je suis sur que tu peux retrouver le Replay sur internet, si vraiment tu veux voir. » Il ne l’encourageait pas, parce-que ce n’était vraiment pas la partie préférée de Ruben que de passer devant les caméras; mais étant donné que c’était le genre d’extrait qui était diffusé à la télévision, de nos jours ils tait facile de les retrouver sur internet lorsque le direct avait été manqué. « Et t’interviens pour quoi exactement ? » Ca, c’était la partie facile à répondre. « Je fais partie de leur groupe de recherche sur les risques neurologiques liés à la pratique intensive du rugby. » Toujours et encore, il savait que c’était d’une évidence même qu’il n’avait pas besoin de le mentionner: les raisons de cet engagement étaient évidentes.
Il aurait surement préféré qu’ils épiloguent encore et encore sur son apparition à la télévision australienne plutôt que d’enchainer sur le sujet qu’ils abordaient désormais, parce-que ni Louis ni Ruben n’avait réellement envie d’en parler. Le second semblait peiné à aborder le coeur de ce pourquoi il avait demandé à Ben de le rejoindre aujourd’hui, et le second parce-qu’il avait tendance à s’énerver et à être irrité lorsqu’il était question de la soeur Dalton. Mais il répondrait tout de même présent, si cela pouvait aider le brun à ses côtés; et s’il avait vraiment voulu l’empêcher de renouer avec sa soeur, il ne lui aurait pas transmis son numéro de téléphone - il n’était en réalité personne pour se permettre d’agir de cette sorte. « Ouais, et parmi ces quelques personnes, t’es sûrement celui qui a l’air d’être le moins en colère contre moi. » Dodelinant de la tête, il n’était pas sur que ce soit réellement exact; pour eux, les circonstances étaient surtout différentes. « Tu m’as brisé le coeur Louis, j’ai été en colère longtemps contre toi. Avec le temps, j’ai surtout espéré que tu sois encore en vie et que t’ailles bien. » Il haussa quelque peu les épaules. « Je t’aimais assez pour n’avoir plus que de l’inquiétude à ton égard, et un certain soulagement maintenant. Ca laisse moins de place à la colère. » Là où d’autres s’y accrochaient comme une bouée lancée en pleine mer parce-qu’il était toujours plus simple de laisser de la place à la colère que n’importe quel autre émotion.
« Je t’en demande beaucoup encore. » - « Arrête, pas de ça. Je suis assez grand: si j’en ai pas envie, je peux le dire et partir. »
« Pourquoi j’ai pas envie de voir Claire c’est pas très compliqué. On ne s’est jamais vraiment entendus, et je doute que huit ans de silence aient arrangé nos différends. On s’était pas réconciliés avant que je parte, je suppose ? » A ce moment là, il ne sut retenir malheureusement un petit soupire. « Votre relation était même pire qu’avant quand t’es parti. » Parce-que la jeune femme avait toujours représenté un frein dans la vie de son frère, à plier à certaines attentes qui n’étaient pas nécessaires et surtout blessaient davantage qu’elles n’aidaient. « Ca allait pas du tout vers une réconciliation, non. » La petite moue qu’il affichait était clairement une façon de lui faire comprendre qu’il était désolé que ce soit le cas. Qu’elle n’ait même pas cherché à savoir où était parti son frère, alors que ce dernier était parti comme un furie et sans donner d’explications en disait long sur la position qu’elle prenait dans la vie de Louis, et l’attention qu’elle lui portait. Ruben avait beau s’être inquiété plus d’une fois à partir du moment où il avait constaté la disparition volontaire de son frère, Claire n’avait jamais pris en considération tout ça, préférant l’envoyer paitre.
« Pour le carton, c’est un peu plus compliqué. » Il tourna lentement son regard dans sa direction. « Je suppose que j’ai peur de ce que je pourrais y trouver. » Pinçant les lèvres, Ben laissa son regard à son tour s’en aller en direction du chien qui profitait pleinement de la balade et qui n’était pas importuné par la conversation qui se déroulait être les deux hommes. « J’aurais pu te dire. Pas que tu m’as dit à l’époque ce que tu mettais dedans… » Le but n’était pas de donner de faux espoirs ou de semer le trouble, d’où le fait qu’il ne perdit pas de temps pour enchainer sur les explications. « Mais ta soeur m’a demandé un jour si je voulais pas récupérer le carton. » C’était le genre de discussion qu’il n’avait jamais abordé à haute voix, tant à l’époque il mettait plutôt facilement de côté tout ce qui était lié de près ou de loin à Louis, ne voulant pas se faire plus de mal que nécessaire. « Ca l’embêtait chez elle, faut croire. » Le petit rire associé n’était en rien amusé. « J’ai hésité, parce-que j’avais envie de savoir qu’est-ce qui avait été assez important comme affaires pour que t’aies envie de les garder quelque-part, mais que tu risques de les mettre chez ta soeur alors que vous étiez pas en bons termes. » Il pinça un instant les lèvres. « Et que t’aies pas envie de me les laisser à moi, aussi. » Le mot d’ordre était d’être honnête, alors il se devait de l’être autant que possible. Il avait été en rage ce jour là quand Claire lui avait dit que c’était elle qui avait hérité du peu qui restait de Louis à Brisbane; le temps n’avait pas encore eu l’occasion de faire son affaire sur le coeur brisé de Ruben. « Je l’ai pas fait, parce-que si t’avais voulu que je connaisse le contenu de ce carton, tu l’aurais effectivement laissé chez moi. » Il tourna de nouveau son visage et son regard dans la direction du jeune homme. « Qu’est-ce que tu penses trouvé dedans, pour que ça te fasse peur comme ça ? »
« Je suis sur que tu peux retrouver le Replay sur internet, si vraiment tu veux voir. » La curiosité de Louis était évidemment piquée, et s’il ne répondit rien de vive voix, il nota tout de même l’information dans un coin de son esprit, pour s’y intéresser plus tard. Ruben avait raison, il ne sera sans doute pas difficile de retrouver le replay en utilisant le nom du neurochirurgien et celui de l’événement associé. « Je fais partie de leur groupe de recherche sur les risques neurologiques liés à la pratique intensive du rugby. » « Oh je vois, » réagit spontanément Louis en tournant son visage vers Ruben, sincèrement intéressé par le sujet. Son intérêt ne surprendrait d’ailleurs sans doute pas l’autre homme. « De quoi militer pour le port obligatoire du casque ensuite ? » Était-ce une intuition ou un vague souvenir de discussions passées, Louis n’en savait rien, mais il était prêt à parier que le neurochirurgien était un partisan de cette protection. Dans un autre contexte, peut-être aurait-il creusé davantage sur les avancées du groupe de recherche sur ce sujet, mais il se retint de poser d’autres questions, conscient que ce n’était pas vraiment le sujet de leur présence ici.
Peut-être aurait-il dû creuser davantage la question des recherches de Ruben. « Tu m’as brisé le cœur Louis, j’ai été en colère longtemps contre toi. Avec le temps, j’ai surtout espéré que tu sois encore en vie et que t’ailles bien. » Son cœur à lui marqua un temps d’arrêt, alors qu’une vague de honte le submergea, émergeant du creux de son ventre et remontant jusqu’à la racine de ses cheveux, accompagnée d’une nausée que Louis eut du mal à contenir. « Je t’aimais assez pour n’avoir plus que de l’inquiétude à ton égard, et un certain soulagement maintenant. Ça laisse moins de place à la colère » Il n’avait pas réfléchi en indiquant que Ruben était sans doute celui qui était le moins en colère contre lui. Parce que contrairement à beaucoup, il ne lui avait fait aucun reproche ou presque depuis leurs retrouvailles. Parce qu’il lui avait demandé à maintes reprises d’arrêter de s’excuser. Parce qu’il avait répondu présent à chaque fois qu’il avait eu besoin d’aide. Au point que Louis en avait presque oublié ce qu’il lui avait fait subir en disparaissant soudainement après des années de vie commune. Il resta sans voix, conscient que des excuses ne seraient sans doute pas suffisantes, mais incapable de trouver quelque chose d’autre à dire. Il avala difficilement sa salive sans rebondir sur les précisions de Ruben, s’accrochant à la promesse qu’il s’était faite à lui-même : retrouver la mémoire pour pouvoir présenter des excuses sincères à celui qui fut son petit ami. Sans souvenirs, elles ne pouvaient que sonner creux et Ruben méritait mieux que ça. Il s’excusa tout de même de lui en demander beaucoup, parce que son amnésie ne l’empêchait pas d’être sincère sur ce point. « Arrête, pas de ça. Je suis assez grand: si j’en ai pas envie, je peux le dire et partir. » Encore marqué par les paroles précédentes de Ruben, Louis se garda de toute remarque supplémentaire. Il pourrait lui demander pourquoi il était encore là, pourquoi il acceptait de l’aider après ce que Louis lui avait fait, mais il n’en fit rien, pas sûr d’avoir envie de connaître la réponse, et surtout certain que Ruben ne lui devait rien.
Plutôt que de lui poser des questions, Louis préféra répondre aux siennes. Sur sa réticence à voir Claire, d’abord. « Votre relation était même pire qu’avant quand t’es parti. » La confirmation ne le surprit pas, mais il ne put s’empêcher de ressentir un minuscule pincement au cœur. Malgré leurs différends, Claire restait sa sœur, et l’espoir de se réconcilier un jour avec elle ne l’avait sans doute jamais complètement quitté. « Ça allait pas du tout vers une réconciliation, non. » Louis hocha la tête. « Et j’ai pas senti non plus une folle envie de se réconcilier dans ses messages. » Leurs échanges écrits étaient restés froids, au point de se demander s’ils étaient vraiment échangés entre un frère et sa sœur. « Mais à moins de rentrer chez elle par effraction, je crois que je vais pas avoir le choix que de la revoir. » Malgré son manque flagrant d’envie de revoir son cadet, Louis doutait que Claire lui fasse suffisamment confiance pour le laisser entrer chez elle sans qu’elle soit présente. « Donc peu importe que j’en ai envie ou non. » Ce qui les menait à la deuxième interrogation : sa réticence à récupérer ses affaires.
« J’aurais pu te dire. Pas que tu m’as dit à l’époque ce que tu mettais dedans… » Louis commença par froncer légèrement les sourcils, ayant l’impression que Ruben sous-entendait qu’il connaissait le contenu dudit carton, mais la suite de ses paroles lui fit comprendre que ce n’était pas le cas. « Mais ta sœur m’a demandé un jour si je voulais pas récupérer le carton. » Il connaissait donc l’existence du carton, mais pas de son contenu. « Ça l'embêtait chez elle, faut croire. » Le rire sans joie de Ruben arracha un sourire crispé chez Louis également ; ils connaissaient apparemment tous les deux suffisamment Claire pour savoir que c’était tout à fait son genre. « J’ai hésité, parce-que j’avais envie de savoir qu’est-ce qui avait été assez important comme affaires pour que t’aies envie de les garder quelque-part, mais que tu risques de les mettre chez ta soeur alors que vous étiez pas en bons termes. » Louis comprenait l’hésitation de Ruben. À sa place, lui-même aurait sans doute été tenté de savoir ce que son petit ami avait bien pu laisser derrière lui. La mésentente entre Louis et sa sœur ne faisant que renforcer cette curiosité. « Et que t’aies pas envie de me les laisser à moi, aussi. » Louis baissa les yeux, sentant la honte refaire surface une nouvelle fois, accompagnée cette fois d’une frustration qu’il ne connaissait que trop bien. Frustration de ne pas savoir ce qui avait bien pu lui passer par la tête, trahi par sa mémoire défaillante. « Je l’ai pas fait, parce-que si t’avais voulu que je connaisse le contenu de ce carton, tu l’aurais effectivement laissé chez moi. » Il hocha brièvement la tête, reconnaissant que Ruben ait respecté son choix, même s’il n’était pas certain de mériter ce respect. Il sentit l’autre homme tourner son visage vers lui, mais garda le regard fixé sur Campo. « Qu’est-ce que tu penses trouvé dedans, pour que ça te fasse peur comme ça ? » Il haussa d’abord les épaules, toutefois conscient qu’il ne pourrait se contenter de cette vague réponse, mais refusant toujours de croiser le regard de Ruben. « Honnêtement j’en sais rien, parce que je sais pas qui était le Louis qui a trouvé ça important de mettre ce carton de côté. Je suppose que c’étaient des choses importantes aux yeux de ce Louis là. » Cette fois, Louis releva le visage vers Ruben. « J’me dis que ça m’aidera peut-être à comprendre pourquoi je suis parti. » Et s’il espérait plus que tout trouver des réponses à ses questions, il ne pouvait s’empêcher de craindre ce qu’elles pourraient révéler de lui. Comme il l’avait dit à Ruben, il avait la désagréable impression de ne pas savoir qui était le Louis qui avait décidé de quitter Brisbane en 2016 sans un mot pour ses proches. Son regard se détourna ensuite de nouveau, préférant l’horizon à ce qu’il pourrait lire dans les yeux de l’autre homme. « On était en froid ? » Comment expliquer, sinon, avoir préféré confier ce fameux carton à sa sœur plutôt qu’à lui, ou même à un ami ? Le ressentiment que semblait nourrir Ruben à l’égard de Claire lui donnait l’impression qu’elle avait été le choix idéal pour éviter que son petit ami récupère ses effets personnels pendant son absence. Était-ce la raison de ce choix étonnant ? Une dispute entre les deux hommes pouvait-elle suffire à expliquer sa désertion ?
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
« Oh je vois. De quoi militer pour le port obligatoire du casque ensuite ? » La remarque, qui se voulait légère et amusante, aurait pu mal tomber; elle aurait pu être celle qui perturbe l’équilibre déjà précaire de la conversation et de la relation, elle aurait pu être celle de trop. Mais à la place, de bonne humeur et n’ayant aucunement l’intention de se montrer en colère face aux réactions spontanées de Louis alors que ces dernières étaient basées sur un manquement d’informations, Ben eut un petit sourire, plissant le bout de son nez. « Mon frère faisait déjà du rugby avant que j’atterrisse à la Fondation, je luttais déjà pour le port du casque avant d’arriver chez eux. » Puisque c’était là un point qu’il avait toujours mis en avant, dès que l’occasion se présentait. Tout comme c’était à un discours qui n’était pas nouveau face à Louis. « Tu sais ce qui est amusant ? » Il aurait peut-être l’impression qu’il changeait de conversation d’un coup, comme pour l’éviter, alors qu’au contraire Ruben s’apprêtait à plonger d’autant plus dans cette dernière. « C’est exactement de ça qu’on a discuté le jour où on s’est rencontrés. » Il laissa son regard se poser sur les traits du visage du brun. « J’ai milité pour que tu portes un casque toi aussi dès ce jour là. » Parce-que dès qu’il avait posé son regard sur Louis dans ce box des urgences, il avait su que ce serait différent, qu’il marquerait son existence d’une autre manière; qu’il faisait partie des personnes qu’il allait chérir et qu’il se devait de le protéger.
C’était pour ça également qu’il n’était pas le mieux placé pour comprendre le reste du monde et leurs réactions. Bien sur qu’il comprenait leur colère, mais eux ne pouvaient pas imaginer la sienne; bien sur qu’il se doutait des réactions qu’ils auraient aujourd’hui, ils n’auraient jamais pu se dire que ce serait là celle de Ben. Il avait été en colère, de façon disproportionnée surement et pendant très longtemps. Par la suite, la nostalgie s’était créée une place, et avait fait de la place également à une certaine forme d’espoir - de savoir qu’il allait bien, et rien d’autre. Alors il pouvait comprendre le fait que Claire ne soit pas ravie de prime abord de revoir son frère, mais elle n’avait pas toute l’histoire; il ne parlerait pas des parent de Louis parce-que là sa colère pourrait refaire surface: sa soeur suffisait à l’équation. « Et j’ai pas senti non plus une folle envie de se réconcilier dans ses messages. » Il aurait préféré dire qu’il était étonné, mais il avait de trop appris à la connaitre avec le temps. « Mais à moins de rentrer chez elle par effraction, je crois que je vais pas avoir le choix que de la revoir. Donc peu importe que j’en ai envie ou non. » Mordant légèrement sa lèvre inférieur avec ses incisives, Ruben hésita un instant - il s’en mordrait les doigts, il le savait mais il s’en voudrait davantage s’il ne laissait pas sa réaction primaire se faire entendre. « T’es pas obligé. De la revoir. Ou t’es pas obligé de le faire seul, si tu préfères pas. » Lui aurait surement envie de réserver tous les plus beaux noms d’oiseaux pour la soeur Dalton, mais il se retiendrait parce-que ça ne serait pas le plus important de la rencontre. Ce qu’il laissait entendre ici, surtout, c’était que si Louis le désirait il pourrait y aller avec lui voire à sa place, si vraiment il ne souhaitait pas la croiser.
« Honnêtement j’en sais rien, parce que je sais pas qui était le Louis qui a trouvé ça important de mettre ce carton de côté. Je suppose que c’étaient des choses importantes aux yeux de ce Louis là. » Ruben s’était souvent posé la question, de trop d’ailleurs s’il était parfaitement honnête. Il aurait payé cher pour savoir ce qu’il avait décidé de mettre dans ce carton - mais comme il venait de lui expliquer, ne pas fouiller là où son nez n’était pas attendu lui avait pour une fois semblé être la démarche à suivre. Il n’y avait bien que pour Louis qu’il tordait ses propres habitudes; il ne les avait pas autant d’ancrées dans les fibres, aussi, à cette époque surement. « J’me dis que ça m’aidera peut-être à comprendre pourquoi je suis parti. » Il laissa échapper un soupir. « On était en froid ? » Si le regard de Ben se laissait porter facilement sur les traits du brun à ses côtés, cette fois ci il se reporta à son instar sur l’horizon. Ce n’était pas le genre de question difficile à répondre, mais plutôt dérangeante à le faire; parce-que automatiquement cela renvoyait à une période de sa vie qu’il paierait très cher pour autant revivre qu’oublier. Il plongea ses mains dans ses poches, le bout de sa chaussure butant sur un petit tas de sable. « Je sais pas si en froid est vraiment le bon terme. » Quand on commençait par répondre à une question en disant ce qu’elle n’était pas, ce n’était jamais vraiment bon signe. « On était pas dans… une bonne passe. » Rien que le fait qu’il hésitait sur les termes était un indice. « On passait plus de temps à se prendre la tête qu’à se montrer qu’on s’aimait. » Et s’il voulait plus de détails, il faudrait qu’il les demande: Ruben ne les délivrerait pas sur un plateau d’argent sans qu’il ne le veuille explicitement, tant cela pouvait faire partie d’une panoplie de souvenirs qu’il n’était peut-être pas prêt à redécouvrir.
Si Louis refusait de l’admettre, la relation qui se nouait entre Ruben et lui reposait sur un équilibre très instable. Comment pouvait-il en être autrement alors que l’un possédait cinq ans de souvenirs, d’intimité, de confessions et de reproches, quand l’autre avait la sensation que leur rencontre datait de seulement quelques mois ? Lui préférait faire comme si de rien n’était, jusqu’à ce que Ruben lui rappelle immanquablement quelque chose qu’il aurait dû savoir. Chacun de ces rappels était comme une douche froide ou une claque à l’arrière de sa tête, mais ça ne l’empêchait pas de retomber systématiquement ensuite dans l'insouciance de l’oubli. Privilège qu’il haïssait autant qu’il en profitait. « Mon frère faisait déjà du rugby avant que j’atterrisse à la Fondation, je luttais déjà pour le port du casque avant d’arriver chez eux. » Louis hocha la tête, sourire au coin des lèvres. « Logique. » Oui, logique. Peut-être aurait-il pu arriver à cette conclusion tout seul s’il avait réfléchi avant de parler. Mais il était plus simple de laisser Ruben combler les trous pour lui. Heureusement pour lui, le neurochirurgien ne semblait - toujours - pas lui en tenir rigueur. Restait à savoir combien de temps cela pouvait bien durer. « Tu sais ce qui est amusant ? » Louis ne répondit rien, mais il releva immédiatement la tête, intrigué par la question. « C’est exactement de ça qu’on a discuté le jour où on s’est rencontrés. » « Oh. » Il ne s’y était pas attendu. Légère claque à l’arrière du crâne, de celles qui lui laissaient le goût doux-amer des souvenirs oubliés. Comme si Ruben agitait devant ses yeux un vague souvenir, sans jamais l’approcher suffisamment pour qu’il puisse s’en saisir. Ce n’était sans doute pas volontaire et certainement pas de sa faute, mais ça n’empêchait pas la déception. « J’ai milité pour que tu portes un casque toi aussi dès ce jour là. » Louis se reprit rapidement, masquant son trouble par un bref rire amusé. « J’imagine que ça a rapidement porté ses fruits, » répondit-il la voix teintée de sarcasme. Même s’il ne s’en souvenait pas, Louis était persuadé qu’il n’avait pas cédé sur cette question. S’il y avait bien un sujet à propos duquel il pouvait être têtu, c’était clairement le rugby.
Le rugby et pendant un temps, les disputes régulières avec sa sœur aînée aussi. Il était peu probable que leur relation se soit apaisée pendant les dix ans pour lesquels sa mémoire lui faisait défaut, et la froideur des récents messages de Claire le lui avait confirmé. « T’es pas obligé. De la revoir. Ou t’es pas obligé de le faire seul, si tu préfères pas. » Sourcils froncés, Louis balaya le visage de Ruben, avant de planter son regard dans le sien, tentant de traduire les non-dits qui se cachaient derrière ses mots. « Tu me proposes quoi ? De m’accompagner ? De le faire à ma place ? » Il voulait s’assurer qu’ils parlaient bien de la même chose et que la suite de leurs paroles n’allaient pas donner lieu à de vastes incompréhensions. Ces derniers mois lui avaient prouvé qu’il était possible que s’il le lui demandait, Ruben s’exécuterait. Pas certain, mais possible. Et Louis avait du mal à comprendre pourquoi, quand lui oubliait parfois qu’ils avaient un jour été bien plus que des inconnus. « C’est gentil de proposer, mais je crois qu’il est temps d’arrêter de fuir un peu. » Affronter lui-même Claire plutôt que laisser quelqu’un d’autre s’en charger. Arrêter de faire l’autruche et reprendre la main sur son existence. Arrêter d’attendre que tout vienne à lui facilement, aussi, comme il devait arrêter d’attendre que ses souvenirs réapparaissent comme par magie.
Restait la question de ce carton et de ce qu’il avait pu y laisser avant de tourner le dos à vingt-cinq ans de sa vie. Et avec elle pointait une autre, implicitement : pourquoi était-il parti ? « Je sais pas si en froid est vraiment le bon terme. » Il resta silencieux, accordant à Ruben le temps de choisir les mots avec lesquels il souhaitait lui répondre. Il avait parfois envie de brusquer le cours des choses, brusquer ses proches pour enfin comprendre, trouver les réponses à ses questions, mais il se répétait sans cesse qu’ils ne lui devaient rien. C’était lui qui avait décidé de partir, et même s’il ne se souvenait plus pourquoi, il devait tout de même assumer ce choix. « On était pas dans… une bonne passe. » Louis craignait que sa frustration se lise trop facilement mais jetant un bref coup d'œil à Ruben, il fut soulagé de réaliser que son regard n’était pas posé sur lui mais sur l’horizon devant eux. Cela voulait tout et rien dire pas une bonne passe. « On passait plus de temps à se prendre la tête qu’à se montrer qu’on s’aimait. » Il grimaça légèrement, espérant que l’autre homme soit suffisamment distrait pour ne pas s’en rendre compte. Il était étrange d’entendre dire qu’on avait aimé quelqu’un sans en avoir aucun souvenir. Il ne se souvenait même pas avoir un jour aimé quelqu’un tout court. Il avait trente-trois ans, et était incapable de décrire comment pouvait se manifester chez lui le sentiment amoureux. La réalisation était douloureuse, mais elle ne devait pas lui faire perdre le fil de la conversation. Car même s’il le faisait avec des pincettes, Ruben lui en révélait davantage sur l’état de leur relation au moment de son départ qu’il ne l’avait fait jusque-là, alors Louis espérait pouvoir en profiter encore davantage. « Je vois. » En réalité, il n’en voyait strictement rien, mais espérait que Ruben ne décèlerait pas la fraude dans ses propos. « Sur un sujet en particulier ? Qu’on se prenait la tête ? » Il tatonnait, espérant mettre le doigt sur un élément qui éclairerait ensuite tout le reste. Et si une dispute en particulier avait déclenché son besoin de partir ? Et si le récit de Ruben sur cette période réveillait enfin un souvenir ? Les chances étaient faibles - il le savait désormais - mais ça valait tout de même le coup de tenter.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
lieu: streets beach, spring hill.(c): emziess (gif), luleaby (codage).
***
« Logique. » Ca l’était, oui; ce n’était pas pour autant que son frère avait réellement un jour écouté ses conseils, à son grand damn.
Le regard qu’il releva vers lui ensuite n’avait pas besoin d’être accompagné de paroles. « Oh. » Soufflant un petit rire silencieux par les narines, Ben esquissa une pait moue. « Comme tu dis, oui. » Le rugby avait toujours été l’une des bêtes noires de Ben, et pourtant il ne pouvait nier tout ce que ce sport avait pu un jour lui apporter - cela se concentrait en la personne avec qui il avait cette discussion. Bien sur que par la suite, il ne s’était donc pas arrêté à son frère pour militer pour le port du casque et que ses inquiétudes s’étaient transférées sur Louis. « J’imagine que ça a rapidement porté ses fruits » - « Un franc succès. » S’il avait pu, il lui aurait greffé sur le crâne ce maudit casque. Peut-être que cela aurait été utile par la suite, finalement, plus qu’à l’époque sur le terrain.
Ruben percevait la confusion et l’incertitude dans les yeux de Louis en cet instant, alors qu’il accrochait son regard au sien pour essayer de comprendre ce qu’il ne lui disait pas vraiment. « Tu me proposes quoi ? De m’accompagner ? De le faire à ma place ? » Penchant un brin sa tête sur le côté, il haussa vaguement des épaules. Il ne proposait pas véritablement parce-qu’il ne savait pas, ne savait plus surtout ce qu’il pouvait se permettre ou non face à lui. Il se contentait là de sous-entendre des idées, et de voir si le brun se raccrochait à l’une d’elles; alors oui, autant que pour l’accompagner, que pour le faire à sa place s’il le préférait, la chose qui était certaine c’était qu’il répondrait à l’appel. « Tout dépend de ce que tu pourrais avoir besoin. » Il saurait tenir tête à sa soeur, c’était chose certaine puisqu’il ne serait pas à son coup d’essai. Qui plus était: peu lui importait de ce qu’elle pourrait en penser. Il ne la portait pas jusqu’alors dans son coeur, et il n’avait jamais prévu d’améliorer les choses de ce côté là, alors un peu plus de rancoeur justifiée à l’égard de Ben de la part de la soeur Dalton ou un peu moins… ça ne l’empêcherait pas de dormir la nuit. « C’est gentil de proposer, mais je crois qu’il est temps d’arrêter de fuir un peu. » Il garda son regard accroché au visage de Louis encore un instant, et un autre, avant d’hausser brièvement les épaules. « C’est comme tu le sens. » Ce serait toujours comment lui le sentait de toute manière, désormais. « Peut-être qu’arrêter de fuir peut être la solution, oui. » Il n’allait pas commencer à nier des choses qui étaient clairement perceptibles autant dans son regard que dans sa voix. « Mais t’es pas obligé de le faire tout seul quand même, c’est tout. »
Le silence qui s’en suivit entre eux dans la conversation était autant confortable que pesant. Confortable parce-que pendant ce temps là, il n’était pas nécessaire qu’il réponde à des questions qu’ils avaient redouté pendant des années; pesant parce-qu’il aurait tellement eu envie que Louis lui décrive avec exactitude et décontraction tout ce qui lui passait par la tête pour que Ben puisse comprendre où il se situait, dans quel état il se trouvait. « Je vois. » Il imaginait plus qu’il ne voyait; Ruben lui voyait parfaitement puisque sa mémoire était intacte sur toute cette partie là de l’histoire qui les liait. « Sur un sujet en particulier ? Qu’on se prenait la tête ? » Le regard du chirurgien se délogea de l’horizon pour se porter sur ses chaussures butant de temps à autres volontairement sur le sable. Oh, Lou; parce-que cette question là et surtout la réponse qui en découlait était le début de bien des choses, le début de la fin surtout lorsque l’histoire était rembobinée pour être regardée de plus près. Il glissa ses lèvres l’une sur l’autre, emprunta un instant de plus au silence le temps de rassembler ses idées pour savoir exactement comment il présenterait la chose. « De mes études, principalement. De la manière dont elles bouffaient tout mon temps et mon attention. » Et qui en découlait, la manière dont Louis devenait de moins en moins tolérant face à ces dernières, de moins en moins compréhensif aussi à l’égard de la volonté de Ruben d’exceller dans son domaine. « Et comment doucement mais surement je te laissais un peu plus chaque jour de côté pour elles. » Parce-qu’il avait toujours été clair sur cette partie là: ses études et sa carrière primeraient toujours sur le reste. Mais le dire était toujours plus aisé que de le vivre, lorsque celui qui aurait pu être l’amour de votre vie vous regarder avec de la peine dans le regard parce-qu’il se rendait compte que ses priorités et les votre n’étaient pas alignées. C’était ce qu’il s’était passé là, comme si au bout d’un moment cela avait été une révélation pour Louis là où l’évidence avait toujours été de mise pour Ruben: il ne serait jamais tout en haut de la liste de ses priorités. « Ca te blessait, t’essayais de m’en parler. Et en retour j’essayais de t’expliquer mais je pense que ta douleur était trop prenante pour que t’entende mes explications. »