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 (#425) i wanna shelter you (jordan & hassan)

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Message(#)(#425) i wanna shelter you (jordan & hassan) EmptyJeu 12 Nov 2015, 23:28


jordan & hassan
I wanna hide the truth, I wanna shelter you

When your dreams all fail, and the ones we hail are the worst of all and the blood’s run stale, I wanna hide the truth, I wanna shelter you, but with the beast inside there’s nowhere we can hide. No matter what we breed, we still are made of greed. This is my kingdom come, when you feel my heat look into my eyes, it’s where my demons hide. ☆☆☆



Une chance pour lui qu'il ait autant rechigné à défaire les cartons qui s'entassaient dans la chambre d'amis, au final c'était maintenant un gain de temps précieux pour lui, et une peu fatigue en moins à accumuler ; Il avait déjà largement son compte, pour ce qui était de la fatigue. Mais peut-être qu'au fond il l'avait toujours su, qu'il ne resterait pas dans cet appartement ... Il ne s'y était jamais vraiment senti chez lui. Au début il avait tenté de se faire une raison, de se dire que c'était simplement beaucoup de changement et qu'il lui fallait le temps de se faire à l'environnement ainsi qu'au fait de vivre seul, mais les semaines et les mois passants il voyait bien que rien ne changeait, et même pire que la situation s'enlisait. Et maintenant il était là, assis au milieu du salon à refaire des cartons qu'il avait défait sans savoir pourquoi, sans savoir vers quoi il allait ; C'était comme tourner en rond, se cogner contre les murs encore et encore sans jamais trouver la sortie. Ce n'était pas très différent du jour où il avait commencé à rassembler ses affaires après avoir mis sur le tapis du divorce, au fond, l'amertume était toujours là et c'était peut-être ce qui l'avait poussé à s'en prendre de manière disproportionnée au chien, qui ayant trouvé un morceau de papier traînant par terre s'était mis à le mâchouiller en ignorant les premières mises en garde de son maître. Son coup de colère passé pourtant Hassan s'était senti bien stupide, et prenant fébrilement son visage entre ses mains il était resté là plusieurs minutes, son propre silence troublé par le bruit de son cœur qui cognait dans sa poitrine et faisait bourdonner ses oreilles.

Il avait besoin de prendre un peu l'air, ou du moins il se disait qu'un bol d'air frais ne pourrais pas lui faire de mal, et Spike quant à lui avait probablement besoin de se dégourdir un peu les pattes. Alors abandonnant là ses cartons à moitié faits il s'était remis debout, non sans une légère difficulté bien que les stigmates de son entrevue avec l'homme qui vivait de l'autre côté du mur commençaient doucement à s'estomper et ses côtes à se ressouder, avait attrapé son sweat à capuche et la laisse du chien, sans oublier ses clefs, et avait quitté l'appartement malgré le vent qui commençait à se lever dehors. Un peu de vent n'avait jamais tué personne. Et sans s'en apercevoir finalement il s'était éloigné, la petite balade se transformant en fin de compte en errance dans un quartier qu'il ne serait pas mécontent de quitter ... Et la météo, qui ne l'avait pas arrêté tout à l'heure, était pourtant ce qui l'avait - enfin - décider à rebrousser chemin. Le vent soufflait plus fort et malgré la nuit le ciel semblait plus bas ; Ça sentait l'orage, ou au moins la grosse averse, et Spike tirait sur sa laisse en trépignant. Il tournait le coin de la rue lorsque la pluie avait commencé à tomber, et rabattant la capuche de son sweat sur sa tête il avait couru pour parcourir les dernières dizaines de mètres jusqu'à son immeuble, s'arrêtant un instant dans le hall pour reprendre son souffle avant d'appeler l'ascenseur.

Depuis l'épisode du voisin il était méfiant. L'homme avait profité du manque de méfiance d'Hassan, de l'heure tardive et de la pénombre pour lui sauter dessus par derrière, et parce qu'il ne souhaitait pas que la chose se reproduise et était pour le moment encore forcé de partager un pallier avec lui Hassan prenait maintenant quelques précautions. Le couteau suisse dans la poche de son jean en était une, mais de manière moins radicale le fait de tâtonner pour trouver l'interrupteur qui allumait le palier avant de faire le moindre pas supplémentaire en était une autre. Mais au lieu du pallier vide qu'il s'attendait à trouver, ses yeux étaient immédiatement tombés sur la silhouette longiligne de Jordan, assise contre le mur à côté de sa porte. Elle avait planté ses opales sur lui et il n'avait pas demandé d'explications, parce qu'il en demandait peu et qu'elle répondait de toute manière rarement. Lâchant seulement un peu de leste sur la laisse de Spike tandis qu'il s'approchait lentement pour la renifler, il avait sorti sa clef en commentant « Tu devrais pas attendre ici, c'est dangereux. » en la quittant provisoirement du regard pour se concentrer sur la serrure. Il se comprenait, ce n'était pas vraiment le pallier qui était dangereux, simplement sa fréquentation ... Et l'autre locataire était bien capable de péter un câble sur une inconnue simplement si ses jambes lui bloquaient le passage, ou si elle avait le malheur de le regarder de travers. Ouvrant enfin la porte il avait fait rentrer Spike et s'était décalé pour laisser Jordan entrer elle aussi « Fais pas attention au bordel. » Et il était assez conséquent, entre les cartons à moitié faits et parfois au milieu du passage, la vaisselle entassée dans l'évier côté cuisine, les jouets de Spike qui traînaient ... Mais le canapé était toujours accessible, lui, et Hassan ne doutait pas que Jordan saurait faire comme chez elle. Comme d'habitude. Se débarrassant de son sweat mouillé par la pluie, il l'avait posé sur le dossier d'une des chaises tout en écoutant le déluge s'abattre contre la fenêtre « Tu veux un truc, thé, café, chocolat ? » S'ébrouant un instant Spike avait trottiné jusqu'à Jordan de nouveau pour réclamer des caresses. « Tout va bien ? » Il demandait sans être certain d'obtenir une réponse, peut-être qu'elle se contenterait d'un sourire ou d'un haussement d'épaule, peut-être qu'elle changerait de sujet, peut-être qu'elle répondrait ... Mais ça valait le coup de demander, après tout il l'avait trouvée faisant le pied de grue dans le noir sur son palier.
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Message(#)(#425) i wanna shelter you (jordan & hassan) EmptyLun 23 Nov 2015, 08:43

Tes grands yeux bleus se posent sur le docteur.
Ils le fixent.
En silence.
Tu comprends pas toi ce qu’il dit. Brouhaha confus dans ta boîte crânienne. T’as toujours été un peu lente quand il s’agissait de trucs importants, en tout cas c’est ce que disait maman. Joséphine tu comprends rien, t’es un peu bébête, pas sûr que t’ailles loin dans la vie qu’elle disait, et tu la fixais. En silence. Ca résonnait dans ton esprit sans trouver de signification mais elle souriait alors tu te disais que ça devait pas être méchant.

Le silence.
Tes mots s’enfuient, course effrénée à laquelle t’es battue à plat de couture.

Elle ne se réveillera pas.
Elle ne se réveillera pas.
Elle ne se réveillera pas.
Ça tourne en boucle, vieux disque rayé qui va finir par te rendre sourde.

Tu veux demander pourquoi, comment mais tu vois la bouche du docteur qui continue de bouger, hermétique à ses sons, tu te souviens qu’on t’a toujours dit que c’était impoli de couper la parole aux gens, ça ne ferait pas plaisir à maman.
Alors tu attends.
Tu attends qu’il finisse.
Tu attends la bonne nouvelle maintenant que la mauvaise était donnée, c’est comme ça que ça se passe non ?
Tu attends de te réveiller.
Puis, tu sens sa main sur ton épaule. Chaleur réconfortante qui te met mal à l’aise.

Illusion.
Réalité.
Mensonges.
Vérité.
Tu perds pied, tu perds l’esprit. T’as besoin d’air.

Muselée par l’incompréhension tes pas te portent hors de la pièce, puis du bâtiment. Il n’essaie pas de t’arrêter, il te connait à force et puis, il a déjà vu pire que tu te dis. En vrai, tu prends pas le temps de t’en soucier. Tu sors une clope que t’allumes immédiatement. Jay avait raison, on devient rapidement accro à ces merdes, vaut mieux ça que la poudre ou la colle qu’il ajoutait après en rigolant. Puis il se taisait, posait son air embarrassé sur toi l’air de dire je suis désolé, c’est pas ce que je voulais dire…et toi, tu te rappelais que ça avait foutu ta mère à l’hosto –finalement la tombe. Ouais, parfois t’oubliais ton statut de gosse de camée, condamnée à finir par une overdose, telle mère, telle fille qu’ils disaient.

Avant que tu piges,
C’était la nuit.
Avant que tu piges,
T’étais chez Hassan.

Personne, alors tu t’assois. Tu sais pas trop à quelle heure il va rentrer mais c’est pas trop grave, t’es du genre patiente toi. Dans le fond, tu sais pas trop ce que tu fous là, sans crier gare tu débarques, et à chaque fois il t’invite à l’intérieur, ça doit pas le déranger que tu te dis. D’ailleurs, t’as pas son numéro. Les minutes passent, peut-être même des heures, tu sais pas, tu perds rapidement la notion du temps. Le froid s’insinue, la fatigue aussi, te connaissant, tu vas finir par t’endormir là. Heureusement Hassan apparait. Spike s’approche et ta main va se poser sur le sommet de son crâne avec un sourire, avoir un chien ça doit être pas mal, faudra que t’en parles avec Jay. T’as pas écouté ce qu’il a dit, encore déconnectée du monde, tu reprends peu à peu tes marques. Bizarre que t’aies échoué ici plutôt que chez Jax ou chez Jay.

« Tu déménages ? »

Ta voix est rauque, compréhensible, c’est la première fois que tu parles depuis des heures. Tu entres dans l’appartement et tes prunelles captent le désordre, surtout les cartons. Tu sens ton cœur battre plus vite, une peur dont t’ignorais jusqu’ici la présence se manifeste doucement.

Il s’en va.
Verdict implacable.
C’est la vie.
Il parait.

« Du chocolat s’il te plait »

Besoin irrépressible de sucre, comme à chaque fois que tu te retrouves dans une tornade émotionnelle.

« T’aurais de la glace ? »

T’offres un petit sourire, avec le temps, il a dû faire avec tes habitudes alimentaires assez particulières. Du sucré, beaucoup de sucré, ça t’apaise et te calme. Ca réduit au silence toutes ces angoisses qui te compressent la cage thoracique.

« Tu déménages quand ? »

T’oses pas demander où, tu te dis que t’as pas le droit et surtout tu peux pas demander pourquoi. Tu te dis que c’est peut-être à cause de toi, que tu cesses venir l’envahir comme ça et tu comprends. Tu prends Spike dans tes bras et lui donne toute l’attention qu’il réclame, laissant échapper des petits rires quand tu vois son expression de béatitude. Ca l’air simple d’être un animal.

« Et t’as besoin d’aide ? »

T’indiques les cartons d’un mouvement bref de la tête. Tu lui dois bien ça que tu reconnais, et puis, si ça peut te permettre de lui être utile au moins une fois, c’est pas mal.




Dernière édition par Jordan Brewster le Sam 09 Jan 2016, 23:56, édité 1 fois
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Message(#)(#425) i wanna shelter you (jordan & hassan) EmptyMer 25 Nov 2015, 05:04

C'était devenu presque une habitude pour lui, de retrouver à intervalles réguliers la silhouette de la jeune femme devant le pas de sa porte, ou bien d'entendre frapper et de distinguer sa tignasse blonde à travers le judas de la porte. Bonne ou mauvaise il ne saurait pas dire, mais c'était devenu une habitude en tout cas, une habitude qui perdurait à la fois par son hospitalité un peu excessif et son besoin parfois excessif d'avoir un peu de compagnie autre que celle de son chien. Spike était une compagnie fidèle et indéniable, du genre qui faisait se demander à Hassan pourquoi il n'avait jamais pensé à prendre un chien avant, mais niveau conversation on avait vite fait le tour. Ces derniers temps pourtant Hassan aurait préféré ne pas voir Jordan trainer trop dans le coin, pas par désintérêt pour elle ou pas une envie d'être seule plus pressante qu'à l'accoutumée, mais parce qu'il n'était jamais tranquille avec son voisin dans les parages et qu'il avait bien assez de devoir s'inquiéter de lui-même ou du potentiel retour de Leela sans pour autant devoir s'inquiéter pour autrui. Il suffisait de la regarder, Jordan, avec ses longues jambes fines et sa silhouette de sylphide, il y avait presque de quoi craindre que le voisin puisse la casser en deux. Lui faisant vaguement la remarque Hassan n'avait pourtant pas obtenu de réponse, chose qui sans l'étonner tendait même à l'habituer là aussi, et sans insister plus il avait ouvert la porte de l'appartement, passé sa main sur l'interrupteur pour allumer la pièce principale et laissé la blonde le précéder avant d'entrer à son tour et de refermer la porte derrière eux.

Il s'était délesté de son sweat trempé par la pluie, Spike se délestant lui de l'eau dans son pelage directement sur le carrelage du côté cuisine, arrachant à son maître un soupir résigné tandis que l'animal allait se lover contre leur invitée et que cette dernière ouvrait enfin la bouche « Tu déménages ? » Se retournant vers elle de façon fugace il l'avait regardée suivre des yeux les cartons empilés ça et là et contribuant à donner à la pièce une allure de désordre ambiant malgré le peu de choses qui traînaient. « Observatrice. » avait-il simplement fait remarquer à voix basse, un rictus légèrement amusé se dessinant au coin de ses lèvres tandis qu'il passait machinalement une main sur ses cheveux et lui proposait enfin à boire. « Du chocolat s’il te plait. » Pas de réponse en revanche lorsqu'il avait prudemment tenté de demander si ça allait, mais une nouvelle question tombée comme si elle n'avait pas entendu la sienne « T’aurais de la glace ? » Et pour sûr, Jordan savait faire la sourde oreille quand elle en avait envie. Plutôt que de répondre Hassan s'était contenté de fouiller dans ses placards et son frigo à la recherche d'une casserole, de lait, de chocolat. Du freezer il avait sorti un pot de glace à la vanille déjà entamé, et dont il n'avouerait jamais qu'il l'avait acheté uniquement pour elle alors que pourtant c'était le cas. Il n'y touchait jamais, c'était elle qui au fil de ses visites l'entamait à chaque fois un peu plus. « Tiens. » Repassant de l'autre côté du plan de travail, côté salon, il avait déposé sur la table basse le pot de glace et une cuillère, avant de retourner surveiller le lait dans sa casserole. Plus têtue que lui pour ce qui était d'avoir des réponses à ses questions elle avait repris « Tu déménages quand ? Et t’as besoin d’aide ? » et sortant finalement d'un placard deux tasses, une rouge et une blanche, il avait secoué doucement la tête de manière incertaine « Je sais pas encore, ces cartons-là retourneront au garde-meubles le temps que je trouve. » Au fond il se serait épargné bien de la fatigue en laissant ces cartons où ils étaient, mais surtout il se serait épargné bien de la fatigue en ne s'obstinant pas à choisir un appartement dans ce quartier simplement parce qu'il estimait avoir besoin de changement. Il n'avait pas besoin de changement, il avait besoin de ses repères, et ce n'était pas à Fortitude Valley qu'il les trouverait. « Mais ça ira, ça m'occupe. » avait-il en tout cas conclu en esquissant un léger sourire, non pas parce qu'il refusait catégoriquement son aide mais parce que comme il venait de le dire, cela l'occupait. Encore plus à l'allure d'escargot qui était la sienne grâce aux dégâts causés par le locataire d'à côté sur sa cage thoracique.

Cassant quelques carreaux de chocolat dans un bol il avait passé le tout au micro-ondes quelques instants avant de rajouter la mixture fondue à la casserole et de mélanger un peu. Au fond des deux tasses il avait mis du chocolat en poudre et rajouté par dessus le lait brûlant, mais tandis qu'il s'apprêtait à se saisir des deux tasses il avait eu une meilleure idée et rajouté un peu de chantilly sur chaque. Et un peu de chocolat en poudre encore par dessus, parce qu'après tout pourquoi pas. Il était bien trop tard pour être raisonnable, et la pluie qui tambourinait contre la vitre ne donnait pas envie de déroger. Il avait pris le temps de remplir la gamelle de Spike d'eau fraîche puis finalement il avait rejoint Jordan, posant leurs tasses sur la table basse en commentant « Le chocolat de mademoiselle est avancé. » d'un ton faussement solennel avant de prendre place à côté d'elle sur le canapé. De quoi lui faire réaliser maintenant qu'il était assis que sa balade avec Spike l'avait plus fatigué qu'il ne le pensait, et que sa forme était encore loin d'être revenue à son état normal. Restant pensif une seconde ou deux il avait de nouveau tourné la tête vers Jordan pour demander, l'air de rien « Tu continueras à venir me voir, si je change de quartier ? » Il testait, cherchait à savoir de manière détournée si c'était bien de la déception qu'il avait vu fugacement passer sur son visage lorsqu'elle avait laissé ses yeux voguer d'un carton à l'autre. « Je ne sais même pas où tu vis. » avait-il par ailleurs fait remarquer, en haussant vaguement les épaules. Il ne savait pas grand-chose à son sujet, en réalité. Réalisant qu'il avait oublié de mettre des cuillères pour la chantilly il s'était levé de nouveau - non sans mal, et non sans grimacer un peu - pour aller en chercher et s'était de nouveau laissé choir sur le canapé. Il s'était fait une tasse pour lui un peu machinalement pour suivre le mouvement, mais en réalité il avait l'estomac un peu barbouillé. Désaltéré, Spike les avait regardé un instant avant d'aller s'affaler sur le tapis, devant le meuble de la télévision, relevant à peine une oreille quand un coup de tonnerre avait grondé, au loin.
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Message(#)(#425) i wanna shelter you (jordan & hassan) EmptyMer 02 Déc 2015, 10:36

Passant le pas de la porte, tu te demandes ce que tu fais là

Il a sûrement d’autres trucs à faire que te babysitter, mais…mais…

Spike à tes pieds te sort de tes pensées et tu le prends sur tes genoux. Tu lui offres des caresses bien méritées, un grand sourire aux lèvres. Les animaux sont plus facile à comprendre que les êtres humains, quand ils veulent quelque chose, ils le réclament et dès qu’ils l’obtiennent ils sont les plus heureux que tu te dis, un peu comme toi que tu te dis quand Hassan t’apporte ta bouffe favorite.
Tu délaisses vite l’animal pour ta dose de sucre, dont la première cuillerée suffit à te rendre de meilleure humeur. Tu te souviens que le phénomène fascine Jay, qui s’étonne toujours de voir que t’as jamais choppé le diabète, enfin, pas encore, sûr que ça te foutra à terre une fois la trentaine passée, si t’arrives à survivre jusque-là.
Paupières closes, et prisonnière d’un bien-être analgésique, tu écoutes les mots qui s’envolent de la bouche d’Hassan d’une oreille distraite. La négation de ses réponses te surprend pas, toi, ça lui correspond assez bien.

« D’accord, en tout cas, si jamais tu changes d’avis, je suis disponible en ce moment »

Les vacances sont tombées au garage et vu l’état de ta mère, tu t’es dit qu’un voyage serait pas mal. Un sac sur le dos, tes jambes en moyen de locomotion et ton visage angélique pour survivre. Tu sais les gens sensibles à la gueule d’une gamine coincée dans un corps d’adulte. T’as du temps pour gérer la paperasse de l’hôpital avait dit le médecin, la pitié dans son regard, comme dans celui de la plupart des gens dans ce tombeau ouvert, heureusement pour eux t’as pas assez de fierté pour t’en offusquer. Et puis, au fond, tu sais qu’ils ont raison, ça coûte cher, tu pourras pas tenir le rythme et en plus c’est fini, chez les Brewster, il y a pas de miracle, pas de conte de fée, que la réalité à se prendre violemment en pleine poire.

« Wow ! »

Tu t’exclames quand il pose la tasse devant toi. Tes prunelles pétillent, ton sourire s’agrandit et t’abandonnes le pot de glace sur la table, pour te consacrer à cette nouvelle merveille.

« Ma mère en faisait des similaires »

Tu dis doucement, et la nostalgie te gifle tendrement.
Les souvenirs font leur bonhomme de chemin et tu te souviens qu’elle le faisait après chaque crise, excuses silencieuses. Elle sortait la couverture et malgré la chaleur, elle vous en recouvrait et faisait fonctionner la cassette de raiponce, t’avais fini par en connaitre les répliques. C’est peut-être à cause de ça que t’as gardé tes cheveux aussi longs, tu lui ressembles qu’elle disait, une véritable princesse, tu auras ta fin heureuse qu’elle ajoutait en coiffant ta chevelure. Et t’y croyais, enfin avant.

Avant.
Avant.
Avant.
Tu le répètes mentalement trois fois, c’est comme ça qu’on fait quand on veut conjurer un sort non ?

« Si tu le veux oui »

Ca t’étonnerait que ce soit le cas, mais c’est pas grave. T’es pas vexée, plutôt compréhensive. C’était bien le temps que ça duré, et c’est pas tout le monde qui ouvrirait sa porte à une nana paumée avec une tendance certaine à se foutre dans la merde, surtout sans rien savoir sur elle. Au fond, t’aurais pu être là pour le piller ou pire. Tu comprends, mais t’arrives pas à expliquer ce pincement que tu ressens quelque part dans ta poitrine et tu décides de pas trop y accorder d’importance, profiter de l’instant, on verra plus tard pour le reste.

« Tu veux venir chez moi ? »

La surprise se lit sur ton visage, il t’a jamais rien demandé de tel et ça te dérange pas tellement qu’il vienne, mais pas sûr qu’il apprécie le cadre et puis, faudrait qu’il te prévienne avant histoire que tu ranges et planques le bordel de Jay, mais t’enchaines directement devant sa grimace

« Ca va ? »

Ton inquiétude est perceptible et tu te sens conne de demander ça que maintenant, t’as encore foiré les règles basiques de politesse, s’enquérir de l’état de son interlocuteur, surtout celui qui…qui… tu sursautes brutalement en entendant le grondement du tonnerre, lâchant la cuillère qu’il venait de te donner. Le cri de désespoir du ciel continue de résonner dans ta boite crânienne et machinalement tu fermes les yeux.

1… 2… 3…
Tu te mets à compter comme on te l’a appris dans le temps, ça toujours réussi à calmer ta pression artérielle dans ce genre de situation.
4… 5… 6…
Cette peur te poursuit depuis que t’es gosse et parait que comme t’as été le plus souvent livrée à toi-même, t’as pas eu l’occasion de la traiter.
7… 8… 9…
Boum…Boum…Boum…
Les battements de ton organe moteur se tranquillisent peu à peu.
Boum…Boum…Boum…
Tu ouvres les yeux
10… 11… 12…
Tu sens le rouge te monter aux joues quand tu te rends de l’attention qu’a suscitée ta réaction.

« Je suis pas très à l’aise avec…les orages… »

On s’en serait douté. Tu souris parce que toi aussi, tu te trouves conne, t’es vraiment une gamine qui zappé de grandir comme l’a dit Jay mais tu te promets qu’un jour, ça ira mieux. Tu sens tes mains moites de les avoir trop serrées ainsi que des gouttes de sueur perler sur tes tempes. Tu guettes le ciel, en espérant que la nature ne t’en offre pas un second. Tu t’essuies les mains sur ton jean et ramasses ta cuillère comme si de rien n’était, l’angoisse, elle, est toujours là, tapie, te laissant sur tes gardes pour que tu ne te fasses pas surprendre une seconde fois. Tu as besoin de te rafraichir.

« Je reviens »

Tu déposes la vaisselle sur la table et une fois dans la salle de bain, la nature se décide à lâcher un second hurlement qui te fait pousser un petit cri  et finit par te mettre en position accroupie. T’aurais dû regarder la météo ce matin, tu serais rentrée bien sagement chez toi.


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Message(#)(#425) i wanna shelter you (jordan & hassan) EmptyMar 01 Mar 2016, 18:17

Son salon ressemblait à un champ de bataille visuel, avec tous ces cartons, et ce n'était rien en comparaison du capharnaüm qui régnait dans ce qui aurait du être un bureau, ou une chambre d'amis, et qui n'avait jamais d'autre chose que de dépotoir depuis so  emménagement. Comme si son inconscient, lui, avait toujours su qu'il ne se plairait pas ici, et qu'il partirait plus vite qu'il ne le pensait. Aujourd'hui il ne savait même plus très bien comment il avait pu s'imaginer qu'il serait mieux dans ce quartier qu'à Logan City. Il avait passé presque toute sa vie là-bas, il aimait son calme, sa verdure, et la plage à proximité qui permettait de profiter au maximum de l'air marin ... Il pensait avoir besoin de nouveauté pour écrire le nouveau chapitre de sa vie, mais en définitive il avait surtout besoin de repères, et dans cet appartement, dans ce quartier, il en manquait cruellement. Assez d'ailleurs pour que ses affaires lui semblent presque plus à leur place dans leurs cartons, et il s'y attelait justement petit à petit. « D’accord, en tout cas, si jamais tu changes d’avis, je suis disponible en ce moment. » Esquissant un léger sourire, calme, il avait posé les deux tasses devant lui tout en observant la blonde se délecter de la glace à la vanille qu'il gardait toujours dans un coin pour elle « J'y penserai, c'est gentil. » Ce n'était pas vraiment dans son tempérament que de demander un coup de main en réalité, il était bien plus du genre à proposer le sien qu'à profiter de celui des autres, mais cela n'empêchait pas la proposition de la jeune femme de l'attendrir.

Terminant de préparer deux chocolats chauds qui auraient de quoi faire pâlir n'importe quel fou des régimes ou du manger sain, il les avait déposé sur la table basse avant de prendre place à côté de Jordan, non sans faire état d'une certaine fatigue tandis que Spike allait lui se coucher sur le tapis comme un bienheureux. « Wow ! » Délaissant le pot de glace sur un coin de la table elle s'était saisie de sa tasse et l'avait observée un instant, avec cet air enfantin qui fascinait parfois un peu Hassan. « Ma mère en faisait des similaires. » S'il avait un très court instant été tenté de prendre cela pour le simple partage d'un souvenir d'enfance, le regard mélancolique qui semblait soudainement s'être affiché sur le visage de la jeune femme l'avait dissuadé de faire le moindre commentaire vide de sens à ce sujet. Et puis elle en parlait au passé, ce qui tendait à lui laisser penser qu'il s'aventurerait en terrain glissant s'il posait la moindre question. « Alors c'est que tu avais affaire à une experte. » s'était-il alors simplement contenté de répondre tandis qu'un nouveau sourire calme s'étirait sur ses lèvres, pour aller de paire avec le ton bienveillant qu'il venait d'employer. Il ne savait pas pourquoi un tel désir de ménager cette cette fille qu'il connaissait à peine au fond, pourquoi il se laissait à ce point attendrir par un minois dont il ne savait rien du tout. Et il s'attachait pourtant, assez en tout cas pour évoquer l'idée qu'elle puisse continuer à lui rendre visite même lorsqu'il aurait déménagé « Si tu le veux oui. » Il voulait, oui. Oh, il s'en remettrait si elle lui assénait qu'elle ne passait ici que parce qu'elle était dans le coin, et ne fournirait jamais l'effort nécessaire au fait de devoir vagabonder jusqu'à un autre quartier pour espérer le voir, elle ne lui devait rien au fond et lui non plus ... Mais cela l'attristerait, pour sûr. Parce que c'était peut-être bien l'une des seules choses qui n'avaient pas changé chez lui ces deux dernières années, sa tendance - fut-elle bonne ou mauvaise - à faire confiance et à s'attacher à autrui bien plus rapidement que la moyenne. « Tu veux venir chez moi ? » Il avait haussé les épaules, un peu incertain devant la surprise apparente sur le visage de la jeune femme. Il ne voulait pas avoir l'impression de s'imposer, au fond ce n'était pas comme s'il tenait des comptes ... Simple curiosité de sa part. « C'était juste une idée ... » avait-il alors fait valoir en pinçant légèrement ses lèvres l'une contre l'autre. « C'est juste que ça m'intrigue un peu, à force, de ne jamais savoir ce que tu fais une fois sortie d'ici. » Et ce n'était pas bien grave au fond, il n'avait pas l'intention de lui faire un scandale si elle lui répondait simplement qu'il n'y avait rien à savoir, mais actuellement Jordan lui faisait l'effet d'un immense point d'interrogation. Un point d'interrogation avec de grands yeux espiègles et une frimousse enfantine.

Réalisant après coup qu'il avait oublié les cuillères, pas vraiment dispensables avec la dose de chantilly dont il avait décoré les tasses, il s'était relevé non sans mal et avant simplement secoué la tête en marmonnant quelque chose d'incompréhensible lorsque la blonde avait questionné « Ça va ? » Piètre menteur par nature, Hassan avait préféré se contenter en effet d'une réponse qui n'en était pas vraiment une tout en tournant le dos, plutôt que de se lancer dans un sourire crispé où un regard tellement peu convainquant que voir son nez s'allonger tel celui de Pinocchio aurait eu passablement le même effet. Attrapant les deux cuillères qu'il était allé chercher il s'était finalement retourné, s'avançant jusqu'à Jordan pour lui en tendre une et s'apprêtant à dire quelque chose lorsque l'attitude et l'expression de la jeune femme à nouveau l'avaient interpelé. « Quelque chose ne va pas ? » Il l'avait vu sursauter au coup de tonnerre, certes, mais ne semblait pas vraiment certain qu'il y ait un quelconque lien de cause à effet entre son sursaut et l'angoisse qui semblait l'avoir prise ensuite. Et pourtant, c'est bien d'une voix blanche et après que le rouge lui soit monté aux joues pendant plusieurs secondes qu'elle avait consenti à admettre « Je suis pas très à l’aise avec … les orages … » Il était resté perplexe un instant, parce que si avoir peur de l'orage était une peur somme toute assez commune Hassan ne l'avait jamais expérimentée autrement qu'à travers les petits yeux d'un des gosses de l'hôpital, et que sous ses airs juvéniles Jordan ne lui apparaissait pas comme en n'en étant une, malgré tout. « Je reviens. » Elle s'était levée avant qu'il n'ait trouvé quoi que ce soit à dire, et pris le chemin de la salle de bain sans un autre regard vers lui, Spike bougeant à peine une oreille en la sentant passer à côté de lui sur le tapis.

Faute de savoir comment s'y prendre, puisque Jordan avait ce don pour lui faire perdre l'aisance naturelle qu'il avait avec autrui, il s'était assis sur le bord du canapé en gardant sa propre cuillère dans sa main, la tapant doucement contre sa paume. Spike avait grogné avec une pointe de mécontentement tandis qu'un nouveau coup de tonnerre venait faire trembler la fenêtre, et fronçant les sourcils Hassan s'était lui remis de bout, abandonnant sa cuillère sur la table basse avec celle de Jordan pour prendre à son tour la direction de la salle de bain. « Jordan ? » il avait questionné, attendant de longues secondes après une réponse et posant finalement la main sur la poignée de la porte, pour réaliser qu'elle n'était pas verrouillée. « Hey. » Ses yeux étaient descendus directement vers la cascade de cheveux blonds et le corps frêle auquel ils appartenait, recroquevillé dans un coin de la salle de bain et donnant l'impression de vouloir disparaitre dans le sol si elle le pouvait. Déposant une main sur son épaule et la serrant un instant, il avait finalement posé un genou à terre pour se mettre à sa hauteur tout en sachant pourtant qu'il peinerait à se remettre debout. « T'es au sec et à l'abri, tu risques rien ici. » Probablement qu'elle le savait, peut-être qu'intérieurement la débilité de sa phrase la faisait grincer un peu des dents, mais il se retrouvait pris au dépourvu face à cette soudaine démonstration d'angoisse, plus vraiment habitué maintenant à devoir gérer autre chose que ses angoisses à lui. Laissant la main qui était sur son épaule glisser le long de son dos, l'autre était venue rabattre une mèche de ses cheveux derrière son oreille malgré qu'elle s'obstine à garder ses mains plaquées contre elles comme pour tenter d'échapper aux bruits extérieurs.
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