La douleur dans mon bras gauche est vive et soudaine au point où je réalise que maintenant que je me suis blessée. Je suis revenue en ville depuis moins de deux semaine maintenant et bien que la petite routine que je me suis fais est assez simple. Je me lève, je bosse et je reviens pour me coucher sur le sofa de Jesabel. Elle a insistée pour que je reste chez elle au lieu de dormir n'importe où comme j'ai eu l'idée de le faire. Ça m'arrange un peu j'avoue de ne pas avoir à me casser la tête afin de me trouver un logement descend alors que je n'ai pas vraiment les moyen pour quoi que se soit. J'ai très peu de bien à moi. Quelques vêtements, des objets qui me tiennent à cœur, un téléphone, mais surtout, ma moto. Ce n'est pas le dernier modèle, mais c'est un moto sport noir dans un état impeccable qui vaut le détour. Vous vous demandez sans aucun doute comment j'ai réussi à avoir ce bijou n'est-ce pas? Très simple, je l'ai gagné dans un combat un peu, beaucoup, non totalement illégale en fait, il y a trois ans. Un de mes premiers combats. Le mec que j'ai envoyé au tapis pour sa bécane a pleuré comme un bébé en me voyant partir avec. Il n'avait qu'à pas la parié contre moi c'est aussi simple que ça. Enfin bref, depuis qu'elle est à moi, j'en prend bien soin. J'ai appris à réparer et changer presque chaque petites pièces de cet engin pour pouvoir le faire moi-même en cas de nécessité. Ce que j'ai appris en mécanique m'a été assez utile jusqu'à présent. D'ailleurs sans ces quelques connaissances, je ne crois pas que j'aurais pu sortir ce pauvre mec de sa voiture avant qu'elle ne prenne feu. Les ceintures de sécurité c'est bien beau, mais parfois elles sont plus chiant qu'autre chose. Cependant, il est facile de briser l'attache de métal qui la tien au siège si on sait comment faire bien entendu. Avec un bon coup, en général, ça le fait bien. C'est comme ça que j'ai pu sortir ce pauvre type avant qu'il ne finisse en boule de feu. Malheureusement pour moi, je me suis écorcher salement le bras sans le vouloir et sans m'en rendre compte.
Les pompiers sont arrivés et maîtrise très bien la situation. L'homme a été transporter dans une ambulance assez rapidement. Autour de moi, il y a plein de gens qui court dans tous les sens. Je regarde mon bras gauche. Je crois qu'en plus de la coupure, je me suis un peu brûler. Je ne sais pas si c'est d'avoir du supporter la douleur en t'en que boxeuse ou mes expériences un peu brutal en prison, mais la douleur ne me gêne pas... enfin pas au premier abord à cause de l'adrénaline dans mon corps j'imagine. Je suis un peu étourdit, mais pour une raison que j'ignore, je me contente de rester debout dans les chaos. Un policier est venu me voir il y a quelques minutes en me demandant d'attendre avant de partir. Ils ont besoin de ma déposition ce qui c'est passé ici. Je n'ai pas grand chose à dire très franchement. Je suis sortie pour me vider la tête et aussi parce que bon je ne voulais pas me retrouver entre Jesa et sa petite amie même si elle a tenu à me la présenter. Donc, je suis sortie. Après avoir rouler un certain temps, je suis tombée sur l'accident un peu en même temps que le couple de personne âgé. Je suis sortie aider pendant qu'ils ont passés l'appel. Il n'y a rien d'autre de plus à dire. Je sens un nouveau spasme de douleur dans tout mon bras qui me fait grimacer. Je suis peut-être mieux de trouver une personne pour prendre soin de ma blessure. Après un second regard, elle semble plus terrible qu'au début. Je frissonne. Comme si quelqu'un a lu dans mes pensés, une femme apparait devant moi. C'est un pompier si je me fis à son uniforme. Je lève les yeux vers elle. « Les flics m'ont demandés de rester là... mais je crois que j'ai besoin de soin pour mon bras... » J'ai l'impression de sonner un peu confus. Peut-être que je me suis cogner la tête sans m'en rendre compte quand je suis tomber vers l'arrière en sortant le type de sa voiture. Très franchement, je ne m'en souviens pas. Sur le coup, je suis passé en mode survie et en mode sauvetage. Je n'ai donc pas vraiment fais attention à ma propos sécurité, ce qui est stupide je le conçoit, mais tout de même un peu normalement quand on veut sauver une personne dont la voiture risque de lui exploser dessus à tout moments.
electric bird.
Dernière édition par Danny Beauregard le Mer 18 Nov 2015 - 14:20, édité 1 fois
Voilà quelques semaines que je fais mes preuves dans cette nouvelle vie, cette caserne, cette brigade. J’ai fait des études de médecine, et donc une formation plutôt de soigneuse, alors pour le moment, tant que je ne suis pas apte à faire toutes les interventions avec mes collègues, je reste au camion pour les premiers soins nécessaires aux victimes. Les blessés lourds sont emmenés directement aux urgences, alors que je m’occupe des blessés légers. Dans le camion, gyrophare allumé, je suis aux côtés de Sawyer et mon coeur bat à tout rompre. C’est ma 4 ème grosse intervention, et bientôt je pourrai prendre vraiment partie dans tout ce qu’il se passe, aller braver le feu, les éléments… Aujourd’hui, un accident de voiture important, un blessé très grave visiblement. En arrivant mes collègues courent en direction de la voiture qui a pris feu, la police est déjà sur les lieux depuis quelques secondes. Je reste là, pres du camion où se trouve tout ce qu’il faut pour soigner les éventuels blessés. Mes yeux ne quittent pas mes collègues, je regarde en détail tout ce qu’ils font, je suis attentive à tout, j’aimerai vraiment aller les aider, mais je n’ai aucune envie d’être le boulet qui fait chier le monde. Mon tour viendra bientôt. Finalement, je me décide à faire un tour d’horizon, je vais discuter avec le couple de personnes âgées qui m’expliquent ce qu’il s’est passé. Ils ont déjà fait leur déposition à la police. Il me parlent d’une jeune femme qui a sauvé le conducteur de la voiture. Directement, je balaye les horizons du regard à la recherche de la fameuse jeune femme, et mes yeux accrochent une silhouette près du camion que j’ai quitté il y a quelques minutes. Je me rapproche en trottinant et regarde la jeune femme, la fameuse, à en voir ses blessures et son visage tout noir. « Je peux vous aider ? » Elle me regarde alors et regarde finalement son bras, que je regarde à mon tour. « Les flics m'ont demandés de rester là... mais je crois que j'ai besoin de soin pour mon bras... » « Ouais, quand même… Viens assieds-toi là. » Instinctivement, j’ai tutoyé la jeune femme, on doit avoir plus ou moins le même âge. Je la laisse s’asseoir sur le bord du camion et je prends son bras entre mes mains pour regarder un peu mieux. « C’est pas joli joli… » Je commence à prendre ce que j’ai besoin pour faire les premiers soins. « Alors, c’est toi l’héroïne du jour si j’ai bien compris ? » Je lui offre un petit sourire adorable tout en continuant mes soins. C’est une dure à cuire, ça se voit. Une blessure de ce type ferait pleurer n’importe quel être humain, surtout sous la pluie de désinfectant que je lui asperge dessus. Elle serre les mâchoires, je le vois à ses tempes qui bougent toutes seules. « C’est admirable ce que t’as fait. T’es pompier aussi ou c’est juste un élan de solidarité qui t’a poussé à faire un geste pareil ? » Mon regard accroche le sien, je continue de lui parler pour qu’elle ne pense pas trop à la douleur provoquée par mes soins, bien que je m’applique pour ne pas lui faire trop mal. Elle est très jolie, et son charme associé à sa bouille cendrée lui donne un air vraiment sexy.
Je n'ai jamais été le genre de personne à être facilement mit chaos et dieu sait que j'ai pris un bon nombre de coup dans les dernières années de ma vie. On m'a envoyée solidement au sol à quelques moments, mais j'ai toujours eu la tendance à me remettre debout. Pourtant, chacune de ses fois où je suis tombée n'ont jamais été aussi étourdissante que ce que je vie en ce moment. En voyant la voiture, j'ai juste bondit vers celle-ci dans l'espoir de pouvoir quelques choses pour la personne qui se trouve à l'intérieur. L'adrénaline peut vous porter très loin dans ce genre de situation. Je n'ai pas eue le réflexe de penser à ma propre personne ce qui m'étonne un peu parce que je n'ai jamais été du genre à me la jouer héroïque. Faut croire qu'on change tous un peu avec le temps et qu'on a tous nos moment d'héroïsme insensé une fois dans sa vie aussi. Pendant un instant, très court, je veux tourner les talons pour courir vers ma moto et tout simplement quitter les lieux afin d'aller me cacher chez moi. Mais je sais que c'est impossible. Le couple de personne âgés ont déjà signaler à la police que je suis la personne qui a sorti l'homme de sa voiture et le sauvant ainsi d'une mort certaine. Ils sont tout de suite venu me voir pour me demander de rester avant d'aller s'occuper d'autre chose me laissant donc toute seule, mais surtout totalement sous le choc maintenant que mon adrénaline est de nouveau normal. Ma tête tourne et la douleur me fait grincer des dents. Je secoue la tête quelques fois avant de prendre une grande respiration. Je ne veux pas perdre connaissance, pas maintenant et surtout pas pour si peu. Je baisse les yeux sur mes mains. Elles sont toutes noires et je peux y voir du sang. Je sais avec certitude que ce n'est pas le mien. Je me mets à frotter avec force la tâche de sang afin de la faire disparaître pour de bon sur ma peau. Malheureusement, je ne fais que l'étendre plus sur ma peau et sa me rend encore plus mal à l'aise. Avant que je puisse tenter de faire disparaître le sang d'une autre manière, une ombre apparaît et me propose son aide. « Ouais, quand même… Viens assieds-toi là. » Je la suis sans m'y opposer et finit par m'asseoir là où elle me dit de le faire.
Elle prend mon bras dans ses mains pour l'examiner dans un premier temps avant de finalement faire son diagnostique sur la gravité de ma blessure. « C’est pas joli joli… » Je grimace en gardant mes yeux droit devant sans dire un seuls mots. Je l'entends fouiller à côté de moi. Pendant qu'elle prend ce qu'elle a de besoin, j'imagine que c'est ce qu'elle fait en ce moment, je ferme et ouvre le poing de mon bras non blesser en comptant jusqu'à dix afin de me concentrer sur autre chose que ma douleur de plus en plus criant dans mon bras. Elle attire mon attention de nouveau en me parlant. « Alors, c’est toi l’héroïne du jour si j’ai bien compris ? » Je tourne la tête vers elle cette fois afin de lui répondre. Ma voix tremble un peu, mais je fais de mon mieux pour sembler le plus forte possible devant elle. Je n'ai jamais aimé avoir l'air faible devant les autres même ceux que je connais bien. « J'étais juste au bon moment au bon endroit. Je ne suis pas vraiment un héro. Toutes personnes sensé auraient fait la même chose que moi pour cet homme. » Je hausse les épaules comme si de rien n'était, comme si mon geste ne compte pas vraiment dans le fond. Le grimace de nouveau plus sévèrement cette fois à cause du désinfectant qu'elle utilise de manière plus que généreuse sur ma blessure. « C’est admirable ce que t’as fait. T’es pompier aussi ou c’est juste un élan de solidarité qui t’a poussé à faire un geste pareil ? » Je laisse échapper un faible gémissement avant de pouvoir finalement lui répondre. « Non, pas du tout. Très franchement, je sais même pas pourquoi je suis aller sauver ce type. Je ne suis pas le genre de personne qui risque sa peau pour une autre encore moins un étranger. J'imagine que j'ai tout simplement eu un élan de bonté comme tu le dis.» Elle touche une partie sensible de ma blessure et cette fois je clapie carrément de douleur en sursautant violement. Par habitude, je bondis loin d'elle en ramenant mon bras vers moi pour me protéger de la personne qui me cause de la douleur. Pendant une seconde, tout mon corps est tendu et je me tiens loin d'elle. Puis, je réalise comment c'est stupide de ma part et je glisse de nouveau vers elle. « Je suis désolé. Tu peux continué.» Je reprend ma place d'avant en lui adressant un sourire et un regard d'excuse pour mon geste brusque.
La première chose qu’on nous apprend lorsqu’on parle de premiers soins, c’est de parler à nos patients pendant qu’on les soigne. Ça leur permet de garder la tête froide sans trop se concentrer sur les blessures et/ou la douleur. Ça n’a jamais été difficile pour moi étant donné que j’ai toujours aimé parler. Pas timide pour un sou, je prends rapidement les choses en main côté blabla. Pendant que je continue de lui parler et lui poser des questions pour qu’elle me réponde, j’analyse les blessures. Elles sont importantes, mais ne nécessiteront aucune hospitalisation quelconque. Heureusement pour elle, parce que j’ai bein l’impression que ce n’est pas son genre que de passer des heures à l’hosto. « J'étais juste au bon moment au bon endroit. Je ne suis pas vraiment un héros. Toutes personnes sensé auraient fait la même chose que moi pour cet homme. ». Je souris un peu en la regardant. « Je crois pas non. Il faut une sacré dose de courage pour faire un truc pareil. Une personne sensée aurait simplement appelé les secours et attendu qu’ils arrivent. » Je ne dis pas qu’elle n’est pas sensée. Mais au vue de l’état de la voiture, et de ses blessures, tout le monde n’aurait pas sauté sur cet homme pour le tirer d’affaire, c’est certain que non. Et rien que pour ça, cette fille a quelque chose d’héroïque. Je tiens d’ailleurs à lui faire remarquer, ça me parait légitime après tout. Elle râle un peu à la suite du désinfectant, ce que je craignais. Mais elle a l’air d’être une dure à cuire, alors je ne vais pas la traiter comme une enfant. « Non, pas du tout. Très franchement, je sais même pas pourquoi je suis allée sauver ce type. Je ne suis pas le genre de personne qui risque sa peau pour une autre encore moins un étranger. J'imagine que j'ai tout simplement eu un élan de bonté comme tu le dis. » Je laisse échapper un petit rire. Au moins, elle a le mérite d’être sincère. Et puis, ça ne m’étonne pas, on a parfois des élans héroïques de ce genre, et on ne sait pas d’où ça sort. C’est le propre de l’être humain, et c’est plutôt beau, je trouve. D’un seul coup, la jeune femme retire son bras de mon emprise et fait un bond de douleur, s’éloignant de moi par la même occasion, me regardant comme un animal blessé. Je la regarde calmement, ne me braquant pas pour autant. Je lui laisse le temps de revenir, ce qu’elle ne tarde pas à faire. « Je suis désolée. Tu peux continuer. ». Je lui rend son sourire et reprends doucement son bras entre mes doigts fins. « C’est moi qui suis désolée, je vais faire plus doucement. » Avec un geste appliqué, je nettoie la plaie d’une gaze propre avant d’appliquer de nouvelles gazes puis du sparadrap pour tenir le tout. « Je vais te filer une crème cicatrisante. Deux fois par jour, il faudra nettoyer la plaie à l’eau claire et au savon, et appliquer la crème avant de refaire un bandage de ce type. ». Je vais récupérer une fiche patient et un stylo. « Je te laisse la remplir, ou tu veux que je le fasse ? Promis, je n’irai pas récupérer ton numéro pour t’inviter à boire un verre… quoi que… » Je lui offre un sourire charmeur pour appuyer ma phrase.
Ne pense pas à la douleur, c’est tout ce que tu dois faire, ne pas penser à la douleur. ARGGGG, mais merde comment je suis sensé ne pas penser à avoir mal ? C’est débile comme idée. Je veux dire que ce n’est pas en pensant à des jolis petits lapins tout blancs ou encore des mignons petits chatons que je vais arrêter d’avoir mal! Je crois qu’on a inventé l’expression « pense à autre chose et tu n’auras pas mal » comme une belle excuse quand la personne qui soigne se retrouve à faire super mal à la personne blessée. Je trouve bien plus pratique quand la personne qui me soigne parle avec moi que quand elle me laisse penser à des trucs agréables. Ça fait descendre la pression d’une certaine manière. C’est pourquoi quand elle prend le contrôle de la conversation alors que je me trouve encore sous le choc des événements qui viennent de se produire. Si elle peut m’éviter de devoir faire un passage par la case hosto, je vais lui en être assez reconnaissante. Je déteste cet endroit presque autant que je détestais la maison familiale. Les mauvais souvenirs sont durs à chasser bien souvent. C’est ironique parce qu’il fut un temps où je voulais bosser dans cet endroit que je déteste profondément aujourd’hui. Être médecin m’a toujours une bonne idée plus jeune. Surtout que mon père me laisse tranquille avec de pareilles études, mais comme beaucoup de choses j’ai laissé tomber parce que j’en ai eu marre de vouloir diriger ma vie avec son approbation. « Je crois pas non. Il faut une sacrée dose de courage pour faire un truc pareil. Une personne sensée aurait simplement appelé les secours et attendu qu’ils arrivent. » Moi, courageuse? C’est bien la meilleure ça! S’il y a bien quelque chose que je suis, c’est une lâche et le fait que j’ai fui après ma sortie de prison le montre bien. J’ai un court rire un peu cynique. « Courageuse? Moi ? Ce n’est pas une de mes qualités, je te l’assure. On peut donc dire que je suis une folle dingue qui risque sa vie sans savoir pourquoi et pour qui. » J’imagine que c’est la meilleure chose que je peux lui répondre.
Elle commence à s’occuper de ma blessure avec soin, mais la douleur me prend par surprise et je réagis de manière très excessive en m’éloignant brutalement d’elle. Bondir loin de quelqu’un de cette manière a été un peu une habitude durant ma période en prison. Les personnes qui se sont occupées de me soigner les quelques fois que je fus blessé n’ont jamais eu la main tendre et j’imagine que c’est juste un rappel de tout ça. Je me sens coupable de mon geste donc je m’en excuse. C’est moi qui suis désolée, je vais faire plus doucement. » « C’est bon… je n’aime pas trop qu’on me soigne. Mauvais souvenirs. » C’est une mauvaise excuse et elle est assez boiteuse aussi, mais je ne sais pas trop comment justifier mon geste autrement que par ces mots. Je regarde droit devant alors qu’elle continue à travailler sur ma blessure. « Je vais te filer une crème cicatrisante. Deux fois par jour, il faudra nettoyer la plaie à l’eau claire et au savon, et appliquer la crème avant de refaire un bandage de ce type. » Je hoche la tête en silence pour lui faire comprendre que j’ai bien pris en note ses instructions concernant ma blessure et comment je dois faire pour en prendre bien soin. Je prends alors la fiche de ma main libre et réalise qu’écrire risque d’être compliqué. Chaque fois que je fléchis les doigts, je peux sentir une douleur dans mon bras. « Je te laisse la remplir, ou tu veux que je le fasse ? Promis, je n’irai pas récupérer ton numéro pour t’inviter à boire un verre… quoi que… » Je suis un peu surprise, mais franchement j’apprécie le fais qu’elle décide de mettre de l’humour dans toute cette situation. « Si ce n’est pas trop te demander de le remplir pour moi. J’ai l’impression que je vais devoir me passer d’écrire pour le reste de la journée. Si tu veux mon numéro pour sortir, tout ce qu’il faut c’est le demander. Je vais me faire un plaisir de te le donner après avoir vu comment tu peux prendre soin de moi… je veux bien rembourser par un verre ou plusieurs. » Oui, je suis du genre à suivre le mouvement.
Quand je lui parle de courage, j’ai l’impression qu’elle me regarde comme si j’étais un extra terrestre. Mais je campe sur mes positions, évidemment. Quelqu’un qui a un instinct sauveur de cette fille a eu avec l’homme qui a eu l’accident, est forcément un peu courageuse, au fond. Même si elle ne veut pas l’admettre. « Courageuse? Moi ? Ce n’est pas une de mes qualités, je te l’assure. On peut donc dire que je suis une folle dingue qui risque sa vie sans savoir pourquoi et pour qui. » Je ne peux m’empêcher de rire à sa remarque. Je ne rajoute rien, mais au fond, je suis certaine qu’elle a ce courage au fond d’elle. Je ne la connais pas, c’est sûr, mais je pense qu’elle a une piètre estime d’elle-même. Sans rien dire, je continue mes soins, plus doucement pour ne pas la brusquer comme tout à l’heure. Ce métier m’apprend à être plus douce. Mes études de médecine m’ont offert le savoir, aujourd’hui, j’apprends la pratique. « C’est bon… je n’aime pas trop qu’on me soigne. Mauvais souvenirs. » Je plonge mon regard dans le sien, sans oser poser de question, même si elle me donne envie d’en savoir plus. Encore plus. Elle est vraiment intrigante, il ne faut pas se leurrer, et la part de secret qu’elle laisse planer donne follement envie de poser des questions. Surtout moi qui ai tendance à parler, beaucoup trop parler. Une fois terminé de la soigner, je lui explique comment refaire ce même pansement chez elle, pour finir de soigner sa plaie. Elle ne peut pas laisser ça comme ça si elle ne veut pas terminer à l’hôpital. Je finis par m’asseoir sur le bord du camion, la laissant s’installer près de moi, et je lui tends la feuille. Elle essaie d’écrire mais me re tends rapidement la feuille patient. « Si ce n’est pas trop te demander de le remplir pour moi. J’ai l’impression que je vais devoir me passer d’écrire pour le reste de la journée. Si tu veux mon numéro pour sortir, tout ce qu’il faut c’est le demander. Je vais me faire un plaisir de te le donner après avoir vu comment tu peux prendre soin de moi… je veux bien rembourser par un verre ou plusieurs. » Un sourire en coin prend place sur mes lèvres et je penche un peu la tête sur le côté comme pour lui faire comprendre que je ne suis pas contre. Bien qu’un peu surprise - agréablement - qu’elle réponde favorablement à mes avances. Je lui pose alors plusieurs questions pour pouvoir écrire les informations sur la feuille. Je remplis ce qu’il faut et attrape finalement mon téléphone dans ma poche. « Et maintenant, numéro de téléphone. Tu remarques que je l’enregistre dans mon téléphone avant de le noter sur la feuille ! » Je ris un peu et lui adresse un regard charmeur, la laissant m’épeller les chiffres qui composent son numéro. « Je vais pas te proposer d’aller boire un verre ce soir, il faut que tu te reposes, madame l’héroïne. Mais je suis en repos après demain si tu veux ! » Je lui souris et à peine m’a-t-elle répondu que Sawyer fait son apparition, nous regardant Danny et moi - oui, maintenant je connais son prénom. Je me lève d’un seul coup, comme si je faisais quelque chose de mal, mais finalement, je pourrai bien me servir ce ça pour la faire rager un peu. « Tout va bien ? » Je hoche la tête et regarde la jolie blonde en lui souriant avant de regarder Sawyer. « Oui, j’ai soigné cette jolie demoiselle, et rempli la fiche patient. Maintenant je la libère. » Elle hoche la tête d’un air un peu dégoûté, et ça me fait sourire d’autant plus. Danny se lève et avant qu’elle s’échappe, plus ou moins discrètement je lui murmure : « Je t’appelle ! ».
Alors que je suis assise à l’arrière du camion, je peux sentir le regard des gens qui passent ou des curieux qui s’amassent de plus en plus non loin du périmètre de sécurité. Ils me pointent du doigt et chuchotent entre eux. Je sens déjà que je vais me faire accoster pendant des jours voire même des semaines pour ce que j’ai fait aujourd’hui. Un simple acte de bonté, aussi inconscient soit-il, et me voilà propulsé comme la nouvelle star du coin. Titre que je veux bien me passer. Je n’aime pas trop l’attention et je veux donc éviter de l’avoir sur moi aussi héroïque que mes actions peuvent sembler aux autres. Le type de la voiture est vivant, blessé assez salement il paraît, mais tout de même vivant. Ils ne peuvent pas juste se concentrer sur ce fait et me laisser hors de toute cette histoire pour une bonne foi? Je ne veux pas devoir expliquer comment je me suis senti quand j’ai vu la voiture ou quand j’ai compris que le conducteur est en danger. Je ne veux pas du tout répondre à toutes les questions, je veux encore moins qu’on sache que c’est moi le sauveur de cette personne. Je bouge à plusieurs reprises mal à l’aise de toute l’attention, mais aussi avec l’envie de vouloir sauter sur ma moto pour fuir loin. La jeune femme qui me soigne discute avec moi ce qui me rend moins nerveuse. Elle semble vraiment penser que je suis une personne courageuse ou un truc dans le genre… Ça me laisse assez perplexe je dois dire. Je n’ai pas l’habitude qu’on me qualifie de courageuse.
La conversation entre nous dérive et bientôt on se retrouve à flirter ensemble comme si c’est la chose la plus naturelle du monde. Ça ne me déplait pas, pas du tout même de pouvoir tourner une rencontre comme la nôtre en flirte voir même futur rencart pour un verre. Et puis, c’est une très belle femme après tout, comment résister? Et maintenant, numéro de téléphone. Tu remarques que je l’enregistre dans mon téléphone avant de le noter sur la feuille ! » Je me mets à rire à sa phrase. Elle a de la répartie. J’adore ça. « Je suis flatté que tu sois aussi enthousiasme à avoir mon numéro. C’est le 298-4553 et je suis Danny… par la manière. » On ne sait pas présenter officiellement. Je regarde sur son uniforme et vois son nom. Dylan. Tien on a un point commun elle et moi autre qu’un prénom commençant par D. Un prénom qu’un attribut en général à un mec. « Je vais pas te proposer d’aller boire un verre ce soir, il faut que tu te reposes, madame l’héroïne. Mais je suis en repos après demain si tu veux ! » « Je crois que je peux faire un effort et attendre demain pour ce verre… après le séduisant docteur qui m’a soigné me demander de me reposer. » Je réponds à son sourire charmeur par un des miens. J’ai à peine le temps de lui répondre qu’une autre femme apparaît à nos côtés. L’attitude de Dylan change du tout au tout. Elle ne flirte plus avec moi et devient professionnelle. Je suis un déçu je dois dire, mais j’imagine que cette femme est son patron ou un truc du genre du coup elle ne veut pas avoir de problème et je ne veux pas vraiment qu’elle ait des ennuis donc je mets en veille mon mode flirte. « Tout va bien ? » Je croise les mains devant moi et rends le sourire que me fait Dylan. « Oui, j’ai soigné cette jolie demoiselle, et rempli la fiche patient. Maintenant je la libère. » C’est presque comme se trouver devant le proviseur… et je vous dis que pour ça j’en ai fait l’expérience plusieurs fois, trop selon mon père. « Merci pour m’avoir soigné. Je me sens mieux, je crois donc que je vais rentrer maintenant. » Avant de me faire accrocher par un journaliste ou autre. La tête de la femme qui vient d’arriver me met super mal à l’aise alors je me lève pour partir. Avant de disparaître hors de son champ de vision, Dylan me murmure un faible. « Je t’appelle ! » Je lui offre un simple signe de tête pour montrer que j’ai bien compris avec un dernier sourire avant de marcher vers l’endroit où j’ai laissé ma moto tout en remettant avec grand soin ma veste. Un policier m’interpelle avant que je puisse quitter les lieux, mais je suis soulagé quand notre conversation ne dure que quelques minutes. Ils ont mes coordonnées pour me contacter s’ils ont d’autres questions sur l’accident. Je mets mon casque et rapidement je quitte les lieux pour rentrer chez moi dans l’espoir de pouvoir rencontrer Dylan pour un verre demain. Je dois vraiment lui demander qui est cette femme…