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@ethel hartfield

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Ruben n’avait pas toutes les informations à disposition de la rencontre qui allait suivre avec sa soeur, mais ce n’était pas tant le plus important. Etant donné qu’ils avaient passé une bonne partie du début de l’année à à peine s’adresser la parole sur des différents qui pourraient être obsolètes, il n’avait pour cette fois-ci pas trop regardé dans le détail et s’était contenté de répondre qu’il était disponible et serait présent lorsqu’elle lui avait demandé un coup de main. Il avait toujours promis d’être disponible pour elle si elle se trouvait avoir besoin de quoi que ce soit, et il était temps aujourd’hui de montrer que c’était effectivement le cas et que ce n’était pas une promesse d’un autre temps. Autre avantage: cela lui permettrait de sortir la tête du travail et des autres soucis en à côté. Il savait qu’Ethel allait forcément lui poser au moins une ou deux questions relatives à son mariage et à sa femme - qui l’évitait de trop à son gout, mais ce n’était pas quelque-chose qui serait discuté aujourd’hui et en aucun cas avec sa soeur -, mais il avait de prêtes des réponses toute faite qui s’auraient parfaitement s’accorder à la petite curiosité de sa soeur.

Pour le moment, la chose qui lui posait surtout soucis c’était la raison pour laquelle elle pouvait avoir un coup de main; Ethel l’avait rassuré en lui affirmant que ce n’était pas quelque-chose de médical mais il n’avait pas eu davantage d’informations et n’avait pas cherché en avoir puisqu’il s’était promis de répondre qu’il se libérait, bien sur qu’importait la raison. Alors lorsqu’il frappa quelques coups à la porte de la jeune femme, ce fut de façon distraite et les yeux rivés sur le gros carton qui était posé à côté de la porte d’entrée, côté couloir, comme s'il avait été livré mais que personne n’avait daigné le faire entrer à l’intérieur du logement. Ce fut à cet instant qu’il se dit qu’il aurait peut-être du être un peu plus curieux sur la raison qui l’avait poussé à lui demander un coup de main, parce-que si cela concernait ce carton abandonné dans le couloir de l’immeuble, il sentait déjà que c’était une mauvaise idée d’avoir dit oui. « J’espère que t’as pas oublié que je venais et que tu dors pas Ethel. » Qu’il dit d’une voix plus forte en se penchant vers la porte, pour être sur d’être entendu depuis l’intérieur. Parce-que ce ne serait pas la première fois qu’il en venait à la réveiller alors qu’ils avaient rendez-vous, les priorités et les habitudes de vie n’étant pas les mêmes chez tous les enfant Hartfield. « Si tu m’ouvres pas dans les deux prochaines minutes je repars. » Il trouverait de quoi s’occuper autrement, sans grand soucis, il avait toujours de quoi s’occuper.

Le début d’année avait été semé d'embûches entre toi et tes frères. Si la situation s’était maintenant rétablie entre toi et Ruben, ce n’était pas vraiment la même chose avec Rhett. À chaque fois que tu voulais lui envoyer un SMS pour tenter de le voir, ses paroles te revenaient en tête on se fiche de ce que tu mange Ethel, c’est des problèmes d’enfants, grandis un peu... Il t’avait blessé. Pour de vrai cette fois-ci. Tu étais capable de passer par-dessus bien des paroles, mais celles-là, tu avais de la difficulté. Et tu savais parfaitement que ton grand frère ne se précipiterait pas pour te faire des excuses. Lorsque tu étais repassé à côté du carton contenant ton petit meuble sur roulette que tu voulais mettre dans le milieu de ta cuisine en guise d'îlot et qui traînait encore dans le couloir, tu appelas Ruben pour lui demander de venir te voir quand il aurait deux minutes. Tu savais très bien qu’il n’était pas vraiment plus doué pour toi pour la construction, mais à deux, tu espérais bien que vous alliez arriver à quelque chose. Après tout, ça n’impliquait que de suivre un plan. Si Ruben était capable d’opérer un cerveau, il devait toujours bien être capable de viser une vis ou deux.
Lorsque la journée que vous aviez convenue ensemble arriva, tu te réveillas en retard. Rien de bien surprenant. Ce qui l’était, c’était qu’il n’était pas encore l’heure que vous aviez convenu ensemble. Tu avais donc le temps de prendre ta douche. Tu mis du café à couler dans la cafétière et te dirigeas en dessous de l’eau. Ce que tu n’avais pas pensé, c’était que tu aimais te prélasser sous la chaleur de l’eau qui coulait le long de ton corps. Lorsque tu finis par en sortir, tu entendais Ruben cogner à ta porte. « J’espère que t’as pas oublié que je venais et que tu dors pas Ethel. » Tu savais que ça mettais ton frère en colère que tu ne sois pas à l’heure. Tu essayais vraiment de faire des efforts, mais ta volonté et ce que tu arrivais vraiment à faire était bien différent. Tu attrapas une serviette, t’essuyas rapidement, l’enroula autour de toi pendant que Ruben s’impatientait de l’autre côté de la porte. « Si tu m’ouvres pas dans les deux prochaines minutes je repars. » Tu te dépêchas à aller lui ouvrir la porte avant qu’il mette sa menace à exécution. Tu avais vraiment besoin d’aide pour ton meuble. « Moi aussi je suis contente de te voir. » Tu lui fis un clin d’oeil en te déplaçant pour le laisser entrer. Tu tournas alors le regard vers la cuisine et constata que tu n’avais pas mis le récipient sous la cafétière pour reccueillir le café qui avait quant à lui couler partout sur le comptoir, le long des armoires et sur le plancher. « Merde ! » Tu ne comptais plus le nombre de fois que ça t’arrivais dans une semaine. Tu attrapas des essuis-tout pour éponger ton dégât, essayant tant bien que mal de retenir ta serviette autour de toi pour ne pas te rammasser complètement nue devant ton frère. « Tu es capable de rentrer la boîte dehors s’il te plaît ? » Si la journée se déroulait comme elle avait commencé, il y avait bien des chances que tu n’ais pas ce fameux îlot de cuisine d’ici la fin de celle-ci.

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La vérité était celle-ci: même si Ethel n’ouvrait pas la porte dans les deux minutes comme il l’avait énoncé, il ne partirait pas pour de vrai. Le premier réflexe de Ruben s’ils en arrivaient là serait de s’inquiéter: sa soeur n’était pas un modèle de ponctualité, mais au moins elle ferait en sorte de lui montrer qu’elle était effectivement bien présente; s’il n’avait véritablement pas de réponse rapidement il allait tout de suite penser que quelque-chose avait pu lui arriver. L’évidence serait qu’elle ne se soit pas réveillée, effectivement, mais lorsqu’il s’agissait de sa soeur il ne pouvait s’empêcher d’avoir les méninges qui se mettaient en route et de se dire que même un petit pépin pouvait devenir gros soucis et puis… « Moi aussi je suis contente de te voir. » La porte se déroba sous ses yeux, sur sa soeur qui l’accueillit enrobée de sa serviette de bain - Ruben lui jeta un regard blasé. « Tu viens de te lever. » D’ordinaire, il n’aurait peut-être pas répondu de façon si sèche - ces dernières semaines, il n’était pas au mieux de sa forme et de temps en temps il avait un peu plus de mal à garder ses moindres réactions pour lui. Laissant un soupire lui échapper, il déposa quand même un baiser sur sa joue en passant à ses côtés pour entrer dans l’appartement. « Je t’avais prévenu que j’arriverais tôt pourtant. » Pour éviter ce genre de situation, justement.

« Merde ! » Le regard de Ben s’en alla dans la direction que prenait celui d’Ethel, et se posa sur la cafetière qui avait décidé de rendre son contenu sur le sol. Il ferma les yeux, secoua quelque peu sa tête avec un soupire; il aurait presque pu mettre ce type de situation sur sa Bingo Card de l’année s’il l’avait voulu: il aura pur cocher la case facilement. « Tu es capable de rentrer la boîte dehors s’il te plaît ? » Pinçant ses lèvres et secouant quelque peu sa tête, il rouvrit les lèvres et fit demi-tour. « Je m’en occupe oui. » Même si des Hartfield, ce n’était pas lui qui initialement avait les muscles, il saurait s’en sortir - il était assez sportif pour ne pas être en reste. Attrapant le carton dans le couloir, il fit glisser ce dernier jusqu’à le poser dans le salon, le retenant alors qu’il l’allongeait pour ne pas qu’il tombe à plat sur le sol mais pour s’assurer qu’il ne puisse pas tomber justement. Un incident dans cet appartement aujourd’hui, et cela se limiterait au café sur le sol. Il s’épousseta les mains rapidement avant de revenir en direction d’Ethel. « Va te changer, je prépare le café. » Ils seraient peut-être sûrs d’avoir au moins deux tasses pleines pour démarrer la journée. « T’as mangé quelque-chose ou pas encore ? » Lui avait déjà pris un petit déjeuner, mais il savait que ce serait plus simple pour Ethel d’avaler quelque-chose si elle était dans la lancée - surtout que de sa part à lui, il n’y aurait pas de jugement sur la question. Ben désirait simplement s’assurer qu’elle soit en santé.

« Tu viens de te lever. » Seulement avec le ton de sa voix, tu savais que ton frère était ennuyé que tu ne sois pas prête à le reçevoir. « Je t’avais prévenu que j’arriverais tôt pourtant. » Si tu avais été effectivement encore dans ton lit ou bien encore absente, tu aurais compris que ça le dérangeait, mais tu ne l’avais pas fait attendre si longtemps que ça dans le couloir de ton bloc appartement. Il te vint à l’esprit que s’il commençait déjà avec une humeur maussade, l’avant-midi serait longue à essayer de monter le meuble que tu avais acheté il y avait déjà belle lurette. « Même pas vrai. Je suis réveillée depuis une bonne heure. J’ai juste un peu trop profiter de la douche, pour une fois que l’eau est chaude. » En effet, tu étais habituée à te laver à l’eau froide puisque la chaudière de ton appartement était vieille et aimait plus souvent qu’autrement prendre une pause. Bon, dernièrement, tu étais plus souvent chez Clarence qu’à ton propre appartement et là-bas, l’eau chaude ne faisait jamais faux bond, mais ça, ton frère n’était pas obligé de le savoir. Tu n’étais même pas certaine si tu lui avais mentionné que tu étais maintenant nounou pour les Aldridge. Tu lui avais peut-être mentionné lorsque tu étais un peu plus à temps partiel, mais tu ne lui avais pas dit qu’Hassan t’avait remercié et que tu faisais maintenant du temps plein chez l’urgentologue.
Éponger le café qui avait coulé partout sur tes armoires et au sol n’était pas difficile en soi. Toutefois, pour toi, ça pouvait être synonyme de brûlures importantes. Tu allais chercher des serviettes pendant que Ruben entrait la boîte dans ton appartement. Tu les lança sur la plus grande mare de café, espérant que ça absorbe assez pour ne pas avoir à utiliser toutes les serviettes que tu avais dans ton appartement. « Va te changer, je prépare le café. » Tu ne te fis pas prier pour laisser à ton frère le soin de terminer de nettoyer les dernières tâches qu’il restait ainsi que d’en faire couler d’autre, sachant que tu ne pouvais pas débuter ta journée sans une tasse bien remplie. Tu te dirigeas dans ta chambre quelques instants pour passer un short et un t-shirt bien simple, attacher tes cheveux encore mouillés avec une pince et refis surface dans la cuisine. « T’as mangé quelque-chose ou pas encore ? » Tu te raidis légèrement et te dirigeas vers ton réfrigérateur qui ne contenait pas grand-chose. Tu avais toutefois ramener deux ou trois muffins aux pommes et à la courgette que tu avais fait pour Emilia. Tu attrapa le plat, en prit un et le tendit à ton frère. « Je n’ai pas eût le temps encore, tu l’as dit toi-même, je viens de me lever. C’est moi qui les ai faites. C’est les préférés d’Emilia. » La vérité était que normalement, tu aurais seulement pris une tasse de café avec une cigarette comme petit déjeuner. Toutefois, tu devais faire un effort. Tu voulais montrer à Ruben que tu essayais tant bien que mal de combattre ton anorexie. Tu ne t’étais pas fait vomir depuis bien longtemps et être la nounou d’Emilia t’obligeais à manger en même temps qu’elle pour ne pas qu’elle pose trop de questions. Tu savais que tes portions étaient beaucoup trop petites pour te faire prendre du poids, mais tu avais bien pris deux ou trois kilos depuis les derniers mois. Tu te dirigeas vers le balcon, ouvrit la porte, passa de l’autre côté, mais resta vis-à-vis de cette dernière pour allumer ta cigarette et parler quand même à ton frère sans que la fumée se dirige dans l’appartement. « Comment tu vas toi ? » Tu n’avais pas vraiment eût de nouvelles de ton frère depuis que tu avais été admis à l'hôpital à la suite de ta chute. Tu avais été occupé de ton côté et tu savais que c’était probablement la même chose pour lui.

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« Même pas vrai. Je suis réveillée depuis une bonne heure. J’ai juste un peu trop profiter de la douche, pour une fois que l’eau est chaude. » - « Pour une fois que… » Il s’arrêta finalement au milieu de sa phrase, pinçant ses lèvres, refusante terminer sa question; ce n’était pas le moment pour ça, surtout qu’elle n’était pas encore prête à ce qu’ils s’attèlent au travail qu’ils avaient ici - qui était le carton à ses côtés, il supposait. Ruben nota cependant mentalement dans un coin de son esprit l’information, et il se rappela de lui poser la question un peu plus tard. Pour le moment, il se devait de gérer une cafetière qui avait décidé d’en faire qu’à sa tête et une soeur qui l’accueillait alors qu’elle avait à peine terminé de prendre sa douche. La seconde pouvait continuer seule, alors il s’occupa du cas de la première, ramassant ce qui restait de café sur le sol avant de relancer la machine: il n’était pas question qu’il passe cette journée sans sa dose quotidienne de caféine.

La première question que lui posa Ruben lorsqu’Ethel revint dans la cuisine, fut de savoir si elle avait déjà avalé quelque-chose aujourd’hui. Il savait que c’était risqué, et que c’était délicat, mais il n’était pas question à ses yeux qu’il change sa façon d’être et de faire avec sa soeur simplement pour la ménager; il ne serait pas cruel, mais il continuerait de veiller au grain. Et bien sur qu’il vit à quel point la jeune femme se raidit un instant lorsqu’il lui posa la question - mais il n’était pas là pour relever ce genre de détail, surtout qu’elle se ressaisit rapidement en attrapant un plat contenant de quoi manger. « Je n’ai pas eût le temps encore, tu l’as dit toi-même, je viens de me lever. C’est moi qui les ai faites. C’est les préférés d’Emilia. » - « Tu viens juste de te lever que quand ça t’arrange. » Il haussa quelque peu un sourcil, un petit sourire plus détendu qu’il ne portait jusqu’alors glissé sur ses lèvres malgré tout. Il savait à quoi elle jouait, mais il attrapa tout de même le muffin pour en croquer une bonne bouchée. « Et bon choix de la part d’Emilia. » Parce-que ce qu’il mangeait était très bon. A défaut d’en attraper un à son tour, sa soeur se dirigea vers le balcon pour allumer une cigarette - et le peu d’amabilité que Ruben avait regagné à être acheté avec de la nourriture et un café disparue. « Comment tu vas toi ? » - « Tu commences ta journée par une cigarette alors ? » Il serra les mâchoires - cela sortait plus agressif qu’il ne l’aurait voulu. « Le ventre vide ? » Il composait plus doucement cette fois-ci; il avait envie de crier mille et une informations qui donnerait envie à sa soeur de jeter sa cigarette une bonne fois pour toutes si la logique était de mise - mais il savait que la nicotine comme d’autres substances ou d’autres actions était une addiction et que ce n’était pas aussi simple. « Tu pourrais au moins remplir un peu ton estomac avant de remplir tes poumons de fumée. » Il lui avait déjà proposé de l’aide pour arrêter, et comme pour d’autres sujets elle refusait, alors.

La seule chose qu’il pourrait accorder au fait qu’elle ait allumé une cigarette, fut que cela lui donna l’opportunité parfaite pour ne pas répondre à la question d’Ethel - parce-que s’il avait voulu être honnête en le faisant, il aurait fallu qu’il lui dise que ça n’allait pas bien et il ne voulait pas glisser sur ce terrain là; ni aujourd’hui, ni avec elle. Pour continuer sur sa lancée, il attrapa sa tasse de café pour se lever et se planter devant le carton qu’il avait fait rentrer dans l’appartement. « On doit essayer de construire quoi aujourd’hui ? » Essayer, parce-qu’à eux deux il y avait de fortes chances pour qu’ils n’arrivent à pas grand chose. « Et pourquoi Rhett est pas venu à ma place, déjà, rappelle moi ? Parce-qu’il aurait été plus utile pour une fois. » Parce-que ce n’était pas par ses capacités de bricoleur que Ruben brillait; il savait utiliser ses mains, mais pour bien d’autres choses.

« Pour une fois que… » Le fait qu’il ait décidé de ne pas terminer sa phrase laissant sous-entendre que ce qui allait suivre n’allait pas te plaire. Il avait de la chance que tu sois déjà en direction de ta chambre pour t’habiller puisque si ça n’avait pas été le cas, tu l’aurais poussé à continuer sa phrase. D’autant plus que tu n’avais pas encore prit ta première tasse de café et que dans ces moments-là, tu pouvais être très soupe au lait. La caféine, et la nicotine fallait l’avouer, t’étais indispensable pour pouvoir commencer la journée du bon pied et par la suite avoir une humeur agréable pour tout ton entourage.
« Tu viens juste de te lever que quand ça t’arrange. » Tu lui tiras la langue de manière très enfantine pour tenter de détendre l’atmosphère. Tu le sentais sur les dents sans trop savoir pourquoi et tu avais besoin qu’il soit de bonne humeur pour qu’il ait à peu près de la patience pour t’aider à monter le meuble. Tu savais que si vous vous lanciez dans ce projet déjà sur les crans, le meuble passerait un mauvais quart d’heure et que vous risquiez même de ne jamais le terminer. Une manière de le mettre de ton côté était de le nourrir. Ruben était un estomac sur deux pattes et autant que tu ne mangeais pas, autant tu étais capable de l’amadouer avec une pâtisserie. « Et bon choix de la part d’Emilia. » Un sourire prit place sur tes lèvres. Tu te valorisais beaucoup par ta cuisine. Tu adorais préparer des petits plats pour tes proches et faire des collations à la jeune Aldridge avec elle était un moment que tu appréciais. Souvent, la cuisine terminait saupoudrer sous la farine et le sucre, mais ce n’était pas clair la plupart du temps si c’était de sa faute à elle ou la tienne. « Pommes et courgettes. Le meilleur moyen de faire manger des légumes à cette petite. » Si ton but avait été de l’amadouer avec de la nourriture, tu aurais bien dû te douter qu’il remarquerait immédiatement que tu profitais d’aller fumer sur ton balcon pour te soustraire à manger un muffin toi aussi. « Tu commences ta journée par une cigarette alors ? Le ventre vide ? » Dis de cette manière, ça ne faisait effectivement pas de sens et tu savais que tu ruinais ta santé à petit feu à force de ne pas t’alimenter adéquatement et à faire taire ta faim à coup de cigarette. «Tu sauras que j’ai diminué ma quantité de cigarettes quand je suis chez Clarence. Je ne veux pas qu’Emilia soit exposée à la fumée. Tu devrais être content.  » Il voulait toutefois que tu cesse complètement depuis bien longtemps, mais tu ne pouvais pas tout couper du jour au lendemain. De plus, ta cigarette avait toujours eût cet effet réconfortant lorsque tu te sentais anxieuse ou encore dépassée par les événements. Tu ne pouvais pas te résigner à perdre cette béquille. « Tu pourrais au moins remplir un peu ton estomac avant de remplir tes poumons de fumée. » Tu haussas les épaules en tirant la dernière bouffée de ta clope. Tu l’écrasas dans ton cendrier qui était toujours à l’extérieur et alla te prendre un muffin également avant de serrer le plat dans ton réfrigérateur. Tu savais que ton frère ne te lâcherai pas avant que tu aies mis quelque chose dans ton estomac. Tu le séparais en petit morceau avec tes doigts avant de le mettre dans ta bouche pour ne pas avoir à le mastiquer trop longtemps avant de l’avaler. Tu le vis alors attraper sa tasse de café avant de se rendre à la boîte qu’il avait laissée dans le milieu de ton salon. « On doit essayer de construire quoi aujourd’hui ? » Tu fis passer ta bouchée avec une gorgée de ton café noir avant de le rejoindre. « Un petit îlot de cuisine sur roulette. Je manque de rangement. » Tu adorais cuisiner, mais tu aimais également acheter tous les gadgets inimaginables. Un peu plus d’espace pour les mettres allaient être bienvenue. « Et pourquoi Rhett est pas venu à ma place, déjà, rappelle moi ? Parce-qu’il aurait été plus utile pour une fois. » La colère qui prit place dans tes yeux n’était pas habituelle chez toi lorsque Rhett était mentionné. Tu avais toujours cherché à l’excuser, à le défendre, mais lorsque vous aviez été à la mangrove, il avait dépassé les limites. Il avait été méchant avec toi alors que tu ne lui demandais que de l’aide pour surmonter ton trouble alimentaire. « Parce que la dernière fois que je lui ai demandé de l’aide, il m’a dit qu’il était temps que je grandisse, que je ne savais rien faire d’autre que me plaindre. » Le ton de ta voix était dur. Tu étais encore blessée de ses réponses, de son manque de sensibilité. Tu avais décidé de te protéger toi-même, de prendre un peu de recul pour ta propre santé mentale. Une première.

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A défaut d’avoir un café décent offert - puisque celui qu’Ethel avait tenté de faire avait fini par terre -, Ruben put lui faire sans mal des compliments sur la nourriture qu’elle lui proposa puisque cette dernière les méritait. « Pommes et courgettes. Le meilleur moyen de faire manger des légumes à cette petite. » - « J’aurais pas pensé que ces deux ingrédients allaient ensemble, mais comme quoi. » Lui ce qu’il retenait surtout en cet instant, c’était qu’il pouvait se permettre une bonne collation avant de se mettre au travail; ce qui n’était pas le cas de sa soeur car malgré sa tentative en douceur, elle choisit une option pour commencer sa journée qui ne lui plaisait pas vraiment. « Tu sauras que j’ai diminué ma quantité de cigarettes quand je suis chez Clarence. Je ne veux pas qu’Emilia soit exposée à la fumée. Tu devrais être content. » Ben haussa quelque peu l’un de ses sourcils; ce n’était pas réellement ce genre là de réponse qu’il attendait. « Tu pourrais aussi diminuer pour toi. » Ce n'était pas là un effort qu’elle était supposée faire pour les autres, mais bien pour elle-même et sa santé. La discussion qu’ils avaient là, Ruben avait l’impression que c’était à peu près la millième fois qu’ils l’avaient; il savait que cela ne lui plaisait pas, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il ne reviendrait pas à la charge à chaque fois pour autant. Au moins, sur le chemin retour vers la cuisine, elle attrapa l’un des muffins restants et s’attela à le manger - il ne ferait plus de commentaire pour la suite de son temps chez elle, promis.

« Un petit îlot de cuisine sur roulette. Je manque de rangement. » Il fit une petite moue, opinant du chef. « On devrait s’en sortir alors. » Ce n’était pas une construction demandant un résultat imposant, alors même si aucun des deux ne possédait de réelles capacités pour le bricolage, ils devraient réussir à en tirer quelque-chose. Ce qu’il avait du mal à comprendre en revanche, c’était pourquoi elle lui avait demandé à lui de venir pour ce type de tâche alors qu’elle avait un autre frère bien plus habile dans le domaine; disons que des deux, Ruben avait aussi des muscles mais ils n’étaient pas faits pour ce type de tâche. « Parce que la dernière fois que je lui ai demandé de l’aide, il m’a dit qu’il était temps que je grandisse, que je ne savais rien faire d’autre que me plaindre. » Si son regard était dirigé vers le carton jusque là, au ton qu’Ethel donna à ses paroles, il se dut de relever ce dernier vers elle en écarquillant quelque peu les yeux. Et l’air que portaient ses yeux n’était pas plaisait. « Que moi je sois furieux contre Rhett, passons, tout le monde a l’habitude. » Ce n’était pas d’aujourd’hui et même si le temps faisait autant son effet que possible, ce n’était pas toujours ça entre les deux frères. En revanche, être agacé contre Garrett était la spécialité de Ben, pas de leur soeur. « Mais que toi tu le sois comme ça ? Ca te va pas au teint Ethel. » Il secoua quelque peu sa tête de gauche à droite, reposant sa tasse sur le comptoir pour s’atteler au carton et commencer à l’ouvrir prudemment - c’était une tâche où elle risquait de se faire mal, il ne lui laisserait pas l’occasion d’essayer. « Et c’était quand ça, cette dernière fois où il t’a dit ça ? »

« J’aurais pas pensé que ces deux ingrédients allaient ensemble, mais comme quoi. » Tu lui fis un grand sourire. Tu avais pris une base d’une recette de muffin que tu avais modifié pour incorporer les courgettes. Tu avais toujours aimé cuisiner pour les gens que tu appréciais, mais encore plus pour la jeune Emilia. Lorsqu’elle te réclamait une assiette de plus ou encore une collation que tu cuisinais maison, tu avais un certain soulagement. Elle était encore jeune et tu avais commencé à te restreindre bien plus tard que ça, mais tu avais toujours peur qu’elle reproduise tes mauvaises habitudes. C’était la même chose pour la cigarette. Tu étais fière d’avoir réussi à diminuer légèrement ta consommation de nicotine, mais Ruben n’avait pas l’air d’être du même avis. « Tu pourrais aussi diminuer pour toi. » Tu soupiras. Peu importe ce que tu dirais, que ce soit à propos de la cigarette ou bien de ton alimentation, tu avais l’impression que ça ne serait pas suffisant pour Ruben. Elle était bien consciente que tant qu’elle n’arrêterait pas pour elle-même, elle n’arrêterait pas pour la bonne raison, mais le but premier était tout de même qu’elle diminue non ? ”Pour l’instant, c’est ça. C’est toujours mieux que rien non ?” Il ne passa toutefois plus de commentaire sur ce que tu mangeais ou non, si tu avais encore perdu du poids ou non lorsqu’il te vit attraper un muffin toi également. Tu ne le mangeais pas avec plaisir, mais tu mangeais et tu savais qu’au final, c’était ce qui comptait.
« On devrait s’en sortir alors. » Un sourire prit place sur tes lèvres. Tu devais avouer que tu doutais un peu de vos capacités à monter ce meuble. Tu en avais toutefois besoin et ça te faisais plaisir de passer du temps avec Ruben que tu n’avais pas vraiment revu suite à ta mésaventure qui t’avait ammené à l’hôpital. Pour une fois, c’était toi qui n’avait pas vraiment eût le temps pour lui alors que tu naviguais entre la perte de ton emploi d’assistante personnelle et l’augmentation de tes heures chez Clarence. Tu passais beaucoup de temps avec eux, même quand ton patron ne travaillait pas. Pour une fois, tu avais l’impression de vivre pour toi et non pas en fonction de tes frères ou de ta famille et même s’ils te manquaient, tu devais avouer que tu appréciais bien faire ton petit bout de chemin de ton côté. Puis, il te demanda sans préavis pourquoi tu n’avais pas demandé l’aide à Rhett, celui qui était le mieux placé pour faire cette tâche. Ton visage se durcit, ton sourire s’effaça et tu baissas les yeux pour ne pas croiser le regard de ton frère. « Que moi je sois furieux contre Rhett, passons, tout le monde a l’habitude. Mais que toi tu le sois comme ça ? Ca te va pas au teint Ethel. » Tu haussas les épaules. Tu avais l’habitude de l’excuser, de lui trouver des raisons à son attitude souvent plus que discutable avec vous, mais cette fois-ci, tu étais vraiment blessée. Il avait touché une corde sensible et il n’avait pas eût le coeur de venir te demander comment tu allais depuis tout ce temps. Tu prennais tranquillement conscience à quel point il pouvait être indifférent à ce qu’il t’arrivait. « Et c’était quand ça, cette dernière fois où il t’a dit ça ? » Tu attrapas le sac en plastique contenant les différentes vis que vous aviez besoin pour faire le meuble. Tu essayais de concentrer ton attention sur autre chose pour ne pas que ton frère voit à quel point ça te troublais. « À quelque part en février. Quand on a été marché à la Mangrove pour reparler de ce qui s’était passé à Noël. » Et vous voilà fin juin, toujours dans cette impasse. C’était toi normalement qui réglais les différents et qui s’excusais. Cette fois-ci, tu essayais de tenir bon, de t’en tenir au silence radio. Si tu avais été de bonne foi au début et que tu avais seulement voulu t’ouvrir à ton aîné, tu compris rapidement que c’était un total échec. Il ne voulait rien entendre de tes problèmes. Tu tiras trop fort sur le sac et tous les morceaux qu’il contenait se répendit au sol. « Merde ! » Tu allas chercher un petit bol et te mis à quatre pattes au sol pour essayer de retrouver toutes les petites vis et écrous qui étaient un peu partout dans ton salon.

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Il savait qu’il se montrait ennuyant avec sa soeur lorsqu’il lui faisait des reproches sur ses habitudes de vie et surtout sur celles qui se portaient sur la cigarette; il ne changerait pas de façon de faire en sachant que c’était le cas malgré tout, puisqu’il s’inquiétait pour sa santé et qu’il la mettait en avant et en priorité pour bien des raisons. Alors tant pis s’il lui sortait par les yeux: c’était pour la bonne cause. « Pour l’instant, c’est ça. C’est toujours mieux que rien non ? » Ben plissa quelque peu le bout du nez, laissant entendre un léger râle; ce n’était pas mal, effectivement, mais elle pouvait faire mieux: il en était persuadé. Il allait devoir se contenter de ça pour aujourd’hui - comme s’il était réellement décisionnaire dans le quotidien de sa soeur.

Ce sur quoi il pouvait lui donner un coup de main aujourd’hui, c’était pour monter le meuble qu’elle avait commandé. Le bricolage était loin d’être le domaine de prédilection de Ruben, mais pour Ethel il ferait l’effort nécessaire pour que cette session soit une réussite - quitte à mettre son envie d’appeler quelqu’un d’autre pour le monter à sa place de côté. Comme leur frère, par exemple, qui avait davantage la carrure pour ce type d’activité. Sauf que mentionner Rhett n’eut pas l’effet désiré, puisqu’elle se renferma sur elle-même et commença à répondre à ses questions avec un ton qui ne lui plaisait en rien. Et une décontraction vis-à-vis de la situation qui ne lui était pas habituelle. « À quelque part en février. Quand on a été marché à la Mangrove pour reparler de ce qui s’était passé à Noël. » Ce joyeux épisode du repas de Noël, oui; il s’en souvenait parfaitement pour y avoir assisté et avoir tenté de remettre Garrett dans le droit chemin - ce qui n’avait pas du tout fonctionné, à son plus grand désespoir. Grattant son sourcil de son pouce, il laissa un petit soupire lui échapper. Si sa propre relation avec Rhett n’était pas aisée, il avait au moins un avantage dans cette dernière que sa soeur n’avait pas: ils se parlaient entre frères. Souvent pour se dire des vérités qu’ils n’avaient pas envie d’entendre, mais au moins ils s’adressaient la parole. « Et votre discussion s’est conclue par lui de traitant d’enfant, en gros ? » Il était bien placé pour dire ça, l’abruti.

« Merde ! » Entendant dans la foulée du bruit du sachet se déchirant la voix d’Ethel, Ruben releva sa tête vers elle de la notice qu’il avait attrapé entre ses doigts entre temps. Fermant les yeux un instant, pendant qu’elle allait chercher un récipient, il secoua ensuite quelque peu sa tête de droite à gauche; il la rejoignit rapidement. « Je m’en occupe, laisse. » Parce-que des deux, au moins lui n’était pas maladroit. Il était assai très observateur, et avait oublié d’être idiot, alors il savait que cette maladresse avait à voir avec le sujet de discussion abordé. « Tu lui as répondu quoi à Garrett, quand il t’a dit ça ? » Il ne lui demandait pas comment elle s’était sentie en entendant son frère parler de la sorte, il connaissait déjà la réponse. « Parce-qu’à te regarder aujourd’hui, j’ai pas l’impression que tu lui dis dit tout ce que t’avais sur le coeur à ce propos là ? »

En demandant de l’aide à Ruben, tu n’avais pas pensé à l’éventualité qu’il allait parler de Rhett. Tu aurais toutefois dû te douter que la discussion se dirigerait vers lui puisque tu n’avais pas l’habitude de demander à votre cadet de venir t’aider pour les travaux manuels, mais bien à votre aîné. Quoi qu’à voir l’état de ton appartement, tu ne demandais pas vraiment d’aide pour réparer certains trucs. Tu préférais demander à ton propriétaire qui lui, se foutait bien de venir rapidement. Parler de Rhett te contrariait. Malgré qu’il t’avait blessé, il te manquait. Tu n’avais pas l’habitude de laisser un froid s’installer entre vous et tu avais souvent peur qu’il lui arrive quelque chose avant que vous vous soyez réconciliés. « Et votre discussion s’est conclue par lui de traitant d’enfant, en gros ? » Tu hocha de la tête pour lui répondre par la positive. C’était effectivement un bon résumé de votre discussion. Il ne restait qu’à rajouter que tu avais pleuré, que tu t’étais senti humilié et qu’il n’avait rien voulu écouter de ce que tu avais à dire. Il n’avait démontré aucune compassion, aucune inquiétude. À bien y penser, ça ne te surprenais pas vraiment, mais tu n’avais pas pensé à l’éventualité qu’il pouvait être cruel avec ses mots. « Il m’a dit que j’avais qu’à pas venir à Noël si un repas me mettait si en colère, que je faisais des problèmes avec un rien et qu’il se foutait bien de ce que je pouvais manger ou non. » Tu en disais plus à Ruben que ce que tu avais eu l’intention de lui dire au début. Tu avais même décidé de ne pas lui en parler puisque tu ne voulais pas te mettre en colère, ni pleurer, mais tu savais que c’était de cette manière que ça allait finir. Il ne suffisait qu’à voir la manière dont le petit sac en plastique s’ouvrit dans tes mains en laissant échapper son contenu partout au sol. « Je m’en occupe, laisse. » Tu savais que c’était effectivement mieux comme ça. De la manière dont tes mains tremblaient, il y avait trop de risque que tu échappes le contenant au sol et que tu doives encore une fois ramassés au sol vis et boulon. Tu avais voulu parler de votre différent sous un ton indifférent, mais tu sentais la colère et la tristesse monter en toi encore une fois. « Tu lui as répondu quoi à Garrett, quand il t’a dit ça ? Parce-qu’à te regarder aujourd’hui, j’ai pas l’impression que tu lui dis dit tout ce que t’avais sur le coeur à ce propos là ? » Tu attrapas ta tasse de café pour en prendre une gorgée, tenter de faire descendre la tension à l’intérieur de toi. Il fallait que tu reprennes le contrôle sur tes émotions. Tu savais que la réponse que tu donnerais à Ruben risquait de faire craquer cette barrière que tu tentais tant bien que mal de maintenir. Tu baissas la tête, légèrement honteuse de ce que tu avais dit à ce moment-là à Rhett. Tu savais que Ruben ne serait pas d’accord avec tes paroles, mais en même temps, c’était comme ça que tu te sentais. « Que je savais que je vous arrivais pas à la cheville et que j’étais désolé de ne pas être la soeur forte et indépendante qu’il aurait préféré avoir… » Tu avais une estime de toi-même assez basse, considérant que tu n’avais pas vraiment réussi ta vie, que tu n’étais rien à comparer de tes frères qui avaient des métiers plus que respectables, mais de le dire à voix haute, devant Ruben te brisait le coeur. L’image d’Emilia apparut dans ta tête lorsque tu prononçais ces mots et tu savais au plus profond de ton coeur que tu ne voulais pas qu’elle ait cette image d’elle-même que tu avais de toi-même. « Il n’avait jamais été aussi méchant Ruben. Il m’a vraiment blessé cette fois. » Et ce n’était pourtant pas la première fois qu’il n’était pas compréhensif et doux avoir toi. Toutefois, il avait poussé le bouchon un peu trop loin. Il fallait dire aussi que ton nouveau boulot chez Clarence ainsi que la porte de ton poste d’assistante personnelle avait pris beaucoup de ton temps. Tu avais préféré mettre toute ton énergie à prendre tes repères dans ta nouvelle vie à la place de retourner vers Rhett en t’excusant et en espérant qu’il veuille bien te reparler.

cause i read you should never leave a fight unresolved

@ethel hartfield

lieu: logements, fortitude valley.
(c): franckeggelhoffergifs (gif), luleaby (codage).

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« Il m’a dit que j’avais qu’à pas venir à Noël si un repas me mettait si en colère, que je faisais des problèmes avec un rien et qu’il se foutait bien de ce que je pouvais manger ou non. » Pinçant l’arête de son nez entre son index et son pouce, Ruben retint un long soupir - parce-que ce n’était pas le moment de laisser aller les commentaires et les pensées irritées et irritantes à l’égard de leur frère. Ou pas dans un premier, en tous cas, puisqu’il ne savait pas réellement se retenir lorsqu’il s’agissait de Garrett. Faisant rouler ses lèvres l’une sur l’autre, il reporta son regard sur sa soeur. Que leur ainé lui dise ça n’était pas tant étonnant, malheureusement: maintenant, elle se devait de passer outre sinon elle ne pourrait pas avancer. « Rhett sera jamais celui qui pourra comprendre ce genre de choses, tu sais. Faut pas que tu prennes la mouche dès qu’il ouvre la bouche. » Et c’était véritablement avec toutes les meilleures intentions du monde qu’il lui disait ça ici; parce-qu’il savait aussi qu’il serait plus aisé pour Ethel d’apprendre de son côté à ne pas saisir de façon si personnelles les remarques de leur frère plutôt que tenter de faire comprendre à ce dernier en quoi elles n’étaient pas adaptées.

Ruben voyait parfaitement bien les mains qui tremblaient d’Ethel, il voyait bien aussi que ce n’était pas un sujet avec lequel elle était à l’aise et de manière générale, elle semblait un peu à côté de la plaque depuis qu’il était arrivé. Plutôt que de s’agacer sur ce sujet, il décida de prendre une tangente différente et de lui donner un coup de main, de lui proposer de continuer d’en discuter pour qu’elle puisse décharger un peu la tension qui l’animait présentement. « Que je savais que je vous arrivais pas à la cheville et que j’étais désolé de ne pas être la soeur forte et indépendante qu’il aurait préféré avoir… » Se relevant avec toute les vis et petites pièces tombées du sachet dans le creux de sa main, Ruben jeta un regard de travers à sa soeur; il détestait quand elle s’autorisait ce genre de pensées ou ce type de paroles, elle le savait et il avait fort à parier que c’était pour cette raison qu’elle ne portait pas son regard dans sa direction en cet instant. « Parce-qu’il est peut-être fort et indépendant, lui, tu crois ? » Indépendant, peut-être plus que Ben pouvait lui-même l’être, il allait un peu fort et vite à remettre cette partie là en question; en revanche il ne considérait pas Rhett comme quelqu’un de fort, et il aurait plusieurs exemples qui iraient dans son sens. « Il n’avait jamais été aussi méchant Ruben. Il m’a vraiment blessé cette fois. » Soupirant pour la énième fois depuis qu’il s’était pointé sur le pas de la porte de chez sa soeur, il posa les éléments qu’il avait en main pour se poster devant la jeune femme. « Regarde moi Ettie. » Et parce-qu’il voulait vraiment qu’elle le fasse, il glissa son index sous son menton pour qu’elle relève son visage vers le sien, qu’il puisse plonger son regard dans celui presque similaire qu’elle avait. « Dis lui d’aller voir ailleurs, franchement, c’est tout ce qu’il mérite. » Et le petite sourire qu’il esquissa était autant désolé qu’il était un brin amusé, parce-que de toute manière c’était ce qui fonctionnerait le mieux avec leur ainé. « Il comprend pas les subtilités, il est trop rustre pour ça. » Et tout ce qui était réflexion n’était pas vraiment le domaine fort de Garrett. « Je sais que ça te fait du mal quand il est comme ça. Mais c’est pas parce-que lui réagit comme il le fait qu’il détient la vérité. Et je sais que t’y crois pas toute seule alors c’est pour ça que je le répète: t’as pas à t’excuser de quoi que ce soit pour qui tu es. » Peut-être qu’elle n’excellait pas dans sa carrière comme l’un ou l’autre pouvait le faire, il était vrai; et certainement que c’était là un indicateur aux yeux de Ruben de réussite dans la vie, à ne pas ne douter. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait besoin de le faire pour avoir de la valeur à ses yeux, et il le redirait à chaque fois s’il le fallait.

Tu n’avais parlé à personne de la discussion à la Mangrove avec Rhett. Tu avais gardé pour toi toutes ces paroles qu’il t’avait dites et qui t’avaient blessées. Tu n’avais pas voulu déranger Ruben avec ça, mais surtout, c’était également dans la période où tu t’étais froissé avec ton cadet également. Tu ne savais pas comment tu avais réussi ce tour de force, mais du coup, tu étais en froid avec tes deux frères et tu t’étais sentie terriblement seule. Par chance que tu avais eu ce nouveau boulot pour te distraire et pour prendre la majorité de ton temps. Surtout le moment où tu travaillais également pour Hassan en même temps. Tu voyais l’effort que faisait Ruben pour ne pas dire de méchanceté sur votre aîné, pour garder le contrôle de lui-même. « Rhett sera jamais celui qui pourra comprendre ce genre de choses, tu sais. Faut pas que tu prennes la mouche dès qu’il ouvre la bouche. » Tu passas ta main dans tes cheveux, agacée. Le nombre de fois que Ruben l’avait traité d’abruti parce qu’il avait dit quelque chose de déplacé et maintenant, il fallait que tu l’excuse, que tu fasse comme s’il n’avait rien dit et que tu continu à le côtoyer comme si vous aviez parlé du beau temps et qu’il s’était seulement trompé sur sa prévision météorologique. « Je l’ai souvent ignoré et pardonné, mais là pour vrai, y’a des limites à ce qu’il pense pouvoir dire sans aucune conséquence… » Au final, les conséquences c’étaient probablement seulement toi qui les vivait. Tu étais pas mal sûre qu’il avait continué sa vie sans se préoccuper de toi et qu’il s’était probablement même pas rendu compte que tu t'efforcais au silence radio. Tu avais toujours été celle qui faisait les premiers pas et c’était bien parce que lui ne faisait que rarement l’effort de vous faire une place dans sa vie. Tu avouas difficilement à Ruben que tu avais mentionné à Rhett que tu n’étais pas forte et indépendante. Tu savais qu’il n’aimait pas que tu ais ce discours envers toi-même alors que c’était quelque chose que tu ressentais souvent lorsque tu te comparais à eux. Là où ils avaient excellé, toi tu cherchais encore ton chemin. Quoi qu’en travaillant avec Emilia, tu avais l’impression de l’avoir enfin trouvé. « Parce-qu’il est peut-être fort et indépendant, lui, tu crois ? » Tu haussas les épaules. Tu avais l’impression que oui, il l’était beaucoup plus que toi, mais Ruben semblait avoir une bien autre opinion de la question. « Regarde moi Ettie. » Tu n’eu pas le choix de lever ton regard et de mettre tes yeux dans ceux pratiquement pareil de Ruben alors qu’il s’occupait lui même que tu le fasse en levant ton menton avec son doigt. « Dis lui d’aller voir ailleurs, franchement, c’est tout ce qu’il mérite. Il comprend pas les subtilités, il est trop rustre pour ça.  » Un petit sourire prit place sur tes lèvres à l’idée de dire à Rhett d’aller se faire voir ailleurs. Ce n’était pas ton genre, tu commençais à pleurer bien souvent avant que l’idée prenne place dans ton esprit, mais ce ne serait probablement pas une mauvaise idée de lui dire un jour ou l’autre. « Je sais que ça te fait du mal quand il est comme ça. Mais c’est pas parce-que lui réagit comme il le fait qu’il détient la vérité. Et je sais que t’y crois pas toute seule alors c’est pour ça que je le répète: t’as pas à t’excuser de quoi que ce soit pour qui tu es. » Tu t’avanças pour te blottir dans les bras de Ruben quelques secondes. Tu avais besoin de réconfort et de sa chaleur. Tu passa tes bras autour de son torse, appuya également ta tête contre celui-ci, ferma les yeux quelques instants. « Qu’il ne dise rien aurait été plus simple au final… Veux-tu bien me dire comment maman et papa ont fait pour faire des enfants aussi différents les uns que les autres ? » Et fallait dire que l’un des seuls pour en commun que vous aviez n’était pas très glorieux : vous étiez tous têtu. Tu t’éloignas de Ruben et te rendit compte que tes cheveux, encore humide, avaient laissé une trace mouillée sur son t-shirt. Un ricanement sortit de ta bouche. « Oups, désolé. » Tu attrapa le plan du meuble en même temps que ta tasse de café. Tu avais besoin de changer de sujet, de t’occuper un peu. Depuis l'arrivée de Ruben chez toi, tu avais l’impression que vous aviez été beaucoup dans la confrontation ou bien dans le ressassement de sentiment désagréables. « Le morceau A, avec le morceau B, relié dans les vis K. En chinois ça serait plus facile je crois que de tenter de déchiffrer ça. » Surtout que les vis en question n’avaient plus aucune identification depuis que tu les avais éparpillés partout sur le sol de ton appartement.