A new chance
@Ugo De Luca ☆ Valentina

(outfit)
Déjà un mois – ou presque - s’étaient écoulées depuis notre retour d’Italie. Des vacances au goût beaucoup plus agréable compte tenu de l’avancée de notre relation avec Ugo. On avait décidé de se donner une nouvelle chance, d’essayer et nous avons dû inclure les enfants dans le processus beaucoup plus tôt que nous l’aurions voulu. Qu’importe, nous n’allions pas renoncer à cette nouvelle chance qui s’annonçait parce que nous craignions la réaction de nos progénitures. Bien malgré eux, ils nous mettaient la pression, bien malgré nous, que les enfants sachent, ça nous mettait d’autant plus la pression. On ne voulait leur faire de mal, on ne voulait pas causer plus de dégâts que nous en avions déjà causé.

Mais ce soir, interdiction de se mettre la pression par rapport aux enfants. Ce soir, j’avais un dîner auquel je devais assister pour le travail. Rolex, LVMH, toujours en compétition parce que Rolex restait le leader de l’horlogerie de luxe mais ce soir, les deux empires étaient réunis ici à Brisbane. A l’occasion de cette soirée, j’avais proposé à Ugo de m’accompagner surtout que je connaissais son amour pour les belles montres. J’aurais pu m’éviter d’aller à ce dîner mais pendant mes vacances italiennes, une co-responsable des relations publiques pour la filière Australie avait été embauchée et je ne saurais pas dire pourquoi ça m’a autant inquiétée. Je m’étais bien gardée de donner cette information à Ugo parce que j’avais jeté un très bref coup d’œil à ma boîte mail professionnelle une fois – faux c’était tous les 3 jours – par hasard pendant les vacances.

Les enfants savaient que j’allais à ce dîner avec leur père ce soir mais nous avions décidé que je passerais chez lui pour éviter une embuscade des enfants, ou le sourire - ironie – de notre aîné. Je vérifie une dernière fois mon brushing ainsi que ma tenue puis je mets mes créoles. J’embrasse les enfants et donne mes dernières consignes à la baby-sitter. Aliyah est une perle, c’est une étudiante en droit qui cumule ses études avec ce job de baby-sitter. Elle en veut vraiment et Ugo et moi avons toute confiance en elle… Bonus génial : Bobby est tellement impressionnée par elle qu’il fait tout ce qu’elle lui demande ! Que demander de plus ?

Trente minutes plus tard, je suis devant la porte d’Ugo et sonne en attendant qu’il vienne m’ouvrir. Nous avons échangé des messages aujourd’hui mais ça fait plusieurs jours que nous ne nous sommes pas vu et j’ai hâte de le voir. Vraiment hâte ! J’ai l’impression de revivre mes premiers rendez-vous avec lui …

A new chance
@Ugo De Luca ☆ Valentina

(outfit) « je trouve ça mignon que tu prennes encore la peine de sonner… » J’affiche un petit sourire. Tout ça est nouveau pour nous et je ne veux pas aller trop vite. Je ne veux pas faire foirer quoi que ce soit. « Ma foi, ça fait bien longtemps qu’on m’a pas qualifié de mignonne ! » plaisantais-je tout en le laissant docilement me saisir la hanche. Mon regard fait la navette entre ses yeux et sa bouche tandis qu’il se penche pour déposer délicatement ses lèvres sur les miennes. Le baiser est tendre, chaste et pourtant, je regrette qu’il se finisse si vite parce qu’il m’a donné chaud.

« est-ce-que je suis donc accepté, toléré pour être à ton bras à cette soirée ? » Je le regarde tourner sur lui-même, les bras en l’air et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. « Pas mal ! » Je lui réponds en laissant promener mon regard couleur chocolat sur sa silhouette. Son costard couleur crème, cette chemise blanche, ça lui allait vraiment bien. C’est son domaine la mode, il sait comment s’habiller, peu importe les circonstances et c’est – en partie bien sûr – faisait son charme. « on est d’accord, tu es bien plus belle en vrai que sur cette photo » Un nouvel éclat de rire tandis que je lui réponds d’une voix chaude et séductrice : « ça va, ça veut dire que je te plais alors ! » J’ai bien compris qu’il fait référence à la photo que je lui ai envoyé un peu plus tôt dans la journée. « un duo de fantasmes ambulants.» Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis qu’il referme la porte derrière nous. J’en profite pour déposer ma pochette contenant mon téléphone, mes papiers et mes clés de voiture sur la tablette de l’entrée. « je me suis dis qu’on pourrait prendre ma voiture » - « Vendu ! » Je lui réponds sans la moindre hésitation. Conduire pourrait ne pas me permettre de trop penser à ce qu’il va se passer ce soir et en même temps, ça devenait compliqué. Et un peu comme s’il arrivait à lire en moi comme dans un livre ouvert, il posa la question qu’il fallait : « alors --- fais moi le topo --- avec qui je dois être poli et drôle, et qui sont les personnes à éviter ? » Je ris un peu nerveusement et passe une main dans ma lourde chevelure brune. « On peut prendre 5 minutes pour boire un verre ? » Je lui demande. Je pousse un long soupir et me mets à arpenter son salon. « Pendant nos vacances en Italie, une nouvelle co-responsable des relations publiques pour la filière Australie a été engagée. Une femme jeune … plus jeune que moi. Je crois que je suis en train de me faire évincer. Il faut absolument que je sache si je me fais des idées ou pas. » Lui annonçais-je. Je n’avais pas cherché à le lui cacher ces dernières semaines, je voulais savoir si je ne me faisais pas des idées et cette nouvelle collègue prenait de plus en plus de places au travail.

A new chance
@Ugo De Luca ☆ Valentina

(outfit) ça ne me ressemble pas d’être nerveuse pour un simple dîner pour le travail. Je le sais et Ugo, qui me connaît parfaitement, le sait aussi. « bien sûr. est-ce que je dois sortir l’alcool fort ou un simple verre de vin sera suffisant ? » Et je ne sais même pas ce que je dois répondre. Le choix est cornélien. Un alcool fort m’aiderait à me calmer rapidement mais va sûrement embrumer mes idées tandis le simple verre de vin ne suffira pas à calmer les battements anarchiques de mon cœur. Je ne suis pas habituée à me battre pour le travail. Je suis toujours la meilleure. Je me suis battue pour être la meilleur à mes débuts et LVMH a toujours été satisfait de mon travail depuis toutes ces années – j’en aurais entendu parler le cas contraire – mais là, j’avançais dans le floue. Avant que je ne parte en vacances, je n’avais jamais entendu parler d’une co-responsable des relations publiques en Australie. J’étais la seule et je gérais très bien mon travail. Les grands patrons ne s’en plaignaient pas. Et puis j’étais partie deux semaines en Italie et à mon retour, j’avais l’impression que beaucoup de choses avaient changé.

Ugo s’avance vers son bar et me montre une bouteille de Téquila à laquelle j’acquiesce silencieusement. Un verre, ça va me détendre oui. j’explique à mon ex-mari, que cette nouvelle collègue est plus jeune que moi et je n’ai pas besoin de voir son visage pour savoir que ça le fait réagir. Il a un temps de pause en nous servant la Téquila. Ma poitrine se serre encore un peu plus. Je sais ce que ça signifie dans le milieu du luxe, je sais ce que ça signifie quand tu es une femme qui travaille dans le milieu du luxe et qui a passé les 40 ans. Je deviens trop vieille ! Ils cherchent à me remplacer par une jeune ! Je prends le verre qu’il me tend et nous trinquons. « tu l’as déjà rencontré cette femme ? elle est compétente au moins ? » J’hausse les sourcils et soupire longuement. « Son bureau est à côté du mien et, … elle est très compétente pour mettre des tenues très décolletées ou très courte …  » je soupire une fois de plus, « … Mais elle brasse du vent : j’ai pas l’impression d’avoir eu moins de travail depuis qu’elle est là. Parce qu’officiellement, on me l’a vendu comme ça : il y a de plus en plus de travail pour la filière Australie et deux responsables pour les relations publiques, ce n’est pas de trop. » Sauf que, comme je viens de lui expliquer, rien ne change pour moi au niveau de la charge de travail. Je porte le verre à mes lèvres et grimace légèrement quand le liquide coule dans ma gorge. « et ce serait grave si tu te fais évincée ? je veux dire --- est-ce que tu veux te battre ou est-ce que tu t’en fous ? juste pour que je sache dans quel combat on doit se lancer --- » Je porte mon regard sur Ugo. Est-ce que j’ai envie de me battre ? Pour ce boulot ? Pour garder ce boulot dans lequel – probablement – on ne me veut plus ? Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que je dois me battre ? Est-ce qu’on doit se battre ? « Il est hors de question qu’une pimbêche de 15 ans de moins que moi, me vole mon travail en montrant uniquement ses jambes ou un decolleté plongeant. » Je déclare et la seconde suivante je finis mon verre en grimaçant. « Mais si les patrons veulent m’éjecter parce qu’ils me trouvent trop vieille pour ce job, … je les laisserais pas faire. Si je dois partir de LVMH, ça sera la tête haute et en ayant trouvé autre chose. Je mérite pas d’être traitée comme ça. J’ai ma fierté et surtout, je sais que je suis compétente. Je suis bonne dans ce que je fais. » je lève les yeux vers Ugo, plongeant mon regard dans le sien, attendant une réponse de sa part. Du soutien ? Oui bien sûr mais peut-être l’assurance qu’il croit en moi ?