24 juin 2024 - logan city - chez Sam & Helen
Continuons à faire l'autruche
crédit gifs(elyyxiumgifs) + @Sam Stenfield

La tension dans la demeure Stenfield était palpable, presque étouffante. Chose qui se faisait très rare ces derniers temps, Helen et Sam étaient tous les deux à la maison. Si la chirurgienne tentait au maximum de fuir le domicile conjugal, elle n'avait pas eu d'autres choix aujourd'hui que de se rendre ce soir chez eux. Après la découverte de la liaison de Sam et de sa collègue, la jeune femme s'arrangeait au mieux pour ne plus partager quoique ce soit avec ce dernier : ni même son lit, ni même son air. Aussi bonne menteuse que son époux désormais, la brune mettait cela sur le compte de la fausse tristesse de son amie Sloane, qui nécessitait son aide auprès de Delilah ou bien sur la tonne de travail à l'hôpital. En réalité, Helen partageait son temps entre les nuits chez Sloane -pour le coup, c'était vrai, mais simplement pour ne plus dormir aux côtés d'un menteur, dans les chambres de garde de l'hôpital et... près de son mystérieux amant. Après les récents événements -dont elle n'était pas fière pour le plupart- de sa vie, la chirurgienne était désormais en totale roue libre. Aujourd'hui, elle possédait certainement tout autant de secrets que l'homme à qui elle avait dit oui cinq ans plus tôt. Et depuis le mois de Mai, Helen n'avait jamais su trouver la force de lui dire qu'elle savait, pour sa collègue et lui. Elle faisait l'autruche, craignant les retombées d'une telle discussion. Le conflit, ça n'était pas trop son truc... Et de part son esprit revanchard en fréquentant un autre homme à son tour que Sam, elle s'exposait elle aussi à de futures révélations qu'elle ne se sentait pas prête à faire. Alors elle tentait de maintenir l'illusion d'un quotidien lambda, en tout cas ce soir, auprès de Sam qui s'était justement rapprochée d'elle alors qu'elle s'essayait tant bien que mal à une nouvelle recette. N'importe qui la connaissant serait probablement choqué de la voir cuisiner, mais au moins cela la maintenait occupée dans une pièce différente de Sam. Et puis, au fond, si elle l'empoisonnait avec de la viande brûlée, était-ce très grave ? « Tu souhaite boire quelque chose ? » La jeune femme grimaçait intérieurement d'être désormais obligée de subir sa présence ET de préparer un plat qui allait pour sûr être raté. « Non. » Répondit-elle peut-être un peu trop sèchement, sans lever les yeux vers son époux qui s'était servi un soda et qui s'installait ensuite face à elle, sur l'un des tabourets de leur ilot central. « Tu as passé une bonne journée ? » Sa voix lui donnait des frissons dans le dos, mais pas pour les bonnes raisons. Helen finissait par ne plus supporter cette voix mielleuse, qui s'adressait sûrement de la même manière à sa maîtresse. Toujours sans lever les yeux vers les carottes qu'elle tentait tant bien que mal de couper en rondelles de manière égale, elle lui répondit sur un ton détaché, comme pour lui montrer qu'elle n'avait pas très envie de discuter : « J'ai encore sauvé des tonnes de vie, donc je suis fatiguée. » La brune ne lui retourna pas volontairement la question aussitôt car l'appréhension de revivre cette vive douleur en se refaisant le film de ce soir-là à l'école lui intimait de ne pas le faire. Néanmoins, une petite voix dans sa tête -qui semblait visiblement rangée du côté de son menteur de mari-, l'invita à le faire pour ne pas alourdir davantage l'atmosphère tendu entre le couple. « Et toi ? Tes élèves ont été studieux ? » Qu'il ose lui parler d'autre chose que de sa classe, et la conversation tournerait probablement au vinaigre. Helen ne voulait pas entendre parler de ses collègues, et d'une en particulier, car elle connaissait bien Eve pour l'apprécier. « Tu nous a cuisiné quoi de bon ce soir ? » Décidément, son époux n'abordait que des sujets qui fâchent. En faisait-il exprès ? Avait-il envie qu'ils se lancent dans une énième dispute ? Toujours sans prêter attention à ses mouvements, la chirurgienne le laissa vaquer à ses occupations. « De la viande brûlée et des carottes pas cuites. » Elle soupira longuement, affrontant finalement ses billes noires qui annonçaient certainement un futur reproche, alors Helen anticipa : « Tu sais bien que je ne sais pas cuisiner, mais comme tu semblais ne pas vouloir bouger de ton ordinateur et du canapé. » Finalement, c'était elle qui frappait la première. La brune aura donc tenu deux minutes et quarante-deux secondes pour l'attaquer depuis le moment où il s'était approché d'elle.

24 juin 2024 - logan city - chez Sam & Helen
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Finalement, supporter la présence de Sam lui était désormais presque impossible, la jeune femme s'en rendait compte au fil de la conversation. Helen était piquante, face à cet homme qui l'avait trompé en premier. Au fond, le dégoût remplaçait les sentiments de déception et de tristesse qui s'étaient installés en elle quelques semaines plus tôt. Helen n'arrivait plus à faire semblant que tout allait pour le mieux entre eux, alors que c'était un si gros mensonge depuis des mois et des mois. Néanmoins, s'embarquer dans une nouvelle dispute, et peut-être plus houleuse cette fois-ci, c'était prendre le risque de tout éclater en milles morceaux entre eux. C'était prendre le risque que leur couple ne se relève jamais. La chirurgienne n'était pas certaine de vouloir en arriver là, et c'était bête, car ils se faisaient tous les deux plus de mal que de bien. Toutefois, lorsque Sam prit la mouche face à sa dernière attaque, son sang ne fit qu'un tour. Le claquement des couverts contre l'assiette la fit sursauter, de surcroît, ce qui permit à la vague de colère de la posséder pleinement. « oui Helen tu est la seule qui fait tout ici ... bon appétit et bonne soirée moi je vais me coucher !! » La chirurgienne reposa le couteau qu'elle tenait pour couper ses carottes, puis daigna enfin relever les yeux vers son époux, vexé devant sa remarque. Il fuyait, bien évidemment qu'il fuyait. N'était-ce déjà pas ce qu'il faisait en couchant avec une autre ? Il fuyait leurs problèmes en oubliant leurs soucis personnels ? Agacée par sa réaction et ses mots, Helen ne le suivit pas aussitôt. Elle se réserva quelques secondes pour tenter d'apaiser le feu dans son cœur, mais celui-ci avait déjà pris bien trop d'ampleur pour qu'elle puisse y arriver. En arrivant dans la chambre, elle remarqua aussitôt la valise sortie et les quelques vêtements posés à l'intérieur. Alors comme ça, il envisageait de quitter aussi le domicile conjugal ? C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, là ! La jeune femme entendit l'eau de la douche couler, ce qui l'énerva un peu plus encore. Il débutait leur embrouille, et allait se cacher ensuite. Non, elle ne l'acceptait pas. Helen allait l'obliger à l'affronter. Déterminée à le faire sortir de son nid, et parce qu'elle ne rentrerait pas dans la salle de bain pour tomber sur cet homme nu qui la dégoutait désormais, la jeune femme se rendit de nouveau dans la cuisine pour allumer le robinet de l'évier. Ce n'était qu'une question de secondes avant que l'eau chaude dont il savourait certainement les effets sur son corps ne devienne glaciale, tout comme son épouse actuellement. Se fichant de laisser l'eau couler dans la cuisine, elle retourna dans la chambre et se mit à tambouriner contre la porte de leur salle de bain. La colère la guidait dans ses mouvements, tant et si bien qu'elle lâcha son venin à travers la porte, en parlant suffisamment fort pour que son infidèle d'époux l'entende. « Tu comptes rejoindre ta grognasse, c'est ça ? » Les hostilités pouvaient commencer, Helen avouait enfin connaître son terrible secret.

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Depuis près de deux mois, Helen gardait le secret de sa découverte, préférant continuer à prétendre que rien ne clochait chez eux, plutôt que d'affronter véritablement la vérité. En racontant ce qu'elle avait vu une première fois à Izan, cela avait rendu la chose plus concrète, et depuis elle ne s'était jamais résolue à avouer à Sam qu'elle l'avait surprise dans les bras de sa maîtresse. C'était ridicule, puisqu'en attendant autant de temps, la chirurgienne privait le couple d'un règlement de compte qui les mènerait forcément ailleurs que maintenant. Aujourd'hui, ils étaient tous les deux face à un mur, incapable d'avancer vers une direction ou une autre. Helen ne voulait plus faire d'efforts, la seule chose qu'elle s'était octroyée de cette situation, c'était sa liberté. Elle l'avait récupéré, en retirant son alliance à chaque fois qu'elle retrouvait les draps de son amant. La brune ne valait certainement pas mieux que son époux, mais elle s'en fichait. Sam l'avait tellement brisé, sans s'en rendre compte en plus, qu'elle ne savait pas si son couple se remettrait de cette dispute qui éclatait entre eux. Sam sortit de sa cachette, comme prévu sa douche avait été plus courte à cause de l'eau qu'elle tirait toujours dans la cuisine. « Pardon ?  Mais enfin Helen … ou vas-tu chercher une idée pareille ?! » Était-il vraiment sérieux, là ? Sam allait donc nier en bloc son infidélité ? « je te rappelle que c’est toi depuis maintenant 4 ans qui remet tout en question : notre mariage, ta vie professionnelle, tes choix de vie bref tu n’as pas le droit de me reprocher quoique ce soit donc car il me semble que personne ne t’a obligé à te marier avec moi, personne ne t’a forcé à faire médecine … » Il n'allait quand même pas rejeter la faute sur elle aussi facilement ? Sa remarque la faisait fulminer de rage, car elle estimait ne jamais l'avoir poussé dans les bras d'une autre, peu importe qu'elle remette tout en question depuis des années. « c’est aujourd’hui que tu te réveilles Helen ? Tu cherches quoi au juste ? Je n’ai personne donc maintenant laisse moi tranquille et continue ta petite vie de ton coté comme tu le fais si bien depuis le 11 mars 2020 » Un rire jaune sortit de sa bouche, tandis qu'elle se prenait le visage entre les mains, incapable de savoir si elle faisait réellement face à son époux plein de mauvaise foi, ou s'il lui faisait une très mauvaise blague. « Comment oses-tu ? » Souffle-t-elle en tentant de maîtriser sa colère pour ne pas lui sauter dessus et le marteler de coups. Un pour chaque mensonge, tiens, non ? « Depuis quand as-tu appris à mentir aussi bien, Sam ? Tu savais déjà le faire avant notre mariage, c'est ça ? » Parce qu'elle faisait face à un homme qu'elle ne connaissait pas aussi bien qu'elle l'avait toujours vanté auprès de ses proches. Helen était coincée dans son mariage avec un menteur, un traître. « Arrête de nier et de vouloir rejeter la faute sur moi. Je vous ai vu, à l'école... » Avait-il besoin d'entendre le récit de son infidélité ? eh bien, même si c'était douloureux, la brune lui récitait volontiers pour qu'il cesse enfin de se cacher derrière des excuses minables. « J'ai voulu te faire une surprise le soir de ta réunion, le mois dernier. Le portail était resté ouvert, alors je suis entrée pour te retrouver dans ta classe. » Ses pauses, elle les ponctuait de regards noirs en sa direction. Helen voulait que Sam comprenne toute la haine qu'elle ressentait pour lui, à l'heure actuelle. La nostalgie des sentiments heureux et amoureux était partie bien loin, aujourd'hui. « Je vous ai entendu parler, alors je n'ai pas voulu vous interrompre... et là, tu l'as embrassé. » Ce dernier mot fut prononcé encore plus durement que les autres, pendant que son corps tout entier frémissait de colère. « Tu l'as embrassé. » Répéta-t-elle, pour qu'il comprenne que cela ne servait plus à rien de repousser l'échéance et de vouloir encore et toujours lui faire croire l'inverse. « Ca dure depuis combien de temps ? » Cette question, elle lui brûlait les lèvres depuis des semaines. Helen savait pourtant que la réponse lui ferait mal, car même la trahison était toujours la même, peu importe le temps passé entre les bras d'une autre. Mais elle craignait d'apprendre que cela dure depuis plus longtemps que son esprit l'autorisait à croire...

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« Des jours, des semaines, peu importe là n’est pas la question Helen …. Oui, voilà tu es contente ??? » C'était comme si on venait de lui donner un coup au visage et qu'elle était sur le point de s'écrouler sous la force de celui-ci. Elle sentait ses jambes se dérober, maintenant que son époux ne niait plus. « Tu me demandes vraiment si je suis contente ? T'es sérieux, Sam ? » Cracha-t-elle. Pourquoi se sentirait-elle contente d'être ainsi trompée et bafouée ? Ca n'avait aucun sens ce qu'il disait là. Et puis, pourquoi ne lui disait-elle pas précisément depuis combien de temps cette situation durait ? Lorsqu'il disait 'des jours, des semaines', cela sonnait faux... « je suis désolé » « J'en ai rien à faire de tes excuses. Dis-moi exactement depuis combien de temps tu te la tapes ? » Parce que ce n'était que du sexe, n'est-pas ? Rien de plus ? La chirurgienne ne pouvait pas concevoir que son époux ait des sentiments pour sa maîtresse, même si c'était fort probablement le cas. « je n’ai jamais voulu te faire souffrir Helen, je t’ai aimé comme un fou mais tes doutes et tes remises en question m’ont fait fuir. Je ne cherche pas d’excuses, je m’y suis mal pris, j’aurais du t’en parler, essayer de sauver ce qu'il y avait à sauver, je désire être père, pas toi … enfin peut-être pas avec moi… hein Helen !! » Helen avait le sentiment que, plus Sam ouvrait la bouche, et plus il s'enfonçait et perdait de son estime. Son mari rejetait la faute sur elle, ce qui n'était pas la bonne démarche pour apaiser la colère en elle, bien au contraire. Il la faisait sortir de ses gongs, le désir de le frapper était grand, mais elle le contiendrait. « Porte tes couilles et assume un peu tes actes, plutôt que de prétexter que c'est de ma faute. Je ne t'ai pas envoyé dans les bras d'une autre, contrairement à ce que tu veux laisser croire. » Les choses allaient difficilement s'arranger entre eux si Sam poursuivait dans cette voie. « j’ai fauté ok mais moi je n’ai jamais retiré mon alliance !! tu as certainement oublié de la remettre …encore une fois !!! » La chirurgienne dégagea rapidement sa main de la sienne, avec un rire sarcastique. C'était clairement l'hôpital qui se foutait de la charité. Jamais, oh grand jamais, elle n'allait lui avouer sa propre infidélité. Car là, il était question de lui, et de sa trahison. Car si Helen considérait qu'elle ne l'avait jamais poussé dans les bras d'une autre, l'inverse était vrai. En brisant la promesse faite durant leur mariage, celui-ci n'avait plus aucune signification. Sam l'avait poussé à retrouver sa liberté au moment-même où ses lèvres avaient trouvé le contact de la blonde. « Peut être ta manière à toi de te venger… Après tout cela fait des mois que l’on ne se regarde plus, ne se touche plus... j’espère juste qu’il te rend heureuse et que ce n’est pas pour faire plaisir à tes parents une nouvelle fois » « Tu deviens ridicule. Mon alliance est sur l'îlot, je l'ai retiré pour cuisiner. » Helen était une femme, soucieuse du détail. Bien sûr qu'elle ne ferait pas l'erreur de se montrer sans son alliance devant Sam après avoir rejoint les draps de son amant, elle savait le tromper en retour sans laisser le moindre indice. « Tu prétends que je te trompe en retour parce que ce serait plus simple pour toi d'accepter que tout part en lambeaux entre nous. » Elle ne lui ferait pas ce plaisir là. Sam allait assumer la responsabilité de ses actes, avec ou sans elle, d'ailleurs. Pour le moment, le choix se portait plutôt sur le 'sans'. « j’aimerais passer maintenant s’il te plait » Le vacarme que fit la valise contre le mur ne la fit même pas sourciller, ni même entendre ses larmes couler. Après des semaines à pleurer et à tenter de recoller les morceaux de son cœur piétinés, la jeune femme n'était même plus capable de ressentir ne serait-ce qu'une once de compassion pour son époux. « Tu m'as trop blessée, je ne sais pas si je serai un jour en mesure de te pardonner. » Souffla-t-elle, sans bouger. « Il vaut mieux qu'on se sépare. » Quelle autre finalité possible ? Surtout pas après cette conversation où Sam n'avait fait que la rendre responsable de ses agissements. Helen n'était certes pas l'épouse parfaite depuis des mois, mais jamais elle n'avait demandé à perdre toute confiance et espoir en son mariage.

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« Depuis que tu ne me touches plus Helen » Sous prétexte qu'elle ne le touchait plus, il trouvait cela légitime d'aller se réfugier chez une autre ?  De toute manière, peu importe les mots qu'il trouverait pour justifier son infidélité, l'argumentation était courue d'avance. Par ailleurs, son mari s'évertuait à rester vague sur la durée de sa relation avec sa maîtresse, ce qui continuait d'agacer la chirurgienne. Puisqu'il semblait incapable de lui dire précisément depuis combien de temps, elle allait essayer de resituer les choses. Il disait donc, depuis qu'elle ne le touchait plus ? Ca faisait bien des mois, peut-être même un an... ou plus, encore ? Une chose était sûre, cela durait depuis plus longtemps que ce qu'il sous-entendait dès le départ. « On est plus sur une durée qui se compte en années, contrairement à ce que tu disais tout à l'heure. T'es même pas capable d'avouer honnêtement depuis quand tu baises avec une autre. » Des mensonges, encore des mensonges. Sam n'avait même pas la force d'assumer ses actes, ça la rebutait complètement. En commençant cette dispute, la brune ne s'était pas lancée en se disant que son couple était terminé... mais plus Sam s'enlisait dans des mensonges, en plus de vouloir lui faire porter le chapeau, et plus elle sentait ses maigres espoirs de réconciliation s'amenuirent. « oui Helen je suis qu’un minable et toi tu es si parfaite ! » Était-ce là sa seule défense ? Prétendre qu'elle était si parfaite pour ne pas reconnaître ses propres torts ? « Qui a décidé il y a 4 ans de tout remettre en question ? Es-tu consciente que je vais bientôt avoir 40 ans et que je ne suis pas encore père ? Et tu sais aussi bien que moi que cela me tient terriblement à cœur et que ça fait partie de mes priorités dans la vie. Avant de se marier tu étais parfaitement au courant et tu ne m’as jamais dit que tu ne voudrais pas. » « Tu me dis ça parce que tu prévois donc de faire un enfant avec ta maîtresse pour satisfaire ton envie de paternité ? » Elle tombait des nues, vraiment. Cela allait bien plus loin que ce qu'elle imaginait jusque là... Helen ne reconnaissait pas son mari. Le Sam qu'elle avait en face d'elle avait bien terriblement changé. « Comme tu t'attends à ce que je me justifie pour ça : si, j'ai voulu avoir des enfants avec toi. J'en voulais avant de commencer à me spécialiser en chirurgie, mais c'est toi qui a repoussé à ce moment-là. Ne rejette pas que la faute sur moi, tu as eu ta part de responsabilités aussi. » La chirurgienne était capable d'entendre ce fort désir d'être papa, mais les choses n'étaient pas aussi faciles que ce qu'il laissait sous-entendre. « De toute façon, c'est peut-être pas plus mal qu'on n'ait pas d'enfants aujourd'hui. » Lança-t-elle furieusement, se lâchant autant qu'elle le pouvait sur le sujet pour lui faire ouvrir les yeux quant au fait qu'il avait, de toute manière, tort. « Parce que quoi ? Après l'accouchement, qui te dis que j'aurais eu envie de te toucher ? La majeure partie des couples ne font plus l'amour lorsqu'un enfant arrive dans la famille. Donc quoi ? Sous-prétexte que 'je ne touche plus', tu serais quand même allé voir ailleurs ? » Sur ce raisonnement là, il valait effectivement mieux qu'il n'y ait pas d'enfant entre eux aujourd'hui.
« Alors ton désir de paternité, tu peux le remballer. Ose simplement dire que tu as pensé avec le jouet que tu as entre les jambes, et c'est tout. » Et sur ces belles paroles, la jeune femme lui témoigna son ressenti à l'heure actuelle. Helen n'était pas certaine d'être en mesure de lui pardonner sa trahison. S'il savait, toutes les larmes qui avaient coulé. Toute cette souffrance, toutes ces questions sans réponses qui l'avaient fait réfléchir pendant des heures. C'était terminé, tout ça. « Tu ne me pardonneras sûrement jamais en effet ce que je t’ai fait. Et effectivement ça n'est pas tolérable, je le reconnais et je regrette mais je ne suis pas l’unique responsable de l’échec de notre mariage. Tu pourras dire tout ce que tu veux pour te donner bonne conscience cela ne changera rien du tout. » Sam ne semblait pas vouloir réaliser ce qu'elle lui reprochait véritablement : son infidélité, sa trahison. Sa conscience à elle était tranquille depuis déjà plusieurs semaines, en trouvant le réconfort dont elle avait besoin auprès de ses amis, de son amant. Finalement, cette dispute n'était qu'une banalité pour lui permettre de se sentir mieux. A ses yeux, la meilleure solution était de se séparer. Au moins temporairement, pour qu'ils puissent réfléchir tous les deux à tête reposée. A moins que Sam n'essaie de l'en dissuader ? « si c’est ce que tu souhaites … » Visiblement non, et c'était très décevant. Mais était-ce vraiment étonnant, au fond ? Non. « En tout cas, toi tu n'as pas envie de me retenir. » Souffla-t-elle, avec un sourire sarcastique. Il n'essayait même pas de contredire cette décision qui était quand même lourde de conséquences. Se rendait-il au moins compte de ce qu'elle venait de dire ? « Je vais aller dormir chez Izan, je viendrai chercher des vêtements plus tard. » Elle n'allait pas l'imiter en préparant sa valise car elle se fichait bien que ce soit elle qui quitte finalement la maison, la chirurgienne trouverait bien quelqu'un pour l'héberger, même si au vu de ses relations avec le pianiste aujourd'hui, ce n'est pas lui qui se porterait volontaire pour le faire. Mais si la jeune femme pouvait profiter de l'élan de jalousie de son époux à l'égard de son meilleur ami, elle ne se gênait pas pour le faire.