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 you were made to make it hurt (jamie & hassan)

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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptySam 7 Nov 2015 - 17:50


jamie & hassan
you were made to make it hurt

I have nothing left to give, I have found the perfect end, you were made to make it hurt and disappear into the dirt. Carry me to heaven's arms, light the way and let me go, take the time to take my breath and I will end where I began. And I will find the enemy within, 'cause I can feel it crawl beneath my skin. ☆☆☆



Difficile de dire qui du maître ou du chien somnolait le plus, mais une chose était sûre en tout cas ni l'un ni l'autre ne prêtaient plus attention au James Bond version Roger Moore qui s'agitait sur l'écran de la télévision. Ces temps-ci Hassan avait l'impression d'être épuisé tout le temps, peu importe le nombre d'heures de sommeil, peu importe l'heure à laquelle il se levait ... il était épuisé. Parait-il que c'était dans sa tête, du moins c'était l'avis de sa psy, mais Hassan commençait à la soupçonner d'utiliser cette excuse comme réponse bateau à tous les trucs qu'elle ne savait pas expliquer. Ou bien elle avait raison, peut-être que c'était dans sa tête, peut-être que c'était juste un symptôme supplémentaire. Quelle importance de toute façon, ce n'était pas comme s'il avait mieux à faire de son temps libre que ça, dormir, et regarder des trucs qu'il avait déjà vu cent fois à la télévision. Il ne faisait pas non plus beaucoup d'efforts, contrairement à ce qu'il affirmait à Qasim à chaque fois qu'il l'avait au téléphone ; Il connaissait assez son frère pour savoir qu'il se faisait du souci rien qu'au son de sa voix, et il en avait assez que Qasim s'inquiète pour lui en permanence comme s'ils étaient encore des mômes. Ou comme s'il avait encore un pied dans la tombe. Finalement il avait été réveillé en sursaut par la sonnerie de son portable, portant sa main sur son côté droit en grimaçant tout en se contorsionnant pour récupérer le téléphone dans la poche de son jean avec son autre main. A ses pieds Spike avait aboyé en protestation, et marmonnant « آرام و بی صدا » d'un air pas encore totalement réveillé Hassan avait enfin fini par s'asseoir et décrocher, non sans tiquer sur le numéro qui s'affichait sur son écran et qu'il ne connaissait pas. Il n'était pas certain de pouvoir conserver son amabilité s'il venait d'être réveillé par un démarcheur téléphonique. « Allo ? [...] C'est moi, oui. [...] Heu je sais pas, maintenant ? Enfin ... » Passant une mains sur son visage il avait jeté un œil à sa montre, et repris « Dans une heure, ça irait ? [...] D'accord, hm, merci. [...] Oui, vous aussi. » A peine avait-il raccroché qu'il avait poussé un soupir las, et laissé sa tête retomber sur le dossier du canapé, jetant un regard en biais au chien qui l'observait en silence « برویم on se bouge un peu. » S'appuyant sur l'accoudoir pour se remettre debout, il était allé jusqu'à sa chambre pour enfiler une chemise propre par dessus son débardeur et avait fait un arrêt par la salle de bain pour avaler deux Advil et récupérer sa montre. Spike le suivait à la trace, ses griffes claquant doucement contre le parquet, mais l'air penaud lorsqu'il semblait avoir compris que si Hassan s'apprêtait à sortir il ne comptait pas l'emmener avec lui. « Fais pas cette tête, j'en ai pas pour longtemps. » Il avait passé une main sur la tête de l'animal en souriant avant d'attraper ses clefs. Parfois il se demandait pourquoi l'idée de prendre un chien ne lui avait jamais traversé l'esprit avant.

Le trafic était dense à cette heure-ci et même si Hassan avait vu large en donnant une heure de délai au téléphone il n'était même pas certain que cela lui suffirait à traverser le freeway et rejoindre les locaux ABC. Zappant d'une station de radio à l'autre sans parvenir à trouver un morceau ou une émission qui lui plaise, il était finalement arrivé à destination sans avoir fait son choix et avait coupé le contact en soupirant à nouveau. Un rien le mettait de mauvaise humeur ces derniers temps, une conséquence directe de sa fatigue chronique probablement, assez pour qu'il roule des yeux en voyant l'inscription "lift out of service, take next floor" sur la porte de l'ascenseur du parking souterrain, et emprunte les escaliers en maudissant l'ascenseur, son réparateur, sa fatigue et son abruti de voisin grâce à qui monter une étage à pieds relevait momentanément du supplice chinois. Enfin pourtant il était arrivé à destination, au troisième étage, et avait observé silencieusement la standardiste qui trônait derrière son bureau, en grande conversation avec un type. Le souci c'est qu'Hassan n'était pas particulièrement patient dans son genre, et après cinq minutes à patienter dans un coin il avait eu le sentiment que s'il n'interrompait pas momentanément la discussion des deux individus il serait encore là dans une heure. « Excusez-moi ? » S'interrompant, tous deux s'étaient interrompus et ayant obtenu l'attention de la standardiste, secrétaire ou peu importe ce qu'elle était il avait repris « Désolé. Je crois que c'est vous que j'ai eu au téléphone tout à l'heure. Il fallait que je vienne récupérer des papiers, ou signer des trucs, je sais plus. » Trop au courant le gars. La jeune femme lui avait pourtant adressé un léger sourire « C'est moi oui, pour signer les exemplaires de contrat et récupérer le votre il me semble. Vous pouvez me rappeler votre nom ? » Signer des trucs, donc, il avait plus ou moins raison. « Hassan Jaafari. J-A-A-F-A-R-I. » Il n'attendait même plus qu'on lui demande d'épeler son prénom pour le faire, il avait tellement l'habitude qu'on y fasse subir les pires traitements orthographiques qu'il préférait prendre les devants. « Je vais chercher ça. » Elle s'était levée, plissant sa jupe avant de disparaître dans un couloir tandis qu'Hassan lui adressait un « Merci. » poli. A côté de lui l'homme n'avait plus dit un mot, et un peu machinalement Hassan avait reposé les yeux sur lui et lui avait adressé un vague sourire là aussi par pure politesse, non sans noter que le type le regardait d'un drôle d'air.
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptyMar 10 Nov 2015 - 8:33

« T'as l'air tout secoué. » fait remarquer Jodie, secrétaire à l'étage de la télévision d'ABC. Elle fait une petite moue en observant mes traits tirés. Il y a toujours de la fatigue ; ce n'est qu'une fois au repos que les valves s'ouvrent grand, et tout l'épuisement emmagasiné se déverse. Une arrivée à retardement qui me laisse sur les rotules, et mon organisme, affaibli, avait même fini par tomber malade, me clouant au lit quelques jours. Autant dire que la première semaine de soit-disant repos ne l'aura pas vraiment été. Aujourd'hui s'ajoute un peu d'inquiétude et de déception qui plissent mon regard et me font pincer les lèvres, soucieux. Je passais dans le bâtiment pour saluer mon équipe, prendre des nouvelles, comme le drogué au travail que je suis, et voir ma patronne. Je ne m'attendais pas à ce que celle-ci m'apprenne son départ, l'air déterminée à rendre son tablier, laisser sa chaise vide d'ici quelques jours, pour toujours. « Roxy s'en va. Tu le savais ? » je demande en attrapant un trombone sur le bureau de la demoiselle, et jouant nerveusement avec du bout des doigts. « Ouais. C'est tombé un peu après ton arrêt de travail. Quel bordel. » Entre ma mise au repos et la démission de Roxy, ABC semble passer par un moment de flottement du côté de la radio. J'imagine le vent de panique du côté de l'administration et des équipes sur le terrain qui doivent s'organiser et trouver rapidement des solutions pour continuer de faire tourner la machine. Je me demande dans quel état je vais retrouver l'antenne lorsque je reviendrais. « Je n'arrive pas à le croire... » je murmure, assez déboussolé. Roxy fait partie des personnes qui m'ont accueilli à mon arrivée, et nos rapports n'ont pas toujours été excellents, mais cela n'empêche pas un certain attachement. « T'es en lice pour récupérer son poste à ce que m'a dit Julia, du cinquième étage. » Un rire m'échappe et je secoue négativement la tête. Idée absurde. « Oh non, hors de question. Je m'ennuierais comme un rat mort dans un travail pareil. » Je supporte déjà à peine les heures que je dois passer dans mon bureau, assis, à répondre à des mails. Alors des journées entières. Et puis, je ne suis pas un administratif. « Tu reviens quand déjà ? » « Dans trois ou quatre semai- » Je suis interrompu -ce qui n'est jamais une bonne idée- par la voix d'un homme qui se trouve à côté de moi. Jodie et moi sursautons presque tant nous ne l'avions pas remarqué, absorbés par notre conversation. La jeune femme s'occupe immédiatement de lui, tandis que je l'observe de haut en bas et les écoute avec attention. Un contrat à signer. J'arque un sourcil. Nouveau collègue ou consultant ? Comme quoi, côté télévision, tout va bien. Puis j'écarquille les yeux en entendant son prénom. Mon rythme cardiaque part au galop, et ma respiration cesse durant quelques longues secondes. J'aimerais pouvoir me dire qu'il existe des centaines et des centaines de personnes nommées Hassan à Brisbane. Mais j'en doute. Et je ne crois pas au hasard. A l'acharnement, oui. Et j'imagine particulièrement bien les Parques réunies se tordant de rire en me voyant nez à nez avec l'ex-mari de Joanne. Mon regard le détaille d'autant plus. Je ne sais pas à quoi il ressemble, ni son nom de famille. C'est peut-être quelqu'un d'autre. Peut-être. Je me reprends, réunis mes esprits, prends quelques inspirations et repose le trombone sur le comptoir de la secrétaire. « Vous allez travailler ici ? » je demande à l'homme, avec un sourire en coin, comme tout armé d'une simple curiosité -peut-être mal placée, et que je justifie en ajoutant ; « Je fais partie de l'équipe de la radio. » Et nous autres, excités du microphone, adorons poser tout un tas de questions – c'est notre travail, à ce qu'il paraît. « Ca vient d'où, Jaafari ? » j'ajoute, tant que j'y suis, et m'efforçant de me souvenir de quelle origine Joanne m'avait dit que son ex-mari était.
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptyJeu 12 Nov 2015 - 21:17

Hassan n'était pas particulièrement patient, surtout pas lorsque son humeur était en berne et sa migraine persistante, aussi son envie la plus pressante actuellement consistait à vite se débarrasser de ce qu'il était venu faire ici afin de pouvoir rentrer chez lui. Lui-même avait conscience de la manière désastreuse dont son rapport aux autres avait changé, par nature il n'était pas quelqu'un de solitaire, ni même quelqu'un de fuyant, et pourtant son comportement au fil des semaines laissait penser tout le contraire. C'était un cercle vicieux, une situation dont il ne parvenait pas à s'extirper parce qu'inconsciemment il n'en avait peut-être pas spécialement envie. Pourtant une fois en dehors de son appartement il tentait de faire son possible pour donner le change, il restait poli et avenant parce que c'était ce qu'il était censé être, il ne rechignait jamais quand on lui posait une question et il s'exécutait généralement de bonne grâce quand on lui demandait un service. Raison pour laquelle malgré sa mauvaise humeur son hésitation à interrompre la conversation des deux personnes qui lui faisaient face était sincère, tout comme le sourire poli qu'il avait adressé à la jeune femme en lui exposant la raison de sa présence ici. S'interrompant d'ailleurs de bonne grâce elle n'avait pas tardé à quitter son poste pour disparaitre dans un couloir adjacent, laissant Hassan seul avec l'homme avec qui elle discutait avant son arrivée. Le brun l'avait d'ailleurs observé un court instant, lui adressant ce genre de vague sourire désolé qu'on adressait aux personnes que l'on avait interrompu dans quelque chose. A bien y regarder il y avait quelque chose chez ce type qui le faisait tiquer, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. A moins que ce ne soit simplement du au fait que le concerné le fixait aussi, d'un air qu'Hassan aurait eu du mal à identifier.

Bien que relativement avenant, Hassan était trop réservé pour être du genre à engager la conversation le premier, particulièrement avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas, et la situation en serait donc probablement restée là si l'homme n'avait pas pris la parole pour demander « Vous allez travailler ici ? » Travailler c'était un bien grand-mot, bien qu'il ne s'agisse probablement que d'une question de point de vue. Mais non, il n'allait pas travailler ici, et d'ailleurs même si l'enseignement n'était pas son choix de carrière initial il ne l'échangerait plus pour rien au monde, désormais. « Je fais partie de l'équipe de la radio. » qu'il avait alors ajouté comme pour justifier sa question, et secouant la tête sans qu'on sache trop si cela ressemblait plutôt à un oui ou un non, Hassan avait fini par répondre « Seulement comme consultant. Dès que j'aurais signé ça, du moins. » Ça, c'est à dire les papiers que la jeune femme jusque là assise derrière le bureau était partie chercher pour lui. Autant de paperasse pour quelque chose d'aussi ponctuel cela pouvait étonner, mais Hassan avait l'habitude des lubies et des lenteurs administratives universitaires et à ce niveau-là plus rien ne pouvait lui faire peur. S'autorisant finalement un léger sourire à son tour, Hassan avait tendu la main vers l'homme pour faire preuve de politesse tout en ajoutant « Enchanté. » Ce n'était pas bien difficile à vrai dire, Hassan était toujours enchanté, il était ce genre de type qui partait du principe que toute personne qu'il rencontrait avait un bon fond et se laissait simplement une marge de manœuvre avant de se faire une opinion définitive. Trop gentil selon certains, pas assez méfiants selon d'autres, mais c'était sa nature, bonne ou mauvaise. « Ça vient d'où, Jaafari ? » Cette fois-ci Hassan l'avait étudié du regard un peu plus longuement, parce que ce type était décidément bien curieux pour un inconnu, et parce que d'ordinaire les gens qui posaient cette question se classaient en deux catégories. Il y avait ceux dont la curiosité n'était rien de plus que cela, de la curiosité et rien d'autre, et il y avait ceux qui posaient la question simplement pour avoir ensuite l'occasion de lui rebalancer son statut de supposé étranger à la figure. « C'est iranien. Enfin, perse. » avait-il donc répondu avec une pointe de prudence, un peu échaudé par le drôle d'air que ce type semblait lui adresser depuis tout à l'heure, malgré ses tentatives de conversation.

C'est ce moment-là que la secrétaire avait choisi pour refaire son apparition, une chemise verte à la main dont elle avait sorti trois lots de feuilles agrafées entre elles et qu'elle avait déposés sur le bureau avant de tendre un stylo à Hassan « Tenez, il faut parapher chaque page avec vos initiales et signer sur la dernière page, pour les trois exemplaires. » Puis reposant les yeux sur ce qui semblait donc être un de ses collègues, elle avait repris sur un ton plus familier « Jamie, ça t'embête de garder le bureau deux minutes, au cas où le téléphone sonne ? Je dois descendre récupérer une enveloppe au service courrier. » Alors qu'Hassan était déjà occupé à faire ce qu'elle lui avait demandé, son stylo était resté en l'air quelques secondes lorsqu'il avait entendu la jeune femme appeler l'homme de la radio par son prénom. Jamie. En soit c'était un prénom commun, prénom ou diminutif d'ailleurs, et rien qu'en étant enseignant Hassan avait déjà eu maintes occasions de l'entendre ... Mais le timing était des plus ironiques. C'était peut-être habituellement le prénom d'un voisin, d'une connaissance ou d'un élève, mais actuellement c'était surtout le prénom que Joanne brandissait comme une justification dans les moments houleux de leurs conversations. Et si ce n'était peut-être qu'une coïncidence c'était aussi un pied de nez certain du karma, lequel avait pris la sale habitude de se foutre ouvertement de la gueule d'Hassan ces derniers temps. Reprenant son paraphage de manière un peu distraite, Hassan n'avait pu s'empêcher pourtant arrivé à bout du deuxième document de jeter un nouveau regard vers le dénommé Jamie. Rouvrant finalement la bouche il avait demandé « Et Jamie, c'est de quelle origine ? » en ironisant gentiment, un sourire amusé se dessinant au coin de ses lèvres. Tentative un peu maladroite de ne pas donner l'impression de fermer la conversation et de paraitre condescendant, mais tentative aussi pour combler le silence qui s'était de nouveau installé et qu'Hassan trouvait inexplicablement pesant.
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptyDim 22 Nov 2015 - 11:18

Iranien. Oui, c'était bien ce que m'avait dit Joanne. C'est d'ailleurs à peu près tout ce que je sais au sujet de son ex-mari. Son nom, et ses origines. Je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Leur rencontre, le déroulement de leur relations, leurs bons et mauvais souvenirs, non seulement cela ne me regarde pas, mais surtout, surtout, je ne veux pas en entendre parler. Je ne sais pas si on peut apparenter cela à de la lâcheté, mais je préfère faire comme si ce type n'existait pas, comme s'il n'avait jamais existé. Je tente de ne pas le considérer comme plus qu'un simple fantôme qui s'est décidé, on ne sait pas pourquoi, à revenir hanter la jeune femme. Ce n'est qu'une présence avec laquelle il faut composer. Rien de plus. Je veux me dire qu'il n'est rien, que son retour n'est pas un problème. Ce serait le cas si Joanne ne s'entêtait pas à vouloir le voir, parler avec lui, garder un contact. Il n'y a vraiment qu'elle pour s'accrocher à la personne qui lui a brisé le coeur. Je ne le comprends pas. Cela m'empêche de l'ignorer, au final. Et ce simple fantôme devient petit à petit un parasite. Dire que je me suis donné tout ce mal pour qu'elle l'oublie, qu'elle n'y pense plus. Que j'ai ramassé chaque morceau que Hassan a semé derrière lui en partant pour reconstituer une jeune femme qui ne croyait plus en elle, plus en rien. Le voilà qui revient pour mettre en lumière la fragilité de l'édifice. Et Joanne qui en redemande. Iranien, donc. Un simple détail qui a son importance. C'est peu, et pourtant, il semblerait que cela soit amplement suffisant pour l'identifier. Non, on ne me fera pas croire à un hasard. On ne me taxera pas d'être formel trop rapidement. Des Hassan, il n'y en a pas cent dans le secteur. Pendant une seconde, je le regarde plus durement. L'intervention de Jodie me force à arracher mon regard de celui de mon interlocuteur, et me radoucir. « Je suis en congé je te rappelle. » dis-je avec un sourire en coin, l'air de dire qu'il est hors de question que je bouge d'un pouce. Puis je lui fais signe de filer faire ce qu'elle a à faire. « Bien sûr que je m'en occupe. » j'assure en passant de l'autre côté du bureau. Je m'assied dans le fauteuil, attrape un crayon pour occuper mes doigts doigts, joue parfois avec ma bague de fiançailles, et me laisse aller de droite à gauche sur les roulettes de la chaise -un peu comme un gosse qui ne tient pas en place, ce que je suis la plupart du temps. « Réduit au secrétariat... » je murmure, ce qui me vaut un regard noir de la part de la jeune femme qui se dirige vers les ascenseurs. Je lui réponds avec un clin d'oeil signifiant que je plaisante. Le silence ne s'installe que quelques secondes avant que Hassan reprenne la parole pour me retourner ma question. J'esquisse malgré moi un sourire amusé. Manquerait plus que je le trouve drôle. « C'est James, en réalité. » j'avoue, alors que d'habitude il s'agit d'une information dont très peu de personnes ont connaissance. C'est Jamie, pour tout le monde. Personne ne m'appelle James, si ce n'est Jon pour me taquiner de temps en temps, et mon père lorsqu'il cherche à m'irriter. Ma propre mère ne m'a toujours appelé que par ce surnom, si bien qu'il m'arrive d'oublier, parfois, lequel des deux prénoms est le bon. « Importé tout droit du pays de Sa Majesté. » j'ajoute pour répondre à sa question. Il semblerait que nous soyons deux exilés, loin de chez nous. « C'est bien plus courant que Hassan. » Quand celui-ci a terminé de signer ses trois exemplaires de contrat, je me permets d'en récupérer deux. « Bienvenue chez nous. » dis-je avec un sourire en coin -difficilement sincère lorsqu'on sait que l'idée de pouvoir croiser l'ex-mari de Joanne dans les couloirs de mon travail me noue l'estomac. Avant de glisser les contrats dans l'une des grandes enveloppes brunes qui servent à la communication interne par courrier, direction la DRH, mon regard glisse sur quelques lignes des feuilles de papier. Hassan Jaafari. Je ne peux pas m'empêcher de me faire remarquer que Joanne Jaafari, ça sonne foutrement mal. « Nous avons une connaissance en commun, je crois. » je lance finalement une fois tout en ordre. Je retourne m'asseoir, et croise mes bras sur mon torse en fixant mon interlocuteur. Après une seconde d'hésitation, je précise ; « Terrence, de la télévision. » L'air de rien. Repoussant toute confrontation encore et encore. Je me dis que le plus longtemps je mettrais à me dévoiler, le mieux cela sera. Etrangement. Tant qu'il ne sait pas qui je suis, je peux apprendre à le connaître un peu. Peut-être savoir s'il y a réellement menace. « C'est un chic type. » dis-je en haussant les épaules. « C'est lui qui vous a attiré jusqu'ici ? » Et à qui je dois cette merveilleuse surprise.
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptyMar 24 Nov 2015 - 23:15

Occupé à griffonner ses initiales sur les différentes pages des contrats comme on le lui avait indiqué, Hassan n'avait écouté que d'une oreille peu attentive l'échange entre les deux autres personnes présentes, ne tiquant que sur le prénom de l'homme tout en essayant de se raisonner : Brisbane était une grande ville, et ce prénom beaucoup trop courant pour qu'il s'agisse d'autre chose que d'une coïncidence, aussi troublante soit-elle. Et surtout cela ne changeait absolument rien à l'envie d'Hassan de déguerpir en vitesse, à la fois pour retrouver au plus vite la tanière qu'était son appartement et parce que le regard que l'homme posait sur lui le mettait malgré tout un peu mal à l'aise, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. La secrétaire avait fini par s'éloigner, Hassan entendait le talon de ses chaussures claquer contre le carrelage à mesure qu'elle se dirigeait vers l'ascenseur, et tandis que le dénommé Jamie prenait lui place derrière le bureau en murmurant un « Réduit au secrétariat ... » faussement blasé qui avait arraché à Hassan un léger rictus amusé, tandis qu'il apposait sa signature sur le dernier exemplaire du contrat. Parce qu'il n'était pas un adepte du silence - hormis avec le frère Khadji - Hassan avait finalement utilisé la première idée qui lui vienne à l'esprit pour relancer la conversation, aussi futile soit-elle. Il n'attendait pas de réponse sérieuse à sa question qui ne l'était pas vraiment non plus, sérieuse. « C'est James, en réalité. Importé tout droit du pays de Sa Majesté. » Rendant son capuchon au stylo, il avait relevé les yeux vers son interlocuteur en lui adressant un léger sourire, en guise de réponse. La Majesté en question, bien que théoriquement celle des australiens également, ne bénéficiait pas ici de la même aura qu'en terres britanniques, et c'était toujours avec une pointe d'amusement et de bienveillance qu'Hassan observait l'admiration qu'elle pouvait susciter. « C'est bien plus courant que Hassan. » que lui avait finalement fait remarquer l'homme tout en récupérant les deux exemplaires que contrat que l'australien venait de lui tendre « Pas dans toutes les régions du monde. » Tout dépendait en effet le point de vue, et si à Brisbane Hassan avait probablement déjà croisé des dizaines de James, pendant la période où il avait vécu à Téhéran il s'était trouvé des dizaines d'homonymes et avait pu réaliser que ses parents n'avaient pas fait preuve de beaucoup d'originalité en choisissant son prénom.

Jetant un coup d'oeil rapide aux contrats l'homme avait semblé rester pensif un court instant, avant de tout de même lui déclarer « Bienvenue chez nous. » et de se lever pour aller ranger tout cela dans une enveloppe, laissant à Hassan le temps de se demander s'il en avait fini avec cette histoire de contrat ou s'il avait encore besoin de faire quelque chose avant de pouvoir s'en aller « Merci. » Il n'avait pas osé protester, invoquer qu'il ne faisait pas véritablement partie de "chez eux" malgré ce qu'indiquaient ces contrats parce qu'il ne s'agissait que d'un à côté et que si on lui demandait ce qu'il faisait dans la vie il continuerait de répondre professeur d'université et cela uniquement. « Nous avons une connaissance en commun, je crois. » Vraiment ? Questionnant son interlocuteur du regard Hassan avait obtenu sa réponse quelques instants plus tard lorsque le britannique avait ajouté « Terrence, de la télévision. » Soit il s'agissait - à nouveau - d'un simple hasard, soit les nouvelles allaient particulièrement vite dans cet immeuble, sa dernière entrevue avec Terry ne remontant pas à si loin que cela ... une dizaine de jours, tout au plus. « C'est un chic type. C'est lui qui vous a attiré jusqu'ici ? » A nouveau une marque de curiosité qu'Hassan ne savait pas s'il devait prendre pour de la méfiance ou pour une simple tentative de faire la conversation, comme il avait pu tenter de le faire avec plus ou moins de succès un peu plus tôt « Oh, non. On s'est simplement recroisés par hasard au détour d'un couloir, c'est un vieil ami de fac'. » Et qu'il n'aurait à la base jamais pensé croiser ici, et ce malgré le fait qu'il voyait assez souvent sa tête à la télévision pour savoir qu'il travaillait dans cet immeuble. Son esprit n'avait simplement pas fait les connexions nécessaires entre ces deux faits. « C'est toujours comme ça que vous procédez dans le coin, vous venez débusquer les gens dont vous avez besoin jusque sur leur lieu de travail ? » pas un reproche ni une insinuation, simplement de la curiosité quant au fait que la manière dont ce type était venu l'aborder à la sortie d'un de ses cours magistraux lui semblait assez peu orthodoxe. « Enfin, bien que pour la plupart j'imagine que vous travaillez ici de façon exclusive. » Pas comme lui, qui n'avait trouvé là qu'une manière intéressante de développer ses intérêts autrement que par l'enseignement, mais sans pour autant avoir la moindre volonté d'espérer plus que ce qu'on lui proposait. « Qu'est-ce que vous m'avez dit que vous faisiez, à la radio ? » avait-il finalement demandé en se disant qu'il avait légitimement le droit de se montrer curieux, lui aussi. Et il avait parfaitement conscience du fait que l'homme ne lui avait en réalité pas déjà dévoilé cette information, ce n'était qu'une façon de parler.
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptySam 28 Nov 2015 - 18:18

Je ne sais pas trop d’où vient cette volonté de manager le suspens. Faire durer ce moment de flottement à l’atmosphère étrange pour repousser encore et toujours d’inévitables révélations. Quoi que rien ne m’oblige à dire qui je suis, ni à dire à Hassan que je sais qui il est. Autant que je ne suis pas forcé de le détester. Il a le même air de bestiole en détresse qu’avaient Ben et Milo quand je les ai adoptés. La même recherche de soi, de rédemption et d’objectif que j’avais décelés chez Daisy, mon assistante, quand nous nous sommes rencontrés derrière les barreaux d’une cellule du poste de police. Un brin cynique, presque drôle, on peut sentir une telle négation de soi qu’il ne serait pas étonnant qu’il soit un habitué de l’autodérision. Il a cet air las de tout et le ton de la voix un brin monocorde avec des fluctuations presque forcées afin d’avoir l’air d’un type normal ayant une conversation normale. On voit de nombreuses personnes dans son genre quand on passe quelques années à écumer les bars pour chercher les problèmes, quand on passe régulièrement une nuit au poste à discuter avec ces personnes qui se retrouvent là parce qu’elles ne savent pas quoi faire d’autres de leurs dix doigts, ou qui vivent une vie qui ne semble plus vraiment être la leur. On croise de tous les spécimens, et certains algorithmes reviennent. Je ne dirais pas qu’il m’est facile de cerner mon interlocuteur, bien au contraire, et sûrement le fait que Joanne ait été mariée à lui pendant des années me déstabilise un peu plus. Je la voyais insouciante dans un couple respirant la joie de vivre, rendant l’arrachage de cette vitalité d’autant plus difficile et la laissant aussi vidée qu’elle peut l’être encore aujourd’hui. Pas avec un homme aux traits aussi las. Cette image si opposée à celle que je me faisais et qui se tient face à moi me surprend et m’empêche de dispatcher les premières pièces du puzzle. Et là non plus, je ne sais pas pourquoi je m’embête à lui parler, l’observer, le comparer à tous les spécimens que je connais pour essayer de savoir et comprendre qui il est. Il est du type de personnes dont je m’entiche d’habitude. De ceux à qui j’ai envie de tendre la main. Mais cette fois, je reste distant et le regarde comme on analyse une souris dans un laboratoire. La question qui m’obsède peu à peu est ; mais qui est cet homme que Joanne a un jour aimé ? J’ai devant moi l’alternative qu’elle a eu un jour à cette vie avec moi, celle qu’elle aurait dû vivre avec lui s’ils étaient restés ensemble. Peut-être que cela me rassure de me dire que, décidément, face à ce tableau, la jeune femme est mieux où elle est. Auprès de moi. Je garde toujours un sourire en quoi, celui des gens qui n’écoutent que d’une oreille des paroles qui les intéressent à peine. Politesse ou hypocrisie, à lui de trancher. « J’ai l’impression que le monde se rapetisse et vient se recentrer sur Brisbane. » je murmure, un brin songeur, quand Hassan m’explique que Terrence est un vieil ami de fac retrouvé par hasard dans cette ville. Passé, présent et futur se mêlent plus que jamais ici, même les souvenirs auxquels on souhaite échapper, et les horizons changent chaque jour qui passe. Trop absorbé par mes pensées, mon attention décroche complètement de la conversation pendant une seconde où je tire mon téléphone de ma poche pour vérifier l’heure sur l’écran, ainsi que la présence d’un quelconque message. Mon écran d’accueil est terriblement calme depuis que je suis au repos forcé, c’en est désespérant. Je n’ai jamais autant voulu recevoir un appel ou un mail. Je laisse l’appareil traîner sur le bureau et attrape un crayon pour distraire mes doigts. Quand je suis de nouveau un peu plus présent, j’entends Hassan me demander ce que je fais à la radio. « En ce moment, pas grand-chose. » dis-je en soupirant. Je tourne en rond en attendant d’être autorisé à sortir de ma cage et reprendre mon poste –s’il est toujours là quand je reviendrais. « Je suis rédacteur en chef. » je reprends, plus concrètement. Je ne suis pas friand de ce terme, mais personne n’en a inventé d’autre pour le moment, alors je fais avec cette dénomination quelque peu arrogante. « J’anime parfois. Une fois par semaine. Le lundi, fin d’après-midi. » Sait-on jamais si cela peut l’intéresser, mais une partie de moi en doute grandement, même si l’émission s’axe souvent sur des questions plus politiques et économiques que celles des confrères sur le même créneau. « Et de temps en temps je fais un détour par la télévision, pour dépanner. » Cela ne reste que très occasionnel, mais toujours remarqué. Je suis la cible favorite des taquineries une fois en plateau, sûrement parce que mes collègues savent à quel point je n’aime pas être devant les caméras. La dernière fois remonte à quelques mois, et j’avais fini trempé des pieds jusqu’à la tête car l’animatrice souhaitait se venger d’être la dernière au courant de mes fiançailles avec Joanne. En parlant du loup. Sur le bureau, mon téléphone vibre et s’agite, affichant en lettres capitales le prénom de Joanne qui m’appelle. Sursautant, je prends quelques secondes avant de réagir, puis attrape l’appareil et décroche. « Oui, mon ange ? » Elle rentre de sa balade avec les chiens et veut savoir quand est-ce que je compte rentrer afin que je passe faire quelques courses en chemin. Rien de transcendant. « Bien sûr. Je ne vais pas tarder. Je t’aime. » La conversation prend fin en quelques secondes. Je range le téléphone, dans ma poche cette fois, et adresse un fin sourire à Hassan. « Une autre de nos connaissances en commun, je crois. »
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Message(#)you were made to make it hurt (jamie & hassan) EmptyJeu 7 Avr 2016 - 7:07

Hassan avait été moins surpris de croiser Terrence dans ces locaux que le contraire, puisqu'il n'était pas sans ignorer que le blond était l'un des visages phares de la chaîne de télévision. Lui en revanche n'était là que par un hasardeux concours de circonstances, et n'était pas encore certain de ce qu'on attendait de lui. Il n'avait même pas vraiment réfléchi avant d'accepter la proposition qui lui avait été faite, ou pas de manière aussi posée et raisonnable qu'il aurait du en tout cas ... Mais il n'avait pas le temps pour cela, actuellement, et toutes les décisions prises l'étaient un peu avec la fausse impression de reprendre les rennes de son existence quand en réalité il ne faisait que subir un tourbillon duquel il ne parvenait pas à s'échapper. Mais il était là maintenant, et il venait de signer les exemplaires de contrats alors il n'était plus question de reculer ... et plus question non plus de remettre en cause la moindre décision qu'il était tenté ou non de prendre au prétexte qu'il hésitait sur le sens à donner à son existence. Parait que c'était reculer pour mieux sauter, du moins c'est ce que disait sa psy, mais comme souvent Hassan ne lui accordait que le crédit que son humeur du moment acceptait de lui donner. Reste que s'il était ici aujourd'hui c'était une question de hasard, de même que le fait d'y avoir croisé Terrence, et si le brun n'était pas dépourvu d'un certain sens spirituel il ne prenait jamais le hasard pour plus que cela ... Contrairement à son interlocuteur, semblait-il, ayant fait remarquer « J’ai l’impression que le monde se rapetisse et vient se recentrer sur Brisbane. » d'un ton pensif. Hassan n'avait pas relevé, doutant même que la phrase ne lui soit véritablement destinée ; L'homme semblait plutôt se faire la réflexion à lui-même.

Il ne savait pas vraiment s'il était supposé attendre que la secrétaire revienne ou bien s'il en avait terminé avec la nécessité de sa présence ici. Est-ce qu'il était censé revenir ici plus tard, ou bien fallait-il qu'il attende qu'on ait besoin de lui et qu'on le lui fasse savoir ? D'ordinaire il n'était pas du genre à se poser tant de questions, mais aujourd'hui le simple fait d'être sorti de chez lui avait constitué une épreuve, et il mentirait en disant qu'il n'espérait pas retourner au plus vite se terrer dans son appartement. Sans doute était-ce l'une des raisons au fait que la conversation semblait si forcée, Hassan se risquant à poser une question sur le simple fait d'être mis mal à l'aise par le silence, et par la manière dont son interlocuteur semblait le scruter depuis tout à l'heure. « En ce moment, pas grand-chose. Je suis rédacteur en chef. » Et ce n'était pas grand-chose, d'être rédacteur en chef ? Ce type avait une bien curieuse manière de considérer son emploi, bien qu'Hassan n'estime pas utile de le lui faire remarquer. « J’anime parfois. Une fois par semaine. Le lundi, fin d’après-midi. Et de temps en temps je fais un détour par la télévision, pour dépanner. » Il écoutait, les informations traversant pourtant son esprit sans s'y imprimer parce qu'il n'était déjà plus vraiment là, déjà dans l'ascenseur, le parking, sa voiture et le chemin pour rentrer se terrer dans son appartement comme s'il sentait le danger arriver d'on ne sait où. Juste assez pour avoir retenu qu'il recroiserait peut-être ce type sans savoir si c'était une bonne chose ou non, et sans savoir non plus pourquoi au juste cela devrait avoir une quelconque importance.

Machinalement encore il avait porté la main à la poche de son jean, comme s'il y avait une chance que ces vibrations soient celles de son téléphone à lui, mais c'était bien l'écran de celui de son interlocuteur qui s'était allumé sur le bord du bureau. Joanne. Et au lieu de la claque dans la figure attendue c'était toute la conversation qui lui semblait prendre un certain sens, de la fausse curiosité polie du dénommé Jamie à cette bête façon de vouloir se persuader que le hasard avait un humour de merde. Il n'y avait pas de hasard, juste le fantôme de Joanne pour revenir encore et encore lui remettre la tête sous l'eau dès qu'il tentait de remonter à la surface. Ce n'était pas sa faute à elle, c'était juste ce timing qui était affreusement mauvais. Il avait décroché quelques instants, la conversation téléphonique ne lui parvenant que comme un brouhaha flou comme si son cerveau tentait de lui épargner quelque chose qu'il préférait ne pas entendre. « ...ssances en commun, je crois. » Il avait vrillé ses yeux sur son interlocuteur à nouveau, trouvant soudainement à ce sourire qu'il arborait quelque chose d'outrancièrement faux. Il savait, lui, et maintenant qu'Hassan aussi il pouvait presque le voir jubiler derrière son air faussement impassible. « Vous croyez ? » Il n'avait pas pu retenir le léger sarcasme dans le ton de savoix, la question au fond n'était rien de plus que rhétorique ; Ce type se payait sa tête depuis un bon quart d'heure, semblait-il. Et Hassan, lui, n'avait aucune envie de rentrer dans son jeu, ni même de chercher à faire la conversation. Parce qu'il n'avait pas envie de se faire une idée plus précise de celui qui l'avait remplacé, il n'avait pas besoin de ça, actuellement. Il avait besoin de tout sauf de ça. « Ecoutez je ne cherche pas les embrouilles, alors ... » Alors quoi ? Il ne savait même pas. La situation le mettait mal à l'aise, ce mec avait une longueur d'avance sur lui, et il n'avait pas envie de s'infliger ça. Il avait secoué légèrement la tête. « Ce n'est pas utile de mentionner cette discussion. » Quoi que s'il avait un minimum de jugeote le britannique serait arrivé tout seul à cette conclusion. Lorsque ses idées étaient suffisamment éclaircies, Hassan arrivait à prendre conscience que ses dernières discussions avec Joanne l'avaient ébranlée autant que lui, et actuellement elle avait probablement aussi peu besoin d'entendre parler de lui, que lui d'elle. « Prenez soin d'elle. » Il avait dégluti, cherchant machinalement après ses clefs de voiture dans la poche de son blouson. Au fond il ne doutait pas que c'était le cas, il avait juste ce besoin un peu égoïste de savoir que Joanne avait bel et bien retrouvé ce que lui n'était plus en mesure de lui donner. Il avait fait un pas en arrière, tant pis pour la secrétaire. Il n'était pas dans son tort mais pourtant il avait la sensation de ne plus être le bienvenu. Et Hassan fuyait les conflits comme on fuyait la peste.
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