I DON’T WANT TO EVER HAVE TO LET YOU GO
@Izan Da Silva  -  

TW; rupture amoureuse.

Flashback; Début mai 2024

Ash faisait les cent pas dans son appartement depuis le petit matin. La vérité, c’était qu’il n’avait presque pas dormi cette nuit-là, ni même celle d’avant. Il n’était pourtant pas d’un naturel anxieux, mais ce qu’il s’apprêtait à faire allait lui demander une somme énorme d’énergie émotionnelle et il n’était pas prêt pour cela. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Il aurait aimé que la conversation qu’il allait avoir avec Izan ait été faite des mois auparavant. Ash se trouvait tellement con de n’avoir rien dit tellement lâche. À présent, il n’avait qu’une crainte, qu’Izan ne veuille plus de lui après ce qu’il lui révélerait et cela le rendait malade. En fait, physiquement même, puisqu’il avait la nausée depuis qu’il s’était convaincu que c’était le moment. L’anglais regarda sa montre, essayant de se rappeler ce qu’il allait dire comme ouverture. Le pianiste, son pianiste, allait arriver d’un instant à l’autre. Il lui avait dit qu’il allait passer chez lui dès son retour de Sydney. Il savait qu’il n’était qu’un arrêt dans sa journée et cela rendait les choses plus difficiles. Mais Ash ne pouvait plus attendre. Les derniers jours avaient été parsemés d’appréhension et d’insomnie pour le guitariste. Son déficit d’attention ne l’épargnait pas aujourd’hui et les tics qu’il avait su maîtriser jadis revenaient à la surface sans lui donner de répit.  Tapant du pied, il regarda pour la énième fois son téléphone. La sonnerie de sa porte se fit entendre au même moment, ce qui le fit violemment sursauter. Son homme était là. Il n’y avait plus aucun retour possible, il fallait qu’il prenne son courage à deux mains. Il espérait cependant que l’issue de cette discussion soit favorable et que Izan  soit encore son petit après leur discussion qui avait déjà trop tardée.
Se forçant à afficher un sourire malgré les vertiges dont son corps était traversé, Ash alla ouvrir à Izan. Il voulut le prendre dans ses bras et l’embrasser comme il le faisait tout le temps lorsqu’ils étaient séparés. Ash ne souhaitait pas lui faire peur, mais lui témoigner de l’affection en ce moment précis allait l’empêcher de réfléchir correctement. « Salut…» commença-t-il par dire, mais le ton grave de cette simple salutation le surprit autant que son compagnon. « tu avais raison, je devais te parler de quelque chose. Veux-tu venir t'asseoir?» lui dit-il en allant lui-même s’installer sur le divan. Mais il n’y resta que quelques secondes, incapable de rester en place. « J’aimerais que tu m’écoutes sans m’interrompre s’il te plait, parce que je ne sais pas si je serai capable de continuer si tu le fais….» l'avertit-il. Prenant son courage à deux mains et sans prendre de pause, Ash commença le discours qui allait leur briser le cœur à tous les deux. « Saches que je suis tombé amoureux de toi à la seconde où j’ai posé les yeux sur toi. Ton sourire, ton regard espiègle, ta passion pour les bonbons sont tous des éléments de ta personne que j’ai apprécié énormément  chez toi. Au travers des mois qui ont suivi notre rencontre, je n’ai jamais cessé de penser à toi. Tu es devenu le soleil de mes journées et je ne pouvais plus me passer de ta personne, parce que tu es devenu l’être le plus important dans ma vie.  Tu es devenu l’air que je respirais. Je sais que ça m’a pris beaucoup de temps avant de dire « je t’aime », mais cela faisait déjà des mois que je le savais déjà. J’avais juste peur que lorsque j’allais te les dire, tu me glisses entre les doigts. J’ai tellement peur qu’en ce moment tu me détestes.» commença-t-il par dire. Ce qui semblait être une déclaration d’amour allait finir en catastrophe, il le savait. « Malgré tout le bonheur que je ressens en ce moment, à être avec toi, il y a quelque chose que j’aurais dû te dire dès le départ de notre relation. Saches que je me sens lâche de ne pas te l’avoir dit avant. Cela fait des mois que je n’y pensais plus parce que ça n’avait plus aucune importance. Mais je ne peux plus faire semblant et ce ne serait pas honnête envers toi si je ne te le disais jamais.» continua-t-il, mais il commençait à avoir du mal à respirer. Une douleur sourde s’emparait de son cœur, parce qu’il savait désormais Ash qu’il y avait de fortes chances qu’il le perde. Il n’allait jamais s’en remettre. Il essaya de ne pas se laisser envenimer par la crise de panique qui le guettait du coin de l'œil. « Lorsque je t’ai rencontré, j’avais des sentiments pour mon meilleur ami… Et lorsqu’on a commencé à sortir ensemble, je pensais encore à lui. Mais rapidement je l’ai oublié parce que tu étais déjà ma personne. » lui avoua-t-il finalement. L’aveu ne lui fit aucun bien, puisque les hauts le cœur reprirent de plus belles. Il savait pertinemment qu'il avait merdé. « je ne ressens absolument plus rien pour Nate. Cela fait des mois que je ne pense plus à lui comme ça. Il ne s’est absolument rien passé entre  nous. Il ne sait même pas que j’ai eu des sentiments pour lui.» ajouta-t-il. « Je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas que tu m’en veuilles. Parce que je t’aime et que je ne supporterai pas de te perdre.» dit-il. La bombe était désormais lâchée. Et elle allait lui exploser en pleine figure et son coeur n’allait jamais s’en remettre.

I DON’T WANT TO EVER HAVE TO LET YOU GO
@Asher Thornhill

tw : rupture amoureuse

Le Concerto pour piano n4 de Beethoven est considéré, à juste titre, comme l’un des morceaux les plus déchirants au monde ; il commence, chose assez inhabituelle pour être soulignée, par le piano en solitaire. Le soliste expose les cinq premières mesures avant que celles-ci ne soient reprises par l’orchestre, comme un choeur funeste appuyant le cortège morose qui emplit la salle pour l’engloutir sous le désespoir. Le premier thème est aride, sec, brutal, violent. Le deuxième est plus mélancolique, abattu, assiégé par la douleur, vaincu par la souffrance. Il l’a joué la veille, Izan, et s’il a été acclamé par ceux qui ont assisté à sa représentation, on ne peut pas dire qu’il soit, à l’heure où il grimpe les marches menant à l’appartement de son petit-ami, parfaitement conscient de ce que Beethoven a voulu traduire : il ne connait pas encore, lui, le chagrin amoureux. Mais le « Salut… » qui lui est offert par celui qui a occupé toutes ses pensées le fait suffisamment tiquer pour qu’il fronce lentement ses sourcils en étant tout d’abord désarmé par cet accueil peu chaleureux, n’ayant pas véritablement anticipé que son petit-ami serait aussi austère à son approche. ’’Tout va bien ?’’ demande-t-il avec un ton encore léger, comme s’il essayait de tenir à bonne distance les démons d’inquiétude qui commencent à roder autour de lui « tu avais raison, je devais te parler de quelque chose. Veux-tu venir t'asseoir? » pour une fois, il aurait préféré avoir tort, Izan, puisque cette demande n’est pas assez anodine pour qu’il ne cherche pas à y puiser l’ombre de l’appréhension, et c’est après avoir longuement dévisagé l’homme qu’il aime que, avec une docilité qu’on ne lui connaît pas, il fait ce qui lui est demandé ; une fois installé sur le canapé, il remue légèrement les doigts de sa main gauche sur son genou avant de lever le regard pour suivre la silhouette fuyante qui s’éloigne de lui, et qui lui échappe sans qu’il ne puisse vraiment comprendre pourquoi. ’’Qu’est-ce qui se passe ?’’ cette fois, il a entendu que sa propre voix a tremblé de fébrilité, et cette prise de conscience de gravité l’oblige à froncer davantage les sourcils, son cerveau se faisant un malin plaisir à imaginer tout un tas de scénarios dramatiques sans pourtant ne serait-ce qu’évoquer la vérité qu’il s’apprête à entendre. « J’aimerais que tu m’écoutes sans m’interrompre s’il te plait, parce que je ne sais pas si je serai capable de continuer si tu le fais…. » mais de quoi il parle ? il comprend de moins en moins mais il est sûr que ce qui se passe actuellement ne lui plaît pas du tout, puisque les battements de son coeur sont trop craintifs et que son ventre est trop noué pour qu’il puisse formuler le moindre mot, si bien qu’il se contente d’un hochement de tête plutôt maladroit, non pas parce qu’il manque de conviction mais plutôt parce que cette demande le désarçonne autant que le reste - de toute évidence, ce n’est pas ainsi qu’il avait imaginé leurs retrouvailles « Saches que je suis tombé amoureux de toi à la seconde où j’ai posé les yeux sur toi. Ton sourire, ton regard espiègle, ta passion pour les bonbons sont tous des éléments de ta personne que j’ai apprécié énormément chez toi. Au travers des mois qui ont suivi notre rencontre, je n’ai jamais cessé de penser à toi. Tu es devenu le soleil de mes journées et je ne pouvais plus me passer de ta personne, parce que tu es devenu l’être le plus important dans ma vie. Tu es devenu l’air que je respirais. » cela devrait le faire sourire avec bonheur, puisque la déclaration est aussi élogieuse que ravissante, et si Izan ne doute pas de la sincérité de celui qui fait entendre son accent si charmant, l’attitude nerveuse de ce dernier lui fait clairement comprendre qu’un ‘’mais’’ est à l’oeuvre derrière ces belles paroles ; reste à savoir lequel « Je sais que ça m’a pris beaucoup de temps avant de dire « je t’aime », mais cela faisait déjà des mois que je le savais déjà. J’avais juste peur que lorsque j’allais te les dire, tu me glisses entre les doigts. J’ai tellement peur qu’en ce moment tu me détestes. » l’inclinaison appuyée de ses sourcils couplée à ses lèvres espacées qui gardent le silence traduisent tout à fait sa perplexité : pourquoi diable devrait-il le détester ? La question lui brûle les lèvres mais, se remémorant la prime volonté de son orateur, il se tait. Pour une fois.

« Malgré tout le bonheur que je ressens en ce moment, à être avec toi, il y a quelque chose que j’aurais dû te dire dès le départ de notre relation. Saches que je me sens lâche de ne pas te l’avoir dit avant. Cela fait des mois que je n’y pensais plus parce que ça n’avait plus aucune importance. Mais je ne peux plus faire semblant et ce ne serait pas honnête envers toi si je ne te le disais jamais. » ses longs cils noirs battent à de multiples reprises tandis que, une expression désorientée au visage, il retient son souffle en attendant la sentence, sans le quitter des yeux une seule seconde, comme si la réponse à toutes ses questions muettes se trouvait quelque part entre la bouche perlée de ce grain de beauté qu’il aime tant ou vers les prunelles dans lesquels il se noie si souvent ; mais, si d’ordinaire l’idée de fondre dans cet océan mordoré lui semble être un sort particulièrement enviable, en cet instant, c’est une vague déferlante qui vient l’engloutir, si bien que les syllabes s’élèvent dans le salon en le laissant tout à fait incrédule, incapable de réagir « Lorsque je t’ai rencontré, j’avais des sentiments pour mon meilleur ami… Et lorsqu’on a commencé à sortir ensemble, je pensais encore à lui. » il le fixe sans le voir, et il l’écoute sans l’entendre. Un instant, il a l’impression que la terre a tremblé seulement pour lui et que le sol s’est dérobé sous ses pieds pour l’avaler et l’ensevelir sous la roche - c’est bien la seule explication plausible pour justifier qu’il puisse à peine respirer, non ? Ses yeux recommencent à s’agiter avant tout le reste : ses iris passent de gauche à droite, quittent le visage de Ash avant d’y revenir, puis le rouage de la machine recommence à tourner après le choc, et c’est un pauvre ’’Quoi ?’’ qui résonne entre eux, d’une voix éteinte et blanche, puisqu’il a très bien compris, Izan, et qu’il n’a aucunement envie que Ash recrache ses mots abjects. « je ne ressens absolument plus rien pour Nate. Cela fait des mois que je ne pense plus à lui comme ça. Il ne s’est absolument rien passé entre nous. Il ne sait même pas que j’ai eu des sentiments pour lui. » c’est loin d’adoucir l’aveu précédent, bien au contraire. « Je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas que tu m’en veuilles. Parce que je t’aime et que je ne supporterai pas de te perdre. » De la tristesse à la colère, de la colère à la haine, de la haine à la douleur, de la douleur à la tristesse. Il ne se noie dans ses émotions, le pianiste dont les doigts ont commencé à trembler, et s’il se lève dans un bond rapide c’est parce que la douleur est une arme redoutable entre ses mains et qu’il ne résiste pas à l’envie de la brandir pour se défendre, puisque c’est bien une attaque qu’il subit ’’J’en ai rien à foutre de ce que tu veux. Tu t’es servi de moi pour oublier ton meilleur ami, t’es pas sérieux là ?’’ c’est incisif et corrosif sur ses lèvres, froid et brutal sur sa langue, et il glisse sa main dans ses cheveux en passant derrière le canapé, marquant le premier pas de la rupture entre eux : il éloigne son regard en même temps que son corps. Il a suffisamment éprouvé le deuil pour balayer la première étape : il ne se cachera pas derrière le déni pour croire que c’est une blague, puisqu’il sait, au plus profond de lui, que tout ceci est vrai, et qu’il a été un putain d’aveugle incapable de voir ce qui se trouvait juste devant lui tout ce temps. Il reste quelques secondes silencieux, incapable de formuler le moindre mot puisque la douleur est en train d’émietter son coeur comme une bête affamée : mensonge, trahison, tromperie. Il entend, maintenant, les premiers violons du Concerto pour piano n4, elles viennent l’écorcher pendant qu’il tente de maintenir sa respiration équilibrée, en même temps qu’il se refait le film de leur histoire entachée par les dissimulations, et il se sent outrageusement con d’avoir cru à toutes ces conneries maintenant ’’Faut vraiment que t’abandonnes la musique pour faire une carrière d’acteur, parce que t’es putain de doué pour mentir, tu le sais ça ?’’ lorsqu’il repose enfin ses iris sur lui, c’est un regard dépourvu de la moindre trace de douceur, puisqu’il le toise comme s’il était un simple étranger et, en cet instant, c’est ce que Asher est pour lui : il ne semble pas le reconnaître, oublié la tendresse de leurs échanges, oublié la complicité de leurs regards, oublié la saveur de leurs baisers, oubliés le refuge de leurs étreintes. L’anglais n’est plus le sien, il n’est plus celui qui caresse et cajole mais celui qui heurte, celui qui ment, celui qui blesse. ’’Tu dis l’avoir oublié. Depuis quand ?’’ son coeur meurtri demande des comptes pour la douleur qu’on lui inflige, mais Izan sait par avance qu’aucune réponse ne viendra apaiser la souffrance qui file dans ses veines en lui donnant l’impression de brûler de l’intérieur, d’être un château de cartes en train de s’écrouler et, même s’il sait la chute inévitable, il est hors de question qu’elle ait lieu ici. Il ne lui fera certainement pas ce plaisir.

I DON’T WANT TO EVER HAVE TO LET YOU GO
@Izan Da Silva  -  

TW; rupture amoureuse.

Flashback; Début mai 2024

L’anglais avait du mal à respirer. Il n’avait jamais vu son compagnon sans voix. Izan ne l’avait pas interrompu puisque à sa grande surprise, il avait respecté sa volonté. Ash aurait presque préféré qu’il lui coupe la parole, bien que le fond du problème n’aurait pas été réglé encore une fois. Il fallait que ça se fasse aujourd’hui peu importe les conséquences, même si elles allaient forcément s’avérer néfastes pour le guitariste. Dans l’attente interminable d’une réponse de la part de son compagnon, son esprit s’emplissait de sombres pensées. Son cœur se brisait à mesure que le visage de son pianiste se décomposait. En débitant son discours, il avait fait les cent pas, mais il avait toujours regardé Izan dans les yeux malgré la détresse et l’incompréhension dont son visage pouvait se teinter devant ses horribles paroles. Il ne pouvait plus fuir, il ne pouvait plus se cacher. Ash avait finalement cédé aux petites voix dans son esprit. Le problème, c’était qu’il avait trop tardé. Pour lui, cela faisait des mois qu’il ne ressentait plus rien pour son meilleur ami, alors il n’avait rien dit. Il l’avait complètement oublié. Cela n’avait plus d’importance, mais il n’avait pas pensé que ces non-dits pourraient affecter à ce point sa relation avec Izan. Lorsqu’il lui avait dit « je t’aime », il l’avait pensé sincèrement, mais cela avait été l’élément déclencheur de toute cette histoire désastreuse qui se produisait devant ses yeux. Si Ash souhaitait passer le restant de sa vie avec Izan, l’homme de sa vie, il fallait tout lui dire. Il fallait qu’il lui avoue tout, quitte à le perdre, à tout perdre. Mais il ne souhaitait pas le voir disparaître de sa vie. Ash savait qu’il ne s’en remettrait jamais. Avant Izan, il n’avait jamais réellement aimé, pas comme ça du moins. Il n’avait pas su ce qu’était l’amour véritable. Il avait trouvé en l’australien son tout, sa moitié, son âme sœur. C’était cela qu’il ressentait pour Izan. Il était son soleil, sa raison de vivre, son oxygène. S’il disparaissait, s’il le quittait,  le cœur d’Ash allait dépérir à petits feux jusqu’à mourir. Il sentait déjà ce dernier se tordre de douleur. Son estomac se nouait. Les larmes lui montaient aux yeux. Mais il l’avait mérité Ash. Il était l’artisan de ses propres malheurs.

«Quoi ?» fut le premier mot qui sortit des lèvres du pianiste. Ash avait cessé de respirer et les prochaines respirations qu’il allait prendre par la suite allaient être comme des couteaux plantés dans son existence devenue misérable. Ash le voyait bien que les mains de son pianiste s’étaient mises à trembler. Il voyait bien la colère dans son regard. Il voyait bien qu’il le regardait désormais avec dégoût. Izan se leva d’un seul bond, ce qui le fit trembler à son tour. Il avait peur, Ash. Il était pétrifié devant le regard qu’il lui jetait. Il n’avait pas peur qu’il s’en prenne physiquement à lui, mais ses mots pouvaient être tout aussi destructeurs. « J’en ai rien à foutre de ce que tu veux. Tu t’es servi de moi pour oublier ton meilleur ami, t’es pas sérieux là ? » avait-il dit d’un ton glacial. D’un seul coup, Ash aurait voulu disparaître à travers le plancher. Il n’avait pas les mots pour calmer Izan. Il n’aurait pas les mots pour se racheter, pas aujourd’hui. Ash aurait voulu s’approcher de lui, le rassurer, prendre sa main et en caresser la paume, mais pour l’avoir déjà vu en état de colère, il ne fallait pas qu’il l’approche.  « Faut vraiment que t’abandonnes la musique pour faire une carrière d’acteur, parce que t’es putain de doué pour mentir, tu le sais ça ?» lui répondit l’australien en plantant ses iris dans les siens. Il n’y avait plus de trace d’amour dans son regard. Il n’y avait plus de tendresse, il n’y avait plus que les ténèbres. Les mêmes ténèbres qui avaient désormais envahi le cœur du guitariste. Le teint de ce dernier était désormais livide. Il n’arrivait plus à fonctionner. Il n’arrivait plus à respirer. Et il l’avait mérité.  «Tu dis l’avoir oublié. Depuis quand ? » lui demanda Izan. « Depuis octobre… quelques semaines seulement après qu’on se soit mis officiellement ensemble. » murmura Ash dans un souffle. Il n’arrivait plus à réfléchir. Les mots lui manquaient. Il ne pouvait plus rien dire d’intelligible. Izan était tellement proche, mais tellement loin de lui.

La distance qu’il mettait entre leurs deux corps lui était insupportable. Ash savait qu’il était en train de le perdre. Mais il n’avait pas d’autres mots qu’un simple « je suis vraiment désolé. je sais que j’aurais dû te le dire avant. Mes sentiments envers toi n’ont pas changé. Je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours. Je ne souhaitais pas que ça se passe comme ça. » arriva-t-il finalement à articuler. L’anglais avait cessé de faire les cent pas. Il avait cessé de bouger, cessé d’exister parce qu’il n’était plus rien sans Izan, il ne serait plus rien, que l’ombre de lui-même. Ash ne pouvait pas vivre sans Izan. « je ne peux pas te perdre.» souffla-t-il à nouveau, les larmes coulaient désormais sur ses joues, silencieuses, douloureuses.

I DON’T WANT TO EVER HAVE TO LET YOU GO
@Asher Thornhill

tw : rupture amoureuse

« Depuis octobre… quelques semaines seulement après qu’on se soit mis officiellement ensemble. » - ’’C’est pas possible.’’ qu’il s’entend dire en ayant l’impression que c’est la voix d’un autre, comme si, finalement, céder au chant des sirènes du déni lui était plus salutaire que d’affronter le tumulte de ses émotions qui menacent de l’engloutir tout entier, tant son corps ne semble pas être suffisamment armé pour encaisser le choc. Il le regarde, sans aucune lueur de douceur, sans l’éclat amoureux sous lequel il l’a bercé durant des mois, sans cette inclinaison vorace pour son corps, sans cette admiration amoureuse pour ses traits. Il n’y a plus rien, parce que ce n’est pas un cauchemar et qu’il n’y a pas de réveil possible, pas de lumière à allumer pour chasser les ombres qui viennent obscurcir leur histoire, et c’est peut-être, définitivement, ce qui le blesse le plus : se rendre compte que leur relation, idéalisée, élevée au rang de sacrée, leur amour qu’il croyait invincible, rare et pur, n’est rien d’autre que le fruit d’une honteuse manipulation qui lui donne l’impression de n’avoir été qu’un foutu pion sur un échiquier dont il ne connaissait même pas les règles ’’J’ai été quoi ? Un pansement, en fait. Tu m’as entraîné dans ton putain de trio amoureux à la con juste pour oublier les sentiments que t’avais pour ton meilleur ami, tu réalises à quel point c’est degueulasse ?’’ sa gorge se serre et, un instant, il est tenté d’en rester là, de se figer dans le silence et de fuir sans rien ajouter de plus mais, les chaînes de sa retenue ont cédé face à la douleur et la colère qui forment un cocktail explosif dans son coeur, et sa langue n’hésite plus à distiller son venin sur un ton agressif ’’Dire que pendant tout ce temps j’pensais que j’te méritais pas et que j’allais tout faire foirer à un moment ou un autre… Mais c’est toi, en fait. T’es qu’un putain d’égoïste.’’ - « je suis vraiment désolé. je sais que j’aurais dû te le dire avant. Mes sentiments envers toi n’ont pas changé. Je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours. Je ne souhaitais pas que ça se passe comme ça. » s’il a envie de lui dire de la fermer, c’est parce qu’il n’arrive pas à le croire : les mots glissent à présent sur sa peau avec la caresse du mensonge, de la fourberie et de la trahison, et il secoue son menton de gauche à droite, d’une façon tout à fait inconsciente, en prouvant ainsi qu’il ne parvient pas à accorder le moindre crédit à ce qu’il entend ’’Et dire que t’as continué à le voir, tu t’es vraiment foutu de ma gueule, en fait… Du début à la fin. Bravo parce que j’ai rien vu.’’ sa colère est suffisamment sociable pour se faire entendre, mais sa tristesse est pudique, son chagrin se lit uniquement dans les yeux qu’il ne sait pas où amarrer, et qui voguent d’un bout à l’autre de la pièce en prenant particulièrement soin d’ignorer celui qui, présentement, à le rôle du bourreau, et chaque silence qu’ils partagent semble ajouter une brique de plus au mur qui les sépare « je ne peux pas te perdre. » c’est une fausse hilarité tout à fait nerveuse qui vient défaire ses lippes, dans un rire amer et douloureux, qui précède le ’’C’est déjà le cas.’’ qui amorce la séparation qui semble, aux yeux du pianiste, être la seule option possible à toute cette mascarade sentimentale, quand bien même sait-il qu’il laissera une partie de lui, un morceau de son coeur, sur ce plancher qui a accueilli leurs étreintes, entre ces murs où leurs voix se sont souvent entremêlées de tendresse ; aujourd’hui, au moment où il redresse son menton pour prononcer sa dernière sentence, il n’y a plus rien que les ruines des sentiments bafoués, comme un piano mal-accordé qu’on s’évertue à faire chanter ’’C’est terminé.’’ et maintenant que la rupture est effective, rendue concrète par la voix terne qui l’a annoncée, il cligne deux fois des paupières comme pour actualiser l’information qui peine à se frayer un chemin dans la conception de sa réalité puis, apportant une main à son visage tout aussi blême que le reste, il tourne les talons et, par son dernier silence, quitte l’appartement sans faire le moindre bruit. C’est peut-être ça, le bruit que fait l’amour en partant : on ne l’entend pas s’enfuir.

I DON’T WANT TO EVER HAVE TO LET YOU GO
@Izan Da Silva  -  

TW; rupture amoureuse.

Il était difficile pour le guitariste de savoir ce qu’il ressentait désormais. L’air autour de lui avait entièrement disparu de la pièce et il se sentait asphyxié. Une douleur sourde avait envahi ses poumons, mais de toute façon, il avait perdu toute envie de les remplir de nouveau.  Les couleurs qui l’entouraient s’étaient atténuées, puis elles aussi avaient complètement été retirées de son environnement. Il n’y avait plus rien que la douleur. Son esprit ne savait plus quoi faire. Ses pensées étaient désorganisées et il n’arrivait plus qu’à se répéter la même phrase en boucle « C’est terminé. ». Il aurait eu envie de hurler, mais il était resté figé. il aurait voulu le retenir, mais il n’y avait plus rien à sauver. Izan était parti, il l’avait quitté. Il ne le reverrait plus jamais. Son monde venait de s’écrouler tout autour de lui. Il venait de tout perdre, tout ça par sa propre faute. Ash n’essuya même pas les larmes qui coulaient toujours douloureusement sur ses joues livides. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il s’était assis sur son divan et qu’il avait replié ses jambes contre lui-même. Il n’avait pas remarqué le petit chaton  tout noir qui essayait tant bien que mal de grimper sur sa jambe pour venir le rejoindre. Ash avait complètement oublié son existence. Eclipse restait le seul vestige d’un amour passé, qui était désormais un lointain mirage. Pétrifié, il le laissa aller se loger dans son cou et dans un tout petit miaulement, il vint lui donner un petit coup de tête avant de s’endormir tout contre lui. « tu n’as même pas eu la chance de rencontrer ton papa…» arriva à marmonner l’anglais de peine et de misère. Et tu ne le rencontreras jamais. Tu ne pourras jamais rencontrer Sol et Luna. Les larmes coulèrent de plus belle face à cette douloureuse réalisation. C’est terminé. Ash essaya de revisiter la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux. Il avait l'impression d’être détaché de son corps comme si ce n’était pas lui qui était présent. Il s’agissait de quelque chose de difficile à expliquer, mais il fallait faire face à la réalité. Tout était fini.
Le rire qui s’était échappé des lèvres d’Izan lui avait fait l’effet d’un coup de poignard, alors qu’il lui avait confirmé qu’il l’avait déjà perdu.  Il était ensuite parti en silence. Il n’avait même pas claqué la porte. Cette dernière s’était refermée sans un son sur l'existence désormais misérable d’Ash. Ce dernier alla caresser le pelage du petit chaton qu'il allait chérir tel un douloureux souvenir. Il ne savait pas s'il allait s'en remettre. Son coeur avait tant aimé d'un seul coup et à présent, il n'y avait que le néant. Il n'avait plus envie d'exister. Son soleil s'était éteint. Son sourire avait disparu et il n'aimerait plus jamais. Il n'y avait qu'Izan, seulement Izan et plus jamais qui que ce soit d'autre.