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 @Midas Sterling ☆ crédit/lwld

Ce n'était pas encore totalement tout à fait en ordre dans son esprit. Olive savait qu'elle avait besoin d'un renouveau, qu'elle avait enfin besoin de mettre un point final à tous ces nouveaux changements. Elle s'était réfugiée au dispensaire pensant que c'était la meilleure des solutions et cela aurait clairement pu être le cas si elle n'avait pas recroisé le chemin de cette horrible personne. Hélen Stenfield, son ancien mentor lorsqu'elle était interne en chirurgie lui avait douloureusement rappelé qu'elle n'avait pas sa place ici. Du moins, pas dans le milieu médical tel qu'il se présentait jusque-là. Olive, elle voulait surtout donner de son temps. Ce temps qu'elle eût en trop et qui pourrait la rendre folle à ne pas être exploité convenablement. Alors, elle avait fait cela en attendant. Bénévolement bien sûr. Ce qui n'était bien que pour un temps, puisque maintenant qu'elle ne vivait plus au crochet de son ainé, elle avait des responsabilités d'adulte qui lui incombait. Elle n'était pas certaine que Shiloh sa colocataire accepte qu'elle puisse payer son loyer en pansements. Même si oui, cela pourrait toujours dépanner à un moment ou un autre. Il était donc grand temps pour Olive Sterling de se retrousser les manches et de trouver un travail, et un vrai. Bien sûr, cela ne l'empêcherait pas de donner de son temps pour les autres, mais moins souvent.

Une idée avait germé doucement dans sa tête. Idée dont elle avait fait part à son ainé et qui lui semblait assez réalisable. Olive avait eu vent d'un style de salon pour la formation dans les alentours de Brisbane, ce qui en outre, était l'occasion rêvée pour obtenir toutes les informations dont elle avait besoin. Elle réfléchissait depuis quelque temps à ce pourquoi elle pourrait être faite, sans réussir à mettre de mots dessus. Alors, elle espérait que ce salon serait la solution à son problème. De toute évidence, Olive n'avait pas un curriculum vitae très détaillé : des études de médecine, un abandon, puis un poste en tant que serveuse dans un restaurant, de l'aide à domicile et enfin du bénévolat. Sûrement rien de très alléchant pour un recruteur, elle en était pleine consciente. C'est pour cette raison qu'elle voulait se rendre là-bas, afin d'éventuellement remettre le nez dans une formation. Apprendre n'était pas un problème pour Olive, bien au contraire, elle adorait ça. Il s’agissait juste de savoir quoi. « Dans quoi tu penses que je m'en sortirais le mieux ? » Olive interrogea son frère, un sourire sur le visage. Elle espérait que la présence de Midas pourrait l'aider à mieux trouver sa voie. « Du moins, dans quoi je pourrais faire le moins de casse ? » Parce que si elle reprenait le cas du restaurant, ça avait été assez calamiteux, ce qui en y songeant la fit rire. « En-tout-cas, merci de m'accompagner. » Sans lui, elle n'aurait jamais eu le courage d'y aller de toute manière. Son frère était une nouvelle fois sa bouée de sauvetage.

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C’est important ce que fait Olive, et c’est tout autant courageux. Elle m’a posé la question il y a quelques mois de ça – qu’aurais-tu fais si la musique ça n’avait pas fonctionné – et je crois qu’à sa place, je ne me serais pas battu autant. J’aurais demandé à mon oncle de me faire une place à la ferme et, étant donné qu’il semble déplorer qu’aucun de ses fils ne soit prêt à reprendre l’affaire familiale, il aurait certainement été le plus heureux du monde de pouvoir me former et de me voir travailler avec lui. Mais Olive se bat, elle essaie des choses – depuis qu’elle a quitté son internat, elle a été aide à domicile, serveuse et a travaillé au dispensaire – et semble déterminée à se tracer son propre chemin.

Alors quand elle m’a demandé de l’accompagner sur un salon dédié à l’embauche et la formation, je n’ai pas pensé à la foule et la possibilité d’être reconnu et d’attirer l’attention plus que je ne le voudrais ou que nécessaire. La journée est à propos de ma cadette et je voudrais qu’elle le reste cependant, alors j’ai malgré tout enfilé des vêtements sombres et passe-partout ainsi qu’une casquette que j’ai vissée sur mon crâne et dont j’ai rabattu le mieux que possible devant mon visage. Les mains dans les poches, je me force à adopter une attitude décontractée et passe partout, gêné malgré tout par les quelques téléphones que je surprends à se tourner dans ma direction ; je prie le ciel pour qu’ils ne se muent pas en attroupement. « Dans quoi tu penses que je m'en sortirais le mieux ? » Le nombre de professionnels ici est assez impressionnant pour qu’elle soit perdue, il n’y a rien de surprenant à ça. « Du moins, dans quoi je pourrais faire le moins de casse ? » - « Tu feras de casse nulle part. » Je l’ai répété des dizaines de fois : Oli a assez de détermination pour briller quel que soit le domaine dans lequel elle choisira de se distinguer. « En-tout-cas, merci de m'accompagner. » - « Je suis content d’avoir un peu de temps pour faire ça avec toi. » Ma tournée débutant dans quelques semaines, ce n’était pas gagné, mais j’ai réussi à m’échapper pour passer un peu de temps avec elle. Mes équipes savent que la famille c’est important pour moi, presque autant que ça l’est de pouvoir accorder à ma relation avec Jo tout le temps qu’elle mérite. « Tu rêvais à quoi, quand t’étais gamine ? T’as pas toujours voulu faire des études de médecine, si ? » J’ai grandi avec elle certes, mais Olive était une enfant aussi douce que discrète. Peut-être devrais-je me souvenir de ce genre de chose, mais j’ai l’impression que l’époque à laquelle nous étions des gamins était il y a une éternité. « T’es venue ici avec une idée en tête ou pas du tout ? Tu cherches absolument une formation ? » Pourrait-elle accepter l’idée de se lancer directement dans le grand bain si une entreprise se révélait prête à l’engager directement ? « Tu me disais que t’avais commencé à regarder les petites annonces. Quelles sont les offres qui te parlent le plus ? » Elle n’aura pas oser y répondre et postuler je suppose, puisqu’elle manque cruellement de confiance en elle, mais peut-être s’est-elle surprise à rêver à certains de ces postes ?

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Pour la première fois depuis longtemps, Olive a l'impression d'avoir l'esprit au clair. Elle a l'impression qu'elle sait enfin ce qu'elle veut faire de son avenir, mais surtout de ses journées. Depuis quelques temps, elle a le sentiment de tourner en rond et de ne plus être à sa place au dispensaire. Peut-être simplement que cet endroit n'était pas sa place finale, et que quelque chose de mieux mais surtout de plus solide l'attendait enfin ailleurs. Au moins, elle était prête à prendre son envol et à retrouver un chemin beaucoup plus stable. Le seul problème résidait dans le quoi faire. Parce que jusque là, Olive pensait qu'elle deviendrait une brillante chirurgienne et c'était tout. C'était du moins ce qu'on avait attendu d'elle depuis toujours. Qu'elle suive les pas de sa brillante sœur, qu'elle trouve une voie aussi importante que son ainé, Oscar. Alors que dans le fond, Olive elle aurait aimé avoir le même courage que Midas. Celui de pouvoir décider de sa propre vie par attrait et non par nécessité. Elle avait pensé naïvement avoir le courage et la dévotion pour la médecine. Elle avait simplement échoué à la différence des autres. Mais ce n'était plus grave. Ou du moins, presque plus. Olive allait de l'avant, et c'était un grand moment.

La peur tordait doucement ses entrailles alors qu'elle ne pouvait cesser de se dire qu'elle n'arriverait à rien. Olive, elle avait besoin de se changer les idées, besoin qu'on l'aide à retrouver une voie professionnelle qui lui convienne, mais surtout qui la rende heureuse. Et pour cela, Midas était le mieux placé. Lui qui avait traversé avec elle ces dernières années sans jamais lui tourner le dos. Aujourd'hui plus que jamais, elle avait besoin des conseils de son ainé pour la guider. « Tu feras de casse nulle part. » Olive fit la grimace à la réponse de son ainé. Réponse pour laquelle elle n'était pas persuadée de la vérité, mais elle n'en dit rien, ne voulant pas repartir dans un débat sans égalité sur qui avait raison ou non. Elle savait que son frère ne la sous-estimait pas. Il en fallait bien un. « Je suis content d’avoir un peu de temps pour faire ça avec toi. » Et elle savait que le temps pouvait facilement lui filer entre les doigts. C'est d'avantage pour cela qu'elle était reconnaissante. « Promis, on ne trainera pas. Je ne mangerais pas tout ton temps non plus avec mon nouveau caprice. » Elle se mit à rire délicatement, se sentant tout d'un coup plus sereine grâce à la présence de Midas. Bien sûr, elle ne trouverait sûrement pas son métier de rêve d'un coup, mais c'était déjà un bon endroit pour débuter. « Tu rêvais à quoi, quand t’étais gamine ? T’as pas toujours voulu faire des études de médecine, si ? » Elle hausse doucement les épaules. « C'est une bonne question. » Bien sûr, comme n'importe quel enfant, Olive avait eu des envies, des rêves, mais rien qui n'aurait jamais pu être concret aux yeux de ses parents. Du moins, c'est ce qu'elle s'était toujours mis en tête. « Je crois, que j'aurai aimé un travail qui me permet de venir en aide aux autres. » Un peu comme la médecine finalement. « Ou un truc comme chaque gamin peut-être, vétérinaire, maîtresse etc. » Elle voulait rendre service Olive, c'était certain, pour le reste, elle n'avait jamais imaginé réellement autre chose que ce que l'on attendait d'elle. Parce que c'était plus facile que de voir son rêve s'évanouir douloureusement. « T’es venue ici avec une idée en tête ou pas du tout ? Tu cherches absolument une formation ? » - « Pas vraiment. Je ne sais pas ce qui pourrait être possible à vrai dire. » Elle marqua une pause pour se mordiller la lèvre inférieur, réfléchissant profondément à la question. « Je pense qu'une formation serait nécessaire oui, car je n'ai pas beaucoup d'acquis réel tu t'en doutes. Mais j'admets que je suis aussi prête à la moindre éventualité. » Ce qui était dingue à admettre pour Olive. Cette fois, elle avait vraiment envie que sa vie change complétement. « Tu me disais que t’avais commencé à regarder les petites annonces. Quelles sont les offres qui te parlent le plus ? » Olive pinça l'arête de son nez pour se remémorer les intitulés de poste qu'elle avait sauvegardé dans son téléphone sans oser candidater. « Mh, il y avait un poste de libraire je crois. » Ce qui lui ressemblait pas mal finalement, mais elle n'était pas certaine de vouloir en faire son métier. Mêler passion et avenir n'était pas son idéal. « Oh, et un poste d'Assistante quelque chose. Ce qui avait l'air vraiment sympa, mais je ne connaissais pas la moitié des missions. » Elle grimaça en se rendant compte qu'elle était sûrement à la traine sur beaucoup de choses. « Mais l'idée de pouvoir être le soutien de quelqu'un me plait particulièrement. » Son besoin d'aider ne cessera jamais, alors il était peut-être temps d'en faire une force non?

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« Promis, on ne trainera pas. Je ne mangerais pas tout ton temps non plus avec mon nouveau caprice. » - « Tu plaisantes ? » Je lui accorde un immense sourire. « Je suis content de passer un peu de temps avec toi. J’aurais moins l’occasion une fois que la tournée aura débuté. » Je le sais, cette fois, Olive ne pourra pas me suivre. J’en suis autant heureux pour elle qu’un tantinet nostalgique de l’époque où elle n’avait pas la moindre responsabilité ou le moindre projet. Bien sûr, j’ai eu mal au cœur pour ma sœur, mais il faut croire qu’une part de moi aime lorsque le monde d’autres tourne autour de ma personne et de ma musique. Au moins un peu. Puis c’était bon d’avoir ma petite sœur à mes côtés pendant ces moments où j’étais loin de mon pays. Cette fois je n’aurais ni elle ni Jo, qui sera elle-même occupée avec ses propres engagements.

« C'est une bonne question. » S’en souvient-elle seulement ? A-t-elle déjà rêvé pour elle et uniquement pour elle, pas pour ce qu’attendait mes parents d’elle ? S’est-elle déjà autorisée à se demander ce qu’elle voulait faire ? Aussi loin que je me souvienne, mes parents l’ont toujours placée sur un piédestal inconfortable : on lui disait qu’elle était brillante, qu’il fallait qu’elle fasse de grandes choses, qu’elle ne pouvait pas gâcher son potentiel. « Je crois, que j'aurai aimé un travail qui me permet de venir en aide aux autres. Ou un truc comme chaque gamin peut-être, vétérinaire, maîtresse etc. » Et elle s’est engagée dans une voix altruiste, mais peut-être pas la bonne. « Tu serais une maîtresse géniale. Les enfants t’adorent et t’es super patiente avec eux. » Elle possède un don que j’ai le loisir d’observer en la voyant évoluer avec Posy. Elle est douce et dévouée, peut-être est-ce le genre de chose qui lui conviendrait à merveille ? En rêve-t-elle encore ou bien était-ce un rêve de gamine ?

« Pas vraiment. Je ne sais pas ce qui pourrait être possible à vrai dire. Je pense qu'une formation serait nécessaire oui, car je n'ai pas beaucoup d'acquis réel tu t'en doutes. Mais j'admets que je suis aussi prête à la moindre éventualité. » - « On est là pour ça de toute façon. » Les flyers distribués à l’entrée et les différentes affiches publicitaires mentionnaient aussi bien des offres d’emploi que de formation. Olive a raison de garder l’esprit ouvert, et je suis sincèrement heureux de la voir dans une dynamique aussi positive. C’est nouveau ; du reste, elle mérite de parvenir enfin à tourner la page pour entamer un nouveau chapitre de sa vie. « Mh, il y avait un poste de libraire je crois. » Olive est scolaire et aime les livres et le calme. Toutefois, n’est-ce pas un job un peu trop solitaire pour quelqu’un qui aime le contact ? Je garde mes pensées pour moi, consciente qu’il est enfin temps pour ma petite sœur de se faire une idée à elle et influencée par personne d’autre. Elle mérite de pouvoir enfin se chercher et se découvrir. « Oh, et un poste d'Assistante quelque chose. Ce qui avait l'air vraiment sympa, mais je ne connaissais pas la moitié des missions. » L’intitulé est large et un quelque chose dans le regard d’Olive me rend curieux. Elle semble l’envisager un peu plus sérieusement, si je ne m’abuse. « Mais l'idée de pouvoir être le soutien de quelqu'un me plait particulièrement. » - « Quel genre d’assistante ? » Mes yeux se baladent sur les différents stands avant que je ne me reconcentre sur ma cadette. « Y’avait un peu plus de detail ? Dans quel genre de boîte ? Pour quel genre de personne ? » Je n’ai qu’une conception vague de ce genre de boulot, limité à ce que j’imagine au travers des films et autres médias que je consomme. « T’as postulé ? A ça ou d’autres offres ? » Si non, qu’attend-t-elle ? A-t-elle besoin de se sentir rassurée ? Olive a la tête bien faite et solidement attachée sur ses épaules : je n’ai pas le moindre doute quant au fait qu’elle serait tout à fait capable de gérer des tâches variées, si tant est qu’elle prenne un peu confiance en elle.

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Il y a tant de possibilités qu'Olive ne sait comment garder la tête droite. Elle a le sentiment que tout est possible aujourd'hui et qu'il ne lui reste qu'à faire le bon choix dans cette multitudes de propositions. Pourtant, elle a aussi l'impression de n'être douée pour rien. De pas avoir les acquis nécessaires pour affronter le monde réel. Tout ça parce qu'elle est restée trop longtemps à se morfondre sur son propre sort sans se soucier de ce qui pourrait arriver plus tard. Il est grand temps que sa vie change et elle doit commencer maintenant. « Tu plaisantes ? » Pas tellement, parce qu'elle n'a vraiment pas envie de faire perdre son temps à son ainé. Olive elle sait que son frère est très demandé et que chaque minutes comptent. « Je suis content de passer un peu de temps avec toi. J’aurais moins l’occasion une fois que la tournée aura débuté. » - « Raison de plus pour ne pas trainer trop dans les méandres de la vie d'adulte. » Bien sûr qu'elle avait envie de profiter de ces instants avant le grand départ, mais être dans un salon de l'emploi n'était certainement pas le lieu idéal pour passer du bon temps avec Midas. Du moins, c'est ainsi qu'elle voyait les choses Olive.

Pour l'heure, elle avait besoin de ses conseils avisés pour ne pas faire fausse route une nouvelle fois sur sa carrière professionnelle. Bien sûr, il n'y avait pas urgence mais Olive avait grand besoin de retrouver une certaine stabilité dans son quotidien. Alors il fallait bien commencer quelque part. Les idées de métiers étaient présentes dans son esprit mais elle n'arrivait pas à y voir une certaine concrétisation, comme si elle savait d'avance que c'était perdu d'avance. Il s’agissait surtout d'un manque de confiance énorme, c'était vrai. Pour autant, elle ne manque pas d'envie, et encore moins d'imagination, c'est une chance. « Tu serais une maîtresse géniale. Les enfants t’adorent et t’es super patiente avec eux. » C'était un point sur lequel elle pourrait hésiter oui, mais elle n'avait certainement pas les diplômes recommandés pour enseigner. « J'ai peur que l'envie ne suffise pas pour le coup. » Mais c'est un métier qui la passionnerait c'est certain.

« On est là pour ça de toute façon. » Et le choix ne manquerait pas aujourd’hui. Il y avait l'embarras du choix pour quiconque savait quoi choisir. Olive pour l'heure était encore dans l'incertitude, même si oui, elle avait déjà eu l'occasion d'y voir quelques pistes, sans savoir ce qui lui irait le mieux. Dont un plus que les autres d'ailleurs. « Quel genre d’assistante ? Y’avait un peu plus de detail ? Dans quel genre de boîte ? Pour quel genre de personne ? » - « Assistante de Direction. J'imagine qu'il s'agit du CEO de l'entreprise. Du genre, rédiger des rapports et tout ce besoin administratif. » Ce qui ne lui faisait pas peur finalement, même si ce serait complétement nouveau. Olive attrapa le téléphone dans la poche arrière de son jeans pour montrer l'annonce à son ainé. « Mission d’Assistanat simple, proximité avec le manager de l'entreprise etc. » Au moins une annonce qui ne donnait pas l'envie de refermer tout de suite la page. En tout cas, ça semblait sonner plutôt bien dans l'esprit de la brune. « T’as postulé ? A ça ou d’autres offres ? » Olive secoue la tête. « Non. Je n'ai pas osé. » Elle fit la grimace avant de refermer l'écran de son téléphone. C'était encore trop tôt pour qu'elle se lance à l'aveugle. « J'aimerai voir que ça donne réellement avant de prétendre pouvoir le faire. » Du genre, une semaine d'observation ou une connerie dans le genre qui lui permettrait de comprendre qu'elle peut y arriver. « Mais peut-être que cette fois sera la bonne non? » Un large sourire se dessina sur son visage à l'idée d'enfin pouvoir trouver un emploi qui lui convienne. Un emploi qu'elle a choisi, elle et personne d'autre. C'est une nouvelle vie qui commence enfin.

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« J'ai peur que l'envie ne suffise pas pour le coup. » Les mains dans les poches, j’avance entre les stands du salon de l’emploi en me demandant si ma petite sœur est réaliste ou si, encore une fois, elle manque de confiance en elle. « Tu sais, t’es jeune encore. » Si elle avait continué en médecine, elle ne serait toujours pas titulaire. Elle aurait le temps de recommencer des études plus "classiques" et de les finir avant la date à laquelle elle était supposée être diplômée. « Et t’as oublié d’être bête. Si tu voulais vraiment te lancer là-dedans, faudrait que pas que les années d’études te fassent peur. » Parce que ce n’est rien face à ce qu’elle a déjà fait. Toutefois, je comprendrais aussi qu’elle ait envie d’arrêter les frais et d’entrer directement dans le monde du travail. Elle a étudié toute sa vie, sans doute a-t-elle besoin d’un peu de nouveauté, de quelque chose de plus concret et tangible. Je ne suis pas le moins du monde inquiet pour elle : si d’aventure elle se trompait et décidait de recommencer des études dans cinq, dix ou quinze ans, elle m’aurait derrière elle pour la soutenir sur tous les aspects et notamment financièrement.

« Assistante de Direction. J'imagine qu'il s'agit du CEO de l'entreprise. Du genre, rédiger des rapports et tout ce besoin administratif. » Ce qui me semble à moi à l’opposé de la voix à laquelle elle se destinait. Si c’est ce dont elle a envie et besoin, je serais le plus heureux du monde pour elle, mais cela ne m’empêche pas d’être un peu surpris en l’entendant. « Si t’as envie de faire de l’administratif, je serais on ne peut plus heureux de te laisser t’occuper de ma paperasse tu sais. » J’esquisse un sourire amusé, avant de reprendre pour éviter qu’elle s’imagine que je suis en train de me moquer d’elle. Olive doute facilement d’elle, je n’ai pas envie d’en rajouter une couche. « Je plaisante. C’est le genre de truc qui te botterais vraiment, du coup ? » Moi, je trouverais ça chiant à mourir. Mais conscient que je trouverais la grand majorité des jobs plus "classiques" parfaitement ennuyeux, je sais qu’il ne faut pas faire de mon cas une généralité. La brune sort son téléphone pour m’en dire plus en étant fidèle à ce qu’elle a lu et je l’écoute religieusement, tentant de faire abstraction des regards curieux et des chuchotements provenant de personnes présentes sur le salon et m’ayant reconnu. « Mission d’Assistanat simple, proximité avec le manager de l'entreprise etc. » Rien qui ne me semble pas dans les cordes de ma petite sœur, somme toute. Du reste, je commence un peu à voir ce qui a capté son attention dans le poste, et il est évident qu’il ne s’agit pas de l’administratif, mais de l’idée de pouvoir être un vrai soutien pour une autre personne qu’elle-même. Je doute que le PDG d’une entreprise ait une situation comparable à celle de ses anciens patients, mais Olive a besoin de se sentir utile ; je ne l’imagine pas pratiquer un métier où cette condition ne serait pas remplie à ses yeux. « Non. Je n'ai pas osé. » Je fronce les sourcils mais j’ignore pourquoi. Après tout, je ne suis pas vraiment surpris, elle a toujours eu besoin qu’on l’aide à franchir ce genre de pas, elle manque bien trop de confiance en elle pour s’estimer seule capable de ce genre de chose. C’est audacieux : il s’agit d’un vrai revirement. Mais elle en est capable, j’en suis certain, et elle n’a certainement besoin que d’un petit coup de pouce pour se lancer. « J'aimerai voir que ça donne réellement avant de prétendre pouvoir le faire. Mais peut-être que cette fois sera la bonne non ? » - « Tu devrais candidater. Passer un premier entretien, c’est le meilleur moyen d’en savoir plus et de savoir si ça peut matcher avec tes attentes. » Il faut qu’elle arrête de voir les choses dans l’autre sens : toutes les entreprises du monde seraient chanceuses de compter ma cadette dans leurs rangs, ce n’est pas elle qui aurait le plus de choses si elle était choisie. « Tu veux poser des questions à des gens qui font le même type de boulot ? C’est pour ça qu’on est ici ? » Je me demande presque pourquoi elle n’a pas embarqué Oscar avec elle plutôt que moi - au-delà de leur manque de proximité. Après tout, je n’ai jamais eu à faire le moindre CV ou la moindre lettre de motivation de toute ma vie. Je pars d’encore plus bas qu’elle dans ce domaine là : tout m’est tombé tout cuit dans le bec à la sortie des mes études. « Tu veux commencer par quel stand ? »

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Ce n'est pas évident de devoir reconsidérer toute son existence après une erreur. Ce n'est pas facile de s'imaginer être capable de faire autre chose que ce qu'on attendait d'elle au début. Olive elle est complétement larguée dans cette infinité de possibilité qu'offre une vie professionnelle. Comme si tout était possible et rien en même temps. Le problème, c'est qu'elle n'a pas le recul nécessaire sur ses propres compétences pour se sentir sereine quant à la bonne situation professionnelle à trouver. Comme si à partir de maintenant, tout pourrait devenir un échec monumental. « Tu sais, t’es jeune encore. » Dans le fond oui, c'était un avantage, parce qu'ainsi elle avait le temps de saisir des opportunités, au pire de se rater complétement sur le chemin à prendre. Tout était à faire, et elle n’avait presque rien à perdre si ce n'est le peu de courage qu'elle avait encore en elle. « Et t’as oublié d’être bête. Si tu voulais vraiment te lancer là-dedans, faudrait que pas que les années d’études te fassent peur. » - « Il est vrai que dit comme ça, tu as raison oui. » Ce n'était que quelques années de plus au mieux pour atteindre un idéal. Le truc, c'est qu'Olive, elle avait jamais eu le luxe de se poser d'autres questions puisqu'il n'était pas question qu'elle fasse autre chose que de devenir chirurgienne. Maintenant, tout se mettait en désordre dans son esprit et elle n'était plus certaine de ses propres capacités. C'était assez déstabilisant.

Pourtant, elle avait quelques idées, quelques envies même si elle ne savait clairement pas à quoi s'attendre. Au mieux, elle avait trouvé du plaisir à lire les descriptions des postes sur cette application. Olive elle voulait se rendre utile tout en liant cela à un métier agréable. Un métier qui ne lui demande pas d'être quelqu'un d'autre, un métier qui la passionne et la pousse à se surpasser. Ce n'est pas tant rêver, si ? « Si t’as envie de faire de l’administratif, je serais on ne peut plus heureux de te laisser t’occuper de ma paperasse tu sais. » Olive se mit à rire. C'est vrai que vu comme ça ce serait sûrement un bon entrainement pour commencer. Elle était méticuleuse Olive alors ça ne lui faisait pas peur de s'attaquer à ce genre de domaine. « Par ordre alphabétique ? » Elle lui tira la langue avant de se recentrer sur la raison de sa présence ici, heureuse d'être accompagnée par son ainé. « Je plaisante. C’est le genre de truc qui te botterais vraiment, du coup ? » - « Dans le fond, oui carrément. En tout cas, l'idée ne me rebute pas. » Olive était patiente et elle avait toujours en tête de bien faire les choses. Alors oui, c'est certain que comparer à la médecine ce serait plus "planplan" mais c'était peut-être ce qu'elle avait finalement besoin de faire. Au moins, elle était certaine de ne pas succomber à un trop grand stress parce qu'elle n'avait pas la vie de quelqu'un entre les mains. Un bon plan en outre. Olive, elle avait juste besoin d'un peu plus de courage pour franchir l'étape suivante, ce qu'elle ne cacha évidemment pas à son frère. « Tu devrais candidater. Passer un premier entretien, c’est le meilleur moyen d’en savoir plus et de savoir si ça peut matcher avec tes attentes. » - « Je sais, mais j'ai peur d'échouer. » Ce n'était sûrement une surprise pour personne. Olive était une craintive, manquant de se faire pleinement confiance. « Tu veux poser des questions à des gens qui font le même type de boulot ? C’est pour ça qu’on est ici ? » C'était l'idée oui, il n'y avait pas mieux qu'un salon pour se faire une réelle idée de ce que pourrait être son poste "idéal" « Oui, je me disais que ce serait pas mal de rencontrer des personnes dans ce domaine, de me faire une idée concrète de ce type de poste. Au mieux, de pourquoi pas même effectuer une découverte. » Il semblait que ça se faisait, mais Olive n'était pas vraiment certaine de la démarche à suivre. Elle voulait juste se projeter plus facilement, se voir faire quelque chose du reste de sa vie. Au mieux pour les quelques mois à venir, histoire de ne pas finir barge à force de faire du bénévolat au dispensaire. Elle avait besoin d'un boulot, d'un vrai quoi à elle. « Tu veux commencer par quel stand ? » Olive fit un tour sur elle-même pour observer les environs afin de pouvoir choisir ce qui lui semblait le plus cohérent avec son projet. Par chance, le choix ne manquait pas ici. « Je crois qu'il y a une école là-bas. » Elle pointa du doigt le stand dans sa ligne de mire. « Peut-être qu'ils pourraient me renseigner sur les prérequis du métier déjà, qu'en penses-tu? » Olive tourna un visage souriant vers son ainé, attendant comme toujours son aval avant de foncer.

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« Par ordre alphabétique ? »
« Très honnêtement, dans l’ordre que tu veux tant que tu t’occupes de tout ça à ma place. »

Dans les faits, je ne m’occupe pas moi-même de ce que je qualifie de ces foutues conneries administratives. Mon désamour de la chose date d’avant que je ne devienne une personnalité publique mais la célébrité et la richesse ont au moins un avantage : vous pouvez embaucher des gens pour faire ce qui vous paraît être une épine dans le pied. Alors si autrefois je me contentais de laisser trainer la paperasse dans un coin de mon appartement pour ne la traiter que face à l’urgence, aujourd’hui, je laisse le soin à mon assistance, mon comptable et tous les professionnels adéquats de s’en occuper. Lorsque Cassandra a démissionné, j’aurais pu offrir le poste à ma petite sœur. Prétendre que l’idée ne m’a même pas effleuré serait mentir – j’y ai pensé plus d’une fois – mais j’ai conclu que Olive devait trouver sa voie par ses propres moyens. Pour se reconstruire efficacement, ma cadette devait le faire sans le poids de se famille et, de mon côté, j’admets que je préfère garder une certaine frontière entre les gens qui travaillent pour moi et les gens que j’aime. Certes, Cassandra fait à mes yeux partie de la famille. Mais ce n’était pas le cas au début, elle était une inconnu et grâce à ça nous n’avons jamais pris de pincette l’un avec l’autre. Même aujourd’hui que notre relation a évolué, lorsqu’est venu le temps de mettre tout ce qui n'a rien à faire dans le domaine professionnel de côté, nous le faisons sans que cela ne constitue une difficulté. Je sais que je ne pourrais pas agir de la même façon avec Olive. « Dans le fond, oui carrément. En tout cas, l'idée ne me rebute pas. » Je me retiens de dire à Olive qu’il faut plus que ne pas être rebutée par quelque chose pour en faire sa vocation, mais elle est assez grande pour ne plus être maternée. Avec son expérience sur le volet professionnel, je suis certain qu’elle saura prendre les décisions qui lui conviennent ou, plutôt, éviter celles susceptible de la détruire à nouveaux.

« Je sais, mais j'ai peur d'échouer.  » - « Tu sais, je vais te dire un secret. » Pour amorcer le fait que je m’apprête à la taquiner, je la bouscule légèrement de l’épaule. « Tout le monde a peur d’échouer. » Ce n’est pas intrinsèque à la personnalité de la brune. Alors, certes, certains craignent plus l’échec que d’autres et le tempérament anxieux d’Olive en fait une victime facile et évidente de ce genre d’angoisse, mais elle est loin d’en avoir le monopole. Chaque personne est, à un moment ou un autre de sa vie, confronté à la peur de l’échec. Moi, c’est à chaque fois que je sors un album, écrit une nouvelle chanson ou, plus globalement, expose mon art au grand public. Jusque-là, il a été plutôt clément, que dis-je, généreux avec moi. Toutefois, je ne m’estime pas à l’abri de recevoir un jour de mauvais retours et de voir ma réputation prendre un coup dans l’aile. « C’est ce qui permet de tout mettre en œuvre pour pas que ça arrive. » La peur de l’échec peut parfois être un moteur : tout ce que Olive doit apprendre, c’est comment la gérer pour ne pas se laisser déborder.

« Oui, je me disais que ce serait pas mal de rencontrer des personnes dans ce domaine, de me faire une idée concrète de ce type de poste. Au mieux, de pourquoi pas même effectuer une découverte. » Je hoche la tête, conscient qu’Olive ne peut pas brûler les étapes en postulant puis en "voyant ce qui arrive". Ce n’est pas dans sa personnalité, elle a besoin de faire les choses dans l’ordre. « Je crois qu'il y a une école là-bas. » C’est étrange, de l’entendre parler d’école. Cela ne devrait pas l’être puisque, finalement, elle était encore en quelque sorte étudiante il y a trois ans. Mais elle est à mes yeux une adulte et je peine à associer ces deux concepts. « Peut-être qu'ils pourraient me renseigner sur les prérequis du métier déjà, qu'en penses-tu ? » - « Je te suis. C’est toi qui décides aujourd’hui. » J’enfonce mes mains dans mes poches et me laisse guider par ma petite sœur. « Je te laisse leur parler par contre. Moi, les enseignants, c’est pas vraiment ma tasse de thé. » C’est peu de le dire. Sans la musique, mon avenir n’aurait pas été brillant puisque je n’étais pas idiot, mais pas un scolaire non plus. « Je peux vous renseigner ? » C’est le moment que choisit une petite blonde – surement une étudiante – pour nous aborder Olive et moi.

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 @Midas Sterling ☆ crédit/lwld

C'est un large éventail de possibilités qui s'offre à elle maintenant. Cela même si elle n'a aucune idée de ce qui pourrait bien occuper son temps. Cela même si elle ne sait absolument pas par quoi commencer. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle n'est pas seule dans cette tempête et que par chance, elle peut une nouvelle fois compter sur la présence de Midas pour l'aiguiller. « Très honnêtement, dans l’ordre que tu veux tant que tu t’occupes de tout ça à ma place. » Dans le fond, elle n'y voyait aucun inconvénient. Parce que ça pourrait aider son frère, parce que ça ne la rebuter pas du tout de devoir trier des documents par ordre croisant ou non. Olive elle avait toujours aimé l'ordre, alors forcément mettre les choses au carré pour quelqu'un d'autre ne lui semblait pas non-plus déconnant. Encore moins s'il s'agissait de son ainé. « Je serai ravie de pouvoir remettre de l'ordre dans tes dossiers si tu as besoin en tout cas. » Et là dessus elle ne plaisantait pas. Même si elle se doutait que Midas n'avait pas tant besoin d'elle que cela. A minima, ça l'occuperait pendant pas mal de temps. Et peut-être que ça lui ferait aussi une première expérience sympa ? Olive, elle n'était pas fermée à l'idée de trouver quelque chose dans ce sens, que ce soit pour son ainé dans un premier temps ou pour un grand dirigeant demain.

« Tu sais, je vais te dire un secret. » Olive retient sa respiration en attendant la suite des mots de son frère. « Tout le monde a peur d’échouer. » Même si elle pourrait y croire, elle reste mitigée quant à cette révélation. Elle imagine que pour certain, c'est sûrement plus facile que pour d'autre tout bonnement. « Nous serions deux ans en arrière, je pense qu'un nouvel échec m'aurait anéantie. » Mais maintenant, elle était prête à essayer et voir où ça pouvait bien mener. Tant pis si ce n'était pas sa vocation finale. Après tout Olive avait débuté des études en médecine pour faire plaisir à ses géniteurs, alors cette fois, elle pouvait bien commencer un nouveau futur simplement pour elle. Et si par malheur ça n'aboutissait pas, alors elle rebondirait certainement sur autre chose. Oui, avec un peu plus de mal que la moyenne, mais quand même. Enfin, c'était dans l'idée en tout cas. « C’est ce qui permet de tout mettre en œuvre pour pas que ça arrive. » Elle ne pouvait que croire les propos de son frère. Olive hocha doucement la tête pour confirmer son accord avec les propos du brun. De toute façon, elle savait aussi que maintenant, elle n'avait plus rien à perdre bien au contraire.

Et il fallait bien commencer quelque part, même si ce n'était qu'une mince idée sur le torrent de possibilités. « Je te suis. C’est toi qui décides aujourd’hui. » Cela lui fait drôle d'être pleinement consciente qu'aujourd'hui est certainement le début de la reprise en main de sa vie, donc forcément elle prend le temps de peser les pour et les contres, de se demander si ce ne sera pas une erreur et si ce sera suffisant dans un premier temps. Mais Olive, elle comprend aussi très vite qu'elle doit essayer, qu'elle est motivée à redonner un sens à sa vie. Qu'elle ne soit plus rester dans ce cercle vicieux de "et si j'avais fait un autre choix dès le début, cela aurait été plus facile?". A la place, elle embarqua son frère vers le stand. Trêve de pensées, il fallait qu'elle agisse. « Je te laisse leur parler par contre. Moi, les enseignants, c’est pas vraiment ma tasse de thé. » Olive émit un rire léger. « Oui, d'accord, ne t'en fais pas. » Elle n'avait pas non plus envie que son frère fasse une syncope pour quelques questions d'études. Et puis cette fois, elle était prête à prendre les choses en main.

« Je peux vous renseigner ? » Olive tourna un visage souriant vers la nouvelle venue. Elle prit une grande inspiration avant de foncer. « Oh, euh, oui merci. » Olive marqua une pause pour glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « J'aimerai en savoir plus sur les débouchées de votre formation, sur les attentes du métier d'assistante.. et à vrai dire tout ce que vous pourriez gentiment me dire. » Olive elle était prête à prendre le maximum d'information pour tout analyser plus tard. Elle laissa alors la jeune femme lui expliquer tout ce qu'elle avait besoin de savoir, vendant les mérites du poste et des exigences attendus. Olive nota mentalement tout ce qu'il était bon de retenir et ainsi de suite.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/harley

« Je serai ravie de pouvoir remettre de l'ordre dans tes dossiers si tu as besoin en tout cas. » Je secoue la tête pour fermer cette parenthèse-là. Je ne refuserais jamais l’aide de ma cadette, qu’on se le dise, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. « Concentre-toi sur toi. C’est pour ça qu’on est là, pas pour parler de mon incapacité chronique à garder de l’ordre où que ce soit. » De nombreuses fois je me suis la fait réflexion que, heureusement, j’avais de quoi prendre une femme de ménage. Sans ça, je crois que je vivrais dans un taudis, tant je déteste accorder le moindre instant de ma journée à une tâche qui n’a aucune vocation distrayante ou moins un peu satisfaisante. Grand enfant à ce niveau-là, je me fais servir sans la moindre once d’hésitation : après tout, il faut bien que tout cet argent serve à quelque-chose, non ?

Olive a peur et c’est bien normal : elle n’est pas le genre de personne qui saute dans le vide les yeux fermés ; je suis même déjà très surpris qu’elle m’ait trainé ici. Si je m’étais fié à mes habitudes et certitudes la concernant, j’aurais plutôt parié que ma soeur serait du genre à se contenter de répondre à une annonce puis de ne plus ouvrir sa boîte mail de peur de voir la réponse. Qu’elle soit négative ou positive l'aurait terrifiée, chaque éventualité pour des raisons différentes de la première. Mais elle semble décidée à faire les choses dans l’ordre et dans les règles de l’art. Elle vient ici pour apprendre et se renseigner, éventuellement s’inscrire à une formation lui permettant d’accéder à des domaines d’activité bien différent de tout ce qu’elle avait envisagé jusque là et je suis fier d’elle : elle ne m’avait pas habitué à la voir capable de se prendre en main de la sorte. Je me demande ce qui a changé, je suppose que prendre son envol et quitter le cocon rassurant qu’était ma propriété - elle s’y est même un peu coupée du monde, le risque de tomber dans cet extrême est grand quand on vit chez moi - était l’impulsion dont elle avait besoin. « Nous serions deux ans en arrière, je pense qu'un nouvel échec m'aurait anéantie. » - « T’en as fait du chemin, en deux ans. » Le temps que ça a pris n’a pas la moindre espèce d’importance : Olive a bouleversé toutes ses habitudes et ses certitudes puis s’est reprise en main : ce genre de révolution n’est pas donnée à tout le monde. « Je suis fier de toi. Si ce genre de boulot marche pas, tu trouveras autre chose qui fonctionne. » Après tout, cela semble bien se passer pour elle au dispensaire - elle y a l’air épanouie - et n’a pas de couteau sous la gorge. Certes, elle ne gagne pas grand-chose, mais elle n’a pas besoin de s’inquiéter à ce sujet, je le lui ai répété à de nombreuses reprises. Si je voulais mettre toute ma famille à l’abri, j’aurais largement les moyens de le faire.

« Oui, d'accord, ne t'en fais pas. » Je fourre donc mes mains dans mes poches et, tandis que ma cadette s’approche du stand occupé par une petite blonde à l’allure dynamique et sociable, je reste un peu en arrière pour la laisser gérer. Elle le fait d’ailleurs comme une chef : elle écoute, prends les prospectus qu’on lui tend et, en éternel gamin qui a du mal à rester concentré bien longtemps lorsqu’il n’est pas le centre de l’attention, je laisse mon regard vaganbonder sur les stands qui nous entourent. La casquette vissée sur ma tête n’empêche pas quelques regards curieux mais, jusque-là, personne n’ose m’approcher et c’est tant mieux : les moments de tranquillité, ceux où je passe à peu près inaperçu en public, sont rares et précieux. Pour palier toute attention trop marquée, je me rapproche de ma cadette en tentant de prêter attention à la conversation. Patient, j’attends qu’elle finisse, remercie son interlocutrice et s’éloigne pour passer un bras autour de ses épaules. « Alors, la grande Olive Sterling aurait-elle trouvé sa future vocation ? Ce qu’elle t’a dit t’as confortée dans ton envie de tenter l’aventure ? »

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 @Midas Sterling ☆ crédit/lwld

Même s'il n'en parait rien pour l'instant, Olive fait un bout de chemin vers quelque chose de plus positif. D'abord parce qu'elle en a véritablement besoin, et en suite parce qu'elle a compris que ce n'était plus possible de vivre dans l'attente permanente d'un miracle. Il fallait qu'elle prenne les choses en main, qu'elle trouve le courage d'affronter ses peurs de mener sa vie, autant personnelle que professionnelle comme elle en a envie. Bien sûr ce ne sera pas une démarche évidente puisque jusqu'à présent elle faisait les choses pour les autres. Enfin surtout pour obtenir l'aval de ses géniteurs ou pour ressembler un peu plus à ses ainés. Elle aussi elle aurait pu devenir une grande chirurgienne ou encore construire sa petite vie de famille avec passion et bonheur. Sauf qu'Olive n'était aucunement comme ses ainés, elle en était même tout le contraire. Chacun menait sa barque pendant qu'elle peinait à garder la tête en dehors de l'eau. Il lui avait fallut du temps avant de comprendre qu'elle était capable de prendre ses propres décisions, qu'elle était capable de mener les choses par elle-même sans avoir besoin de l'aval d'un membre de sa famille. Mais c'était juste plus difficile à mettre en place. Olive manquait cruellement de confiance en elle et les années à broyer du noir n'avaient clairement pas améliorer cette facette de sa personnalité. Il faudrait encore sûrement autant de temps pour qu'elle se retrouve pleinement. En attendant, elle avait au moins le luxe de pouvoir reprendre sa vie professionnelle en main. Elle ne savait simplement pas de quel côté il était possible d'attraper la corde, et c'est pour cette raison qu'elle avait encore et toujours besoin de Midas. Avec lui, Olive avait le sentiment de mieux se faire comprendre, parce qu'il a connu absolument toutes les facettes de son évolution, il l'a soutenu et amené là aujourd'hui. Autrement dit, elle lui doit une nouvelle fois énormément et elle espère un jour pouvoir lui dire sincèrement que tout va bien dans son monde.

« Concentre-toi sur toi. C’est pour ça qu’on est là, pas pour parler de mon incapacité chronique à garder de l’ordre où que ce soit. » Olive le savait particulièrement, mais elle ne voyait aucun inconvénient à venir en aide à cet homme qui semblait dépasser par la simple tâche. Après tout cela ne lui paraissait pas grand chose après tout ce qu'il avait fait pour elle, mais elle n'insista pas, se rendant rapidement compte que ce qui lui ferait sûrement plaisir c'était qu'elle se trouve. Et ça, elle pouvait au moins tenter de le faire convenablement. « T’en as fait du chemin, en deux ans. » Là-dessus, Olive était totalement d'accord avec lui. Bien des choses étaient différentes, et positivement. Alors il fallait continuer dans cette bonne direction et ne pas faire demi-tour maintenant. Bien sûr ce n'était pas l'envie qui manquait à Olive, puisqu'elle finissait toujours par se dire qu'elle ne serait jamais assez douée pour rien. Parce qu'elle passait son temps à se dénigrer tout simplement. Pourtant sa bonne étoile semblait briller de plus belle aujourd’hui, et c'était surement un doux présage qu'elle devait saisir. « Je suis fier de toi. Si ce genre de boulot marche pas, tu trouveras autre chose qui fonctionne. » Un large sourire se dessine sur le visage de l'Australienne. « Je suis prête à faire tout ce qui est possible pour réussir. J'y crois cette fois. » Et elle y arriverait.

Les mains pleines de brochures et des informations pleins la tête Olive retrouve son ainé un peu à l'écart du stand. Tout d'un coup elle se sent plus légère, prête à prendre le taureau par les cornes, espérant que cette sensation de courage perdure. Quelques années, quelques remis en question et voilà qu'Olive Sterling avait enfin envie de faire quelque chose pour elle. Gardant son objectif en tête, elle se planta devant son ainé. « Alors, la grande Olive Sterling aurait-elle trouvé sa future vocation ? Ce qu’elle t’a dit t’as confortée dans ton envie de tenter l’aventure ? » Elle hoche la tête de haut en bas, persuadée que c'est le bon choix. « Oh oui. Bien sûr j'ai encore des choses à étudier, mais je crois que la nouvelle moi arrive enfin. » Elle va tenter l'aventure. Prendre les devants sur ce qui l'attend dans quelques mois. Rien ne presse plus maintenant mais elle a besoin de prendre cette direction avant que tout ne capote de nouveau dans sa vie. Elle veut rendre fière ceux qui l'entoure, et surtout elle veut être fière d'elle-même. « Je suis impatiente de commencer. » A se former, à trouver l'entreprise qui la comblera, à affronter chaque nouvelle journée avec le cœur léger. C'était l'avenir qu'elle méritait, Olive et ça commençait maintenant.

rp terminé.