Two blonds, one couch.
@MARCELINE GRIFFITHS 

Fin Mai - « Vous avez invité Marceline Griffiths ? C’est une blague ? » s’étonnait-elle en survolant la liste des invités pour les semaines à venir. Elle froissait presque les pages qu’elle avait entre les mains alors quelle reposait les documents sur la table qui lui faisait face, cherchant du regard qui de son équipe était responsable. « Elle va faire la promo d’un film LGBT donc c’était parfait pour le mois de Juin… » notait timidement la grande brune en charge du casting des invités. Gina la fusillait du regard. C’était sa semaine d’anniversaire et voila le cadeau qu’on lui faisait ? « On jouera la carte de l’autodérision, les gens vont adorés. Faudra juste mettre au clair les sujets à ne pas aborder avant de tourner, mais t’en fait pas, ça va faire grimper les audiences de vous avoir toutes les deux à l’écran. » assurait celui que ABC payait cher pour gérer les petites crises de starlette de Gina. Elle n’avait, donc, pas son mot à dire. Le mois de juin était celui durant lequel Gina prenait toujours soin d’invité en priorité des célébrités de la communauté lgbtq+, pour marquer le mois des fiertés. Mais retrouver son ex sur un plateau tv ne l’enchantait pas vraiment. Enfin elle ne pouvait nié que son manageur avait raison : les public allaient adorés.

Le jour J - « On a des nouvelles ? » Demandait-elle alors qu’une maquilleuse mettait les derniers coups de pinceau sur ses pommettes. « Non, rien pour le moment. Son vol devrait atterrir dans dix minutes. Le temps de venir jusqu’au studio… le show aura commencé. » Gina échappait un soupire, un brin agacée. « Du moment qu’elle nous pose pas un lapin, j’imagine que ça va. » concédait-elle, tentant de rester calme. Avoir des invités en retard ça arrivait, plus souvent qu’elle ne le voulait. C’était les joies de la télévision et surtout des émissions tournées en directe comme la sienne. Enfin, certaine fois elle pré-enregistrait, quelques heures avant la diffusion de l’émission, pour permettre des coupures, des ré-enregistrement, mais ce soir c’était du directe, tout ce qu’il y avait de plus simple et d'impardonnable. Alors oui, il y avait toujours un plan B de prévu en cas de pépin, il y avait toujours des scripts supplémentaires pour combler le temps d’antenne… mais là il s’agissait de Marceline et son retard angoissait Gina plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Parce qu’elle aurait bien aimé pouvoir parler un peu avec l’actrice avant qu’il ne soit l’heure de l’interview. Elle ne l’avait pas revu depuis leur dernière conversation, un peu trop personnelle et sentimentale aux yeux de Gina, donc autant dire que les retrouvailles allaient être awkward. « 2 minutes ! » annonçait un homme qui passait juste sa tête par la porte déjà ouverte de la loge de Gina. « En fait j’ai presque envie qu’elle ne vienne pas. » admettait-elle en se tirant de son siège, retirant le papier qui protégeait sa tenue de sa séance maquillage. Elle jetait le papier sur son siège avant de sortir de sa loge d’un pas déterminé. « Tu m’avais promis qu’on aurait une liste de sujets interdis, qu’on mettrait bien les choses au clair avant le directe, au final— » « Si son vol à du retard on y peut rien. Son équipe a reçu toutes les infos, on n’peut pas faire plus. » Elle grognait un peu alors qu’une assistante rajustait ses cheveux et qu’elle se plaçait derrière le rideau qui allait s’ouvrir d’ici une petite minute. « Je fais le monologue d’ouverture, puis le segment gossip et si elle est pas encore arrivée après la première coupure pub, alors tu lances le sketch sur les drag king. » ordonnait-elle au stage manager. Il hochait simplement la tête alors qu’un décompte était indiqué à la blonde, avant que le rideau ne s’ouvre. Le public applaudissaient bruyamment alors qu’elle faisait son entrée, tout sourire, charmante au possible, saluant la foule avant de se positionner sur sa marque.
Tout se passait bien. Les rires étaient au rendez-vous, comme chaque fois. Gina suivait le prompteur des yeux avec aisance, délivrant son monologue, rejoignant son bureau avant d’enchainer avec un segment populaire, qu’elle faisait tout les vendredi, une sorte de récap très personnelle des news people de la semaine. Une critique pleine d’autodérision qui faisait beaucoup rire, durant laquelle elle sirotait un café glacé face caméra, la paille de sa boisson ratant parfois sa bouche, faisant rire un peu plus la salle. La première coupure pub arrivait enfin, une maquilleuse se pressait sur scène pour rajuster le rouge à lèvre de la petite blonde, alors que le manager s’approchait à son tour. « Elle est au maquillage. On enchaine avec l’interview comme initialement prévu. » Une assistante récupérait le café de Gina, l’emportant hors de vu des caméras, alors que déjà l’homme retournait à sa place et un décompte était indiqué à la blonde. Les lumières rouge des caméras s’illuminaient de nouveau et l’américaine reprenait son directe, toujours souriante, comme si elle n'était pas agacée d'être prise de court ainsi. Elle annonçait son invité sous les cris et applaudissement de la salle : « Please welcome Marceline Griffiths !  »

C’était ma pr manager qui avait eu l’idée et, au début, j’avais été catégorique : hell no. Peu importe les vues, le buzz, peu importe que ça soit le late night show le plus regardé en Australie et sur Youtube, peu importe s’il était le plus regardé du système solaire, c’était non, je n’irais pas poser mes fesses dans le canapé de Gina Cooper. Gina, mon ex, qui m’avait brisé le coeur et humilié publiquement en me trompant. ”C’est plutôt elle qui s’est humiliée”, m’avait repliqué mon agente, qui se rangeait du côté du pr manager, ”les internautes ont eu de la sympathie pour toi et ça a fait grimper ta popularité.”. J’avais levé les yeux au ciel. Ok, c’était pas faux. ”Et mon coeur, alors !!” avais-je argumenté d’un ton dramatique en pointant ma poitrine. Non parce que là, pour le coup, elle l’avait bien tapé, lui. Bon, certes, comme toutes les filles que j’avais un jour fréquenté. But that’s beside the point!

Sur le concept, je savais que mon équipe avait raison. Lavender Haze sortait au mois de juin, le talk show de Gina était devenu un classique de la pop culture, y compris queer, et ça touchait pile l’audimat du film. C’était parfait d’un point de vue marketing, en plus, vu le pitch du film. Lavender Haze suivait Poppy, une lesbienne dont la nouvelle relation amoureuse avec Leslie se passe parfaitement bien, une pure honey moon phase. Sauf que voilà, au premier date, Leslie a dit que les filles qui ont que des ruptures affreuses, c’est red flag : résultat, Poppy lui ment et lui dit qu’elle est restée amie avec toutes ses ex. Et maintenant, Leslie veut rencontrer ses exs. Le film suit alors Poppy qui recontacte toutes ses exs pour essayer de les joindre à sa cause - elle finit d’ailleurs par retomber amoureuse de sa première petite amie datant du lycée, mais ça chut, c’est un spoiler.

Bref, aller sur le talk show de mon ex, pour parler d’un film queer sur une histoire d’ex, c’était du génie. Sauf que j’avais beaucoup trop fierté, et j’étais un peu trop comme Poppy : je n’étais pas restée amie avec mes exs et je n’y comptais pas. Parce qu’elles avaient toutes été horribles avec moi…….. Et que OUI parfois j’avais été horrible avec elles. Once again, that’s beside the point!

Et puis, un élément avait changé la donne : Andy. J’étais maintenant en couple avec la personne la plus mignonne et la plus incroyable du monde, me faisant d’office gagner la guerre des ex face à Gina. Puis, j’avais renoué avec Mac, me rendant compte qu’en fait, être en bon terme avec une ex, c’était presque faisable. Je m’étais assise, j’avais repensé à ma dernière discussion avec Gina, et j’avais décidé que finalement, bon, pourquoi pas. Et pour finir, Fletcher avait été invité sur le podcast de Shannon, et je m’étais dit : ok, si mes messy lesbians youtubeuses pouvaient le faire, so could I. Il allait juste me falloir une tenue de malade.

Malheureusement, mon arrêt à la changing room et le hair and makeup fut de courte durée, parce que mon vol en retour de Sydney avait eu du retard, j’avais même pas eu le temps de voir Gigi hors caméra, j’avais le coeur qui battait à toute vitesse, bref… Les aléas du direct. J’avais beau vouloir faire la fière, au moins, je n’en menais pas large du tout. « Please welcome Marceline Griffiths !  » J’inspirai un grand coup et fis quelques pas, arrivant sur la plateau sous les applaudissements hystériques. Je fis d’abord des grands signes de la main au public, avant de me tourner vers Gina. « Howdy Gigi !! » Howdy ??? Sérieusement ??? oh god. Je m’approchais d’elle, et il eut un mouvement de flottement, parce que je ne savais pas si je devais la prendre dans mes bras. A la place, je tendis ma main pour lui faire un high-five, nous arrachant à toutes les deux un sourire. Je m’installai sur le canapé, lissant ma tenue, et relevai la tête, poussant un soupir dramatique. « Wow, ça fait longtemps », lâchai-je par réflexe, provoquant une nouvelle vague de rire. « Je me demande pourquoi », ajoutai-je avec un clin d’oeil vers l’une des caméras.


@Gina Cooper  

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Le public présent dans le studio s’agitait alors que Marceline faisait son entrée sur le plateau. Standing ovation pour l’arriver de la grande blonde. Gina se levait également, sortant de derrière son bureau pour la saluer. Voilà un point sur lequel elles auraient pu discuter si le vol de Marceline n’avait pas eu de retard. Gina restait souriante, comme elle savait si bien le faire, alors qu’intérieurement elle pestait les compagnies aériennes qui rendaient cet instant encore plus awkward qu’il ne devait l’être. « Howdy Gigi !! » Bon, elle n’était pas la seule à ne pas savoir comme interagir visiblement, ça la rassurait un peu. « Howdy ! » Elle ne s’avait pas si elles devaient se prendre dans les bras, se serrer la main cordialement… il y eu un moment de flottement durant lequel Gina agitait un peu ses bras sans savoir quel position adopter, avant de faire un high-five à son ex. Dear god, what was that ? Bon bref, elle retournait derrière son bureau, s’installant à sa place alors que Marceline faisait de même sur le canapé réservé au invité.  « Wow, ça fait longtemps » Gina hochait lentement la tête alors que des rires provenant du public se faisaient entendre. « Je me demande pourquoi » Les rires se faisaient plus intenses alors que Marceline lançait un clin d’oeil vers une des caméras et Gina rejoignait machinalement les rires du studio. « Oui, je crois qu’on se demande tous pourquoi. » notait-elle, jouant le jeu en lançant un regard faussement paniqué à la salle. « Est ce qu’on aborde tout de suite l’éléphant dans la pièce pour ensuite passer tranquillement à la promo de ton film ? » Le public s’agitait bruyamment de nouveau alors que Gina poursuivait : « Ou est ce qu’on surf sur cette superbe vague de gênance tout du long en ne parlant que de Lavender Haze? » Il y eu quelques rires, mais clairement la première option était la préférée du public qui semblaient être là pour le drama de leur rupture plus que pour le nouveau film que l’actrice venait promouvoir. « Wow. Je vois que vous avez choisi votre camp ! » lançait-elle à l’attention du public, prenant une air faussement surprise, une main sur son coeur comme si elle était boulversé de voir que les personnes présentes ce soir se foutaient du septième art. « Bon. » Concluait-elle, se penchant rapidement derrière son bureau pour sortir deux verres et une bouteille de rosé. La salle était partagé entre rire et sifflement, alors que Gina remplissait vite fait les deux verres, en poussant un vers Marceline. « Va y. Dis moi ce que tu as sur le coeur. » Elle trinquait rapidement son verre contre celui de l’actrice avant de prendre une petite gorgée du sien. C’était du vrai rosé, évidemment, parce que Gina ne voyait pas l’intérêt d’offrir un verre d’eau trouble au sirop à ses invités. Elle plantait son regard bleu dans celui de son ex, attendant que celle ci s'empare du moment. C'était plutôt risqué, Marceline pouvait la rouler dans la boue en quelques seconde si elle le voulait, mais Gina était plutôt confiante en sa capacité à retomber sur ses pattes.

Gina n’avait pas changé : minuscule et pourtant assez charismatique pour que tous les regards soient vers elle, un visage de poupée pétillante, un air toujours un peu mesquin. Elle contrôlait l’espace et le public avec aise, elle était très douée pour son métier, c’était certain. Mais derrière son air assuré, je pouvais reconnaitre ce que j’avais presque réussi à atteindre, après quatre mois de relation et une rupture explosive ; ce qui se cachait sous la surface, une certaine nervosité et vulnérabilité. Elle n’était pas ravie que je sois là, malgré l’audimat assuré, c’était hors de sa zone de confort. Heureusement, elle était une habituée pour le dissimuler. C’était, en quelque sorte, une bonne actrice. Ca tombait bien, moi aussi : clin d’oeil à la caméra, plaisanterie, je faisais semblant d’être amusée. Au fond, c’était un peu plus compliqué que ça. « Oui, je crois qu’on se demande tous pourquoi. » Regard vers le public, fausse grimace, rires qui éclatent. Tout était parfaitement calculé. « Est ce qu’on aborde tout de suite l’éléphant dans la pièce pour ensuite passer tranquillement à la promo de ton film ? » « Un éléphant ? Quel éléphant ? » Répétai-je, faussement innocente aussi. Je m’installai sur le canapé plutôt confortable, croisai les jambes, n’oubliant jamais l’angle des caméras. « Ou est ce qu’on surf sur cette superbe vague de gênance tout du long en ne parlant que de Lavender Haze? » Cette option n’intéressait clairement personne. Même l’agente de Marceline avait été claire - en vrai, ça serait super si elles pouvaient abordées - juste un peu ! - leur relation, parce que ça rendrait curieux les gens, évidemment. « Wow. Je vois que vous avez choisi votre camp ! » Gina continuait son petit sketch avec un certain talent, je reconnais bien l’host qu’elle savait être - pas la peine de mentir, je continuais de regarder des replays de temps en temps, sur youtube, dans ma tradition de stalkage de toutes mes exs.

« Bon. » Gina sortit une bouteille de rosé et deux verres, et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire, pendant que le public était partagé entre rire et gêne, pas tout à fait sûr de ce qui se passait. « Va y. Dis moi ce que tu as sur le coeur. » Je bus une gorgée de rosé. « Damn, Gi, avoir besoin d’alcool pour qu’on parle des sujets qui fâchent… J’avais peur de pas te reconnaître mais t’as vraiment pas changé », lui dis-je, en posant une main faussement compatissant sur son avant-bras. Je portai ensuite dramatiquement mon verre à mes lèvres et le shotai sous les applaudissements et sifflements du public, déjà amusés par mon attitude. Je poussai mon verre vers Gina, qu’elle le remplisse à nouveau. « Tu sais, je me suis dit, si Fletcher et Shannon peuvent le faire », commençai-je, en référence à deux lesbiennes connues qui avaient participé à un podcast ensemble sur leur rupture, et quelques personnes poussèrent des “wohooo” dans le public,  « oh wow, y a des lesbiennes dans ton public », remarquai-je avec un rir, parce que pour avoir cette référence, il fallait être deep dans l’internet lesbien. « Enfin, en vrai, c’est plutôt à toi de me dire ce que tu as sur le coeur. Tu sais, le truc qui bat, dans ta poitrine ? Rassure moi, t'en as bien un, pas vrai ? » Plaisantai-je avec un clin d’oeil. Oops, je dirais peut-être un peu trop à balles réelles, non ? Mais je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que j’avais envie d’excuses publiques, sur son show - allez, en plus, ça l’humaniserait, non ?


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« Un éléphant ? Quel éléphant ? » Evidemment le public était très réactif, un peu trop même. Trop curieux que le sujet soit enfin abordé en présence des deux personnes concernées. Gina sortait tout de même une bouteille de rosé, parce qu’il fallait bien ça pour se mettre dans l’ambiance. « Damn, Gi, avoir besoin d’alcool pour qu’on parle des sujets qui fâchent… J’avais peur de pas te reconnaître mais t’as vraiment pas changé  » « Yep. Fidèle à moi-même, à défaut de l'être avec les autres. » lâchait-elle sous les rires de la salle. Elle servait deux verres, ne relevant pas le contacte que Marceline venait d’avoir, se contentant de prendre quelques gorgée de vin. Son ex, elle, par contre ne se contentait pas de quelques petites gorgées, non, elle buvait le tout cul-sec sous les applaudissement du public. Gina esquissait un sourire, remplissant une seconde fois le verre de l’actrice. « Tu sais, je me suis dit, si Fletcher et Shannon peuvent le faire » La présentatrice hochait lentement la tête alors que deux personnes se faisaient entendre dans le public. « oh wow, y a des lesbiennes dans ton public » « Evidemment. » répliquait Gina très sérieusement. Elle ne vendait pas les billets de ses émissions uniquement aux personne LGBTQ+ mais que ce soit en juin ou le reste de l’année, elle tenait toujours à ce que la communauté soit visible, ce qui indéniablement lui ramenait beaucoup de fan queer. « Enfin, en vrai, c’est plutôt à toi de me dire ce que tu as sur le coeur. Tu sais, le truc qui bat, dans ta poitrine ? Rassure moi, t'en as bien un, pas vrai ? » Gina faisait mine d’être choquée, posant une main sur sa poitrine. « How dare you ?!» soufflait-elle, overly dramatic. « Ok, attend. » Elle finissait à son tour son verre cul sec, sous les encouragement du public, avant de le re-remplir, sous le regard un peu inquiet de son manager qui s’imaginait déjà devoir faire le reste de l’émission avec une Gina pompette et hors de contrôle. « J’ai bien un coeur, oui. Je le malmène régulièrement d’ailleurs. Par exemple en sabotant les trucs bien qui m’arrive. » admettait-elle d’un air léger alors qu’elle lâchait un truc que, généralement, seule sa psy entendait. « J’vais pas ennuyer tout le monde avec les détails et le pourquoi-du-comment, puisque moi-même je n’suis pas sur de savoir pourquoi. Mais une chose est sûr : j’ai bien bien merdé, surtout au début de l’année 2023. » Elle hochait lentement la tête prenant une nouvelle gorgée de vin. « J'sais pas si tu te souviens du début de 2023 ? » ajoutait-elle, l’ironie dans sa voix arrachant un rire au public et au reste du staff. Evidemment rien de ce qui sortait de sa bouche n'était scripter. « Bref. Je m’excuse sincèrement. » Concluait-elle une fois que la salle c'était un peu calmée. Elle était honnête. Etait-ce le rosé ou simplement l’envie de passer à autre chose, de pourquoi pas même retrouver une amie avec qui elle s’entendait bien quelques années au paravant ? Probablement un mix des deux. « Mais comme ça : tout le pays est au courant que je suis une lâche en amour. Ton sacrifice n’était pas vain, it was a public service. » ajoutait-elle en pouffant de rire. « Bon, ça n’empêche pas à certain de tenter leur chance quand même… Mais tu sais ce que c’est, y’a toujours un gars qui pense qu’il pourra changer la donne. » ajoutait-elle d’un air lasse. « "Ah t’es lesbienne ? C'est parce que t'as pas encore rencontré le bon" kinda vibe. » précisait-elle, imitant la voix d'un gars bien lourd. Les deux lesbiennes dans la public se faisaient de nouveau entendre, rapidement rejoint par d’autres woohoo. C’était clairement le genre de phrase que toute personne queer avait entendu.

« Yep. Fidèle à moi-même, à défaut de l'être avec les autres. » Le public était réactif, riant de bon coeur, un peu assis sur le bord de leur siège, dévorant l’awkwardness de la situation ; j’eus l’impression quelques secondes de me voir un peu au-dessus de moi-même, parce que c’était quand même étrange, de rire de ça devant des inconnus, comme si je n’en avais pas pleuré pendant des semaines et des semaines. J’avais la même sensation que lorsque Mabel, Maddy et moi faisions des interviews ou des events ensemble, et qu’on faisait des blagues sur le fait d’être cousines, quand on savait au fond tout le passif qu’on glissait sous le tapis (rouge). Mais c’était le show business, et je buvais mon rosé, plaisantait, envoyait quelques piques, et laissait Gina jouer son petit jeu de la présentatrice piquante, dramatique, mais toujours divertissante. « How dare you ?!» Je fis une fausse grimace vers la caméra. « Ok, attend. » Gina termina cul sec son verre, et je me joignis au public pour applaudir comme pour l’encourager. C’était vraiment définitivement un trainwreck d’interview. « J’ai bien un coeur, oui. Je le malmène régulièrement d’ailleurs. Par exemple en sabotant les trucs bien qui m’arrive. » Wow, est-ce que Gina venait sincèrement de dire un truc honnête ?! En public ?! « J’vais pas ennuyer tout le monde avec les détails et le pourquoi-du-comment, puisque moi-même je n’suis pas sur de savoir pourquoi. Mais une chose est sûr : j’ai bien bien merdé, surtout au début de l’année 2023. » Je fis mine de réfléchir, comme si j’essayais de me rappeler ce dont elle parlait. « J'sais pas si tu te souviens du début de 2023 ? » « Hmmm, tu sais quoi, maintenant que tu en parles, ça me dit vaguement un truc ? » Répondis-je, sourire en coin. Je me tournais vers la salle : « J’ai quand même besoin de préciser qu’on s’est expliqué en privé, hein. On est pas that unhinged ! »

« Bref. Je m’excuse sincèrement. » Pas de rire, pas d’applaudissement. Juste la salle pendue à ses lèvres. « Mais comme ça : tout le pays est au courant que je suis une lâche en amour. Ton sacrifice n’était pas vain, it was a public service. » Je portais doigts à mon front et fit un faux salut militaire dans l’air. « Un jour j’écrirais un livre de développement personnel sur le dating, et à la fin, y aura tous les red flags de mes exs… et les miens, probablement », ajoutai-je en riant. « Bon, ça n’empêche pas à certain de tenter leur chance quand même… Mais tu sais ce que c’est, y’a toujours un gars qui pense qu’il pourra changer la donne. "Ah t’es lesbienne ? C'est parce que t'as pas encore rencontré le bon" kinda vibe. » « Et on adoooore cette vibe, don’t we, ladies ? » Dis-je en me tournant vers le public, provoquant quelques sifflements, probablement des fameuses lesbiennes du public. « Bon, j’suis embêtée, parce que tu as été sincère et humble, je vais passer pour une connasse à t’envoyer des piques », je portais la main à ma bouche, « oh putain, j’ai le droit de jurer dans ton émission ? » Demandai-je avant de réaliser que je l’avais fait une seconde fois et de rire. « Oops, deux pour le prix d’un. » La salle eut un rire, détendant un peu l’atmosphère.



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« Hmmm, tu sais quoi, maintenant que tu en parles, ça me dit vaguement un truc ? » Si Gina avait été a ramasser à la petite cuillère alors qu’elle était la fautive dans tout ça, alors forcément Marceline aussi avait passé un début d’année 2023 compliqué et ne pouvait pas l’avoir oublié. « J’ai quand même besoin de préciser qu’on s’est expliqué en privé, hein. On est pas that unhinged ! » précisait-elle à l’attention de la salle. Gina hochait lentement la tête, c’était bon de le préciser en effet. Même si Gina finissait toujours son émission en précisant qu’il ne fallait pas croire tout ce qu’on voyait à la télévision, il valait mieux rappeler à tout le monde que non : elles n’étaient pas véritablement entrain de parler de ça pour la toute première fois, en directe à la télévision. Pour autant, Gina se laissait aller à un brin de vulnérabilité, ou tout au pus d’honnêteté, ce qui valait le coup d’être noté. Mais mise à par Marceline, personne ne pouvait être sur que la petite blonde était sincère. Cette dernière jouait si souvent des rôles que le public ne savait plus trop quand la croire ou non. Tout semblait faire partie du personnage.  « Un jour j’écrirais un livre de développement personnel sur le dating, et à la fin, y aura tous les red flags de mes exs… et les miens, probablement » « Ouh, la liste va être longue. » notait Gina en grimaçant, arrachant des rires à une bonne partie de la salle. Puis elle évoquait une expérience un peu trop commune dans la communauté lgbt et Marceline rebondissait aussitôt dessus : « Et on adoooore cette vibe, don’t we, ladies ? » Gina articulait un ‘love it’ en levant les yeux au ciel, alors que Marceline reportait son attention sur la présentatrice. « Bon, j’suis embêtée, parce que tu as été sincère et humble, je vais passer pour une connasse à t’envoyer des piques » Elle couvrait aussitôt sa bouche et ajoutait : « oh putain, j’ai le droit de jurer dans ton émission ? » Gina pouffait de rire. « Oops, deux pour le prix d’un. » « Evidemment t’as le droit, t’es à la maison ici, voyons ! » Gina tapait presque du poing sur son bureau avant de jouer avec son verre de rosé. « Enfin, si c'est trop trash se sera bipé bien sur, on est sur ABC, pas HBO. » admettait-elle tout de même avant de reprendre : « Bref. C’est pas grave de passer pour une connasse, on en meurt pas. La preuve. » concluait-elle, indiquant sa personne d’un geste de la main. « Mieux encore : on peut en tirer des revenus conséquent. » il y eu quelques rires et sifflement dans la salle alors que Gina prenait une gorgée de rosé, un sourire satisfait au coin des lèvres. Elle attendait quelques secondes que le calme revienne. « Tu peux continuer de m’envoyer des piques sans soucis, c’est thérapeutique. N'oublie juste pas de faire la promo de ton film entre deux remarques, sinon ta publiciste va pas être contente. » précisait-elle dans un petit sourire, jetant un coup d’oeil derrière les caméras où des membres de l’équipe de Marceline se trouvait.

Je savais que beaucoup de célébrités évoquaient un switch lorsqu’elles étaient en interview, comme si elles rentraient dans un persona - et qu’elle veuille l’admettre ou non, je crois que Gina faisait parti de ces gens-là, pas aussi transparente à l’écran qu’elle prétendait l’être malgré sa catchphrase. Pour ma part, il me semblait que c’était un peu différent, je n’avais pas l’impression de jouer un rôle, ou du moins, pas plus que d’habitude. J’avais été formaté ainsi, pour être charmante, plaire, attirer l’attention, bref, tout ce qu’on entendait d’une actrice. Comme si dès mon enfance, j’avais endossé ce rôle pour essayer que mes parents me remarquent. C’était drôle d’être face à Gina, et voir ses mimiques de présentatrice qui n’était pas exactement celles qu’elle avait en privé, et je me demandais ce qu’elle pensait de moi, sur le canapé, de mon comportement, si elle me trouvait naturelle ou non. En tout cas, j’étais assez naturelle pour me mettre à jurer accidentellement, ce qui ne sembla pas poser problème le moins du monde. « Evidemment t’as le droit, t’es à la maison ici, voyons ! » Ha, oui, la maison - mon cerveau se perdit vers Andy, probablement chez elle, est-ce qu’elle était en train de regarder, qu’est-ce qu’elle pensait ? J’avais l’impression d’être une funambule, terrifiée à l’idée de faire un faux pas. « Enfin, si c'est trop trash se sera bipé bien sur, on est sur ABC, pas HBO. » J’eus un petit rire. « Ah, tu vois, c’est ça mon souci. C’est d’avoir fait une série avec HBO. Maintenant j’ai plus de filtre ! » Plaisantai-je, en référence à Roaring, le spin off Game of Thrones - qui, comme la série de base, était violent, sexuel, et définitivement pas PG13.

« Bref. C’est pas grave de passer pour une connasse, on en meurt pas. La preuve.Mieux encore : on peut en tirer des revenus conséquent. » Mon rire fût un poil mécanique, parce que tout de même, c’était étrange de rire de ça, du fait qu’on s’était un peu brisé le cœur mutuellement. « Si t’avais besoin d’argent, t’aurais pu me le dire avant, on se serait évité des galères », dis-je sur le ton de la blague, mais j’entendais mon coeur battre un peu désagréablement, piqué par la situation. « Tu peux continuer de m’envoyer des piques sans soucis, c’est thérapeutique. N'oublie juste pas de faire la promo de ton film entre deux remarques, sinon ta publiciste va pas être contente. » « Oui, tu as raison, ne nous égarons pas ! » Je marquai une pause. « Pas comme toi en janvier 2023 ! » Ajoutai-je, l’audience riant de bon cœur. Je me redressai. « Non, bon, sérieusement. » J’étais très fière du film et je voulais lui rendre justice. « Lavender Haze mérite son segment ! » Je me tournais vers le public, comme si je les mettais dans la confidence. « Je suis fan du travail de la réalisatrice, Emma Seligman », il eut quelques “wohooo” dans la salle, encore probablement des fans queers, et j’eus un petit sourire, « Shiva Baby et Bottoms sont cruellement sous-côtés », ajoutai-je, d’un ton determiné. « Bref, aux derniers Golden Globes, elle était là, et Ayo nous a présentées », je marquai une pause et rajoutai d’un ton entendu, « Ayo Edibri », précisai-je, les yeux pétillants. Je savais que je namedropais, et que twitter allait adorer cette histoire. « Emma et moi, on a très vite accroché, notamment en parlant de notre amour des comédies des années 2000s, et de fil en aiguille, elle a eu cette idée d’une comédie un peu loufoque sur les aventures d’une lesbienne un peu chaotique qui fait toujours les mauvais choix de vie, et forcément, je me suis dit, my god c’est le rôle pour moi ! J’ai fait du method acting pour ce rôle toute ma vie ! » Plaisantai-je.



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Two blonds, one couch.
@MARCELINE GRIFFITHS  

« Si t’avais besoin d’argent, t’aurais pu me le dire avant, on se serait évité des galères » Gina riait de bon coeur avec le public et Marceline, parce qu’elle n’avait de toute façon pas le choix. Puis il fallait l’admettre : c’était aussi cette répartie piquante qui avait su la faire tomber amoureuse de Marceline. D’amitié à crush, il n’y avait eu qu’un pas (ou plutôt qu’une ou deux remarques piquantes dans ce genre) et c’était presque troublant qu’aujourd’hui ce genre de remarques, bien que toujours sur le ton de l’humour, n’avaient plus véritablement la même saveur. Elle tentait tout de même de revenir dans le vif du sujet. Sujet inscrit sur les prompteurs qui étaient à l’arrêt quasiment depuis le moment où Marceline avait poser son derrière sur le canapé. « Oui, tu as raison, ne nous égarons pas ! » confirmait Marceline avant de lâcher non pas une pique, mais plutôt une petite mine antipersonnel : « Pas comme toi en janvier 2023 ! » « Oooohhhh! » lâchait aussitôt Gina, tapant la paume de sa main contre son bureau avant d’éclater de rire. « Fair enough. Fair enough. » répétait-elle, gardant le sourire bien que celui ci se veuille un soupçon plus amère que d’habitude, ayant un peu plus de mal à jouer les filles détachée face à cette remarque qu’elle n’avait, bizarrement pas vu venir. « Non, bon, sérieusement. » Le public se calmait un peu et Gina continuait de siroter son second verre de rosé, histoire que le rouge de ses joues soit vraiment justifié. « Lavender Haze mérite son segment ! » « Oui, quand même ! » confirmait-elle, posant son verre pour récupérer ses petites cartes en carton sur lesquels se trouvaient quelques questions pour un petit jeux préparé par son staff. « Je suis fan du travail de la réalisatrice, Emma Seligman » Gina hochait la tête, elle avait suffisamment révisé le sujet avant que Marceline ne vienne sur le plateau, bien qu’elle n’ai pas eu le temps de regarder les films de la réalisatrice, parce qu’il n’y avait pas assez d’heure dans une journée. « Shiva Baby et Bottoms sont cruellement sous-côtés » « Bottoms qui est disponible sur Prime vidéo, pour tous ceux qui l’aurait manqué. » notait-elle rapidement, parce que même si elle même ne l’avait pas vu, elle était toujours là pour faire la promo d’artiste queer. « Bref, aux derniers Golden Globes, elle était là, et Ayo nous a présentées » Voilà que la Marceline professionnel revenait sur le devant de la scène, lâchant des noms ici et là, rappellent qu’elle était aller aux Golden Globes. « Ayo Edibri » « Qu’on a pu voir dans The Bear, ou plus récemment dans Theater Camp. » ajoutait-elle, continuant son rôle de page Wikipédia sur pattes pour que le publique restent avec eux. « Emma et moi, on a très vite accroché, notamment en parlant de notre amour des comédies des années 2000s, et de fil en aiguille, elle a eu cette idée d’une comédie un peu loufoque sur les aventures d’une lesbienne un peu chaotique qui fait toujours les mauvais choix de vie, et forcément, je me suis dit, my god c’est le rôle pour moi ! J’ai fait du method acting pour ce rôle toute ma vie ! » « Un peu chaotique. » répétait-elle Gina un sourire taquin aux coins des lèvres. « C’est vrai que quand j’ai vu le résumé je me suis dis ‘wow, un rôle sur mesure pour Marceline !’ » il y eu quelques rires ici et là et Gina jetait enfin un coup d’oeil à ses fiches. « Du coup en se basant sur cette idée de ‘lesbienne chaotique qui fait des mauvais choix’… » commençait-elle. « Comme on en connait toutes les deux un rayon sur le sujet. » précisait-elle dans un clin d’oeil. « Le staff nous a concocté un petit jeu savamment appelé : Smash or pass. » Elle lançait un regard à son équipe derrière les caméras en ajoutant « ABC ne les payent pas assez pour qu’ils aient des idées originales de titres. » Gina reprenait pieds, retrouvant ce côté unhinged qui faisait un peu la réputation de son émission et qui arrachait des rires à la salle. « Mais avant ça : on va passé par une petite page de pub et on revient juste après pour savoir si oui ou non Marceline est capable détecter un red flag ! »

Gina tenait parfaitement son rôle d’host, apportant des précisions et des pointes d’humour à ce que je racontais, souriant à la caméra, son charisme crevant probablement l’écran de télé des téléspectateurs. Elle était faite pour ce métier, c’était certain, et c’était aussi ça qui m’avait plus quand je l’avais rencontré, son énergie, sa façon de captiver une audience. J’avais souvent été attirer par des filles comme ça, avec un aura puissant, et c’était drôle de sortir avec Andy, à présent, elle qui était si différente. Non pas qu’elle n’avait pas d’aura ou de charisme, bien au contraire, mais elle avait plutôt ce côté force tranquille qui était plus douce, son honnêteté plus bienveillante aussi. Rien à voir avec Gina - je n’imaginais même pas les deux assises à la même table, et ça me faisait bizarre de me dire que je pouvais apparemment aimer des personnes si différentes. « Un peu chaotique. » Gina souligne, amusée. « C’est vrai que quand j’ai vu le résumé je me suis dis ‘wow, un rôle sur mesure pour Marceline !’ » Je secouai un peu la tête, acceptant la blague que j’avais moi-même initié et qui pourtant, au fond, m’agaçait un peu, ma susceptibilité légendaire jamais bien loin. « Je leur avais suggéré de te caster pour l’ex un peu givrée, mais on s’est dit que pour l’ambiance sur la plateau, il valait mieux éviter », j’adressais un clin d’oeil entendu à la caméra. Je me demandais si j’allais un peu trop loin, si mon agente allait me taper sur les doigts à la fin de l’émission. Mais c’était plus fort que moi.

« Du coup en se basant sur cette idée de ‘lesbienne chaotique qui fait des mauvais choix’… » Je levai un sourcil, curieuse. « Comme on en connait toutes les deux un rayon sur le sujet. » Le rire du public fit écho au mien. « Le staff nous a concocté un petit jeu savamment appelé : Smash or pass. » « Un grand classique », ajoutai-je. « ABC ne les payent pas assez pour qu’ils aient des idées originales de titres. » Une petite pique comme elle savait en placer, un rire, et c’était reparti, l’atmosphère dans la salle particulièrement éléctrique. « Mais avant ça : on va passé par une petite page de pub et on revient juste après pour savoir si oui ou non Marceline est capable détecter un red flag ! » « Spoiler alert : non ! » M’exclamai-je en regardant la caméra avec une grimace, une énième blague qui arracha un rire à l’audience. Et puis, le moment de repos - et d’agitation, pour les équipes, car déjà deux maquilleuses se précipitaient vers nous pour repoudrer nos visages et réappliquer du rouge à lèvres que nos verres de vin auraient abîmé. Il y eut un flottement, et lorsqu’elles partirent, je me retrouvais face à Gina, caméras éteintes. Le public pouvait nous voir, mais pas nous entendre, et je me tournai légèrement pour leur faire un peu dos. « Hm, bon », commençai-je avec un rire maladroite. « On s’en sort pas trop mal, non ? » Demandai-je. « Je parie qu’on trend sur twitter. »


@Gina Cooper