The wicked envy and hate;
it is their way of admiring.

@Harper Ackerman & @Aaron Fowler

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Il s'était réveillé ce jour là avec la tête dans le c*l, n'ayant pas réussi à dormir de la nuit. Trop préoccupé par l'échéance de ce matin : la dernière répétition avant le grand live de samedi, il avait passé sa nuit à cogiter en se tournant et retournant dans la couette. Ce n'était pourtant pas sa première répétition ni sa première émission au côté d'Harper, mais il avait toujours cette petite appréhension de ne pas arriver suffisamment préparé. Faut dire que sa co-star avait un sacré talent pour faire remarquer à tout le staff qu'Aaron était moins doué qu'elle. OK il n'avait pas ses années d'expérience. OK il était issu de la télé-réalité. OK son charme avait -sans doute- été son passe droit pour obtenir cette place de co-présentateur... Et alors ? Etait-ce pour toutes ces -mauvaises- raisons qu'il devait baisser la tête et supporter jour après jour les remarques hautaines de Mrs Ackerman ? Non, il était plutôt décidé à lui prouver qu'elle se trompait sur son compte ... Et si cela devait prendre du temps soit, mais une chose était sûr il ne comptait plus se laisser faire. D'autant qu'il trouvait dommage de se déchirer en coulisse quand, devant les caméras, leur duo fonctionnait si bien. Leurs avis souvent diamétralement opposés et leurs débats explosifs faisaient bonne pub pour leur émission. C'est en buvant une deuxième tasse de café et en mangeant ses tartines au beurre qu'Aaron rélisit une dernière fois ses notes. Avant de partir il passa un coup de peigne dans ses cheveux, se donna deux trois mots d'encouragements dans le miroir "Tu es génial" et sauta dans le premier taxi qui voulait bien de lui. Il habitait à une vingtaine de minutes des studios ABC, ce qui était souvent l'opportunité pour lui de scroller un peu sur les trois-quatre applis de rencontre où il était inscrit ... Sauf que depuis environ une semaine, il ne swippait plus beaucoup, bien trop concentré à papoter avec un de ses matchs en particulier. "Coucou, j'espère qu'aujourd'hui  ton chemisier est sauf et que tu as pu savourer ta tasse de thé ... Passe une bonne journée ! A." Juste le temps de cliquer sur envoyer, et voilà que le taxi se garait devant les studios. Il paya le chauffeur, lui laissant au passage un petit pourboire, puis gravis avec entrain les quelques marges qui le séparait du bâtiment. Sur son passage il croisât sa styliste qui lui fit promettre de passer la voir une fois le dernier filage terminer. Puis il salua les producteurs de l'émission, les cadreurs ... Tous ceux avec qui travailler était un plaisir finalement. C'est quand il poussa la porte de l'espace maquillage qu'il tomba nez à nez avec son bourreau "Aah voilà enfin ma co-star préféréeee !!!" lâcha t-il avec dérision les deux bras en l'air. Il les laissa retomber bien vite et alla s'affaler dans un des fauteuils de maquillage. Le plus près de Harper possible, car il était sûr que cela allait lui faire très, très plaisir ! "Alors aujourd'hui on est plutôt de mauvaise humeur ou de mauvaise humeur ?! " Il regarda Marina sa maquilleuse pouffée de rire et lui fit un petit clin d'œil en retour. Il n'y avait pas que Harper qui savait jouer avec les nerfs d'autrui, même fatigué il était près à rentrer dans la bataille.

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Depuis que la chance lui avait souris avec l'obtention de ce job de co-présentateur, Aaron essayait tant bien que mal d'être la meilleure version de lui même : pas de retard, des sessions de préparation avec un coach en dehors de ses heures de travail, une hygiène de vie irréprochable afin de toujours arriver sous son meilleur jour, le teint frais et les yeux bien dégonflés ... Pourtant il y avait des jours sans, comme aujourd'hui, où malgré une routine du soir bien exécutée, la nuit avait été difficile. La fatigue emmagasinée ces dernières semaines se reflétait sur chacun de ses traits de visage mais pas question pour lui de se laisser abattre. D'autant qu'aujourd'hui était une journée importante : dernière répétition avant le talk-show du lendemain, sa dernière chance pour montrer à tout le monde qu'il avait progressé depuis l'émission de la semaine dernière. Et surtout il voulait le prouver à sa co-animatrice, Harper. La terreur de ses journées, mais aussi, celle qui le poussait à constamment vouloir s'améliorer. Finalement "Harpie" - comme il aimait tant la surnommer en secret - n'était-elle pas la meilleure collègue qu'il aurait pu espérer ? Sans elle, il n'aurait probablement jamais progressé aussi rapidement ... Et leur alchimie, aussi surprenante était-elle compte tenu de leur relationnel une fois la caméra coupée, crevait l'écran, ce qu'Aaron avait encore du mal à expliquer. Alors quand il arrivait en salle maquillage en scandant ironiquement qu'il était heureux de retrouver Ackerman, ce n'était finalement qu'à moitié faux. Il adorait faire semblant de la détester, mais surtout il adorait la pousser dans ses retranchements pour finir par la voir sortir de ses gonds. Était-il une horrible personne ? Ou simplement un mec en manque de sensations fortes ? Affalé sur son siège de maquillage il n'espérait aucune réponse de Harper, et pourtant ... « Bonjour à toi, Fowler, tu illumines ma journée." Circonspect d'entendre le son de voix de Harper lui répondre un truc gentil, il ne put s'empêcher de lui lâcher son plus beau sourire. Sourire qui se transforma aussi rapidement qu'il était apparu en un rire forcé lorsqu'elle lui envoya un « Et bien, j'aurai surement dit mauvaise humeur, mais ce serait te donner raison, alors... tu illumines ma journée. » Dans le miroir il jeta un nouveau regard à Marina la maquilleuse : Harper était-elle vraiment de mauvaise humeur ?  Marina lui donna confirmation grâce à un simple petit mouvement du menton. "Damn la journée va être longue" pensa t-il. Alors histoire de ne pas compromettre les répétitions il pris la sage décision de se taire et de ne pas envenimer la situation. Il sorti de sa poche son téléphone pour se concentrer sur les gentils messages de son match tinder préféré. "Mon invitation pour le concours de t-shirt mouillé s'est perdue en chemin ? :o La journée commence bien ... promets moi que si tu n'as pas de nouvelles de moi à la fin de cette journée, tu appellera les secours ? :z lol. A." Ils se connaissaient à peine, n'avaient commencé à discuter que depuis quelques jours et pourtant Aaron pouvait déjà ressentir cette connexion profonde entre eux. Il se passait ce truc inexplicable ... Alors ne voulant pas tout gâcher en rushant les choses, il n'avait pas la volonté de rencontrer cette inconnue tout de suite. Non il voulait leur laisser du temps, juste assez pour se connaître suffisamment. Pendant qu'il envoyait son message il pouvait entendre les sarcasmes de Harper dans son dos « N'hésites surtout pas à ajouter de l'anti-cerne. Tu as une tête affreuse Aaron, faut dormir la nuit. » Déposant son téléphone sur la petite table en face de lui, il donna le go à Marina pour commencer sa magie. « On se demande bien qui m'empêche de dormir paisiblement ...» lâcha t-il sans se rendre compte de la double signification qu'une telle phrase pouvait avoir. Quand il croisa le regard un peu déboussolé de sa maquilleuse il se reprit « Parce que je redoute sa mauvaise humeur constante ... pas ... Laisse tomber » tenta t-il de se justifier auprès de Marina, mais il eut l'impression de s'enfoncer d'avantage. Heureusement, Harper reprit le contrôle de la conversation et les lança sur le sujet du travail « J'ai modifié des trucs, mais j'ai besoin de ton avis... Regarde. » Il lui pris des mains la feuille qu'elle lui tendait. « Encore des changements ?! » Il râlait mais ne pouvait s'empêcher d'admirer la ténacité et la soif de perfection d'Harper. Chaque fois qu'elle proposait un changement Aaron était obligé d'admettre que c'était pour le mieux. Lui n'en n'était pas encore à cette étape là, mais il espérait un jour pouvoir faire de même. Lisant très rapidement le document annoté, il était plutôt ok avec l'ensemble des remarques, hormis une qui le fit tiquer « Tu es sur de vouloir me laisser poser la première question à l'invité ? » Elle voulait le voir se vautrer comme quand ils avaient reçu Mabel Griffiths n'est ce pas ? La sadique ! « Vraiment si tu peux lancer l'interview ça m'arrange ... Et du coup moi je prends plutôt le commentaire d'introduction juste avant ... » De sa poche de blouson il sorti un crayon papier, raya son nom annoté par Harper et y mis son nom à elle. « Le reste ça me va » Il lui redonna la feuille dans un haussement d'épaules. Elle s'attendait surement à ce qu'Aaron la remercie pour les modifications apportées, où ne la congratule pour le bon travail, mais il n'en fit rien. Il venait déjà d'admettre une faiblesse, il n'allait pas en plus de ça lui jeter des fleurs.

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Aaron s'était lancé dans le milieu audiovisuel en connaissance de cause, pourtant, s'il s'était attendu à affronter de nombreux challenges, celui d'accommoder les égos de chacun n'avait jamais fait partie de la liste. Une naïveté de sa part sans doute ! Il fallait être un peu égocentrique pour avoir comme ambition d'être regardé, admirer de tous… Lui le premier avait un égo et une envie d'être aimé plus développer que la normale. Il faut dire qu'il avait été à bonne école, le milieu du droit étant truffé d'âmes centrées sur leur petite réussite personnelle et la soif d'assouvir le sauvetage du siècle. Son père était l'un de ces stéréotypes : un chevalier du droit entrepreneuriale ... Enfin toujours du côté du compte en banque le plus gros. Se voulant droit dans ses baskets, Aaron avait toujours pointé du doigt ces magouilles, et pourtant voilà qu'il s'était lancé dans un milieu tout autant discutable en termes d’intégrité… Morale surtout. Il n'y avait qu'à écouter les discussions indiscrètes des caméramans entre deux prises ou bien celles des maquilleuses dans les couloirs… Tout était matière à ragots, calomnies, et jalousie. Aaron se voulait optimiste en se pensant épargner, mais, dans le fond, il savait très bien que c'était un jeu vieux comme le monde et que personne n'était à l'abri d'un scandale. Surtout pas un jeune "puceaux" du métier comme lui. Pour exister, certains n'hésitaient pas à marcher sur le reste du monde. Faisait-il partie de ces gens ? Probablement pas, et il pouvait remercier sa mère pour cela. Il voulait réussir, là n'était pas la question, mais pas en écrasant les autres. Non, il préférait être reconnu pour son talent, il trouvait cela bien plus valorisant. Talent qu'il devait encore forger alors, pour le moment, il comptait sur son charme naturel. Et puis, bien que cela lui soit parfois difficile à accepter, il pouvait compter sur l'expérience de sa coanimatrice… Un atout dont il comptait bien sous-tirer tous les bienfaits. Même si, pour cela, il devait jouer un peu la carte de cette fameuse hypocrisie qu'il détestait. Il faut dire que si Harper était un peu plus facile à vivre, simple à cerner, au quotidien, Aaron n'aurait pas à user de ces malices. Entre eux c'était difficile depuis le début… Il faut dire qu'Aaron ne l'avait pas joué hyper finaude en faisant mine de ne pas reconnaître Harper lors de leur "première" rencontre officielle dans les bureaux d'ABC. Pourquoi avait-il adopté cette stratégie ? Il n'en avait pas la moindre idée… Quoiqu'inconsciemment, il eût sans doute agi de la sorte afin d'éviter toute forme de conflits. Comme à son habitude. Et voilà qu'il avait récolté bien pire : de la méprise au quotidien. Argh. Il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même. Cela étant, il tentait tant bien que mal de faire bonne figure, de tenir tête à son bourreau dès qu'une occasion se présentait à lui. Enfin… Quand il arrivait à être piquant sans être maladroit… Ce qui ne semblait pas être le cas aujourd'hui au vu du regard un peu perdu lancé par Marina suite à sa réponse. Pourquoi fallait-il que les femmes aient l'esprit si mal placé… Un peu comme avec les "signes" qu'elles voient un peu partout ! « Mais on ne veut pas savoir… » Il fit un signe de main pour lui faire comprendre qu'il était inutile d'épiloguer sur ce moment gênant, et préféra se concentrer sur les remarques écrites de sa collègue. Il n'existait rien de mieux que le travail pour la distraire. Parfois Aaron en venait à se demander si Harpie avait d'autres passe-temps, des amis, de la famille à aller voir… Mais très vite, il abandonnait tout dessein de peur d'aller trop loin. Peut-être était-ce la clé pour réussir, et notamment pour gagner en assurance. Un exercice nécessaire pour Aaron qui remettait une fois de plus en question ses capacités à mener une interview. C'était tellement plus simple d'aller se cacher derrière les jupons de sa costar, fallait-il encore qu'elle laisse faire sans poser de question. Pas vraiment du Harper. « Ah… Et pourquoi cela ? » Il haussa des épaules. Fallait-il absolument une explication pour tout ? Il n'avait pas envie de commencer cette foutue interview. La dernière fois, il imaginait avoir les épaules suffisamment large et finalement, il s'était retrouvé avec une actrice mécontente à dos, des railleries sur internet… Il avait même fait l'objet d'un même !! Le coup de grâce pour son égo. « On peut faire cela… Et tu sais… » « Cool ! » lança-t-il de façon délibérément détachée, avant de se concentrer de nouveau sur son téléphone pour ne plus avoir à se justifier sur le sujet. Il scrolla sans réel but, passant de l'application météorologique ouverte par automatisme, à son suivi d'actions bancaires, avant de finir comme à chaque fois sur instagram. Devant la dernière vidéo postée sur le compte de Midas il ne put s'empêcher de lâcher un rictus. En voilà un qui n'avait peur de rien et qui avait réussi… Une inspiration dont il ne tarda pas à être arraché quand Harper reprit. « ... Tu peux me dire quand des choses te sont moins faciles, l'idée n'est pas que tu te ramasses devant la caméra. » Il regarda tout autour de lui afin de s'assurer qu'aucune caméra cachée ne se trouvait dans la pièce. Rien. Pourquoi ne faisait-elle donc pas comme tous les autres jours ? D'habitude, elle l'ignorait et chacun passait son moment maquillage en paix… Un peu perplexe, il mit du temps à percuter, ce qui laissa à Harper suffisamment de temps pour repasser du côté sombre de la force. « Enfin voilà. Hum. Tu as vu, on a une séance photo de prévu, pour la une d'un magazine. Ils veulent vraiment gonfler les audimats. » Trop d'informations se mélangeaient dans sa tête, et un « Merci » s'échappa. Il tenta de croiser le regard de Harper dans le miroir qui leur faisait face. « Je n'ai pas envie de faire tout foirer comme avec Mabel ... » concéda-t-il dans un moment de faiblesse. C'était la première fois qu'il parlait de cet échec de vive voix. Et la première fois aussi qu'il se livrait sans barrière auprès de Harper. Il le regretterait sans doute dans quelques heures, mais sur le moment les mots lui échappèrent dans la plus sincère expression. Si sincère qu'il n'arrivait plus à s'arrêter « Et puis hier, j'ai un peu… j'avais prévu de bosser le sujet et tout, mais je n'ai pas eu le temps… Je ne le connais même pas notre invité du jour. » Il avait honte et en même temps, il ne put s'empêcher de rire. Pourquoi confessait-il autant de choses tout à coup ? Il se racla la gorge, remis le col de son t-shirt blanc - un reflexe stupide - et demanda à Marina d'accélérer un petit peu… Qui sait ce qu'il allait être capable de dire après ça. « Une couv' ? Pourquoi ce n'était pas dans mon agenda ? Marina tu ne lésines pas sur le blush stp, je n'ai pas envie de ressembler à un cadavre ... » Il regarda sur le côté si sa petite blague avait un effet sur Harper… Mais apparemment, il y avait plus intéressant sur son téléphone… De quoi le titiller un petit peu. . « D'autres choses à ajouter, pour l'émission ? » Aaaah, il retrouvait la Harper renfermer des débuts. « Nah ... » répondit-il. Ce qui aurait surement suffit… Sauf qu'il ne put s'empêcher d'y ajouter un « Mais y en a un qui a de la chance… Il a eu le droit à un sourire et il ne le sait même pas !! » taquin. Il lança un regard suggestif au téléphone de Harper. C'est qu'elle cachait bien son petit jeu ...

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Il ne savait pas vraiment comment appréhender cette conversation. Il faut dire qu'avec Harper, il n'avait pas réellement pour habitude de se livrer… Ni même de discuter tout simplement. La grande majorité de leur discussion tournant principalement autour du travail. Harper était d'ailleurs la première à y mettre un point d'honneur… Pourtant, c'était elle aujourd'hui qui tendait une perche. Bizarre. Naïvement, Aaron s'était donc prêté aux confidences, admettant son traumatisme d'une interview passée. Un grand pas pour l'homme, un peu moins pour son égo. « Oui, je n’ai pas envie qu’on se retrouve dans une telle situation. » Il hocha de la tête comme pour approuver. Secrètement, il avait espéré qu'elle continue de le rassurer avec un "ce n'était pas si terrible" - qu'il aurait par ailleurs jugé hypocrite - mais c'était sans doute trop demander. Comme tout se passait plutôt bien, il continua, admettant un peu honteux qu'il n'avait pas réussi à préparer autant qu'espérer l'émission du jour. Un secret de trop, qu'il aurait sans nul doute dû garder pour lui. « Tu ne peux pas me dire cela en toute détente, si tu veux réussir dans ce métier, le talent ne suffit pas, il faut travailler, travailler dur, préparer les interviews et donner le meilleur de soi, tu apprendras vite qu’on est très rapidement remplacé. Mignon ou non. » L'atmosphère de la salle de maquillage regagnait son énergie habituelle. Aaron lança un regard de déjà-vu à Marina tout en sipourant. Il n'avait même pas capté la fin de la phrase d'Harper, préférant constater que la Harpie en elle avait resurgi. Qu'est-ce qu'il la détestait quand elle prenait son petit air condescendant… Dans son illustre carrière, n'avait-elle donc jamais connu une petite baisse de motivation ? Un manque de temps ? Non Madame était parfaite bien sûr ! Dans le fond, il savait qu'elle disait là une part de vérité. Qu'une carrière, aussi ridicule que la sienne, ne tenait qu'à un fil, mais il avait du mal à voir en elle une marraine la bonne fée bienveillante. Il l'avait considéré comme tel dans leurs débuts… Jusqu'à ce qu'il comprenne qu'elle ne voulait pas de lui à sa côté. Qu'elle n'avait jamais voulu de lui à ses côtés. Et donc qu'elle était prête à tout pour le piétiner. Un peu comme cette séance photo dont il n'avait pas été prévenu… Sans doute pour s'assurer qu'elle allait être la plus à l'aise comme d'habitude. « Ils considèrent peut-être que tu es naturellement doué pour faire des couvertures et donc… Tu n’as pas besoin d’être prévenu. » Il haussa des épaules et marmonna un « Il faut bien que je sois n.a.t.ur.e.l.l.e.m.e.n.t doué quelque part ! » qu'il aurait préféré garder pour lui. Alors, il avait détourné le sujet de la conversation en allant cette fois essayer de déstabiliser un peu son bourreau. Un mouvement un peu trop audacieux apparemment « Pardon ? » Il leva les deux mains au ciel, dérangeant par la même occasion Marina dans son art. « Occupe-toi de tes affaires, Aaron. Merci. Et tu auras un sourire quand tu te montreras charmant. » Il regarda sa maquilleuse, un sourire dans le regard. « Oulala, fais gaffe le dragon sort de sa tanière » Il rendit à Harper son sourire, et la suivit du regard tout le temps qu'elle mit à quitter la salle de préparation. Quand il pensa être enfin tranquille, elle lui lança un dernier « Je te retrouve pour le shooting, quand tu auras terminé ta mission fond de teint, bonne mine, beau sourire. » auquel il répondit avec beaucoup d'ironie « OUI MAMAAAAAN » Une fois seul avec Marina, il se relâcha pleinement dans son siège. Il reprit son téléphone et pianota dans un accès d'énergie négative un message qu'il envoya à sa correspondante préférée "Si seulement les garces pouvaient faire comme tu dis et vraiment fermer leur bouche !". « Finissons-en ! Plus vite ce foutu shooting est terminé, plus vite, je peux rester loin de cette ... » Ne souhaitant pas être vulgaire, il s'arrêta net. Marina acquiesça et bientôt la session se termina. Ne restait plus qu'à faire semblant devant l'objectif, une parade qu'Aaron ne connaissait que trop bien depuis qu'il avait rejoint l'émission. « Allez » se lança-t-il comme dernier mot d'encouragement avant de pousser la porte de la salle make-up et de présenter son sourire le plus confiant.

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