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{close encounter of the third kind}
crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

Être invité à une convention en tant qu'artiste ? Cela reste un privilège à tes yeux. C'est bien pour cela que tu as demandé à ton agent John et ton assistante, de s'arranger pour que tu sois à Brisbane cette semaine-là. Et pas à Sydney en train d'enregistrer tes premières lignes pour NCIS: Sydney, la série ayant été renouvelée pour une deuxième saison dont tu vas faire partie. La chaîne prévoit la diffusion des nouveaux épisodes pour aout, pour surfer sur le succès de la première saison et bien entendu le buzz. S'il n'y a pas beaucoup de décalage entre Sydney et Brisbane, tu dois tout de même avouer que tu es content de rentrer chez toi après cette première semaine de tournage. Oui, tu es bien entouré, oui, les acteurs réguliers ne te donnent pas l'impression d'être le petit nouveau et oui, l'appartement que tu occupes à Sydney est absolument magnifique. Mais, Brisbane reste ta maison, l'endroit où se trouve ta famille et plus important que jamais : l'endroit où réside ta seule et unique fille.
Althea qui observe la maquilleuse s'affairer autour de toi, en faisant ses propres commentaires. Elle fait encore un tour, pour bien observer son père et tu la questionnes du regard, vu que tu ne peux pas bouger. "C'est une convention." Fait remarquer la fille de onze ans. "Tu devrais y aller en costume aussi, non ?" Elle soulève un très bon point, un point qui t'arrache un sourire et au bon moment, la maquilleuse a terminé. "Oui, mais crois-moi, il vaut mieux laisser cela aux fans, ils sont beaucoup plus doués pour ça. Mais qui sait, ce n'est pas l'affaire d'une seule journée, non ?" Tu en toucheras deux mots à ton équipe aucun doute, pour l'heure, tu gratifies Althea d'une dernière étreinte, vous allez vous voir ce soir, avant de suivre ton équipe vers la voiture dépêchée pour aujourd'hui. Direction le Dovercourt Center. Tu pousses tes lunettes de soleil sur ton visage avant de t'asseoir à côté de ton garde du corps, une nouvelle addition dans ton équipe, l'homme est poli et efficace et si cela te paraissait un peu excessif avant, depuis la sortie de I'm with Cupid sur Netflix et qu'on te reconnaît et facilement en plus, dans la rue, tu sais que c'est nécessaire. Tu ne peux plus juste aller faire tes courses à la supérette du coin, John ton agent a été le premier à te le dire, c'est exclu si tu ne veux pas qu'on trouve ton adresse ou qu'on dérange la paix d'Althea. Ce n'est qu'un petit prix à payer, pour ta carrière, pour des journées telles que celles-ci.
Certains fans attendant déjà du côté de l'entrée des acteurs et ça ne t'étonne pas, tu prends quelques minutes pour signer deux ou trois fanarts de Desmond et prendre des photos. "On se voit à l'intérieur, okay ?" A l'intérieur, on te guide vers le stand mis en place pour la série des Land of Hálfrheimr. D'autres doubleurs sont présents et tu serres les mains, tu n'as pas vu certains visages depuis longtemps et tu perds encore quelques minutes. "Hmm... On devrait commencer sinon on va prendre du retard..." Que vous indique l'un des assistants et tu hoches la tête, tu t'assois, tu es au bout de la table, le dernier que les fans verront et le dernier à qui ils parleront. Une place de choix visiblement, vu que Desmond est un personnage populaire, une popularité que personne n'avait anticipé, pas même toi. Tu pensais juste, en 2018, que tu signais pour un petit jeu vidéo et quelques lignes, non, ça s'est transformé en autre chose depuis, tellement que Desmond a même eu son propre jeu l'an dernier. "Oh et n'hésitez pas à dire aux fans de participer à la loterie mise en place, ils peuvent gagner un photo-op avec le doubleur de leur choix plus tard, ainsi qu'une place pour les discussions en tête-à-tête plus tard!" On te le rappelle et tu hoches la tête, c'est beaucoup d'information et déjà, les premiers fans arrivent et avec un sourire tu attrapes un sharpie, prêt pour une journée de sourires et de signatures... la meilleure partie du métier, selon toi.

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

Il n’y avait pas besoin de connaître Norah depuis des années pour comprendre qu’elle était une véritable fangirl. De l’époque de son enfance où elle criait à chaque fois qu’elle entendait le générique de son dessin animé préféré à l’adolescence où les murs de sa chambre étaient tous recouverts de posters à l’effigie de ses idoles, l’étudiante en droit pouvait paraître un peu trop obsessionnelle. Comme tout le monde, il y avait des sujets qui lui tenaient à cœur et quand on aime, on ne compte pas. Parmi les domaines qu’elle affectionnait profondément se trouvaient les arts de manière générale, même si la peinture et les arts décoratifs se démarquaient particulièrement. Arts qu’elle était capable de réaliser d’elle-même mais également d’autres où elle était seulement consommatrice, spectatrice. Forcément, le cinéma et les séries en faisaient partie, après tout elle devait bien s’occuper depuis qu’elle a quitté le domicile familial. Allumer la télé et regarder Netflix était une réelle habitude lorsqu’elle rentrait de l’université, si bien qu’elle connaissait très bien le catalogue. Elle guettait les nouveautés, se faisait des programmes de visionnage, en réservait pour les voir en compagnie d’amis. A côté de cela, elle aimait beaucoup se rendre au cinéma, même seule. Le grand écran la faisait rêver, lui permettait de découvrir des histoires et des univers totalement différents, un plaisir pour une grande curieuse comme elle. Parfois, elle se rendait compte qu’elle pouvait être excessive, que ses réactions étaient irrationnelles. Quelques fois moquée pour son ardeur vis-à-vis de certains contenus, elle ne semblait pas pour autant atteinte et même, cela l’amusait plus qu’autre chose. Au fond, elle savait qu’il s’agissait d’une passion, une passion qui ne faisait du mal à personne si ce n’était son portefeuille.

Friande d’événements de la pop-culture, Norah fut agréablement surprise que la ville de Brisbane célébrait la culture geek en organisant une grande fête, le Nerdapalooza. Le cosplay était à l’honneur – les habitants revêtant les tenues de leur personnage préféré – tout comme une autre de ses passions : les jeux-vidéos. Gameuse depuis que son frère aîné lui a prêté sa Gameboy à l’occasion d’un voyage en famille, elle n’a jamais vraiment su lâcher ce média. Si elle se considérait comme une joueuse multi-gaming, son point faible resterait les jeux immersifs, où la moindre ficelle d’intrigue est exploitée. Des jeux qui pouvaient aussi bien la mettre en joie, l’énerver jusqu’à lancer la manette contre un mur ou lui briser le cœur. C’était notamment le cas de la série des Land of Hálfrheimr dont les scénarios avaient happé Norah, si bien qu’elle les avait finis rapidement après leur sortie et qu’elle y rejouait au moins une fois par an. C’était donc en vraie fan qu’elle faisait la queue à la convention dédiée à ces jeux, un grand sourire parmi la foule. Certains avaient des déguisements de la tête aux pieds, un petit groupe s’était rassemblé sur le côté pour fredonner collégialement des morceaux de la bande originale. Norah, qui avait profité de son aisance avec le pinceau pour se dessiner des marques tribales sur les bras, aperçut l’arriver des doubleurs du jeu. Cette simple vision réveilla son excitation, son sang ne faisant qu’un tour. Elle avait participé à des conventions par le passé mais là, au vu de la connexion qu’elle avait avec ce jeu, c’était différent.

La session signature avait commencé, les doubleurs étaient installés et Norah avait du mal à rester sur place. Plutôt bien placée dans la file d’attente, une petite centaine de personnes la précédait. Si l’attente lui paraissait interminable, cela lui permettait de réfléchir aux mots qu’elle dirait à chacun. Les passages étaient rapides et le temps passé avec chacun était donc court. Lorsque son tour était venu, elle empoigna ses pochettes, ses affiches et échangea quelques mots avec ceux qui donnaient vie aux personnages qu’elle affectionnait. Mais en réalité, elle économisait son temps imparti pour le doubleur de son personnage préféré de tous – Desmond. « Bonjour Ab-Monsieur Reyes. », rattrapa-t-elle en se pinçant les lèvres. Ses yeux écarquillés qui ne quittaient pas l’acteur, elle lui exposa ses objets de collection pour espérer avoir sa signature. « On doit vous le dire tellement de fois mais je suis votre plus grande fan ! » Elle se contenait plutôt bien, malgré le fait qu’en réalité elle bouillonnait à l’intérieur. « Norah. Avec un H à la fin. », précision qu’elle avait l’habitude de faire après avoir vu plusieurs professeurs écorcher son prénom à l’école. « Je vous aime dans absolument tout ce que vous faites, je répète à tout le monde que vous aurez bientôt un Golden Globe et qui sait, un Oscar. Je vous aime, tout simplement ! » … Première glissade alors qu’elle se gérait à la perfection jusque là. Il lui faudrait bien quelques secondes pour se rendre compte de ce qu’elle venait de dire. Oups.

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crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

Dès que les assistants annoncent aux fans que la séance de dédicaces a commencé, l'atmosphère change. C'est beaucoup plus rapide et beaucoup plus électrique aussi. Tu es prêt, avec ton éternel sourire aux lèvres et un Sharpie entre les mains. Tu as déjà fait une convention comme celle-ci, mais tu es bien content que celle-ci se déroule à Brisbane. Tu es local, tu connais bien Brisbane, et ce même si tu n'es pas né ici, tu vis ici depuis ta plus tendre enfance, c'est la maison. Donc cette convention te fait d'autant plus plaisir. Et tu ne bois pas de café, mais rencontrer la première salve de fans te donne cet effet. Ils sont très énergétiques et tu signes rapidement des Abel Reyes ou Abel R. sur les posters, figurines et autre goodies qu'on te met sous les yeux. Un fan tente de te tirer les verres du nez pour savoir s'il y aura bientôt un nouveau jeu, il a le droit à un rire et un simple on verra qui sait. On te montre un fanart de Desmond dans une tenue de bonne en train de rougir ? Tu trouves le dessin hilarant et très bien fait et tu demandes aussitôt à la personne qui te le montre si elle est la créatrice. Elle te confirme que oui et tu apposes ta signature sur la composition en lui disant de continuer son art. Jamais tu ne décourageras un fan, jamais tu ne seras condescendant, pour toi, il ne s'agit que de quelques heures dans la journée, mais pour eux ? Tu sais que c'est des semaines voire même des mois de préparation, et même d'anticipation. Et tu ne veux vraiment pas les décevoir, du tout. Tu as été fan toi-même, de beaucoup, alors tu sais de quoi il en retourne.
La queue avance et tu fais face à une jeune femme l'instant suivant, qui te salue, un peu nerveusement."Abel, on va se contenter d'un Abel, Monsieur Reyes, c'est mon père et je doute que tu veuilles son autographe pas vrai ?" Tu dis cela avec une douceur certaine, histoire de faire partir sa nervosité. Tu n'es pas si important que cela, voilà ce que tu voudrais lui dire, tu ne peux pas, sinon ça invaliderait toute cette convention. À la place, tu lui fais signe de se rapprocher.  Elle ne vient pas les mains vides, comme beaucoup et déjà, les compliments arrivent."Et je vais continuer de rougir intérieurement à chaque fois que je l'entends..." Ta phrase est accompagnée d'un rire nerveux. Parce que tu ne penses pas mériter autant d'éloges, et qu'une partie de ton cerveau a toujours du mal à se faire à l'idée que tu puisses susciter autant d'intérêt. Et ce même si ce n'est que ta voix. Desmond est un personnage que tu joues et que tu interprètes depuis longtemps, c'est le personnage que tu connais le mieux et il est facile d'y revenir. Tu dois aux fans de Land of toute ta carrière de doubleur et même ta carrière dans son entièreté si on veut être plus précis. Alors Norah n'a aucune raison d'être nerveuse, c'est toi qui devrais l'être, sincèrement."Merci, si jamais tu penses à devenir agent artistique, je te contacte direct Norah, c'est le genre d'encouragement qu'il me faut vraiment..." Elle pourrait faire de la sérieuse compétition à ton agent John, que tu te dis, alors que tu t'empares une nouvelle fois de ton Sharpie."Jolie collection dis donc, je signe... le poster de Desmond bien entendu." Le fameux poster a dû être coûteux, il possède des détails que certaines n'ont pas, hors de question de ruiner cela, alors tu décides de signer aux bas de l'image, aux pieds du personnage pour plus de sobriété. Alors que tu le fais, tu remarques du coin de l'œil les dessins sur les bras de Norah, et, sans surprise, ta nature curieuse reprend le dessus."J'adore tes marques tribales, ce sont des tatouages ou c'est du maquillage ? Je demande au cas où, il y a des fans véritablement doués."

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

Malgré l’excitation et l’étonnement de rencontrer enfin son idole, Norah n’était pas pour autant muette. En effet, s’il y avait bien un trait qui restait inhérent chez elle, c’est bien le fait qu’elle était bavarde. Elle avait juste besoin d’une accroche, d’une amorce pour qu’elle soit lancée, tant dans la sphère privée que professionnelle. Particulièrement douée à l’oral et d’un naturel spontané, elle était suffisamment habile avec les mots lorsqu’elle s’était un minimum préparée. Là, même si elle avait profité de la file d’attente pour organiser ses idées, c’était différent. Forcément, il y allait avoir quelques maladresses. Lucide, l’étudiante en droit s’en rendait compte juste après qu’elle les prononçait, de quoi la mettre à l’aise alors qu’elle avait énormément de choses à dire à l’acteur en si peu de temps. Heureusement, il ne lui en tenait pas rigueur. Après tout, il devait avoir l’habitude de rencontrer des fans dans le même état qu’elle. « Abel. Ok. C’est juste que… Wow ! » Incapable de finir sa phrase, elle sous-entendait que ce n’était pas naturel de s’adresser à lui par son prénom, elle qui avait énormément de respect pour sa carrière. « Par contre, je ne dirais pas non à un autographe de votre père également. » Pouffant un rire, en plus d’être talentueux, il avait de l’humour. Il n’en fallait pas plus pour que Norah paraisse plus conquise qu’elle ne l’était déjà. La modestie s’ajoutait également à la liste, ce à quoi elle rebondit. « Vous êtes tellement humble… J’espère que les plus grands studios de jeux vidéos vous voudront dans leurs crédits. Si ça vous intéresse, bien sûr ! » Elle se doutait que ce soit le cas, sinon il n’aurait sûrement pas continuer de doubler la voix d’un personnage de jeu vidéo plusieurs années de suite. Mais peut-être qu’il ne s’agissait que d’une parenthèse – aussi agréable soit-elle – dans sa carrière et qu’il avait d’autres projets. Une chose était certaine, peu importe le média, Norah continuerait à suivre assidûment les projets d’Abel.

« Vous plaisantez ? Il ne faut pas me proposer ça à moi, à deux doigts de tout plaquer pour devenir votre agent ! » Elle paraissait de plus en plus à l’aise, son interlocuteur arrivant à la faire descendre en pression, si bien qu’elle en oubliait l’effervescence autour. « Merci. Desmond est mon personnage de jeu vidéo préféré ! Oh d’ailleurs, si j’ai le temps il faut que je vous montre quelque chose… » Sortant son téléphone non pas pour prendre une photo mais pour en montrer une, elle scrolla son écran quelques secondes avant de le tourner vers Abel. Une photo prise de côté d’un vieil homme bien assis sur son fauteuil devant la télé, une manette à la main. « C’est mon grand-père que j’ai réussi à convaincre de jouer au jeu. Et vous savez quoi ? Il a adoré ! » Moment mignon qu’elle chérissait, elle partageait tellement de choses avec son grand-père maternel dont l’intérêt pour les jeux-vidéos, bien que lui ne soit pas aussi passionné que sa petite-fille. Lorsqu’il questionna Norah sur les marques tribales, un grand sourire se dessina sur son visage, tournant instinctivement son bras pour que les dessins soient plus visibles. « C’est gentil. C’est de la peinture, de l’acrylique. C’est pas grand-chose. » Non sans douceur, elle fut néanmoins happée par la voix – ou plutôt le cris – d’un fan derrière elle qui commençait à son tour à rencontrer les doubleurs. « Je devrais sûrement y aller, je ne veux pas vous fatiguer alors qu’il y a encore beaucoup de monde qui meurent d’envie de vous parler. En tout cas, j’étais ravie de vous rencontrer Monsieur Rey- enfin. Abel ! » Rassemblant ses goodies en un tas parfaitement organisé, elle pinça sa lèvre inférieure. Elle aurait aimé rester un peu plus longtemps mais elle était fair-play. Après tout, elle n’aurait pas aimé qu’une personne devant elle s’accapare quelqu’un qu’elle attendait aussi. Et les organisateurs auraient fini par la mettre dehors, surtout.

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crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

"Oh je te rassure, je ne suis pas tout le temps humble, du tout en fait." Tu mets un point d'honneur à le dire à Norah, car il faut bien qu'elle comprenne que tu restes une personne tout à fait humaine et tout à fait normal. Etre fan, oui. T'idéaliser et te mettre sur un piédestal ? Tu considères que c'est une erreur fatale et tu ne prendras jamais la grosse tête à ce point-là. Tu t'interdis même de le faire maintenant que tu y penses, c'est l'ennemi. Tu sais que tu peux compter sur tes proches et sur ta famille pour te faire redescendre sur terre si jamais tout cela dérape. Mais c'est juste une journée où tu rencontres tes fans, tu te dis que ça ne peut faire de mal à personne. Et Norah est du genre enthousiaste et à parler, une aubaine, car il n'y a rien de pire, à tes yeux du moins, qu'un fan trop timide et qui reste dans son coin. Tu es alors obligé de faire la conversation pour deux, ce que tu sais et ce que tu peux faire, mais ce n'est jamais bien drôle ou même satisfaisant, il faut bien l'avouer. "Hmm ?" Norah a quelque chose à te montrer. Une photo de son grand-père visiblement, avec une mannette dans les mains , et le contraste est tellement saisissant que tu finis par éclater de dire. Un vrai rire, honnête, alors que tu te dis que Norah gagne sûrement le titre de la meilleure fan du monde. Cela ne fait aucun doute à tes yeux.
"Oh bravo ! J'ai réussi à convaincre mon père de jouer à Land of une fois, il n'a pas arrêté de me poser des questions sur tel ou tel personnage, et il lisait les descriptions de tous les items, je crois que le monde l'intéressait plus que de jouer en fait..." Tu ne sais pas pourquoi tu parles à Norah de ça, c'est ta nature bavarde qui reprend automatiquement le dessus. Preuve que tu es parfaitement à ton aise, sinon tu serais déjà passé à autre chose et à la personne suivante. C'est bien pour cela que tu as demandé à Norah si c'était des tatouages ou autre chose sur ses bras. "Je vois, faudrait que j'essaye un jour." Ou alors tu finiras par te laisser tenter et avoir des tatouages. Tu sais que ça rend la vie des maquilleurs et autres beaucoup plus difficile, mais pourquoi pas ? Tu opteras certainement pour quelque chose en rapport avec ta seule et unique fille, après tout, les tatouages sont permanents, être père est permanent, alors ça va de pair.
"Ne t'en fais pas pour cela, et maintenant, je dois te rappeler qu'il y a une compétition, si tu veux, tu peux payer deux dollars pour acheter un numéro, si ton numéro est tiré après tu peux gagner un tête-à-tête avec moi ou même des photos !" Tu le dis en te tournant vers les fameux numéros qui sont disposés sur un tableau, de 1 à 100, il y en a déjà deux qui ont été achetés pour des fans. C'est peu coûteux, tu sais que les fonds versés vont aider à organiser plus d'événements comme celui-ci et aider à payer les animateurs et différentes personnes qui rendent tout ceci possible. "Alors, quel numéro t'inspire le plus ?" Que tu demandes à Norah, avant de réaliser que tu forces peut-être un peu les choses. "Enfin c'est comme tu veux, peut-être que tu veux garder ton argent pour autre chose." Juste au moment où tu dis cela, un bruit, plutôt sourd et fort, qui s'apparente à une alarme, retentit alors dans le centre. Tu fronces les sourcils et tu cherches des yeux un animateur, ce dernier s'adresse à toi et au reste des acteurs. "C'est l'alarme incendie, il n'y a pas de tests prévu, on devrait bouger... suivez-moi." Il fait référence aux acteurs et doubleurs et tu es celui qui se tourne vers Norah et par-dessus l'alarme, tu lui lances un: "Viens avec nous?"

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

Cette convention avait tout d’un moment surréaliste. Norah était entourée de personnes qui partageaient la même passion qu’elle et elle avait la chance de pouvoir parler à ceux qui prêtaient leur voix aux personnages les plus iconiques de jeux-vidéos, séries ou films. En particulier celui qu’elle admirait depuis plusieurs années déjà, Abel Reyes. « Je me demandais quelque chose… Comment le doublage est arrivé dans votre vie ? » Alors qu’ils parlaient d’humilité, l’étudiante en droit trouvait son interlocuteur très serein. Il devait certainement avoir pris l’habitude de se présenter à ce genre d’événements, si bien qu’aucune once de stress était perceptible. Au fur et à mesure, la tranquillité de l’artiste se transmettait et elle apparaissait de plus en plus à l’aise. Sa timidité se gommait pour laisser place à une version d’elle-même plus ouverte, à l’image de qui elle était dans la vie de tous les jours. Elle montra une photo de son père jouant Land of Hálfrheimr et ils s’échangèrent des anecdotes sur le palmarès de leurs proches dans un domaine qui les dépassait : les jeux-vidéos. Amusée par l’histoire d’Abel, elle rebondit aussitôt. « Le lore est tellement riche ! Je vous avoue que c’est ce qui a vite dérangé mon grand-père. Au bout de 20 minutes, il a abandonné parce qu’il ne comprenait plus rien. » Pouffant un rire, elle ne pouvait que le comprendre. Lui qui n’avait pas grandi avec ce type de jeux-vidéos, tout cet univers lui paraissait déroutant. « Après ça serait mentir de dire que j’ai tout compris du premier coup… » Un regard faussement coupable, elle se souvenait de ses multiples sauvegardes qu’elle faisait avant chaque cinématique, s’y reprenant à deux fois pour être d’avoir tout enregistrer. Cela ne faisait aucun doute, Norah était une joueuse dévouée, du début jusqu’à la fin.

Le délai qui leur était accordé touchant à sa fin, elle rassembla ses affaires lorsqu’Abel lui annonça une sorte de concours. Une loterie où celui ou celle ayant payé le numéro sortant aurait droit à un tête-à-tête et une séance photo avec le doubleur de leur choix. Étonnée, elle glissa sa main devant sa bouche alors qu’elle s’imaginait gagner. Non. Elle devait gagner. Cette occasion ne se représenterait pas. « Je participe. », dit-elle non sans détermination dans sa voix. Elle s’approcha du tableau où se trouvaient les numéros, en ayant sortie sa monnaie au préalable, et attrapa l’un des papiers lorsque l’alarme manqua de lui faire perdre l’équilibre. Le son beaucoup trop fort et répétitif qui la ramenait de suite à l’école et aux exercices de sécurité. Une grimace alors qu’elle plaça ses paumes sur ses oreilles pour ne pas devenir complètement sourde, elle sursauta lorsqu’elle sentit quelque chose tomber sur ses cheveux. Un rapide coup d’œil vers le plafond de la salle et les extincteurs se mirent en route, un déluge s’abattit soudainement et transformait la foule joyeusement animée en une panique cataclysmique. La Sawyer, elle, semblait plus dans l’incompréhension que dans la peur. Bousculée par les fans derrière elle, Norah se tourna vers Abel qui semblait s’adresser à elle. « Hein ? » Malheureusement l’agitation l’empêchait de bien entendre mais elle finit par comprendre en lisant sur les lèvres de son interlocuteur. Elle acquiesça, suivant les silhouettes qui entouraient Abel. Ils passèrent derrière les rideaux noirs, croisèrent les techniciens qui débranchaient toutes les installations pour éviter un suraccident, descendirent des escaliers et s’élancèrent dans de multiples couloirs. Tout se succédait très vite, elle n’avait pas le temps d’imprimer ce qui se passait. Uniquement focalisée sur sa main qui tenait celle d’Abel, ils passèrent de nombreuses portes qui les menaient dans des pièces de plus en plus lumineuses jusqu’à atteindre la lumière du jour. Ils finirent sur un parking – certainement où se garaient ceux qui travaillaient sur l’événement – suffisamment pour ne plus entendre l’alarme incendie. Au loin, ils pouvaient voir une masse se former devant l’entrée, puis s’éloigner du bâtiment. Il lui fallait un temps pour se rendre compte de ce qu’il venait de se passer, pour qu’elle découvre sa chevelure mouillée, ses vêtements trempés… mais aussi ses affaires endommagées. « Oh non… » Dans d’autres circonstances, elle se serait énervée, aurait insulté la terre entière d’avoir détruit sa collection d’affiches qu’elle venait tout juste de lui faire signer. Mais à cet instant, elle se réjouissait d’être en un seul morceau. Qui sait ce qui lui serait arrivée si elle était restée stoïque au milieu de la foule en furie quelques secondes de plus. « J’espère que c’est pas parti d’un fan qui a voulu faire un feu de camp comme dans le jeu. » L’humour comme sa seule arme à cet instant, elle se tourna vers le doubleur. « Merci, Abel. » Un sourire malgré la péripétie, elle lui tendit le papier qu’elle put attraper avant que tout cela ne se produise. « Il n’est plus très visible mais j’ai choisi le 2, si jamais. » Comme s’il ne s’était rien passé et qu’ils continuaient leur conversation de tout à l’heure.

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crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

"Par ici." Vous suivez le mouvement et tu regardes bien par-dessus ton épaule pour t'assurer que Norah n'est pas laissée sur le côté. S'il s'agit d'une vraie urgence, un incendie ou quelque chose de ce style, le fait que tu sois un doubleur et acteur connu n'a pas son importance. Du tout, le plus important, c'est de sortir de l'immeuble de manière sécurisée, et s'assurer que tout le monde va bien. Et dire que tu avais dit à Althea que tu allais passer une bonne journée... Vous êtes dans un parking la minute suivante, toi, Norah, quelques employés et toute l'équipe de doubleur de Land of. Un des doubleurs te fait une petite grimace, et tu lui renvoies un sourire histoire de ne pas en rajouter plus. Il faut conserver son calme dans ce genre de situations et attendre, au moins, votre petit groupe n'a pas été séparé et tout le monde dans l'équipe va bien. Quand Norah reprend la parole, ton sourire perd un peu d'intensité, car ce genre d'incident peut tout à fait arriver et est sûrement déjà arrivé dans une convention. "C'est triste à dire, mais ça ne m'étonnerait même pas, cela ruine totalement l'événement." Que tu admets, car au final, ce genre d'acte est bien égoïste et totalement stupide au final. Tout ça pour quoi? L'espoir de voir son doubleur préféré un peu plus longtemps? Alors que ce genre d'incident ne fait que retarder tout le monde ? Si ce n'est même annuler tout ceci.
"Hmm, je ne pense pas que ce numéro va te servir pour le moment... Désolé Norah." Que tu lui dis, peut-être qu'elle pourra demander un remboursement vu les circonstances. Juste au moment où tu vas suggérer cela, un des employés s'adresse à votre groupe. Ce dernier a un talkie-walkie dans les mains et quelque chose te dit qu'il a pu parler à un de ses collègues, peut-être toujours à l'intérieur ? "Okay, restez là jusqu'à ce qu'on nous dise ce que ce soit bon... il y a quelqu'un de la sécurité avec vous, ne bougez pas avant que quelqu'un ne vienne vous chercher, okay?" Un mouvement de tête vers la personne de la sécurité et l'employé s'éloigne rapidement, retournant à l'intérieur. Tu as presque envie de lui dire de rester avec vous, mais à quoi bon? Tu n'es pas en charge et tout ce que tu peux faire, c'est attendre avec le reste de votre groupe. Tu as toujours ton téléphone portable avec toi, il est souvent dit qu'il ne faut pas s'en servir en cas d'urgence et tu comptes bien suivre ce conseil. Donc tu te tournes de nouveau vers Norah, vous avez été interrompus plusieurs fois, la brune doit être aussi patiente que toi. "Bon pour le coup, si tu voulais me poser des questions... c'est le bon moment." Que tu dis avec un fin sourire sur le visage. Vous allez devoir rester ici un petit moment, il te semble, et tu as toujours été une personne plutôt bavarde par nature.
"Je ne vais pas suggérer une autre photo, je pense qu'on peut tous les deux être d'accord sur le fait que ce serait un peu de mauvais goût, mais ouais... si tu as des questions sur le jeu, n'hésite pas."  Tu fais un petit signe de la main vers le reste de l'équipe. "Il n'y a pas que moi en fait... Un peu plus et on pourrait dire que c'est ton jour de chance Norah."

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

La cohue était tout sauf une issue que Norah avait imaginé quand elle s’est rendue à la convention. Comme quoi, il fallait être préparé à toutes les éventualités et ça, les équipes d’Abel savaient très bien le faire. Aussitôt l’alarme en route et les dispositifs anti-incendie enclenchés, plusieurs silhouettes se mettaient autour des comédiens pour les guider et grâce à l’intervention de son interlocuteur, l’étudiante en droit profitait de l’organisation opérante pour s’extirper de la foule. Quelques instants plus tard, les voilà tous sur le parking privé de la salle où avait eu lieu la convention. Et la prise du conscience était aussi difficile qu’incompréhensible, si bien que le silence avait régné en maitre pendant plusieurs secondes alors qu’ils étaient à l’abri. « Ah vraiment ? C’est déjà arrivé ce genre de choses ? » Elle blaguait, originellement. Se dire que certaines actions de fans un peu trop investis puissent mener à ce genre de situations lui paraissait impensable. Mais si Abel en venait à ne pas être étonné, c’est que la possibilité existait. Elle profitait du calme pour ranger ses posters fraichement signés mais abimés par toute cette agitation. Une moue déçue, ce n’avait pas beau être que du matériel, ils avaient tout de même une valeur sentimentale. Peut-être qu’elle pourrait limiter les dégâts d’une manière ou d’une autre ? Elle inspecterait leur ampleur quand elle rentrerait chez elle. En même temps, elle était soulagée de s’en sortir indemne.

« C’est rien. Tant que tout le monde va bien, c’est le principal. » Norah sage, Norah qui prenait la chose avec philosophie. Dans d’autres circonstances, elle aurait certainement glissé deux-trois injures au milieu de la conversation, déjà agacée que ses objets fétiches soient endommagés, mais aussi parce que le moment n’était pas aussi mémorable qu’elle l’avait imaginé – enfin il le serait avec cette tournure. Toutefois, s’emporter ne changerait rien et la journée n’était pas finie, après tout. C’est son interlocuteur qui revenait vers elle, au cas où elle aurait des questions à lui poser. Sur la même lancée que sa dernière parole, elle répondit avec beaucoup de recul. « C’est pas obligé, c’est peut-être pas le bon moment pour ça et je veux pas vous déranger, ni vous ni votre équipe. » Malgré les consignes de l’employé leur indiquant de rester ici, peut-être voulait-il rester auprès des siens, justement pour faire le point. Mais il semblait insister, invitant même les autres comédiens à se joindre à eux. Son sourire s’intensifia, elle eut du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Elle, seule, partageant un moment privilégié avec ceux qui prêtaient leur voix aux personnages de ses jeux-vidéos préférés. Elle criait d’excitation à l’intérieur. « Je vais essayer de garder mon calme. » Sonnant comme une promesse, si elle semblait plutôt bien se gérer en les voyant s’approcher, cela ne serait peut-être plus le cas dans quelques instants. « Je me suis toujours demandée, comment le doublage est arrivée dans votre vie ? » Elle reprit sa respiration, une pause nécessaire le temps qu’elle mette en ordre son discours. Elle avait conscience que cette parenthèse était une chance, elle n’allait certainement pas la gâcher en paraissant complètement brouillon. « Désolée, mes questions vont sûrement être très habituelles mais… C’est quoi une journée type de doublage ? » Elle semblait de plus en plus à l’aise, si bien qu’elle commençait à s’emballer. « Vous êtes souvent plusieurs en salle d’enregistrement ou vous y aller séparément ? » « Oh et il y a des journées porte ouverte des studios ? » Et à cet instant, elle se demandait si elle ne les embêtait pas. Enfin, elle n’espérait pas que ça soit le cas.

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{close encounter of the third kind}
crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

C'est important pour toi de ne pas laisser Norah de côté, qu'elle ne se sente pas exclue parce qu'elle n'est pas doubleuse, ou animatrice ou quoi que ce soit dans la création de jeu-vidéo. Face à une urgence, tout le monde est égal. Enfin, il semble que vous soyez loin de l'urgence et maintenant, vous devez simplement attendre le feu vert pour retourner à la convention. Et vu la taille de l'événement et le personnel, tu sais déjà que cela va sûrement prendre du temps. Le temps de vérifier que cette alarme ne cachait pas quelque de plus grave, de voir que tout le monde répond à l'appel, rassurer les fans qui ont payé pour leur ticket et des photos avec leur star favorite. Oui, cela ne va pas être simple de tout réorganiser. Tu n'as pas à te soucier de tout ça maintenant, et tu as un sourire pour Norah."Pas à moi personnellement, mais on se parle entre doubleurs, et j'ai déjà eu vent de quelques conventions où les choses ont vraiment dérapé. Là, l'événement semble avoir été très bien organisé." Tu hoches la tête. "Ce qui est à saluer, je pense que c'est important." Tu te fais une note mentale pour demander à ton assistante d'envoyer des fleurs ou une boite de chocolat, à tous les gens qui ont géré l'urgence aujourd'hui. Une toute petite attention, ridicule quand on y pense bien, mais il faut bien montrer que le travail est apprécié et que tu n'es pas une personne ingrate. Bien au contraire, la célébrité ne te monte pas à la tête, ce ne sera jamais le cas et dans un moment tel que celui-ci, l'éducation que tu as reçue reste la chose la plus importante à tes yeux.
"Hmm, tu ne me déranges pas du tout, je suis quelqu'un de bavard par nature, et puis, je ne peux pas faire autre chose pour le moment, n'est-ce pas ?" Et si cela peut aider Norah à envisager les prochaines heures un peu plus sereinement, tu ne dis pas non, bien au contraire. Sa première question te pousse à réfléchir, et tu décides de jouer la carte de l'honnêteté, hors de question de te donner le bon rôle et de prétendre que tu as toujours voulu être doubleur. Ce n'est pas ça la réalité, tu as juste appris à aimer ce métier et tu es plus que content qu'on t'offre toujours des contrats de doubleurs. "Par accident, j'en avais marre qu'on me propose que des rôles clichés et stéréotypés d'acteurs et ... avec l'arrivée de ma fille, il m'a fallu de l'argent, et vite, le doublage combine ce que j'aime et ça m'a permis de payer mes factures." Car tu as fait des études pour et que pour toi, il a toujours été questions de vivre de ta passion et oui, mine de rien, tu as eu de la chance. C'est un facteur important dans les métiers artistiques et tu es assez réaliste pour le voir et même pour le savoir à dire vrai. Pour dix acteurs doués, il faut bien qu'un d'eux soit chanceux pour décrocher le rôle. Cela ou alors il faut avoir de très bonnes connexions."C'est un milieu plutôt fermé malheureusement, on ouvre rarement les studios, il y a surtout des animateurs, des doubleurs et parfois le réalisateur." Comme tous les milieux à un certain niveau ? Enfin, cela, tu ne fais que le supposer. "Il y a des entrainements vocaux, on lit les scènes avant, on discute avec les animateurs, et on enregistre... parfois deux ou trois heures d'affilée." Ta plus longue session d'enregistrement ? Elle a duré quatre heures. "Désolé, ce n'est pas le métier le plus passionnant du monde."

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

Norah se doutait que l’organisation d’un tel événement devait être colossale, mobilisant énormément de personnes pour qu’il puisse se dérouler de la meilleure des façons. Rien que pour la sécurité des invités et des fans, l’étudiante en droit avait dû passer plusieurs contrôles : son sac, ses billets et même sa pièce d’identité, tout y était passé et à juste titre. Mais il y avait aussi tous les animateurs et les métiers invisibles, ceux qui s’occupaient des plannings, de la scène, des éclairages, … Une masse qui devait coopérer main dans la main et dans un seul but, divertir. Forcément, elle était touchée de voir qu’il avait suffi que d’une alarme incendie pour balayer leur travail de ces derniers jours, voire semaines. Car on espère que tout aille bien, qu’il n’y ait jamais d’accroc et que tout le monde rentre avec le sourire. Force est de constater que le destin en avait décidé autrement, éparpillant les foules avec la plupart dirigée vers la sortie. Loin de l’hystérie des fans, elle avait la chance de passer un moment privilégié avec Abel et ce en lieu sûr, chance qu’elle ne mesurait pas totalement à cet instant. « C’est dommage que ça se termine comme ça, tout le monde était investi et voulait profiter du moment… » Malgré tout, la Sawyer se sentait privilégiée car, en faisant partie des premières personnes dans la file d’attente, elle avait pu rencontrer Abel là où les personnes derrière elle n’avaient pas eu cette chance. « Pour le coup, c’était ma première convention et jusqu’ici, c’était incroyable. » Il fallait bien le saluer et elle rentrerait chez elle déjà avec un bon nombre de souvenirs, tous les goodies de Land of Hálfrheimr qu’elle trimbalait en était les principaux témoins. « Il faudra que je sèche tout ça en rentrant, j’espère que ça ne va pas trop les endommager… mais en même temps, ça leur donnerait un petit côté RP très réaliste, vous pensez pas ? », ajouta-t-elle en montrant ses quelques posters avant de les ranger dans son tote-bag, amusée par la situation.

« Alors là, je suis moi-même une grande bavarde… Vous avez combien de temps devant vous ? » Pouffant un rire, elle savait très bien que les conversations entre personnes qui débitaient plus que la moyenne pouvaient durer un certain temps, si bien qu’il fallait quelque chose pour les faire arrêter. D’autant plus qu’elle paraissait beaucoup plus à l’aise maintenant qu’il n’y avait plus cette organisation en panel. « Oh, je vois. Les débuts n’étaient pas trop difficiles ? Je m’en suis rendue compte, ça fait que quelques années qu’on nous parle enfin de la communauté de doublage, alors même que ses voix marquent notre quotidien… » Car les doubleuses et doubleurs étaient partout, dans les pubs de céréales, tout comme dans les jeux-vidéo mais aussi dans les gares. Et malheureusement, il était très facile d’oublier qu’il y avait des humains derrière et qu’il fallait leur rendre hommage. « Tant pis ! Vous travaillez toujours dans le même studio et avec les mêmes personnes ? » Norah était très attentive lorsque son interlocuteur lui apportait ses réponses, comme si mentalement elle prenait des notes sur chacun des éléments qu’il énonçait. A vrai dire, elle trouvait même l’ambiance de ce métier passionnante. « Pardon mais ça a l’air génial ! Bon ça doit être un peu long de rester trois heures dans une salle à répéter plusieurs fois la même chose mais à la fin vous donnez vie à un personnage ! » Beaucoup plus enthousiaste, elle savait pertinemment qu’il y avait des professions beaucoup moins passionnantes et le doublage y était bien loin, en tout cas pour elle. « Justement, c’est facile pour vous de vous connecter – et déconnecter – au personnage que vous doublez ? Et forcément, est-ce qu’il y a un personnage qui vous hante plus qu’un autre, en mode quand vous dites quelque chose, vous vous dites ‘c’est bien ce que tel personnage aurait pu dire, tiens.’ ? » Un grand sourire sur son visage, elle imaginait Desmond. Aussi, elle se doutait qu’il y avait un processus artistique, comme toutes les autres productions dans ce domaine, et simplement elle se questionnait sur ses pratiques. Est-ce qu’il avait une routine ? Est-ce qu’il avait besoin de réécouter un ancien extrait pour se remettre dans le personnage ? Et plein d’autres questions qui attendaient. Comme si elle l’interviewait, somme toute.

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{close encounter of the third kind}
crédit/(keetikagifs) ✰ w/ @Norah Sawyer

Peut-être que Norah l'aura compris après seulement quelques minutes de conversation avec toi, mais tu es une personne optimiste et positive par défaut. Si certains aiment broyer du noir et même imaginer le pire, toi ? Tu fais tout simplement le contraire, et tu préfères te dire qu'il y a toujours mieux, toujours une façon positive de voir les choses. Certes, c'est une fondation qui a été remise en cause quand tu as perdu la mère de ta fille, et il t'a fallu de l'aide ainsi que la présence de ta famille et surtout de ta petite fille pour te retrouver et reconnaitre que c'était un incident isolé. Et que tu ne peux pas tout contrôler. Alors, tu n'as aucune raison de paniquer aujourd'hui et tu fais de ton mieux pour rassurer Norah. Est-ce que l'événement est fini ? Tu ne le penses pas, on vous a dit d'attendre, ce qui veut tout et rien dire. Tu vois bien une reprise avec un léger délai et pas quelque chose inverse. Aussi, tu as un sourire pour Norah et tu essayes toujours de la rassurer."Oh, je suis sûr et certain qu'il y aura une compensation, ou un jour en plus, ça ne peut pas se terminer comme cela, ce serait trop dommage pour les fans." Tu demanderas personnellement s'il le faut, cela ne te parait pas très juste que tout le monde en pâtisse à cause d'un simple incident et d'une simple alarme. Oui, les mesures de sécurité doivent être respectées pour une raison, mais ça ne doit pas vous empêcher de continuer avec cette convention organisée pour des fans. Et par des fans il te semble bien.
Et Norah est une bonne compagnie, certes, tu serais un petit peu plus perdu si la jeune femme était en train de paniquer, heureusement, ce n'est pas le cas, et la brune va sûrement avoir l'interview d'Abel Reyes la plus poussée et détaillée du monde. Pas une mauvaise chose, selon toi. Elle te questionne sur tes débuts et tu n'as même pas besoin d'y réfléchir à deux fois avant de lui donner une réponse. "Difficile à ravaler pour mon ego, mais j'avais d'autres préoccupations, être père c'est un métier en soit, et c'est le métier le plus important que j'ai, ça reste ma priorité." Tu étais plus content d'avoir du boulot pour pouvoir payer tes factures et t'assurer qu'Ana et Althea ne manqueraient de rien. Oui, Althea est un accident total, mais tu as tout de suite pris tes responsabilités, dès que tu as vu ce test de grossesse positif dans les mains de celle que tu as toujours considéré comme une amie. "Pas toujours le même studio, je suis sûr et certain que tu serais surprise d'apprendre le nombre de studio qu'il y a rien que dans Brisbane." Pour l'animation, le doublage, les captures vidéos, toute ce genre de choses qui demandent et nécessitent du temps. Et qui bien évidemment, emploient beaucoup de personnes. "Non?" Pas de personnage qui te hante, ce n'est sûrement pas la réponse que Norah voulait, mais tu élabores un peu plus l'instant suivant.
"C'est une bonne question, mais je sais faire la part des choses. Et c'est sûrement pour cela que j'aime autant être doubleur ou même acteur, je suis Abel. Mais je peux aller me perdre dans la tête de quelqu'un d'autre quand on me le demande." Un truc que tu adores faire, c'est bien pour ça que tu as choisi cette profession et pas pour une autre raison."Quand on ne me le demande pas, je reste tout simplement dans ma propre tête." Tu as un léger rire. "Pas une réponse très fun j'en ai bien conscience." Juste au moment où tu es sur le point de t'excuser, tu fais un signe de la tête à Norah pour qu'elle regarde dans la direction opposée. "Oh, quelqu'un revient vers nous." C'est bien quelqu'un de la convention qui s'adresse à vous par la suite. "Il semble que l'alarme incendie ait été déclenché par accident par un des animateurs, tout va bien, on finit juste de vérifier le périmètre et on pourra reprendre, ça devrait juste nous prendre une bonne heure, en attendant, un des hôtels environnant s'est proposé pour accueillir tout le monde dans ses salles de conférences." L'agent de sécurité vous fait signe de suivre et tu adresses un sourire à Norah."Ah tu vois, je te l'avais bien dit."

Close encounter of the third kind. w/  @Abel Reyes

Le fait que ce soit la première convention de Norah était plutôt surprenant, connaissant à quel point elle pouvait s’investir pour ses passions. Il fallait voir le nombre de produits dérivés qu’elle avait chez elle, l’impact des jeux-vidéo et tous les autres médias de pop culture sur sa vie. Forcément, la première fois serait mémorable, sa rencontre avec Abel encore plus et l’accident – aussi fâcheux soit-il – certainement. Mais maintenant qu’ils étaient tous en sécurité, elle retrouvait l’aisance qu’elle affichait avant que tout cela ne se produise. « Ça serait génial ! Après je pense que les fans comprendraient totalement s’il n’y avait rien. Les accidents arrivent. » Un sourire sur son visage, elle ne s’affirmait pas comme la représentante de toutes les personnes qui avaient attendu ce moment pendant des semaines voire des mois, surtout vu sa position privilégiée. « C’est facile à dire pour moi vu que je suis avec vous depuis tout ce temps et c’est complètement hallucinant, mais j’imagine que rien que vous voir de loin doit signifier beaucoup. » En tout cas, cela serait sa réaction et l’avait été lorsqu’elle se trouvait la file d’attente quelques minutes plus tôt. « J’espère que cela n’aura pas trop impacté la convention dans son ensemble. » Car il y avait d’autres stands, d’autres points de rassemblement où les fans de comics et de jeux-vidéo se retrouvaient pour partager leurs passions et créations.

Finalement, la session question-réponse dont elle était la principale interrogatrice lui changeait totalement les idées. Norah paraissait complètement intéressée par les métiers du doublage et par l’expérience qu’Abel a amassée au fur et à mesure de ses rôles. Elle n’avouerait sûrement pas qu’elle avait scrupuleusement étudié la carrière de son interlocuteur avant de venir ici par peur de passer pour une fan hystérique. Surtout qu’il n’avait pas l’air mal à l’aise que la Sawyer lui pose autant de questions, certainement devait-il avoir l’habitude. Un sourire tendre sur le visage de l’étudiante alors qu’il évoquait sa paternité, elle rétorqua aussitôt. « Vos enfants ont beaucoup de chance de vous avoir. » Elle ignorait les détails de la vie privée de son interlocuteur – car comme son nom l’indique, elle demeurait privée – mais elle faisait aisément le parallèle avec sa propre enfance. Elle, elle avait eu un père absent, enfermé dans sa carrière et les manipulations qui lui permettaient de s’élever davantage dans la société. Il était certes aimant et profitait des moments en famille mais ce qu’elle blâmait, c’était leur rareté. Peut-être que les Sawyer seraient moins dysfonctionnels s’il en avait fait une de ses priorités. « Cela est d’autant plus louable que vous en parliez aussi librement, d’ailleurs. » Même si la frontière entre vie de famille et vie professionnelle a tendance à perdre en étanchéité avec les années, pour beaucoup parler à leurs collègues de leur vie en dehors du travail était un tabou. Alors en parler avec des inconnus… « Il y en a tant que ça ?? » Comme il pouvait s’en douter, Norah ne savait pas du tout à quoi ressembler un studio. Forcément, elle avait l’image des studios d’enregistrement que les chanteurs les plus populaires partageaient sur les réseaux sociaux mais peut-être étaient-ils différents pour le doublage. Le fait qu’il mentionne Brisbane l’étonnait encore plus, jamais elle n’aurait pensé que la ville en accueillait autant. Mais cela était sûrement du au fait que le doublage n’a commencé à être sur le devant de la scène qu’il y a quelques années. Il y avait donc encore de nombreuses zones d’ombre dans l’esprit de la Sawyer. « Note à moi-même : je dois googler le nombre de studios de doublage en Australie. » Un rire accompagna sa parole, peut-être que le pays était reconnu pour son activité de doublage. Si tel était le cas, elle en serait très fière.

Norah écoutait attentivement les réponses d’Abel, qui l’amusait puisque certaines ne ressemblaient pas du tout à celles qu’elle avait pu imaginer. Pour autant, elle ne semblait pas déçue, bien au contraire puisqu’elle se documentait directement sur le terrain. « Non non c’est très intéressant ! On ressent à peu près la même chose quand on peint, on ne se projette pas dans la scène que l’on veut représenter justement pour garder du recul et corriger rapidement ce qui ne va pas. » Elle tenait à ne pas être absorbée par sa création lorsqu’elle se trouvait devant son chevalet et réservait la contemplation une fois qu’elle était terminée. Cela devait être similaire pour un doubleur comme Abel. Suivant le regard de son interlocuteur vers l’agent de sécurité, elle fut soulagée qu’il ne s’agissait que d’un simple accident. Un grand sourire en réponse à celui d’Abel, elle reprit. « C’est vrai, et tant mieux ! » Elle suivrait le mouvement vers le fameux hôtel et retrouverait la foule, cette fois-ci sans se faire remarquer. Déjà parce qu’elle était fair-play par rapport à autres mais aussi parce qu’elle ne voulait pas abuser de la gentillesse et du temps de son idole.