#45 James Street, Fortitude Valley

chez @shiloh atkins et @olive sterling

lieu: meet your neighbours, event de juillet.
(c): megedonnellygifs (gif), luleaby (codage).

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D’ordinaire, elle aurait pensé à y participer sans avoir le temps pour le faire, tant son emploi du temps se retrouvait rapidement pris ici et là par mille et une choses à faire - qui n’étaient même pas pour elle, qui plus étaient. Aujourd’hui, et ces derniers temps de manière générale, Millie s’était trouvée avec du temps à perdre sur les bras puisqu’elle n’avait plus d’occupation quotidienne, ayant posé sa lettre de démission sur le bureau de son patron sans un regard en arrière. Alors, lorsqu’elle avait vu qu’il se passait une édition de la fête des voisins, elle s’était dit que c’était l’année pour en profiter; cela lui permettrait de mettre en plus le nez dehors.

Son choix ne s’était pas porté sur une porte au hasard, et elle se remerciait d’avoir bonne mémoire; il fallait croire que certaines rues attiraient davantage certaines personnes, notamment certaines qui travaillaient initialement au même endroit. Son bouquet de fleur apposé dans le creux de l’un de ses coudes et l’autre main tenant fermement le petit panier de fruits qu’elle avait composé en passant au marché la veille, elle toqua contre la porte du #45 de la rue où elle habitait, poussant directement la porte une fois sa présence signalée. C’était l’idée de cette rencontre entre voisins: il n’y avait pas besoin d’avoir la moindre invitation ni d’attendre sur le pas de la porte pour entrer et prendre part aux festivités. Presque timide, quelques pas parcourus de l’entrée au salon, Millie finit par faire un grand sourire en tendant son bouquet de fleurs en avant comme signe qu’elle venait ici en paix. « Salut. » Elle qui avait toujours eu une certaine facilité à se montrer avenante et à discuter facilement avec à peu près tout le monde se trouvait dans ses petits souliers aujourd’hui; ce n’était pas quelque-chose à laquelle elle était habituée. « Je savais pas s’il fallait ramener quelque-chose, alors j’ai misé sur des généralités qui passeront bien normalement. » Elle remonta sa seconde main pour montrer le panier de fruits et le bouquet était de toute manière déjà évident.

La sonnerie du four la sortie de ses pensées. S’empressant d’ouvrir la porte, elle jeta un œil à sa dernière fournée de muffin. Parfaite. Est-ce qu’elle en avait trop fait ? Probablement, oui. Mais Shiloh ne savait pas doser lorsqu’il s’agissait de recevoir et elle n’avait jamais participé à ce genre de petite célébration entre voisins. Elle n’avait aucune idée du succès de ce genre de journée, est-ce qu’elles allaient voir défiler tout le quartier dans leur salon ? Aucune idée. Pour l’instant, il n’y avait qu’une de leur voisine du bout de la rue, une jeune femme qui paraissait connaître Olive. Alors Shiloh s’activait en cuisine, pour le plaisir d’offrir. L’appartement se retrouvait baigné d’une douce odeur chocolatée, il n’y existait rien de plus accueillant, pas vrai ?

Elle s’attendait à croiser tout un tas de profils, mais sa surprise fut réelle lorsqu’un visage familier franchit le pas de sa porte. Millie. Elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps qu’elle avait commencé à trouver cela étrange. Puis le moulin à rumeur de Weatherton avait amené la nouvelle jusqu’à elle. L’assistante avait démissionné du jour au lendemain. Un véritable choc pour la styliste qui pensait que ce duo ne pourrait jamais se séparer. Elle s’en était presque voulu de n’avoir aucun moyen de contacter Millie et, comme par magie, elle venait d’apparaître devant elle. « Salut. » - « Hey… » Elle lui adressa un sourire alors que la brune lui tendit un bouquet de fleurs. « Je savais pas s’il fallait ramener quelque-chose, alors j’ai misé sur des généralités qui passeront bien normalement. » Comme toujours avec Millie, tout était calculé avec minutie. « Tu n’avais pas besoin de venir avec quelque chose, mais merci, elles sont magnifiques. » Et telle une véritable maîtresse de maison, Shiloh s’empressa d’ouvrir un placard pour trouver un vase. « J’ai appris que tu avais démissionné. » Oui, elle ne pouvait pas faire avec l’air de rien, elle savait et Millie savait qu’elle savait. « Je t’interrogerais pas, promis. » Ce n’était pas son genre. « Mais je suis contente de te voir ! » Parce qu’elle n’avait pas eu l’occasion de l’attraper avant que Millie disparaisse. « Tu habites dans le coin ? » Où avait-elle fait un déplacement exprès pour un quelconque but ?

#45 James Street, Fortitude Valley

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Elle n’était pas elle étonnée de voir le visage de Shiloh arriver devant elle, puisqu’elle avait fait exprès de passer ici. Cela ne retira en rien le sourire chaleureux et authentique qu’elle lui accorda: elle était vraiment contente de la croiser. « Hey… » Elle tendit les fleurs qu’elle avait encore en mains à la jeune femme, pour qu’elle puisse les mettre dans l’eau - ils avaient beau être en plein hiver, elles ne survivraient pas longtemps en dehors. « Tu n’avais pas besoin de venir avec quelque chose, mais merci, elles sont magnifiques. » - « Je sais. Mais je me serais sentie mal si j’avais rien amené, alors profites en. » Elle déposa le petit panier qu’elle tenait de l’autre côté sur la table du salon, croisant ensuite ses mains devant elle en regardant Shiloh s’activer pour trouver de quoi accueillir les fleurs.

« J’ai appris que tu avais démissionné. » Et rapidement, bien sur qu’elle pinça quelque peu ses lèvres. « Les nouvelles circulent réellement alors. » Elle savait que les autres seraient assez rapidement au courant; mais ne faisant pas partie des ateliers, elle s’attendait à ce que cela prenne un peu plus de temps. « Je t’interrogerais pas, promis. » Millie esquissa un petit sourire: elle savait qu’elle ne le ferait pas. « Mais je suis contente de te voir ! » - « Je suis contente de te voir aussi. » Parce-qu’elle s’était aperçue que croiser les autres personnes faisant partie de la maison Weatherton lui manquait malgré tout. « Et tu peux m’interroger, si jamais certaines rumeurs te paraissent aberrantes et que tu veux clarifier certains points. » Elle eut un petit rire, mais qui manquait de volonté.

« Tu habites dans le coin ? » - « Plus bas dans la rue, en fait. » C’était là une information qu’elle n’avait que peu partagé pendant son temps à Weatherton, parce-qu’elle n’appréciait pas spécialement savoir que d’autres, des inconnus, pouvaient savoir où elle habitait - les vieilles habitudes avaient la vie dure. « James Street, ça m’a toujours fait rire d’avoir atterrie ici. » Oh, Shiloh se devait d’avoir relevé l’humour de cette information aussi, forcément; était-ce un hasard de son côté aussi, comme ça avait été le cas pour Millie ? « Je me suis dit que j’allais profiter de la fête des voisins pour pas débarquer à l’improviste alors que cela aurait vraiment été étrange, puisque tu m’avais pas donné ton adresse jusque là. » Elle plissa le bout de son nez.

Elle était surprise de trouver Millie sur le pas de sa porte. Encore plus avec les bras chargés de cadeaux, comme si elle venait pour se faire pardonner de quelque chose. Elle n’a aucune idée de ce qui l’amenait ici, mais comme toujours, Shiloh décida de l’accueillir avec le sourire. « Je sais. Mais je me serais sentie mal si j’avais rien amené, alors profite-en. » Elle lui fit signe de la suivre, juste le temps de déposer les fleurs dans un vase. « Ça ira parfaitement dans le salon. » Les couleurs se voulaient étrangement en harmonie avec la pièce, comme si Millie avait su. « Tu as l’œil. » Et le commentaire se voulait presque amusant quand on connaissait l’occupation de Millie. « Tu veux un muffin ? » Elle lui montra les quelques assiettes présentes sur la table de la cuisine. Elle aurait le choix, même au niveau des parfums.

Bien sûr qu’elle ne put s’empêcher de mentionner les dernières nouvelles. Ce n’était pas une information qu’elle avait prise à la légère. Quelque chose qui l’avait attristé même, car la place allait sûrement être récupérée par l’une des vipères. « Les nouvelles circulent réellement alors. » Elle ne put s’empêcher de rire un peu. « Tu connais les vipères. » Dès qu’il était question de dire du mal, de lancer les commérages, elles se montaient la tête et s’engrenaient dans des histoires qui en perdaient leur sens au final. « Je suis contente de te voir aussi. » Un nouvel échange de sourire, un peu poli, un peu timide aussi. Elles n’étaient pas des supers copines, mais Shiloh avait sincèrement apprécié de travailler avec la jeune femme avant son départ. Elles avaient formé une bonne équipe pour faire avancer les choses alors que James n’allait pas très bien. « Et tu peux m’interroger, si jamais certaines rumeurs te paraissent aberrantes et que tu veux clarifier certains points. » Elle secoua la tête à la négative. « Tu connais les filles de l’atelier, elles sont toujours prêtes à raconter n’importe quoi, je ne les écoute plus depuis très longtemps. » Vraiment très longtemps. « Tu avais tes raisons, je les respecte. J’aurais simplement aimé pouvoir poursuivre notre collaboration. » Et elle était sincère, comme toujours.

« Plus bas dans la rue, en fait. » Donc elles étaient en quelque sorte voisines sans même le savoir. « James Street, ça m’a toujours fait rire d’avoir atterri ici. » - « N’est-ce pas ! Drôle de coïncidence. » Une rue au nom de leur patron. Comme si le boulot les poursuivait jusque dans leur vie privée. « À la base, je ne devais que squatter quelques semaines et au final, j’ai récupéré l’appartement. » Lorsque Trent était parti un peu sans prévenir. « Je me suis dit que j’allais profiter de la fête des voisins pour pas débarquer à l’improviste, alors que cela aurait vraiment été étrange, puisque tu m’avais pas donné ton adresse jusque là. » Shiloh n’aurait pas été tant surprise que cela. Millie était du genre à savoir trouver les informations et à être déterminée lorsqu’elle avait une idée en tête. « Je ne t’aurais pas mis à la porte pour autant. » qu’elle lui assura avec un sourire. « Je sais qu’on se parlait pas régulièrement, mais quand même… On a trop bûché ensemble ces derniers mois pour pas se revoir, non ? » Elle utilisait un ton léger, aucune pression pour la jeune femme.

#45 James Street, Fortitude Valley

chez @shiloh atkins et @olive sterling

lieu: meet your neighbours, event de juillet.
(c): (gif), luleaby (codage).

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« Ça ira parfaitement dans le salon. Tu as l’œil. » Elle esquissa un petit sourire pour accepter les commentaires de la jeune femme. « Tu veux un muffin ? » Elle tira un peu sur son cou pour voir ce dont elle parlait. « Je vais y gouter, oui, c’est gentil. » Ils donnaient envie, ce serait dommage de ne pas en profiter.

Rapidement, bien sur, la discussion se mit à tourner autour du départ de Millie de la maison Weatherton; elle n’en voudrait pas à Shiloh si elle se montrait curieuse sur la question, tant les autres n’auraient pas eu de mal à le faire sans demander la permission. « Tu connais les vipères. » Elle eut un petit rire un brin pincé. « Oui, justement. » C’était parce-que le monde était empli de vipères de cette sorte que des rumeurs pouvaient gâcher des vie. En l’occurence, ce ne serait pas le cas pour Millie ici mais elle avait connu d’autres situations où ça l’avis affecté différemment. « Tu connais les filles de l’atelier, elles sont toujours prêtes à raconter n’importe quoi, je ne les écoute plus depuis très longtemps. » Une partie d’elle était néanmoins soulagée de savoir que Shiloh n’avait pas prévu de lui poser des questions - mais elle n’était pas tant étonnée que cela qu’elle ne le fasse pas. « Tu avais tes raisons, je les respecte. J’aurais simplement aimé pouvoir poursuivre notre collaboration. » - « C’est gentil. » Elle culpabilisait assez régulièrement d’avoir laissé pas mal de travail inachevé en plan - mais elle n’aurait jamais pu tout terminer avant de partir, c’était chose sure. « J’aurais aimé pouvoir poursuivre aussi, tu sais. Mais c’était pas envisageable pour le moment. »

Bien sur que le fait d’habiter James Street avait toujours fait rire Millie. « N’est-ce pas ! Drôle de coïncidence. » Elle esquissa un petit sourire. « À la base, je ne devais que squatter quelques semaines et au final, j’ai récupéré l’appartement. » Le regard de la brune fit un tour circulaire de l’endroit. « C’est très joli ici en tous cas. » L’appartement était décoré avec goût. Millie n’aurait surement jamais osé le découvrir si ça n'avait pas été pour l’excuse de la fête des voisins cependant: elle ne se serait pas vu débarquer dans d’autres circonstances. « Je ne t’aurais pas mis à la porte pour autant. » - « Mais ça aurait été osé de ma part quand même. » - « Je sais qu’on se parlait pas régulièrement, mais quand même… On a trop bûché ensemble ces derniers mois pour pas se revoir, non ? » Un petit rire lui échappa malgré elle. « C’est vrai. » Davantage ces derniers temps que bien d’autres avant d’ailleurs, Shiloh ayant elle gagné du galon au fil des mois passés au sein de la maison de haute couture. « Comment tu t’en sors en ce moment, de ton côté ? Pas trop surchargée ? » Comment était-ce, sur place ? Maintenant qu’elle n’avait plus ses propres yeux pour voir tout ce qui s’y tramait, pouvait-elle lui fournir quelques informations ?

« Je vais y gouter, oui, c’est gentil. »
« Tu as le choix entre chocolat ou blueberry. »

Elle se trouvait un peu clichée, comme la femme de maison parfaite qui passe son temps à cuisiner des gâteaux, mais Shiloh aimait recevoir et surtout, elle adorait créer des sucreries de ce genre. Même si les filles allaient sûrement en avoir pour des jours avant d’écouler tout ce qu’elle avait pu cuisiner depuis le début de matinée.

Et si la conversation aurait pu rester légère et dans les petites futilités de la fête des voisins, Shiloh ne put s’empêcher d’évoquer la démission de Millie. C’était une nouvelle qui avait secoué les couloirs de la maison de couture et bien entendu, que les langues bien pendues de la bande des vipères s’en étaient données à cœur joie. « Oui, justement. » Elle haussa les épaules. « Ce ne sont que des rumeurs, on sait très bien qu’elles ne savent rien en réalité. » Elles aiment spéculer, mais Shiloh connaissait assez James pour savoir qu’il n’était pas du genre à ébruiter les raisons qui ont poussé son assistante à démissionner de manière aussi subite. « J’aurais aimé pouvoir poursuivre aussi, tu sais. Mais c’était pas envisageable pour le moment. » Elle lui adressa un sourire compréhensif. « Je comprends. J’espère que tu pourras trouver ton bonheur ailleurs. » Dans le fond, c’est tout ce qu’elle lui souhaite, pouvoir être heureuse dans son quotidien et par conséquent, dans son travail.

« C’est très joli ici, en tous cas. » Elle ne pouvait lui faire meilleur compliment. « Merci, j’y ai mis toute mon âme. » Et peut-être un peu trop d’argent, mais au moins l’appartement n’était plus aussi fade qu’avant. Depuis peu, Olive osait ramener quelques éléments de décoration et Shiloh adorait la voir prendre des initiatives de cette manière. « Mais ça aurait été osé de ma part quand même. » - « Un peu, c’est vrai. » Elle n’allait pas lui cacher. Surtout que Shiloh se voulait toujours un peu méfiante sur les personnes qui sonnaient chez elle. Mais Millie restait la bienvenue malgré tout. Et elle comprenait la curiosité de la brunette. « Comment tu t’en sors en ce moment, de ton côté ? Pas trop surchargée ? » Elle aurait voulu répondre avec un grand sourire, mais les choses n’étaient plus aussi roses que cela chez Weatherton. « James est encore majoritairement absent. » Et cela commençait à sérieusement peser sur la production des uns et des autres. Certains s’octroyaient le droit de prendre des décisions qui auparavant revenaient à Norman et Shiloh avait bien du mal à comprendre où se dirigeait la maison. « On nous presse pour des deadlines qui restent encore flous, des idées qui normalement émanaient de James commencent à être refusées par certains. » Comme la robe sur laquelle elle avait si longuement travaillé et qui s’était vue reléguée dans un placard en quelques jours seulement. « Et puis, on continue à choisir des mannequins si maigres que je me demande comment elles tiennent encore debout. » Et c’est un élément qui commençait à lui peser. Shiloh aime la mode, plus que tout au monde, mais elle déteste de plus en plus les diktats imposés par les maisons de haute couture. Il n’était pas question d’inclusivité, mais de dépeindre des idéaux pratiquement impossibles à atteindre.