be my clarity (helen #2)

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tw; mentions de violence, sang, blessures, colère, rupture, insulte, homophobie, racisme.

mi-juin 2024

« On se revoit bientôt Ash. Prends soin de toi!» avait lancé Blaize avec un pauvre sourire tandis que le principal intéressé fermait la porte derrière lui et s’enfonçait dans les ténèbres de la nuit. « ouais, ouais…» avait marmonné l’anglais avant de tirer sa révérence. Cela faisait un mois et demi qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Sa sœur avait réussi de peine et de misère à le sortir de son studio qui lui servait d’abris contre la cruauté du monde entier. La vérité c’était que l’anglais arrivait à peine à sortir la tête hors de l’eau. Ce soir, c’était la première fois qu’il prenait l’initiative de sortir de sa torpeur par lui-même. À force de persévérance, les membres de son groupe avaient réussi à le faire participer à une pratique. Mais Ash n’avait pas le cœur et l’énergie pour s’adonner à la musique. Il avait été vaguement présent durant les deux heures qu’il avait été là. Alby, Rayleigh et Blaize avaient fait tout leur possible pour essayer de lui sortir deux ou trois mots. Ils étaient inquiets pour lui parce qu'ils ne l'avaient jamais vu dans cet état. Ash n’allait pas faire de connerie. Mais il souffrait. Il avait mal à tous les membres de son corps. Il voulait arrêter de souffrir, mais il ne savait pas comment ne plus avoir mal à l’âme. Il avait déjà vécu une peine d’amour auparavant, mais ce n’était absolument rien en comparaison. Il avait perdu une partie de son être lorsque l’amour qu’Izan avait pour lui s’était éteint pour toujours. Son âme avait été piétinée sans possibilité de revenir entière lorsque son ancien compagnon lui avait dit qu’il avait couché avec sa meilleure amie le soir même de leur rupture. La seule chose qu’il ressentait à l’heure actuelle mise à part la souffrance émotionnelle était la colère. Il s’agissait d’un sentiment qu’il détestait au plus haut point. Il n’avait jamais ressenti cette émotion aussi intensément que depuis les dernières semaines. Cela l’effrayait parce qu’il n’était pas comme ça. Mais il était quoi désormais Ash sans Izan? Il ne le savait pas.
« Hey!» avait lancé une voix derrière lui. « Je n’ai pas envie de parler Ray’» dit Ash, pensant qu’il s’agissait du bassiste de son groupe qui l’avait suivi. Une ombre se dressa devant lui ce qui arrêta son pas vif. Ce n’était aucun des membres de son groupe en fait. Il s’agissait d’un homme en capuche qu’il ne reconnu pas tout de suite. « ton petit ami n’est pas avec toi ce soir? » lui dit l’indésirable qu’il reconnu pour être le même « stalker» qui avait confronté Izan dans le bar à la fin avril. « je n’ai vraiment pas envie de parler à qui que ce soit. » mentionna Ash en essayant de marcher plus vite, mais l’homme lui bloqua le chemin. « et c’est plus mon petit ami. » dit l’anglais entre ses dents et serrant les poings. Erreur numéro un. « Oh tu es célibataire. Je savais qu’il ne te méritait pas. Je vous ai observé tous les deux. C’était évident qu’il se foutait de ta gueule.» renchérit l’abruti. Ash était contre la violence, mais il n’avait pas envie de poursuivre la conversation, alors il poussa l’homme pour pouvoir passer. Ce dernier se mit à rire. « pensais-tu vraiment que ce putain de péd* mexicain pouvait te satisfaire?» lâcha-t-il.
Le coup de poing partit tout seul. La douleur vive qu’il ressentit dans sa jointure n’était aucunement comparable à la douleur émotionnelle qui vivait en lui depuis des semaines, mais elle lui fit tout de même étrangement du bien. « Non, mais tu la ferme, non? Je suis plus capable de t’entendre!» lâcha Ash, qui n’avait même pas réalisé que les mots qui sortaient de sa bouche étaient comme une plainte d’animal blessé. « tu frappes comme une fillette!» lâcha l’indésirable. « t’es sur? » et un deuxième coup alla s’écraser contre son visage détestable. Ce dernier se mit à rire de plus belle et cette fois-ci, ce fut l’inconnu qui le frappa en pleine figure. Sur le coup, Ash fut sonné, parce qu’il était vachement plus fort que lui. Un deuxième coup alla se loger dans ses côtes ce qui lui coupa le souffle. « t’es vraiment une merde. Péd* !» et il lui asséna un nouveau coup en plein visage. Ash entendit un craquement et sentit le sang couler de son nez. Il tomba à genoux, regardant son agresseur directement dans les yeux. « vas-y. continue! j’ai plus rien à perdre de toute façon.» dit-il. Sur le coup, il ne pensait pas à ce que pourrait ressentir sa petite soeur si on le retrouvait mort dans une ruelle. Il ne pensait pas à ses parents ni à ses amis. Sa vie était déjà une belle merde, autant en finir, non? Son assaillant lui fit un dernier sourire et lui redonna un coup dans les côtes avant de disparaitre dans la nuit, laissant Ash seul contemplant le ciel sans nuage avant de s’évanouir de douleur.

***

« vous avez de la chance. Ni votre poignet, ni votre jointure n’est fracturée. Par contre, il va falloir que vous portiez un bandage durant plusieurs jours. Vous avez quelques côtes fêlées et visiblement, votre nez est cassé.» Ash avait les yeux dans le vague tandis que le médecin lui faisait un compte rendu de son état. La vérité c’est qu’il s’en fichait bien de la douleur. Il avait même refusé les cachets. Il ne souhaitait rien endormir, parce que c’était bien la première fois depuis plusieurs semaines qu’il ressentait enfin quelque chose. Son corps et son esprit étaient anesthésiés depuis trop longtemps. Il avait juste hâte de partir et de se retrouver chez lui sous la couverture. Lorsqu’il avait ouvert les yeux dans la ruelle et qu’il s’était traîné de peine et de misère jusqu’au St Vincent's Hospital, il n’avait pas bien réalisé qu’il pouvait y croiser Helen. Il n’y pensait pas pour le moment. Il se tourna sur le lit qui était entre deux rideaux. « je veux juste partir. » marmonna Ash. « on va vous garder encore un peu histoire d’être certain que vous n’avez pas de commotion. On a aussi appelé votre contact. Votre soeur est en route.» l’homme parti aussi vite qu’il était venu et l’anglais soupira. Il n’avait pas souhaité impliquer sa petite soeur dans cette histoire. Elle devait être dans tous ses états. Mais il était trop tard et il ne savait pas où on avait mis son téléphone. L'attente lui sembla interminable et finalement il entendit un pas timide s'approcher. « On vient enfin signer ma décharge? Je jure que je vais péter les plombs si on me garde encore plus longtemps.» dit-il avec véhémence en se tournant vers la personne. Son regard s'obscurcit davantage lorsqu'il reconnut la femme qu'il avait brièvement apprécié quelques mois auparavant. « va-t-en.»

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mi-juin 2024
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Le monde d'Helen semblait ne pas tourner très rond depuis le mois dernier. En quelques semaines, des changements s'étaient opérés... tout comme d'autres choses n'avaient pas bougé d'un poil. Entre autre, la chirurgienne n'avait encore pas eu le courage d'avouer à Sam qu'elle connaissait toute la vérité sur sa collègue et lui. Allez savoir comment, la jeune femme s'arrangeait le plus souvent possible pour ne plus dormir sous son propre toit, alternant entre les chambres de garde de l'hôpital, l'hospitalité de ses amis et les draps de son amant. Malheureusement, Helen ne pouvait pas compter sur celle de son meilleur ami, parti en tournée depuis le début du mois de Mai. En voulant se réfugier près de ses bras pour qu'il panse sa douleur, les deux amis avaient commis l'irréparable en se laissant un peu trop aller dans les bras l'un de l'autre. On ne pouvait pas véritablement dire qu'ils avaient ensuite eu l'occasion d'en discuter, car ils évitaient tous les deux le sujet... ils s'étaient même évités tout court, avant qu'Izan ne s'envole vers d'autres contrées pour faire découvrir et profiter son talent de pianiste. Son absence lui rappelait celle endurée plusieurs années auparavant, alors qu'il se trouvait en Allemagne. Les circonstances étaient très différentes... à l'époque, la jeune femme était persuadée que rien ne pourrait un jour ébranler leur amitié, pas même les sentiments qu'elle lui cachait. Aujourd'hui, Helen ne pouvait plus l'affirmer à 100%. Elle n'avait pas la moindre idée d'où leur amitié en était, et si celle-ci allait pouvoir survivre au fait qu'ils aient couché ensemble. Venir au travail continuait alors d'être son échappatoire, plus que jamais. Même si l'impression d'y habiter l'emparait chaque jour, au moins être au bloc l'empêchait de trop songer au bordel de sa vie. Pour le moment, se plonger corps et âme dans son travail suffisait à faire passer les jours, même si elle avait conscience qu'à un moment donné, elle allait devoir affronter toutes les vérités.

La jeune chirurgienne déambulait dans les couloirs des urgences car on l'avait appelé pour un cas qui nécessitait sa présence. Une fracture du tibia, suite à un match de basketball. Rien de grave, le joueur allait s'en remettre. Consciencieuse malgré ses soucis personnels, Helen avait fait son travail. Mais alors qu'elle s'apprêtait à remonter à l'étage de la chirurgie ortho, un visage familier à demi-allongé sur l'un des lits des urgences attira son attention. Elle se stoppa dans son trajet, et reconnut très rapidement les traits d'Asher, bien que celui-ci soit blessé au visage. Son cœur se mit à battre si fort qu'il sembla lui remonter dans les tempes, à la fois de joie et d'inquiétude. Que faisait l'ex d'Izan à l'hôpital ? Helen avait essayé de le contacter, peu de temps après sa bêtise avec son meilleur ami, sans savoir si Asher était au courant de cette dernière. Il l'avait recalé, blessant la jeune femme, même si c'était à juste titre. Elle ne doutait pas un seul instant qu'il avait été blessé, lui aussi, en apprenant qu'il s'était passé quelque chose entre eux... même si cela ne signifiait rien de plus que d'avoir voulu oublier leurs soucis de manière irréfléchie, Helen comprenait qu'Asher ne la croit pas. La jeune femme lui avait affirmé dans un ultime message qu'elle ne laisserait pas tomber, et c'était bien ce qu'elle comptait faire. Un mois était passé, peut-être que son cœur avait trouvé un peu d'apaisement et qu'il serait plus enclin à la laisser parler. Helen s'approcha alors vers lui, ignorant un appel d'une infirmière sur son portable qu'elle fourra dans la poche de sa blouse blanche. Leurs regards se croisèrent et, très vite, Helen comprit à la noirceur du sien que son coeur ne lui pardonnait toujours pas. « va-t-en.» Elle ignora complètement cet ordre, observant plutôt les bandages et le nez d'Asher. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Helen était inquiète pour lui. S'il y avait bien une chose de vraie dans ce qu'Asher et elle s'étaient échangés par message, c'est qu'ils auraient fait de très bons amis. Rien n'était trop tard... « Réponds-moi, Asher. Je te le demande en tant que médecin, pas en tant qu'Helen. » Elle se montrait ferme, peu importe qu'ils soient en froid, sa santé était importante à ses yeux, tout comme la personne qu'il était l'était également, bien qu'elle ne lui ait pas montré de la bonne manière.

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Asher & @Helen Stenfield

L’anglais aurait définitivement préféré passer la nuit sur le sol froid de la ruelle sombre plutôt que d’être confrontée à la présence d’Helen. Lui n’avait pas pensé une seule seconde qu’il pouvait la croiser ici. Les seuls moment où il se mettait à penser à elle, les souvenirs de la révélation d’Izan lui revenaient en mémoire. Il les imaginait ensuite ensemble en train de batifoler amoureusement et son coeur se serrait et se fracturait davantage. Bien que son ex-compagnon lui ait mentionné qu’il s’agissait d’une erreur, son esprit torturé par la douleur avait fait un plus un et les avait mis en couple dans ce dernier. Helen avait bien essayé de lui parler, elle lui avait envoyé quelques messages textes, mais Ash lui avait fortement suggéré d’aller se faire foutre. Il n'avait aucune envie d’entendre ce qu'elle avait à dire. Elle n’avait aucun droit de justifier ce qu’elle avait fait. Ash s’imaginait dans son esprit qu’elle avait toujours eu des sentiments pour Izan et qu’elle avait profité de leur rupture pour enfin l’avoir rien que pour elle. Bien sûr, il était loin d’imaginer les véritables raisons pour lesquelles ils avaient couché ensemble. Ash savait que du côté de son ex, c’était par pure vengeance, du moins, c’était ce qu’il s’était rentré dans la tête. Pour elle, il ne savait pas ce qui s’était passé avec Sam. Comment aurait-il pu le savoir? Il ne s’intéressait plus à personne et encore moins à Helen. Et comme il ne parlait plus du tout à son ex… Il n’avait aucun moyen de savoir. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda-t-elle, visiblement inquiète. « ce n’est pas de tes affaires. » lui dit-il en la fusillant du regard. Ils n’étaient pas amis, ils n’étaient même pas des connaissances. Ils étaient tout au plus des ennemis, du moins, c’était ce que Ash avait fait d’Helen. « Réponds-moi, Asher. Je te le demande en tant que médecin, pas en tant qu'Helen. » ajouta-t-elle en essayant de se montrer ferme. « j’ai déjà un médecin et j’attend d’ailleurs qu’il me laisse partir. » renchérit-il en essayant de croiser les bras tel un enfant boudeur, mais tout ce qu’il réussit à faire fut de grimacer à cause de la douleur au niveau de ses côtes. « peut-être que si tu lis le rapport tu le sauras, hein? et j’imagine que par mon visage et mes bandages tu peux logiquement comprendre que j’ai rencontré mon stalker dans la ruelle. Mais comment pourrais-tu réellement t’en soucier?! Tu en as jamais eu rien à foutre de moi! Parce que tu attendais juste une opportunité pour te faire Izan!» lâcha-t-il finalement. Les mots avaient été craché sans retenue au visage d’Helen. Il ne souhaitait pas se retenir, il en avait marre d’être Asher le gentil toutou souriant.

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Peu importe la relation tendue entre Asher et elle, la chirurgienne s'inquiétait sincèrement pour lui. En le voyant sur ce lit d'hôpital, son sang n'avait fait qu'un tour, car Helen ne souhaitait pas que sa santé physique soit touchée, en plus de celle psychologique qui était peut-être toujours meurtrie... Elle le caractérisait intérieurement d'ex petit-ami d'Izan, car aux dernières nouvelles c'était le cas... Sauf qu'Helen n'avait pas revu ou ni reparlé à son meilleur ami depuis des semaines. Elle n'avait pas eu vent d'un rapprochement quelconque, chose qu'elle leur souhaitait plus que tout, bien évidemment. Malheureusement, la mine d'Asher laissait croire que des retrouvailles n'avaient pas encore eu lieu, ce qui désola la chirurgienne. « j’ai déjà un médecin et j’attend d’ailleurs qu’il me laisse partir. » Elle entendait tout à fait son argument, sauf que la chirurgienne ne lâcherait pas si facilement le morceau. C'était là probablement sa seule chance pour qu'Asher accepte de lui parler, elle comptait bien ne pas la laisser passer. En le voyant grimacer, Helen le réprimanda d'un regard entendu et sévère. Il allait lui raconter ce qu'il s'était passé, plutôt que de faire l'enfant ? « peut-être que si tu lis le rapport tu le sauras, hein? et j’imagine que par mon visage et mes bandages tu peux logiquement comprendre que j’ai rencontré mon stalker dans la ruelle. Mais comment pourrais-tu réellement t’en soucier?! Tu en as jamais eu rien à foutre de moi! Parce que tu attendais juste une opportunité pour te faire Izan! » Toutes ces informations se mélangèrent dans sa tête, si bien qu'il fallut quelques secondes à la chirurgienne pour les trier et répondre convenablement. Même si elle s'était montrée ferme tout à l'heure, son objectif n'était pas d'énerver davantage Ash, et qu'il se referme complètement, au point de ne plus rien dire après. « Premièrement, je n'étais pas au courant que tu avais un stalker, Izan ne m'en avait pas parlé. Rassure-moi, tu vas porter plainte ? » Et pour le coup, c'était plutôt grave ! « Deuxièmement, je n'en ai pas rien à foutre de toi, je suis désolée que tu puisses le penser. » Son cœur se serrait à cette idée. Elle était capable de comprendre pourquoi Asher la détestait à ce point... mais la chirurgienne souhaitait tellement que les choses s'arrangent entre eux. La brune avait déjà la sensation d'avoir perdu son meilleur ami à cause de leur bêtise, c'était douloureux de se faire ensuite ainsi rejeté par une personne qu'elle avait appris à apprécier dès les premiers mots échangés. « Troisièmement, je n'ai jamais attendu une opportunité pour coucher avec Izan. Pour ta gouverne, c'était une belle erreur qui, j'ai bien l'impression, nous a coûté notre amitié. » Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit désolé pour elle, pas jusque là. Mais la chirurgienne souhaitait lui faire comprendre qu'ils ne batifolaient pas comme des amoureux depuis ce soir-là. Les deux amis s'étaient éloignés, ayant besoin de temps et d'espace pour réfléchir à tout ça. Les bras croisés contre sa poitrine, Helen laissa planer le silence quelques secondes sans le quitter de ce regard entendu qui l'invitait à se détendre, car elle ne venait absolument pas en tant que l'ennemie qu'il considérait voir. « Est-ce qu'on a déjà appelé ta personne à contacter en cas d'urgence ? » Asher était anglais, la jeune femme n'en connaissait pas encore suffisamment sur lui pour savoir s'il possédait de la famille ici. Quoique, il avait la dernière fois évoqué sa sœur.

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Asher & @Helen Stenfield

Face à la douleur émotionnelle que lui causait la simple vue d’Helen, Ash avait choisi l’attaque. Ses mots étaient durs, acerbes et ne lui ressemblaient absolument pas. Son regard n’était pas empreint de bienveillance comme à son habitude. Les sourires avaient fui son visage depuis plusieurs semaines. Les muscles de ses mâchoires s’étaient durcis puisque constamment crispées. Son corps ne lui laissait aucun répit. Il avait du mal à dormir, les ecchymoses s’ajoutaient désormais à ses cernes proéminents. Le manque de sommeil et les insomnies le laissaient tremblant et les émotions à vif. « Premièrement, je n'étais pas au courant que tu avais un stalker, Izan ne m'en avait pas parlé. Rassure-moi, tu vas porter plainte ? » lui demanda-t-elle, confuse par la mention de l’indésirable. Ash s’empressa d’ouvrir la bouche pour lui lancer de nouveaux mots désagréables, mais ce fut ses yeux qui le firent à sa place. Tout son corps lui dictait de faire l’enfant et de se refermer comme une huître. Il ne voulait pas parler avec cette femme qu’il croyait être éperdument amoureuse de l’homme qui lui avait fait jadis perdre la raison. Dès qu’il posait son regard sur elle, son esprit l’étourdissait d’images qu’il souhaitait effacer. « Deuxièmement, je n'en ai pas rien à foutre de toi, je suis désolée que tu puisses le penser. » ajouta-t-elle. Ash prit une profonde inspiration. Il n’avait pas envie de finir en cellule ce soir parce qu’il avait jeté un plateau sur le mur dans une performance désespérée pour qu’elle le laisse tranquille. Ses poings étaient serrés et il se faisait du mal dans une tentative acharnée d’échapper à ce démon qu’était la colère. La vérité, c’était qu’il s’effrayait lui-même et il n’était pas mieux que l’indésirable. Il ne voulait pas lui ressembler. Il ne souhaitait pas être quelqu’un rempli de haine. Il y avait quelque chose d’épuisant à toujours l’être. Bien qu’il ne radoucit pas son regard pour autant, Ash força ses mains à se détendre quelque peu, puisqu’elles tremblaient. « Troisièmement, je n'ai jamais attendu une opportunité pour coucher avec Izan. Pour ta gouverne, c'était une belle erreur qui, j'ai bien l'impression, nous a coûté notre amitié. » conclut-t-elle finalement. L’anglais la fixa dans le blanc des yeux pour y chercher la vérité. Le voile de colère l’avait empêché tout ce temps de croire en les paroles de l’un ou l’autre. Il n’avait jamais cherché à comprendre les raisons qui avaient poussé Helen à commettre cette soit-disant erreur. « j’aimerais savoir pourquoi vous avez fait ça. Je sais que de la part d’Izan, c’était pour me faire du mal. Mais toi, si tu n’as pas de sentiments pour lui, pourquoi t’être jetée dans ses bras? surtout si vous êtes juste des amis… » demanda-t-il d’un ton froid, glacial, mais qui avait perdu la pointe d’agressivité avec laquelle il s’exprimait depuis quelques minutes maintenant. Il n’était pas au courant qu’elle n’avait pas vu Izan depuis qu’ils avaient couché ensemble. Il n’était pas au courant non plus que leur amitié était précaire. Il n’était pas fier de penser à cette seconde précise, même si ce n’était pas réellement ses intentions, de se réjouir du fait qu’ils étaient distants l’un avec l’autre. « Est-ce qu'on a déjà appelé ta personne à contacter en cas d'urgence ? » lui demanda la chirurgienne. « Oui, ma petite soeur est en route.» lui dit-il finalement en desserrant la mâchoire. Il soupira durant quelques secondes, malgré la douleur. Le fait de détester Helen lui avait permis de ne rien ressentir pour le moment, mais cette dernière commençait à le tirailler. Il était trop fier cependant pour demander de la médication à la jeune trentenaire. « je ne connais pas son nom et je ne connais rien de lui, même pas son nom… » dit Ash par rapport au stalker. « il sait pour Izan, il l’a déjà vu. J’ai peur qu’il lui fasse du mal… » ajouta-t-il, inquiet d’un seul coup, avant de se souvenir qu’il n’avait jamais mentionné son nom en sa présence, alors il y avait peu de chance qu’il puisse trouver où il habitait. Izan n’était heureusement pas chez lui de toute façon. Repenser ainsi à son ancien compagnon lui arracha un regard empli de tristesse qu’il n’avait pas ressenti depuis un moment, puisque c’était la colère qui avait occupé entièrement son esprit jusqu’à maintenant.

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Faire entendre raison à une personne dont on a ébranlé la confiance n'était pas une chose facile. Helen en savait quelque chose puisqu'elle sentait que son tour arriverait prochainement. Son époux n'était pas encore au courant du fait qu'elle connaissait son petit secret partagé avec sa collègue. Lorsque le couple aurait cette discussion qu'elle repoussait de jour en jour, la chirurgienne avait conscience que son mari essayerait de la convaincre de lui pardonner, alors que de son côté la jeune femme avait perdu toute confiance en lui. Avec Asher, c'était aussi le cas. En apprenant qu'Izan et elle avaient partagé les mêmes draps, l'anglais ne voyait désormais en elle qu'une menteuse, une traîtresse... Le chemin vers la réconciliation allait être semé d'embûches, mais la brune se sentait prête à les affronter. « j’aimerais savoir pourquoi vous avez fait ça. Je sais que de la part d’Izan, c’était pour me faire du mal. Mais toi, si tu n’as pas de sentiments pour lui, pourquoi t’être jetée dans ses bras? surtout si vous êtes juste des amis… » L'élan de vengeance de son meilleur ami, si elle pouvait toujours l'appeler ainsi, était partagé... mais pas envers la même personne. Il était vrai qu'Asher n'avait pu avoir eu vent de sa découverte vis-à-vis de Sam, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas du tout, puisque son époux n'était pas chez eux le jour de leur rencontre. Néanmoins, la chirurgienne était consciente qu'elle lui devait des explications, pour qu'il comprenne un peu mieux les circonstances de leur bêtise... « Le soir de notre rencontre, j'ai découvert que mon mari me trompait... et j'imagine qu'il continue de le faire, d'ailleurs. » Elle ne souriait pas, mais elle ne tirait pas non plus une mine déconfite, puisqu'elle s'assurait désormais que cette situation ne la blesse plus autant qu'avant. Après avoir versé des litres de larmes pour lui, le cœur de la jeune femme se protégeait du mieux qu'il pouvait pour ne plus sentir de nouveau l'horrible sensation d'être piétiné. « On a beaucoup bu, et c'est arrivé. Je sais que l'infidélité de Sam n'excuse pas tout, mais je t'assure qu'à mes yeux, c'était une erreur. » Ce serait mentir que de dire qu'Izan ne l'avait pas aidé à se retrouver physiquement elle-même, puisqu'elle avait ressenti des émotions qu'elle avait depuis longtemps oublié... mais son amour pour lui s'était évaporé depuis des années, et elle savait aujourd'hui qu'elle ne ressentait bien que de l'amitié pour Izan. « On ne s'est pas parlé depuis... j'ai appris son départ en tournée via Instagram, pour tout te dire. » Comprenait-il donc à quel point la jeune femme pouvait être submergée par les regrets ? Perdre une amitié de vingt ans parce qu'on cède à la tentation de goûter à un corps qui attire, par vengeance et par envie de redécouvrir le plaisir d'être caressé, c'était difficile à encaisser pour elle. « Oui, ma petite soeur est en route.» Parfait, Asher n'était donc pas seul dans cette terrible épreuve. Evidemment, la chirurgienne lui aurait proposé de le raccompagner chez lui, dans le cas contraire, même si elle n'était pas certaine que la proposition soit acceptée. Elle acquiesça alors doucement, puis ses sourcils se mirent à se froncer en le voyant grimacer. «On t'a donné quelque chose pour supporter ta douleur aux côtes ? » Le cas échéant, Helen pouvait l'aider à moins ressentir ses blessures. « je ne connais pas son nom et je ne connais rien de lui, même pas son nom… il sait pour Izan, il l’a déjà vu. J’ai peur qu’il lui fasse du mal… » Cette histoire paraissait irréelle, comme ce genre de scénario tiré d'un mauvais feuilleton mais qui nous absorbe au point d'être incapable de le lâcher. On avait tendance à penser que ça n'arrivait que dans les films, mais finalement, pas vraiment... «Normalement il ne devrait rien risquer à l'autre bout du globe... » Tenta-t-elle de le rassurer, en amorçant un geste pour s'emparer avec délicatesse de sa main. Le creux de sa main contre sa paume, elle se risqua à la serrer tout doucement pour lui témoigner son empathie. La chirurgienne avait envie d'être présente pour Asher, la tristesse qui traversait son regard lui rappelait la sienne, quelques semaines plus tôt, et elle savait que sans la présence de personnes bienveillantes autour d'elle, les choses auraient été plus difficiles à vivre. «Tu as écouté son nouvel album ? » De son côté, les morceaux tournaient en boucle depuis plusieurs semaines d'affilées, comme pour garder une proximité entre eux... En l'écoutant jouer du piano, elle avait eu cette courte sensation de ne pas être aussi éloignée de lui... Même s'il fallait être réaliste, les deux amis n'avaient jamais connu un tel froid dans leur amitié. Surtout, ce qui lui avait semblé flagrant en écoutant ce dernier album, en comparaison aux autres qu'il avait jusque là composé, c'était cette surcharge d'émotions qui ne lui laissait aucun doute quant au fait qu'Izan l'adressait à l'homme de sa vie. «Tous ces morceaux, il les a écrit pour toi, n'est-ce pas ? » Aujourd'hui encore, et malgré leur différend, Helen était persuadé qu'Asher était la personne qu'il fallait pour qu'Izan soit entièrement comblé. Et son album resterait à jamais la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait lui adresser.

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Ash ne s’était pas radouci grâce aux propos d’Helen et de son ton qui se voulait rassurant, du moins pas pour le moment. La peur de ressembler à quelqu’un qu’il maudissait lui suffisait à tenter le tout pour le tout pour redevenir un semblant de lui-même. La vérité, c’était qu’il était épuisé. Il avait la soudaine envie de dormir pendant plusieurs jours. L’anglais souhaitait plus que tout ressentir autre chose que ce qui le tiraillait depuis des semaines. Il y avait quelque chose d'éreintant à toujours voir le mal partout. Il décida donc qu’il allait finalement laisser la jeune trentenaire s’exprimer face à la situation. Un premier pas vers la raison, même si ça ne lui faisait toujours pas plaisir de la voir gagner du terrain dans l’arène imaginaire qu’il avait créé dans son esprit tourmenté. « Le soir de notre rencontre, j'ai découvert que mon mari me trompait... et j'imagine qu'il continue de le faire, d'ailleurs. » lui avoua la brunette et Ash ne put s’empêcher d’exprimer de la surprise qu’il tenta de cacher sous une grimace de douleur parce qu’il ne s’attendait pas à cette déclaration. Évidemment, il était au courant que ça n’allait pas bien entre eux. Ash ne connaissait pas Sam et il ne connaissait pas encore bien Helen, mais voir un couple qui était ensemble depuis si longtemps s’entredéchirer n’avait rien de réjouissant. Dans d’autres circonstances, dans un univers lointain et parallèle, l’anglais aurait eu envie de déposer sa main contre son bras pour la rassurer. Mais ces paroles ne lui suffisaient pas pour le moment. Il essayait du mieux qu’il pouvait d’avoir de la sympathie pour cette femme, mais pour l’instant, il en était toujours incapable. Il la laissa donc continuer ses explications tout en la fixant pour tenter d’y déceler la vérité ou le mensonge dans chaque parole qu’elle prononçait. « On a beaucoup bu, et c'est arrivé. Je sais que l'infidélité de Sam n'excuse pas tout, mais je t'assure qu'à mes yeux, c'était une erreur. » lui dit-elle. L’alcool déliait les langues et avait cette tendance à accentuer des sentiments qui étaient depuis longtemps enfouis. Ash le savait, c’était en partie pourquoi il ne buvait jamais. Le manque d’inhibition pouvait avoir de graves conséquences. « On ne s'est pas parlé depuis... j'ai appris son départ en tournée via Instagram, pour tout te dire. » lui avoua-t-elle. Ash n’était pas aveugle, il voyait bien qu’elle lui disait la vérité. Mais même si c’était bien le cas, il y avait des semaines de rancœurs accumulées qui l’empêchaient toujours d’avancer vers le pardon. « je suis désolé pour toi et Sam. » finit-il par dire après plusieurs minutes de mutisme tandis qu’il réfléchissait à ce qu’il souhaitait lui dire. Il était désolé qu’elle ait été témoin des péchés de son mari et désolé qu’elle traverse cela sans son meilleur ami à ses côtés. Même si ça lui faisait un gros pincement au cœur de l’admettre, il aurait aimé également que Helen ait pu être présente pour Izan suite à leur rupture et vice-versa. Mais leur erreur leur avait peut-être coûté trop chère. « et je suis désolé également que vous ayez gâché votre amitié de la sorte.» ajouta-t-il, mais il n’y avait toujours pas de sourire compatissant qui s’étirait sur ses lèvres. Cependant, son ton ne montrait plus de signes d’agressivité, et il était sincère. C’était tout ce qu’il pouvait lui offrir pour le moment. « je vais vraiment avoir du mal à te faire confiance… malgré tout ce que tu viens de me dire.» ajouta-t-il, parce qu’il n’avait aucune intention qu’elle gagne entièrement la partie pour le moment. « je vais vraiment avoir du mal à ne pas vous imaginer… ensemble.» dit-il en grimaçant. Ces idées le hantaient et le hanteraient probablement encore un bon moment. «On t'a donné quelque chose pour supporter ta douleur aux côtes ? » demanda-t-elle. « on me l’a fortement suggéré, mais j’ai refusé.» dit l’anglais en grimaçant à nouveau. Le pansement que lui avait offert la colère contre la douleur physique commençait à se désagréger, ne lui laissant presque plus de répit. «Normalement il ne devrait rien risquer à l'autre bout du globe... » dit-elle en le rassurant concernant l’indésirable. La crainte que ce dernier s’en prenne à Izan allait longtemps rester dans un coin de sa tête. Il espérait ne plus jamais avoir affaire à lui. Mais si jamais cela arrivait un jour, il allait cette fois-ci contacter les autorités. Mais dans ces circonstances actuelles, qu’allaient-elles pouvoir faire? Il avait été le premier à frapper. Même si l’homme l’avait rué de coup, c’était Ash qui avait lancé les hostilités physiques.

Aveuglé durant quelques secondes par le mouvement réconfortant de la main d’Helen contre la sienne, Ash eut finalement un mouvement de recul. Il éloigna sa main d’un lent mouvement, comme si inconsciemment il aurait voulu prolonger le contact. « désolé, je ne suis pas prêt à cela.. » lui dit-il en soupirant. C’était trop tôt. Il aurait besoin de beaucoup plus de temps. « oui, je l’ai écouté.» sans arrêt, en boucle, dans la lumière du jour comme dans les ténèbres de la nuit. Il connaissait chaque note, chaque accord, comme si Izan le lui avait joué personnellement. Il avait bien fait un plus un, Ash savait que cet album lui était dédié. C’était d’autant plus pénible de l’écouter. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Décidément, il aimait bien la torture, alors qu’il était si doux en général. «Tous ces morceaux, il les a écrit pour toi, n'est-ce pas ? » cette fois-ci les paroles d’Helen eurent raison de lui pour passer ne serait-ce que temporairement au travers de ses barrières. Oui, il le savait, cela faisait mal de le savoir. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux. Les derniers vestiges de la colère livraient toujours un combat sans merci contre la tristesse, mais cette dernière allait finir par gagner. « j’aurai aimé que ça ne finisse pas ainsi.» dit-il finalement, sans qu’il ait pu retenir les larmes douloureuses qui coulaient désormais sur ses joues. Ash aurait pu souhaiter tous les scénarios du monde, aucun n’aurait pu arriver à un dénouement plus positif. Il avait merdé du début jusqu’à la fin. Mais dans tout cela, dans tout ce chaos, un élément immuable perdurait toujours. Ash aimait Izan à la folie, malgré toute la douleur et la colère, ses sentiments pour lui ne disparaîtraient jamais.

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L'objectif de la chirurgienne n'avait jamais été de blesser Asher, et ça n'avait pas été non plus de perdre l'amitié précieuse qu'elle entretenait avec Izan. L'anglais devait absolument la croire lorsqu'elle affirmait que rien n'avait été prémédité entre eux. Les deux amis avaient laissé la tristesse, la colère et l'alcool agir pour à leur place... ça n'était pas très intelligent, certes, mais la bêtise était passée. Du plus profond de son cœur, elle espérait qu'Ash arrive un jour à lui pardonner... même si l'histoire de l'infidélité de Sam expliquait beaucoup de choses, la brune savait aussi que cela ne pouvait pas être une raison valable aux yeux de l'anglais pour accepter l'idée qu'Izan ait couché avec sa meilleure amie. « je suis désolé pour toi et Sam. » C'était gentil de sa part de l'être, Asher n'était pas obligé. Au contraire, il aurait même été en droit d'en avoir rien à faire. Alors Helen appréciait, et elle lui fit savoir avec un maigre sourire. « et je suis désolé également que vous ayez gâché votre amitié de la sorte. » Elle aussi, s'il savait. A l'entente de ces mots, la chirurgienne ne put s'empêcher de baisser le nez, honteuse d'être à l'origine de cette situation avec le pianiste. Elle n'aimait pas ces paroles... 'gâché votre amitié'... pourtant, c'était la vérité. Tout ça, ce n'était que du gâchis entre eux. « j'espère qu'on arrivera un jour à surmonter ça. » Souffla-t-elle, gardant tout de même cette infime espoir que le pianiste et elle arrivent un jour à se reparler... même si ce n'était pas avec la même complicité qu'autrefois. Helen n'imaginait pas un seul instant évoluer sans l'homme qui l'avait vu grandir depuis vingt ans. « je le souhaite aussi pour vous deux... » Même si faire l'amour avec son meilleur ami ne laissait pas vraiment sous-entendre qu'elle maintenait cet espoir pour eux deux également, c'était pourtant le cas. Si elle le pouvait, la jeune femme aiderait volontiers l'anglais à reconquérir le cœur de son amant. « je vais vraiment avoir du mal à te faire confiance… malgré tout ce que tu viens de me dire.» La brune releva aussitôt les yeux vers Asher, entendant dans ces paroles l'infime possibilité qu'il accepte de commencer à lui pardonner son erreur. « je vais vraiment avoir du mal à ne pas vous imaginer… ensemble. » La grimace qui étira ses lèvres était légitime, elle admettait que ça ne devait pas être une scène agréable à imaginer pour lui, évidemment. Mais la chirurgienne se sentait envahir par la joie à l'idée qu'Asher tente de lui pardonner. « j'ai vraiment envie qu'on arrive à surmonter tout ça, je t'apprécie beaucoup Asher... si je peux faire quoique ce soit pour t'aider, dis-le moi. » Elle souhaitait qu'il n'hésite vraiment pas à faire appel à elle, en cas de besoin. Par ailleurs, en constatant la douleur évidente qu'il ressentait à ce moment même, la jeune femme commença par là : « on me l’a fortement suggéré, mais j’ai refusé. » Tentait-il de jouer les hommes forts ? Ce n'était pas utile, ici personne ne le jugeait. Ses agresseurs étaient loin des urgences, il pouvait se laisser aller à quelques anti-douleurs pour oublier la douleur de ses côtes. « je peux te donner de la morphine, personne à part moi n'en saura rien. » Dans un autre contexte, elle lui aurait adressé un clin d'œil complice... mais Helen sentait que ça n'était pas le bon moment. Néanmoins, la brune se risqua à poser sa main sur le dos de la sienne lorsqu'elle se voulut rassurante au sujet d'Izan, parti à l'autre bout de la planète faire la promotion de son album. Le pianiste ne risquait rien là-bas, à part une crise de foie en se gavant de bonbons là-bas. Evidemment, Asher n'accepta pas son geste, et écarta sa main dans un mouvement qui se voulut lent et respectueux. Il ne la fuyait pas non plus comme la peste, mais visiblement c'était encore un peu trop tôt. « désolé, je ne suis pas prêt à cela.. » « je comprends, désolée Ash... » L'utilisation de ce diminutif était voulu, puisqu'elle ne laisserait pas tomber malgré ses rejets. Helen voulait vraiment lui faire comprendre qu'elle n'était pas son ennemie, et qu'elle ne le deviendrait jamais... « oui, je l’ai écouté.» Evidemment, le contraire aurait été très étonnant. La jeune femme elle-même écoutait les morceaux en boucle dès que l'occasion se présentait. A force de les entendre, la chirurgienne pouvait aisément avancer que les morceaux regorgeaient de suffisamment d'émotions nouvelles chez Izan qu'ils retranscrivaient chacun son amour pour l'anglais. Helen le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'avait jamais mis autant de puissance dans ses compositions, parce qu'il n'avait jamais ressenti un amour aussi fort auparavant. Tout à coup, le regard d'Asher changea et dévoila cette tristesse qu'il voulait lui cacher depuis de longues minutes. « j’aurai aimé que ça ne finisse pas ainsi.» Etant donné son mouvement de recul de tout à l'heure, Helen ne chercha pas le contact physique. Mais pour autant, elle n'allait pas le laisser s'enfoncer à nouveau dans ce mal-être de leur rupture. « ce n'est sans doute pas une fatalité... » En tout cas, elle l'espérait. Izan n'était pas si facile à vivre que ce que l'on pourrait croire, et Helen était bien placée pour le savoir, elle qui le fréquentait depuis leur plus tendre enfance. La jeune femme savait comment il fonctionnait, tout comme elle l'avait montré à Asher le jour de leur rencontre. « il va avoir besoin de temps, ça c'est certain... ça ne sert à rien de le brusquer, au risque de vraiment le faire fuir. » La question était : n'avait-il déjà pas été trop insistant depuis le mois de mai ? « tu as eu des nouvelles de ton côté, récemment ? » S'il lui avait envoyé des tonnes de SMS, elle l'apprendrait peut-être par le biais de cette question.

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Ash n’avait certainement pas prévu de se radoucir de la sorte. Le ton qu’employait Helen s’avérait à la fois calme et persuasif. Il ne savait pas s’il s’agissait d’une forme de manipulation pour arriver à ses fins ou si elle était réellement sincère, mais son manège fonctionnait à merveille avec l’anglais. Ce dernier n’était pas prêt à lui pardonner pour autant. Cela ne serait pas aussi facile, c’en était certain. Le combat n’était pas encore tout à fait gagné, mais il lui laissait rapidement prendre du terrain. « j'espère qu'on arrivera un jour à surmonter ça. » souffla la jeune trentenaire, en parlant de sa relation avec Izan. L’espoir faisait vivre. Les conséquences de leurs actes avaient eu un impact catastrophique sur bien des tableaux, pas juste au niveau de l’amitié entre Helen et l’australien. D’ailleurs, l’anglais n’était toujours pas prêt à pardonner au pianiste d’avoir agi ainsi. Bien qu’il avait fauté en premier, cette blessure restait profonde et ne cicatrisera probablement jamais entièrement. Mais bon, à ce stade-ci, est-ce leur relation était en mesure d’être sauvée? L’anglais ne le savait pas. Il n’avait plus aucun moyen de contacter le pianiste qui était jadis sien corps et âmes. Il l’avait rayé de sa vie, le bloquant de partout aussi soudainement qu’il était possible. D’ailleurs, Ash n’avait toujours pas compris pourquoi il avait pris cette décision et ce, plusieurs semaines après leur rupture. S’était-il produit quelque chose dont il n’était pas au courant? Cela allait rester un grand mystère pour le moment. « je le souhaite aussi pour vous deux... » lui dit-elle. Ash eut comme réflexe de mordre l’intérieur de ses joues, parce qu’il avait compris qu’il venait de lui donner de l’espoir concernant une possible réconciliation entre eux. Mais les images de leur erreur n’arrêtaient pas de le hanter, comme un mauvais cauchemar qui n’avait jamais de fin. « je peux te donner de la morphine, personne à part moi n'en saura rien. » lui proposa-t-elle. « non, mais j’aimerais quelque chose de moins fort, comme des tylenols, peut-être? » Ce n’était pas une question de fierté rendue là. Il n’était pas non plus contre les médicaments forts, mais il ne voulait pas sombrer dans l’inconscience. Même si la douleur physiquement et psychique étaient grandes, il ne souhaitait pas tomber dans l’oubli pour autant. Cette douleur, c’était ce qui le maintenait en vie d’une certaine façon. Et peut-être aussi, il s’agissait de la seule manière qu’il avait de se retenir encore à Izan. Parce que s’il oubliait la douleur et la tristesse, c’était comme s’il lui disait entièrement adieu et il en était incapable. Il l’aimait toujours tellement fort, que chaque seconde passé sur terre sans lui représentait un véritable supplice.
Le geste qu’eut Helen en prenant sa main aurait été le bienvenue dans d’autres circonstances, mais l’anglais se refusait toujours à s’abandonner au pardon. « je comprends, désolée Ash... » lui dit la jeune trentenaire. Il ne releva pas le fait qu’elle l’avait appelé par son surnom, ne voulant pas reprendre tout de suite les hostilités. Ce qu’il aurait aimé en ce moment avoir ses écouteurs et écouter une nouvelle fois l’album d’Izan. Cette douce torture serait le meilleur baume pour la douleur à ses côtes, bien plus que n’importe quelle médication. « ce n'est sans doute pas une fatalité... » L’anglais leva un regard toujours empli de tristesse vers Helen. « je ne sais pas comment on va faire pour se sortir de tout ça. Je veux dire, je lui ai fait beaucoup de mal. et lui aussi, m’en a fait. Ce n’était pas un concours, mais les plaies restent béantes. Je ne suis pas prêt à abandonner cependant. Je ne pourrai jamais abandonné notre histoire. Je tiens beaucoup trop à lui pour que ça en soit fini comme ça sans me battre. Izan, c'est ma personne...» Le formuler ainsi à voix haute lui redonnait une nouvelle énergie, quelque chose qu'il n'avait pas ressenti en lui depuis plusieurs semaines déjà. Le chemin vers le pardon allait être long et difficile et pour cela, il faudrait qu’ils se voient et surtout, se reparlent. Ce n’était pas gagné d’avance, surtout qu’Izan n’était même pas présent dans la même ville qu’eux en ce moment précis. « tu as eu des nouvelles de ton côté, récemment ? » lui demanda-t-elle, ce qui laissa supposer qu’elle n’en avait probablement aucune elle aussi. Ash se mit à soupirer. « Non, il m’a bloqué. » finit-il par dire. « c’est d’autant plus difficile parce que je n’ai aucun moyen de savoir comment il va.» et ça le tuait de ne pas le savoir. Même si penser à Izan le remplissait en partie de colère, il souhaitait néanmoins qu’il aille bien physiquement. « que vas-tu faire pour Sam?» lui demanda soudainement Ash, pour changer la conversation. Il avait marre de parler de lui et d’Izan soudainement. Il ne souhaitait pas renfoncer le couteau dans la plaie, mas il désirait vraiment parler d’autres choses.

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Dans le meilleur des mondes, Izan et elle n'auraient jamais franchi la limite ; Asher et elle se seraient liés d'amitié à force de sortir tous les trois, puisque c'était le tableau qui semblait se dessiner avant que tout ne tourne à la tragédie entre eux. Dans le meilleur des mondes, Helen ne perdait pas son meilleur ami, et elle gagnait l'amitié de son amoureux. Mais ce monde n'était pas réel. La réalité était l'exact opposé de ce qu'elle aurait souhaité pour eux trois, malheureusement. La chirurgienne voulait maintenir l'espoir que tout puisse s'arranger entre Izan et elle, mais aussi surtout entre Asher et lui... son meilleur ami n'avait jamais connu tel bonheur auprès d'une autre personne que l'anglais, alors la brune priait pour que le pianiste et lui arrivent un jour à se réconcilier... si bien que, elle était certainement capable de privilégier leurs retrouvailles à eux, plutôt que les leurs, s'il le fallait. En tout cas, Asher semblait plus disposé à discuter avec elle qu'au moment où leurs regards s'étaient croisés, donc il y avait un côté plutôt rassurant quant à la direction que prenaient leur relation. Même s'ils ne deviendraient pas les meilleurs amis du monde, ni aujourd'hui, ni jamais, Helen souhaitait lui faire une place dans son cœur. « non, mais j’aimerais quelque chose de moins fort, comme des tylenols, peut-être? » La chirurgienne acquiesça, attrapant la tablette posée sur la table à ses côtés. « Je te prescris ça, une infirmière va t'en apporter. » Elle tapota le nécessaire sur l'objet électronique pour qu'un collègue puisse apporter de quoi soulager sa douleur, puis la chirurgienne le reposa sur la tablette pour accorder de nouveau toute son attention sur Asher. Outre ses blessures, l'anglais avait vraiment une petite mine, cela lui faisait un réel pincement au cœur. Et les larmes qui séchaient sur ses joues n'arrangeaient rien à la peine véritable qui l'animait pour le blond. « je ne sais pas comment on va faire pour se sortir de tout ça. Je veux dire, je lui ai fait beaucoup de mal. et lui aussi, m’en a fait. Ce n’était pas un concours, mais les plaies restent béantes. Je ne suis pas prêt à abandonner cependant. Je ne pourrai jamais abandonné notre histoire. Je tiens beaucoup trop à lui pour que ça en soit fini comme ça sans me battre. Izan, c'est ma personne...» La jeune femme l'écoutait avec beaucoup d'attention, et acquiescer au rythme de ses mots pour montrer qu'elle était de tout cœur avec lui. « Tu es la sienne aussi, Asher, j'en suis persuadée. Je connais Izan depuis qu'on a 10 ans, je ne l'ai jamais vu aussi heureux que depuis qu'il t'a rencontré. » Et elle ne disait pas cela que pour avoir ses bonnes faveurs, absolument pas. Izan était passé par plein de passes depuis leur 10 ans, des soucis il en avait eu un sacré paquet, notamment avec sa famille, mais aussi en amour. La jeune femme se souvenait de leur conversation au parc, lorsqu'Izan lui avait demandé comment elle avait su pour Sam et lui... et qu'il lui avait affirmé qu'il ressentait tout ça. Jamais, il ne le lui avait avoué. « Je suis sûre qu'il n'abandonnera pas si vite votre histoire, alors tu fais bien de te battre pour lui. » Et pour cela, avait-il réussi à le contacter, d'une manière ou d'une autre ? « Non, il m’a bloqué. c’est d’autant plus difficile parce que je n’ai aucun moyen de savoir comment il va. » Aïe... pas cool. « Je peux te prêter mon compte Instagram si tu veux suivre sa tournée... » Que pouvait-elle lui proposer d'autre ? Elle-même n'avait aucune nouvelle d'Izan, la chirurgienne n'était même pas capable d'affirmer qu'il était vivant à l'heure actuelle. Heureusement, au fond elle savait que ce n'était pas le cas, son assistante l'aurait de toute manière contacté. Enfin, Helen l'espérait, quand même ! « que vas-tu faire pour Sam? » Une grimace tordit ses lèvres, puisqu'elle aurait largement préféré continuer à parler d'Izan plutôt que de l'infidélité de son mari. Mais si, de son côté, l'anglais ressentait le besoin de faire une pause, elle se montrait docile. « Pour le moment, il ne sait pas encore que je sais qu'il me trompe. » Elle se sentit un peu bête en prononçant ces mots, mais c'était la vérité. Sam n'était pas au courant que sa femme connaissait son plus grand secret. « J'ose pas l'affronter, j'ai un peu peur du dénouement, même si je le devine bien... » La séparation, quoi d'autre ? Comment pourrait-elle lui pardonner, en fait ?

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L’anglais n’avait pas besoin de prononcer ces mots à haute voix pour se convaincre qu’il souhaitait à tout prix rebâtir une relation avec l’homme qui faisait battre son cœur malgré toutes les souffrances qu’ils s’étaient causées tous les deux. Il ne souhaitait pas convaincre Helen non plus. Ces mots, il les avait dit en toute sincérité. Ash ne savait cependant pas comment ils allaient faire pour en arriver là, surtout si Izan l’empêchait de lui parler. Lui-même aurait du mal à franchir le cap des discussions parce que même s’il avait toutes les bonnes intentions du monde, lui aussi avait des plaies béantes. S’il le confrontait dès maintenant, cela ne serait certainement pas une bonne idée. Il y avait encore trop de colère, trop de douleur, trop de souffrance. Il avait déjà établi dans sa tête que poser son regard sur Helen lui causait d’affreuses visions, qu’en serait-il de poser ses yeux sur Izan? Il aurait également beaucoup de mal à se défaire de l’idée que lui aussi avait embrassé Helen, que lui aussi l’avait touchée, que lui aussi avait succombé aux plaisirs charnels. Arriverait-il à oublier ces images qui tournaient en boucle dans sa tête? Même s’il s’agissait d’une erreur des deux parties, celle-ci le hantera longtemps. Il eut un profond soupir à ces pensées. Il ne le savait pas encore, mais il avait encore quelques semaines devant lui pour dissocier le fait que Izan n’était pas en couple avec Helen. Ce ne serait pas facile et le chemin serait très long vers la guérison. « Tu es la sienne aussi, Asher, j'en suis persuadée. Je connais Izan depuis qu'on a 10 ans, je ne l'ai jamais vu aussi heureux que depuis qu'il t'a rencontré. » lui dit-elle. Ces paroles eurent le don de le rassurer un peu, mais la tristesse revint immédiatement au galop. Certes, ils avaient été heureux ensemble durant ces derniers mois, mais lorsqu’il lui avait fait les fameuses révélations…. Ash ne pouvait pas oublier le regard de dégoût qu’il lui avait lancé. Il ne pourrait jamais oublier le fait que l’amour qu’il avait pour lui disparaisse de ses yeux, que l’éclat doré qu’il appréciait tant de ses iris s’éteignait à mesure qu’il avançait dans son discours. Ash ne pourrait pas oublier le mal qu’il lui avait fait en ne lui disant rien de ses sentiments qu’il avait eu jadis pour son meilleur ami. Sans le vouloir, ils avaient commencé leur relation en étant trois et il avait peur que Izan ne lui pardonne jamais cette faute. Mais comment le pourrait-il? L’anglais ne voyait pas d’issus pour le moment. Il savait seulement qu’il était tombé amoureux d’Izan dès qu’il avait posé son regard sur lui pour la première fois et qu’il avait été son premier et dernier coup de foudre. Ces sentiments pour lui n’avaient fait que s’accroître au fil des mois. Il était tombé éperdument amoureux de lui, tellement qu’il serait prêt à toutes les folies du monde pour le récupérer. Et que si ça n’arrivait jamais, il n’aimerait plus jamais qui que ce soit parce qu’il n’y avait que lui, toujours lui et à jamais que lui. Ash aurait tant aimé dire ces paroles à son pianiste, mais il ne pouvait pas. Il se sentait coupé de lui et il lui manquait atrocement depuis qu’il n’avait plus aucun moyen de communiquer avec lui. « Je peux te prêter mon compte Instagram si tu veux suivre sa tournée... » Au moins, Izan n’avait pas bloqué Helen. Même si ça lui faisait un pincement au cœur qu’elle puisse suivre sa vie, même s’ils ne se parlaient plus, il était quand même heureux que Izan n’ait pas coupé tout le monde de son existence. Il était juste triste de ne plus compter aux yeux du pianiste. Oui, il s’avouait jaloux du fait qu’Helen n’était pas bloqué, alors que lui, si. « je pense que ça serait trop difficile.» lui dit-il. Et tout d’un coup qu’ils s’écrivent Izan et elle, non Ash ne souhaitait en aucun cas avoir accès au compte d’Helen. « Ce que tu peux faire par contre, c’est m’envoyer des «screenshot» lorsqu’il poste? » lui proposa-t-il en compromis. « je ne t’ai pas bloqué de ma messagerie…» ajouta-t-il en haussant les épaules, ce qui lui valut une autre grimace, malgré le sourire qu’il essayait de lui faire. Encore un pas vers le pardon, on était encore loin du but, mais il était quand même prêt à faire des efforts malgré tout. Il ne pouvait pas dire qu’elle n’en faisait pas, bien au contraire.

Par contre, Ash su qu’il avait gaffé en parlant trop vite de Sam, puisqu’il vit le visage de la chirurgienne se tordre, pareil comme si elle aussi avait reçu un coup dans les côtes. « désolé…» lui dit-il d’un ton presque imperceptible. « Pour le moment, il ne sait pas encore que je sais qu'il me trompe. » lui dit-elle. « J'ose pas l'affronter, j'ai un peu peur du dénouement, même si je le devine bien... » ajouta la jeune trentenaire. Ash la toisa du regard, ne sachant pas trop quoi lui dire. Mais il finit par « toi, est-ce que tu veux que votre histoire continue? » lui demanda-t-il, simplement. Parce que c’était une vraie question à se poser. Est-ce qu’elle voulait continuer d’être avec Sam malgré tout ce qui s’était passé et qui se passait entre eux? Est-ce qu’elle avait la volonté de sauver leur histoire?

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Le dégoût d'Asher dans son regard à son égard semblait peu à peu se dissiper, au fil de la conversation. Helen tentait vainement d'être la plus sincère possible à propos de son envie de revoir Asher et Izan se remettre ensemble, puisqu'elle était intimement convaincue que son meilleur ami continuait de l'aimer profondément. Des sentiments si forts ne pouvaient pas s'évanouir comme ça, en un claquement de doigts. Tout comme son histoire avec Sam ne pourrait pas disparaître maintenant, alors qu'ils étaient mariés et qu'ils s'étaient, ou plutôt s'aimaient toujours ? Les sentiments d'Helen étaient toujours présents, malgré la blessure profonde causée dans son cœur... mais sa colère et sa déception si vives, que son amour n'arrivait plus à prendre le dessus sur le reste. « je pense que ça serait trop difficile. » Répondit-il à propos de sa proposition de lui prêter son compte Instagram, pour qu'il puisse suivre la tournée d'Izan sans que le pianiste n'en sache rien. La chirurgienne avouait qu'elle n'osait pas vraiment y jeter un œil, même si elle ne pouvait pas s'empêcher de le faire pour s'assurer que son meilleur ami allait bien, là où il se trouvait. « Ce que tu peux faire par contre, c’est m’envoyer des «screenshot» lorsqu’il poste? je ne t’ai pas bloqué de ma messagerie… » Cette précision la fit sourire, et fit naître un véritable espoir à l'idée qu'Asher et elle se rapprochent suite à cette histoire, malgré sa bêtise avec Izan. La chirurgienne appréciait véritablement le guitariste, même si elle le connaissait très peu finalement. Mais il avait quelque chose de très touchant, cette douceur et cette gentillesse qui donnait envie d'être lié à lui, d'une manière ou d'une autre. A ses côtés, le monde semblait plus doux. « Je le ferai, promis. » Promesse qu'elle tiendrait, pour sûr. Au moins, elle n'hésiterait plus autant pour cliquer sur le pseudo d'Izan s'il fallait qu'elle partage les nouvelles à l'anglais, ce serait moins difficile pour elle aussi. Et puis, au passage, la chirurgienne en profiterait pour continuer à prendre des nouvelles d'Asher, puisqu'il semblait plus enclin à accepter qu'elle lui parle désormais. Lorsque ce dernier s'excusa pour sa relation avec Sam, la jeune femme bredouilla un rapide 'c'est rien, c'est pas ta faute' en espérant, au fond, qu'il ne la questionne pas plus sur le sujet. « toi, est-ce que tu veux que votre histoire continue? » Sa question était très juste, mais la réponse, elle ne la possédait pas encore. La brune tenta d'y réfléchir rapidement, mais ses sourcils se froncèrent d'incertitude très rapidement. « Pour être honnête, j'en sais rien... je suis clairement perdue dans ma vie en ce moment. » Néanmoins, elle lui adressa un léger sourire, pour ne pas trop s'attarder sur le côté dramatique de sa vie. A ses yeux, le plus important, c'était le bien-être d'Asher. Malheureusement, la jeune femme sentit son téléphone bipper dans la poche de sa blouse, et elle ne put ignorer le message qui s'affichait dessus. « Je vais devoir y aller, on m'attend pour une consultation. » Précisa-t-elle sans donner davantage de détails, omettant le fait qu'elle l'avait tout à l'heure volontairement mise de côté pour se rendre aussitôt à son chevet, dès que ses yeux s'étaient posés sur lui. « Si tu as besoin de quoique ce soit, ou si ta sœur a un contre-temps, n'hésite vraiment pas. » Pour ce que ça valait aux yeux d'Asher, Helen osait tout de même lui témoigner qu'il pouvait compter sur sa présence au besoin. « Repose-toi, ça te permettra de te remettre plus vite sur pieds. » De toute façon, elle prendrait de ses nouvelles très bientôt par message, se dit-elle. « Je suis contente d'avoir pu te croiser... même si j'aurai évidemment préféré que ça se passe dans d'autres circonstances. » La chirurgienne avait envie de poser à nouveau ses doigts sur son avant-bras, dans un geste affectueux... mais elle se ravisa, pour ne pas donner l'impression de vouloir trop forcer. Elle se contenta alors seulement d'un : « à bientôt j'espère » murmuré, un sourire franc et sincère, puis elle s'éclipsa des urgences pour se rendre à sa consultation, avec l'intime conviction que les choses arriveraient à s'arranger entre Asher et elle.

rp terminé

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