Tu ne peux t’empêcher de neutraliser ces lèvres qui s’apprêtaient à esquisser une moue quelque peu dubitative sur la soi-disant sagesse de la panthère. Comme si elle pouvait te voir et te fusiller du regard en les voyant ainsi s’animer. Vieux réflexe que tu gardes de cette époque où la belle n’était jamais bien loin de tes sourires et de tes orages qu’elle savait si bien provoquer. Putain Clay, elle te manque tellement que tu as l’impression de sentir un vide dans ce coeur qui se met à déraper dès qu’elle se remet à parler.

Tu l’écoutes, il y a cette futile culpabilité qui se faufile entre ses lèvres et maintenant c’est toi qui t’en veux d’avoir pu assombrir ce jour si beau pour elle. Car tout ce qui compte pour toi, c’est de savoir que son ciel est bleu, qu’importe que le tien soit toujours plus sombre et incertain.



Puis il y a cette proposition que tu n’attendais pas. Celle de pouvoir la voir elle et son sourire que tu imagines parfois pour t’endormir. Pour diluer les horreurs qui rythment ton quotidien. Et tu penses aux rires de Carter il y a deux jours en voyant ta tête. Et tu parles avec cette impulsivité brodée de tes pensées. Le court silence te fait comprendre que tu viens de te griller tout seul comme un grand. Sa réponse et sa remarque à peine dissimulée te font grincer des dents.

T’as envie de la voir, certainement plus que tout au monde. Tu aurais aimé avoir le temps de te préparer un minimum. Tu ressembles à rien, si ce n’est à un médecin perdu au bout d’un monde bien loin de ce qu’elle pourrait imaginer. Ses derniers mots ressemblent à une menace et tu comprends que tu n’as pas d’autre choix que d’accepter.




Tu ne dis rien d’autre et tu appuies sur le bouton et tu laisses les satellites faire le reste. Et les secondes s’écoulent à la fois trop vite et trop lentement. Tu regardes l’écran de ton téléphone qui cherche la moindre source de connexion qu’il trouve dans les parages. Ton cœur s’arrête en voyant son visage s’afficher et s’animer.





Et c'est tellement sincère que tes lèvres s'étirent volontairement alors que ton océan vogue dans le sien en tentant de ne pas se noyer dans ces sentiments qui te brûlent la poitrine.

Elle sait pertinemment qu'il y a quasi 100% de chance qu'il décline sa proposition mais son cœur tente de se raccrocher à cet infime espoir. Pour en rajouter une couche, elle le menace de venir chercher directement son joli minois en Afrique. Chose qu'elle serait tout à fait capable de faire, qu'il n'ait pas l'audace d'en douter un seul instant.

Elle crève d'envie de le voir et serait prête à donner n'importe quoi pour ça. Parce que tu me manques terriblement Clay... Et elle se fend d'un sourire lorsqu'il finit par céder, bien malgré lui, à sa requête. Les secondes défilent et elle prie intérieurement pour qu'il capte assez au fin fond du trou du cul du monde. Ne serait-ce que pour quelques instants. Juste le temps de croiser ce regard qui hante ses pensées depuis des mois.

Wild
Merci de t'avouer vaincu Aldridge.

Soudainement, l'image apparaît et elle tombe nez à nez avec cet homme dont son cœur s'est entiché malgré elle. Il a à peine le temps de la menacer, qu'elle ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Bordel mais où était donc passée sa tignasse légendaire ? Tentant de reprendre le contrôle d'elle même, elle se mord la lèvre inférieure tout en souriant, les yeux pétillants de malice.



Puis il y a ce sourire qu'il lui offre et qui fait chavirer son cœur. Elle reste quelques secondes à le contempler et elle ne peut que constater que l'Afrique semble encore plus dure que ce qu'elle s'était imaginée. Hormis ses cheveux, elle constate également il a maigri.



Elle aimerait que cet appel se prolonge autant de minutes qu'il serait prêt à lui sacrifier. D'un geste presque habituel, elle se passe une main dans les cheveux tandis qu'elle profite de ce répit et de ces quelques instants qui lui manquent plus que sa raison ne peut lui avouer.

@Clarence Aldridge

Merci de t'avouer vaincu Aldridge. Sa petite remarque pourrait presque faire frémir ton égaux mal placé si elle ne te manquait pas autant. Quand les satellites tentent difficilement de vous connecter, c'est l'affolement dans ta poitrine que tu sens au bord de l'implosion. Son visage apparait et tu as à peine le temps de terminer de prononcer ta menace que la brune se met à rire. Ta tête se baisse un court instant et tu tentes de brider ce sourire qui vient impunément recourber tes lèvres. Tu les pinces pour enchainé ce cœur qui implore de tout lui avouer. Tu ressens cette douleur à la fois insupportable et délicieuse en la voyant s'animer devant sans pouvoir réellement la toucher. Putain Clay tu donnerais cher pour pouvoir la tenir dans tes bras.

Puis elle a cette petite remarque et ce sur lequel elle appuie légèrement trop qui te froncent les sourcils avant te faire sourire. Tu te passes instinctivement une main dans les cheveux que tu n'as plus et ça t'agace de voir que tu ne peux plus avoir ce tique qui était à te détendre.



Tu sens qu'elle t'inspecte sous toutes tes coutures et tu peux voir l’inquiétude assombrir ses yeux peu à peu.



Peu de choses ont le pouvoir de d’appâter, mais les tourtes de la brune sont certainement l'un de tes points faibles qu'elle aimait te faire pour te demander pardon lorsqu'elle allait trop loin. Lorsqu'elle venait te provoquer quand tu osais retourner dans cette carapace que la brune désirait tant détruire.


Et il y a cette question qui vient te faire soupirer, alors que tes yeux se noient en silence dans son océan.



Tu t'arrêtes un instant avant de continuer.



T'as ce sourire presque provocateur pour essayer d'alléger cette discussion qui commence à devenir pesante.



Un autre silence et tu largues une nouvelle une bombe.



Foutu vase imprévisible que tu es.

Le revoir, même sans ses cheveux, lui fait bien plus mal que ce qu'elle s'était imaginée. Son cœur se serre alors qu'il se met à sourire face à ses éclats de rire qu'elle tente vainement de contrôler. Une année déjà sans avoir la possibilité de le serrer dans ses bras, sans pouvoir sentir furtivement son parfum qui l'a toujours fait frémir en silence. Douze putains de mois durant laquelle elle vit ce manque à travers des souvenirs qui inondent son téléphone et ces sms ou ces appels qu'ils arrivent à s'échanger entre leurs vies surmenées à l'autre bout du monde. Parce que oui, malgré son cœur qui se brise un peu plus à chaque instant qui passe, le monde continue de tourner.

Elle remarque ce froncement de sourcils et elle s'en veut aussitôt d'avoir laissé son cœur parler alors que sa raison se met à râler en son for intérieur. Elle ne peut pas s'empêcher de sourire face à ce tic qu'il a toujours eu et qui, aujourd'hui, devient totalement ridicule avec la disparition de sa crinière indisciplinée.

Wild
Va falloir que tu trouves un nouveau truc parce que là...

Son océan l'observe avec cette lueur qu'elle peine de plus en plus à cacher et elle fronce les sourcils on constatant son état général. Elle tente alors de lui proposer de le gaver de nourriture dès qu'il posera un pied sur le sol australien. Ses lèvres s'étirent dans un sourire sincère tandis qu'elle se remémore tous ces flash-back où elle revenait vers lui pour se faire pardonner. Le nombre de fois où, sans un mot, elle débarquait dans sa chambre ou sur le perron avec un paquet de chips, une tarte fraîchement sortie du four, des cookies ou encore l'une de ses fameuses tourtes. Je donnerai tout, pour revivre l'un de ces instants.

Elle baisse alors son océan vers le sol pour cacher ce sourire triste qui fait surface malgré elle. Dans un sursaut de contrôle, elle lui pose cette question sur la réalité du terrain. Son ciller un seul instant, elle soutient son regard alors qu'il lui explique que la situation est bien plus dramatique qu'il essayait de lui faire croire. Entre lui qui risquait sa vie face à une maladie qui brisait un nombre incalculable de vies et Carter qui était on ne sait où en zone de guerre au Moyen Orient, son cœur n'était pas prêt de trouver le repos.

Il y a ce murmure qui lui échappe dans un soupire.



Et il lui envoie ce sourire qui aurait eu la capacité de faire fondre l’Antarctique en moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf. Son cœur s'embrase alors que la tempête qui sommeille en elle commence à se réveiller lorsqu'il fait mention du chaos.



Ses yeux pétillent sous ce sarcasme à peine voilé. Et elle se met à sourire lorsqu'il parle d'Eden. Elle est au moins rassurée qu'il ne soit pas entièrement seul à traverser cette épreuve. Elle s'apprête à répliquer lorsqu'il lâche cette bombe à laquelle elle ne s'était absolument pas préparée. Son cœur rate un battement et elle se perd dans son océan.

Elle marque un silence, peut être un poil trop long avant que sa voix, très sérieuse, ne se fracasse contre cet amour inavoué qu'elle lui porte depuis toujours.

@Clarence Aldridge

Ça te fait mal Clarence, de la voir à la fois si près et pourtant si loin. Tu les comptais, les jours avant de pouvoir la serrer dans tes bras. De pouvoir à nouveau la sentir contre toi, quitte à prendre le risque de faire saigner ton cœur déjà trop blessé. Qu'importe la place que Wild t'accordera dans sa vie, t'es prêt à tout accepter. T'es pris de court lorsqu'elle appuie sur cette possession qui te reste un brin en travers de la gorge. T'aurais tout donné pour être à elle et rien qu'à elle. Mais peut être pas de la même manière que tu l'espérais. Alors tu passes nerveusement une main dans ta crinière qui n'existe plus. Sa remarque te fait lâcher un sourire en coin tout en secouant la tête.



Tu dis surtout ça pour l'emmerder, car la féline s'est toujours battue pour te faire arrêter. À te faire un PowerPoint sur les dix pires façons de crever à cause du tabac ou à cacher des clopes et à te les arracher la cinquième que tu mets d'affilée entre tes lèvres. Alors tu la dévores avec des yeux provocateurs et silencieux. T'en profite d'être trop loin pour qu'elle t'en foutre une, voire deux.

Et ton arrogance s'efface lorsque la brune t'observe. Plus les secondes passent et plus tu deviens spectateur de l'inquiétude qui trouble son océan. T'en as presque l'eau à la bouche à force de parler de ses tourtes que tu aimes tant. Tu donnerais tout pour pouvoir en manger à cet instant. Il y a cette nostalgie qui vous submerge en même temps. Car vous comprenez que plus rien ne sera comme avant. Tu l'observes baisser ses yeux embués et t'aimerais la rassurer. Mais la brune relève son regard et te demande de lui répondre avec franchise sur ce chaos qui est devenu ton quotidien. Elle te demande à demi-mot une promesse que tu comptes bien tenir en acquiesçant d'un signe de tête avant de terminer par une note plus légère. Ton océan fond dans le sien lorsqu'elle parle de votre chaos. Celui où vos orages se déchaînent avec passion pour heurter l'autre. Pour toucher cette flamme qui est restée trop longtemps dans vos myocardes. Et tu la sens se raviver, crépiter maladroitement et déborder entre tes lèvres qui lâchent une bombe.

Un silence, voilà sa seule réponse. Et tu te mets à regretter d'avoir laissé ta flamme s'emporter. L'image de la brune s'anime avec un sérieux et dans des mots que tu interprètes de la mauvaise façon. T'as l'impression d'être simplement son meilleur pote et ça te reste en travers de la gorge.



Ton visage dessine une moue dubitative avant de se baisser. Tu commences à trop cogiter. À penser que Wild doit regretter tout ce qu'il s'est passé entre vous et qu'elle tente de te faire passer un message à travers ces paroles. Putain Clay, qu'est ce que tu peux être con quand il s'agit d'amour. Tes yeux se lèvent à nouveau sur elle en silence. Tu la contemples et elle est si belle que ton cœur rate un battement. Douze mois loin d'elle et la féline te fait toujours le même effet.



C'est sincère et à la fois brodé d'une amertume que tu n'arrives pas à dissimuler. Amertume qui s'efface sous le poids de tes prochains mots.



Tu la rappelles comme si elle t'avait tourné le dos.



Tu te lèves, le regard déjà presque ailleurs.

Avouer qu'il lui manque n'est qu'un euphémisme. Elle rêverait de pouvoir se blottir dans ses bras, d'humer discrètement son parfum tout en lui lâchant une vanne des plus piquantes. A cet instant, elle serait prête à tout donner pour avoir la possibilité de le rejoindre sur le canapé à Sydney avec un paquet de chips pour s'excuser de l'avoir encore persécuté.

Alors de le voir ainsi face à elle, dans une réalité presque palpable lui brise le cœur. Putain Wild, t'aurais tellement envie de remonter le temps pour modifier le cours de cette soirée où il t'avait avoué ces mots que tu avais imaginé toute ta vie en silence.

Sa voix provocante la sort de cet état second rempli de remords. Son océan glisse dans le sien alors que son sang ne fait qu'un tour à l'évocation de sa foutue nicotine.

Wild
La clope finira par te tuer Clay...

Mon Dieu combien de fois elle avait essayé de le faire arrêter ? Elle avait tout tenté mais rien n'y faisait. Impossible pour lui de quitter cette mauvaise habitude. S'il avait été réellement en face d'elle, la brune lui aurait sûrement fait bouffer son paquet de cigarettes.

A l'énonciation de ce chaos qui les a toujours bercé, son myocarde s'emballe. Plus de dix ans à se battre sous l'orage, à s'affronter en silence en se défiant à travers les éclairs. Ils seraient prêt à survivre à tout, elle le sait. A tout sauf à cette déchéance qui les guette depuis son départ. A cette douloureuse plaie béante qu'il a créé en partant. Combien de temps encore, l'hémorragie pourra-t-elle durer avant de venir à bout de son cœur qui s'essouffle ? Et il parvient malgré lui à jeter de l'essence sur ces braises qu'elle tente vainement d'ensevelir.

Le cœur au bord des lèvres elle marque une pause. Essayant de ne pas trop en dire. Muselant pour la énième fois cet amour qui ne demande qu'à sortir. Et dans cet aveux de vérité, résonne ce lien qui les unira pour toujours.

La réponse et la moue dubitative qu'il lui offre lui fendent le cœur. Décidément il ne comprendra jamais rien... Elle perçoit aisément la déception dans ses prochaines paroles et elle ne peut que serrer les mâchoires en silence. Le seul mot qui franchit le seuil de ses lèvres n'est autre que ce murmure de remerciement.



Elle baisse alors les yeux sachant que leur conversation risque de s'arrêter sur cette incompréhension bourrée de regrets. Mais la manière dont il prononce son prénom lui fait instinctivement lever son océan pour l'ancrer dans le sien.

Tu me manques tellement et je vou... Son myocarde se pince douloureusement dans sa poitrine alors que son souffle se coupe, suspendu à ses lèvres. Une petite blonde apparaît derrière lui avec cet air grave des mauvaises nouvelles. Wild n'est que spectatrice de cette scène hors du temps qui lui rappelle ô combien il côtoie la mort tous les jours alors qu'elle profite de son petit confort australien. Impuissante, elle se mord l'intérieur de la joue avant d'ajouter d'un ton qui se veut rassurant et qui, pourtant, sonne faux.

@Clarence Aldridge