such a sad disco
@Nicholas Hurley (crédit gif/josshelps)

- Fin juin 2024 (Electric Playground - Silent Disco)

Les yeux fixés sur un point brillant au-dessus de la piste de danse, petite étoile d’argent et de paillettes qui brillaient dans ses yeux soulignés d’un fin trait d’eye-liner sombre, Jo se demandait si elle n’avait pas commis une erreur en rentrant aussi tôt. Elle avait eu un sursaut de bon sens relatif à la manière lente, mais sûre, dont elle était sortie de l’état dans lequel elle avait quitté Brisbane pour Ibiza, et elle avait fini par réaliser qu’elle avait des responsabilités, et qu’en effet, la manière dont elle avait envisagé les choses n’avaient pas été correcte pour son entourage proche, pour son équipe non plus. Tous, à des niveaux différents, comptaient sur elle, s’inquiétaient pour elle aussi, encore que sur ce dernier point, une part d’elle ne réussissait pas à se dire que c’était sincère de la part de gens qui dépendaient de son portefeuille. Pour les autres, son ego lui soufflait que ça devait l’être, et que bien sûr, elle avait manqué à tout le monde, comment pouvait-il en être autrement ? Elle ne pouvait pas prétendre être heureuse d’être rentrée cependant, même si bien évidemment, retrouver sa grand-mère — dont elle voulait absolument organiser le mariage, elle y avait beaucoup songé pendant sa retraite, et curieusement, c’était un objectif qu’elle se fixait pour les semaines à venir, ayant besoin de se raccrocher à quelque chose d’heureux, de positif, autant pour les principaux concernés que pour elle —, retrouver Midas, lui avait procuré quelque chose de plus qui ne la faisait pas regretter d’avoir réussi à prendre son avion pour Brisbane. Mais le calme de la depression rehab avait eu un certain effet sur elle, et en sortir était un peu… déstabilisant. Pour s’en sortir, elle avait promis de suivre les conseils qu’on lui avait donné en thérapie.

Tu parles d’une putain de blague, ouais. Elle avait suivi une thérapie, une vraie, trois fois par semaine pendant un mois et demi, à dégueuler ses tripes sur la causeuse archi-coûteuse de son thérapeute qui lui donnait des exercices à faire en lui promettant qu’elle tirerait des grandes leçons de sa décision, somme toute arbitraire, de s’être carapatée en douce de son pays natal pour prendre soin de sa santé mentale et se ressourcer dans un endroit grand luxe, où la sérénité était apporté par le prix exorbitant du séjour. A sa première séance, elle lui avait dit d’aller se faire foutre dans les grandes largeurs de ses conneries débitées sur le ton des grands maîtres, et il l’avait regardé avec de grands yeux brillants de bienveillance en l’invitant à se rasseoir et à respirer ; juste ça, et elle l’avait fait assez profondément pour que s’étire davantage le trou qu’elle avait dans la poitrine, la faisant douter sur le bienfondé de son geste puisque, chaque jour passant, elle avait la sensation d’être encore plus triste, encore plus en colère, encore plus seule aussi. Ce n’était qu’une impression néanmoins "Mais nooooon !" Ray fit son apparition avec fracas derrière le bar près duquel Jo se tenait momentanément, et elle délogea ses grands yeux sombres de la boule à facettes qu’elle fixait depuis quelques instants maintenant. Elle se laissa surprendre par sa toute nouvelle frange qui lui tomba dans les yeux — elle avait laissé l’une de ses copines de cure la lui couper sur un coup de tête, ça les avait occupé quelques minutes toutes les deux, et elle se trouvait pas trop mal avec, lui donnant définitivement des airs de sa propre mère — et qu’elle repoussa du bout des doigts pour rouler des yeux en voyant avancer son ancien collègue dont les bras se refermèrent sur elle avant que Marcus ne puisse intervenir pour lui dire de faire attention. D'un geste de la tête, elle lui dit que c’était bon. Il lui claqua un baiser sur la joue, elle fronça le nez en se la frottant de la pointe de l'épaule "C’est toi qui vas faire des dates ici dans un mois ? Je suis trop content ! Putain t’es quelqu’un !" lui fit-il remarquer en la secouant comme un prunier, la fierté qu’elle voyait dans son regard se réverbérant sur elle. Elle n’était pas soignée de tout, elle avait encore du mal à se dire que c’était ce qui l’attendait ces prochains mois : des prestations en boîte de nuit et dans des petites salles "Tu tombes trop bien, suis-moi." Elle ne prit pas la peine de lui demander pourquoi, elle ne prit pas la peine de lui dire non plus qu’elle n’était que de passage et qu’elle sortait d’un rendez-vous justement pour fixer ses passages ici, et se laissa happer par la main du grand gaillard qui finit par la prendre par les épaules en riant près de son oreille.

Marcus lui demanda s’il pouvait avoir confiance, Jo lui dit que oui — elle apprenait à dire oui, son thérapeute lui avait fait remarquer que sa réponse-type à toutes les questions qu’on lui posait, c’était non, alors elle lui avait promis de faire un effort, tenant un ratio équilibré entre les deux pour se donner une putain de bonne conscience ; elle en était réduite à ça, il le fallait. Le club était plein, ça lui était passé par-dessus de la tête, aussi elle se laissa guider sans vraiment rechigner, surprise par le silence environnant qui, soudain, lui sauta aux oreilles, et lui fit froncer les sourcils. Avant qu’elle ne lui pose la question, il lui fit un exposé complet du concept qui avait été mis en place ce soir ; et lorsqu’ils arrivèrent tous les deux derrière ses platines, elle ne fut pas plus surprise de voir qu’ils n’étaient pas seuls à la manoeuvre "C’est marrant, je te retrouve toujours dans mes pattes complètement par hasard, toi." fit-elle à Nicholas dont elle croisa le regard en montant à la suite de Ray qui lui dicta de faire comme à la maison. Elle remarqua la trace de paillettes que son ancien voisin avait sur le visage, la pointa du doigt en guise de bonjour "T’as roulé une pelle à La Fée Clochette ?" Elle était sûre que c’était sa première blague depuis qu’elle était rentrée, il fallait forcément que ce soit Nicholas qui en fasse les frais.

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@Jo Carter (crédit gif/ssoveiagifs)

En réalité, tu n'avais pas du tout prévu d'atterrir à l'Electric Playground en début de soirée. Absolument pas.
C'est un simple e-mail reçu un peu plus tôt qui a tout changé. Changer toute la direction de ta soirée et même des prochains jours et même mois maintenant que tu y penses bien. Tu as eu un sourire un peu idiot sur le visage en voyant cet email, sourire qui est resté en place alors que Vance t'a chipé ton téléphone portable de tes mains et qu'il a ly la nouvelle lui-même. Une chanson à écouter, la version finie de My Love. Version Florence and the Machine bien entendu. Tout a été terminé lors de ton dernier aller-retour à Londres et si la chanteuse t'a dit qu'elle avait encore besoin de peaufiner le morceau (elle est encore plus perfectionniste que toi) tu pensais que ça prendrait plus de temps. Visiblement pas tant ça. Et Vance et toi, vous avez été sur la même longueur d'onde: vous rendre dans les nouveaux locaux de Ninja Tune, à Spring Hill, pour faire une première écoute en groupe, avec l'équipe, les producteurs et tous ceux qui sont aussi passionnés de musique que vous. Une bonne idée car tu aurais sûrement cru que tu étais en plein rêve si tu avais été tout seul. Il faut dire que tout se passe bien en ce moment, peut-être même trop bien ? Le deuxième album qui s'écrit presque tout seul, cette collaboration avec Florence Welch, l'EP que tu as sorti sur Spotify à la mi-juin et qui a attiré quelques fans de plus dans ton univers musical... est-ce cela ta vie ? Est-ce que tu as le droit d'avoir tout ça ? Des questions qui auraient pesé lourd sur tes épaules il y a des mois de cela. Pas aujourd'hui, pas ce soir. Tu t'en fiches de savoir si tu le mérites ou pas, c'est là. Tu comptes bien en profiter.
Et tu as la chair de poule lors de l'écoute de la chanson, c'est tes mots, tes textes, mais pas ta voix et des émotions différentes, une mélodie beaucoup plus endiablée que tes accords de guitare. "C'est parfait." Tu as été le premier à briser le silence dans le studio, avant que les félicitations n'arrivent, et tu as été d'accord avec le reste de l'équipe: c'est quelque chose qu'il faut célébrer. Alors non, en temps normal, l'Electric Playground n'aurait pas été son premier choix. Mais un silent disco ? C'est presque une occasion parfaite. Tout s'est enchainé et quelques verres plus tard et un casque sur les oreilles, tu es tout de même en train d'embêter le DJ. Tu veux savoir ce qu'il utilise et quel est le dernier instrument que tu ne peux pas identifier, ça n'a pas trop d'importance en fait, c'est ta curiosité naturelle, la légèreté causée par le champagne... et le sourire sur ton visage quand tu poses les yeux sur Jo. Tu éclates de rire, sincèrement, c'est cosmique à ce stade-là, elle t'a reconnu, tu l'entends à sa pique. Tu pousses un côté du casque, pour te libérer une oreille et tu hausses les épaules. "Oh Jo..." C'est bien son prénom, tu t'en rappelles tout de même et tes deux mains viennent se poser sur les joues de la brune, presque pour t'ancrer dans le moment présent. Pas un rêve, tu n'as pas bu à ce point-là. "Tu es bien là, je vérifie, j'ai peut-être bu un petit peu trop de champagne." Que tu avoues dans un mouvement de recul, tu pivotes sur toi-même, même en lui parlant, tu suis tout de même le rythme de la musique, c'est plus fort que toi."Un verre, ou quatre. Ou cinq." Tu ne sais plus, le champagne, c'est la boisson des gens qui passent un bon moment. Des gens qui ont quelque chose à célébrer et tu es dans cette catégorie-là. Donc tu le mérites, ça fait du sens. "J'ai définitivement arrêté de compter après trois."
Et tu sais bien que tu finiras par trouver le chemin de ton lit quoi qu'il arrive, tu es bien entouré. Là encore, une chance, pas quelque chose que tu aurais pu dire il y a des années en arrière. Tout est parfait, Jo doit le voir, non ? Quoi que, la brune n'a pas de casque, tu n'es pas certain que vous soyez sur la même longueur d'onde dans la présente. "Vance avait envie de paillettes, vu que c'est la fête." Quand est-ce qu'il t'a maquillé ? Cela parait un peu loin dans ta mémoire, pas important, c'est bien pour ce genre d'occasion. "Tu devrais le laisser s'occuper de ton maquillage, il est doué." Tu tournes la tête, où est Vance ? Tu distingues vaguement sa silhouette, ou alors est-ce une autre personne ? Il faut dire que tu t'es un peu éloigné de votre petit groupe et que le club est rempli. Tu te tournes vers Jo alors que la musique change. "Qu'est-ce que tu fais là d'ailleurs ? Toi aussi t'es venue danser ?" Tu poses les deux questions de but en blanc, passant outre les formules de politesse et ce genre de petit simagrées. Comme quoi, le champagne aide.

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@Nicholas Hurley (crédit gif/josshelps)

Elle n’avait pas l’impression d’être à sa place, et elle ne l’était définitivement pas. Jo n’était pas de ces gens-là pourtant, plutôt du genre à imposer sa présence en prétendant qu’elle n’était rien de plus que naturelle, maîtresse de ce qui l’entourait, de son environnement, et des impressions qu’elle voulait faire passer en se comportant comme une souveraine qui rend visite à ses sujets. Elle n’avait pas perdu ça, c’était toujours là quelque part en elle, sûrement. Tout paraissait en veille chez elle, ces derniers temps… ce n’était qu’une question de ça, de quelques semaines encore, avant qu’elle ne retrouve tous ses automatismes pour donner le sentiment à quiconque les croisait, elle et son regard de biche, qu’elle était la protagoniste du film dans lequel ils avaient tous été embauchés pour servir l’histoire qu’elle racontait. Là, elle subissait quelque peu ce qui se passait, et c’était assez dérangeant pour que, miracle, elle ne se sente pas à son aise ; encore moins lorsque les mains chaudes de Nicholas se posèrent sur ses joues, et que se retrouvant presque à bouder comme une enfant qu’elle n’était plus, elle le fixa avec la tête rentrée dans les épaules, le nez froncé en se rendant compte qu’il était en train de vivre sa meilleure vie. Le contraste était curieux, l’échange des rôles n’était pas naturel, là encore, mais elle n’eut pas le cœur à dire grand-chose à ce propos.

Elle le regarda juste par-delà la limite effilée de sa frange brune, attendant qu’il la libère. Attentive, elle remarqua les paillettes sur son visage, le voile qu'il avait sur les yeux et le sourire qui creusait les rides qui allaient avec son grand âge "Quel genre de mec de ta taille est rond comme une queue de pelle après seulement trois verres de champagne ?" lui demanda-t-elle avec son ton habituel, mais ça manquait tout de même de conviction pour que ce soit jugé comme une véritable attaque. Foncièrement, ça l’amusait de le voir aussi extatique, même si sur le moment, elle ne comprenait pas pourquoi. Le concept de Ray n’était pas mauvais, mais ce n’était pas l’idée du siècle non plus ; il l’avait seulement récupéré d’une autre époque. Nicholas la lâcha, Jo roula doucement des épaules pour se redresser, tacha de se départir de la tension qu’elle avait dans les épaules depuis des semaines maintenant et qui lui donnant le sentiment désagréable de toujours avoir une multitude de bestioles qui grouillaient en elle, s’infiltraient dans chaque cellule de son être pour lui faire sentir le poids du monde alors qu’elle n’était pas très épaisse, pas très grande non plus. Elle, elle ne mesurait pas 1m90, ce n’était pas une légende… aussi, après s’être approchée plus près de la console, elle eut besoin de se jucher sur la pointe des pieds pour voir par-dessus et constater que le parterre de participants était bien là, à danser selon ce qui passait dans leurs oreilles. Ça la frustra un peu de ne pas savoir ce qu’ils écoutaient exactement, et elle fit à la volée, ne s’adressant à personne en particulier "Je peux avoir un casque ?" Ray le lui glissa autour du cou. Elle ne l’enfila pas tout de suite, opinant du chef à la réponse que Nicholas lui donnait au sujet des paillettes qu’ils avaient d’étalées sur la tronche "Je préfère encore laisser la nièce de Midas s’occuper de mon maquillage. Mais merci de proposer." Nicholas n’avait pas besoin de savoir que ce n’était pas vraiment sa nièce, il avait juste besoin de savoir que ce qu’elle disait partait d’une vraie pensée, et que si Vance venait à poser ses sales pattes sur elle, elle lui casserait la gueule.

Se détournant du panorama des clients qui se dandinaient en silence, elle remonta brièvement le casque sur ses oreilles pour entendre de l’électro au travers. Ray était un génie pour les remixes, et elle reconnut une version de Feeling Good de Nina Simone qui la fit sourire en biais et prendre le temps de l’apprécier. Le bout de ses doigts posé sur le bord de la console, elle la tapota doucement, en rythme, sans manquer une seule mesure. Ça remplissait son coeur de quelque chose de curateur d’entendre ce titre à ce moment-là, même s’il était dénaturé — et encore, elle apprenait à apprécier les sonorités modernes induites par la maîtrise parfaite des nouvelles technologies, ainsi elle se perdit un instant entre sa contemplation de la piste de danse et ce qui lui passait dans les oreilles, et ne se rendit pas tout de suite compte que Nicholas était en train de lui parler à nouveau. Dans un sursaut, elle retira un côté de son casque pour lui faire un "Huh ?" qu’elle n’eut pas besoin de crier puisque la pièce était silencieuse. Elle prit sens de ce qu’il lui demandait, puis elle hocha négativement la tête finalement "Je savais même pas qu’il y avait une soirée de ce genre. Je sors d’un rendez-vous avec Mackenzie." Le gérant de la boîte "Je vais faire des dates ici, le mois prochain." lui confia-t-elle avec un sentiment étrange au fond de l’estomac. C’est ce qui lui fit lâcher un rire de composition, souffle échappé de ses narines qui frémirent quand elle fit glisser le casque entièrement autour de son cou, se privant de la musique "C’est pas aussi cool que ta tournée européenne, c’est pas la peine de me le faire remarquer." Anticiper pour ne pas être blessée, elle savait faire généralement, et c’est ce qu’elle fit là, passant très rapidement sur le sujet pour lui demander après une seconde seulement, se retournant vers lui pour le toiser de haut en bas avec son air suspicieux des grands jours "Qu’est-ce qui te met dans cet état ?" Qu’est-ce qui justifiait que Saint Nicholas se soit mis la tête en vrac ce soir ?

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@Jo Carter (crédit gif/ssoveiagifs)

Jo a le droit à un sourire. Parce qu'elle ne le sait pas encore, mais c'est une bonne soirée. Une très bonne soirée, ça ne fait aucun doute à tes yeux. Est-ce que tu serais là si ce n'était pas le cas? Non, toutes les planètes sont alignées dans ton quotidien et dans ta vie, et si elle te dit que toutes les bonnes choses ont un retour tout aussi conséquent, tu lui diras de se taire. Tu as bien le droit à deux secondes de déni dans ta vie, après toutes ces années, tu as le droit à une pause, d'espérer, de boire, de danser. "Je sais pas. Un mec normal ? Je ne bois pas souvent hein, aucun intérêt." Tu hausses les épaules, une grimace sincère et enfantine passant sur ton visage. Pas ton type d'activité préférée, tu sais faire des exceptions et ce soir ? Tu te fonds juste dans la masse du club. Et Jo aussi, elle demande un casque, elle rejoint la fête et cela te fait sourire davantage, car elle devrait être en train d'écouter la musique et se laisser porter par cette dernière aussi. La meilleure façon de vivre à tes yeux, et ça, tu ne va pas l'expliquer à la brune. La musique change, tu reconnais les accords et tu te retrouves à murmurer les paroles de Feeling Good, un bras levé et à battre la mesure avec ton poing fermé comme le musicien que tu es. C'est plus fort que toi, tu ne peux t'empêcher, ton oreille décompose toujours tous les morceaux que tu entends, pour repérer la partie qui te plaît le plus et pour en comprendre le rythme, la tonalité et l'intention. Le DJ a envie de vous faire danser, mais de montrer aussi son talent et sa technique avec ce remix.
Tu ne sais toujours pas pourquoi Jo est là, c'est pour ça que tu l'accostes de nouveau, pour cela que tu l'embêtes. Ne pas lui parler serait encore plus stupide et débile à tes yeux, et tu ne sembles pas avoir de filtre dans la présente. "Oh Jo Carter à l'Electric Playground je vois..." Tu le dis en voyant déjà les affiches et le buzz que ça va créér. Le club sera encore plus rempli que d'habitude et cela fait presque sens, vu que n'importe qui peut danser sur le premier album de Jo. Presque. Ton esprit embrumé fait des passes, tu penses à vos derniers échanges de sms et de messages vocaux. "Est-ce que ça un rapport avec tes questions du coup ? Le fait que tu veux t'éloigner de ton label?" Le truc que Jo n'a pas dit officiellement, mais qui est écrit en gros sur son visage que tu peux presque le voir, juste là. Tu as souvent entendu les gens marmonner ses airs à elle, les chansons de son album à elle, depuis sa sortie. Que ce soit ici, ou même à Londres, Jo a toujours été une star à tes yeux, maintenant ? Cela ne fait que se confirmer et tout le monde peut s'en rendre compte. Tout le monde. Les gens seraient prêts à payer le prix fort pour la voir sur scène, en direct, à refaire des arrangements de ses titres plus que populaires. Elle est tellement mieux sur scène qu'en studio, ça, tu l'as vu et tu peux le dire, tu peux le lui dire même. "T'as un Grammy ma grande, tu devrais remplir Wembley ou une connerie comme ça. Je sais, tu vas détester que je dise cela, sorry not sorry." C'est la vérité, tu n'y connais peut-être pas grand-chose à l'industrie de la musique au niveau de Jo, mais ça manque de sens à tes yeux. Tu laisses Jules se charger de ce genre de détail et tu es presque tenté d'aller chercher ta manager et de lui demander si ça fait sens à ses yeux. Mais Jo t'a posé une question, non? Oui, tu crois que oui. "Je célèbre." C'est dit avec un nouveau sourire, tu remues toujours ta tête au son de la musique, tu as toujours ta propre fête, même en répondant à Jo, ça ne risque pas de changer.
"J'étais à Londres pour enfiler ma casquette de producteur. Une personne beaaauuucoup plus connu que moi s'approprie une de mes chansons. Juste un tout petit groupe qui s'appelle Florence and The Machine, tout petit." Tu as un geste de la main pour accompagner tes paroles, avant qu'un rire ne t'échappe. Léger et même un peu ridicule, mais tu as bien du mal à croire que tout ceci est en train de t'arriver. "Une chanson écrite dans la chambre que tu trouvais toujours mal rangée et que tu m'as conseillé de quitter." Comme quoi, Josephine Carter a toujours raison. Tu en es la preuve vivante, son instinct et son intuition sont bons, alors pourquoi ça semble marcher pour toi et pas pour elle ? T'es en mauvaise compagnie, que tu as envie de lui dire, comme un gamin qui fait un caprice, mais tu ne veux pas ruiner ta soirée. Surtout si c'est la dernière fois que tu te sens aussi bien et que tout se passe bien. "Si c'est pas une occasion pour boire et m'éclater, je suis censé le faire quand ? Quand mon célibat sera terminé ?" Tu as un autre rire, alors que tu te moques de ta propre personne. "Oh Jo... Ça ne va ja-mais arriver."

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@Nicholas Hurley (crédit gif/josshelps)

Jo aurait bien fait remarquer à Nicholas qu'il était loin d’être un mec normal, sauf qu’elle apprenait que certaines vérités n’étaient pas bonnes à dire. Détournant son regard de lui pour s’intéresser à la piste de danse, elle se perdit un moment dans la musique qui jouait dans ses oreilles et dans ses souvenirs de cet endroit dans lequel elle avait travaillé un temps. Elle allait y revenir bientôt, sous un statut totalement différent, et c’était bon de le noter. Seulement, quelle était la différence en vérité ? Midas avait essayé de lui faire entendre que la taille de la scène qu’elle investissait — investirait — n’était pas importante, mais chanter dans des clubs, ça avait une connotation particulière qu’elle trouvait insultante, presque cheap ; peut-être parce qu’elle y avait travaillé justement, qu’elle savait ce qui se passait sous les néons des boîtes de nuit, qu’elle avait été témoin de choses pas très jolies. Jo, elle n’avait pas envie de devenir cette artiste-ci, et ce sans qu’elle ne fustige ceux qui l’étaient et qui devenaient des icônes du genre, c’était simplement qu’elle savait en son âme et conscience qu’elle était plus que ça, qu’elle méritait plus que ça. Elle avait néanmoins le sentiment d’être la seule dans son entourage professionnel. Elle avait beau avoir les épaules larges, elle avait vécu une année difficile mine de rien, et la mort de Charlie avait brisé quelque chose en elle ; elle se sentait fragile malgré les efforts qu’elle faisait, elle ne voulait pas tirer sur la corde et devenir l’ombre d’une artiste qui avait conscience de n’avoir qu’une seule chose sur laquelle compter dans sa vie pour en faire quelque chose, et c’était la musique, au point d’être prête à tout pour en vivre, même à accepter d’amoindrir son talent pour se retrouver au moins un peu sous les spotlights.

Elle vivante, ça n’arriverait pas. Elle enleva son casque, observa de nouveau les traits d’un Nicholas, extatique, au travers des lumières colorées de la piste sur laquelle ils ne se tenaient pas, mais qui diffusait son énergie partout dans le club, où que l’on se trouvait. Ça la fit sourire comme une gosse timide qui découvre quelque chose pour la première fois, un peu déstabilisée de ne pas se sentir aussi enthousiaste que lui alors qu'il rebondissait sur ce qu’elle lui disait d’une voix monocorde. Elle haussa les épaules, laissa un sourire inversé lui échapper pour marquer son point "Je me pose des questions, c’est tout. Je reste ouverte à toutes les possibilités et toutes les opportunités pour enfin réussir à faire ce qui me fait envie." C’était la version édulcorée de ce qu’elle lui avait dit par textos, pas chaude pour en parler ici, en public, tandis que le silence régnait en maître dans le club. Elle continua "C’était long, l’Espagne. J’ai eu le temps de beaucoup réfléchir, et à plein de choses." lui fit-elle sans être précise sur les raisons de son séjour. Elle ne le serait jamais, elle n’en avait pas besoin, et lui non plus. La presse s’était déjà portée garante de l’histoire autour de son escapade à Ibiza au point d’en faire douter Midas ; il serait le seul à savoir la vérité, si tant était qu’il acceptait de la comprendre, ce qui n’était pas une cause gagnée d’avance cette fois, la rendant coupable d’avoir mal organisé les choses, de s’être échappée comme une voleuse. Elle était d’accord avec lui, elle n’avait pas été très courageuse, cette fois-là.

Elle passa sa langue sur ses lèvres, goûta l’arôme sucré du gloss qui faisait briller ses lèvres en refoulant un sourire amer à ce qu’ajoutait Nicholas, trop volubile ce soir pour qu’il n’en devienne pas vexant. Elle le prenait du bon côté cependant, il avait assez essuyé sa répartie pour qu’elle accepte de ne pas prendre mal la sienne "C’est pas moi qui fais les règles, Nicholas." lui dit-elle sans colère, lasse, aussi posée que, l’instant d’après, elle roula des yeux aux propos du jeune homme qui célébrait, donc "Putain, tu deviens tellement condescendant, ça me donne envie de vomir." Elle exagérait, ça non plus, elle ne l’avait pas perdu. Et puis elle plaisantait en vérité, il avait tous les droits de se sentir pousser des ailes et d’en cacher le soleil avec pour priver les autres de sa chaleur et la garder rien que pour lui. Elle lui donna un léger coup de coude dans les côtes, signe qu’en effet, elle plaisantait et qu’elle ne lui reprochait rien au contraire : elle était fière de son parcours dans une certaine mesure, ayant bataillé pour le faire sortir de sa coquille, si bien que maintenant qu’il reconnaissait que ça avait été pour son bien, elle lui pouvait lui dire sans aucune espèce d’humilité dans le ton "Ouais, parce que je suis une putain de visionnaire, c’est évident." Elle battit des cils pour fanfaronner, fit virevolter une longue mèche de cheveux brun par-dessus son épaule avant de venir doucement frictionner avec ses doigts sa frange pour la replacer selon son goût. Elle s’écarta de la piste qu’ils surplombaient pour se tourner vers Nicholas et s’étonner de ses propos suivants "Quoi, dis-moi pas que c’est déjà terminé avec… comment elle s’appelle déjà ?" Elle claqua des doigts devant le nez de Nicholas avant de se souvenir d’elle-même, son regard réussissant à briller un peu, soumise à l’Eurêka "Mila ? Il s’est passé quoi ?" Et puis après une courte seconde, elle ajouta avec sa provocation habituelle, délaissant le casque de Ray pour le lui tendre à nouveau, et se décalant de sa table de mixage pour marcher quelques pas avant de s’asseoir sur une banquette plus ou moins à l’abri des regards "Je misais pas un kopeck dessus, mais ça me faisait plaisir que tu sois plus obligé de te contenter de la dame aux cinq doigts. C’est vrai quoi, l'arthrite, c’est un fléau à ton âge" Le sourire de 32 dents — oui, même celles du fond — qu’elle lui adressa cette fois était certes surjoué, trop aligné, trop éclatant pour être vrai, il restait tout de même l’illustration parfaite que le truc qui s’était emparé d'elle n’avait pas totalement annihilé la personne qu'elle était.

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@Jo Carter (crédit gif/ssoveiagifs)

Jo était en Espagne. Première nouvelle, que tu te dis, là, quelque part, dans ton esprit. Tu n'as pas posé la question, même par messages interposés, tu lui as juste demandé si elle allait bien. La brune ne t'a pas répondu et vous avez continué de parler musique. Même maintenant, perdu au milieu de l'Electric Playground, c'est la musique qui te porte avant tout, qui te réchauffe le cœur alors que tu observes tout de même Jo. Et que tu te demandes si elle est là pour cette raison-là, pour chercher du réconfort dans un endroit familier. Parce qu'elle ne va pas bien, pas vrai ? La brune n'a même pas besoin de te le dire, de songer à te le dire, c'est écrit sur son visage, ça été immortalisé dans les rimes qu'elle a faites, dans son application Notes et quand sa voix a été enregistrée. Tout a été sauvegardé avec le plus grand soin, caché sous un mot de passe sur ton ordinateur portable et parce que tu préférais encore arrêter de respirer que perdre la confiance qu'elle t'accorde. Surtout que ça ne s'est pas fait d'un claquement de doigts. Mais tu ne pousses pas, si elle ne va pas bien, au moins Jo sait qu'elle a la musique, si elle veut s'époumoner et dire au reste du monde toutes les choses qu'on devrait déjà savoir à propos d'elle, tu vas continuer de l'aider. Tu finis un tour sur toi-même alors qu'elle t'explique qu'elle joue le jeu de son label, ce n'est pas de son ressort si elle part en tournée internationale ou pas visiblement. Des conneries, voilà ce que tu te dis. "T'es fâchée ? Dis-moi, t'es fâchée ?"  Cette fois-ci, tu as une réponse, dans le léger coup qu'elle te donne dans les côtes, ça ne fait pas mal, ce n'était pas visé pour.
C'est juste pour te rappeler que vous évoluez dans deux mondes complètement différents elle et toi, c'est encore plus apparent maintenant, avec elle et son contrat de superstars toi et ton label indépendant. Mais Jo évite les questions fâcheuses et évidemment, elle décide de ramener un autre sujet sur le tapis. Tu ris un peu quand elle fait claquer ses doigts juste devant toi, parce que ça t'a surpris et pourquoi pas; et tu finis par hausser les épaules. "Elle est occupée, la vie, elle est retournée chez elle, un truc de famille. Peut-être que c'était pas mon boulot de demander ou de courir après." Tu as eu le droit à quelques messages, en réponse à ton invitation de passer du temps dans ton nouveau chez-toi. Si ce n'est pas un refus clair et net, tu ne peux pas y voir autre chose. On t'accusera d'être trop dramatique, d'avoir vu des signes là où il n'y en avait pas, mais... ouais, que tu penses, alors que le champagne a déjà effacé ton amertume, il faut bien être deux pour s'en inventer des histoires, non ? Et tu as passé l'âge, et qu'est-ce que tu ferais d'une petite copine ? Hmm ? Ouais, ça n'a rien avoir avec la musique, de près comme de loin d'ailleurs."Genre ouais, quelqu'un devrait courir après moi pour une fois, je ne suis pas si terrible que ça." Tu l'avances avec un hochement de ta tête, le célibat te colle à la peau et la réalité c'est... que tu t'en fous. Cela dérange plus les autres que toi, ta bisexualité cache peut-être autre chose, le fait qu'il t'en faut plus qu'une personne lambda pour laisser tomber le masque ou songer à un semblant d'intimité. Tu t'en moques, ça sera un débat pour un autre jour.
"La preuve, j'ai partagé avec personne tes textes." Oh, ça te revient, voilà pourquoi tu devais lui parler en réalité. Parce que ce n'est pas facile de créer sur son téléphone ou même avec un ordinateur, mais tu as essayé, elle a semblé convaincue, assez pour que les échanges continuent. Le son est différent de son premier album, c'est encore brut, mais ce n'est pas rien."Même si je crois qu'un psy voudrait t'interner direct en entendant tout ça..." Tu as un geste de la main pour désigner Jo, tes sourcils levés quand tu avances cela. Qu'elle essaye de te dire que tu as tort et tu lui demanderas qui est la plus grande reine du déni de vous deux."Moi je pense juste que tu tiens un très bon deuxième album." Est-ce comme cela qu'elle voulait l'appeler ? "Peu importe, de très bonnes chansons." Tu as un sourire alors que tu avances cela, tu ne mens pas, tu ne la flattes pas juste parce que c'est Jo et que tu es Nicholas, non, même pas. "Que je ne compte partager avec personne, promis, juré craché et tout." Tu fais une croix sur ton cœur, comme pour prouver ta bonne foi, pas encore assez éméché pour cracher sur le sol, loin de là même.

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@Nicholas Hurley (crédit gif/josshelps)

Jo n’était pas fâchée, Nicholas était capable de le deviner tout seul, comme un grand, puisque quand elle l’était, le monde se mettait à trembler. Ici, la seule chose qui tremblait, c’était le coeur de ceux qui avaient investi la piste de danse au son de ce qui se jouait dans leurs oreilles. Jo les entendait chanter de là où elle se trouvait, leurs mouvement faisant se froisser leurs vêtements tandis que les corps se rapprochaient de plus en plus, la moiteur de leur peau exposée se parant de reflets bariolés, nimbés par la lumière des spots qui les entouraient. Ray dispersait sa magie au-dessus d’eux, créant une bulle de laquelle ils s’étaient extraits, Nicholas et elle. Elle s’installa à bonne distance de lui, dans cet espace réservé à l’élite qu’elle avait toujours sur qu’elle était, à celle que Nicholas était en train de devenir. Elle eut un léger rire, ses propos la laissant un peu perplexe, mais pas au point de la boucler — jamais, elle savait ce que sa parole valait "T’as une drôle de façon de voir l’amour, toi." rétorqua-t-elle à ce qui lui répondit au sujet de Mila. Elle le singea, se tenant soudainement droite et prenant une mine aussi patibulaire et détachée que celle de son voisin "C’était pas mon boulot de demander ou de courir après… si tu vois ça comme un boulot, c’est ton signal pour lâcher l’affaire. À partir de là, c'est clair que t’as bien fait de la laisser s’en aller." En disant ça, elle se rendait compte à quel point elle avait de la chance Jo, d’être tombée sur quelqu’un comme Midas, qui ne considérait pas que demander ou de courir après était son boulot, que ça faisait seulement partie du lien intime qu’ils partageaient malgré les barrières qu’elle lui mettait pour le protéger de ce qu’il n’était pas prêt à supporter, même s’il prétendait le contraire. Il avait des failles, il était maladroit, la manière dont il l’avait fait culpabiliser d’être partie prouvant que, parfois, il n’était pas aussi parfait qu’elle s’attachait à le croire, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir ; pas quand elle entendait des types comme Nicholas laisser filer des opportunités par ego, ou plus précisément par paresse, dans son cas. Elle secoua la tête et roula des yeux, préférant ne pas arroser les fleurs qu'il était en train de se lancer. C’était l’alcool qui parlait — ses trois pauvres coupes de champagne, tu parles d’un putain fêtard.

Elle s’installa plus confortablement, ses pieds chaussés de plateformes griffées Valentino venant se poser sur le bord de la banquette qu’elle avait rejointe "Parce que je te l’ai demandé, ou parce que t’as peur de ce qui pourrait t’arriver si tu le faisais ?" Un bras se posant sur le dossier de la banquette, le buste tourné vers le jeune homme, Jo posa son regard sur lui et ne put s’empêcher de froncer les sourcils à ce qu’il lui disait au sujet de ses textes récents. Elle ne s’était pas vexée de ses propos précédents, mais tout comme il était capable de s’apercevoir qu’elle n’était pas en colère, Nicholas était aussi capable de s’apercevoir quand Jo n’était pas elle-même, même avec quelques grammes d’alcool dans le sang. Piquée, elle lui fit avec le sérieux qui caractérisait le mois et demi qu’elle venait de passer en thérapie suivie, à faire du putain de pilate et des balades interminables pour détourner son attention de ce qui pourrissait dans son système ; pas de médication, elle avait refusé pour des raisons aussi évidentes que Charlie restait dans ses pensées "Nicholas, l’alcool ça te rend insultant." Il fallait qu’il le sache, ça lui rendrait service pour la prochaine fois où il s’amuserait de la santé mentale branlante de quelqu’un qui faisait tout pour ne pas se laisser sombrer. Elle ajouta sur le même ton "Je t’ai pas envoyé mes textes pour que tu les tournes en dérision. Abstiens-toi, tu seras chou." Elle ne dirait rien de plus que ça, reprenant déjà sur le reste en donnant l’air que cette parenthèse n’avait pas existé "C’est que deux chansons, je te rappelle. On fait pas un très bon album avec deux chansons." De nouveau, elle secoua plus légèrement la tête, ses sourcils se haussant brièvement pendant qu’elle continuait "Mais disons que j’expérimente. C’est comme ça qu’on crée de belles choses, non ?" Sa tête dodelina un peu plus fort cette fois, ses doigts venant chasser une peluche invisible sur le cuir de la banquette dans laquelle elle se lova, les jambes repliées sous elle, toujours aussi incapable de s’asseoir comme une personne lambda, bien trop importante pour ça. Ses lèvres dessinèrent un sourire inversé, sa réflexion furtive la menant à ajouter dans un haussement d’épaule ordinaire "Je sais pas exactement ce que je vais faire de tout ça. C’est pas dans la ligne de ce que j’ai déjà proposé à mon public." Ce n’était pas son public qui la découragerait de faire ce qu’elle avait envie de faire, ce serait son label qui jugerait surement les choses comme Nicholas l’avait fait : on était loin des paroles légères de Nonsense, la ritournelle mutine qui avait tant fait parler d’elle ces derniers mois. Elle eut un long soupir, détachant ses yeux de ses doigts désormais partis à la chasse aux petits fils de la veste qu’elle portait sur le dos et s’appliqua à les reposer sur Nicholas qu’elle toisa "Je sais. C’est bon, t’en fais trop là." A lui répéter qu'il était le gardien de ses créations récentes — elle en avait d’autres d’ailleurs, elle se risqua à le lui avouer "J’ai peut-être écrit d’autres trucs." Peut-être "Dans la même veine. C’est ce qu’on me reproche avec mon premier album, d’avoir voulu prouver que j’étais capable de faire plusieurs choses à la fois et de m’être dispersée." La faute à son énergie inépuisable qui cachait surement autre chose qu’un caractère bien trempé, mais les médias s’en foutaient. Elle ne marqua pas de pause, suivant des yeux les lignes lumineuses qui passaient juste au-dessus d’eux "J’ai pensé que raconter une histoire ça me permettrait de rester cohérente dans ce que je veux proposer." Aussi sombres et critiques que ça paraissait à Nicholas à qui elle finit par dire, ses traits se fronçant presque adorablement "Mais c’est pas le bon endroit pour en parler. T’es bourré en plus." lui fit-elle remarquer à nouveau, venant enfoncer le bout de son index dans le creux de la joue imberbe du jeune homme juste comme ça, jugeant ce prétexte suffisant pour la boucler.

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@Jo Carter (crédit gif/ssoveiagifs)

Tu as un léger rire alors que Jo pointe l'évidence du doigt. Oui, tu as une drôle façon de voir l'amour, la brune ne le réalise que maintenant ? Hmm, toi, tu le savais déjà, tu n'as plus de secrets pour ta propre personne et ce même si parfois, juste parfois, tu prétends le contraire. Pas souvent, tu as beau ne pas être à l'aise dans tes propres pompes, et ce très souvent, tu sais que tu ne peux pas tout changer d'un claquement de doigts, et est-ce que tu as envie d'être quelqu'un d'autre ? À une époque tu y as songé, si tu étais né dans une famille normale, conventionnelle, avec deux parents aimants et attentionnés... est-ce que tu serais là aujourd'hui ? À regarder Jo comme si elle venait enfin de comprendre quelque chose de crucial ? Est-ce que tu serais devenu musicien? Est-ce que tu serais là à célébrer un des plus gros accomplissements de ta carrière ? Tu ne penses pas. Une simple déviation et Nicholas ne serait pas Nicholas, et tu le sais, tu ne veux pas la place d'un autre. Même si ça t'aurait rendu plus assuré et capable de prendre ou de demander ce que tu veux. "Ha tu vois? Même JoJo est d'accord... c'est que je ne fais pas n'importe quoi parfois... nice!" Si ça ressemble à du boulot, pourquoi faire autant d'effort ? Composer ou même te produire sur scène n'a jamais été du boulot, pas d'effort demandé, c'est naturel, plus essentiel et primaire que respirer, alors c'est là-bas que ton attention va aller. Il n'y a pas de promesses brisées, peut-être que ça fait de toi un connard fini mais hein, tu es celui qui se retrouve tout seul alors... Alors tu n'y penses plus, c'est derrière une porte fermée, à double tour et tu fronces un peu les sourcils à la question de Jo.
"Parce que c'est toi qui me l'a demandé, bien entendu." Elle en doutait. C'est ça le plus insultant, que tu penses alors que la brune ne nie même pas ce que tu es en train d'avancer à propos de ses textes. Tant pis, tant mieux, tu sais déjà que tu as raison."Oh non, je suis toujours comme ça, je ferme ma gueule d'habitude, demande à Vance, il le confirmera hein." Tu hausses les épaules et tu prends une décision : celle de venir s'asseoir à côté de Jo. Tu fermes les yeux alors que tu croises les bras sur ta poitrine, tu l'écoutes, ta tête bouge toujours au rythme de la musique, le monde tangue toujours, il y a de la musique et Jo est là. "Hmm." Une simple réponse, t'es pas endormi et tu roules des yeux, les paupières toujours closes alors qu'elle te dit que tu en fais trop. Elle a bien eu un Grammy, non ? C'est la preuve que tu n'en fais pas assez. Ou alors que le monde n'en fait pas assez. La brune a écrit, ou plutôt, elle a continué d'écrire, cela ne t'étonne pas, vous vous ressemblez bien sur ce point. Écrire te permet de te vider la tête, que ce soit un couplet, un refrain, une métaphore pour résumer tout ce qui t'arrive ou ce que tu as aperçu, ça permet de t'ancrer dans la réalité.
Quand le doigt de Jo est sur ta joue, tu as un sourire, avant d'ouvrir les yeux. "C'est une bonne soirée et je fais ce que je veux d'abord." Déjà, c'est important de le dire et tu hausses les épaules."Oublie les albums et les appellations, c'est surfait, la musique reste la musique, t'as décidé qu'en faire et la partager c'était suffisant. Alors ça l'est." Tu es catégorique en disant cela, tu n'acceptes pas d'autres vérités et pas d'alternative. Sans des gens comme Jo, ou même toi, un endroit comme l'Electric Playground n'existerait pas. Il serait vide même, sans des gens comme Jo, avec ce besoin de raconter quelque chose, de mettre une mélodie dessus et d'y revenir, toujours et encore. On a besoin de plus de gens comme elle, c'est certain. "J'ai un studio chez moi. On peut en parler là-bas. On peut en parler devant ma table de mixage. Tu peux parler en enregistrant et faire ce que tu veux." C'est à toi qu'elle a envoyé ses textes, avec toi qu'elle a partagé tout ceci, tu ne le prends pas à la légère, en plus de pouvoir écouter tout ceci avant tout le monde, tu assistes à la création. Pour une fois, tu pourrais lui apprendre quelque chose. Ce serait une première. "Tu peux.... Juste oublier les labels, les albums et raconter ton histoire. Sans filtre et sans jugement. Et si tu veux de l'aide, je suis là." Jo n'a pas besoin de toi pour composer et son contrat lui garantit très certainement le meilleur matériel disponible. Pourquoi elle se tourne vers toi ? Tu n'en sais rien du tout, tu ne cherches pas de logique ou à la repousser, visiblement, elle en tire quelque chose. "C'est mon offre." Tu repousses un peu tes cheveux qui te barrent la vue. "Tu la prends ou tu la laisses." Tu le dis, là encore une fois plus catégorique que tu ne l'es sobre, avec un sourire et trouvant l'énergie de te lever la seconde suivant.
C'est une trop bonne soirée pour rester assis, ce n'est pas une manière de célébrer ça, du tout. "Hmm... je vais aller piquer toutes les olives du bar, tu veux un truc?"

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@Nicholas Hurley (crédit gif/josshelps)

Jo n’était pas sûre d’apprécier le Nicholas avec un coup dans le nez. Il lui donnait juste le sentiment de faire semblant, de pousser ses réflexions pour instiller à l’ensemble un semblant d’humour qui ne lui allait pas tant il paraissait forcé. C’était comme un gamin qui imite les adultes qu’il avait vu trop imbibés pendant un repas de famille et qui pensait que c’était forcément comme ça que ça devait se passer. Versant presque dans la mauvaise parodie, il passait plus pour un con qu’autre chose, à son humble avis. Elle ne pouvait pas lui retirer le fait qu’il avait l’air heureux toutefois, c’était peut-être tout ce qui comptait. Elle se sentirait mal à l’aise de le lui reprocher. Alors elle ne dit rien de plus, mais elle roula tout de même des yeux en l’entendant se féliciter des décisions qu’il prenait, se rassurant de leur bienfondé en utilisant la pseudo-approbation qu’elle lui donnait. Elle resta sur la réserve, préférant aller s’asseoir que de supporter un peu plus la verve poussive du jeune homme. Il dépassa une limite d’ailleurs. Elle n’était pas encline à l’accepter, considérant, à juste titre, que ce qu’elle avait vécu ces derniers temps, que ce qu’elle essayait d’extérioriser plus sainement qu’en se mettant en colère et en repoussant tout le monde, ne méritait pas qu’on le tourne en dérision. De la part de quelqu’un qui semblait aussi torturé que Nicholas, ce n’était pas logique, en accord avec ce qu’elle connaissait de lui, qu’il se permette ce genre de réflexion. Si elle le dissimulerait avec aise sous sa constante mauvaise humeur, commode dans ce genre de circonstances, Jo était tout de même profondément heurtée qu’il le fasse alors qu’elle lui avait fait confiance en lui envoyant des textes différents, qui regorgeaient effectivement de quelque chose de plus profond que le chatouillement qu’elle ressentait dans le bas ventre chaque fois que son mec rentrait dans une pièce — si elle ne lui avait pas envoyé ses textes à lui, c’était parce qu’elle ne voulait pas l’alarmer davantage d’ailleurs, pas parce qu’elle n’avait pas confiance en son jugement ; c’était à peu près le seul qui comptait vraiment à ses yeux "Ouais, et tu veux un conseil ? Tu devrais continuer à la fermer." Elle ne supportait pas les gens qui se cachaient derrière une quelconque consommation de quoi que ce soit pour justifier leur culot soudain, et c’était ce que Nicholas était en train de faire à ce moment-là. Ça la braqua un peu d’abord, pas au point de la faire taire sur le long terme, se mettant à discuter du cheminement qui s’était imposé à elle quand elle s’était penché sur ce qui lui trottait dans la tête.

Mais quelque chose s’était rompu. Jo redouta d’avoir fait une erreur en voulant discuter de tout ça avec Nicholas. Elle souffla fort "Ça doit être si simple de vivre dans ton monde." lui dit-elle, lassée par son discours qui tournait en boucle au sujet de la musique et de ce qu’elle était supposée être, les appellations n’existant par dans le monde du jeune homme. Il commençait à la gonfler, et si de prime abord, ses propres intentions étaient bonnes en s’en remettant au jeune homme qu’elle croyait digne de confiance, elle ne supportait pas qu’il se complaise dans l’idée qu’eux, les musiciens confirmés, qui avaient rêvé toute leur vie d’en vivre, n’avait besoin de rien d’autre que leur talent pour évoluer dans ce milieu. Ce n’était pas vrai, quand cesserait-il de porter des oeillères à ce sujet ? Le succès de ses propres titres ne lui avait-il pas appris que, sans promotion, sans réseau sociaux, sans équipe derrière pour gérer son planning et sa communication, les chances restaient minces, voire inexistantes ? Oserait-il lui soutenir que, sans l’intervention d’une maison de disque quelconque, d’un label, même indépendant, Florence Welsh se serait vraiment intéressé à lui aujourd’hui ? Fatiguée de se battre contre des moulins à vent et de devoir être l’adulte dans la pièce alors qu’elle cherchait un soutien professionnel réel, basé sur rien d’autre que du bon sens, Jo se leva brusquement "Merci pour la proposition, mais je préfère rentrer maintenant." Elle tira sur le bas de sa robe pour couvrir ses cuisses bronzées par le soleil d’Ibiza, opina à ce qu’il ajouta ensuite, sauf que c’était plus par réflexe que par assentiment "Je peux rien oublier de tout ça, et tu sais pourquoi ? Parce que je suis sous contrat, Nicholas, pendant cinq ans." Il n’en avait pas signé, lui, avec sa maison de disque ? Le raisonnement du jeune homme la laissait perplexe au fond, elle le trouvait aussi un tantinet déconnecté de la réalité du milieu dans lequel ils gravitaient, et qui était le même, quoi qu’il en dirait. C’était plutôt ironique quand il se répandait sans cesse sur l’idée qu’il était les deux pieds bien ancrés sur terre, plus intéressé par le simple fait de jouer de la musique que de la diffuser, alors que là, elle avait l’impression que dans l’histoire, c’était elle qui gardait le sens de la réalité. Elle leva la tête lorsqu’il se leva à son tour, et ressentit un profond sentiment d’incompréhension la frapper. C’était exactement pour ça qu’elle préférait parler de tout ça avec Midas habituellement, parce qu’il comprenait les termes de ce qu’ils étaient obligés de respecter et qu’il l’encourageait à voir au-delà de ça sans pour autant la faire pencher vers des extrêmes parce qu’il savait à quel point elle en pâtirait, à quel point ça deviendrait un enfer pour elle de vraiment faire de la musique si elle s’opposait au rouleau compresseur qu’étaient les contrats qu’ils avaient signé pour assurer la pérennité de leur début de carrière. Elle fit à Nicholas "T’as les bons contacts et la thune pour me payer mes frais juridiques si je le brise en faisant comme t’es en train de me le conseiller et en passant outre les clauses que j’ai signé de mon plein gré après les avoir lues ? Nan, parce que dans ces cas-là, allonge la monnaie et conduis-moi chez toi, qu’on enregistre tout de suite." Elle aurait dû s’arrêter là, mais ça la bouffait d’entendre chaque fois la même chose sortir de sa bouche quand il était là ce soir, rond comme une queue de pelle, à se féliciter d’une collaboration avec quelqu'un qui s’était intéressé à lui que pour une seule chose, et ce n’était pas parce qu'il avait continué à jouer de la musique dans sa piaule, putain. Elle mima brièvement l’indifférence, ses épaules se haussant selon la même intention "Je sais pas, avec un peu de chance, ce sera plié à l’aube, et à midi demain, j’aurais une tournée de bookée pour les six prochains mois. C’est pas comme ça que ça a fonctionné pour toi ? C’est pas comme ça que ça se passe quand on fait de la musique pour faire de la musique ?" Elle affronta son regard un instant, et puis finalement, elle éclata d’un léger rire en secouant la tête à la négative cette fois. Tirant sur les côtés de sa veste pour bien la remettre en place sur ses épaules, elle termina "T’as pas de mauvaises intentions, mais putain Nicholas, redescends sur Terre." Son sourire fana doucement "Et garde tes conseils si c’est pour m’envoyer droit dans le mur. J’ai vraiment pas besoin de ça, encore moins de tes moqueries, en ce moment." Parce que c’était davantage ça le fond du problème, non ? Qu'il avait osé la traiter subtilement de tarée en utilisant les textes qu’elle lui avait envoyés pour le justifier, en faisant une arme qu'il avait chargé contre elle sans juger ça particulièrement déplacé.

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@Jo Carter (crédit gif/ssoveiagifs)

Jo qui te dit de te taire ? Ce n'est pas nouveau, il n'y a rien de nouveau dans son discours ni même dans le tien, et tu as même envie de lui demander si elle se rend compte que vous avez presque la même conversation depuis des années. Presque. Sauf que vous n'en êtes pas du tout au même point qu'avant et il y a eu du chemin parcouru. Surtout pour elle. Et même pour toi. Ou alors c'est elle qui a fait un grand pas en avant et toi, tu t'es contenté de quelques millimètres chaque jour, pour en arriver là ? Impossible de le savoir, tu n'auras pas de réponse en fixant Jo, elle qui te dit de te taire pour ensuite critiquer ta vie et ta perspective. "Hmm... si simple." C'est murmuré avec beaucoup de sarcasme et tant pis si elle ne l'entend pas. Tu as envie de rire, parce qu'elle a beau dire que vous n'êtes pas ami, qu'elle n'a pas besoin de toi et que tu n'as pas ton importance dans son monde, vous vous parlez toujours. Et elle semble même blessée quand tu décides de ne pas la traiter... comme une amie justement. Une ironie folle qui te donne envie d'éclater de rire, ou de lui demander pourquoi est-ce qu'elle est là, à te parler. Hmm, pourquoi Jo ? Jo te dit souvent qu'elle a une meilleure offre, une bien meilleure compagnie, alors pourquoi est-ce qu'elle est là, ce soir, avec le reste des loosers? Tu es là par choix, par parce que c'est plus facile et que tu avais du temps à tuer. Mais elle s'en va déjà, te dit de t'oublier et si tu t'es levé avant elle, tu doutes que ta sortie puisse être aussi fracassante que celle de la brune. La preuve avec les phrases qu'elle aligne et quand vos regards se croisent, de nouveau, tu hausses les épaules. Jo peut essayer de t'envoyer sur la touche autant qu'elle le souhaite, ce n'est pas nouveau, ce ne sera pas la première fois et ça ne sera pas la dernière fois... Tu le sais, cela semble être aussi certain que de dire que le ciel est bleu à ce stade.
"Et tu n'as pas envoyé tes textes à un producteur connu et plein d'accolades, je ne suis pas allé te chercher Jo." Est-ce que son ego si grand et pourtant tellement fragile pourra l'accepter, ça ? Tu en doutes. Elle se dit bien entourée, et pourtant elle est là, elle dit n'avoir besoin de personne et savoir choisir les gens qui l'entourent mieux que personne, et pourtant, c'est toi que Jo envoie sur la touche. Est-ce que la brune réalise qu'il y a quelque chose qui cloche dans tout ça ? Oui, elle doit être assez intelligente pour le voir. Tu ne sais pas ce qu'il lui faut en ce moment, tu as posé la question sur son état, elle l'a dévié, le message est clair : ça ne te concerne pas... Peu importe ce qui peut se passer dans les tréfonds de ton cœur quand tu la regardes, ce n'est pas la réalité et tu n'es pas assez idiot pour te baser sur ça pour agir. Pas assez idiot, pas assez fou, pas assez téméraire. Mais définitivement pas prêt à avoir encore cette discussion-là avec elle, tu n'as même pas envie de t'excuser pour dire, et ce n'était pas arrivé depuis longtemps quand Jo est concernée. "J'ai pas de mauvaises intentions, tu peux y voir du mal ou des insultes, ce n'était pas le cas. Je ne donne pas de conseils Jo, tu devrais le savoir depuis le temps..." Qui es-tu pour donner des conseils ? Tu n'es personne, la preuve, tu te réjouis parce qu'une autre artiste va profiter du peu de talent que tu as pour écrire des chansons. Personne n'ira voir qui a écrit la chanson, on va se souvenir de la voix d'une autre, de la mélodie d'une autre, et ça te va. Et ça te suffit, pour toi, il y a de quoi célébrer et de quoi se réjouir, et tant pis si ce n'est pas assez grand et assez ambitieux.
"C'est juste une offre. Peut-être que je me trompe sur toute la ligne, mais dire ce que je pense ne fait pas de moi une mauvaise personne, même si tu es vexée." Et ça, elle devrait le savoir, Jo, mieux que personne, elle qui donne tout le temps son opinion, qu'on la demande ou pas. Peu importe son état d'esprit du moment, la jeune femme ne peut nier qu'elle l'a toujours fait. Tu hausses les épaules une dernière fois, tu remets le casque bien à place sur tes oreilles, pour profiter de l'expérience et retourner à ta fête. "Esmée a mon adresse si tu changes d'avis... Bonne soirée." Peut-être que tu le dis trop fort, après tout, il n'y a que le son des basses dans tes oreilles, pas ta propre voix et pas la réponse de Jo si elle t'en donne une. Tu tournes les talons sans demander ton reste, pour retourner à ta soirée.

rp terminé