everything is never as it seems

U WOULD NOT BELIEVE YOUR EYES IF TEN MILLION FIREFLIES LIT UP THE WORLD AS I FELL ASLEEP I'D LIKE TO MAKE MYSELF BELIEVE. IT'S HARD TO SAY THAT I'D RATHER STAY AWAKE WHEN I'M ASLEEP 'CAUSE EVERYTHING IS NEVER AS IT SEEMS (Kehlani &  @Axel Hartmann #1)

« Billy? » Où était passé ce foutu chat? Le soleil descendait dramatiquement dans le ciel et Kehlani n’avait aucune envie de chercher son bengal dans le noir. Comme d’habitude, elle aurait dû lui mettre son harnais avant de le sortir sur le pont, mais évidemment, elle n’apprenait jamais de ses erreurs. Elle s’obstinait à ne pas lui mettre son collier de peur qu’il ne s’étrangle. Mettant sa veste, elle se mit à le chercher sur son bateau au préalable. Elle n’avait pas entendu d’éclaboussure d’eau, alors le con ne pouvait pas s’être jeté à l’eau, non? Kehlani ne passait que quelques heures par semaine sur son bateau et il fallait que ce soit à ce moment précis que son chat se sauve, alors qu’elle s’apprêtait à retrouver sa meilleure amie à l’appartement. Qu’est-ce qu’elle allait pouvoir dire à Meï? Ton support émotionnel a décidé de prendre le large? Elle eut un petit sourire amusé à cette pensée, mais le sérieux revint vite à l’assaut. Elle ne souhaitait pas tout de suite succomber à la panique. Cela ne servait à rien. « Billy? je te jure que si tu n’apparais pas d’ici trente secondes, c’est moi qui te jette à l’océan moi-même! » mais elle savait que les menaces étaient vaines. De un, parce que c’était le chat le plus têtu de la planète et de deux, c’était un chat. Pas n’importe quel chat tout de même. Il s’agissait de son enfant. Elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. « il ne m’écoute jamais.» soupira-t-elle en prenant sa lampe torche et son téléphone entre ses mains. Elle ferma à clé son bateau et parti à la recherche du malfrat à travers les différents quais. Il y avait beaucoup d'endroits où il aurait pu se cacher. La brunette commença à sentir la tension montée dans ses épaules. « Billy ? » elle aurait dû prendre des croquettes avec elle. Quelle conne! Au détour d’un long corridor de bateau qui était définitivement plus grand et plus luxueux que le sien, elle entendit une voix. Elle freina son élan pour écouter. À sa grande surprise, elle entendit des miaulements mêlés à une voix d’homme. Quelqu’un essayait-il de kidnapper son chat? Fronçant les sourcils, elle se mit à courir dans la direction des miaulements. Elle fut stupéfaite de voir son Billy dans les bras d’un jeune homme, qui dans la pénombre grandissante, semblait avoir dans la même tranche d’âge qu’elle. « Oh les mains! C’est mon chat! » lui dit-elle, mais elle vit bien que Billy était bien confortablement installé dans les bras de celui qu’elle prenait pour un voleur de chat. « tu me trahis pour un garçon! je te jure! Si Meï ne t’aimait pas autant, tu finirais sur le feu! » dit-elle en s’avançant vers eux. Évidemment, elle n’en ferait rien. Peut-être le jetterait-elle réellement dans l’eau? Billy en serait bien trop heureux.

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(@"Kehlani Mahi'ai &  @"Axel Hartmann" #1)

Dans moins de dix petites minutes, je serais libéré de mon shift et je pourrais aller m'en griller une. Parce que j'avais pas prétendu à une pause depuis que j'avais commencé ma journée et autant dire qu'à force de pas m'injecter ce poison dans les veines, j'étais plus que tendu. Même si la clientèle avait été passionnée, -comme d'hab'-, y'avait certaines intéractions sociales dont je me serais quand même bien passé. Mais bon, c'était comme ça hein. Moi, tout ce que je retenais, c'était que j'avais enfin récupéré mon sac à dos, mon briquet et mon paquet de clopes.

Pour le reste, c'était aux autres de gérer. Je m'en battais les couilles maintenant.
Prenant en main mon téléphone, je pouvais y lire sur l'écran la réponse pour le moins lapidaire de mon cousin. Il allait pas rentrer de suite à l'appart' et je pouvais me débrouiller comme je le souhaitais. En gros, c'était me demmerder dans les rues de Brisbane, que je commençais tout juste à connaître et dont j'en découvrais chaque jour, un peu les mystères. Et ce, depuis maintenant quatre mois. Donc, ce soir n'y ferait pas exception.

Évoluant dans la ville, je m'étais pris un truc asiat' à emporter, pas loin du port. Parce que le port, lui, je l'avais jamais réellement vu. Surtout pas à cet instant de la journée, quand le soleil avait commencé à disparaître, notamment. La vue était belle, je pouvais pas le nier. C'était magnifique, tant et si bien, que je saluais cette vision d'une nouvelle clope. Accoudé à une rambarde en métal, non loin d'un énorme bateau. Sérieux ... qui pouvait se payer ça, franchement ? Crachant ma fumée sur l'imposant navire, je fus détourné de ma contemplation momentanément, par un mouvement fugace.
Haussant un sourcil, je baissais mon regard sombre vers la source de cette agitation, -féline ?-, qui commençait à se dandiner contre mes jambes. Se frotter, serait plus exact.

M'abaissant, je vis alors que le chat en question était ... splendide. J'en avais jamais vu d'aussi beau, même si j'étais pas assez calé sur la race en question. Parce que c'était bien de ça, dont il s'agissait non ?

- Salut toi. T'es à qui ? Que je soufflais avec un petit rire, tout en venant le gratouiller entre ses deux oreilles joliment tâchetées. Or, à croire que j'étais désigné comme nouvel esclave, parce que Monsieur ou Madame, avait subitement sauté dans mes bras pour avoir plus de caresses.

... me voilà, un peu dans la merde, là. Parce que je crois pas que mon cousin serait un grand fan de devenir une famille d'accueil pour chat égaré et en perdition. Déjà, que j'osais à peine poser mon coude sur l'accoudoir de son canapé, j'imaginais pas ce qui pourrait se passer avec un représentant du règne félin.
Toutefois, j'eus pas à me poser plus de questions, que j'entendis rapidement une voix. Féminine. Qui- quoi ? Je me faisais engueuler là, ou bien ?!

- Techniquement ... si je lève les mains, je lâche le chat. Ne pus-je m'empêcher de répliquer avec un petit sourire sarcastique. La voyant approcher, -la maîtresse sûrement-, j'eus un rire à ses mots. ... pauvre bête, quand même. Gardant encore un peu le chat dans mes bras, -c'était pas ma faute ; il voulait pas les quitter-, je décidais quand même de dérouler un peu de cette conversation issue d'une rencontre, avouons-le, totalement lunaire. Ce petit fugueur, il s'appelle comment ? Ou elle ?

Ça pestait sec, -du côté félin ; pas du mien pour une fois-, quand je parvins à le détâcher enfin de mes bras pour le redonner à sa maîtresse. Décidément, quelle belle entrée en matière !

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Kehlani était réputée pour être un peu sec avec les gens qu’elle ne connaissait pas. Elle avait énormément de difficulté à faire confiance. Elle n’avait pas fait exception pour cet inconnu, surtout avec son chat dans les bras. Elle ne savait pas si c’était la peur qui l’avait poussé à lui parler de manière désagréable. Après tout, à chaque fois que son chat se sauvait, elle avait la crainte de ne plus jamais le retrouver. De un, parce que c’était un idiot et il pourrait lui arriver malheur et de deux, parce que Billy était trop beau et que les gens seraient tellement amoureux de son pelage qu’ils le prendraient et ne lui rendraient jamais.  «Techniquement ... si je lève les mains, je lâche le chat.» lui dit l’inconnu avec un petit sourire qui se voulait sûrement sarcastique. Kehlani le toisa du regard pendant plusieurs secondes, puis lui fit un petit sourire en coin. « Pauvre bête? c’est quand même lui qui me file la peur de ma vie à chaque fois!» lui dit-elle en haussant les épaules. «Ce petit fugueur, il s'appelle comment ? Ou elle ?» lui demanda l’inconnu qui finit par lui redonner le petit vagabond. Kehlani prit quelques instants pour le regarder sous toutes les coutures, mais tout semblait être dans l’ordre. Il ne s’était pas blessé et n’était même pas trempé. Elle le fusilla du regard, puis reporta son attention sur le jeune homme. « Ce petit monstre s’appelle Billy et c’est un «il».» lui dit-elle en le serrant contre elle.  « Et sa maîtresse frustrée se prénomme Kehlani, mais je préfère qu’on m’appelle Keh.» lui dit-elle. Il fallait toujours préciser. Personne n’avait le droit de l’appeler Lani. Cela faisait remonter des souvenirs amers et une colère sourde que seule sa petite cacahuète pouvait calmer. « et toi? Je demande parce que visiblement Billy t’apprécie. Il ne grimpe pas sur le premier venu d’habitude. » lui dit-elle, suivi d’un sourire. Elle était plus calme désormais qu’elle savait que son chat était en sécurité. « tu as un bateau ici? » lui demanda-t-elle, curieuse. Parce qu’elle ne l’avait jamais vu avant.

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J'avais toujours bien aimé les animaux. Bien plus sympas que le genre humain, en définitive. Et même si, j'avais pas eu l'occasion d'en avoir lorsque j'étais gamin, force était de constater que ça me manquait. Peut-être. Sans me l'avouer pour autant, du moins. Alors que ce câlin avec le félin qui était totalement impromptu, il m'avait été quelque peu bénéfique. Une bulle d'oxygène, malgré l'air vicié qui encrassait chaque jour mes poumons.
Et ce, d'autant plus, depuis que j'y avais ajouté ma cigarette en consommation un peu trop coutumière, pour qu'elle soit saine.

Or, j'épargnais de ce fait la demoiselle -rassurée d'avoir retrouvé son greffier pour le moins fugueur ; semblait-t-il-, avec une nouvelle dose de nicotine que j'aurais bien voulu me griller, encore. Là, j'étais occupé à l'écouter m'avouer que c'était pas la première fois qu'il prenait la poudre d'escampette. Mais de là, à vouloir le foutre sur le feu, certes c'était pas son idée à elle, mais c'était tout comme ... c'était un peu violent, comme punition. Non ? Après, je pouvais certainement pas la blâmer, son chat il était magnifique, et y'en a qui aurait pas hésité à le lui voler, pour le revendre à des futurs propriétaires peu scrupuleux.

Moi, je m'en fichais.
Tant qu'elle l'avait de nouveau dans ses bras, c'était le principal. Puis, comme je l'avais initialement pensé, je me voyais mal ramener ce chat au prénom encore inconnu, à mon cousin. C'était, pour le coup, un mal pour un bien. Pour la pauvre bête, hein. Loan, c'était un animal à sang-froid, pas sûr qu'il apprécie la faune pleine de vie, en fait.

- Ça fait combien de fois, qu'il s'échappe comme ça ? À en juger par ce que tu dis, c'est pas la première, hein ? Elle devait pas l'attacher au minimum ? Mais, de ce que j'en savais, les félins ... c'était hyper caractériel. ... enchanté Billy. Que je puisse mettre un prénom sur ce vilain chat qui fout la pétoche à sa pauvre maîtresse. Évidemment, que je la taquinais. Tout comme Billy, enchanté Keh.

Keh ou Kehlani. Mais, elle préférait qu'on la surnomme Keh. Ça sonnait comme une déesse égyptienne, ça. C'était à la fois poétique et qui tapait à l'oreille. Ouais, j'aimais bien. Beaucoup, même.

- Alors moi, c'est Axel. Mais, ça m'étonnerait que tu puisses raccourcir encore plus un prénom de quatre lettres. Que je lui soufflais, en souriant. Et, je suis flatté de pas être n'importe qui, alors. Vu que Billy grimpe pas dans les bras d'inconnus, si facilement. Un autre de mes sourires en coin, alors que je m'accoudais avec plus d'assurance contre la rambarde en métal qui supportait mon épaule. ... alors non. J'aurais aimé avoir un de ces palaces voguant sur l'eau mais j'ai pas assez de thunes pour m'en payer un.

Même si, j'avais eu assez de thunes pour faire rapatrier ma mini rouge vintage qui était restée sur le sol londonien, je devais me rendre à l'évidence que j'étais encore bien pauvre pour m'offrir un bateau de ce genre. Et elle, du coup ?!

- Toi ? T'habites ici à l'année ? Je devais avouer, que j'étais un brin curieux, là. Peut-être, un peu trop.

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Billy essayait déjà de se tirer des bras de Kehlani tandis que cette dernière discutait avec l’inconnu. La jeune femme retint cependant le chat dans ses bras. Dans sa hâte, elle avait encore oublié son harnais. Il n’allait pas encore fuir, elle ne le lui permettrait pas. « As-tu de la nourriture sur toi? » demanda soudainement la brunette. Il devait bien avoir une raison pour laquelle son chat était si intéressé par le jeune homme. Ce n’était certainement la vague odeur de cigarettes qui s’échappait de lui. D’ailleurs, elle était bien reconnaissante qu’il ne s’en grille pas une en ce moment. C’était bien quelque chose qu’elle détestait dans la vie, la fumée secondaire. Elle n’allait cependant pas faire la fine bouche parce qu’il avait quand même récupéré son chat et elle se serait retenue de lui faire un reproche si c’était le cas. « Oh… je ne les compte plus. Au moins, il a une micro-puce, mais ce n’est pas un GPS. Il faudrait que j’investisse dans un collier pour ça justement.» lui dit-elle en haussant les épaules. Le problème, c’était que ça coûtait cher et qu’il fallait avoir un abonnement pour ça. Au moins, avec la micro-puce, si on l’amenait chez le vétérinaire, ils avaient juste à le scanner et on pourrait l’appeler. Mais pour ça, il fallait que quelqu’un le trouve et pense de le faire. «... enchanté Billy. Que je puisse mettre un prénom sur ce vilain chat qui fout la pétoche à sa pauvre maîtresse. Tout comme Billy, enchanté Keh.» lui dit le jeune homme. « Enchanté de même Axel. Et ouais, en effet, à moins que je t'appelle Axe, mais ça fait tueur en série. C’est pas parce que j’ai appelé mon chat comme celui de Scream que j’ai envie que tu en sois un.» répliqua-t-elle en lui faisant un petit sourire. « t’es pas un tueur en série, j’espère ? » lui redemanda-t-elle, rien que pour s’en assurer. « ... alors non. J'aurais aimé avoir un de ces palaces voguant sur l'eau mais j'ai pas assez de thunes pour m'en payer un.» lui dit Axel lorsqu’elle lui demanda s’il avait un bateau dans le coin. «Toi ? T'habites ici à l'année ?» demanda-t-il avec ce qui lui semblait être de la curiosité. S’il était un tueur en série, mieux valait ne rien lui dire, non? Après tout, il faisait de plus en plus noir. Qui viendrait la sauver s’il s’en prenait à elle? Il y avait quelque chose en Axel qui la mettait en confiance. Elle ne savait pas pourquoi. Pourtant, elle ne faisait vraiment pas confiance facilement. « Non, j’ai un petit bateau à voile. Je pourrais jamais me payer ces navires…» dit-elle en se mettant à rire. « Y’as une section plus loin pour les petites barques.» ajouta-t-elle en faisant des guillemets avec sa main libre. « Si tu veux, je te le montre. Billy veut se sauver encore et je ne sais pas combien de temps je vais tenir.» lui dit-elle en lui faisant signe de passer devant. On ne pouvait pas être trop prudent. « M’enfin, si tu n’as rien d’autres à faire, bien sur. Je vais récupérer son harnais et l'attacher cette fois-ci. » ajouta-t-elle. Peut-être avait-il mieux à faire après tout?

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Si j'avais de la prétendue nourriture sur moi ? Plus maintenant, du moins. Même si, je devais en avoir gardé quelques effluves, notamment. En plus de la cigarette qui imprégnait parfois un peu trop aisément mes habits. Le chat, c'était sûr voire certain, qu'il devait sentir les nouilles sautées aux crevettes et aux légumes, que je m'étais enfilé quelques temps auparavant. Parce que je voyais bien, qu'il tentait par tous les moyens de s'échapper des bras de sa maîtresse pour retrouver les miens.
En même temps, qui pouvait l'en blâmer, hein ? La nourriture asiat', c'était bel et bien la meilleure sur cette terre.

Je comptais même pas la mienne, que je pensais jamais comme étant de la haute gastronomie. La bouffe anglaise, c'était du n'importe quoi. Et, même si j'étais tombé dans un pensionnat d'élite, force était de constater que tous les jeudis, sans exception, je faisais le mur avec des potes pour sortir de l'enceinte de l'école. Et pour aller bouffer les meilleurs fish and chips, du tout Londres. Au lieu du Haggis de Willie, un cuisinier écossais et expatrié, qui espérait toujours de nous faire plaisir en nous faisant découvrir son art culinaire.
Bah non. C'était tout l'inverse.

Alors, je le comprenais un peu le Billy.

- Non. Mais s'il est friand d'odeurs de cuisine asiat', ça pourrait coller. J'offrais un petit rire, avant de l'entendre me dérouler la suite de son argumentaire. Surtout concernant son félin et cette propension à prendre la tangente. Ou le large. ... ouais. Parce qu'il va sûrement pas se gêner pour le refaire. Heureusement que je suis tombé dessus, pour le coup. Un petit sourire en coin, alors que j'éclatais plus franchement de rire. Me faisant comparer à un tueur en série. C'était bien de ça, dont il était question, dans ses paroles ?

... c'était à la fois flippant et flatteur. Surtout venant du fait qu'elle avait appelé son greffier comme le type du premier opus de Ghostface, Billy Loomis. Et ça venait me faire la leçon, en plus ?!

- Venant d'une personne qui a appelé son chat comme le tueur en série du premier Scream, c'est fort. Je pouvais pas m'empêcher d'avoir un large sourire présent sur mes traits. Je l'aimais bien elle, elle était cool. ... le propre d'être un tueur en série, c'est de pas le dire, non ? Un haussement d'épaules qui accompagnait ma taquinerie. Non. J'en suis pas un. Je récupère juste des félins égarés qui supportent pas de rester au même endroit mais qui doivent adorer la nourriture asiat', sans pour autant se l'avouer.

Et, parce qu'on était entourés de magnifiques embarcations, qu'on pouvait apparemment pas se payer, tous les deux ... j'étais de ce fait curieux, de savoir le pourquoi qu'elle était ici. Sifflant avec une certaine admiration quant au fait que mon interlocutrice possédait un petit bateau à voile, j'étais de ce fait, presqu'honoré qu'elle daigne me le faire visiter. Puis, c'était pas comme si j'étais attendu quelque part, hein.
Enfin, pas de suite du moins.

- Je veux bien que tu me fasses la visite. Même si je savais pas où aller, mais que j'étais tout de même exhorté à passer devant. La faute à pas de chance au niveau d'un providentiel surnom, ça. Si c'était pas triste tout ça.

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« Ah ouais, ça pourrait coller en effet.» répondit Kehlani lorsque Axel lui mentionna avoir mangé de la nourriture asiatique. Avec tout ce branle-bas de combat, elle commençait à avoir un peu faim, alors elle fut déçue de se rendre compte qu’en fait, il n’avait rien sur lui. « Ouais, je réalise que je ne t’ai pas remercié… Alors merci.» lui dit-elle avec un petit sourire. Sa mère lui avait toujours montré la politesse, mais depuis qu’elle était partie, Kehlani était un peu rude avec les gens. Le jeune homme méritait tout de même un merci pour s’être occupé temporairement de son chat. S’il n’avait pas croisé sa route, oh Keh essaya de ne pas y penser, il aurait pu être très loin désormais. « Non, pour vrai, désolée, mais c’est sincère. Une chance que tu étais là.» se reprit-elle. Il fallait vraiment qu’elle travaille ses manières avec les gens. Quoi que là, elle s’était fait des films toute seule quand elle avait demandé au jeune homme s’il était un tueur en série. « je suis pleine de surprise.» dit la brunette en haussant les épaules. «... le propre d'être un tueur en série, c'est de pas le dire, non ?» ajouta Axel en haussant les épaules. « Ouais, tu as sûrement raison.» dit-elle en haussant elle-même les épaules, suivi d’un clin d'œil amusé. « Mais qui te dit qu’en fait c’est pas moi la tueuse en série? Après tout, je me sers peut-être de mon chat comme appât?» ajouta-t-elle en souriant de plus belle. « bon, on arrête avec les allusions. De toute façon, visiblement à côté de toi je suis microscopique alors j'aurais aucune chance. » dit-elle en faisant la remarque qu'il faisait au moins quinze centimètres de plus qu'elle.  Après tout, il fallait bien se faire confiance. Kehlani se fiait à l’instinct de son chat pour savoir s’il méritait ou non sa confiance. Et Billy était définitivement un bon juge à défaut de savoir rester en place. « je te fais confiance.» lui dit-elle, sincère.

Kehlani le lui prouva en l’invitant à venir voir son petit voilier. Elle lui fit signe de passer devant, bien qu’il ne sache aucunement où se diriger. Elle le considéra du coin de l'œil. Avec ses cheveux bruns légèrement bouclés et ses yeux sombres qu’elle avait pu percevoir sous les lumières des lampadaires tout à l’heure, il lui semblait quelqu’un de bien. D’ailleurs, c’était ça qu’elle se disait dans sa petite tête Kehlani, qu’Axel semblait être une personne intéressante. Elle ne lui aurait aucunement accorder plus d’attention si elle avait ressenti le contraire. « C’est par la gauche.» lui dit-elle pour qu’il tourne au bon endroit. Plus ils avançaient, plus les bateaux diminuaient en taille. Ils arrivèrent finalement dans sa section. « Oui, je sais, c’est moins glorieux.» lui dit-elle. Mais son bateau était tout aussi important que Billy dans sa vie et elle y tenait beaucoup. « Je suis partie d’Honolulu avec lui il y a plusieurs mois. Oh mince, ça fait plus d'un an maintenant en fait. Le temps passe vite. Mais ouais, j’ai vogué lentement mais sûrement jusqu’à Brisbane. Ma mère est décédée et j’ai décidé d’aller rendre visite à la seule famille qui me restait. Ma meilleure amie. J’habite avec elle en fait. Mais t’avise pas de venir ici durant mon absence. J’ai des caméras.» lui débita-t-elle d’une seule respiration. On n’était jamais trop prudent quand même. S’il n’était pas un tueur en série, peut-être était-il un voleur? Non, elle ne le pensait pas vraiment. « viens.» lui dit-elle en prenant sa main pour le faire grimper. « C’est tout petit, mais ça permet de pouvoir vivre bien tranquille.» lui dit-elle en allant chercher le harnais et la laisse de Billy dans la cabine. Pendant qu’il en profitait pour jeter un coup d'œil, elle alla attacher le fugueur. La lune était désormais haute dans le ciel et la température était bonne. Elle prit quelques secondes pour appeler sa meilleure amie pour ne pas qu’elle s’inquiète et raccrocha aussitôt que son regard se posa de nouveau sur Axel. « j’ai fait de la compétition de voile lorsque j’étais plus jeune, mais j’ai tout arrêté.» lui confia-t-elle. Elle ne savait pas pourquoi elle lui disait tout ça. Il en ferait bien ce qu’il voudrait, non? Peut-être s'en fichait-il aussi?

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- Ouais. C'est ce que je me dis. Que je soufflais tout en haussant mes épaules, conscient que j'avais peut-être encore un peu faim avec tout ça, là. Et potentiellement, mon interlocutrice aussi, non ? Enfin, j'en savais strictement rien mais je le déduisais. Un flip pareil concernant son chat disparu, ça pouvait que donner faim, n'est-ce pas ? Mais ... j'avais rien de plus sur moi, et ça malgré moi, ça réglait le problème. Aha. ... franchement ? De rien, hein.

À croire que j'étais vraiment passé au bon moment et au bon endroit. Comme dans ces films de merde un peu trop romantiques ou qui bénéficiaient d'une facilité scénaristique déconcertante et merdique. Mais, c'était pas pour ça qu'il fallait insister dans les remerciements, là. Non pas que j'étais mal à l'aise mais ... c'était comme ça, quoi.
Hochant ma tête aux boucles brunes, je lui faisais signe que c'était vraiment rien et que c'était bon. Y'avait pas besoin qu'elle en dise plus, Keh. Son chat, il lui était revenu et ça, c'était tout ce qui importait.

... même si, en filigrane, je m'étais fait traiter de tueur en série, vu ma capacité à me balader dans des endroits peu fréquentés à la tombée de la nuit. Ça me faisait rire, parce que c'était pas la première fois, qu'on m'identifiait comme tel. Alors que j'étais loin du compte, normalement.
Elle, en revanche, elle me fit à la fois éclater de rire et froncer mes sourcils. Parce que c'est vrai que les rôles auraient pu très bien être inversés. La miss qui me découpait dans le fond de son voilier, sans que je voie rien venir. Parce que j'aurais été séduit par son greffier, en voulant le lui rendre à tout prix.

- Grave que ç'aurait pu ! En plus, ç'aurait été novateur ! La nana qui appâte ses proies, avec l'aide de son chat. À nouveau un rire. Parce que je signais clairement pour aller voir, un film de ce genre au ciné. Ou une série, hein. ... ouais. Le combat aurait été perdu d'avance, je crois bien. Je la taquinais avec un clin d’œil et un sourire, avant d'être touché. Par quatre mots qui auraient pu paraître si anodins mais qui l'étaient pas en réalité.

Je te fais confiance.
Là, je savais pas trop quoi en penser, ni où me mettre en fait. Parce que j'en avais peut-être pas foncièrement l'habitude et ils avaient été énoncés par une jeune femme que je connaissais à peine mais pour qui, ça semblait si aisé de les dire. Préférant opter pour le silence, je consentis à suivre mon interlocutrice qui devait me montrer son voilier perdu parmi tous ceux qui étaient trop luxueux et trop étouffants. Ça puait le paradoxe, à plein nez mais c'était ça que je ressentais : c'était pas parce que c'était immense qu'on se sentait 'bien'. Justement, j'avais l'impression d'être écrasé par tout ce faste et putain, que j'aimais pas ça.

- C'est peut-être moins glorieux comme tu dis, mais c'est clairement plus authentique et plus sincère. Voilà que je me retrouvais face à ce voilier, mes yeux sombres l'observant quelques secondes, avant d'être détourné de cette vision par la propriétaire elle-même et ses explications. Trop d'explications. ... tu venais d'Honolulu ? Moins ensoleillé, mais je suis londonien à la base. T'as décidé de partir, comme ça ? Sans te retourner ? Parce que ta mère est décédée ? Et parce que : ... sincères condoléances. Je parlais pratiquement jamais des miens, mais là ... Les miens sont morts. Depuis dix ans maintenant. Au début, ça troue le cœur, ça fait un vide. Puis, au fur et à mesure on s'y habitue. On oublie même les visages et les rires.

Y'avait juste quelques photos pour me remémorer leurs visages. Mais pas leurs voix. Ça, j'en avais plus aucun souvenir.

- C'est cool que tu soies venue ici, et que t'aies retrouvé ta meilleure amie. Aidé par ma vis-à-vis, je grimpais dans son embarcation, m'asseyant où je pouvais trouver de la place. Attendant néanmoins qu'elle ait fini de passer son coup de fil, pour revenir vers moi. Moi, qui avais clairement envie de m'en griller une. Ah, les mauvaises habitudes qui avaient la vie dure ! ... ah ouais ? Y'a une raison à ça ? Parce que quoi qu'on en dise, y'en avait toujours une. Moi, j'avais stoppé les compétitions d'arts martiaux et pourtant, j'étais doué pour me faire une réputation. Peut-être qu'ici, ce serait l'occasion de reprendre ? Qui sait ?

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u would not believe your eyes if ten million fireflies lit up the world as i fell asleep i'd like to make myself believe. it's hard to say that I'd rather stay awake when I'm asleep 'Cause everything is never as it seems (Kehlani &  @Axel Hartmann #1)

Kehlani ne faisait pas facilement confiance aux gens, elle ne s’ouvrait pas vraiment pour parler de ses problèmes. Et elle ne disait pas non plus à tout le monde pour sa mère. En fait, avec sa meilleure amie, Hanalei avait toujours été sa confidente. Elle lui avait confié toutes ses victoires et toutes ses peines. Elle avait été présente  pour toutes ses compétitions de natation et toutes ses victoires en bateau à voile. Le fait que cela faisait déjà deux ans qu’elle était partie n'allège en rien sa peine. C’était toujours comme si ça s’était passé la veille. D’ailleurs, Hanalei aurait probablement apprécié Axel, elle en était sûre et certaine. Le fait que ce dernier eut un rire en l’imaginant probablement le tailler en pièce après l’avoir brutalement assassiné en était la preuve. Ils avaient visiblement un drôle d’humour tous les deux et c’était assez rare que Keh rencontrait quelqu’un qui lui ressemblait. « C'est peut-être moins glorieux comme tu dis, mais c'est clairement plus authentique et plus sincère. » lui dit le jeune homme aux cheveux bouclés lorsqu’elle lui montra enfin son bateau. « c’est presque poétique ce que tu dis là. Mais c’est effectivement ce que je pense aussi. » lui dit l’hawaïenne en acquiesçant la tête de haut en bas. « Ouais… Je suis née sur une petite île à côté. » dit-elle lorsqu’il lui demanda si elle venait d’Honolulu. « Ouais, il n’y  avait plus rien qui me retenait. Trop de mauvais souvenirs aussi et ma meilleure amie avait besoin de moi.» ajouta-t-elle. Ouais, tu t'étales encore la grande! « Ouais, je sais, je parle trop.» dit-elle en haussant simplement les épaules. Kehlani n’allait pas s’en excuser. Elle ne prendrait jamais la peine de le faire vraiment. Elle n’allait pas changer ce qu’elle était pour faire plaisir aux autres. Axel lui donna ses condoléances et elle lui fit un petit sourire en haussant les épaules. Elle n’allait pas pleurer. Elle n’en était plus à ce stade depuis longtemps. « c’est triste ce que tu dis. Tu as vraiment oublié leurs visages? » demanda la brunette en fronçant les sourcils. Le visage de sa mère ne s’était pas effacé de son esprit. Elle se souvenait de son rire cristallin, de ses yeux enfantins et de son odeur comme si elle était encore présente à ses côtés. « mes sympathies aussi.» lui dit-elle, sincère également.

Axel alla s'asseoir où il le pouvait et après avoir passé un petit appel à sa meilleure amie, elle alla en faire de même et se positionna en face de lui. «... ah ouais ? Y'a une raison à ça ?» demanda-t-il lorsqu’elle lui mentionna qu’elle avait arrêté les compétitions de bateau à voile. Kehlani le toisa du regard quelques secondes, puis soupira. « quand ma mère est tombée malade, il a fallu que je m’occupe d’elle. Sa famille n’a jamais été là pour la soutenir alors elle n’avait que moi. Elle n’a pas souffert longtemps, mais je n’ai pas eu envie de recommencer par la suite.» lui dit-elle. « tu es bien loin de ton Londres natal. Toi, pourquoi tu es ici? » demanda-t-elle, curieuse, comme à son habitude. « je t’offrirais bien de la bouffe, mais je crois que j’ai juste des craquelins dans mon placard… tu veux quelque chose à boire?» lui demanda-t-elle. Elle ne savait pas combien de temps ils allaient rester là sur son bateau, mais comme elle ne travaillait pas le lendemain, elle avait tout son temps.

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(@"Kehlani Mahi'ai &  @"Axel Hartmann" #1)

Si au départ, cette rencontre avait eu ce quelque chose de singulier et de lunaire qui aurait me refroidir, force était de constater que ma pensée était amplement différente sur l'instant. Parce que je m'étais retrouvé à défendre l'honneur d'un chat qui avait failli se perdre ou s'échapper, -c'était à la seule et unique initiative du membre du règne félin ça-, je m'étais surpris à échanger avec sa maîtresse. Keh. Avec qui, le feeling passait visiblement bien. Parce qu'ordinairement, j'étais pas de ceux qui faisaient confiance, moi. J'étais de l'autre côté de la barrière.
J'étais plutôt de ceux qui se barraient quand ça devenait trop mièvre ou pétri de sentimentalisme. Ça, c'était un truc qui globalement, me foutait la nausée.

Or, elle semblait pas être comme ça, la demoiselle. Elle me paraissait somme toute assez différente pour que je continue de converser avec elle. Puis, qui pouvait se targuer d'avoir un bateau qui voguait sur l'eau ? Et qui, naviguait au gré de ses propres envies ? Moi, je m'en foutais clairement que le truc soit pas un yacht ou un énorme catamaran. Parce que c'était même certain que ça lui ressemblerait pas. Et, comme je le lui avais soufflé, je préférais largement l'authenticité à des faux-semblants.

- Je trouve qu'il est plus beau. Et qu'il a bien plus de mérite que les énormes, là. J'eus un rire, parce qu'honnêtement si on me payait une croisière sur un palace naviguant sur l'onde, ce serait con de le refuser mais ... j'avais un intérêt certain pour celui de mon interlocutrice. Bien plus véritable. Bien plus accessible. ... wow. Une île, ah ouais. Haussant un sourcil, je me faisais la réflexion que ça devait être ses origines à la demoiselle qui avaient dû la conduire à privilégier un transport maritime plutôt qu'un autre. Mais ouais, c'était fascinant.

... hormis le fait de partir sans se retourner. Ça, j'en avais fait l'expérience et c'était bien moins cool que ça n'y paraissait. Mais, y'avait comme qui dirait pas l'ombre d'un choix, si on se devait d'avancer. J'avais quitté Londres pour ça, principalement. Parce que plus rien ni personne ne m'y retenait. J'y avais plus d'attaches. Plus de souvenirs. Juste des signatures sur des papiers officiels. Rien de bien folichon, en somme.

- Je comprends tout à fait. Et non, tu parles pas de trop. Si t'en as besoin, faut que ça sorte. Dixit le gars qui a jamais vraiment sorti un mot à la mort de ses deux darons. C'était un peu du foutage de gueule, mais ça, elle était pas censée le savoir, ma vis-à-vis. ... c'est plus complexe que ça. J'ai toujours leurs photos pour me remémorer d'eux. Mais, c'est plus au niveau même de leur timbre de voix, que je sais plus. Je m'imposais un silence avant de poursuivre, tout en grattant ma tempe droite, celle du côté de la balafre. ... les seuls trucs où je me raccroche, c'est genre ... mon père, sa voix, c'est comme si un éclair venait frapper un toit en tôle. Et celle de ma mère, c'est genre la pluie d'été qui vient taper contre une vitre. Tu vois ?

Elle allait certainement me prendre pour un taré, mais c'était ainsi que j'avais décidé de m'en souvenir.
D'un geste de la main assorti d'un sourire pour la remercier, je lui faisais signe que c'était bon. Ça faisait dix années maintenant. C'était comme qui dirait ... de l'histoire ancienne. Même si, ça s'oubliait jamais vraiment dans un sens. Malheureusement, d'ailleurs.

- Ah merde. Je suis vraiment désolé. La maladie d'un proche, c'était toujours dur à affronter surtout quand on était pas épaulé pour la traverser, cette douloureuse épreuve. Posant une main sur son genou qui était le plus proche, j'y exerçais une légère pression fugace, pour lui faire comprendre que j'étais présent et compatissant. ... ouais. Ça aussi, je peux le comprendre. Et, c'est un peu comme toi. Y'avait plus rien qui me retenait à Londres et apparemment, j'avais un cousin ici. Donc, pourquoi pas ? Haussant les épaules, j'offris un léger rire. ... on s'est pas encore entretués, donc dans un sens, je me dis que ça va.

Il était cool Loan. Un peu moins quand il m'avait repris sur le fait que je voulais foutre de la moutarde dans son plat et qu'il y était allergique. Oupsie.
Et ... en parlant de bouffe ! Levant un sourcil, je me rappelais alors d'un truc. La nana chez le traiteur asiat', elle m'avait refilé un sac entier de chips à la crevette que j'avais fourré dans mon sac à dos, sans pour autant l'ouvrir. Ça, ça ferait l'affaire, non ?

- Je dis pas non pour les craquelins ni pour boire d'ailleurs. Mais, je crois que j'ai un truc, attends. Et de sortir de mon sac à dos, le sachet en question. ... j'espère que t'as pas une dent contre les chips à la crevette. Actuellement, c'est bien tout ce que j'ai sous la main. Aha. Un silence. ... et pour boire, ce que t'as hein. Je suis pas difficile. De l'alcool fort, de la bière ? Peu m'importait. Tant que je pouvais boire et que c'était pas dégueulasse, ça me convenait.

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Les gens riches ne prenaient pas la peine de s’occuper eux-mêmes de leurs bateaux. Ils étaient simplement un moyen supplémentaire de montrer leurs richesses aux yeux du monde entier. Kehlani avait fait des pieds et des mains pour entretenir ce petit navire qui était une partie de sa vie. Il y avait beaucoup de souvenirs rattachés à lui, beaux et certains beaucoup moins glorieux. Certes, elle ne faisait plus de compétition, mais qui sait? peut-être que l’envie lui reviendrait? Ses blessures commençaient à se cicatriser, mais il y avait bien du chemin à parcourir avant d’arriver au bout de la ligne d’arrivée. Son périple pour se reconstruire avait débuté sur la même île qui l’avait vu grandir durant les cinq premières années de sa vie. « L’île de Maui.» lui précisa-t-elle. Elle avait cependant grandi à Honolulu, puisque le restant de sa famille ne leur avait pas rendu la vie facile à sa mère et elle. « Je comprends tout à fait. Et non, tu parles pas de trop. Si t'en as besoin, faut que ça sorte. » lui dit Axel. Elle le toisa du regard quelques instants, l’écoutant lui expliquer comment il était possible qu’il ait oublié le visage de ses parents. Kehlani portait sur elle un pendentif avec les traits de sa mère dont elle ne se séparait jamais. Mais il avait raison, Axel, certains aspects avaient tendance à disparaître en premier, comme les odeurs ou le timbre de la voix. Ces derniers étaient encore ancrés dans son esprit, mais elle avait tout de même du mal à s’y raccrocher parfois malgré tous les efforts qu’elle faisait. Heureusement, elle avait le parfum que sa mère portait à tous les jours, elle le mettait parfois sur ses propres vêtements lorsqu’elle se sentait un peu trop triste. Cela lui permettait de se raccrocher à ses souvenirs. « étais-tu proche d’eux? » demanda finalement la brunette. Il ne semblait pas avoir eu la même relation privilégiée qu’elle avait eu avec Hanalei. « parce que c’est une façon assez étonnante de se souvenir de la tonalité de leur voix… » ce n’était en rien formulé comme un reproche, c’était plutôt une constatation. « ma mère, sa voix était douce, agréable, comme une couverture qu’on vient tout juste de sortir du sèche-linge…» elle aussi était capable de faire des métaphores lorsqu’elle s’y mettait. « c’est elle… » lui dit-elle en retirant son collier pour lui montrer la petite photo à la lueur de la lune.

« t’en fais pas. au moins, je ne l’ai pas vu souffrir longtemps. » lui dit-elle en haussant les épaules, sentant la main du jeune homme aux cheveux bouclés sur son genou. Il lui sembla qu’il essayait de la réconforter. Normalement, elle aurait simplement enlevé sa jambe du chemin, mais elle ne voulait pas paraître trop brusque et trop impolie alors elle le laissa faire. Les contacts humains se faisaient rares dans son petit monde, bien que sa meilleure amie était toujours là pour elle.  Ce n’était pas désagréable au fond et ça partait d’une bonne intention. « c’est juste frustrant parce que personne n’a pu y faire quoi que ce soit. j’ai été en colère trop longtemps.» lui avoua-t-elle. La tristesse avait laissé placé à la tempête depuis quelques mois déjà. La colère avait été plus facile à gérer cependant que le vide qu’elle ressentait parfois. « je suis heureuse que tu aies eu au moins quelqu’un à qui te raccrocher. » lui dit-elle en lui faisant un sourire. « tiens, je pense qu’on va trinquer à ça. je bois presque jamais, mais ce  soir c'est le soir des exceptions alors! » lui dit-elle en lui faisant un petit clin d'œil. « attention pour pas que Billy te les vole! » ajouta-t-elle en parlant du sac de chips aux crevettes qu’il venait tout juste de sortir. Elle se leva pour rentrer à l’intérieur de la cabine et en ressorti avec une bouteille de rhum à peine entamée et deux verres. « tiens, trinquons à la vie, parce qu’elle est importante et trinquons à ta santé, parce que tu m’as ramené ce qu’il y avait de plus important pour moi… entre autres. » et elle but une petite gorgée en faisant la grimace. Ce qu’elle pouvait en détester le goût!

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Y'avait un bon feeling qui passait avec la demoiselle. C'était du moins, ce que je pouvais en ressentir, depuis que j'étais plus catalogué comme un tueur en série mégalomaniaque mais plutôt comme un sauveur de greffier. Le sien, qui s'appelait Billy et qui me donnait envie doucement, d'en posséder un. Même si, je me doutais que Loan ne me laissera jamais en avoir l'opportunité. Car, un brin trop excessif dans sa manière de tenir en ordre son appart', bien plus en bordel, depuis mon arrivée.
Ça, je le concevais parfaitement.

Le cousin, il devait vivre avec tout un monde que j'avais pris avec moi dans mes valises et auquel, il avait dû s'habituer sans préambule. Apparemment, ça l'avait pas gêné plus que ça, et je remerciais, -silencieusement-, sa propension à être un poil adaptable. Malgré, sa rigidité accrue qui naissait rapidement dans ses traits, quand quelque chose était certain de pas lui plaire. Or, ma venue, lui avait pas fait cet effet, semblait-t-il. Et, heureusement, parce que je l'aurais peut-être mal pris, fondamentalement.
Mais, Keh, elle, elle venait encore de plus loin. D'un lieu insulaire à la consonance légère et ensoleillée. Et, que je connaissais que de nom.

- Wow. Je pouvais qu'être fasciné par ce chemin de vie, qu'elle avait emprunté et qui était pas aussi éloigné du mien, en définitive. On se relevait tous deux, d'absences qui avaient coûté cher à notre psyché, -c'était ce que la psy m'avait dit et je la contredisais pas à ce sujet-, moi en tentant de me souvenir de la voix de mes deux darons par des stratagèmes bien peu académiques.

... mais, c'était ce qui leur ressemblait le plus. Parce que je m'étais inventé un propre monde, un microcosme, où leurs voix réagissaient comme telles. Puis, ça leur correspondait. J'inventais rien. Juste que c'était peut-être un peu en décalage de ce qu'on attendrait d'un gosse qui avait vécu une partie de son adolescence avec ses parents et qu'un tragique accident, les lui avait ôtés bien trop tôt.

- Si j'étais proche d'eux ? La question était de ce fait, légitime. Trop, même. ... aussi proche que pouvait l'être un gamin, de ses parents écrivains. J'ai jamais eu à me plaindre. Mais, on était pas des grands démonstratifs en matière de sentiments, et d'accolades. Un silence. ... c'est ce qui me semble le plus approprié et le plus ressemblant. Mais, j'avoue que pour ta mère, c'est plus poétique. Plus tendre, aussi. J'eus une forme de sourire attendri qui apparut sur mes traits, s'élargissant d'autant plus, lorsque je vis cette magnifique femme, qui était la mère de ma vis-à-vis.

Et ce, à la lumière de la lune. Ça rendait le tout, un brin nostalgique. Peut-être même, un peu trop. Mais, je l'aimais cette ambiance partagée, même si elle ravivait quelques plaies encore ouvertes, je m'en plaignais pas. Mais, je n'en parlais pas.

- Ouais. Au moins, ça. Concédais-je toutefois, dans un souffle. Retirant ma main, avec lenteur. ... et, je la comprends la colère. Elle se niche toujours dans une portion de mon âme et de mon cœur, même après dix ans à la côtoyer, y'a pas moyen de l'apprivoiser. Un sourire en coin. Parce que putain, que j'étais toujours mal à l'aise à évoquer des trucs pareils. Loan, est cool. Enfin, dans ma description, à moi.

Je le considérais pas encore comme un frère, mais plutôt comme une forme d'ami rencontré dans un périple aléatoire qui en plus, pouvait se targuer d'être un membre de ma famille. Et ça, ça n'avait pas de prix.
Avec une œillade sombre des plus intéressées, je ne pus qu'accueillir avec un large sourire, la proposition de mon hôtesse, concernant l'alcool. Là, tout de suite, les confessions prenaient une toute autre tournure. Bien moins ... personnelles. Plus d'introspection, juste de la boisson !

- Je vais faire en sorte que Billy les remarque pas et ... je suis sûr et certain que tu vas pas tenir après un seul verre d'alcool. Oui, je faisais exprès de la taquiner. Moi, j'étais un peu rôdé à l'exercice, hein. Tout ça, à cause des quelques beuveries en douce, vestige de mes années d'internat. On trinque ! Avec un rire, je faisais tinter le verre au liquide ambré contre le sien, le buvant d'une seule gorgée. Apte rapidement, à en demander un autre. ... je suis content d'être passé par ici, tout compte fait. Un croc, dans un chips à la crevette, pour la peine. ... et je dis pas ça, sous le coup du rhum. Qui soit dit en passant, est vachement bon.

Fallait au moins, le souligner, ça.

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Oui, ce soir était le soir des exceptions. Kehlani ne faisait pas confiance au premier venu, parce qu’elle s’était bien trop fait souvent trahir par le passé, et ce, en commençant par son paternel. La relation qu’elle développait avec Axel semblait être hors du commun, comme si elle était tout droit sortie d’un film. Mais pourquoi pas? Parfois, cela faisait les meilleures aventures, non? Elle eut un sourire en regardant son chat. Ce petit monstre avait le don de lui mettre les meilleures personnes sur son passage, j’te jure! « Si j'étais proche d'eux ?... aussi proche que pouvait l'être un gamin, de ses parents écrivains. J'ai jamais eu à me plaindre. Mais, on était pas des grands démonstratifs en matière de sentiments, et d'accolades. » La tête de Kehlani eut un mouvement de haut en bas comme pour acquiescer à ce qu’il lui racontait. « Au moins, tu as de bons souvenirs d’eux.» La brunette sourit lorsque Axel lui mentionna que pour sa mère, c’était plus poétique. « on ne fait pas de concours, hein? » Tous les parents étaient différents, cela ne voulait pas dire qu’ils n’aimaient pas leurs enfants. Sauf quand on parlait du paternel Mayfield, lui c’était un connard. Keh n’allait pas gâcher leur nouvelle amitié en parlant d’un homme qui était mort pour elle (ou mort dans la réalité aussi, qui sait?). Le jeune homme aux cheveux bouclés prit quelques secondes à regarder la photo de sa mère, puis lui rendit le pendentif qu’elle replaça immédiatement à son cou comme si elle avait peur qu’un mouvement de son bateau le fasse tomber à l’eau. Elle n’avait pas besoin de revivre une scène à la Titanic avec le cœur bleu si précieux. « ouais, la colère c’est vraiment une bête sombre…» ses mots avaient été soufflés, puis portés par le vent. « j’espère qu’un jour elle te laissera tranquille. » un léger soupir franchit le cap de ses lèvres tandis que ses yeux se perdaient dans le vide. Axel portait le fardeau de ses souffrances avec brio, mais elle espérait que le poids de la colère ne le fasse pas flancher en cours de route. Même si leur amitié était nouvelle, Keh se portait déjà volontaire pour le soutenir. Il s’agissait d’un étrange sentiment comme s’il était normal de penser déjà tout cela déjà après une ou deux heures seulement à le côtoyer. Le temps passait si vite. Parfois, le destin mettait des gens sur notre route pour d’étranges raisons, mais jamais pour ne rien en tirer. En l'occurrence, elle avait gagné un confident et peut-être plus même?

« Je vais faire en sorte que Billy les remarque pas et ... je suis sûr et certain que tu vas pas tenir après un seul verre d'alcool. »  Un immense sourire apparut sur les lèvres de la brunette. « tu penses que moi je ne peux pas tenir l’alcool? » Mais il avait entièrement raison. Elle allait droit dans un mur si elle tentait un défi. « Ouais, non tu as raison. » Elle haussa les épaules et se mit à rire. « est-ce que tu sais nager? Parce que si un de nous tombe à l’eau, il faut être sûr que l’autre puisse le repêcher! » Mieux valait être prudent! Après leur première gorgée respective, Axel lui fit une confession et un large sourire étira de nouveau les lèvres de la jeune femme en lui versant de nouveau du liquide dans son verre. « rien n’arrive pour rien. Et pour la peine, je suis heureuse que pour une fois Billy s’est perdu pour pouvoir te repêcher » et elle lui fit un clin d'œil. « et que tu sois pas un tueur en série aussi, hein? » un nouveau rire s’échappa de ses lèvres. « d’ailleurs, là, tu sais que moi j’aime mon chat comme mon enfant, que j’ai un bateau et que je tiens pas l’alcool, mais qui es-tu toi Axel mise à part que tu es originaire de Londres, que tu es un peu comme Batman, orphelin depuis trop longtemps et que tu aimes les chips de crevette?» Elle se pencha vers lui pour le regarder fixement dans les yeux (bravo pour le respect de l'espace personnel) et en profita pour lui voler une chip. « c’est pas mauvais ça! » Elle prit une nouvelle gorgée de rhum. Elle allait peut-être finir par se faire au goût? non, vraiment pas.

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(@"Kehlani Mahi'ai &  @"Axel Hartmann" #1)

Ça se déroulait purement et simplement, sans que je le conscientise réellement pour autant. C'était fastoche. Peut-être un peu trop, en fait. Mais, je m'en plaignais pas vraiment, parce que je me sentais peut-être en confiance et en sécurité, et ça ... je pouvais pas vraiment le nier. Mon interlocutrice était adorable, en passe de devenir une amie, si ce ne fut la meilleure, si je m'écoutais. Et, cette agréable rencontre, je la devais à son chat. Alors ça, pour un truc à raconter, j'allais pas m'en priver. Je le dirais certainement à Loan, qui sera peut-être pas à même de comprendre la poésie de la chose ?
En cet instant, je m'en fichais. Royalement.

Parce que je tentais un peu de me confier sur le merdier constant qu'était ma vie. C'était toujours compliqué, et je savais malgré moi, que ça le serait toujours. Que la colère qui m'habitait, elle, elle ne repartirait pas vraiment. Elle prendrait jamais des vacances. Parce qu'elle s'était manifestée, depuis que j'avais quatorze ans. Et, elle me collait à la peau. Gluante et étouffante, qu'elle fut. Jusqu'à parfois, m'asphyxier.
Alors là, faire une connaissance de cette trempe, ça me faisait un bien fou. Car, je me disais que tout n'était pas perdu. Enfin, que j'étais moi, pas perdu.

- Ouais. J'essaye. J'eus un petit sourire en coin, avant de souffler ce qui s'apparentait le plus à un rire, à sa remarque. Parce qu'en effet, on était bien loin de faire un concours, là. ... non. Je crois qu'on va s'abstenir. Parce que je crois qu'on partirait sur une égalité, tu vois ? Un froncement de nez, tandis que je lui rendais son précieux pendentif et qu'on en venait à parler de cette étrange bête, qui me suivait partout. Trop souvent.

Cette même bête, que j'assimilais à la substance dégoulinante qu'était Venom, le symbiote. Pas que ça me perturbait, non. Quoiqu'un peu, peut-être.

- Parfois, j'ai cette impression qu'elle veut m'étouffer. M'avaler. Pour pouvoir me recracher ensuite. J'allais certainement passer pour un taré, mais là, fallait étrangement que ça sorte. Même si, ces quelques mots presqu'honteux, je les lui avais murmurés. ... je sais pas, si un jour, elle me laissera tranquille, tu sais. Certes, j'en savais rien de ça, mais j'en étais persuadé toutefois. Ça me semblerait presque irréel, qu'elle lâche l'affaire.

... en parlant de lâcher l'affaire, j'eus un ricanement franc quand il fut mention d'alcool. Moi, j'étais sûr à cent pour cent de tenir, mais ma vis-à-vis, pas tellement, apparemment. En réponse à son aveu, je lui offrais l'un de mes sourires en coin, assorti d'une œillade sombre brillant d'une forme de malice. En ce qui me concernait, j'étais pas de ceux qui laissaient tomber l'occasion de remporter un défi.
Et surtout, je me devais d'avoir le dernier mot. Ça, depuis tou-jours.

- Ouais, toi. Je suis persuadé qu'après un verre, c'est mort. Mon sourire s'était étiré considérablement, surtout en entendant la suite de ses propos. ... je le savais. Et ouais, j'ai fait de l'aviron à l'internat, et du water-polo. Je devrais pouvoir te repêcher si tu nous fais un remake de Rose dans Titanic. Buvant une gorgée qui me fit légèrement grimacer, je ne pus qu'acquiescer. ... Billy, il a eu du flair. Et, nope. Déso' mais je suis pas encore estampillé comme un tueur en série qui sévit dans les rues de Brisbane, en pleine nuit.

Un rire sec et bref, tandis que je m'installais avec un certain confort. Me raidissant avec son interrogation. Et surtout au vu de cette proximité qui me fit déglutir et ma foi, quelque peu toussoter. Bordel, que j'aimais pas ça ! Quand on tentait de me déchiffrer comme elle était en train de le faire !
Mais, y'avait aucune animosité dans sa voix. Juste de la curiosité que je devais faire disparaître, en expliquant, ce que j'étais. Aha.

- Moi ? Je me penchais à son oreille, pour détâcher chacune des syllabes de mes palabres. ... comme tu l'as si justement soufflé, je suis Batman. Appréciateur de chips de crevette, avec des origines anglaises. Je me taisais quelques secondes, avant de poursuivre. Sans rire, je sais même pas comment me définir. Je suppose que tu vas te rendre compte de comment je peux être, en me côtoyant. C'était ma foi, une invitation à plus.

À faire en sorte de voir où ça pouvait nous mener tout ça. Quitte à repêcher dans un jour prochain, celle pour qui j'avais eu un coup de cœur en amitié.
C'était rare, mais c'était bien là. Et ça, je pouvais pas le nier.

- FIN -