dark race, everything changes.
   tw ; agression // janvier 2024
@Keith Ehrlich
L’odeur des vieux livres embaume l’ensemble des lieux où l’espace temps semble suspendu. Une agréable bulle propice au travail car la masse est conséquente. Tes études te passionnent même si parfois ton grand-frère doute un peu. A l’image et à la demande vos parents, il s’est pleinement investi pour l’entreprise familiale. Le fait que tu sois la dernière ne déroge aucunement à la règle. La pression familiale peut paraitre lourde certains jours mais depuis que tu vis seule, la respiration et l’anxiété s’accordent d’une même voix pour s’apaiser. La bibliothèque est plongée dans dans une ambiance de travail mais surtout aux lumières tamisés ce qui favorise la concentration. Lunette sur le bout de ton nez, tu tapes avec rapidité sur le clavier de ton ordinateur portable la suite de de ta dissertation. L’heure avancée affiché au haut de ton écran t’annonce déjà qu’il est 19h43, la fermeture est immédiate. Tu n’as pas vu le temps filé, comme toujours lorsque tu es plongé dans les études, les révisions.

Tu ranges tes affaires dans ton sac, salue la bibliothécaire qui te sourit en retour puis quitte les lieux. En dévalant les marches, tu réajuste ta veste de saison autour de tes épaules. De coutume, tu te déplaces en voiture mais tu avais aujourd’hui envie de marcher un peu.  Il te faut une vingtaine de minutes à pied pour rejoindre ton appartement. La ciel obscur te rappelle que tu aurais peut être dû prendre ton véhicule. Les écouteurs sans fil dans les oreilles, la musique tourne en boucle et tu ne prends pas conscience de ce qui se trame autour de toi. Alors que tu bifurques sur la droite, on t’attrape avec violence par le bras, te planquant contre le mur adjacent. Le choc de coupe le souffle tandis que tes écouteurs tombent sur le sol. L’homme dissimulé derrière un bonnet et un masque noir te menace d’une arme blanche qu’il tient dans sa main gauche tandis que de sa bouche il profère des mots qui te dissuade du moindre geste. Tout ce qu’il désire c’est ton argent, du moins c’est que tu penses. Les minutes s’éternisent, les gestes et les paroles fusent en commun accord et dans un moment d’audace tu saisis l’occasion qui t’est donné pour prendre la fuite. Dans ta course, tu ne regardes aucunement o ù tu vas, si ce n’est toujours en ligne droite. Tu ne t’arrêtes pas, cherchant à tâtons ton portable resté dans la poche arrière de ton manteau. Dernier appel - celui de Ashton mais ce dernier ne répond pas. Tu essais encore et encore mais tu tombes à chaque fois sur sa messagerie. Tu effectues alors le numéro de son chauffeur, Keith. Le coeur battant, tu te réfugies dans le hall d’une alcôve dissimulé et tu retiens un premier sanglot lorsque tu entends la voix de Keith. « Keith ? ».

Une autre journée terminée, tu t'installes sur le fauteuil en soupirant longuement. En soit, ce n'est pas vraiment un job demandant, mais l'absence de semaine de vacance finit par t'épuiser. Ça et ton sommeil peu reposant. Alors quand tu peux, tu vas faire une petite sieste ici et là. Comme en ce moment, il est encore tôt, mais aussitôt assis, tu sombres déjà dans le sommeil. Reposant ? Non, pas cette fois. À peine endormi, tu te retrouves caché derrière ce mur à moitié détruit, les tires fusant de partout dans ce chaos infernal. Tu as ton frère d'arme contre toi, la main posée sur son flanc à essayer de faire arrêter le saignement en vain. Tu sais très bien qu'il n'y survivra pas, tu as vu sa blessures, la quantité de sang qui s'en échappe, tu n'es pas con, son sort est assez évident. Mais tu ne l'abandonnes pas pour autant. Tu resteras avec lui jusqu'à ce qu'il pousse son dernier souffle. À défaut de pouvoir le sauver, tu veux éviter qu'il meurt seul. Tu restes alerte, ton regard se promenant autour de vous, arme en main, prêt à tirer si quiconque n'étant pas un allier ose s'approcher. Tu ne sais pas comment tu fais, sûrement l'habitude avec le temps, mais tu réussis à rester calme, être une présence tranquille pour ton ami, alors que tu essaies de le rassurer. Tu prends sur toi pour réussir à rester avec lui. Tu peux entendre sa respiration s'affaiblir jusqu'à ne plus du tout l'entendre.

La sonnerie de ton téléphone te réveille en sursaut et ça te prends un petit moment avant de revenir à la réalité. Ton coeur bat à vive allure, ta respiration est saccadée au point d'en être essoufflé. Encore une fois, tu es retourné le passée. Même après autant d'années après être parti de l'armée, ça te semble toujours aussi réaliste, aussi frais dans ta mémoire. Tu soupires et répond sans regarder de qui il s'agit. Tu prends une bonnes inspiration pour te calmer avant de parler. Oui? Tu reconnais assez vite cette voix qui prononce ton nom, la soeur de ton employeur, et tu remarques dans le ton de sa voix que quelque chose ne va pas. Instinctivement, tu te lèves pour aller enfiler tes chaussures. Tu te doutes que si elle t'appelle, c'est pas juste pour discuter. Hannah.! Qu'est-ce qui se passe ?

dark race, everything changes.
   tw ; agression // janvier 2024
@Keith Ehrlich
Le myocarde tambourine ta poitrine avec force tant que cela fait écho dans ta tête, le coeur presque au bord des lèvres. Cependant, tu te dois de garder le peu de sang froid qu’il te reste car te laisser aller ne guère t’aider. Tes pupilles sont figées droit devant toi, faisant face à un mur de briques plongé dans le noir. Une couleur qui ressemble certainement à l’âme de ton agresseur. Te poursuit-t-il encore ? Il te cherche peut être encore ? Tu ressers fortement ta prise autour de ton téléphone, tes jointures blanchissent alors que tu entends la sonnerie qui tonne pour la troisième fois. Un premier sanglot t’échappe lorsque tu entends que Keith prend l’appel. Un premier mot, un simple oui interrogatif mais qui peut être engagé dans une source d’espoir ? Tu prononces son prénom sur la même intonation interrogative mais il comprend rapidement  que quelque chose ne va pas. Entendre la voix coutumière du chauffeur de ton frère apaise quelque peu la crise d’angoisse qui commence à s’enraciner autour du peu de sang froid qu’il te reste. Tu respires doucement pour tenter de te calmer puis tu dis tout bas. « Je … j’ai besoin que tu viennes me chercher s’il te plait, j’ai essayé d’appeler Ashton mais il ne répond pas, je ne savais pas vers qui d’autre me tourner … ».

Ton débit de paroles est cadencé au même rythme de ton souffle quelque peu saccadé par l’anxiété qui grimpe en flèche de minutes en minutes. « Il y a quelqu’un qui m’a … s’il te plais Keith … ». Ton timbre de voix est d’un murmure dé désespoir palpable, tu es trop sous le joug de la peur que tu n’hésites aucunement à supplier le Ehrlrich pour qu’il te vienne en aide. Tu t’apprêtes à reprendre la parole lorsque tu entends des bruits de pas qui résonne dans la petite impasse près de l’alcôve où tu as trouvé refuge. Tu poses ta main sur tes lèvres pour étouffer le moindre bruit.