Louis a bu, certes, mais pas suffisamment pour expliquer la nausée qui menace de le submerger depuis des heures déjà. La douche froide qu’il s’est imposé dès l’instant où il est rentré n’a pas suffi à effacer les nœuds qui lui serrent l’estomac. Le manque de sommeil ne facilite pas les choses, certes, mais sa tentative de fermer les yeux et de faire taire les pensées qui l’assaillent sans discontinuer s’est révélée vaine, alors il a rapidement abandonné, préférant faire les cent pas dans sa chambre d’étudiant. Ou plutôt les vingt pas, étant donné la taille de ladite chambre. La soirée se repasse en boucle dans son esprit et il tente de se persuader que, peut-être, certains de ses souvenirs sont brouillés et que ça ne s’est pas réellement passé comme ça. Seulement il sait que c’est peine perdue. Parce qu’il a beau essayer de se persuader du contraire, ce qu’il s’est produit s’est réellement produit. Et ce qu’il s’est produit, c’est qu’il a embrassé un homme. Lui qui jusque-là n'avait jamais remis en question son attirance pour les femmes.
Il était arrivé dans le club avec quelques camarades de promo - de vagues connaissances dont il n’aurait sans doute plus de nouvelles dans un ou deux ans - mais il les avait rapidement perdus de vue. En quelques gorgées, il avait terminé le verre qu’il avait payé bien trop cher au bar et qui s’ajoutait à ceux qu’il avait déjà bu avant d’arriver. Pas assez pour perdre ses moyens, mais suffisamment pour faire tomber quelques-unes de ses inhibitions. Il avait ensuite gagné la piste de danse, et son regard en avait soudain croisé un autre. Son propriétaire se balançant au rythme de la musique, à quelques mètres de lui, un sourire taquin au coin des lèvres. Louis n’avait pas rompu le contact, parce que ça l’amusait et qu’il n’avait jamais été du genre à se défiler face à un défi. Au contraire, il lui avait adressé un bref signe de tête, sourire en coin lui aussi, puis l’avait regardé s’approcher de lui en se frayant un chemin parmi la foule de corps moites qui se pressaient les uns aux autres. Si Louis avait assisté à la scène de l’extérieur, peut-être aurait-il immédiatement compris de quoi il s’agissait. Mais tout ce qu’il voyait lui, c’était un challenge, et il refusait d’être le premier à flancher. Alors ils avaient dansé. Les frôlements s’intensifiant à mesure que les minutes passaient, et chacun d’eux oubliant tout ce qui les entourait. Le cœur de Louis battait la chamade - sensation similaire à celle qu’il restait lorsqu’il était sur le point de marquer un essai après une contre-attaque surprise - et envoyait pulser dans ses veines un sang fiévreux. Ils avaient dansé. Jusqu’à ce que leurs torses se touchent. Jusqu’à ce que leurs cuisses s’entremêlent. Jusqu’à ce que les mains se perdent dans les cheveux ou sur les hanches. Incapable de discerner ou son corps finissait et ou celui de l’inconnu commençait, Louis se laissait porter. Et le baiser qui suivit ne le surprit même pas. Parce qu’il était la suite logique et que sur l’instant, il ne pouvait imaginer une seule raison de l’éviter. Alors ses lèvres s’étaient posées sur d’autres lèvres, sa langue s’était mêlée à une autre langue, et Louis n’avait même pas pensé au fait qu’il était en train d’embrasser un homme.
Maintenant que la fièvre est retombée, Louis est perdu. Quand il repense à la scène, il est tenté de croire qu’il n’en a été qu’un observateur extérieur, qu’il ne fait que la regarder de haut sans y prendre part. Mais il sait, lorsqu’il passe sa langue sur sa lèvre inférieure et qu’il a l’impression de pouvoir encore sentir le goût de sa peau, qu’il ne fait que se mentir à lui-même. Alors sans y réfléchir plus longtemps, il attrape sa veste qui sent encore la fumée de cigarette et il claque la porte de sa chambre d’étudiant. Le soleil est à peine levé sur Brisbane, mais Louis ne s’en rend même pas compte, obnubilé par l’ouragan d’émotions qu’il sent monter en lui. Ses pas le mènent sans qu’il y réfléchisse jusqu’à une adresse où il se rend bien trop souvent ces derniers temps, pour quelqu’un qui n’y habite pas, et il monte les escaliers quatre à quatre jusqu’à s’arrêter devant une porte en particulier, pourtant identique à ses voisines. Il ne prend pas le temps de réfléchir ou simplement de vérifier l’heure qu’il est avant de frapper plusieurs coups secs. Puis trois autres, au cas où, parce que cette attente immobile lui est insupportable. Lorsque la porte finit par s’ouvrir, Louis reprend un peu pied dans la réalité, et plisse le nez, dans une grimace contrite. « Désolé, je sais qu’il est tôt. » Sans doute trop tôt pour quelqu’un qui ne dort déjà pas suffisamment à cause de ses études. Il le sait, mais ça ne l’empêche pas de poursuivre. « Mais je suis un peu paumé et je savais pas qui d’autre aller voir. » Face à lui se trouve Ruben, et déjà sa présence apaise quelque peu le rythme effréné de ses battements de cœur. Réalisant que ses mains tremblent légèrement, il les place dans les poches de son pantalon et garde le regard baissé, perdu quelque part entre ses chaussures et les pieds de Ruben. La place que ce dernier a pris Ruben dans la vie de Louis en si peu de temps - à peine trois mois - devrait le déranger. Le questionner, au moins. Lui qui ne rêvait que d’indépendance depuis des années déjà. Et pourtant, c’est désormais toujours vers lui qu’il se tourne quand il doute, s’apitoie sur son sort ou veut célébrer une réussite.
Ruben Hartfield
le problème à trois corps
ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Si les premiers coups portés sur le bois de la porte ne l’avaient pas tiré de son sommeil, ceux ajoutés dans la foulée pour signaler définitivement une présence de l’autre côté de cette dernière l’aurait fait. N’importe quel bruit de l’autre côté de la porte avait tendance de toute manière à réveiller Ruben - ce dernier avait un sommeil léger et facilement dérangé depuis qu’il était entré en études, là où il avait pourtant toujours dormi correctement auparavant. Surement le stress qu’il laissait tomber sur ses épaules presque volontairement qui s’accumulait jour après jour, qu’il tassait dans un coin; surement les pages et les pages à apprendre, à comprendre, qui s’entassaient elle sur un coin de son bureau dans sa chambre d’étudiant. Il y avait bien des raisons qui pouvaient désormais le pousser à ne plus trouver correctement le sommeil - aujourd’hui, il l’avait trouvé mais en était tiré de force. Soupirant, il finit par se lever et par effectuer les quelques pas qui le séparaient de la porte. Dire qu’il était surpris de voir Louis se tenir sur le pas de cette dernière serait mentir - ce n’était pas la première fois ces derniers temps, surtout ces dernières semaines et de façon exponentielle jusque là qu’il se retrouvait à frapper chez lui. Ruben ne s’était pas attendu à ça lorsqu’il avait croisé le jeune homme aux urgences et fait sa connaissance, mais il ne se plaignait pas que ce soit le cas: sa présence était chérie de son côté. Ce qui le surprenait davantage en revanche, c’était l’expression que portait les traits du visage du brun - inhabituels, perturbés, dérangés. « Désolé, je sais qu’il est tôt. » Ruben aurait pu le savoir, effectivement, s’il avait jeté un coup d’oeil à son réveil ou de l’autre côté du store qui couvrait sa fenêtre; il ne l’avait pas fait. « Mais je suis un peu paumé et je savais pas qui d’autre aller voir. »
L’un de ses yeux à moitié ouvert, l’autre complètement fermé d’être plissé face à la lumière qui lui était imposée alors qu’il dormait encore profondément la minute passée, Ruben finit par soupirer quelque peu - par acceptation de son sort plutôt qu’autre chose - avant de laisser la porte ouverte et faire demi-tour. L’instant d’après, il se trouvait déjà à côté de la cafetière, l’un des maigres éléments de cuisine qu’il avait la place de garder dans sa petite chambre. « Un café ? » Avant toute chose, il fit ce qui était nécessaire d’être fait pour le moment: il remplit un grand verre d’eau, et se tourna vers Louis; lui tendit ce dernier. « Tu me remercieras plus tard. » Il ne lui avait fallu qu’un instant pour deviner qu’il était sorti et avait bu - il commençait à reconnaitre la façon dont les traits de son visage se déformaient légèrement lorsque c’était le cas. Il s’attela à préparer des cafés ensuite: un pour Louis pour lui redonner un peu d’énergie, un pour lui parce-que quitte à être réveillé il allait désormais commencer sa journée. « Comment était la soirée ? » Il ne le savait pas, mais il mettait les deux pieds dans le plat - tant pis, au moins ce serait chose faite.
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Dernière édition par Ruben Hartfield le Mer 12 Juin - 4:13, édité 1 fois
La culpabilité que Louis ressent en voyant le visage encore marqué de sommeil de Ruben ne suffit pas à balayer le besoin de lui parler. Parce qu’il est perdu, embarqué dans un tourbillon d’émotions contradictoires dont il ne parvient pas à se sortir seul. Parce que Ruben a cette faculté étrange de l’aider à y voir clair, comme s’il lui permettait de garder les pieds sur terre quand le vertige le gagnait. Faculté étrange quand on sait qu’ils ne se connaissent que depuis quelques semaines. Au point d’en oublier les principes élémentaires de la bienséance et de frapper à sa porte aux premières lueurs de l’aube, réveillant son ami par la même occasion. Il grimace en l’entendant soupirer, retenant des excuses qui ne lui auraient pas rendu ces heures de sommeil perdues, et n’auraient servi à rien d’autre qu'à alléger la conscience de Louis. Il le suit à l’intérieur et jusque dans la cuisine. « Un café ? » « Ouais, pourquoi pas. Merci. » On dit bien que la caféine permet d’atténuer les effets de l’ébriété, non ? Et même si les principaux effets se sont d’ores et déjà dissipés, il se dit que ça ne peut pas lui faire de mal. Avant de lui servir son café, c’est d’abord un grand verre d’eau que Ruben lui tend. « Tu me remercieras plus tard. » Louis expire bruyamment par le nez, amusé. « Merci papa. » Moquerie récurrente qu’il ne manque pas d’utiliser à chaque fois que l’étudiant en médecine lui donne n’importe quel conseil. Il en oublierait presque les questionnements qui l’ont mené sur son pallier, quelques minutes auparavant. Jusqu’à ce que Ruben le lui rappelle. « Comment était la soirée ? » Immédiatement, Louis se rembrunit. La main crispée sur son verre d’eau et le regard perdu dans le vague, il se mord l’intérieur de la joue. « Bien. » Son premier réflexe est de tenter de dévier le sujet, chercher autre chose dont ils pourraient parler, éviter d’affronter ce qui lui noue le ventre depuis plusieurs heures. Jusqu’à ce que son regard se pose sur le visage encore endormi de Ruben et qu’il se souvienne qu’il venait de le sortir du lit à l’aube. Et Louis n’est pas égoïste au point de se dégonfler maintenant et de l’avoir embêté pour rien. « Trop bien peut-être. » Il accompagne sa réponse d’un rire gêné, ne sachant pas vraiment comment aborder le cœur du sujet. Louis avale une gorgée de son verre d’eau, se laissant ainsi quelques minutes supplémentaires de répit avant de sauter dans le vide. « Il y avait ce gars, et j’avais bu. » Il s’interrompt, sans oser croiser le regard de son ami, tout en sachant qu’il n’était désormais plus difficile de deviner là où il voulait en venir. « J’me dis que c’était peut-être que cette fois-là. Avec l’alcool et tout. Je sais pas. » La vérité n’est dite qu’à demi-mot, comme si Louis ne trouve pas le courage de la verbaliser à voix haute, comme s’il craint que cela ne la rende que plus réelle. Il pose ensuite son verre à moitié rempli sur un bout de table et se frotte le visage de ses mains, sentant finalement la fatigue de la nuit le submerger.
Ruben Hartfield
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ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Même si Ruben aurait préféré retourner dormir plutôt que de se faire réveiller à cette heure là par quelqu’un de passablement alcoolisé qui plus était, il n’allait pour autant pas mettre Louis à la porte - ce n’était même pas une option qui avait traversé son esprit. Plutôt, il commencerait sa journée directement et prierait pour réussir à attraper une poignée de minutes supplémentaire de sommeil ici ou là au cours de la journée. Ce n’était pas la première fois qu’il était réveillé de la sorte, ce ne serait surement pas la dernière: les études qu’il avait choisi menaient à une vie entrecoupée et au sommeil plus que subjectif. « Ouais, pourquoi pas. Merci. » Ruben opina du chef, se dirigeant vers le maigre espace cuisine du lieu, laissant le jeune homme fermer derrière lui la porte. Avant tout: il lui servit un verre d’eau. C’était peut-être idiot, mais il savait d’avance que c’était là une bonne idée. « Merci papa. » Il leva les yeux au ciel mais eut tout de même un petit sourire en coin qui se dessina; la blague devenait récurant et presque amusante à la longue.
Ben n’était cependant pas idiot, et se doutait bien que si Louis était venu le voir à l’aube, ce n’était pas simplement pour boire un café, lui passer le bonjour et repartir. Alors, il enfonça la première porte ouverte qui était la plus simple à deviner dans le lot: il lui demanda comment s’était passée la soirée. Le manque de retour de la part du brun dans un premier temps lui fit quelque peu froncer les sourcils - mais Louis ne pouvait le voir, comme il était de dos par rapport à lui, en train de préparer le café. « Bien. » Les mains de Ruben ralentirent quelque peu. « Trop bien peut-être. » Il ne pouvait toujours pas le voir, mais il haussa quelque peu un sourcil, intrigué par cette réponse: comment une soirée pouvait-elle être trop bien ? Cela sous-entendait que quelque-chose s’était passé - de façon presque suspicieuse. Il hésita à faire un commentaire, mais se ravisa: son intervention n’était ni demandée, ni attendue ici, il se devait de laisser le temps à Louis d’avancer dans ce qu’il voulait mettre en avant de la manière que cela lui semblait être juste. « Il y avait ce gars, et j’avais bu. » A ces mots là, en revanche, les gestes du futur médecin s’arrêtèrent complètement et se retourna lentement en direction de son ami. Oh, il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour savoir lire entre les lignes ici. Apposant dans son dos les mains contre le comptoir pour s’appuyer sur ces dernières ensuite, il fit rouler ses lèvres l’une contre l’autre, penchant quelque peu la tête sur le côté. Une fois de plus, il pouvait aisément voir qu’il comptait rajouter un quelque-chose ici, alors il garda son propre clapet fermé. « J’me dis que c’était peut-être que cette fois-là. Avec l’alcool et tout. Je sais pas. » Oh, Lou.
Laissant échapper un soupir et un autre peut-être, l’esprit de Ruben encore à moitié endormi naviguait entre deux réponses à formuler à haute voix ici. Il savait pourtant que celle qui choisirait pourrait être déterminante pour la suite, pour Louis - lui avait la chance d’être déjà passé par ce questionnement qui n’en avait jamais été un en réalité. Il garda ses lèvres pincées encore un instant avant de se lancer. « Je le dirai pas à voix haute à ta place. Ce qui s’est passé. » C’était peut-être un peu frontale comme approche, mais cela lui permettait de dire sans le dire qu’il comprenait ce qu’il essayait de lui communiquer; mais pour son bien, il savait quel se devait de le dire lui-même. « Mais quand tu l’auras fait, si tu souhaites le faire - » Il n’y avait aucune obligation ici, même si Ben sentait bien que c’était ce dont avait envie le brun face à lui en cet instant. « - tu pourras aussi me dire comment tu te sens par rapport à ça. » Inspirant longuement, expirant avec discrétion, il étira un petit sourire avant de légèrement haussé ses deux sourcils. « C’est pas comme si j’allais pas comprendre. » Et haussant brièvement les épaules, il se tourna pour terminer de préparer le café; ils allaient véritablement tous les deux en avoir besoin, pour des raisons différentes bien sur.
Chez les Dalton, on ne parlait pas d’attirance ou d’orientation sexuelle. On faisait comme si l’hétérosexualité était la règle et qu’elle ne souffrait d’aucune exception. Quand on parlait de la vie future des enfants, on partait du principe qu’ils seraient forcément accompagnés par quelqu’un du sexe opposé. On parlait du bout des lèvres de ce professeur d’arts qui mettait de l’eye liner, et on évitait le sujet de cette cousine éloignée qui vivait avec son amie. Pendant longtemps, Louis ne s’était pas posé plus de questions que ça. Parce que personne ne l’intéressait plus que le rugby. Parce que les filles étaient jolies, mais qu’elles connaissaient rarement la règle de l’en-avant. Parce que si son regard s’attardait parfois sur d’autres garçons, c’était uniquement parce qu’il voulait leur ressembler. Par la suite, il ne lui avait pas fallu longtemps pour accepter que certains garçons préféraient embrasser d’autres garçons. Tant mieux pour eux, et puis ça ne changeait rien à sa vie. Seulement il n’avait pas réalisé que ça pouvait le concerner plus directement que ce qu’il pensait. Qu’il pourrait lui aussi aimer embrasser d’autres garçons. Il ne l’avait pas réalisé, jusqu’à aujourd’hui.
Ruben ne lui avait jamais caché son attirance aussi bien pour les hommes que pour les femmes. C’était sans doute pour cette raison que c’était à sa porte qu’il était venu frapper pour chercher des réponses à ses questions. Ça, et la sensation diffuse d’être toujours à sa place en compagnie de l’étudiant en médecine. Qu’importe la situation ou la discussion, Ruben était toujours cette petite lueur rassurante au milieu d’une nuit noire, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Abandonnant la préparation du café, il s’était retourné vers Louis, qui gardait le regard résolument planté au sol. « Je le dirai pas à voix haute à ta place. Ce qui s’est passé. » Louis grimaça légèrement, réalisant que son ami ne lui faciliterait pas la tâche. « Mais quand tu l’auras fait, si tu souhaites le faire - » Il ne savait pas s’il voulait le faire, justement. C’était bien là tout le problème, mais il laissa Ruben terminer sa phrase sans l’interrompre. « - tu pourras aussi me dire comment tu te sens par rapport à ça. » Louis laissa échapper un long soupir puis se frotta de nouveau le visage de ses mains, comme si ce geste pouvait l’aider à y voir plus clair dans l’imbroglio de sentiments qui occupait son esprit. « C’est pas comme si j’allais pas comprendre. » Sur ces mots, Ruben reprit la préparation du café, libérant par la même occasion Louis de son regard. Et pour la première fois depuis leur rencontre peut-être, il en fut soulagé. Il craignait moins, ainsi d’être dérouté par ce qu’il pourrait voir dans les yeux de son ami. « Comment je me sens ? Perdu, visiblement. » Sinon comment expliquer qu’il ait débarqué à l’aube et sans prévenir chez son ami ? Mais parce qu’il avait justement débarqué à l’aube et sans prévenir, il lui devait sans doute davantage d’explications. « J’me dis que ça pourrait être juste à cause de l’ambiance, juste pour lâcher prise tu vois ? Mais que ça veut rien dire de sérieux au fond. » Certes, Louis s’expliquait un peu plus, mais une oreille attentive remarquerait vite qu’il ne nommait pas encore clairement les choses. Et malgré l’heure matinale, les chances étaient grandes que Ruben porte justement une oreille attentive au choix de ses mots. Ou plutôt des mots qu’il gardait sous silence pour le moment. « Dans tous les cas j’ai merdé, parce que fille ou mec, on s’en fout, c’est pas cool par rapport à Vivian. » Vivian, sa petite amie qu’il avait - trop - facilement oubliée hier soir et dont le souvenir refaisait maintenant miraculeusement surface, accompagné d’une vague de culpabilité. « Elle va me détester. » Parce que s’il était certain d’une chose, c’était qu’il allait lui dire. Être infidèle, certes, mais pas question de lui cacher la vérité. Même si la flamme de leur amour n’avait jamais été un vrai feu de joie - chacun trop occupé à faire passer sa passion en priorité - il la respectait trop pour ne rien lui dire.
Ruben Hartfield
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ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840
TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS :
AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022
Il repérait chaque soupir, chaque regard détourné, chaque geste qui sortait de l’ordinaire chez Louis - autant parce-qu’il avait l’habitude de l’observer avec autant d’attention que parce-qu’il savait que quelque-chose n’allait pas et qu’il peinait à exprimer. Il le comprenait, malgré tout, parce-que ce n’était pas là une situation qui était simple à vivre pour personne. Ruben savait qu’il avait eu de la chance de son côté puisque l’hésitation et la remise en question n’avait pas été nécessaire, mais ce n’était pas aussi aisé pour tout le monde. Là était la raison pour laquelle il laissait tout l’espace et le temps qui serait nécessaire à son ami pour trouver les mots à exprimer s’il en avait envie, pour mentionner ce qui avait pu ou non se passer pendant la soirée et qui l’avait fait venir jusqu’au pas de sa porte à une heure aussi avancée de la matinée.
Reprenant la préparation du café pour ne pas laisser son regard insistant trop longtemps sur Louis, cela sembla avoir l’effet escompté puisque rapidement à la suite la voix du brun se fit entendre. « Comment je me sens ? Perdu, visiblement. » Mettre de l’eau et faire comme si de rien n’était, presque, pour ne pas mettre la moindre pression. Il était perdu, c’était effectivement visible, mais ce n’était pas tant vers cette expression là que Ruben s’attendait à ce qu’il se tourne. « J’me dis que ça pourrait être juste à cause de l’ambiance, juste pour lâcher prise tu vois ? Mais que ça veut rien dire de sérieux au fond. » Il ne pouvait le voir, mais Ruben fronçait son nez en cet instant; parce-que lui savait que ce n’était pas juste pour ça - parce-que si c’était juste pour lâcher prise, ça aurait été vers une femme qu’il se serait tourné. D’après le discours qu’il tentait de tisser, en tous cas. « Si ça voulait rien dire de sérieux, tu m’en parlerais pas, Lou. » Qu’il se contenta de commenter, sans se tourner vers lui, juste pour appuyer malgré tout sur des points qui ne devaient pas se faire avaler par le reste de la conversation. « Dans tous les cas j’ai merdé, parce que fille ou mec, on s’en fout, c’est pas cool par rapport à Vivian. » Ah, oui; Vivian. « Elle va me détester. » Attrapant deux tasses, il les remplit presque jusqu’en haut avant de nouveau se tourner vers Louis, une petite moue agrippée à ses lèvres. « Pourquoi elle va te détester ? » Faisant quelques pas pour arriver à sa hauteur, Ben tendit son bras pour lui donner sa tasse, avant de s’asseoir à ses côtés. « Qu’est-ce que tu vas lui dire pour qu’elle te déteste ? » C’était subtil, c’était fin et brillamment mené de la part de Ruben ici: même s’il avait compris ce à quoi leur conversation référait, il le pousserait doucement à le formuler à haute voix; parce-que comme il lui avait souligné l’instant d’avant, si c’était vraiment rien comme il le clamait, il ne lui en aurait pas parlé dans un premier temps.
« Tu peux me l’expliquer à moi avant, si tu veux. Je vais pas te détester et puis franchement, ça sortira pas d’ici. » Il porta sa tasse à ses lèvres, le café encore surement trop chaud mais cela lui permettait de garder le silence un instant en otage avant de finalement reprendre. « La première fois que j’ai embrassé un garçon, c’était pendant la première année de lycée. A l’internat, on jouait au jeu de la bouteille un soir, et elle s’est arrêtée sur un gars sur qui j’avais un crush depuis le début de l’année. » Il esquissa un petit sourire amusé à ce souvenir. « Lui riait beaucoup pendant le jeu, beaucoup moins quand je lui ai dit que c’était pas anodin pour moi une fois qu’on a terminé de jouer. J’ai jamais vu quelqu’un devenir rouge si rapidement que lui ce soir là. » Bien sur qu’il laissa un rire lui échapper ici, ce dernier ne comportant aucune gêne mais bien une vague d’amusement saupoudré d’une pointe de nostalgie à l’évocation d’une époque où ce genre de chose était abordé avec légèreté et une certaine innocence pour Ruben. Les mots qu’il prononçait aujourd’hui avaient un impact bien différent, parce-qu’il n’était plus aux côtés d’enfants découvrants le monde mais d’un adulte qui remettait en question ce dernier là où il n’aurait jamais pensé le faire. « Lui en a jamais reparlé par la suite parce-que ça importait pas pour lui de m’avoir embrassé, c’était pas du sérieux. » Il tourna son regard pour l’apposer de nouveau sur Louis. « Moi je t’en parle encore aujourd’hui parce-que c’était important pour moi. » Il pinça les lèvres un instant. « Tout ça pour dire que tu peux en dire ce que t’en veux, mais tu m’en dis quand même quelque-chose Lou. C’est pas rien. » Il haussa quelque peu un sourcil. « Et tu le fais en sortie de soirée, sans avoir dormi et tu me réveilles pour le faire. Pourquoi t’as pas attendu qu’on se voit ce soir pour le faire ? » Parce-que c’était important.