≈ ≈ ≈ {watch me do it like a girl} crédit/(raquelsgifs) ✰ w/ @Olivia Welch
Revenir sur Brisbane après les quelques jours que tu as passés à Milan, en Europe, te fait l'effet d'un réveil un peu brutal. Un peu seulement, si tu ne t'attendais pas à ce que ta route celle de Jo, le reste, du point de vue de ta carrière, s'est très bien passé. Un autre contrat signé, une campagne tournée et éditée en express, tu ne peux pas te plaindre et il est clair et net que tu joues désormais dans la cour des grands. C'est autant gratifiant qu'effrayant et cela, tu l'as confié sur le canapé du Docteur Flynn. En précisant à ta thérapeute que tu suivais ses conseils : tu ne te mets pas la pression et tu ne te considères pas comme plus importante avec ce contrat de mannequin. C'est ton boulot, on a salué ton physique et tes initiatives dans la communauté queer et l'univers de la beauté, la raison pour laquelle tu as été choisie. Cela ne te définit pas, ce n'est pas juste qui tu es. Tu dois continuer de faire le travail sur toi-même pour te défaire de tes propres démons et un passé plus que tumultueux. Mais il y a un futur, tu n'es pas juste la somme de toutes tes erreurs et c'est avec un sourire sur le visage que tu descends du bus aujourd'hui. Ta veste en jean est nouée autour de ta taille, il faisait trop chaud pour ça et tu es bien mieux en robe. D'autant plus que tu as ton sac sur les épaules est un peu lourd et que tu n'as pas les bras vides. C'est Olivia que tu vas retrouver aujourd'hui et dans Logan City, tu observes les numéros des maisons pour être certaine ne ne pas te tromper. Tu es contente que l'infirmière ait préféré te retrouver ailleurs qu'au St-Vincent, tu n'as rien contre l'hôpital, tu commences même à trouver l'atmosphère rassurante. Mais dès qu'une ambulance arrive au service des urgences et qu'on se met à hurler des ordres médicaux et qu'on demande une infirmière ou un médecin ? Autant se mettre à l'abri et s'assurer d'avoir l'estomac bien accroché. C'est ton cas, maintenant et les heures de "bénévolat" que tu as effectuées depuis ton retour, ont été particulièrement calme. Est-ce de la chance ? Tu en doutes, voilà ce que tu te dis alors que tu trouves l'adresse indiquée. Tu as seulement cinq minutes d'avance, mais tu sonnes quand même, attendant qu'on t'ouvre la porte. Face à Olivia, tu as un sourire. "Hey, vu qu'il est assez tôt et que j'envahis ton chez-toi, je viens avec le donut et le café. Hmm est-ce que dix heures c'est tôt ? On va dire que oui !" Tu as fait un arrêt nécessaire avant de venir chez elle et tu lui tends la boite qui contient tout ceci avec une précaution certaine. Si tu sais comment elle prend son café, tu as opté pour un assortiment assez large de donuts pour contenter tout le monde. Est-ce que ce sera assez ? Tu espères que oui."En plus de mon matériel." D'où ton sac sur tes épaules et tu la suis à l'intérieur, retirant déjà tes chaussures dans le vestibule, comme tu as l'habitude de le faire chez toi. "Encore une fois Olivia, merci de te prêter au jeu et de bien vouloir répondre à mes questions." Tu as mentionné ton podcast, trans alliance, à l'infirmière sans vraiment penser qu'elle serait intéressée. Et c'est même en plaisantant, que tu lui as dit que si jamais elle voudrait participer, elle serait la bienvenue. Olivia bien entendu t'as prise aux mots, et tu en es bien contente. Une infirmière qui bosse en pédiatrie ? Ce n'est pas rien. Dès ton plus jeune âge tu as su qui tu étais, et tu as croisé des gens comme Olivia pendant longtemps. Les gens pensent que la transition commence tard, pendant l'adolescence avec les hormones ou même à l'âge adulte quand la plupart peuvent se payer des opérations de réassignement, mais non, cela commence bien avant. "Avoir une personne qui a un vrai diplôme à mes côtés, ça va vraiment rassurer les auditeurs que j'ai." Et ça, tu ne le prends pas à la légère.
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
Olivia attendait, un peu stressée et ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Laurie lui avait parlé de son podcast et des valeurs ou informations qu'elle voulait transmettre par cet intermédiaire, et surtout du sujet qu'elle voulait aborder avec elle, notamment avec son expérience dans les soins, mais l'infirmière se sentait très loin de sa zone de confort. Elle ne savait pas si les cours infirmiers actuels couvraient un peu plus les dimensions de genre et de sexualité, mais ce n'était clairement pas le cas quinze ans plus tôt, quand elle avait commencé ses études, et elle n'arrivait pas à voir ce qu'elle apporterait d'intéressant à Laurie.
Elle avait quand même invité la jeune femme chez elle, et rempli quelques feuilles de notes de recherche sur le sujet, tout en espérant ne pas paraître trop ridicule ou manquant de connaissances. Elle avait envoyé ses enfants chez sa sœur Catarina pour qu'ils ne les interrompent pas - même si elle leur avait expliqué le but du rendez-vous, ils auraient été incapables de ne pas venir lui poser mille questions ou lui demander de prendre position dans leurs disputes.
Laurie finit par mettre fin à son stress en arrivant, légèrement plus tôt que prévu. Et avec du café et des gâteaux dans les mains, de quoi permettre à Olivia de s'apaiser et d'avoir quelque chose avec lequel apaiser ses mains pendant leur entretien.
« Dix heures, c'est presque tard quand on a des enfants » rétorqua-t-elle à la jeune femme tout en les faisant entrer.
Reid, sa petite chienne, vient renifler les jambes de Laurie, intriguée par cette nouvelle venue, avant de repartir vers son panier quand elle constata que les pâtisseries n'étaient pas pour elle. Olivia sourit devant le comportement de petite gourmande de Reid, avant d'amener Laurie au salon pour qu'elles s'installent - et que la jeune femme déballe l'impressionnant matériel qu'elle avait amené avec elle.
« J'ai un diplôme, mais je ne suis pas sûre qu'il soit très pertinent. On a jamais eu de cours sur ces sujets-là. A l'époque de ma formation, c'était même plutôt tabou, en fait. Tout était très genré et bien séparé » avoua-t-elle.
L'Australie était même un peu en retard, comparée aux pays occidentaux. La dépénalisation de l'homosexualité était venue bien tard, le mariage encore plus. Alors la transidentité ? Olivia avait grandi dans une société où on s'en moquait, surtout quand une personne née homme révélait qu'elle était en fait une femme - parce qu'être femme était un déshonneur quelque part, et une vérité qu'elle avait longtemps internalisée elle-même, bien qu'elle soit née femme.
« Par quoi tu veux commencer ? Je peux t'aider à t'installer ? » demanda-t-elle.
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"Hmm parfois j'oublie que tu es une vraie adulte, pas comme moi qui fais juste semblant." Que tu dis avec un sourire sur le visage, alors que tu rentres dans la demeure d'Olivia. Tu es tout à fait sérieuse avec ce que tu avances, vous vivez des vies complètement différentes. Tu ne regrettes pas d'être là, mais sans ton accident, vous ne vous verriez pas aussi souvent, déjà. Et tu ne serais même pas là aujourd'hui. Comme quoi, impossible de prévoir ce genre de chose. Le chien d'Olivia a le droit à un sourire aussi, avant que tu ne suives l'autre jeune femme. La maison parait plus grande que ton appartement, mais tu supposes que c'est nécessaire quand on a des enfants et même une famille en général. Ce n'est pas ton cas, tu dois juste t'occuper de ta propre personne et tu ne partages ton espace personnel avec personne."Pour certains, c'est toujours un sujet tabou et je t'avoue que toute perspective est bonne. Tu resteras la personne la plus qualifiée avec qui j'ai enregistré pour le moment." Tu le dis alors que vous arrivez dans le salon et tu abandonnes ton sac sur le sol, d'un simple mouvement des épaules et la boite de mets sucrés sur la table basse. Tu veux tout de même rassurer Olivia, tu ne fais pas cela pour remettre en doute son expertise ou même ses qualifications, tu ne lui aurais jamais proposé ton micro si tu ne pensais sincèrement pas qu'elle avait quelque chose d'important à contribuer. "Oh ne t'inquiète pas, ça va me prendre deux secondes... enfin okay, cinq minutes mais je commence à avoir l'habitude." Tu le dis alors que de ton sac, tu sors ton ordinateur, deux micros, deux casques, et le reste de ton équipement audio. Tu as un set up très simple, ce qui est pratique et une fois l'ordinateur allumé, tu n'as plus que quelques branchements à faire. C'est rapide ce que tu fais et tu te tournes vers Olivia quand tu es prête."Déjà, commence par ton café et des donuts, déjà...." Oui à ne pas oublier, tu lui tends son café, avant de prendre une longue gorgée du tien. "Ensuite c'est comme tu le sens, j'ai une série de questions à te poser, tu peux les lire et songer à des réponses avant que j'enregistre. On peut laisser tomber les questions et improviser devant le micro, tout me va vraiment, ce n'est pas figé."
Olivia Welch
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ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
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Olivia retint un rire amusé, se disant que Laurie serait bien déçue de se dire que malgré un emploi confortable et deux enfants, elle avait encore bien souvent l'impression d'improviser pour arriver à tout maintenir à flot. Elle aussi avait eu l'impression qu'être parent ou avoir plus de trente ans était un signe d'être adulte, mais maintenant qu'elle avait passé ces étapes, elle se rendait compte que ce n'était pas si simple...
Laurie commença à s'installer, sortant toute une panoplie d'instruments qui impressionnèrent un peu l'infirmière. Elle n'imaginait pas devoir acheter et gérer tout le matériel - rien que de connecter l'imprimante à son ordinateur était une tâche qu'elle détestait -, et encore moins tout transporter pour chacune de ses interviews. Elle aurait peut-être dû insister pour aller chez Laurie, histoire que la jeune femme n'ait pas à porter la moitié de son poids en matériel informatique juste pour quelques instants de discussion.
« Tu dis si tu as besoin de quoi que ce soit. Une rallonge pour brancher tout ça ou je ne sais quoi » proposa-t-elle.
Laurie semblait effectivement savoir ce qu'elle faisait, positionnant les différents objets et mettant en place ses câbles. Ce n'était sans doute pas la première fois qu'elle le faisait, mais Olivia commençait à se dire que c'était moins impressionnant de devoir perfuser un bébé ayant une bronchiolite que de devoir gérer tout ça. Elle laissa Laurie l'inciter à juste boire son café, tout en observant toute l'installation.
« J'imagine que tu peux commencer par poser tes questions dans l'ordre où tu les as mises ? Et on verra si certaines nous font improviser ? »
En toute honnêteté, la dernière interview d'Olivia datait de son entretien d'embauche, et le jeu des questions-réponses était donc plutôt nouveau pour elle - encore plus enregistrée. Elle n'avait donc pas trop d'idées sur le positionnement qu'elle devait avoir, ou la façon dont ça devait se passer.
« J'attrape juste mes notes avant qu'on commence, même si je sais pas si ça répondra à certaines de tes questions ! »
Olivia attrapa ses feuilles et les posa à côté d'elle, se mettant confortablement dans sa chaise avant de se tourner vers Laurie. Elle attendait le guide de la jeune femme, pas très sûre de savoir quoi faire dans ce nouvel univers, et espérant savoir répondre aux questions de Laurie sans trop bafouiller ou se ridiculiser.
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≈ ≈ ≈ {watch me do it like a girl} crédit/(raquelsgifs) ✰ w/ @Olivia Welch
"T'inquiète pas, je me débrouille, j'ai tout ce qu'il me faut..." Que tu dis à Olivia avec un clin d'œil. Avant, c'était impressionnant. Maintenant, tu as l'habitude de tout faire et de tout déplacer pour ton podcast, alors tu peux t'installer en quelques minutes. Comme tu es en train de le faire, et tu pousses un micro devant Olivia, alors qu'elle revient avec ses notes. "Oui, mais ce n'est pas strict, le but c'est d'avoir une vraie conversation. Je me dis que si c'est juste une question et une réponse, ça fait un peu trop figé, nan ? Tu verras de quoi je parle..." Tu ne peux pas l'expliquer autrement, pour toi, les podcasts doivent être un minimum vivants et interactifs. Tu sais que c'est ce que tes abonnés et auditeurs viennent rechercher: une bonne dose d'information et ton chaos habituel. Il s'agit d'une formule qui semble bien fonctionner et qui plaît le plus. Et, le plus important aussi, c'est un format qui te convient bien également."On va commencer par le début, je vais te demander de te présenter, de parler de ton métier, de ton expérience en pédiatrie..." Sur ce point, tu sais qu'Olivia a des choses à dire et que son expérience fera toute la différence. Jusqu'à ce jour, les gens qui ont participé aux podcasts sont avant tout des gens de la communauté comme toi, des personnes à la tête d'association et d'entreprises où ils ne cachent pas leur identité. Olivia peut offrir une perspective plus clinique avec du meilleur vocabulaire. Et le but de ce podcast est avant tout d'informer les gens, sur ce qu'ils ont peur ou n'ose pas demander. "Ensuite je vais faire dériver la conversation vers la transidentité, comment le personnel du St Vincent s'occuperait d'un enfant qui aurait un trouble de l'identité... Ce genre de choses." Qui sont importantes et qui peuvent, Olivia doit le savoir, faire ou détruire quelqu'un. "Les gens le savent assez tôt en général, enfin, moi, je l'ai su très tôt pour te dire. Que quelque chose n'allait pas et que je n'étais pas Lawrence." Tu hausses les épaules après cet aveu, est-ce la première fois que tu dis à Oliva quel prénom on t'avait donné a un moment ? Oui, il te semble que oui. "Je ne veux pas que tu te sentes obligée d'en rajouter hein... Réponds comme bon te semble, ce sera déjà très bien, j'en suis persuadée."
Olivia Welch
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Olivia hocha la tête devant les explications de Laurie, même si elle n'y comprenait pas grand chose. Dans sa tête, ça ressemblait plus à son oral de validation de diplôme, et elle se sentait presque aussi fébrile qu'à l'époque, un peu intimidée par le fait d'être interviewée par Laurie. Elle laissa quand même la jeune femme lui expliquer le programme, réfléchissant à ses premières réponses et espérant ne pas trop bafouiller ou dire de bêtises.
« Je m'appelle Olivia, j'ai trente-cinq ans, et je suis maman de jumeaux qui auront sept ans la semaine prochaine. Ce qui file un peu le vertige » commença-t-elle après que Laurie lui ait donné le feu vert.
Elle était nerveuse, et elle entendait sa propre voix chevroter un peu, ce qui la fit serrer les dents. Elle se força à prendre quelques respirations profondes pour se détendre, avant de reprendre la parole.
« J'ai commencé mes études pour être infirmière juste après le lycée. Quand j'ai eu mon diplôme, je suis partie faire un an d'humanitaire en Inde, puis je suis revenue ici et j'ai fait une année de spécialisation en pédiatrie. »
Ça avait été sa seule et unique fois à l'étranger, et elle était ravie d'avoir pu vivre cette expérience, grâce au soutien de Channing. Sans lui, elle n'aurait sans doute jamais oser se lancer aussi loin, à en perdre tous ses repères.
« Et après ma spécialisation, j'ai tout de suite commencé aux urgences pédiatriques du Saint-Vincent. Donc ça fait... Quatorze ans que j'y travaille. Wow, je m'étais jamais rendue compte que ça faisait si longtemps » souffla-t-elle.
Quatorze années à enchaîner les urgences et les petits bobos, à partager les peines et les joies de ses collègues ou de ses patients. Et sans jamais s'ennuyer une seule seconde dans ce service qu'elle avait choisi un peu par hasard ou par défaut une fois son diplôme en poche.
Elle releva les yeux vers Laurie, attendant de voir ce que la jeune femme allait en dire. Olivia pensait avoir été assez concise tout en donnant assez d'informations sur son parcours, mais Laurie avait peut-être d'autres questions - ou allait faire la transition vers les questions sur la transidentité et ce qui pouvait être mis en place aux urgences autour des patients qui étaient concernés.
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≈ ≈ ≈ {watch me do it like a girl} crédit/(raquelsgifs) ✰ w/ @Olivia Welch
Ce podcast n'est pas là pour changer le monde. Cela, tu ne l'as peut-être pas dit clairement à Olivia, mais tu ne te fais aucune illusion sur le sujet. Tu es même assez réaliste. Tu as commencé par répondre aux questions de tes abonnés, les questions qui revenaient le plus souvent dans les commentaires et pour ne pas avoir à te reprendre, et à même corriger certains. Mais tu es juste une personne, juste une femme trans et tu sais bien ne pas représenter toute une communauté. C'est déjà bien que certains se retrouvent et viennent t'écouter tous les mois. Olivia a la parole et tu l'écoutes avec une attention certaine, proche de ton propre micro, casque sur les oreilles. Tu en apprends sur l'infirmière en même temps, comme quoi, tout son parcours n'est pas écrit sur son visage. "Oui, quatorze ans, ça fait longtemps en effet." Un long parcours qui montre sa motivation, tu n'as jamais eu quelque chose d'aussi durable, ça te parait un peu effrayant quand tu y penses bien. Mais tu ranges tes états d'âme un peu loin, pour te concentrer sur ta petite liste de questions et guider un peu plus cet enregistrement. "Et si j'ai des taaaas de questions à te poser à propos sur l'Inde, je pense qu'on va rentrer dans le vif du sujet et te poser plus de questions sur le St-Vincent et les urgences où tu travailles." Et la raison pour laquelle tu penses qu'Olivia peut offrir une perspective plus qu'intéressante sur tout ceci, une perspective médicale et professionnelle. "De ton point de vue d'infirmière et de ce que tu as pu voir toutes ces dernières années, est-ce qu'on fait des progrés quand il s'agit de conseiller, d'aider et de soigner la communauté LGBTQ+ ou pas du tout?" Tu commences avec une question assez large mais qui couvrent tout un tas de sujet. Tu as un léger rire, autant pour Olivia que pour tes auditeurs, avant d'ajouter. "Je sais, je commence avec la question difficile... mais je veux avoir ton avis d'infirmière, les urgences, c'est ton quotidien, je pense que tu es la mieux placée pour remarquer s'il y a eu des différences ou non." Tu le précises, tu ne veux pas qu'Olivia se sente acculée dès la première question, c'est son opinion que tu demandes, cette dernière ne sera pas jugée, bien au contraire.
Olivia Welch
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ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
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« On pourra toujours parler de l'Inde à un autre moment » approuva Olivia.
Elle avait travaillé dans un dispensaire pour faciliter l'accès à la vaccination et aux soins d'urgence, rien qui n'ait de rapport avec la transidentité et la façon dont ces patients pouvaient être traités ou reçus par le personnel médical. Et si elle avait eu des patients trans à l'époque, sa faible maîtrise de la langue locale faisait qu'elle n'en avait rien su. Ils communiquaient par dessins ou gestes, et sur des sujets relativement simples.
« En pédiatrie, la question des lgbt+ nous arrive sur deux points. D'abord par des parents qui font partie de la communauté, et qui osent de plus en plus le dire. Quand j'ai commencé, on avait surtout le parent qui était sur les papiers de l'enfant, et qui agissait en tant que parent célibataire, même si on pouvait comprendre qu'il ou elle était en couple. Maintenant, on a de plus en plus de couples qui viennent ensemble, ou se relaient auprès de l'enfant. »
Elle sentait toujours une certaine réserve chez ces parents, qui avaient son âge et avaient donc connu une époque où leurs relations avaient été illégales. Ils n'avaient pas non plus le droit au mariage depuis très longtemps - elle se souvenait que la loi était passée l'année où ses jumeaux étaient nés, donc depuis très peu de temps.
« Et on a aussi des patients qui en font partie. Plutôt les adolescents je pense, j'ai assez peu de souvenirs pour des plus jeunes. Eux viennent plus pour des maladies ou des accidents, des problèmes physiques. »
Peut-être que certains commençaient à se poser des questions, mais ils ne devaient pas le faire en face des soignants. Ce qu'elle pouvait comprendre, parce que ses turbulents enfants devenaient eux-même calmes et silencieux quand ils allaient chez le médecin ou à l'hôpital, pas bien du fait du problème qui les amenait à consulter et impressionnés par l'armada de blouses blanches autour d'eux.
« C'est rare qu'ils nous le disent directement. J'imagine que pour eux, c'est une information sensible et qu'ils ont besoin d'être en confiance pour en parler, ce qui n'est pas toujours évident aux urgences. On fait en sorte que nos patients y restent le moins de temps possible, et qu'on les renvoie à la maison ou qu'on les hospitalise dans le service le plus adapté dès qu'on peut. Pas vraiment un climat propice à la confiance et aux confidences. »
Le bruit et l'agitation qui régnaient au sein des urgences n'aidaient clairement pas à se confier, elle le comprenait parfaitement. Parfois, ils n'apprenaient l'information qu'en demandant des nouvelles au service d'accueil - notamment en pédopsychiatrie, parce que les questionnements autour de leur sexualité ou de leur genre les amenaient souvent à se faire du mal, ou à s'ignorer pour coller à ce qu'ils imaginaient être la réalité. Le fait d'être autant en souffrance lui faisait mal au cœur, mais elle savait que l'équipe de pédopsychiatrie - et les équipes des services de pédiatrie en général - étaient formés pour les prendre en charge le mieux possible.
« On apprend pendant nos études à soigner toute personne, quel que soit son âge, son genre, sa sexualité... Je dirai que prendre en soin un patient lgbt+ se fait de mieux en mieux à mesure que les années passent et que le personnel se fait plus jeune, plus informé sur ce sujet et les problématiques qui peuvent en découler. »
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Olivia te donne des réponses complètes et poussées, et tu sais déjà que cet épisode du podcast sera un franc succès. Un peu plus sérieux que les autres et avec quelqu'un qui n'hésite pas à aller au fond des choses, la différence entre vous deux est encore plus notable maintenant, ça ne fait aucun doute à tes yeux dans l'immédiat. "Oui, c'est vrai que depuis 2017 les lois ont changé, et le mariage entre personnes du même sexe est reconnu..." Que tu fais remarquer, une date un peu tardive pour certains, pour le coup, tu n'as pas été affectée, mais tu sais que ça a été une grosse victoire pour la communauté. Et puis, tu pourrais l'être dans le futur, après tout, tu sors avec des hommes et des femmes sans aucune discrimination alors peut-être que ça aurait pu être un problème dans un futur loin et incertain. Tu écoutes les réponses d'Olivia l'instant suivant, pensive, tu hoches la tête, même si les auditeurs ne le savent pas, tu ne veux pas interrompre l'infirmière, ses réponses sont plus qu'intéressantes. Et tu notes qu'elle garde tout de même l'esprit ouvert, ça, tu l'avais déjà remarqué à propos d'Olivia, même dans les couloirs du St-Vincent... Sinon, tu ne lui aurais pas proposé de participer à trans alliance, sinon tu ne te serais pas dit que c'est une bonne idée. Non, tu n'es pas particulièrement douée pour lire les gens, mais tu sais quand une personne va se montrer plus réceptive qu'une autre à tes idées. Cela, tu le sais. "Donc tu penses qu'il y a une différence générationnelle ?" C'est la seule conclusion que tu peux tirer des réponses d'Olivia, les personnes plus âgées ne prennent plus le temps d'apprendre et sont enfermées dans leur petite routine. Et leurs idées pré-conçues. C'est vrai pour absolument tout, cela te fait grandement rouler des yeux maintenant que tu y penses bien. Mais tu réalises aussi que tu ne peux pas changer le monde d'un simple claquement de doigts, ou effacer toute la discrimination et les injustices. Les choses ne sont pas aussi simples et tu n'es qu'une seule personne. Et comme tu l'as déjà dit à Louis, le but du podcast n'est pas de refaire le monde. Du tout, mais bien de tenir les gens informés, et de répondre aux questions que tu entends le plus souvent. Tu as de la chance d'avoir trouvé un public et des auditeurs qui reviennent à chaque fois, mais, même avec seulement une dizaine d'auditeurs, tu aurais continué. Car si une seule personne peut être rassurée par ce qu'il, elle, ou iel entend, alors cela vaut largement le coup de continuer selon toi. "Ce n'est pas la première fois que j'entends cela et ce n'est pas que dans le domaine médical malheureusement." Tu fais une légère moue avant de poursuivre, histoire de ne pas trop passer pour la personne qui se perd dans ses propres réflexions. "Je n'ai que ma propre expérience, mais je sais que j'ai eu de la chance et que j'ai pu commencer mon traitement hormonal dès l'adolescence et ce, avec l'autorisation de ma mère." Et ce, sans aucune protestation, sans remettre en doute ton ressenti ou sans tenter de te dissuader. "Est-ce que vous donnez au moins les informations quand les questions sont posées ? Je crois que beaucoup ont peur de se faire rabrouer ou même de se faire juger." Beaucoup trop même quand tu y penses bien, alors ils ne demandent tout simplement pas."Et est-ce que tu penses que la plupart des médecins sont capables de laisser leurs opinions au placard, pour traiter tout le monde de la même façon?"
Olivia Welch
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ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
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2017 seulement... C'était effarant que la légalisation du mariage entre deux personnes du même sexe n'ait que sept ans - l'âge de ses jumeaux, finalement. Comme si finalement, la problématique n'était que très récente, qu'il n'y avait pas eu besoin d'aider ces couples avant. Alors qu'on pouvait trouver des traces très anciennes des parcours queers, en Australie et ailleurs.
« Ce n'est pas forcément que générationnel, il existe des gens intolérants dans toutes les générations. Mais plus on vieillit et plus on perd notre capacité à s'adapter et se remettre en question. Je le vois en médecine mais j'imagine que c'est pareil dans chaque domaine, nos collègues les plus âgés perdent souvent en curiosité et cherchent moins à améliorer leur façon de faire, ils restent plus dans leur zone de confort. »
C'était dommage, surtout dans un domaine tel que la médecine, qui évoluait si vite ces dernières années. Les techniques s'amélioraient, pour permettre des soins plus rapides, moins douloureux, et une meilleure prise en charge globale, mais certains préféraient rester sur les vieilles techniques qu'ils connaissaient par cœur, ce qu'Olivia trouvait extrêmement frustrant.
« Je ne peux pas parler pour tous mes collègues, mais j'imagine qu'on donne des informations à la hauteur de nos connaissances sur le sujet ? J'avoue que ma spécialité, c'est l'enfant de zéro à six ans, et que les identités queers ne sont pas vraiment au programme à ces âges-là » avoua-t-elle en rougissant un peu. « L'adolescence, c'est un âge complexe, et pas forcément celui avec lequel je suis le plus à l'aise. Mais j'essaye de répondre à leurs questions quand ils en ont, ou d'orienter vers la personne qui pourra les aider, quel que soit le sujet. »
Elle avait fait de la prévention à la sexualité autant que des rappels sur des pathologies chroniques comme le diabète, mais sans pouvoir approfondir puisque ses patients ne restaient que quelques heures au sein des urgences. De quoi entamer une discussion, mais pas d'aller très loin dans l'éducation thérapeutique ou les entretiens d'aide.
« Corrige-moi si je me trompe, mais la prise en charge d'une transition se fait plutôt dans un contexte de suivi régulier ? Il faut voir régulièrement un médecin pour avoir accès aux médicaments nécessaires, éventuellement adapter la dose selon des bilans sanguins ? Je pense que les urgences ne sont pas le bon endroit pour tout ça, même s'il faudrait qu'on sache à qui s'adresser ou vers qui envoyer les enfants en demande. »
Elle imaginait bien que ça devait dépendre du service d'endocrinologie, vu qu'il s'agissait d'hormones, mais sans en avoir la certitude, ni sans savoir si tous les médecins du service en question étaient formés et tolérants.
« Et puis, ceux qui rentrent aux urgences avec des idées noires, un mal-être lié à de la dysphorie ou de l'homophobie... Il faut qu'on prenne en compte le fait que leurs parents ne sont pas forcément au courant des questions qu'ils se posent sur le genre ou leur sexualité, ou pas forcément dans l'acceptation. Et tant qu'ils sont mineurs, ils vont avoir du mal à avoir un suivi régulier avec le médecin approprié... »
Il y avait quelques soins que les soignants pouvaient faire sur des patients mineurs sans l'autorisation parentale, mais c'était rare et très encadré par la loi. Le suivi d'une transition de genre n'entrait pas du tout dedans - Olivia n'était même pas sûre que ce soit bien entré dans la loi même pour des adultes, vu le retard de l'Australie sur les questions queers d'une manière générale.
codage par aqua
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≈ ≈ ≈ {watch me do it like a girl} crédit/(raquelsgifs) ✰ w/ @Olivia Welch
Au moins, Olivia te donne matière à réfléchir. Et tu peux espérer que cela sera également le cas pour tes auditeurs. Et c'est aussi pour cela que tu voulais l'infirmière dans ton podcast. Ce n'est qu'une toute petite plateforme qui commence à gagner en traction et en poids, et tu veux aller dans la bonne direction. Donner des éléments de réponses à certains, poser les questions qui font un peu peur et qui fâchent. Pourquoi ? Eh bien parce qu'il faut bien que ta grande gueule et toutes les années à te demander si tu étais bien à ta place ou non serve à quelque chose... n'est-ce pas ? Oui, tu en es persuadée."Non, tu as totalement raison, contrairement à ce que certaines pensent, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts." Tu réponds à la question posée par Olivia, avec un signe de tête plus que véhément. Tu l'as déjà entendu l’argument : tout le monde est trans maintenant, de mon temps, il n'y avait pas tout ça, c'est juste les gens qui veulent de l'attention... Ou pas. Les mentalités ont changé, les gens sont plus libres de parler et ne craignent pas tant que ça les représailles, mais être exposé à tout ça ne contamine personne. Parce que ce n'est pas une épidémie déjà, et que les gens veulent juste et tout simplement exister. Ni plus, ni moins. "Il faut faire de la thérapie, être suivie et voir beaucoup beaucoup de médecins avant d'avoir accès à des hormones ou qu'on parle d'opération et tout ce qui va avec. Et comme je l'ai déjà dit, pour les mineurs, à moins que ce soit un cas très spécial, il faut forcément l'autorisation des parents ou du tuteur légal." Et là, tu parles de la façon légale et supervisée. Tu sais bien qu'il existe tous un tas de moyens de se procurer des hormones en lignes, des méthodes pas du tout saine ou régulée, et qui peuvent paraitre moins cher. Mais donc les effets peuvent être totalement désastreux."Donc le mythe de la transition éclaire, il est totalement faux, tu vois ?" Tu as un rire jaune à la fin de ta phrase, tu en es bien la preuve vivante. Dans ta vie, ton opération s'est faite "tard" et a été la concrétisation de beaucoup choses. Et même pour cette dernière, il t'a fallu lever des fonds conséquents et ce grâce à toute ta plateforme et tes abonnés de l'époque. Mais tu as déjà parlé en long, en large et même en travers de ta transition, c'est quelque chose qui est bien documenté et qui est accessible à tous et à toutes. "Pour faire mes heures de bénévolats au sein des urgences, je vois ce que tu veux dire, tout bouge vide, très vite, c'est le but et ce genre de suivi nécessite du temps, beaucoup de temps et beaucoup de compassion. Et une patience infinie." Clairement, ce n'est pas un métier que tu pourrais faire et tu ne peux que saluer et applaudir les efforts de personne comme Olivia. Qui ont décidé que la vie d'autrui était importante, au point de la faire passer avant la leur."Mais pour revenir à ce que tu disais plus tôt... est-ce que tu serais prête à retourner à l'école si c'était pour en apprendre plus sur ce genre de sujets ? Comme tu l'as dit toi-même, la médecine a beaucoup changé. Et pas juste à propos des issues queer."
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
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Olivia écouta avec attention quand Laurie commença à raconter son parcours. Elle avait une petite notion de ce qu'impliquait la transidentité, pour avoir vu des personnages queers dans des œuvres de fiction - livres, séries ou films - qu'elle suivait, et elle avait fait quelques recherches pour mieux comprendre, avant même d'être invitée sur le podcast de la jeune femme. Au moins pour savoir comment réagir face à un patient trans qui arriverait aux urgences.
Mais comme Laurie le décrivait elle-même, il s'agissait d'un processus long, et concernant plusieurs médecins, et ce n'était donc clairement pas une maladie "urgente" et qu'Olivia avait à traiter dans son service. Quoi que le suivi des traitements hormonaux devraient peut-être faire l'objet de quelques recherches sur une urgence, histoire de bien comprendre les interactions que ça pouvait avoir avec les médicaments que les équipes médicales pouvaient injecter en cas de situation précaire, avec des diagnostics engagés.
« Puis sans compter le fait de transitionner en lui-même, j'imagine qu'il y a déjà des mois avant pour comprendre ce qui se passe ? Que cette dysphorie, cette impression de ne pas avoir le bon genre est quelque chose qui n'est pas ressenti par tout le monde, et que ce n'est pas juste transitoire ? »
Elle était intéressée par le vécu de Laurie, mais elle imaginait que ce n'était pas forcément ce que la jeune femme voulait mettre en avant dans ce podcast. Ou en tout cas dans l'épisode dans lequel Olivia était invitée - elle n'avait pas vraiment eu le temps d'écouter les autres épisodes depuis que Laurie lui en avait parlé, trop occupée à faire quelques recherches pour savoir de quoi elle allait parler. Il était donc tout à fait possible que Laurie est déjà raconter son parcours précedemment.
« Même sans parler spécifiquement des problématiques queers, il nous est recommandé de nous former régulièrement. A de nouvelles techniques, à de nouveaux soins qui arrivent après des années de recherche, ou parfois juste pour renforcer nos connaissances, rejouer une situation vécue en voyant sur quels points on peut s'améliorer. Donc je serai plutôt contente de me former, et que quelqu'un de queer puisse venir nous expliquer ce qui est important dans la prise en charge, comment poser nos questions, comment éviter un coming out forcé. »
Parce qu'entre comprendre la situation d'un patient ou avoir ses confidences, et savoir s'il était prêt à laisser sa famille savoir, il y a avait parfois tout un monde. Et une certaine limitation des programmes informatiques pour que l'information complète soit passée à toute l'équipe mais sans être accessible aux parents s'ils demandaient à avoir accès au dossier de leur enfant. Le fait de traiter des enfants mineurs était éthiquement difficile, puisque les parents ou tuteurs avaient l'autorité pour décider des soins, mais qu'il fallait aussi préserver l'autonomie des enfants, et leur besoin de garder certaines choses secrètes.
« Je ne sais pas si une telle formation existe pour le moment » reprit-elle, pensive. « Et il faudrait aussi être assez en nombre pour pouvoir y aller, ce qui est un problème régulier. »
Les équipes étaient au minimum, voire en sous-effectif, et dès qu'il y avait des vacances ou des arrêts maladie, il fallait revenir ou faire plus d'heures. C'était déjà impactant pour la vie personnelle, mais ça empêchait aussi la formation continue - et Olivia n'avait pas vraiment envie de passer ses jours de repos à rattraper des formations, quand elle avait ses enfants et toute la logistique de sa vie de famille à assurer.
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Olivia met le doit sur un très bon point selon toi. Ta transition n'était pas éclaire, elle n'était pas sans ses moments de doute ou même de remise en question. Si tes auditeurs, queers ou non, trans ou non, peuvent retenir quelque chose, c'est bien cela. Les soucis de l'identité concernent absolument tout le monde et les réponses ne sont jamais évidentes. Et ce même avec l'abondance de réponses et de ressources qui sont fournies, même en 2024. Il y a toujours de la discrimination et des préjugés, toujours des barrières qu'il faut faire tomber et toujours des lois à passer. Pour protéger toutes les personnes trans qui vont arriver après toi et leur assurer quelque chose de meilleur. Non, tu n'avais pas réalisé que la cause te tenait tant à cœur avant de te lancer dans ce podcast toi-même, mais si tu pouvais éviter que les gens en passent par les mêmes cases que toi, ce sera déjà une victoire à tes yeux."Non, si c'était passager, je ne serais jamais allée jusqu'à l'opération, je peux le confirmer. C'est plus que ça... et c'est bien plus qu'une impression d'être dans les mauvais vêtements ou d'avoir le mauvais prénom." Tu le dis avec un sourire un peu triste sur le visage, avant de ranger quelques mèches blondes derrière tes oreilles. "C'est une réponse plutôt positive que tu nous offres là Olivia, ce qui montre que tu gardes un esprit ouvert, ce qui, à mes yeux, est la seule chose qu'on peut demander." Vraiment, car si Olivia est réceptive, cela veut dire qu'elle est prête à apprendre, à changer certaines choses et à continuer dans la bonne direction. C'est comme cela que l'inclusion fonctionne, on ne peut pas juste montrer les mauvaises pratiques du doigt et accuser les autres. De ta propre expérience, la plupart des gens ne savent tout simplement pas. Peu essayent d'être malicieux juste pour l'être, les mentalités ont changé, la médecine a évolué, ça, il faut bien l'accepter. "Je ne sais pas non plus, ça vaudrait le coup de se pencher sur le sujet... mais je ne suis pas d'accord sur ton dernier point." Tu le notes dans un coin de ta tête, après tout, le St-Vincent se veut à la pointe de technologie et est-ce qu'il serait possible de proposer ce genre d'atelier ? Tu n'en sais absolument rien. Il faudrait que tu demandes entre deux heures de bénévolat, tu passes suffisamment de temps dans les murs de l'hôpital pour savoir à qui t'adresser, non ? "De mon expérience, pas besoin d'un grand nombre pour les changements, si j'arrive à changer ta perspective aujourd'hui, et que tu en fais de même avec une autre personne, et elle aussi avec une autre personne... ça continue et on voit des différences." Et puis, tu es réaliste, plus aussi idéaliste qu'avant avec tout ce qui t'es arrivé : ton arrivée à Brisbane, toutes tes disputes avec Jo, ton accident, ta sentence juridique et tes heures de bénévolat. Tu as assez de recul sur tout ceci maintenant pour savoir que tu étais complètement naïve et inexpérimentée en arrivant à Brisbane, ça ne fait pas l'ombre d'un doute à tes yeux. "Je pense que c'est un bon endroit pour terminer cet épisode, merci Olivia d'avoir répondu aussi honnêtement à toutes mes questions."
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8811 POINTS : 1270
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
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Olivia prit quelques gorgées d'eau, la bouche sèche d'avoir tant parlé - trop parlé peut-être. Enfin, Laurie pouvait sans doute couper un peu si elle radotait trop ou était trop longue dans ses explications, histoire que ce soit plus digeste pour ses auditeurs. C'était intéressant d'avoir le retour de la jeune femme sur sa propre expérience, même si Olivia se retrouvait du coup un peu frustrée de n'avoir qu'une expérience, qu'une façon de voir les choses - elle imaginait qu'il y en avait certainement autant que de personnes concernées, mais c'était justement d'avoir plusieurs avis qui aidait à changer les pratiques.
« Mon métier est au contact des patients. Je trouverai dommage de ne pas garder l'esprit ouvert quand on doit, éthiquement, accueillir et soigner tout le monde, sans jugement ou quoi que ce soit. Même s'il y a toujours des situations où on est mal à l'aise, parce que c'est compliqué à vivre, ou que ça nous rappelle trop des expériences passées ou des gens qu'on connait. C'est aussi pour ça qu'on travaille en équipe, pour passer la main quand on se rend compte qu'on n'est pas la personne la plus adaptée. »
Au-delà même de la question trans qui était au cœur du podcast de Laurie, Olivia considérait qu'il était important d'être ouvert d'esprit et de garder sa neutralité face à tout patient, quel que soit son genre, son milieu social ou sa raison de se présenter aux urgences - même si les choses relevant du médecin traitant la faisait un peu tiquer quand elle avait à côté des enfants avec des pronostics vitaux engagés.
Elle sourit cependant de la volonté de Laurie de changer les gens un par un. Ce n'était pas tout à fait adapté au monde professionnel hospitalier, qui préférait qu'un interlocuteur expert parle à un groupe de soignants, plutôt que les soignants se forment entre eux. Et si l'infirmière savait lesquels de ses collègues pouvaient discuter d'identité queer sans intolérance ou insulte, elle n'était pas sûre d'être en mesure de changer l'avis de ceux qui justement avaient des pensées plus rétrogrades et intolérantes.
« Merci de m'avoir invitée, c'était intéressant de pouvoir discuter de tout ça avec toi ! »
Elle laissa Laurie éteindre son matériel et vérifier que tout était bien enregistré. Réenregistrer les ferait sans doute perdre en spontanéité... Mais Laurie avait l'habitude de gérer tout ça, puisqu'Olivia avait pu constater qu'il y avait déjà d'autres épisodes du podcast en ligne.
« D'ailleurs, comme tu as été bénévole aux urgences, n'hésite pas si tu as des remarques à faire sur l'accueil des patients queers. Ça peut toujours nous aider dans notre pratique ! »
Elle savait qu'ils avaient eu des patients queers qui étaient venus depuis l'arrivée de Laurie en tant que bénévole - notamment un adolescent qui faisait partie du groupe d'amis de Paul, qu'elle accueillait chez elle depuis plus d'un an. Mais elle était incapable de se souvenir si la jeune bénévole avait été là ou pas pendant ces moments. Et même si elle avait été présente, le personnel n'avait sans doute pas partager cette information. Laurie était là pour de l'accueil, et elle avait pu aider au repas ou pour divertir les enfants pendant les soins ou la longue attente aux urgences, mais les soignants évitaient généralement de donner les informations médicales au personnel non-médical.
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