La journée était des plus chargées pour les urgences pédiatriques du Saint Vincent Hospital. Si la matinée avait commencé comme d’accoutumé – avec une salle d’attente vide et des box de patients qui se vident à mesure que les mini-patients repartent à la maison avec leurs parents – le restant de la journée aurait pu prêter à un alignement des comètes par un calme extraordinaire et inhabituel… Jusqu’au milieu d’après-midi. Jusqu’à-ce que les activités sportives ne débutent, et les clubs de sports n’ouvrent leurs séances d’entraînements.

On pourrait se satisfaire de voir les petits patients ne consulter les urgences que pour quelques menus accidents de marches, de sports ou d’inattentions, et non à cause de maladies incurables ou d’accidents de la route. Toutefois, l’accumulation de ces cas classiques qui se ressemblent rendait cette fin de journée difficile et plutôt… Ennuyeuse, d’une certaine manière. Du moins, d’un point de vue médical, bien-sûr. Ulysse préférait les urgences adultes, de toute manière : mais son poste était sans équivoque ! Il devait fournir une partie de son temps de travail aux urgences pédiatriques. Oh, bien-sûr, il le faisait avec le sourire, mais… Il était aisé pour un professionnel plus habitué et plus compétent dans le domaine de la pédiatrie de voir, dans le jeu du jeune médecin, les petits tics d’embarras et le manque de facilités face aux enfants qui sont les plus difficiles des patients.

Et les parents ! Inquiets, sans cesses présents, à poser un million de questions, à regarder par-dessus les épaules des médecins, à dire aux infirmières comment faire leur travail… Tout compte fait, les enfants n’étaient que de petits êtres humains peu conscients d’eux-mêmes et égocentrés de par leur caractère d’enfant justement, et personne ne pouvait leur en tenir rigueur… Les parents, toutefois, pouvaient contrôler leurs émotions et s’adapter à la situation. Mais même le moins pédiatre des médecins urgentistes ne pouvait s’empêcher de sourire face à un enfant plein de vie, retrouvant le sourire après une grosse frayeur et une grosse douleur, jouer avec une petite girafe ou une peluche toute simple, dire leurs petits mercis à moitié cachés dans des voix timides. Cela lui rappelait combien il avait laissé passer les années pour pouvoir être médecin, refusant – sans le voir parfois – l’amour qui se présentait à lui, les amitiés et les choses de la vie qui font que tôt ou tard, arrivent enfants et famille.

Lui ? Il n’avait pas d’enfants. Pas d’épouse. Une immense demeure et une fortune familiale pour lui seul, et cela commençait à lui peser. Il n’en dirait rien, bien-sûr, car les gens n’avaient pas besoin de savoir cela et ses collègues encore moins… Alors, il continuait à travailler, s’oubliant un peu, rentrant tard chez lui pour revenir tôt le lendemain. Ainsi allait la vie, non ?

Il était au bureau central, qui servait à la fois de bureau médical et de bureau des infirmières. Fait de plusieurs postes de bureaux disposés en cercle sur lesquels trônaient 4 ordinateurs, plus quelques autres disposés ça et là, dans des coins ou sous les écrans de télévisions sur lesquels le logiciel renvoyait l’occupation des box du service. Sur ces écrans apparaissaient également les soins réalisés, les soins prescrits et qui n’étaient encore point réalisés par l’équipe paramédicale et qui apparaissaient donc en rouge, et les soins à venir – les demandes de radiographies et d’expertises spécialisées comme les chirurgiens par exemple. A son bureau pour son shift de 12 heures consécutives, il tapait sur le clavier avec une certaine vitesse, prescrivant pour le patient du box n°3 une radiographie du genou gauche suite à une chute de deux escaliers avec réception sur l’articulation douloureuse et, après auscultation, de signes orthopédiques trahissant l’atteinte d’au moins l’un des tendons antérieurs. Pour le box n°4, il avait ensuite prescrit un scanner cette fois, car la pauvre petite, d’a-peine 8 ans, avait chuté de sa hauteur durant un jeu à la récréation, et était tombé sur sa tête, en plein sur son front. Une plaie à l’arcade avait déjà été suturée par un étudiant en médecine, et Ulysse, en bon médecin Sénior, c’était enquis de l’état de la suture. L’enfant allait bien, mais plusieurs épisodes de vomissements peu de temps après l’accident, lui faisait craindre un traumatisme crânien plus ou moins grave. Un scanner ne serait donc pas de trop. Il en fit d’ailleurs la demande au radiologue.

« Allô ? Oui, de nouveau le docteur Norrington des urgences pédiatriques. » Dit-il, se présentant encore une fois pour au moins la dixième fois de la journée. « J’appelle pour un de mes petits patients : une jeune fille de 8 ans, chute de sa hauteur en jouant à la récréation avec réception frontale et traumatisme crânien manifeste. Pas de condition congénitale particulière ni d’antécédents francs, pas de traitements en cours, pas de signes de choc mais deux épisodes de vomissements et une asthénique au décours du choc. J’aimerais éloigner un traumatisme crânien avec un processus expansif ou une atteinte osseuse avant de la garder pour une surveillance neurologique de 6 à 8 heures. »

« Hum… » Grommelait le radiologue au bout du téléphone, tapotant lui aussi sur un clavier bruyant, laissant ensuite quelques secondes de silence dans cet appel téléphonique qui n’était qu’un parmi tant d’autres qui se ressemblaient plus ou moins. « La petite est calme ? Accompagnée ou non ? »

« Oui, oui, très calme, bien qu’effrayée. Elle est accompagnée de la maman oui. »

« Bien ! Ecoute, met la sur la demande de transports brancardiers, je la scannerais d’ici une dizaine de minutes, j’en ai deux à faire avant. »

« C’est noté ! Je fais la prescription sur le logiciel et la demande de transport. Merci à toi ! A plus ! »

Voir les patients, les ausculter après le passage de l’externe et de l’interne – quand il y’en avait bien-sûr – réaliser les petits actes comme les sutures – toujours en l’absence d’étudiants encore une fois – et les pansements, surveiller l’état de santé des petits patients, se renseigner dans le livret de famille sur les vaccinations, les visites pédiatres et autres spécialistes au cours de la vie de l’enfant… Et écrire. Car dans ce monde informatisé où tout pouvait être sujet à poursuites judiciaires et où tout pouvait être inspecter en cas de litige, il fallait tout écrire, tout tracer et tout investiguer. De toute manière, les soins médicaux coûtaient assez cher comme cela, même avec une bonne mutuelle.

Une fois chose faite, il aurait bien bu un café. Mais alors qu’il revint à la page d’accueil du logiciel des urgences, il pu voir que l’un de ses box, vide depuis quelques minutes, venait d’être attribué à un patient. Et… Le nom lui parlait, soudainement.

« Welch… Welch… »

« M’enfin, Ulysse ! OIivia Welch ! Une de nos infirmières ! C’est l’un de ses jumeaux qui s’est blessé au foot, le bout de chou… »

« Ah ! » Ses yeux s’écarquillent, sa bouche s’entrouvre de stupeur mais aussi d’incrédulité de n’avoir pas fait le lien plus tôt, et il frappe sa cuisse du plat de la main comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague pas drôle du tout. « Mais quel con… Je vais les voir tout de suite ! »

La vie était ainsi faite que tous n’avaient point les mêmes chances face aux mêmes évènements. L’enfant de riche irait dans de meilleures écoles que l’enfant issu d’une famille plus pauvre. Le petit génie retiendrait les choses plus rapidement, mais serait sans doute moins doué de ses mains que l’enfant manuel qui préfèrerait une carrière artisanale. De même, personne ne pouvait être traiter différemment, sauf certaines élites peut-être – après tout jamais personne ne verrait des membres du gouvernement attendre aux urgences comme le commun des mortels. Alors, lorsqu’un soignant devenait patient – ou sa famille le devenait – il était de coutume de lui octroyer quelques… Passe-droit ? En l’installant plus rapidement, et en le faisant voir par un médecin plus vite. Que voulez-vous… On utilise les outils que l’on a, non ?

Dévalant le couloir à grandes enjambées, le médecin toqua à la porte du box occupé par l’enfant d’Olivia et, après avoir laissé deux ou trois secondes d’attentes, entra à l’invitation qu’il pu entendre. Il referma la porte ensuite, et se présenta, tout souriant et tranquille :

« Bonjour ! Hey, Olivia ! On m’avait dit que c’était toi, dans un de mes box, alors je venu te voir directement histoire que tu n’attendes pas de trop. » Il prend les étiquettes, laissées sur un plateau d’inox vissé au mur, et les documents laissés par la maman pour que l’équipe médicale puisse les utiliser. « Que s’est-il passé ? »

Un sourire, plutôt grand et lumineux, pour lui montrer qu’il apprécie le remerciement mais, surtout, qu’il n’a pas lieu d’être. Il est normal d’aider les collègues dans le besoin, surtout si ce besoin à-trait à la famille. Les enfants, encore plus. L’entraide entre collègues était importante en temps normal, mais, dans les temps difficiles et incertains, elle était presque vitale. Rares étaient les moments où être soignant hospitalier était une aide dans la vie… Mais, lors de situations d’urgences ou de soins, alors, tout changeait. Olivia en bénéficierait aujourd’hui, car elle le méritait, et son trésor aussi.

Il écouta, alors, l’origine de cette blessure. Involontaire, et faite au sport. Traditionnel, s’il en était une tradition, mais néanmoins basique. La prise en charge de la douleur avait déjà été faite par la maman infirmière et qui connaissait mieux que quiconque, la prise en charge pédiatrique : une bonne chose de faite ! La glace, également, était un excellent réflexe. En même temps, il n’en attendait pas moins d’Olivia.

« Bien ! Eh bien, Lenny, si tu le veux bien, je vais regarder ta cheville pour voir si tout va bien. Ta maman me parle souvent de toi, et elle me dit que tu es le meilleur joueur de ton équipe et que tu es plus courageux que superman. Tu saurais être courageux pour moi ? Le temps que je regarde ta cheville ? »

Alliant le geste à la parole, Ulysse s’installa à côté du brancard, sur un petit tabouret, et découvrit la cheville. Il regarda, tout d’abord : l’œdème était développé, assurément, mais point d’hématome franc, ni de déformation visible. Il passa le dos de sa main, et le membre, évidemment, était chaud. Doucement, il effectua une extension, puis une flexion passive de la cheville ; une abduction et une adduction, passives elles aussi. Pas de craquement, ce qui était une bonne chose ; mais une légère instabilité articulaire, typique d’une entorse plus ou moins complexe. Il passa le bout d’un stylode chaque côté du pied et de la cheville : latéralement, médialement, sur le dos et la voute plantaire, pour analyser les réflexes et les sensibilités.

« Est-ce que tu ressens bien la pointe du stylo ? Ça te chatouille ? Ou ça fait comme des fourmilles ? »

L’examen était satisfaisant, et Ulysse, en son for intérieur, poussa un petit soupir. S’il n’était clairement pas à l’aise avec les urgences pédiatriques, en comparaison des urgences adultes et générales, il faisait toujours son maximum pour ses petits patients. Et puis, savoir qu’il s’agissait de l’un des petiots d’une collègue de travail était toujours un plus : en stress, car on les savait pertinemment au-dessus des épaules ; mais en confort, car ils avaient déjà fait tout ce qu’il était possible de faire et d’anticiper en-dehors d’une structure hospitalière. Pour l’instant, Olivia était plus agrippée aux mains et aux larmes de son petit, qu’aux épaules du médecin.

« Tu as été le plus courageux des garçons que j’ai vu aujourd’hui ! » Lui dit-il, alors qu’il termina l’auscultation, regardant alors Lenny de haut en bas. Il tourna enfin son visage vers Olivia. « Je pense qu’il faut une radio tout de même. Il n’y a pas eu de craquement, du moins, pas dans ce que vous m’avez dit ; mais cela reste un sacré choc pour un enfant de sept ans. L’œdème est plutôt volumineux, et l’instabilité articulaire tend davantage sur une entorse qu’autre chose, mais je préfère vérifier les insertions tendineuses : du peu que je pourrais en voir à la radio, cela me donnera suffisamment d’information pour me dire s’il s’agit d’une entorse simple ou complexe. Je ne pense pas qu’un scanner soit nécessaire. Ensuite, je préconise une immobilisation de 4 semaines avec une attèle, dont 10 jours sans poser le pied par terre, avec des béquilles. Les tendons se refont plutôt rapidement chez les enfants, mais ce petit sportif aura besoin de rester calme pour pouvoir s’éviter des soucis plus tard. » Expliquait-il, souriant, doux, et patient. « Si tu es d’accord avec tout ça Lenny, et si ta maman est d’accord également, alors, partons sur ça ? » Il se relève, et, d’une voix posée, s’adressa à Olivia. « Je t’apporte le formulaire de consentement des soins ? »

Il était évident que la jeune femme serait d’accord avec tout cela. Après tout, elle était soignante elle aussi, et elle savait que son enfant nécessitait des soins, mais surtout, une imagerie diagnostique pour pouvoir poser une idée définitive des conséquences de cet évènement traumatisant, et pouvoir en terminer avec cela. Mais, en tant que parent, et représentante légale de ce petit être humain qui avait encore tout à apprendre de la vie et encore tant de choses à voir et à faire. Tous deux devaient penser à lui d’abord, et à eux – et leurs craintes – ensuite.

Revenant au bureau central, le médecin fit ce qu’il avait à faire : prescrire et déléguer. Il fit prévenir une infirmière, trop heureuse d’aller s’occuper du petit d’une collègue qu’elle devait sans aucun doute apprécier. Signer les papiers, mener le petit à la radio, tandis qu’Ulysse, assis derrière son bureau, réalisait les prescriptions – sans lesquelles il était impossible de travailler pour les paramédicaux – et l’anamnèse, et le compte-rendu de l’auscultation générale. Il n’avait pas besoin d’appeler le radiologue : une radio était analysable par un médecin urgentiste et généraliste sans aucun problème particulier d’interprétation. Un radiologue était toutefois indispensable pour les lectures de scanners et d’imageries par résonnance magnétique.

Quand tout cela serait fait, l’infirmière aurait tôt fait de venir chercher Ulysse pour pouvoir réaliser le diagnostic, prescrire les soins, afin que tous puissent rentrer chez eux.

Le temps des soins pour un patient était le temps pour le médecin de faire ses transmissions écrites, et d’aller voir les autres patients des box pour pouvoir faire la suite des prises en charges. Le petit d’Olivia bilanté par le médecin, il fallait maintenant prescrire les thérapeutiques, pour que l’infirmière puisse faire son travail. Puis, il devait écrire le compte-rendu de ses observations médicales dans le dossier informatisé, ses décisions, puis, plus tard, les conclusions face aux différents résultats scanographiques.

Et, en attendant lesdits résultats, il pu voir d’autres petits patients, et surtout, suivre les précédents dossiers. La plupart d’entre eux étaient d’ailleurs similaires à celui du petit Lenny : des bobos, de petites chutes, de petits tracas…Rien de grave, hormis un petit bout d’chou, au déchocage, qui aura fait une chute sur le crâne et doit être surveillée constamment par une infirmière dédiée. Mais, autrement… Le reste était plutôt simple. Chargé, mais simple.

Il était tout à la rédaction d’une conclusion dans un courrier médical qu’il imprimerait ensuit aux parents afin que le pédiatre puisse prendre la suite du suivi, lorsque l’infirmière vint le chercher.

« Ulysse ? » Dit-elle, donc, en s’approchant doucement pour ne point le brusquer et aussi parce qu’elle commençait sans doute à en avoir plein les pattes de déambuler depuis presque 12h. « La radio du petit Lenny est passée ! Tu devrais jeter un coup d’œil pour libérer Olivia et sa famille. Un p’tit coup d’pouce, histoire qu’ils n’attendent pas des heures et des heures. Si ça ne te dérange pas ? » Elle s’approche en se penchant à son oreille. « Je sais bien que tu as beaucoup de travail, mais eh… C’est une collègue. On n’a déjà pas beaucoup d’avantages dans ce métier, alors si on peut accélérer les choses la concernant, ça pourrait être cool non ? »

« Oui, tu as raison. Alors… Voyons… »

Il clique, clique, et clique encore, quittant le dossier du premier petit patient pour retrouve celui de Lenny, et regarder la radiographie incrémentée sur le logiciel d’imagerie. Il regarde le cliché sous tous les angles : augmente et diminue la luminosité ; les contrastes ; l’angle et le zoom… Et affiche une moue satisfaite. Il se lance alors dans la rédaction d’un courrier médical simple :

Estimé confrère ; estimée consœur,

J’ai le plaisir de vous informer que j’ai pris en charge Lenny Welch aujourd’hui au service d’accueil des urgences de l’Hôpital Saint-Vincent, suite à un accident sportif durant un match de football avec traumatisme de la cheville droite. Au cours de mon auscultation, je n’ai décelé aucune déformation ni atteinte sévère d’aucune sorte malgré une impotence fonctionnelle provoquée par un œdème des deux malléoles et de la face dorsale du pied, et une douleur persistante, bien soulagée par glaçage et un antalgique de palier I.

Après un examen radiologique face/profil simple : aucune fracture de l’astragale ni atteinte de l’épiphyse du tibia et de la fibula, aucun signe d’atteinte périostique et aucune fragilité ostéique observées par mes soins, ne nécessitant donc aucune prise en charge orthopédique spécialisée.

Lenny Welch rentrera avec sa maman à la maison, avec une immobilisation de la cheville au moyen d’une attèle simple et d’une paire de béquille. L’antalgie sera gérée par prescription d’antalgique de palier I selon la prescription jointe à ce compte-rendu et donné en main propre à la maman de Lenny par mes soins.

Consigne post-prise en charge : pas d’appui sur le pied droit pendant 10 jours, puis marche autorisée avec maintien articulaire via attèle de cheville simple sans choc, ni course, ni port de charge lourde pendant 15j. En cas de douleurs persistantes ou d’une difficulté à la marche après 21 jours, nécessité de revoir le pédiatre traitant pour débuter une rééducation par kinésithérapie ; en cas d’urgence, revenir immédiatement aux urgences.

En restant à votre disposition.

Très cordialement.

Docteur Ulysse Norrington.
Médecin urgentiste sénior.
Saint Vincent Hospital.

Puis, il imprima l’ordonnance automatique pour l’antalgie, les cannes et l’orthèse, et se rendit avec le tout, correctement plié dans une enveloppe, dans le box où se trouvaient son petit patient et sa charmante maman. Il toqua – par politesse bien-sûr – et entra, tout sourire, avec l’enveloppe qu’il tendit très rapidement à Olivia.

« J’ai eu les résultats ! » Dit-il, s’avançant avant de s’asseoir sur un tabouret non loin du lit, afin d’apparaître plus petit et moins impressionnant pour le petit jumeau au téléphone et dans une discussion, visiblement, importante. « Tout va bien ! Tu t’es fait une belle entorse mon petit… Mais rien de casser ! Il va falloir toutefois porter une attèle pendant une dizaine de jours, avec des cannes. Tu ne pourras pas poser le pied durant ce temps, puis ensuite, faire attention à ce que tu feras pour ne pas te blesser à nouveau. Et dans un mois, tu pourras gambader comme tu veux, et faire tout le sport que tu souhaiteras ! J’ai déjà fait tous les papiers pour ta maman et pour ton médecin… Tu vas pouvoir rentrer. » Il se relève, et se dirige vers Olivia. « Attèle et cannes pendant 10 jours, puis 15 jours d’attèle sans sport, ni charges lourdes. Un peu d’antalgiques comme tu as déjà fait ce soir, et puis, si besoin, revoir le pédiatre pour un peu de kinésithérapie. Tout est prêt dans la lettre. »