a light to carry on  
@Arsinoé Quinzel   ☆ crédit/ zkbll2

Le coeur en lambeau, l'âme en perdition. A se demander si un jour les choses changeront, si un jour Olive Sterling pourra se persuader que plus rien ne l'affecte. A la vérité, c'est qu'elle n'était pas prête réellement encore pour affronter le monde. Peut-être qu'elle n'était que cet enfant trop capricieux et ingrat qui pense tout savoir, qui pense pouvoir tout contrôler avec une simple crise de larmes. Mais à la vérité, Olive elle est totalement larguée. Elle a commencé à grandir en ayant des objectifs bien précis en tête, en voulait suivre les bons conseils de ses parents, en voulant les rendre fières, et pourtant, elle s'est lamentablement casser la gueule en chemin. Olive, elle était persuadée d'être forte, persuadée de pouvoir affronter le monde sans la moindre crainte. Sauf que tout ça, ce n'était finalement qu'un rêve, une chimère tout au plus parce qu'Olive, elle fait partie de cette minorité qui n'est que faiblesse et peur. Qui n'est pas prêt à se battre pour survivre, qui est prêt à tout abandonner quand le niveau devient trop haut. Qui finalement, se rend compte qu'il n'a vécu que pour les autres plutôt que pour lui-même et que maintenant que l'occasion se présente, et bien, il est complétement paumé. La vie ça craint.

Le sourire était revenu sur son visage, un vrai sourire, pas celui qui est juste la pour faire plaisir. Elle avait touché le bonheur du bout des doigts Olive, elle avait cru franchir la plus haute vague de la tempête et enfin retrouver le calme du rivage, mais tout ça ce n'était qu'une mauvaise blague. La vie venait de lui remettre sur son chemin l'humour à son paroxysme. Alors qu'elle pensait vivre une journée banale et sans rafale, la jeune femme était retombée sur ses démons intérieurs, ou plutôt un, mais qui lui avait été fatale. Même si, la responsabilité n'était pas entièrement sur cette femme, son visage avait suffit à lui saper le moral pour le reste des jours à venir. Ses sentiments représentaient des montagnes russes auxquelles il était impossible d’échapper. Trois ans qu'elle montait et descendait cette attraction, qu'elle rebondissait dans ce wagon la menant, elle l’espérait vers le bonheur. Mais elle rêvait les yeux grands ouverts Olive. Ce n'était pas grand chose, tout au moins le retour inévitable de cette chirurgienne au cœur pourri. Elle aurait aimé pouvoir l'esquiver encore et encore, prier pour que plus jamais elle ne rencontre le chemin de cette vipère, mais c'était trop beau pour être vrai.

- Y a un truc sur ton visage.. T'es pas comme d'habitude. Olive relève péniblement la tête pour se concentrer sur la voix qui vient de lui échapper. Trop obnubilée par ses propres pensées, pas ce qui ne tourne vraiment pas rond chez elle. Elle plisse les yeux avant de faire la mou. - Enfin, t'as aussi l'droit de tirer la gueule pour aucune raison, hein. Ses épaules se haussent péniblement comme pour valider sa défaite. « Pardon, j'ai déconnecté. » Elle tenta d'afficher un sourire sur son visage, même si c'était compliqué, même si c'était tout sauf naturel. « Tu as besoin d'aide pour quelque chose ? » Changer de sujet, se concentrer sur autre chose. Se rattraper volontairement à cette bouée que venait de lui tendre Arsinoé avant qu'elle ne se décompose. « J'suis désolée, j'ai juste un peu mal à la tête. » Ce qui n'était pas totalement un mensonge.

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Olive, elle pensait sincèrement que revenir au dispensaire serait une bonne chose pour elle. Que de cette façon, elle reprendrait goût à une activité, goût à la médecine. Pas au point de reprendre ses études bien évidement, mais assez pour se dire qu'elle regretterait presque d'y avoir mis un terme. Presque. Alors, elle était revenue, appréciant les instants passés dans cet endroit, à retrouver le contact des patients et à intervenir sur des petits cas, sans aucune pression, sans aucun mécontentement de la part des chirurgiens trop déconnectés du monde réel pour savoir ce qui est bon ou mauvais. Cela n'aurait plus dû avoir aucune importance pour la jeune femme. Cela aurait dû être du passé bien enterré depuis un moment maintenant. Mais la réalité, c'est que finalement elle ne pouvait échapper à son démon. Elle ne pouvait échapper à cette femme qui avait fait de son internat un enfer vivant. Olive se détestait à l'idée d'avoir été si naïve, à l'idée de ne pas avoir compris que tôt ou tard cette rencontre allait se dérouler. Elle aurait juste espéré que ce soit d'une autre manière, plus douce, plus compréhensible. Mais non, rien ne changeait. Alors elle devait faire avec, elle devait faire semblant que son plus gros traumatisme ne venait pas de refaire surface dans sa vie avec un simple coucou. Elle devait faire semblant que tout allait bien, finalement, comme ça avait été le cas depuis trop longtemps. L'impression tout d'un coup, que jamais elle ne s'en sortirait.

- Nope. Cela rassura la brune qui pensait vraiment avoir loupé une information importante. Elle avait vu la jeune femme dans son angle, mais n'avait pas réagit assez vite pour tout comprendre la première fois. Parce qu'elle était prise dans ses pensées sans savoir comment s'en sortir. - Quoique, j'aurais b'soin d'aide pour descendre une pinte, tout à l'heure. Olive tourna la tête sur le côté, surprise de cette demande. Ce n'était pas vraiment ce qu'elle avait sous-entendu par "aide" mais après tout, elle en avait sûrement bien besoin. « J'peux pas te refuser ça. » Cela même si elle avait profondément envie de s'enfuir sous sa couette et de pleurer à chaude larmes le reste de la soirée. Olive devait se changer les idées à moindre de se torturer encore et encore, quitte à s'en rendre malade. - C'est juste un mal de crâne ? - « Oui, la journée a été longue. » Et son cerveau fulminait de toute part, c'était sûrement visible d'ailleurs. - Peut-être qu'une balade sur la plage te ferait du bien. Olive soupira, finalement tant que ça la sortait de cet endroit et que ça lui permettait de faire le vivre, elle pourrait suivre Arsinoé à l'autre bout du monde. « Où tu veux. » Même si c'était un endroit qui dénoter drôlement avec Olive et son mode de vie habituel. « Pour être sincère, j'ai juste besoin de sortir de là. » Une faiblesse qu'elle admettait sans aucun mal. Des mots suivi d'un long soupire. Peu importe où elle l'emmènera, elle ne refusera pas pourvu que ça lui fasse du bien.

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Ce n'était pas facile de cacher les sentiments douloureux qui traversaient l'esprit d'Olive à cet instant. Elle n'était pas douée pour faire semblant que tout allait bien, que rien n'avait chamboulé sa petite vie paisible. Olive avait pourtant eu de l'entrainement pendant ses nombreuses années où rien n'était en ordre dans sa vie, mais l'orage qui venait de s’abattre sur son monde n'avait pas su s'apaiser complétement encore. Elle était là sans vraiment l'être complétement. Elle ne savait si la réalité était telle qu'elle l'imaginait, ou si tout ce qui se déroulait en ce moment n'était qu'une vaste hallucination. Tout n'était pas clair dans son esprit c'était un fait inévitable. Elle avait pensé naïvement que revenir au dispensaire après sa dernière rencontre avec Hélen allait être facile, mais ce n'était pas du tout le cas. Du moins, pas assez faux pour que sa collègue ne le remarque pas. Pas assez pour qu'elle puisse passer inaperçu cette fois. - En soit.. Si, tu peux refuser. C'est un bon plan, mais tu peux refuser. Olive inspire profondément. Son esprit lui dit de rentrer, de fuir cet endroit à toute vitesse et sans se retourner. Mais son cœur apprécie la générosité dont fait preuve Arsinoé pour elle et elle ne peut pas faire comme si ça ne la touchait pas un minimum. Peut-être que ce n'est pas une bonne idée, ou peut-être que si. Olive sait que si elle ne tente pas de se changer les idées rapidement, tout partira en vrille. « Non, j'suis d'accord, merci Ars'. » Elle tente en vain un sourire qui se meurt sur son visage.

- La relève est arrivée, à nous la liberté. La pression sur ses craintes se soulève un instant. Le temps pour Olive de s'assurer que pour aujourd'hui, son chemin ne recroisera pas celui de la chirurgienne sans âme. C'est une bonne chose déjà. Suivant les pas d'Arsinoé, Olive fut soulager tout de même de quitter cet endroit pour le reste de son temps libre. - T'sais quoi ? On va acheter une bouteille de ton choix, ensuite.. Olive écouta attentivement les paroles de la brune tout en s'activant elle-même de son côté pour remettre sa tenue de civil. - On ira picoler sur la plage, en marchant dans les vagues ! Cette idée était dingue, mais cette idée plaisait beaucoup à l'Australienne. « Et bien, il faut une première fois à tout, alors ça me semble être une idée intéressante. » Moins que l'idée de se rouler en boule dans son lit, mais elle tente de maintenir sa tête en dehors de l'eau. Le programme n'est pas dans les habitudes d'Olive, mais elle veut bien se laisser convaincre pour cette fois. - Peut-être même qu'on pourra faire un feu d'camp.. Griller des marshmallows, ou du pop-corn. La brune laissa un rire léger lui échapper au vu de toutes les propositions de sa camarade. « Tant que l'on part d'ici, nous ferons tout ce que tu veux. » Et là-dessus Olive ne plaisantait pas et pas parce qu'elle avait surtout besoin de partir du dispensaire. « Tu es certaine que tu n'as rien de mieux à faire que de te coltiner ta vieille collègue ? » Olive fit la mou en interrogeant la brune. Elle ne voulait pas être un poids mort dans le programme de la jeune femme.

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Olive devait se changer les idées. Faire tout ce qu'elle pouvait pour passer à autre chose et oublier sa mésaventure avec Hélen. Alors toutes les distractions seraient les bienvenus tant que ça lui permettait d'oublier le temps d'un instant que son cœur était si facile à mettre en morceaux. Arsinoé serait une très bonne distraction. Sûrement la meilleure d'ailleurs. - Wait.. T'as jamais pris une bouteille pour aller picoler sur la plage ? Olive grimaça à la réponse de la demoiselle. « Non. Pour être sincère, je n'en ai jamais eu l'occasion. » Parce que son truc à elle, c'était de s'échapper avec un livre à la campagne. De s'enfermer dans des romans d'amour et des histoires de magiciens. Des histoires qui lui permettaient de se sentir ailleurs le temps d'un instant, et c'était suffisant jusqu'à présent. - Si j'avais eu l'océan à proximité au cours des dernières années.. J'aurais pris un paquet de cuites comme ça. Elle le comprenait Olive, mais à la différence c'est qu'elle n'avait pas d'attrait particulier pour la mer. Au contraire, elle était même de ceux qui paniquent et refusent de mettre un pied dans l'eau. - Et dieu sait que j'ai rêvé d'avoir l'océan à côté. - « Et maintenant, tu peux pleinement en profiter. » La mer ne devait attendre qu'elle. « Mais il y aussi des tas de possibilité autre que les profondeurs de l'océan pour se sentir libre. » Du moins, c'était l'idée pour Olive en tout cas. Elle comprenait aussi que les perspectives soient différentes d'une personne à l'autre évidemment. En attendant, elle était partante pour partager un bout de ce bonheur salé avec Arsinoé. - Toi, vieille ? Olive haussa les épaules comme simple réponse. C'est vrai après tout, elle était une vieille fille dans le corps d'une jeune femme. Olive, elle ne s'amusait pas comme les adultes de son âge. Elle n'avait même presque rien vécue de fou finalement. La preuve, c'était la première fois qu'elle siroterait une bouteille de blanc sur la plage. Cela semblait fou. - De nous deux, c'est moi la p'tite dame aigrie. Toi, t'es un jeune soleil.. On va aller retrouver tes rayons, et ça ira mieux. - « Dis comme ça. » Olive émit un petit rire. Assez pour la faire se dérider un instant. La remarque d'Arsinoé était drôle, mais malheureusement Olive ne savait que se dénigrer. - Élan tactile, oupsi. Le geste n'a pas déstabilisé Olive plus que de raison, elle s'est même surprise à l'attendre. Rêvant finalement de cet élan, d'une tape sur le dos ou de quelque chose qui la fasse pleinement réagir. Mais elle n'en dit rien, se laissant simplement guider à la suite d'Arsinoé pour enfin quitter cette prison. - Go à l'épicerie. Tout semblait plus léger maintenant. - J'ai passé deux ans à m'baigner dans un fleuve, sous un pont, à défaut de pouvoir rejoindre la mer. L'eau était froide en général, alors j'prenais de l'alcool pour me donner l'illusion d'avoir chaud.. et éventuellement d'être ailleurs. Olive pencha la tête en écoutant sa collègue. Curieuse d'en savoir plus sur ce petit bout de femme énigmatique. « Et ça fonctionnait alors ? » Parce que si c'est ça, elle y songerait plus souvent. A se laisser tenter par un verre ou deux histoire de se sentir mieux. « Ça te rendais heureuse ? Libre ? » Parce que c'est ce qu'elle attendait Olive. De pouvoir enfin se libérer de ses chaines. Même pour un court instant. - Alors.. Regarde moi bien et ose m'demander si ça me fait chier d'être avec toi ! Les joues d'Olive se mirent à rougir. « J'veux juste pas que tu te sentes obligée de me trainer comme un boulet. » Une grimace, puis un soupire. Olive ne voulait pas être de trop, ni la chieuse de service qu'on était obligé de se coltiner parce qu'on avait pas le choix. Elle avait peur d'être de trop, comme souvent. « Merci en tout cas.. » Olive marqua une pause, le temps d'apprécier l'instant, puis elle repartit de plus belle vers des contrées lointaine.