Atlas ♣ Every day, every night.

Every day, every night.

@Atlas Siede ft. Gayle Danbury

#21 hardgrave road, west end ; appartement d'Atlas.

Ses chaussures à talons dans une main, une bouteille de champagne dans l'autre, Gayle montait les marches qui menaient à l'appartement d'Atlas un air bougon accroché au visage. Sa soirée ne s'était absolument pas déroulée comme elle l'avait espéré et bien trop agacée et frustrée pour la terminer de la sorte, elle avait décidé – sur un coup de tête – de se rendre chez son ami afin de se plaindre sur son canapé. Le fait qu'il soit deux heures du matin ou encore qu'il soit sans doute en train de dormir ne lui avait pas traversé l'esprit. Gayle était ainsi, elle agissait et après elle se posait des questions. Elle avait tout de même pris la peine de lui envoyer un sms lui indiquant qu'elle arrivait. Il ne lui avait pas répondu mais elle avait bien vu qu'il avait lu son texto. Son absence de réponse avait sonné comme une acceptation dans son esprit. Après tout, si Atlas n'avait pas voulu la voir il lui aurait certainement dit qu'il n'était pas disponible. Heureusement pour lui ce n'était pas ce qu'il avait fait, si cela avait été le cas, Gayle l'aurait bombardé de messages pour savoir ce qu'il pouvait bien faire à une telle heure et surtout pour savoir ce qui était plus important que de la voir, elle.

Une fois devant la porte, elle toqua une première fois, puis une deuxième. Elle attendit, soupirant devant la lenteur du garçon. Mais que foutait-il ? Alors qu'elle s'apprêtait à frapper plus fort, la porte s'ouvrit sur un Atlas dont la mine quelque peu agacée ne fit même pas ciller Gayle. Celle-ci entra en le contournant et marmonna : « Il t'en a fallu du temps, t'habites pas dans un palace que je sache. » Elle jeta dans un coin du salon ses chaussures et en profita pour remonter sa longue robe de soirée. La longueur du tissu la gênait plus qu'autre chose et elle se sentait totalement empêtrée dans son vêtement. Elle posa la bouteille sur la table basse et sans même regarder le jeune homme demanda : « Ta coloc est là ? » et tout en disant ces mots, la blonde commençait à se tortiller afin de descendre la fermeture de sa robe qui allait de sa nuque jusqu'au bas de ses reins. Elle n'en pouvait plus. « T'as pas un tee-shirt à me prêter ? » Elle commença à faire glisser la fermeture désirant plus que tout se libérer de cet étau qui l'oppressait. Devant l'inaction et le silence d'Atlas, Gayle daigna se retourner. Il était là, à quelques mètres d'elle, debout, planté comme un piquet et il ne bougeait pas. Elle fronça les sourcils en croisant son regard et demanda, soudainement inquiète : « Tout va bien ? » Quelque chose clochait elle le savait, elle le sentait. Pas une seule seconde elle ne se dit que c'était sa présence à elle qui le contrariait. Ses bras retombèrent le long de son corps alors qu'elle s'approchait d'un pas vif de lui. Elle lui attrapa le bras et questionna à nouveau : « Tu as de nouveau mal ? ». Son regard descendit le long du corps du quarantenaire, cherchant la moindre trace de blessure, le moindre indice indiquant qu'il souffrait. Depuis son accident, et surtout depuis qu'il était sorti du coma, Gayle avait tendance à surprotéger Atlas, à toujours s'inquiéter pour un oui ou pour un non. Elle savait que cela avait le don de l'agacer mais c'était plus fort qu'elle. L'agent artistique avait peu d'amis mais chacun d'entre eux était précieux à ses yeux. Lorsqu'elle avait appris qu'elle avait failli perdre Atlas, le monde de Gayle s'était fissuré sous ses pieds. Ne remarquant rien d'alarmant à première vue elle releva le visage et insista : « Mais dis-moi ! » Il allait finir par la rendre dingue en agissant de la sorte.

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@GAYLE DANBURY & ATLAS

lieu: chez atlas, west end

Allongé dans son lit, le regard fixé sur le plafond, Atlas cherchait vainement à trouver le sommeil. Il s’était efforcé de laisser son téléphone dans un coin pour ne pas passer des heures à scroller sans raison. Il avait même essayé de lire quelques chapitres du bouquin que sa sœur lui avait dégoté, mais l’histoire l'ennuyait et il avait fini par l’abandonner sur sa table de nuit sans ressentir la moindre fatigue. Le silence qui persistait dans l’appartement venait jouer avec ses nerfs, l’empêchant de s’apaiser. Hier, il avait râlé, trouvant que Ginny faisait trop de bruit à tourner dans sa chambre. Aujourd’hui, il aimerait qu’elle soit là pour rendre son environnement un peu plus vivant. Elle avait parlé de quelques jours chez une amie, rien de plus. Il ne l’avait pas questionné, elle n’était pas sa sœur et, par des centaines de fois, elle lui avait déjà prouvé qu’il était inutile de vouloir lui imposer quoi que ce soit. Mais sa soirée s’était voulue bien solitaire sans sa colocataire et si les heures continuaient à défiler dans la nuit, Atlas venait déjà venir l’insomnie. C’était monnaie courante désormais, comme si le manque d’activité physique venait jouer sur chaque micro détail de sa vie. Il pourrait abandonner ce combat, un peu idiot, pour se lever et retourner dans le salon, mais se poser devant la télévision lui reflétait l’image d’un adolescent attardé. Alors, il continuait à s’énerver sur son incapacité à trouver le sommeil, rendant le processus bien plus complexe.

Il avait repris son téléphone, scrollé sur Instagram comme lui avait si souvent montré ses sœurs, il avait même envoyé un message à Lewis pour lui proposer d’aller à un match de rugby avec lui. Il avait lu encore quelques pages et alors que le réveil affichait quelques minutes avant deux heures du matin, il avait fini par sombrer. Allonger de travers sur le matelas, son livre encore posé sur le torse.

Son répit ne dura qu’un quart d’heure, guère plus. Avant que quelqu’un ne s’acharne sur sa porte d’entrée. Réveillé par le bruit, assailli par ses instincts de militaire, Atlas se leva dans un bond. Autrement dit, la pire chose à faire pour sa jambe. Il retint un juron dans sa barbe de quelques jours, attrapa le premier objet contondant qui lui passait sous la main et se dirigea vers la porte d’entrée. Si Ginny avait oublié ses clés, il lui ferait payer. Il avait l’air complètement con avec son bibelot à la main, tandis qu’il mettait un temps fou à se diriger vers l’entrée. Il n’était plus en capacité de se battre et renonça même à regarder dans l’œilleton avant d’ouvrir la porte. « Il t’en a fallu du temps, t’habites pas dans un palace que je sache. » Et telle une véritable tempête, Gayle s’introduisit dans son appartement, comme si elle était chez elle, comme si c’était normal. Atlas n’était pas d’humeur à la voir s’agiter dans sa robe de soirée et sa bouteille d’alcool. « Ta coloc est là ? » - « Non. » Et puis, même si Ginny avait été dans les parages, son intuition lui faisait dire que Gayle en aurait eu strictement rien à faire. « T’as pas un tee-shirt à me prêter ? » Elle était déjà en train de batailler avec sa robe pour s’en défaire et Atlas restait figé sur place, prêt à imploser. Il avait l’habitude de ses visites impromptues, il lui ouvrira toujours sa porte, mais ce soir… Il avait envie de l’étrangler, pour être honnête. « Tout va bien ? » Un sourire pour bien faire, mais Gayle se voulait bien trop vive pour une heure aussi avancée. « Tu as de nouveau mal ? » Et la question qu’il ne fallait pas poser. Atlas lui adressa un regard noir alors qu’elle s’emparait de son bras comme s’il comptait s’échapper quelque part. « Mais dis-moi ! » Il prit une seconde pour inspirer avant de relever les yeux vers elle. « J’essaye vraiment de me retenir, de t’insulter là. » Ils avaient toujours été cash l’un envers l’autre et ce n’est pas maintenant que ça allait changer. « Je venais de m’endormir, Gayle. » Enfin. Il ne le dirait pas ainsi, mais elle devrait le comprendre, parce qu’il lui avait dit avoir du mal à trouver le sommeil. « Je t’adore, mais là, j’ai vraiment vraiment envie de te laisser coincer dans ta robe moche. » Il avait tenté un sourire en coin, même s’il se trouvait encore passablement énervé, peu enclin à la conversation et surtout pour répondre aux questions de la blonde. « C’est qui le pauvre gars que t’as laissé en plan ? » Maître dans l’art de détourner la conversation, pas vrai ?

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@Atlas Siede ft. Gayle Danbury

#21 hardgrave road, west end ; appartement d'Atlas.

Comme à son habitude, Gayle n'avait rien compris de la situation. Bien trop occupée par son envie de se changer les idées, d'enlever sa robe qui la gênait et de boire un verre avec son ami, elle ne s'était pas aperçue que sa mine contrariée reflétait aussi la fatigue qu'il ressentait. Alors qu'elle l'observait sous toutes les coutures, ses yeux s'étaient froncés en remarquant le bibelot qu'il tenait dans sa main. Pourquoi se trimballait-il avec ça chez lui ? Espérait-il assommer quelqu'un avec cette vulgaire bricole ? Elle lui aurait bien posé la question, se serait bien moquée mais l'inquiétude qui croissait en elle l'en empêchait. Elle avait donc relevé la tête afin d'accrocher son regard. S'il lui mentait concernant d'éventuelles douleurs, elle s'en rendrait rapidement compte. Il ne valait mieux pas qu'il joue à ça avec elle. Sa main toujours agrippée à son bras, Gayle sentait le peu de patience qu'elle possédait s'envoler. Quand allait-il daigner lui répondre ? Elle le vit prendre une longue inspiration avant qu'il ne consente à lui dire : « J'essaye vraiment de me retenir, de t'insulter là. » Elle haussa un sourcil avant de marmonner : « C'est plus grave que ce que je pensais... Depuis quand tu te retiens ? » Il n'y avait jamais eu de faux semblants entre eux. Ils n'avaient jamais pris la peine de s'épargner, de prendre des pincettes. C'était l'une des raisons pour lesquelles ils étaient amis. C'était la franchise et la simplicité de leurs échanges qui plaisaient tant à la Danbury. Avec Atlas elle pouvait être qui elle voulait sans se poser la moindre question. Elle se pinça les lèvres et lâcha son bras lorsqu'il poursuivit ses explications : « Je venais de m'endormir, Gayle. » Elle fit un petit pas en arrière tout en soufflant : « Merde. » Si habituellement elle l'aurait envoyé paître en lui disant qu'il n'était qu'un rabat-joie, pas ce soir. Elle savait à quel point son ami peinait à trouver le sommeil ces derniers temps. Une insomnie pouvait passer, mais plusieurs... « T'as essayé de prendre le truc que je t'ai filé ? » osa-t-elle demander comme pour se faire pardonner. Elle savait au fond d'elle qu'Atlas n'avait sans doute jamais ouvert la boîte de comprimés aux plantes qu'elle lui avait apportée quelques jours plus tôt mais c'était une manière pour elle de s'excuser et de lui faire comprendre que son sommeil l'importait. Sans doute aurait-elle dû s'excuser avec des mots et sortir sur le champ de chez lui mais maintenant qu'il était debout... Autant qu'ils passent un peu de temps ensemble non ? L'agent n'avait aucune envie de rentrer chez elle et la suite des paroles d'Atlas l'encouragea à ne pas rebrousser chemin : « Je t’adore, mais là, j’ai vraiment vraiment envie de te laisser coincer dans ta robe moche. » Elle lui donna un petit coup sur le torse avant de marmonner : « Elle est pas moche... ». Elle baissa la tête pour observer sa tenue. Elle était encombrante, bien trop moulante, bien trop longue, mais elle n'était pas moche. Elle en était persuadée. La robe moulait à merveilles ses formes et il suffisait qu'elle tourne sur elle-même pour que tout le monde observe son généreux postérieur et la cambrure de ses reins. Comme le jeune homme refusait de lui venir en aide, elle s'attela à nouveau à la tâche de défaire la pièce de tissu alors qu'il continuait de la provoquer comme pour se venger d'avoir été réveillé en plein milieu de la nuit. « C'est qui le pauvre gars que t'as laissé en plan ? » Elle roula des yeux au ciel et siffla : « Tu me prends pour qui ? » comme si ce qu'il racontait était totalement absurde et outrageusement blessant. La vérité était que le pilote n'avait pas totalement tort. Elle s'éloigna de lui, maugréant devant l'inefficacité de ce qu'elle faisait et agacée finit par lâcher : « T'as des ciseaux ? » S'il ne daignait pas descendre lui-même la fermeture de sa robe elle la couperait elle-même. Pas question qu'elle reste plus longtemps là-dedans. Elle montra d'un signe de tête la bouteille qui était posée sur la table basse et poursuivit : « Oh et puis va nous chercher deux verres. Au moins tu te seras pas réveillé pour rien. » Gayle ne manquait pas de culot mais c'était pour cela qu'Atlas l'aimait non ? Voyant qu'il ne bougeait toujours pas elle leva les bras au ciel et soupira un : « Je suis désolée ! T'es content ? » L'art et la manière de s'excuser selon la Danbury.

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Dans d’autres circonstances, il l’aurait probablement accueilli avec le sourire. À se moquer de sa fin de soirée, mais avec le sourire malgré tout. À cet instant, il voulait tout simplement la maudire sur plusieurs générations. Et probablement l’abandonner sur le palier avec sa bouteille et la moitié de sa robe grande ouverte. « C’est plus grave que ce que je pensais… Depuis quand tu te retiens ? » En plus de cela, elle ne comprenait rien à rien. Il leva les yeux au ciel, se retenant réellement de sortir toutes les insultes dont il avait connaissance. « Deux minutes. » Qu’il marmonna la mâchoire serrée. « Teste pas mes limites. » Elle pourrait le regretter et il finira par le faire également dans quelques jours. Il détestait se prendre la tête avec elle, mais c’était régulier avec leurs caractères communs. Ce n’était pas juste une question de patience, il avait enfin trouvé le sommeil et elle avait tout gâché tout ça parce qu’elle s’ennuyait et qu’elle ne voulait, probablement, pas se retrouver seule dans son propre appartement. « Merde. » Ouais, merde. Et tout ce qui va avec. « T’as essayé de prendre le truc que je t’ai filé ? » Non, vraiment, elle cherchait à le faire craquer. « Tu m’as filé de la pelouse Gayle ! » Aucune drogue, il aurait préféré. Non, non. Juste un traitement à base de plantes et de toutes les conneries de la société actuelle avec les vegans, la médecine chinoise et tout ce qu’il n’avait pas envie de connaître. Comme si cela allait réellement l’aider à ne plus faire de cauchemars et à dormir sur ses deux oreilles. Il ne croyait pas en tout cela, en revanche, quelques minutes auparavant, il s’était réellement dormi. Et Gayle continuait à s’agiter sous ses yeux, pour pas grand-chose.

« Elle est pas moche… » Il avait bien des choses à dire sur son accoutrement, mais ce qui l’exaspérait au plus haut point, c’est de la voir se tortiller dans tous les sens pour se retrouver à poil dans son salon. « Si, elle est moche. » L’argument se voulait indiscutable, il en avait décidé ainsi, qu’est-ce qu’elle pouvait bien en dire ? « Tu me prends pour qui ? » S’il avait été un véritable connard, il aurait répondu qu’il la prenait pour une fille facile. Mais s’il était énervé, Atlas n’était pas du genre à insulter ses amis sans raison. En particulier Gayle. « Je te connais. » La conclusion se voulait simple et il savait que sur ce point, elle ne pourrait absolument pas argumenter. « T’as des ciseaux ? » Il se ferait un plaisir à couper le tissu lui-même, mais pour l’instant, il préférait la voir continuer à s’agiter dans tous les sens. Dans cinq minutes, elle allait perdre patience et il pourra réellement en rire. « Oh et puis va nous chercher deux verres. Au moins, tu seras pas réveillé pour rien. » Il manquait plus qu’elle le siffle. Il était hors de question qu’il cède à tous ses caprices alors qu’elle venait de ruiner sa nuit. Et à ce jeu-là, il sera toujours plus têtu qu’elle. Il fallut juste plusieurs minutes avant que Gayle ne le réalise pleinement. « Je suis désolée ! T’es content ? » Il aurait voulu rire, mais il préféra lever les yeux au ciel. « Ça t’arrache la gueule, hein, avoue. » Elle ne s’excusait pas, Gayle, jamais. Même avec le sourire. Elle était du genre à dire tout ce qui lui passait par la tête sans prendre de gants pour mieux gérer les retombées plus tard. Mais il acceptait tout, ou presque, venant d’elle. « Aller, arrête de gigoter un peu. » Il s’approcha enfin d’elle pour la libérer de l’affreuseté qui lui servait de robe. Il dût tirer un peu fort sur la fermeture éclair, mais cette dernière finit par céder assez facilement. « Tu sais où sont mes fringues. » Il n’allait pas en plus aller lui chercher lui-même. De toute façon, elle allait lui piquer le même sweat qu’elle prenait tout le temps et il allait encore passer des semaines avant de pouvoir récupérer son bien.

En attendant, et à défaut de pouvoir retourner dans son lit, Atlas finit par aller chercher deux verres et ouvrir la bouteille que Gayle avait ramené avec elle. Il s’était déjà étalé dans le canapé lorsqu’elle décida de le rejoindre. « Bon, tu me racontes maintenant que tu m’as réveillé. » Qu’il ait au moins l’impression d’avoir une vie au travers de son amie. « Il était aussi moche que ta robe ? » Oui, il n’allait pas s’arrêter, elle l’avait cherché.

Every day, every night.

@Atlas Siede ft. Gayle Danbury

#21 hardgrave road, west end ; appartement d'Atlas.

C'était rare de voir Atlas ainsi. Prêt à lui sauter à la gorge. Pourtant, dans le salon, Gayle avait bien conscience qu'il ne fallait pas qu'elle le pousse trop dans ses retranchements. Elle avait beau tenter quelques plaisanteries, les traits de son ami ne se détendaient pas, bien au contraire. Le garçon n'était clairement pas d'humeur à supporter ses remarques. Le : « Teste pas mes limites » en était la preuve formelle. C'était d'ailleurs cet avertissement qui avait obligé la blonde à lâcher son bras et à faire un pas en arrière. Elle ne savait pas quelle mouche l'avait piqué mais Atlas ne décolérait pas. Il lui suffit néanmoins de parler de sommeil pour que la quadragénaire comprenne le mal qu'elle avait fait. Penaude et quelque peu gênée – bien que cela ne durerait pas puisque cela ne durait jamais avec la Danbury – elle avait tenté de calmer le jeu en parlant des comprimés qu'elle lui avait apportés. « Tu m'as filé de la pelouse Gayle ! » Prise au dépourvu par sa remarque, elle avait gloussé avant de plaquer une main contre sa bouche. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle se moquait de lui, ce n'était pas le cas, mais sa plainte était beaucoup trop drôle pour qu'elle ne parvienne à rester de marbre. Les lèvres pincées, elle haussa les épaules et fit un geste de la main comme pour lui dire qu'il n'y connaissait rien et qu'il ne faisait aucun effort. La vérité était qu'elle-même ne croyait pas en tout ça. Les plantes, les pierres, les ondes, tout ce blabla pour pas grand chose, Gayle était trop pragmatique pour croire en de telles balivernes et même si elle savait au fond d'elle qu'Atlas était comme elle, elle avait eu l'espoir fou qu'il tenterait les comprimés et que cela marcherait.

Le jeune homme semblait commencer à baisser sa garde, il choisit en effet de s'attaquer à sa robe, signe qu'il n'avait ni envie de la foutre à la porte ni envie de lui planter son poing dans la tronche et c'était plutôt un bon signe. Offusquée par les propos de son ami, l'agent tenta de se défendre mais le bougre insista : « Si, elle est moche. » Elle avait fait mine de ne pas l'entendre, ne souhaitant pas entrer dans ce conflit qui ne mènerait à rien. « Je te connais. » « Tu m'énerves. » avait-elle répondu du tac au tac. Bien sûr qu'il avait raison lorsqu'il supposait qu'elle avait planté un gars, bien sûr qu'il la connaissait mais ce n'était pas une raison pour insister. Au lieu de cela, il aurait mieux fait de l'aider avec sa fichue robe mais bien trop borné, le garçon s'obstinait à ne rien faire. Gayle commençait sérieusement à perdre patience et si elle tentait de rester calme, elle risquait à tout moment d'exploser. Pour le moment elle tournait dans le salon, gesticulait dans tous les sens tout en donnant des ordres à tout va à un Atlas bien trop bougon pour coopérer. Lasse, elle avait fini par s'excuser. « Ca t'arrache la gueule, hein, avoue. » Elle lui lança un regard noir, signe qu'il avait raison. Oui ça lui faisait mal, mais pour lui elle était prête à beaucoup. Elle se sentit néanmoins obligée de préciser : « J'te préviens, tu répètes ça à quelqu'un, je nierai les faits. » Un petit sourire en coin glissa sur son visage alors qu'enfin il concéda : « Aller, arrête de gigoter un peu. » Il n'eut pas besoin de lui répéter deux fois que déjà elle ne bougeait plus. Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu'elle sentit la fermeture de sa robe céder. « Tu sais où sont mes fringues. » Elle hocha la tête, laissant sa robe tomber à ses pieds. Aucunement gênée par le fait de se retrouver en sous-vêtements devant Atlas, elle se mit sur la pointe des pieds, claqua un baiser sur sa joue : « T'es le meilleur ! » cria-t-elle avant de se volatiliser.

Gayle n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour trouver le sweat à capuche qu'elle affectionnait tant. Elle l'enfila, ferma les yeux quelques instants tout en sentant le parfum qui s'en dégageait. Instantanément, elle se sentit apaisée et en sécurité. Jamais elle ne l'admettrait auprès d'Atlas, jamais. Ce fut donc en culotte et emmitouflée dans son pull qu'elle retourna dans le salon. Elle se laissa tomber sur le canapé à ses côtés et soupira de bien être. « Bon, tu me racontes maintenant que tu m'as réveillé. » Elle prit un air faussement détaché et lui dit : « Y a rien, je voulais juste te voir. » Elle se pencha pour prendre le verre qu'il lui avait servi et qu'il avait posé sur la table basse. « Il était aussi moche que ta robe ? » Elle se retourna vivement dans sa direction et lui mit un coup de coude dans les côtes. « N'importe quoi ! » Moche... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. Les hommes et les femmes avec qui elle passait ses soirées ou ses nuits étaient bien des choses, mais jamais ils n'étaient moches. Elle but une gorgée avant de marmonner : « Il a parlé de me présenter sa mère. » Elle leva les yeux au ciel et s'empressa d'ajouter : « Je t'interdis de rire ! » Elle s'enfonça un peu plus dans le canapé avant de tourner la tête en direction d'Atlas : « Trois fois. On s'est vu trois fois et l'autre fou voulait que je rencontre sa génitrice ! Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez les mecs ? » Etait-ce chez les hommes ou chez elle qu'il y avait un problème ? Gayle refusait de s'engager, être en couple ne l'intéressait pas. Elle avait toujours été claire sur ce point, pourquoi alors certains pensaient-ils être capables de la faire changer d'avis ? « Tu vois finalement, les coups d'un soir c'est plus pratique. » acheva-t-elle comme si sa logique était inébranlable.

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'Cause girls is players too

Bitches gettin' money all around the world
'Cause girls is players too
What you know 'bout livin' on the top
Penthouse suites, lookin' down on the opps?
Took him for a test drive, left him on the lot
Time is money so I spent it on a watch, hol' on

(#)Dim 8 Sep 2024 - 22:04

(c) jeridandridge

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@gayle danbury & atlas

« Tu m'énerves. »
« Je sais. »

Et si elle perçoit un sourire au coin de ses lèvres, elle ne se trompe pas. C’est bien la seule chose qui l’amuse depuis qu’elle a osé le réveiller. Il voit qu’elle fait de son mieux, coincé dans sa robe, refusant d’admettre que sa soirée ressemblait bien à un échec. « J'te préviens, tu répètes ça à quelqu'un, je nierai les faits. » Il ne peut s’empêcher de ricaner en levant les yeux au ciel. « Comme si quelqu’un allait croire que Gayle Danbury est capable de s’exprimer de manière positive. » Il connaît la réputation qu’elle se traîne, sait parfaitement le personnage qu’elle cherche à véhiculer en dehors de ses quatre murs. Il a eu la chance de croiser la personne qui se cache sous le masque. En sa compagnie, elle ne fait semblant de rien et même si elle lui tape sur le système, il est heureux de la voir. Cela commençait à faire long sans voir sa tronche. Et le reste de son corps, puisqu’elle se balade désormais en sous-vêtements dans son salon. « T'es le meilleur ! » - « Ouais, ouais, va te couvrir ! » Qu’il râle juste pour l’effet.

« Y a rien, je voulais juste te voir. » Chez n’importe qui d’autre, il aurait accepté l’explication sans même rechigner. De la part de Gayle. Tout cela paraît soudainement fort peu probable. Il y avait forcément autre chose pour qu’elle se pointe directement après sa soirée. Avant même d’envisager de passer dans le lit de l’heureux élu du soir. « N'importe quoi ! » S’il n’était pas moche, il a forcément démontré une tare. Sinon, elle serait en train de prendre son pied et pas en train de s’étaler dans son canapé. « Il a parlé de me présenter sa mère. Je t’interdis de rire ! » Trop tard. Atlas s’esclaffe sans même chercher à se retenir. « T’as décroché le gros lot. » Qui, à leur âge, se permet encore de tenter ce genre de technique. Tout le monde le sait qu’il n’y a rien de plus repoussant que l’idée de rencontrer les parents. « Trois fois. On s'est vu trois fois et l'autre fou voulait que je rencontre sa génitrice ! Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez les mecs ? » Il fronce les sourcils face à son exclamation. « Eh me met pas dans le même panier. » Bon, elle avait rencontré la sienne de mère, mais les circonstances étaient bien différentes lorsque c’est arrivé. « Tu vois, finalement, les coups d'un soir, c'est plus pratique. » Il ricane à nouveau. « T’essayes de me convaincre ou ? » Elle avait déjà essayé, bourré comme jamais. Il l’avait repoussé en plantant sa main sur son visage et elle lui avait léché l’intérieur de la paume. Des enfants, comme toujours. « On devrait sortir un soir. » Comme s’il avait envie de sortir de chez lui ces derniers temps, mais elle serait bien capable de le convaincre. « Je pourrais te pointer du doigt ceux qui ont un potentiel de mommy issues. » Et bien sûr qu’il se fout de sa gueule.

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