(c) jeridandridge

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@GAYLE DANBURY & ATLAS

lieu: chez atlas, west end

Allongé dans son lit, le regard fixé sur le plafond, Atlas cherchait vainement à trouver le sommeil. Il s’était efforcé de laisser son téléphone dans un coin pour ne pas passer des heures à scroller sans raison. Il avait même essayé de lire quelques chapitres du bouquin que sa sœur lui avait dégoté, mais l’histoire l'ennuyait et il avait fini par l’abandonner sur sa table de nuit sans ressentir la moindre fatigue. Le silence qui persistait dans l’appartement venait jouer avec ses nerfs, l’empêchant de s’apaiser. Hier, il avait râlé, trouvant que Ginny faisait trop de bruit à tourner dans sa chambre. Aujourd’hui, il aimerait qu’elle soit là pour rendre son environnement un peu plus vivant. Elle avait parlé de quelques jours chez une amie, rien de plus. Il ne l’avait pas questionné, elle n’était pas sa sœur et, par des centaines de fois, elle lui avait déjà prouvé qu’il était inutile de vouloir lui imposer quoi que ce soit. Mais sa soirée s’était voulue bien solitaire sans sa colocataire et si les heures continuaient à défiler dans la nuit, Atlas venait déjà venir l’insomnie. C’était monnaie courante désormais, comme si le manque d’activité physique venait jouer sur chaque micro détail de sa vie. Il pourrait abandonner ce combat, un peu idiot, pour se lever et retourner dans le salon, mais se poser devant la télévision lui reflétait l’image d’un adolescent attardé. Alors, il continuait à s’énerver sur son incapacité à trouver le sommeil, rendant le processus bien plus complexe. 

Il avait repris son téléphone, scrollé sur Instagram comme lui avait si souvent montré ses sœurs, il avait même envoyé un message à Lewis pour lui proposer d’aller à un match de rugby avec lui. Il avait lu encore quelques pages et alors que le réveil affichait quelques minutes avant deux heures du matin, il avait fini par sombrer. Allonger de travers sur le matelas, son livre encore posé sur le torse.

Son répit ne dura qu’un quart d’heure, guère plus. Avant que quelqu’un ne s’acharne sur sa porte d’entrée. Réveillé par le bruit, assailli par ses instincts de militaire, Atlas se leva dans un bond. Autrement dit, la pire chose à faire pour sa jambe. Il retint un juron dans sa barbe de quelques jours, attrapa le premier objet contondant qui lui passait sous la main et se dirigea vers la porte d’entrée. Si Ginny avait oublié ses clés, il lui ferait payer. Il avait l’air complètement con avec son bibelot à la main, tandis qu’il mettait un temps fou à se diriger vers l’entrée. Il n’était plus en capacité de se battre et renonça même à regarder dans l’œilleton avant d’ouvrir la porte. « Il t’en a fallu du temps, t’habites pas dans un palace que je sache. » Et telle une véritable tempête, Gayle s’introduisit dans son appartement, comme si elle était chez elle, comme si c’était normal. Atlas n’était pas d’humeur à la voir s’agiter dans sa robe de soirée et sa bouteille d’alcool. « Ta coloc est là ? » - « Non. » Et puis, même si Ginny avait été dans les parages, son intuition lui faisait dire que Gayle en aurait eu strictement rien à faire. « T’as pas un tee-shirt à me prêter ? » Elle était déjà en train de batailler avec sa robe pour s’en défaire et Atlas restait figé sur place, prêt à imploser. Il avait l’habitude de ses visites impromptues, il lui ouvrira toujours sa porte, mais ce soir… Il avait envie de l’étrangler, pour être honnête. « Tout va bien ? » Un sourire pour bien faire, mais Gayle se voulait bien trop vive pour une heure aussi avancée. « Tu as de nouveau mal ? » Et la question qu’il ne fallait pas poser. Atlas lui adressa un regard noir alors qu’elle s’emparait de son bras comme s’il comptait s’échapper quelque part. « Mais dis-moi ! » Il prit une seconde pour inspirer avant de relever les yeux vers elle. « J’essaye vraiment de me retenir, de t’insulter là. » Ils avaient toujours été cash l’un envers l’autre et ce n’est pas maintenant que ça allait changer. « Je venais de m’endormir, Gayle. » Enfin. Il ne le dirait pas ainsi, mais elle devrait le comprendre, parce qu’il lui avait dit avoir du mal à trouver le sommeil. « Je t’adore, mais là, j’ai vraiment vraiment envie de te laisser coincer dans ta robe moche. » Il avait tenté un sourire en coin, même s’il se trouvait encore passablement énervé, peu enclin à la conversation et surtout pour répondre aux questions de la blonde. « C’est qui le pauvre gars que t’as laissé en plan ? » Maître dans l’art de détourner la conversation, pas vrai ?

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Dans d’autres circonstances, il l’aurait probablement accueilli avec le sourire. À se moquer de sa fin de soirée, mais avec le sourire malgré tout. À cet instant, il voulait tout simplement la maudire sur plusieurs générations. Et probablement l’abandonner sur le palier avec sa bouteille et la moitié de sa robe grande ouverte. « C’est plus grave que ce que je pensais… Depuis quand tu te retiens ? » En plus de cela, elle ne comprenait rien à rien. Il leva les yeux au ciel, se retenant réellement de sortir toutes les insultes dont il avait connaissance. « Deux minutes. » Qu’il marmonna la mâchoire serrée. « Teste pas mes limites. » Elle pourrait le regretter et il finira par le faire également dans quelques jours. Il détestait se prendre la tête avec elle, mais c’était régulier avec leurs caractères communs. Ce n’était pas juste une question de patience, il avait enfin trouvé le sommeil et elle avait tout gâché tout ça parce qu’elle s’ennuyait et qu’elle ne voulait, probablement, pas se retrouver seule dans son propre appartement. « Merde. » Ouais, merde. Et tout ce qui va avec. « T’as essayé de prendre le truc que je t’ai filé ? » Non, vraiment, elle cherchait à le faire craquer. « Tu m’as filé de la pelouse Gayle ! » Aucune drogue, il aurait préféré. Non, non. Juste un traitement à base de plantes et de toutes les conneries de la société actuelle avec les vegans, la médecine chinoise et tout ce qu’il n’avait pas envie de connaître. Comme si cela allait réellement l’aider à ne plus faire de cauchemars et à dormir sur ses deux oreilles. Il ne croyait pas en tout cela, en revanche, quelques minutes auparavant, il s’était réellement dormi. Et Gayle continuait à s’agiter sous ses yeux, pour pas grand-chose. 

« Elle est pas moche… » Il avait bien des choses à dire sur son accoutrement, mais ce qui l’exaspérait au plus haut point, c’est de la voir se tortiller dans tous les sens pour se retrouver à poil dans son salon. « Si, elle est moche. » L’argument se voulait indiscutable, il en avait décidé ainsi, qu’est-ce qu’elle pouvait bien en dire ? « Tu me prends pour qui ? » S’il avait été un véritable connard, il aurait répondu qu’il la prenait pour une fille facile. Mais s’il était énervé, Atlas n’était pas du genre à insulter ses amis sans raison. En particulier Gayle. « Je te connais. » La conclusion se voulait simple et il savait que sur ce point, elle ne pourrait absolument pas argumenter. « T’as des ciseaux ? » Il se ferait un plaisir à couper le tissu lui-même, mais pour l’instant, il préférait la voir continuer à s’agiter dans tous les sens. Dans cinq minutes, elle allait perdre patience et il pourra réellement en rire. « Oh et puis va nous chercher deux verres. Au moins, tu seras pas réveillé pour rien. » Il manquait plus qu’elle le siffle. Il était hors de question qu’il cède à tous ses caprices alors qu’elle venait de ruiner sa nuit. Et à ce jeu-là, il sera toujours plus têtu qu’elle. Il fallut juste plusieurs minutes avant que Gayle ne le réalise pleinement. « Je suis désolée ! T’es content ? » Il aurait voulu rire, mais il préféra lever les yeux au ciel. « Ça t’arrache la gueule, hein, avoue. » Elle ne s’excusait pas, Gayle, jamais. Même avec le sourire. Elle était du genre à dire tout ce qui lui passait par la tête sans prendre de gants pour mieux gérer les retombées plus tard. Mais il acceptait tout, ou presque, venant d’elle. « Aller, arrête de gigoter un peu. » Il s’approcha enfin d’elle pour la libérer de l’affreuseté qui lui servait de robe. Il dût tirer un peu fort sur la fermeture éclair, mais cette dernière finit par céder assez facilement. « Tu sais où sont mes fringues. » Il n’allait pas en plus aller lui chercher lui-même. De toute façon, elle allait lui piquer le même sweat qu’elle prenait tout le temps et il allait encore passer des semaines avant de pouvoir récupérer son bien.

En attendant, et à défaut de pouvoir retourner dans son lit, Atlas finit par aller chercher deux verres et ouvrir la bouteille que Gayle avait ramené avec elle. Il s’était déjà étalé dans le canapé lorsqu’elle décida de le rejoindre. « Bon, tu me racontes maintenant que tu m’as réveillé. » Qu’il ait au moins l’impression d’avoir une vie au travers de son amie. « Il était aussi moche que ta robe ? » Oui, il n’allait pas s’arrêter, elle l’avait cherché.

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« Tu m'énerves. »
« Je sais. »

Et si elle perçoit un sourire au coin de ses lèvres, elle ne se trompe pas. C’est bien la seule chose qui l’amuse depuis qu’elle a osé le réveiller. Il voit qu’elle fait de son mieux, coincé dans sa robe, refusant d’admettre que sa soirée ressemblait bien à un échec. « J'te préviens, tu répètes ça à quelqu'un, je nierai les faits. » Il ne peut s’empêcher de ricaner en levant les yeux au ciel. « Comme si quelqu’un allait croire que Gayle Danbury est capable de s’exprimer de manière positive. » Il connaît la réputation qu’elle se traîne, sait parfaitement le personnage qu’elle cherche à véhiculer en dehors de ses quatre murs. Il a eu la chance de croiser la personne qui se cache sous le masque. En sa compagnie, elle ne fait semblant de rien et même si elle lui tape sur le système, il est heureux de la voir. Cela commençait à faire long sans voir sa tronche. Et le reste de son corps, puisqu’elle se balade désormais en sous-vêtements dans son salon. « T'es le meilleur ! » - « Ouais, ouais, va te couvrir ! » Qu’il râle juste pour l’effet.

« Y a rien, je voulais juste te voir. » Chez n’importe qui d’autre, il aurait accepté l’explication sans même rechigner. De la part de Gayle. Tout cela paraît soudainement fort peu probable. Il y avait forcément autre chose pour qu’elle se pointe directement après sa soirée. Avant même d’envisager de passer dans le lit de l’heureux élu du soir. « N'importe quoi ! » S’il n’était pas moche, il a forcément démontré une tare. Sinon, elle serait en train de prendre son pied et pas en train de s’étaler dans son canapé. « Il a parlé de me présenter sa mère. Je t’interdis de rire ! » Trop tard. Atlas s’esclaffe sans même chercher à se retenir. « T’as décroché le gros lot. » Qui, à leur âge, se permet encore de tenter ce genre de technique. Tout le monde le sait qu’il n’y a rien de plus repoussant que l’idée de rencontrer les parents. « Trois fois. On s'est vu trois fois et l'autre fou voulait que je rencontre sa génitrice ! Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez les mecs ? » Il fronce les sourcils face à son exclamation. « Eh me met pas dans le même panier. » Bon, elle avait rencontré la sienne de mère, mais les circonstances étaient bien différentes lorsque c’est arrivé. « Tu vois, finalement, les coups d'un soir, c'est plus pratique. » Il ricane à nouveau. « T’essayes de me convaincre ou ? » Elle avait déjà essayé, bourré comme jamais. Il l’avait repoussé en plantant sa main sur son visage et elle lui avait léché l’intérieur de la paume. Des enfants, comme toujours. « On devrait sortir un soir. » Comme s’il avait envie de sortir de chez lui ces derniers temps, mais elle serait bien capable de le convaincre. « Je pourrais te pointer du doigt ceux qui ont un potentiel de mommy issues. » Et bien sûr qu’il se fout de sa gueule.

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Il aura simplement effleuré du doigt l’idée de faire une bonne nuit de sommeil. Gayle est désormais installée dans son canapé sans démontrer le moindre remords ou le moindre désir de se lever pour rentrer chez elle. Il accepte son sort, s’installant à ses côtés, mais sans toucher à la bouteille d’alcool qu’elle agite sous son nez. Il n’a pas envie de boire et, de toute façon, ce n’est pas spécialement conseillé avec ses médicaments. « Putain, j'te le fais pas dire. » Elle a toujours eu le chic pour se mettre dans des situations pas possibles, en particulier dès qu’il s’agit des hommes. Il ne compte plus le nombre de fois où il a dû lui rappeler que prendre son pied était cool, mais que si c’était avec un gars complètement bizarre, ça n’avait rien de parfaitement sain. Elle est comme ça, Gayle, elle pense à son désir avant tout le reste. Personne ne lui en voudra, mais il aimerait qu’elle ne se mette pas à dos un mec complètement dingue qui cherchera à lui faire payer son affront. C’est pas un comportement de psychopathe de toujours traîner dans les jupes de sa mère à leur âge ?

Il s’abstient du moindre commentaire, préférant se mettre dans la merde lui-même. Il pourra blâmer la fatigue, mais, dans le fond, la réaction de Gayle l’amuse. « Tu te souviens que j'ai une mémoire infaillible ? » Il retient un rire alors qu’il peut déjà entendre son cerveau se mettre en action. Sans qu’il ne le voie venir, elle va le traîner dans une soirée aussi déjantée qu’elle et il finira par regretter d’avoir un jour accepté d’aller boire un verre avec cette femme. « Tu l'as dit, tu peux plus faire marche arrière maintenant ! » - « Je suis fatigué, je sais pas ce que je dis. » Il sait qu’elle ne pense pas à mal. Comme les autres, elle aimerait le voir sortir de son appartement. Comme les autres, elle cherche ce qui reste de son ami, dans le vestige qui lui fait face. Il le sait, mais ça ne veut pas dire que cela rend tout plus facile.

Et parce qu’ils ne savent pas tenir en place sans dire n’importe quoi, Atlas entre dans le jeu démarré par la blonde. Il s’amuse simplement de son malheur, mais elle semble entendre autre chose. Avant qu’il n’ait réellement le temps de comprendre quoi que ce soit, Gayle se retrouve à califourchon sur ses cuisses. Instinctivement, ses mains se posent sur les hanches de la blonde, alors qu’elle le dévore du regard. Il ne l’a jamais vu ainsi et, l’espace d’une seconde, se retrouve parfaitement déstabilisé par son comportement. « On n'est pas obligé de sortir pour ça... » Elle marque une pause et il lui laisse l’occasion de poursuivre le fond de sa pensée. « Je connais déjà ta mère... J'aurai pas besoin de passer par cette étape-là... » Contrairement à lui, Gayle a bien du mal à contenir ses émotions. Il est capable de lire son fou rire sur ses traits, mais s’abstient de réagir. Après des années d’entraînement, il maîtrise chacune de ses propres réactions, capable de cacher son sourire pour garder un visage impassible. À son tour de s’amuser. Passant sa langue sur le bord de ses lèvres, il laisse ses yeux descendre lentement jusqu’à ses lèvres. Comme s’il avait envie d’y goûter. Laissant planer le doute, il bouge presque lentement, comme s’il allait s’avancer, juste pour lire la stupéfaction sur le visage de Gayle. Il est obligé de se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire, alors que ses lèvres se dirigent vers l’oreille de la jeune femme. « J’ai eu des frissons… » Qu’il annonce d’une voix presque suave, soufflant le chaud et le froid, avant de reprendre un check avec la réalité. « Et pas de plaisir si tu vois ce que je veux dire. » D’une pression de ses doigts sur les hanches de Gayle, il repousse leurs deux corps. « Descends de là, Gayle tu te ridiculise ! » Il lève les yeux au ciel alors qu’elle l’observe la bouche entrouverte, tel un poisson hors de l’autre. « T’as cru que j’étais désespéré à ce point ou quoi ? » Une fois. Une seule fois, les choses ont failli déraper entre eux et il n’avait pas du tout l’intention de ruiner une si belle amitié pour une histoire de sexe. « Ferme la bouche, Gayle t’as l’air bête. » Qu’il s’amuse en finissant par exploser de rire.

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Elle se croit maligne, Gayle. Il peut le lire sur chacun de ses traits. Elle pense sincèrement pouvoir le déstabiliser et elle s’en amuse. Oubliant, probablement, qu’elle a misé sur le mauvais cheval dans cette histoire. Son sang-froid se veut sans égal et puisqu’elle a décidé de l’emmerder à une heure pas possible, Atlas compte bien se venger à sa manière. Maîtrisant parfaitement les traits de son visage, il se décide à embrouiller l’esprit de son amie, entrant dans son jeu d’une manière dangereuse. Il peut voir le moment précis où elle commence à s’inquiéter. Obligé de se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire, il se redresse plutôt pour s’approcher encore plus du corps de Gayle qui commence à blêmir. Il payerait cher pour que quelqu’un prenne une photo à cet instant précis, juste pour lui rappeler éternellement qu’elle a failli tomber dans le piège telle une débutante. Il la mène en bateau un instant avant de la ramener brutalement à la réalité. Le plus drôle, c’est certainement d’assister aux longues minutes qu’il faut à Gayle pour réaliser qu’elle venait de se faire berner et surtout qu’elle avait failli se jeter dans le piège tête la première. « Beurk. » De sa place dans le canapé, il peut littéralement voir le frisson qui la fait tressaillir. « Putain, tu m'as foutu la peur de ma vie. » À cela, il éclate de nouveau de rire. « T'es complètement malade mon pauvre. » Arquant un sourcil, il l’observe faire des allers-retours dans le salon comme s’il venait de lui arriver la pire chose possible. « C’est toi qui as commencé. » Qu’il lui rappelle en essayant de ne pas rire à nouveau.

Il voit bien qu’elle cogite et il est presque étonné que cela lui prenne autant de temps pour pleinement réaliser ce qu’il avait pu dire avant de la rejeter. « Et attends... Comment ça t'as frissonné mais pas de plaisir ? Je te dégoûte c'est ça ? » Cette fois, il ne peut qu’exploser dans un éclat de rire franc. Il lui en aura fallu du temps pour reprendre ses esprits. Et si elle pense que son regard noir va l’impressionner, elle se met le doigt dans l’œil. « T’es comme ma sœur Gayle et jusqu’à preuve du contraire, je fais pas dans l’inceste ! » Au fil des années, c’est ce qu’elle est devenue, une amie si proche qu’elle pourrait presque faire partie de sa famille. À défaut d’en avoir une conventionnelle avec une épouse et des enfants, il a bien le droit de composer comme il le souhaite. « Et je te signale que je meurs pas de faim à ce point non plus ! » Une nouvelle fois, il lève un sourcil dans sa direction. « T’es sûre ? Parce que t’avais l’air bien mordu quand même ! » Et bien sûr, qu’il se met de nouveau à rire, juste pour l’emmerder. Dommage pour elle, il n’y en a qu’une qui serait capable de lui faire tourner la tête au point de s’en foutre des conventions et de la bienséance. « Viens t’asseoir tu va me filer le tournis à force. » C’est pas comme s’il allait lui sauter dessus, il a prouver son point, elle peut s’approcher sans plus rien craindre désormais. « Et s’il te plaît laisse ma mère en dehors de tes idées farfelues aussi ! » Il ricane légèrement. « J’ai pas de problème comme les gars que tu t’acharne à rencontrer, merci bien ! » Il est très proche de sa mère certes, mais il ne va pas proposer à n’importe qui de la rencontrer. Et ce n’est pas comme s’il s’adonnait aux rencontres sans lendemain de toute façon.

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Au premier abord, on pourrait croire que sa petite blague est allée trop loin. En réalité, pas tant que cela. Ce n’est pas la première fois qu’ils se font une vacherie et ce ne sera pas la dernière. Gayle aime simplement jouer les drama queen et il ne tombe plus dans le panneau depuis bien longtemps. Elle a beau tourner dans tous les sens en frissonnant de la tête aux pieds, il sait parfaitement que ce n’est qu’un acte et qu’en réalité elle aimerait rire de son génie. Il se félicite, malgré tout, d’avoir su la déstabiliser à ce point, ce n’était pas arrivé depuis longtemps. Autre chose n’était pas arrivé depuis un certain temps et il s’en rend compte que maintenant, alors qu’il rit sincèrement pour se moquer de son amie. Atlas n’avait pas ri aussi franchement depuis des semaines, si ce n’est plus. Il prendra le temps d’analyser ce constat plus tard, lorsque la blonde sera partie et qu’il n’aura plus à sourire pour qu’elle cesse de s’inquiéter d’un rien. « Oh ta gueule... » Peut-être que son sourire n’a rien de forcer lorsqu’il relève la tête dans sa direction. « Oh, je vais te le ressortir constamment ça, ma biche. » Pour une fois qu’il peut se moquer sans qu’elle ne trouve la moindre répartie.

Lorsqu’elle se laisse à nouveau tomber dans le canapé, il sait que la soirée va se calmer. Gayle a évacué toute son énergie désormais. Enfin… C’est ce qu’il pensait. « Je veux rencontrer personne, je veux juste baiser. » Son éclat de rire se veut plus sincère que jamais alors que Gayle continue à bougonner à ses côtés. « Pas moi, c'est l'alcool. » - « Bah bien sûr. » Il n’en croit pas un mot, elle a toujours été aussi brute de décoffrage. « Tu va pas me choquer en disant ça. » Il la connait assez pour savoir qu’elle ne veut s’attacher à personne et il n’allait pas lui reprocher. Avoir des attaches, ce n’est pas toujours simple et encore moins ce qui amène le plus de bonheur. Il est parfaitement bien placé pour le savoir.  « Je peux dormir là ce soir ? » Comme si elle avait réellement besoin de poser la question. Il l’avait deviné dès l’instant où elle avait passé le pas de sa porte. « J'te jure que j'te toucherai pas... » - « J’espère bien. » Il ne va probablement pas réussir à se rendormir, mais il reste épuisé malgré tout. « Aller, viens, on va se coucher. » Il se relève et lui tend une main pour l’aider à se sortir de ce canapé devenu bien trop confortable. « Et si tu ronfles, je te jette dehors ! » Et bien sûr, qu’ils continuent à se chamailler pour un rien alors qu’elle lui emprunte encore des fringues et qu’elle s’installe dans son lit comme si elle était chez elle. Au moins, il n’est pas seul.