Elle a essayé. À sa façon. À sa manière. Me ramener à la raison alors que je suis à la dérive. Nieves m’a surpris dans un de ces instants où je ne préfère pas être vu. Ça m’a mis un électrochoc. Total ? Non. Inefficace ? Non plus. J’ai freiner le rythme de merde dans lequel je me suis plongé depuis quelques semaines maintenant. Et ça grâce à l’espagnole. Je n’ai pas arrêter les merdes pour autant. La raison a tout ça ? Je ne suis qu’un con, ni plus, ni moins. Tout autre justification que ça, ne sont que des conneries. Ce matin encore, je vois ma silhouette apparaître sur des vidéos. Instagram, Twitter ou même TikTok. Mes excès commencent à faire du bruit, trop de bruit. Suffisamment pour que la maison de disque me convoque en fin de journée. C’est eux qui m’ont réveillé ce matin, à 14h du matin c’est l’appel de celle qui gère mon image qui m’a tirer de mon profond sommeil.

Il y a ce premier réflexe quand j’émerge. Un passage sur son profil. À elle. Mais toujours pas de message. Que ça sois de sa part, ou de la mienne. Je ne suis pas du genre à jeter la pierre, moi non plus je n’ai pas envoyé de message. C’est pas faute d’en avoir eu envie. À de nombreuses reprise. Puis il y a eu cette photo sur les réseaux, elle avec un homme, a Las Vegas. Je me suis fais des films, je me suis rendu à l’évidence, mon évidence en tout cas. J’avais raison, depuis le début, je ne suis pas à la hauteur et elle mérite nettement mieux. Chose que je pense d’autant plus maintenant que j’ai tendance à retomber dans des addictions. Alors, j’ai laissé ça derrière moi. Non pas sans regret, sans tristesse. Il aurai été trop tôt pour parler de sentiment, mais l’attachement était, est réel. L’alchimie, bien réel elle également. Persuader que nous aurions pu vivre beaucoup de moment sympathique, on en aura malheureusement jamais la réponse, tout du moins, c’est ce que je pense. C’est sur cette fausse note que j’accepte cette sentence silencieuse. Ce premier vrai rendez vous, qui n’a pas été une réussite.

On peut pas dire que je me sois spécialement bien âpreté pour me pointer à mon rendez vous. Simple sweat, jean et ça fais l’affaire. Faut dire que le rendez vous ce passe exactement comme je l’ai imaginé. Eux qui me font une leçon de morale, qui m’explique que cette fois ci, ils ne m’aideront pas. Et moi qui me contente d’acquiescer. Enfin libérer de ce moment fastidieux. Je me retrouve en bas de l’immeuble. Dans le quartier des affaires. Un léger soupir s’échappe de mes lèvres alors que je cale ma capuche sur mon crâne histoire de cacher mon visage. Il est pas aussi alarmant qu’il y a quelques jours, mais j’ai pas une bonne mine pour autant. Je m’apprête à commander mon uber histoire de vite rentrer chez moi quand je crois la reconnaître. J’hésite, longuement. Passe une main sur mon visage. Le silence c’est peut être la meilleur solution non ?

Finalement je cède. Je traverse la rue. Juste de façon à lui faire face. Laissant tomber ma capuche pour dévoiler mon visage. Croisant son regard. Je mentirai en disant que ça ne me fais rien de la voir. Est ce qu’elle m’a manqué ? Oui. Est ce que je lui en veux pour le silence total ? Non. Pourquoi non ? Parce que moi non plus je n’ai pas donné de nouvelle. Ça serai culotté de lui en vouloir pour ça. T’es en vie. Et t’as l’air en forme. je la dévisage quelques secondes avant de secouer mon visage. C’est tout ce que je voulais savoir. je ne compte pas vraiment m’éterniser. Pour moi le message est claire. Nous n’étions qu’une passade. Une passade qui est terminé. J’ai du mal à être d’accord avec ça, mais je l’accepte si ça doit être ainsi. Passe une bonne soirée Savannah. J’espère que tout va bien pour toi.

Mes yeux se perdent bien trop vite sur mon reflet à travers la vitrine alors que j'observe innocemment une tenue qui y est exposée. Une image qu'il m'est plus difficile d'affronter dernièrement alors que ma vie semble sans dessus-dessous. Je ne semble pas avoir changé physiquement, pour autant, je me sens tellement différente. Je pensais maîtriser ma vie, maîtriser mes émotions, être en phase avec chacun de mes sentiments. Et je me suis faite rattraper par la réalité. Une réalité qui me pousse désormais à assumer de force chacun de mes actes avant même que je n'ai pu les accepter moi-même. Un grand plongeon qui semble inévitable, et qui exprime à lui seul toutes les erreurs que je suis en mesure de commettre. Qu'importe cette volonté de vouloir avancer de façon raisonnée, j'ai échoué sur plusieurs plans. Seulement cette fois, je ne suis pas celle qu'il faut plaindre. Je ne suis pas en droit de m'apitoyer sur mon sort, pas plus que de sortir des excuses pour justifier une sortie de route. Je me suis perdue, et c'est désormais à moi de retrouver le chemin. "T’es en vie. Et t’as l’air en forme." La voix masculine qui s'élève derrière moi pourrait s'apparenter à une sorte de rêve, et je me retourne nerveusement pour constater que mon imaginaire ne me joue pas des tours, il se tient bien là, près de moi, prêt à me balancer en plein visage et involontairement cette culpabilité que j'éprouve à son égard. Il est probablement celui qui mérite le plus mes excuses, mais la fierté dont je fais preuve n'est pas en mesure de les lui présenter face au regard peu sympathique auquel j'ai le droit sur le moment. Je dévie un moment le visage pour oser répliquer en croisant finalement ses yeux sombres "C'qui semble aussi être ton cas" La froideur de cet échange est bien loin de ceux que nous avions pu partager. Notre dernière conversation doit remonter à quelques semaines, et j'ai pourtant l'impression qu'un fossé immense nous sépare, comme si cela s'apparentait à plusieurs années. Si je suis prête à assumer ma part de responsabilité dans cette relation partie à la dérive, je ne peux cependant ignorer qu'il y a joué un rôle lui aussi, qu'il le veuille ou non.

Il n'a pas donné de nouvelle, pas plus que moi, et les différents posts que j'avais eu l'occasion d'observer sur les réseaux sociaux m'avaient permis de déduire qu'il avait trouvé une nouvelle source d'occupation durant son silence. Une jolie blonde qui visiblement parvenait à se faire une place dans son quotidien. Une jeune femme, à qui la vie tendait certainement les bras, et qui avait probablement bien plus à lui offrir. Plus jeune, plus pétillante, bien loin des problèmes que je traîne par une carrière qui prend beaucoup trop de place et un statut de mère qui inévitablement est un frein à une quelconque histoire. Une femme qu'il méritera probablement, qui n'aura pas peur de se jeter dans les méandres de l'amour, alors que chacun de mes pas envers lui s'apparentent à de minuscules avancées dans ce domaine. C'est à ça qu'il a le droit. Une évidence que je n'ai pu que reconnaître, et qui m'a poussé sans aucun doute à me détourner de lui, à m'effacer, afin qu'il puisse réaliser à son tour que je ne suis pas celle qu'il attend. "C’est tout ce que je voulais savoir." La méthode avait-elle été la bonne? Je parviens à en douter, alors que la rancune semble maître mot de cette rencontre improvisée. "Passe une bonne soirée Savannah. J’espère que tout va bien pour toi." Un soupir lourd s'échappe, lèvres scellées, démontrant à lui seul le manque d'indifférence que je suis incapable de lui balancer. Peut-être que c'est plus simple de le laisser partir ainsi, de poursuivre sur cette voie, de le conforter sur la piètre image qu'il doit avoir de moi, et que je pourrais nourrir davantage si tel était vraiment le but. Mais en l'observant l'éloigner, j'ai cette pulsion prête à tout ravager sur son passage pour en découdre. "Et c'est tout?" Je fronce les sourcils, le regard lourd de reproche face à sa tentative de fuite, alors que je m'étais évertuée à jouer à ce jeu bien avant lui. "Le passage 'Soyons honnête' que tu m'as balancé dans le studio n'était qu'un mensonge, ou alors j'étais la seule à devoir m'y soumettre?" demandais-je en m'approchant de lui pour réduire la distance qu'il a provoqué. Je sens que je me jette dans la gueule du loup, et que cette franchise me poussera moi aussi à subir le poids de mes erreurs, mais nous méritons mieux que ça.

"C'qui semble aussi être ton cas" ses mots me déclenche un soupir. Parce qu’elle n’a pas tort. Pas que si elle a jouer au silence, j’ai été un partenaire assidu et plutôt talentueux dans ce domaine. Je ne peux le nier, ça serai mentir. J’ai eu des semaines chargés. ce qui est vrai. Pas pour les bonnes raisons. Surtout parce que mes nuits ont été tellement agités et remplis de substances illicites que les journées qui suivent sont généralement faites de sommeil profond afin d’essayer de me maintenir à flot. Tant bien que mal, plus ou moins correctement. Puis on peut pas dire que te courir après fut une réussite monumentale. J’me suis dit que t’as ptet besoin d’un peu d’espace. ça aussi c’est vrai. Si ma fierté a été mise à rude épreuve c’est pas la seul raison qui m’a poussé à ne pas prendre de nouvelle de la jolie blonde. Plusieurs fois j’ai hésité, plusieurs fois je me suis retrouvé devant mon téléphone, prêt à lui écrire, prêt à juste lui demander comment elle va, juste lui faire comprendre que je pense à elle, ou encore avouer qu’elle me manque. Car c’est une réalité à laquelle je ne peux pas échapper, elle me manque. Les semaines n’ont pas changé ça, le silence non plus, elle m’a manqué. Et la revoir aujourd’hui, même si je m’enferme derrière cette attitude glacial, ça me fais plaisir, d’une certaine façon.

Loin, à des années même, de me douter que les quelques photos qui ont pu paraître de ma sortie au côté de Nieves a pu être vue par Savannah. Encore moins capable de penser qu’elle ai pu croire que l’espagnole et moi avons partagé plus que des conversations. Si nous avons eu un sorte d’aventure par le passé, aujourd’hui tout ça n’est plus d’actualité. J’apprécie le fait que la natif de Madrid est venu me tirer des griffes d’une soirée où j’aurai encore déconner. Mais il n’y a rien entre elle et moi. Et j’ai cette tendance à être tellement droit dans mes baskets, que je ne peux pas imaginer les conséquences de ce genre de photo. Des conséquences pourtant évidente et facile à comprendre. Des fausses idées qui peuvent facilement germer, mais que j’aurai pu tout aussi facilement balayer d’un revers de la main avec la clé de tout, la communication. Prêt à partir, prêt à la laisser. A contre cœur. Mais peut être pour le meilleur, peut être qu’il est plus sage, plus réaliste de ne pas continuer de s’enfoncer dans tout ça. Peut être que depuis le début j’ai raison et que la jolie blonde mérite nettement mieux qu’une starlette sujet à des addictions histoire de couronner le tout. "Et c'est tout?" mon regard croise le sien. Mes mains restent dans mes poches alors que je me fige. "Le passage 'Soyons honnête' que tu m'as balancé dans le studio n'était qu'un mensonge, ou alors j'étais la seule à devoir m'y soumettre?" un rire nerveux s’échappe de mes lèvres. J’ai l’impression d’halluciner quelques secondes alors qu’elle en a profiter pour réduire la distance et me faire face. Pardon ?!

D’un geste, je fais tomber ma capuche, dévoilant mon visage, cessant de me cacher dans l’ombre de cette dernière. J’dois être sacrément con. Parce que je vois pas bien où tu veux en venir là ? et y a du vrai dans cette interrogation. Curieux de savoir ce ou elle veut en venir. J’sais pas ce que t’as pu lire. Ou ce que tu peux penser. Mais c’est faux. Je décroche de tout ça quand je le veux. c’est vers ça que se tourne mes premières pensées. Les dérives, les mêmes que par le passé. Pourtant j’ai été prudent, persuader que personne ne saurai vraiment que j’ai partiellement replongé. Ou peut être que tu veux que je sois une énième fois ce petit fleur bleu à la con ? Que je t’avoue que ça me fais chier qu’on arrive pas à se calibrer. Qu’on se sois pas donner de nouvelle comme des lycéens ? toujours immobile, comme si mes pieds sont fixer au sol. Mon regard ne dévie pas en revanche, il ne se détourne pas de la jolie blonde.

Je savais qu'un jour ou l'autre je me retrouverais à devoir le confronter. Peut-être ai-je fait en sorte de repousser l'échéance, comme si cette dernière pouvait m'être favorable avec le temps qui passe, que je parviendrais à trouver davantage les mots pour excuser la négligence dont j'ai pu faire preuve à son égard. Je suis loin d'être parfaite. Loin d'être démunie de défaut, et je le lui ai prouvé ces dernières semaines en m'enfermant dans un silence de plomb. Nos vies, si différentes l'une de l'autre, nous poussent à les vivre de façon solitaire, comme si seuls les moments que nous partageons ensemble, et cette entente précieuse étaient le seul ciment solide d'une histoire que nous étions en mesure de vivre ensemble. Les posts qu'il a publié sur les réseaux, que ce soit dans le but d'alimenter la machine à ragots, ou de satisfaire ce besoin de plaire, ont suffit à me conforter dans l'idée de ne pas chercher à changer les choses. J'ai donné dans ces histoires impossibles, celles qui ne suffisent pas à garder unis deux personnes; qu'importe l'attachement. En parallèle, la vie que je mène s'est avérée plus compliquée que jamais à gérer, de quoi me pousser à partir dans des situations quelque peu extrêmes. A cet instant, il est face à moi, et je me prends en plein visage les images des moments passés ensemble. Des instants qui avaient été d'une douceur réconfortante, et qui étaient parvenus à me faire oublier que je n'étais qu'une femme d'affaire occupée et une mère dévouée pour son fils. Il a fait renaître ce petit bout de femme qui avait eu à coeur de s'effacer afin de se protéger de toute blessure. Il avait apporté une insouciance absolue, et s'était avéré bien plus mature que je ne le serais jamais. Pourtant, à cet instant, et par son attitude, j'ai l'impression de me retrouver à faire face à un ado à la rébellion revendiquée par une certaine nonchalance. Peut-être est ce son accoutrement qui me donne cette impression, une vision de lui à l'opposée de celle qu'il avait pu m'offrir lors de notre dernier rendez-vous, mais qui semble souligner un décalage qui pourrait être vu par n'importe quel passant, alors que je me tiens perchée sur ma paire d'escarpins, tailleur marron en guise de tenue. "J’ai eu des semaines chargés." Je hoche la tête, pouvant m'emparer de propos similaires qu'il serait donc apte à comprendre dans ces circonstances. "Puis on peut pas dire que te courir après fut une réussite monumentale. J’me suis dit que t’as ptet besoin d’un peu d’espace." L'air perplexe sur mon visage prend en consistance en essayant de comprendre des sous-entendus qu'il m'est difficile de saisir. "J'ignorais qu'tu pouvais penser pour moi" C'est ce qu'il avait visiblement fait, plutôt que de me demander ce qu'il en était. Peut-être que pour ma part, son silence avait été le signe qu'il ne s'était pas senti lui même auprès de moi, preuve en est lorsqu'il s'était affligé un accoutrement bien loin de ce qu'il portait en général et d'une mission de m'en mettre plein la vue, quitte à en subir les désagréments au passage.

Je ne m'attendais pas à de grande enlaçade, pas plus que de grande hypocrisie verbales, pour autant, ce besoin que de vouloir attirer mon attention tout en partant l'instant d'après, suffit à éveiller une certaine désinvolture dont je sais faire preuve face à un manque de sincérité. Je ne suis pas irréprochable, cela ne lui laisse cependant pas le droit de relever sans se remettre en question au passage. Il voulait un affront? Pourquoi ne pas l'assumer jusqu'au bout plutôt que de fuir comme un petit voleur?  "Et c'est tout?" Je manque de tact, un trait de caractère qui pourrait le surprendre, mais qui révèle cette force de caractère qu'il n'a jamais pu ignorer. "Le passage 'Soyons honnête' que tu m'as balancé dans le studio n'était qu'un mensonge, ou alors j'étais la seule à devoir m'y soumettre?" Un rire s'échappe de ses lèvres, alors que je reste parfaitement stoïque, avec tout le sérieux que je me dois de lui balancer pour lui faire prendre conscience des choses. Derrière cette question, un rappel de faits. Il avait été celui qui m'avait demandé d'être honnête. Pourquoi ne pas vouloir s'y conformer, alors qu'il semble avoir des idées bien arrêtées me concernant? Pourquoi ne pas vouloir me balancer les reproches qui lui brûlent les lèvres sans passer par quatre chemins? "Pardon ?!" C'est moi qui suis désolée, désolée d'avoir cru l'ombre d'un instant que nous étions en mesure de faire preuve de compréhension et d'honnêteté envers l'autre.  Il baisse sa capuche, acceptant finalement de se comporter comme un adulte se doit de le faire, particulièrement dans ce genre de contexte. "J’dois être sacrément con. Parce que je vois pas bien où tu veux en venir là ?" Je relève les sourcils, feignant un air étonné plus qu'il ne le faudrait. "Vraiment?" Avais-je seulement besoin de lui rappeler ses mots, de lui rappeler que lui aussi pouvait se montrer honnête plutôt que d'enfermer une quelconque colère à mon égard ? "J’sais pas ce que t’as pu lire. Ou ce que tu peux penser. Mais c’est faux. Je décroche de tout ça quand je le veux." Si je m'attendais à certaines réponses, celle-ci vient à me prendre de court, alors que je me demande un instant si c'est moi qui ai perdu le fil de cette discussion. "J'peux savoir de quoi tu me parles?" demandais-je sur un ton moins condescendant que précédemment, troublée par des mots que j'aurais peur d'interpréter. "Ou peut être que tu veux que je sois une énième fois ce petit fleur bleu à la con ? Que je t’avoue que ça me fais chier qu’on arrive pas à se calibrer. Qu’on se sois pas donner de nouvelle comme des lycéens ?" Je secoue la tête, ayant l'impression de me retrouver sur un monde parallèle. "J't'ai jamais demandé de devenir quelqu'un que tu n'étais pas…." soulignais-je, surprise par ses aveux.S'il s'était montré romantique et rempli de bonnes intentions, c'est parce qu'il l'avait voulu. L'image qu'il s'était visiblement inventé n'était donc qu'un leurre, un besoin de jouer la comédie à mes côtés afin de possiblement obtenir mes faveurs par ce billet. J'ai du mal à comprendre, et j'en viens à me demander à quel moment il a été lui-même, a quel moment il n'avait donc pas joué.

C’est peut être plus facile. Se dire que l’échec était évident, que le dénouement qui nous pousse à nous éloigner était prévisible. La vérité c’est que je ne veux pas de cette facilité, je ne veux pas me laisser abattre et passer à autre ça chose. Ça serai sans aucun doute plus raisonnable, mais j’ai rarement su me montré raisonnable. Ça fais partis de mes défauts, parfois ça peut devenir une qualité. Cette obstination même face aux obstacles qui paraissent insurmontable. La première option, c’est ce que j’ai choisi. Quand le temps est passé, quand le silence pesant à laisser place à un simple vide. Abandonner tout bonnement. Je m’y suis résolu, ça ne me ressemble pas, à contre cœur, mais j’ai voulu le faire. Jusqu’à aujourd’hui, jusque maintenant, jusque croiser la jolie blonde. Un regard aura suffis pour que des résolution peu glorieuse disparaisse au profit de souvenir plus joyeux. Des souvenirs qui me mette cette gifle, qui viennent me secouer histoire de me rappeler pourquoi je me suis embarquer auprès d’elle, pourquoi j’ai promis d’être là, d’être patient et de ne pas lâcher. "J'ignorais qu'tu pouvais penser pour moi" mes yeux se lève au ciel. Alors que je murmure, de façon presque inaudible. Chaques jours. c’est pas totalement faux. Il n’y a pas eu beaucoup de jour où je n’ai pas songé à prendre mon courage à deux mains et contacter Savannah.

Rapidement, la discussion deviens sérieuse. Je ne comprend pas où elle veut en venir. "J'peux savoir de quoi tu me parles?" ce sont ses mots. Et je comprend que non, mes dérives n’ont pas fuiter. Que je me suis mis dans la merde tout seul comme un grand, que j’ai abordé un sujet délicat que je n’ai clairement pas prévu d’évoquer. Pas maintenant en tout cas, pas ici. Ça se bouscule dans ma tête, il faut que je trouve une parade, que je parvienne à m’extirper de ça. Ça va être compliqué, Savannah n’est pas bête, au contraire, plutôt brillante l’australienne. Rien. Rien d’important. c’est un mensonge, paradoxalement, pas un mensonge que j’adresse à Savannah. Mais un mensonge qui dans mon esprit essaye de devenir une vérité. Depuis que j’ai remis le pied dans toutes ces merdes, je me persuade que ce n’est pas important, que ce n’est pas grave, que je décroche comme je le veux. Je me mens, plus qu’à quiconque à ce sujet là. "J't'ai jamais demandé de devenir quelqu'un que tu n'étais pas…." un soupir s’échappe de mes lèvres. Je secoue mon visage. Partager, tirailler. Une part de moi veut saisir cette opportunité, continuer sur ce chemin, continuer de jouer la carte froide, me faire passer pour ce con que je n’ai jamais été. L’autre partis de moi repense à ce qu’elle m’a dit, ce qu’elle m’a rappeler. Je lui ai demandé d’être honnête et sincère. Qu’est ce que je serai à ne pas l’être ? J’ai jamais joué de rôle. J’ai jamais été aussi vrai à dire vrai. Mais à quoi bon ? je hausse mes épaules. Mon visage fermer et froid se détend, mon regard laisse transparaître plus de véracité, d’émotion. La vérité c’est que tu m’as manqué Savannah. La vérité c’est que je me suis attaché à toi. La vérité c’est ça m’a tellement fais flipper, que j’ai essayé de ne pas me montrer trop collant pour pas te faire flipper. Parce que c’est ce qu’on c’était promis. De ne pas se précipiter. Laisser le temps au temps. de nouveau je prend une grande inspiration. Je n’avais pas prévu ça, je n’ai pas voulu ça. Être transparent, entièrement, totalement, sans tabou. Et les jours sont passé. J’ai laissé de la distance. J’ai vu que rien n’arriver. Alors j’en ai tiré des conclusions. Hâtive. Bien aider par ce brun avec qui tu t’es affiché et qui semble bien plus te correspondre que je ne le ferai jamais. jaloux ? Oui, faut l’avouer. Une simple photo et dans ma tête je me suis résigner. Notre rendez vous aux airs de fiasco, nos mondes différents. Il en a pas fallu beaucoup plus pour que je me persuade qu’elle ai la chance d’avoir quelqu’un qui lui correspond mieux. C’est ça la vérité. Et j’ai du mal à l’accepter. Parce que je refuse de croire que ça n’a été qu’éphémère. Que ça ne restera que quelque instant. Il y a une partie de moi, persuader que je peux. Non, que je suis à la hauteur.

Finalement, je me tais. Plus un mot, juste mon regard qui cherche celui de la blonde. Quelque peu perturbé, troublé en tout cas. Habituellement, je sais me renfermer sur moi même, je sais me fermer et ne rien laisser paraître. Mais au côté de l’australienne. Les habitudes ont la vie dur.

Je n'aime pas tellement l'ambiance qui règne entre nous. Parce qu'elle n'a rien à voir avec celle que nous avons à cœur à propager chaque fois que nos chemins se sont croisés, parce que Malik a toujours eu ce petit truc d'apporter légèreté et bonne humeur, même lorsque les choses peuvent me sembler compliquées ou sans issue. A cet instant, le ciel s'est assombri au-dessus de nous, dévoilant peut-être bien malgré nous des personnalités bien moins idéalisées, mais surtout bien plus réelles. Aucun de nous n'est parfait. Nous pouvons en donner l'illusion, nous montrer sous notre meilleur jour, mais quoiqu'il arrive, nous reprenons rapidement ces vieux réflexes qui caractérisent chacun de nous, cette authenticité auquel il nous est impossible d'échapper. Il est face à moi, le visage fermé, bien loin des efforts qu'il avait cherché à mettre en place lors de notre dernier rendez-vous, et qui s'étaient avérés presque dérangeants pour un côté perfectionniste que je ne cherche pas à retrouver dans ma vie sentimentale, et auquel je ne l'ai jamais contraint. J'aurai dû le contacter. Je le sais. Je me suis laissée submerger par mes problèmes, et j'ai repoussé l'échéance,sachant pertinemment que cette entente serait écorchée par des aveux qu'il m'est encore impossible d'assumer. Le comportement du jeune homme me pousse cependant à l'imiter. Il est bien plus facile de me dresser au rôle de victime plutôt que de vouloir assumer mes torts.  «J'ignorais qu'tu pouvais penser pour moi» Il ne me connaît pas, ne décèle pas encore toutes les défaillances qui font partie de moi, et le fait de vouloir prétendre les comprendre me laisse perplexe. Lui qui prônait vouloir privilégier la communication s'est retrouvé à se forger une opinion sans avoir de tenant ou d'aboutissant.« Chaque jour» Je secoue la tête, incapable de comprendre l'acheminement de ses pensées. Ai-je été si négligente pour avoir l'impression de me retrouver à des milliers de kilomètres de lui, alors qu'il se trouve juste en face de moi?

Quand bien même je cherche à rassembler mes esprits pour que cette discussion puisse être sensée, je suis prise au dépourvu par l'une de ses remarques. "J’sais pas ce que t’as pu lire. Ou ce que tu peux penser. Mais c’est faux. Je décroche de tout ça quand je le veux."  Un aveu qui semble me tomber dessus alors que je n'ai aucune idée de quoi il parle. Si pour ma part il s'agissait de mettre en évidence un manque de communication lorsque lui m'avait demandé une franchise absolue envers lui, je découvre que le déclin de notre entente ne semble pas être la seule chose qui le préoccupe dans sa vie. "J'peux savoir de quoi tu me parles?" J'ai besoin de savoir, besoin de m'assurer qu'un détail ne m'a pas échappé à un moment donné. Mon regard est figé sur lui, scrute la moindre réaction alors qu'il semble à son tour prit au dépourvu.Il en a sûrement trop dit, et pas assez de mon point de vue, mais suffisamment pour faire monter en moi une certaine agitation. Je me répète ces mots, cherche à leur donner tous les sens possibles, mais les plus probables me paraissent irrecevables. «Rien. Rien d’important.» Les yeux ronds, il me faut quelques secondes avant de pouvoir répondre "Rien?! Rien d'important pour qui?" Ce qui semble avoir peu d'importance en prend un peu plus à mes yeux lorsqu'il cherche à dédramatiser cette situation. "Il est question de quoi? De drogue? D'alcool? De jeux de hasard?" Toutes ces dépendances dans lesquelles il pourrait mettre un pied me font tressaillir. Je ne le connais pas non plus, et je réalise combien cela pour changer la vision que j'ai de lui. "J't'ai jamais demandé de devenir quelqu'un que tu n'étais pas…."  Pour autant, il semble évident qu'il s'est mit à jouer un rôle en ma compagnie, et que ce dernier est à l'opposé de ce qu'il me montre sur le moment. La raison c'est pourquoi? Quel en était le but ? Si ce n'est pour me balancer que tout ceci n'était qu'un jeu ensuite et qu'il s'est retrouvé forcé par ma faute à y participer? «J’ai jamais joué de rôle. J’ai jamais été aussi vrai à dire vrai. Mais à quoi bon ?» Il était l'optimiste de notre duo, était celui capable d'apporter les bons arguments pour vouloir y croire, et voilà qu'il me balance en plein visage que tout ça n'abouttirai à rien. C'est cruel, quand bien même je l'ai pensé moi aussi. Une déception que je dissimule derrière un visage fermé et contrarié. "La vérité c’est que tu m’as manqué Savannah. La vérité c’est que je me suis attaché à toi. La vérité c’est ça m’a tellement fais flipper, que j’ai essayé de ne pas me montrer trop collant pour pas te faire flipper. Parce que c’est ce qu’on c’était promis. De ne pas se précipiter. Laisser le temps au temps." Ces aveux m'auraient probablement attendri dans un autre contexte, suffisamment pour vouloir me réfugier dans ses bras. A cet instant, je suis pourtant hermétique. Les mots ont scellé cet échange, et machinalement 'un mécanisme de défense s'est mit en place. "Et les jours sont passé. J’ai laissé de la distance. J’ai vu que rien n’arriver. Alors j’en ai tiré des conclusions. Hâtive. Bien aider par ce brun avec qui tu t’es affiché et qui semble bien plus te correspondre que je ne le ferai jamais." Je détourne le regard, profitant de ce simple instant pour chercher mon souffle. Ugo. "C’est ça la vérité. Et j’ai du mal à l’accepter. Parce que je refuse de croire que ça n’a été qu’éphémère. Que ça ne restera que quelque instant. Il y a une partie de moi, persuader que je peux. Non, que je suis à la hauteur."  Je dois l'arrêter dans son élan, parce que s'ouvrir à l'autre n'est pas quelque chose de facile, et que les faits risquent de le marquer, lui et sa fierté. Je le sais, parce que la dernière discussion que j'ai eu lorsque j'étais encore en couple résonne encore dans ma tête. Il est hors de question que je laisse planer le suspens plus longtemps.  Sans même prendre le temps de réfléchir à la forme que je dois mettre, je lui lance spontanément. "J'ai couché avec lui." Un aveu qui ne va pas aider à le ménager mais qui a le mérite d'être honnête. Mes yeux ne quittent pas le sien, cherchant à ne pas se laisser influencer; avant de surenchérir d'une voix faussement impassible "Et j'me suis mariée avec lui dans la foulée" Ce n'est pas un froid que je jette, mais une tempête glaciaire qui ravagera tout sur son passage. "Rien a été calculé, ou quoique ce soit. Il y a eu beaucoup d'alcool, beaucoup trop d'alcool, et j'me suis retrouvée à dire oui devant un faux prêtre déguisé en Elvis, de la façon la plus grotesque qu'il soit..." Un regret qu'il pourra.déceler sur mon visage alors qu'il m'est impossible d'en parler avec plus de positivité. Je soupire, prenant le temps de croiser son regard. "Tu m'as mise sur un pied d'estale Malik.. Je n'suis pas cette femme parfaite à laquelle tu aspires." Je me mordille la lèvre avant de reprendre "Mais j'n'avais pas triché avec toi pour autant." Contrairement à lui visiblement.

Depuis le début, ça n’a jamais été évident. Mais je n’ai jamais considéré ça comme un problème. Le réel problème, c’est que j’ai fini par m’attacher, petit à petit, étape par étape. Mais oui, l’australienne c’est fait une place, à sa façon. Imparfaite, délicate et difficile. Elle ne m’a jamais mentis, dès le premier jour elle a assumer combien elle peut être compliqué et pleine de problème. J’ai décidé de passer outre, j’ai décidé que ça en valait le coup. Et peut être bien que je l’ai idéalisé, j’ai cru que j’avais besoin de coller à son « monde » pour vraiment lui plaire et avoir mes chances. C’est ce qui explique le fiasco de notre premier rendez vous officiel. Je me suis mis de la pression, peut être trop. Inconsciemment et j’ai pris conscience de ça trop tard. Beaucoup trop tard puisque par la suite, Savannah n’était plus là, plus dans le coin, plus possible de repartir sur de bonne base. Puis il y a eu les événements qui se sont bousculés, les événements négatifs de ma vie, des choses que j’ai eu bien du mal à gérer. Au point de me fermer, de m’isoler.

Et la revoir fais que tout ce bouscule. Fait que je mélange tout. Au point de pointer du doigt la chose dont j’ai le plus honte. J’aurai espérer qu’elle n’y fasse pas attention. Qu’elle passe à autre chose. Qu’elle ne s’y attarde pas. Mais les mots de la belle me font vite comprendre. Ma mâchoire se crispe quand elle liste les différentes addictions. "Il est question de quoi? De drogue? D'alcool? De jeux de hasard?" mon souffle est presque coupé. Je prend une grande inspiration. J’hésite, longuement. Est ce que je dois lui avouer ? Est ce que je dois mentir ? La seconde option est celle que j’aurai choisi pour n’importe qui d’autre. Peu importe les conséquences, je ne veux pas lui mentir. Drogue. La première fois que je suis devenu célèbre, c’est ça qui m’a fais tomber. Je suis devenu addictif et ma maison de disque m’a foutu en centre de désintoxication. un secret bien gardé, un secret que je ne partage qu’avec ceux que j’ai croisé dans ce centre, personne d’autre, si ce n’est Savannah. Je suis rester clean pendant des années. Récemment, après plusieurs mauvaises nouvelles. J’ai consommé de nouveau. Juste une soirée. je le minimise parce que j’ai l’impression d’avoir le contrôle, j’ai l’impression d’être capable de gérer ça. C’est vrai, plus ou moins. Personne ne le sais. Personne n’est au courant. C’est ma plus grande honte. baissant mon visage. J’suis pas un prince charmant. j’ai des vices, des problèmes, des faiblesses.

Pourtant, je me confie à elle. Jamais je n’ai joué de rôle avec elle. Si ce n’est lors de ce rendez vous où j’ai essayé de me mettre à la hauteur et je me suis totalement raté. Mais j’ai toujours été sincère avec elle, de ce premier regard sur ce parking, jusqu’à aujourd’hui, au milieu de cette rue où je déballe ce que j’ai sur le cœur finalement. Mon cœur qui me donne l’impression de ce briser quand elle me coupe. Quand elle me révèle cette aventure. Et un second coup m’achève quand elle parle du mariage. Je dois être honnête, je suis comme groggy. La douleur est peut être supérieur au coup qu’à  pu me donner Jackson le soir où j’ai trouvé refuge chez elle. "Tu m'as mise sur un pied d'estale Malik.. Je n'suis pas cette femme parfaite à laquelle tu aspires." je secoue mon visage. Rétorquant, comme machinalement, comme ci mon esprit c’est mis en pilotage automatique. Je ne veux pas de femme parfaite. Je suis pas resté parce que tu paraissais parfaite. Mais parce que tes imperfections m’ont touché. et c’est réel. Le fait que derrière cette femme forte il peut y avoir une certaine fragilité, des doutes ça m’a donné envie d’être celui qui peut la rassurer. Son humour m’a permis d’oublier tout mes tracas auprès d’elle. Elle n’est pas parfaite, je ne l’ai jamais pensé. Mais elle est pleine de surprise, bonne et parfois mauvaise, elle est ce genre de femme qui ne laisse pas indifférent, le genre qui vous marque. "Mais j'n'avais pas triché avec toi pour autant." c’est là que je reconnecte, que je reprend mes esprits, que je redeviens un peu plus lucide. Mon regard cherche le sien. Attends, attends. J’crois que j’me suis pas fais comprendre. Y a que l’autre fois. Quand j’ai voulu que tout sois parfait, dans notre premier rendez vous. C’est la seul fois que j’ai bousculé qui je suis. Parce que j’étais persuader que pour te faire comprendre que je peux être quelqu’un de sérieux, suffisamment mature pour que tu comprenne que je ne fuirai pas au moindre problème. C’est tout. J’ai toujours été franc et sincère Savannah. alors qu’un rire nerveux s’échappe de mes lèvres, je continu. A tel point que depuis ce premier vrais baiser, sur ce bateau, j’ai décidé que je ne fréquenterai personne d’autre. Parce que c’est toi, toi à qui je veux donner une chance. Parce que j’étais persuader qu’un nous était possible. et avant qu’elle ne puisse dire quelque chose, je précise. Et tu m’as rien demandé. Je sais. J’en ai pas besoin. Mais quand tu t’es confié dans mon studio, quand tu m’as dit que ça prendra du temps sans savoir même ce qui adviendra. Je t’ai dis que je serai là. restant à distance, je ne peux pas mentir. Apprendre tout ça m’a fais mal, me fais mal. Est ce que je me sens trahis ? Oui et non. On ne se dois rien, tout a toujours été flou. Sauf cette entente qui nous lie, qui nous a rapproché. Et bien je suis la Savannah. Et tu sais tout. Vraiment tout. J’suis un ancien addict. On peut pas dire que je déborde de confiance en moi car dès que j’ai eu l’occasion de t’avoir rien que pour moi en rendez vous, j’ai fais de la merde. des défauts, j’en ai, je l’ai toujours dit. J’en ai conscience. Mais je ne suis pas un lâche. Je suis là.

Face à elle, je ne peux pas être plus claire. Plus franc, plus sincère. J’ai vu son regret sur son visage. Est ce que j’ai raison de croire à de l’espoir grâce à ça ? Peut être pas, j’en sais rien. Je suis prêt à prendre le risque. L’alcool semble avoir jouer un rôle. Et j’ai cette chose en tête, nous nous sommes rien promis. Des rapprochements, du flirt. Peut être que je fais une connerie. L’avenir me le dira. Qu’est ce que tu veux ? pour la première fois, je fais un pas vers elle. Pas seulement dans les mots, mais aussi en réduisant la distance qui nous sépare. Ma main se pose délicatement sur la sienne. Voir si ce mariage est viable ? Si il peut t’amener devant un vrai prêtre ? je m’aventure même à un trait d’humour, léger, mais qui a le mérite d’exister. Je ne veux pas. Mais si tu le demande. Je repart aussi vite que je suis venu. c’est clairement l’option qui me plais le moins. Mais si Savannah a envie de voir où cette histoire avec cet homme peut la mener, je suis capable de faire passer son bonheur avant mes envies. Mais encore une fois, j’suis pas du genre à abandonner. Et si je suis pas tout seul à croire que tout ça n’étais pas qu’une passade et qu’il y a quelque chose à en tirer, alors, on verra. relâchant doucement sa main, c’est faible, léger, mais un sourire est présent sur mon visage. Si on décide de continuer. J’aimerai juste qu’on se mette d’accord. Ça serai cool d’éviter de se marier à droites à gauche. a priori, le mariage est le résultat d’une soirée trop arrosé. C’est bien pour ça que je me permet de le dédramatiser.

Me retrouver face à Malik me met face à mes propres erreurs. Il avait soufflé un vent de légèreté sur ma vie depuis plus d'un an, m'avait permit d'apprécier des moments sans craindre de me propulser dans un avenir amoureux qui me terrifie à ce jour. Mais devant lui, au beau milieu de cette rue, et dans ce climat presque acerbe, je viens à réaliser que j'ai été assez naïve pour croire que ça pouvait peut-être être différent avec lui. Nous ne nous étions pas précipités, à ma demande, et à ce jour, nous nous retrouvons à nous reprocher mutuellement l'échec cuisant d'une relation naissante. J'ai ma part de responsabilité, je le sais bien, et je mentirai en disant que j'ai tout fait pour que ça fonctionne. Peut-être même qu'une partie de mes actes sont volontaires, un besoin de me donner raison, et de baisser les bras prématurément afin d'éviter une quelconque déception ensuite, ou peut-être que tout ça était inévitable. Pour dire vrai, je suis bien incapable d'émettre les véritables raisons sur le moment.. Tout ce que je sais, c'est que, contre toute attente, et même si je n'en ai pas toujours donné l'impression ces derniers temps, j'éprouve une réelle affection à son égard, et qu'il compte pour moi. Est-ce que cela peut-être suffisant à cet instant? Je n'en suis pas certaine. L'affront dans lequel il m'embarque se résume à une sorte de tornade, dans laquelle je cherche démesurément à lutter. Quelques aveux parviennent cependant à dérouter cette énergie fugace. "Il est question de quoi? De drogue? D'alcool? De jeux de hasard?" Je balance toutes les idées qui me passent par la tête, alors qu'avant même d'avoir obtenu une quelconque réponse, je m'enfonce dans un déni presque ridicule. Après tout, pouvais-je prétendre réellement le connaître? Mes yeux ronds s'évertuent à emprisonner son regard, à chercher une once de vérité qu'il serait capable de me priver par le biais de la parole. Je suis suspendue à ses lèvres, et la réponse qui s'élève jusqu'à moi me semble aussi improbable que cette discussion improvisée en centre ville. «Drogue. La première fois que je suis devenu célèbre, c’est ça qui m’a fais tomber. Je suis devenu addictif et ma maison de disque m’a foutu en centre de désintoxication.» Je tombe des nues, et la seule chose que je parviens à faire sur le moment, c'est détourner le visage, et forcer un sourire ironique pour dissimuler une véritable réaction. Je n'avais pas imaginé un seul instant qu'il puisse toucher à cette merde, et dieu sait pourtant que j'étais bien placée pour connaître ce milieu pour l'avoir fréquenter un temps. La célébrité révèle parfois certains vices, et Malik s'est probablement retrouvé piégé avant d'avoir pu le réaliser. Je ne suis cependant personne pour oser blâmer, personne pour tâcher de lui faire réaliser la stupidité d'un tel acte qu'entraîne une rechute. Une partie de moi ne peut cependant ignorer cette déception que j'éprouve en apprenant la vérité. Je me frotte un instant le visage, ayant bien du mal à affronter son regard, et feignant d'observer autour de nous. «Je suis rester clean pendant des années. Récemment, après plusieurs mauvaises nouvelles. J’ai consommé de nouveau. Juste une soirée. » Je prends sur moi, je trouve le courage de poser mes yeux sur lui, alors que mes lèvres se pincent, faisant taire des mots lancés à la hâte par une émotion peu maîtrisée. «Personne ne le sais. Personne n’est au courant. C’est ma plus grande honte. » Cela ne suffit cependant pas à effacer les actes dont il est lui-même responsable. «J’suis pas un prince charmant» Je suis incapable de riposter. Incapable de lui dire que ce n'est pas ce qu'on attend de lui. «J'sais pas quoi t'dire» avouais-je d'une voix douce, capable d'apporter une empathie qu'il me manque par le choix des mots. Dans d'autres circonstances, j'aurais peut-être eu la force de vouloir le sortir de là, de l'épauler, mais là tout de suite, je réalise que le fossé qui s'est creusé entre nous n'est pas fictif. Il n'a pas eu suffisamment confiance en moi pour obtenir mon aide, et c'est probablement ce qui me pousse à rester recluse à cette situation qu'il me déballe uniquement parce qu'il s'est trahi par une réplique sans le vouloir. Il ne veut pas de mon aide. Il veut juste de ma pitié.

Pour ma part, je décide d'assumer mes actes, de lui avouer la vérité telle qu'elle est. Une chose que j'aurai du faire depuis mon retour ici, mais que j'avais préféré repoussé inlassablement. "Tu m'as mise sur un pied d'estale Malik.. Je n'suis pas cette femme parfaite à laquelle tu aspires." Et je ne veux pas de sa pitié, je ne veux pas qu'il comprenne, ou qu'il me trouve des excuses. Parce qu'il n'y en a pas. Qu'importe les conditions dans lesquelles ce mariage a eu lieu, il n'en reste pas moins un choix auquel je me suis soumise librement. Personne ne m'y a contrainte. «Je ne veux pas de femme parfaite. Je suis pas resté parce que tu paraissais parfaite. Mais parce que tes imperfections m’ont touché.» Je secoue la tête, ayant l'impression qu'il refuse de voir la vérité en face, celle dans laquelle je ne suis pas le genre de femme qu'il recherche. J'ai pourtant chercher à l'avertir, à lui rappeler les démons de mon passé, ceux qui m'empêchent de pouvoir vivre de façon apaisée et certaine ce quotidien. "Mais j'n'avais pas triché avec toi pour autant." Qui il est? Je n'en ai pas la moindre idée, et les moments passés ensemble ne suffisent plus à me forger une opinion qui se rapprochera de la réalité à son sujet. Je me suis peut-être juste trompée, une fois encore. «Attends, attends. J’crois que j’me suis pas fais comprendre. Y a que l’autre fois. Quand j’ai voulu que tout sois parfait, dans notre premier rendez vous. C’est la seul fois que j’ai bousculé qui je suis. Parce que j’étais persuader que pour te faire comprendre que je peux être quelqu’un de sérieux, suffisamment mature pour que tu comprenne que je ne fuirai pas au moindre problème. C’est tout. J’ai toujours été franc et sincère Savannah.» Mes mâchoires se resserrent, se méfiant d'une certaine façon des mots qui font échos jusqu'à moi. Je semble presque hermétique, incapable de ne pas éprouver une certaine méfiance à son égard alors que je m'efforce de lui accorder pourtant mon attention en croisant son regard. «A tel point que depuis ce premier vrais baiser, sur ce bateau, j’ai décidé que je ne fréquenterai personne d’autre. Parce que c’est toi, toi à qui je veux donner une chance. Parce que j’étais persuader qu’un nous était possible.» Là où beaucoup se sentiraient flattées d'un tel aveu, je peine à détendre les traits de mon visage, à éprouver un réel soulagement sur ses intentions. «. Et tu m’as rien demandé. Je sais. J’en ai pas besoin. Mais quand tu t’es confié dans mon studio, quand tu m’as dit que ça prendra du temps sans savoir même ce qui adviendra. Je t’ai dis que je serai là. » Ce moment me revient en tête, et il me parait si loin de ce que nous sommes aujourd'hui. «Et bien je suis la Savannah. Et tu sais tout. Vraiment tout. J’suis un ancien addict. On peut pas dire que je déborde de confiance en moi car dès que j’ai eu l’occasion de t’avoir rien que pour moi en rendez vous, j’ai fais de la merde. des défauts, j’en ai, je l’ai toujours dit. J’en ai conscience. Mais je ne suis pas un lâche. Je suis là.» Je suis touchée par ses mots. Touchée par la patience dont il a su faire preuve alors que j'ai toujours eu plus ou moins du mal à réellement m'ouvrir à lui. Des mots rassurants, une persévérance et volonté que j'ai probablement toujours attendu dans ma vie amoureuse. Et la raison me tient en otage malgré tout.

«Qu’est ce que tu veux ? » Mon esprit est ravagé par tous ces aveux, toutes ces révélations, je suis incapable d'y voir clair, incapable de savoir ce que j'éprouve ou ressens. Il s'avance, fracturant d'une certaine façon cette carapace que j'ai fais naître autour de moi. Il perce ce sentiment de sécurité, et ce geste qui aurait été auparavant source de plaisir et de réconfort devient incertain sous mes yeux. «Voir si ce mariage est viable ? Si il peut t’amener devant un vrai prêtre ?» Cet humour si appréciable chez lui n'est pas reçu à sa juste valeur alors que d'innombrable voix résonnent en écho dans ma tête, me permettant à peine d'esquisser une légère grimace forcée pour lui faire comprendre que je ne suis pas contre lui pour autant. «Je ne veux pas. Mais si tu le demande. Je repart aussi vite que je suis venu.» Le voir sortir de ma vie ne paraît pas envisageable. Je suis pétrifiée, effrayée de devoir tirer un trait sur une entente qui n'est pas le fruit de mon imagination. «Mais encore une fois, j’suis pas du genre à abandonner. Et si je suis pas tout seul à croire que tout ça n’étais pas qu’une passade et qu’il y a quelque chose à en tirer, alors, on verra.» Mon regard se perd dans le sien. «Si on décide de continuer. J’aimerai juste qu’on se mette d’accord. Ça serai cool d’éviter de se marier à droites à gauche.» Je laisse échapper un souffle qui pourrait s'apparenter à un faible rire. Mon visage se baisse, alors que je tente de faire du tri dans mon esprit. «Je…Je sais pas c'que j'veux» mes mains se relèvent, avec une moue désolée pour accompagner ce geste. «Je sais juste que j'ai besoin de prendre du recul avec tout ça. J'dois régler toutes ces histoires…Et tu dois régler les tiennes aussi Malik». avouais-je, les sourcils froncés. A l'heure actuelle, il m'est difficile d'imaginer reprendre cette histoire après toutes ces péripéties. Parce qu'une fois encore, l'incompatibilité se fait ressentir dans nos vies, plus que jamais maintenant qu'il a replongé, et que je refuse de me donner dans une relation qui se soldera une fois encore par un échec, alors que tous les signes étaient là pour me mettre en garde sur l'issue de celle-ci. «Mais moi aussi j'suis là…» avouais-je avec sincérité. «Peut-être pas de la façon dont tu aimerais, mais je suis là.»

Elle a ce regard, cette réaction qui veut tout dire. Je ne sais pas quoi te dire, ce sont les mots qu’elle utilise, mais ils parlent plus que n’importe quelle autre déclaration. Il n’y a pas besoin de plus pour que je comprenne, que je constate les dégâts d’une telle annonce. Est-ce que j’aurai pu m’attendre à une autre réaction ? Je n'en sais rien. Je me devais d’être celui qui la sort de ses problèmes, être celui avec qui la vie parait facile et légère. Pour une femme d’affaires et surtout, une mère d’un petit garçon, envisager quelques choses avec une star addict à la poudre blanche, potentiel client de la presse à scandale. C’est clairement un red flag. Je ne lui ai pas avoué pour les bonnes raisons. Mais avec du recul, un recul que je n’ai pas maintenant, c’est important qu’elle le sache. L’avenir ne s’annonce pas radieux, mais si d’aventure, nous parvenons a traversé tout ça d’une manière ou d’une autre, il est préférable qu’elle sache tout. Qu’elle ait conscience de mes mauvais côtés. Même si la drogue est un mauvais côté qui ne doit être pas être fréquent. J’ai déraillé. J’ai perdu des amis, j’ai perdu ma sœur, j’ai perdu tellement de monde en si peu de temps. Ce n’est pas une excuse, mais affronter tout ça était trop compliqué, le réconfort éphémère de ses substances m’ont permis de tenir bon, c’est paradoxal, mais ce poison m’a permis de rester fort devant les épreuves. Et le pire, c’est que je suis persuadé que je vais réussir à me détacher de tout ça. Je l’ai fait une fois, pourquoi pas deux ? Y a rien à dire. je ne veux pas dramatiser la situation, elle est suffisamment grave comme ça. Je ne veux pas non plus l’amoindrir, je ne me cherche pas d’excuse, je n'essaye même pas de me justifier.

En revanche, je débite les mots. Devant l’annonce fracassante, j’ai hésité. Partir, abandonné. Prendre conscience que je suis ce cœur d’artichaut qui s’attache, trop vite, too much… Ce n'est pas impossible, c’est même peut-être vrai. Et ce qu’elle me confie fait l’effet d’une balle. L’envie de tourner les talons, de me barrer et faire comme ci tout ça, enfin tout ça, les prémices des moments partagés, n’ont pas existé. Ça aura été la facilité. Mais ce n’est pas ce que je veux. Trop souvent, j'ai cherché à fuir quand la situation devient difficile. Pas cette fois. C’est peut-être une erreur. Peut-être pas. Je ne m’attends à rien, je n’ai aucun arrière pensé. Aucun projet. Rien. Juste cette voix dans ma tête qui me dit de me tenir droit et de montrer qui je suis, de prouver que je suis quelqu’un qui ne lâche pas, quelqu’un qui n’abandonne pas. Bien sûr, je lui laisse le choix, je ne m’imposerai pas, jamais. Mais tant que Savannah ne me demande pas de dégager de sa vie, alors je serai dans les parages. D’une façon ou d’une autre.

«Je…Je sais pas c'que j'veux» je hoche mon visage. C’est franc. C’est logique. . «Je sais juste que j'ai besoin de prendre du recul avec tout ça. J'dois régler toutes ces histoires…Et tu dois régler les tiennes aussi Malik» encore une fois, c’est franc. Je ravale ma salive, ma gorge se noue quelque peu. Mon regard croise le sien, secouant doucement mon visage. «Peut-être pas de la façon dont tu aimerais, mais je suis là.» c’est une maigre réconfort. Mais elle confirme ce que je pense d’elle. Savannah n’est peut-être pas la plus expressive, mais elle ne m’abandonne pas, elle ne me lâche pas. Elle le pourrait, l’australienne a suffisamment de merde à gérer pour se rajouter une complication. Car c’est ce que l’on est, à l’instant T. Pour différentes raisons, avec des torts partagés à différents degrés. Malgré tout, elle est rassurante. C’est peut-être rien, mais avec la vie qui part en fumée, les quelques mots qu’elle prononce sont une petite parenthèse enchantée. Ce sourire que j’ai sur mon visage le prouve. Pas bien sûr que j’ai envie que tu me voies en manque. haussant les épaules. Puis c’est le genre de truc que je dois résoudre seul avec moi-même. J’vais éviter de faire deux fois la même connerie. en gros, tout foutre en l’air à cause de la drogue. Mais, j’apprécie. C’est con, mais ça compte que tu ne veuilles pas disparaître à cause de ça. T’aurais pu. écartant légèrement les bras, je l’observe. C’est donc le moment de se dire au revoir. Chacun part de son côté. Et si le destin le veut, nos routes vont se recroiser. ça paraît fataliste, et pourtant ça ne l’est pas du tout. Cette prise de distance est sans doute nécessaire, on est tous deux dans une période difficile. Persister à se voir dans ces états-là, c’est tirer une balle dans une relation même pas encore née. Et vu que je ne fais pas confiance au destin. Je préfère croire qu’on va vite prendre conscience qu’on a envie de se voir. Que quand nos quotidiens seront trop pesants, on ira passer une soirée en tête-à-tête, loin de tout ça. voila le véritable fond de ma pensée. Il faut qu’on encaisse les choses, il faut qu’on avance dans nos vies. Mais à mes yeux, Savannah reste une partie intégrante de ma vie. Et si dès demain la jolie blonde m’appelle, je serai là.