some things are prettier the way life was (clarence&eden#1)
Eden Veliz
l'âme vagabonde
ÂGE : 33 ans, plus que quelques mois pour lancer une secte SURNOM : edi ou eddie, par ses proches. ses potes l'appellent nevaeh pour se foutre de sa gueule. STATUT : fini le fuckboy-isme, bonjour la vie d'adulte : elle tombe amoureuse des femmes mariées, maintenant, c'est vachement plus stable. MÉTIER : infirmière à domicile et en hosto à mi-temps, idole des vieux, uber occasionnelle et recommandeuse de bonne musique. LOGEMENT : partage un logement avec Akira depuis quelques semaines. Ca l'aide à garder les pieds sur terre. POSTS : 162 POINTS : 80
TW IN RP : cassosserie parentale, violences intrafamiliales, ancienne consommation de drogues, intolérance passée / religion mal employée, criminalité. TW IRL : age gaps majeur/mineur romancésGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : a toujours des chaussettes super originales. fervente porteuse du combo sandales-chaussettes. DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : CLAYDEN › uc.
Wild Fitzjames et Clarence Aldridge adorent ce message
Mai 2024, aéroport de Brisbane.
Chaque regard par le hublot déclenche à nouveau chez elle l’angoisse collante qu'elle est en train de faire la pire connerie de sa vie. Un œil sur l’océan indien et l'autre sur Le Monde de Némo, Eden est agitée par l'anxiété, son voisin de siège balance trop régulièrement un regard hostile en direction de sa jambe qui tressaute sans contrôle aucun, et l’Australie est trop proche, maintenant, pour qu’elle espère un atterrissage d'urgence qui lui ferait traîner davantage la patte sur le chemin du retour. Merde, elle est même trop pauvre pour emprunter le wifi de l'avion sans se foutre dans le rouge, alors précommander un autre billet pour un pays obscur dans lequel on n'irait jamais la chercher, c'était hors du champ des possibles. Dommage, parce que plus Brisbane approche, et moins elle a envie d’y être. Les seuls éléments d’ici qui lui manquent, ce sont Clarence et Emilia, et elle a déjà à moitié l’esprit de les convaincre de partir ailleurs avec elle pour tout recommencer sans entraves, sans deuil latent, sans pression familiale pour endosser des rôles qui ne leur vont plus.
Mais soit : l’atterrissage est amorcé, et sa résignation déjà trop forte pour qu’elle envisage de se battre un peu plus contre un retour qui lui semblait tomber sous l’évidence dès lors qu’on le lui avait réclamé. Eden rattache docilement sa ceinture et s’efforce à immobiliser sa jambe, laissant son voisin peu commode lui broyer le bras pour passer le stress de l’atterrissage sans vomir dans un sachet en papier. Elle s’attendait à ressentir du soulagement, un manque réprimé, ou peut-être juste un profond dégoût, en arrivant à l’aéroport : il n’y a rien de tout ça, rien d’autre qu’un profond vide qui lui obstrue la gorge ; rien qui ne laisse d’effet particulier, pas l’anglais qu’elle retrouve enfin, pas le vieil accent australien qui lui revient naturellement dès qu’elle s’adresse à l’agent des douanes, pas non plus quand elle débouche dans le hall des arrivées avec son sac à dos trop épais sur les épaules et l’impression de porter le poids d’une vie trop longue et trop lourde par-dessus le marché.
Alors elle s’en veut aussi, de ne rien ressentir en le voyant, tout en sachant que ce n’est que protection préemptive pour ne pas avoir à s’effondrer sur-le-champ dans ses bras sans avoir eu le temps de s’accommoder d’un trop-plein d’émotions contradictoires : elle force un petit sourire qu’elle aimerait plus sincère, un peu moins chargé d’une tristesse alien dont elle ne trouve pas la source, et le prend dans ses bras de la façon un peu maladroite de la gamine qui a oublié comment faire sans se laisser déborder par ce que ça provoque en elle. « Coucou, Clay », qu’elle lâche un peu connement avant de se détacher de lui, et cette fois le sourire est quasi-mécanique, remonté uniquement d’un côté – le tic dont elle n’arrive pas à se débarrasser, quand les larmes commencent à monter et qu’il faut absolument qu’elle les repousse. « C’est que ça commençait à faire longtemps, dis-donc. » Elle n’a pas envie de s’attarder sur place, alors elle commence à avancer. La dernière fois, il était quasi-catatonique et elle, complètement débordée par son stress. Ils s’étaient dit au revoir de la manière la plus gauche et la moins fidèle à eux possible, et le revoir face à elle après autant de temps à discuter par écrans interposés lui colle une sensation d’atypie qui la paralyse presque tant elle la submerge. Elle passe une main fermée sous son nez, comme pour chasser les larmes qui, décidément, ne veulent pas céder le terrain à la putain de normalité. « J’avais un peu zappé à quel point Australian Airlines étaient nuls à chier pour les décollages et les atterrissages, j’ai commencé à rédiger un bout de testament sur leurs journaux de duty-free, faudra que je te fasse lire. D’ailleurs, t’as laissé Millie dans la voiture ou elle voulait pas me voir ? »
all out times have come; here, but now they're gone, seasons don't fear the ripper, nor do the wind, the sun or the rain - we can be like they are, baby, don't fear the reaper (c)flotsam.
Clarence Aldridge
l'électron libre
ÂGE : 37 ans (05/12/1986) SURNOM : Clay pour ses proches. Charming dans le poste de soins. Le vase pour une autre. STATUT : Veuf. L'or qui orne toujours son doigt malgré les années. Le coeur qui se débat entre deux brunes. MÉTIER : Médecin urgentiste à l'Hôpital St Vincent. Ancien chef de mission pour médecins sans frontières. Rentré au pays pour sa fille, même si un bout de son âme restera à jamais là-bas. L'envie de repartir jamais bien loin. LOGEMENT : Logan City #134 Third Avenue. Une grande maison blanche sur 2 étages. Avec sa fille Emilia et Ethel (trop) souvent. POSTS : 1959 POINTS : 1750
TW IN RP : veuvage - décès - trauma - TCA - mélancolie - abandon - Violence physique et verbale. TW IRL : AucunGENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : A toujours un paquet de bonbons sous la main depuis qu'il tente d'arrêter de fumer. ≈ Foutu électron libre qui en fait qu'à sa tête. ≈ Surnommé "Charming" à l'hôpital ≈ Père d'une petite fille de 6 ans prénommée Emilia. ≈ Faux calme, il est façonné dans cette ambivalence qui le rend imprévisible. ≈ A le cœur sur la main, mais peut se comporter comme le pire des connards (surtout avec Wild... Ouais bon avec Ethel aussi. Avec tout le monde en réalité.) ≈ rivière douce, parfois trop calme qui peut facilement se troubler. DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : #996666 RPs EN COURS : - Ethel (2 -3) - Wild/Chris (1) - Wild/Ethel (1) - Nina (1) - Ruben (1) - Eden (1) - Helen (2) - Alienor (1) - Wild (4)
Ethel
You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart. Tell me your secrets, and ask me your questions. Do no speak as loud as my heart. Oh and I rush to the start.
Wild
It's easy to push me away from you. Easy to say you want to be left on your own. Yet somehow I can't help but see. How your eyes shy away. Your hands seal the entrance and path to your heart. Anger kept fear and the sadness you feel. Under the surface for so long. Locked that room, you keep it inside.
Eden
Parce que je sais qu' tu t' sous-estimes, tu ris trop fort et la pièce s'illumine. Tu fais des concessions sans les souligner, héroïne de tous les dessins animés.
Alienor
UC RPs EN ATTENTE : - Chris (1) - Albane (1) - Landry (1) - Lily (1) RPs TERMINÉS : -Ethel (1) - Wild (1 - 2 - 3) - Wild FB (1) - Helen (1) - Chris Wild (1)AVATAR : Robert Pattinson CRÉDITS : avatar@Mooncalf signature paroles @Yuston XIII icons@M. Gif: @Noiram (Willay) userbar:@mystery-man Header@Girasois DC : Un vase, c'est bien suffisant. PSEUDO : Noiram INSCRIT LE : 12/05/2024
— Une décennie et des jours que tu ne saurais plus compter. Une décennie passée à ses côtés à l’autre bout du monde, à traverser un continent bien loin de votre culture et encore plus loin de toutes les représentations qu’on vous avait dépeintes avant d’y aller. À voguer entre la misère et ces bulles de quiétude et de sérénité trop fragiles où le temps semblait filer. Elle est arrivée tel un rayon de soleil chargé à bloc dans la pénombre. Tu t’es laissé caresser par sa chaleur sans avoir peur de te faire brûler. Elle a tout brisé sur son passage Eden. Tes remparts et cette réserve derrière laquelle tu te protèges. Et tu te souviens de tous ces moments volés. De ces regards complices échangés alors que tout autour de vous semblait s’écrouler. Ses sourires galvanisés par une simple bonne nouvelle quand vous pensiez avoir échoué. De ses bras qui t’entourent pour éviter de sombrer. De ces soirées à contempler ces nuits étoilées à ses côtés tout en échangeant des banalités et des confidences sur vos vies délaissées. Mais c’était elle, ta bouffée d’oxygène. Cette oreille attentive vers laquelle tu aimais te tourner lorsque plus rien n’allait. La seule voix que tu écoutais en silence quand la mort t’a frôlée, avant de vous prendre celle que vous aimiez. T’as su percer les ombres qui semblaient l’entraver, comme elle a su voir en toi cette fragilité qui peut t’effrayer. Eden et toi, c’est l’histoire d’une amitié qui rime avec évidence et sincérité. Gravée dans le temps et dans vos cœurs à jamais soudés. Alors pourquoi t’es là comme un con, planté devant les portes du terminal, complètement stressé à l’idée de la revoir ? Vous n'avez jamais cessé de vous appeler, malgré la distance qui continuait jusqu’à hier de vous séparer. À garder un œil sur elle, même de loin avec toujours cette peur au fond de toi qu’elle ne revienne pas. T’avais besoin de la savoir en sécurité. De connaître exactement sa situation géographique, quitte à passer pour un fou en notant son itinéraire. Foutu trauma pour toujours greffé dans tes entrailles. Mais étrangement, t’es à la fois soulagé et intrigué par ce retour inopiné. Elle t’a contacté il y a une semaine pour t’informer de sa décision de revenir vivre à Brisbane. Prétextant un simple souci familial à régler. Avec tout ce que tu as pu entendre sur les Véliz, tu as du mal à imaginer que le mot “simple” puisse faire partie du lexique pouvant les qualifier le mieux. Tu revois la vision sur l’écran de son visage tordu par des émotions contradictoires qui t’a fait immédiatement tiquer. De ton silence criblé de sous-entendu qu’elle tenta d’effacer en prétextant un défaut de connexion. Putain Eden, dans quel bourbier tu t’es encore laissé piéger ?
Mais t’es toujours là, accoudé à la rambarde, à te demander si tu n’aurais pas dû lui acheter un bouquet de fleurs ou une paire de chaussettes multicolores, voire deux pour immédiatement les dépareiller. Tu passes nerveusement une main sur les contours de tes lèvres lorsque sa silhouette apparaît enfin. Tu mets un temps à comprendre la scène qui se joue devant toi. Eden marche dans ta direction tel un automate un brin enrayé avec un regard étrangement anesthésié. Son sourire et son accolade sonnent si faux que ton océan se trouble automatiquement. T’es complètement décontenancé par ces retrouvailles que tu n’avais jamais imaginées ainsi. Tu aurais préféré qu’elle se jette dans tes bras et d’étouffer sous les marques d’affection qui avait pour habitude de te faire râler. De l’entendre dire que tu avais pris dix ans dans la tronche tout en notant la moindre petite ride sur ta peau avec un air mesquin. T’aurais voulu la voir briller, illuminer les lieux avec son aura qui te semble à cet instant écorché. Ton regard plonge violemment dans l’encre de ses yeux quand la brune s’arrache de toi avec ses paroles teintées d’un malaise qui te plante une flèche en pleine poitrine. Tu l'observes se débattre intérieurement avec une avalanche d’émotions que tu tentes d’identifier et qui résonne maladroitement en toi. Tu sais que vos adieux furent aussi compliqués l’un que pour l’autre à accepter. Que la mort d’Emma vous a englouti dans un brouillard que tu voudrais avoir le pouvoir de dissiper. Tu lèves les yeux au ciel lorsqu’elle se met en route tout en déblatérant des futilités qui sont sur le point de te faire intérieurement imploser.
Tu restes immobile un quart de seconde avant de la rattraper par le bras et de l'enlacer. Le temps juste de la sentir contre toi, bien vivante. « La ferme, Eden. » Ce sont les trois seuls pauvres mots que tu trouves à lui dire. Aucune colère à travers ces derniers, si ce n’est la preuve de cette complicité et de cet amour sans faille que tu tentes de lui insuffler. Tu passes machinalement une main sur ses cheveux avant de déposer un baiser affectueux sur son front. Elle t’a tellement manqué, bien plus que tu ne veux lui avouer. Tu attrapes son sac que tu déposes sur tes épaules. « Emilia dort chez une copine ce week-end, c’était prévu depuis des semaines. » Elle s’est très vite acclimatée à sa nouvelle vie en Australie. À cette vie plus ordinaire de petite fille, même si son début d’histoire la rendait encore singulière. « Puis je me disais que ce n’était pas plus mal de se retrouver un peu tous les deux après tant de temps, non ? » Dommage pour toi Eden, ta filleule ne sera pas là pour t’aider à esquiver le sujet qui lui brûle déjà les lèvres.
Tu déposes son sac dans le coffre avant de t’installer à ses côtés et de démarrer. « Je te préviens, je conduis aussi vite qu’en Afrique. » Tu fais gronder le moteur tout esquissant sur tes lèvres les prémisses d’un sourire un brin provocateur. Vous sillonnez à travers les autres voitures à une allure plus intense que recommandée. Quelques minutes plus tard, vous voilà dans Logan City et la bâtisse blanche victorienne dont Emma avait toujours rêvée apparaît devant vous. Tu jettes un coup d'oeil discret à Eden. Elle en parlait sans arrêt, de cette maison où elle voulait fonder votre famille. Où elle rêvait de finir ses vieux jours à tes côtés. Vous rentrez dans la maison et tu tentes de voiler cette vague d'émotions qui se faufile dans ton regard et à travers ta gorge en étant ici avec Eden. « Fais comme chez toi surtout. » Tu poses son sac sur le canapé et tu prends la direction de l’espace cuisine. Tu attrapes deux bières dans le frigo que tu décapsules avant de lui en tendre une. « Alors, tu vas me dire les réelles raisons de ce retour organisé à l’arrache ou tu préfères encore échanger des banalités à la con ? » Tu la torpilles du regard alors que tes lèvres s’éteignent sur la bouteille. Tu la prends de court avec cette spontanéité qui te fait trop souvent défaut.
design ϟ vocivus // icons ϟ chrysalis
Quand j'brûle, j'deviens meilleur
J'ai des bleus sur tout le cœur. Je crois qu'j'ai grandi, j'crois qu'j'ai des remords. Tout le monde dort mais moi je danse sous la pluie. Je m'enfonce dans la brume. Je deviens nocif, là je me perds dans des ruines. Et je suis loin du monde, loin de tout. Loin de vous, loin de nous. Loin de moi.
Eden Veliz
l'âme vagabonde
ÂGE : 33 ans, plus que quelques mois pour lancer une secte SURNOM : edi ou eddie, par ses proches. ses potes l'appellent nevaeh pour se foutre de sa gueule. STATUT : fini le fuckboy-isme, bonjour la vie d'adulte : elle tombe amoureuse des femmes mariées, maintenant, c'est vachement plus stable. MÉTIER : infirmière à domicile et en hosto à mi-temps, idole des vieux, uber occasionnelle et recommandeuse de bonne musique. LOGEMENT : partage un logement avec Akira depuis quelques semaines. Ca l'aide à garder les pieds sur terre. POSTS : 162 POINTS : 80
TW IN RP : cassosserie parentale, violences intrafamiliales, ancienne consommation de drogues, intolérance passée / religion mal employée, criminalité. TW IRL : age gaps majeur/mineur romancésGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : a toujours des chaussettes super originales. fervente porteuse du combo sandales-chaussettes. DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : CLAYDEN › uc.
« La ferme, Eden. » Les trois mots lui tirent immédiatement un sourire un peu con, quoiqu’ils lui donnent également immédiatement envie de pleurer en même temps – mais de soulagement, cette fois, ou peut-être d'une tendresse toujours si mal vécue chez Eden, elle qui aimerait se croire assez forte pour ne dépendre d'aucune affection. Il y a dans le ton de Clarence un amour sans borne ni condition, et une compréhension instinctive de sa personne – ça lui réchauffe autant le cœur de la constater après si longtemps qu’elle aurait aimé en réchapper, pour l'heure, et qu'il ne la voit pas maquillée pour cacher sa honte et son profond désarroi. Mais il était fidèle à lui-même, toujours le même homme, capable de lire en elle avec un simple coup d'oeil à peine inquisiteur, et elle n'était qu’Eden : un livre entièrement ouvert qu'il avait déjà lu dix, quinze, vingt fois, et de fait, quand une nouvelle page s’écrivait, il connaissait exactement la marche à suivre pour empêcher l’encre de trop s’épancher et d’en ruiner la couverture. La vague de familiarité et d'amour qu’elle ressent pour lui s’amplifie jusqu'à presque la submerger, et c’est presque la goutte qui fait déborder ses émotions que de sentir ses lèvres sur son front et sa main dans ses cheveux. Eden gère comme elle sait très bien le faire : en éludant avec un sourire un peu ailleurs, planquant ses mains bien au fond de son chino avec l'air insouciant d'une gamine partie acheter une glace avec papa.
« Ok, mais j'espère que je la verrai demain. C'est pour elle que je reviens, quand même, je vois pas pourquoi je dois me coltiner son daron… » Elle lui décoche un sourire de petite conne, notant quand même au passage et avec soulagement qu’Emilia avait des amis dans le coin. Son enfance en Afrique avait été des plus singulières, et ils n'avaient jamais réellement parlé de comment la gamine s’était reconstruite sur tout ça – et en ça, quelque part, Eden avait manqué à son devoir en étant trop loin d’elle pour prendre la température. Ce n'est qu'une raison de plus à ajouter factuellement sur le tableau pourquoi c’est chouette de rentrer. Pour l’insinuation dans les mots de Clarence, lequel semble déterminé à lui tirer les vers du nez sur l'autre tableau à sa droite (le pourquoi c'est une sombre idée de merde), elle élude à nouveau en opinant sagement du chef : oui, oui, rien qu’eux deux, rattraper le temps perdu, discussions de grands. Elle se glisse dans la voiture, lâche un « tu t’es même pas amélioré ?? Petit joueur » de circonstance quand Clay la prévient conduire vite, et elle passe le court trajet le nez contre la vitre, à observer les bâtiments qu’ils dépassent et à jauger à quel point tout a changé, en dix ans. La réponse est : pas grand-chose, étonnamment, ou rien qu’elle n’ait su retenir. Des pistes cyclables ont fleuri partout sur les voies automobiles jusqu'alors plus larges et quelques bâtiments ont été rénovés, mais dans l'ensemble, Logan City est fidèle à celle qu’elle avait quittée.
La plus grande surprise reste la maison de Clarence : fidèle à l'image d'une maison de rêve, mais pas n'importe lequel – celui d’Emma. La grande bâtisse qui se dresse devant elle ressemble plus ou moins au portrait type de l'idée que lui avait dressé sa meilleure amie, avec des mots ou des croquis à chier sur un dos de serviette en papier : du victorien moderne et propre, tout en espace et en élégance sobre. Si Clarence la regarde, Eden, elle, est trop occupée à accueillir les émotions que génèrent en elle la vue de la maison : entre tristesse, deuil, fierté et tendresse, la palette est trop large pour qu’elle ne se risque à prononcer quoi que ce soit. Elle rentre plutôt sans piper mot, balançant son gilet par-dessus le sac que Clarence a porté jusqu'ici avant de le suivre au trot par peur de le perdre. La bière est acceptée avec une gratitude et un sourire franc, un peu moins crispé, lui. « Chouette maison », s’entend-elle quand même lâcher. Pas besoin de plus pour que chacun entende la référence à Emma, et sa présence malgré la distance et les années. Mais avant qu'elle n’ajoute quoi que ce soit, Clarence a tôt fait de lui rappeler les faits présents : elle avait décidé de revenir, elle qui avait trouvé une nouvelle maison au Honduras. C'était aussi soudain qu’inattendu et surtout, le jeune homme n'avait eu le droit à rien de plus qu'un je t’expliquerai, mais t'inquiète expéditif au téléphone. « Waouh, tu me laisses même pas profiter de ma bière deux minutes ? » fait-elle mine de s’insurger, portant ses deux mains et sa bière à sa poitrine, comme pour protéger la cannette de la grossière demande. Son regard malgré tout penaud finit par se poser distraitement sur le plan de travail de la cuisine : tergiverser ne la mènerait nulle part, Clarence y veillerait sagement. « Ma famille m’a appelée, la semaine dernière. C’est Jo. Elle est malade, à ce qu'il paraît. » Ils avaient tout aussi bien pu lui mentir, honnêtement : Eden était infoutue de trancher, mais dans le doute, elle avait préféré partir du principe que ses parents ne mentiraient pas quant à l'état de santé de leur favorite. Elle se gratte le cou, reprenant une gorgée de bière pour s’occuper le corps avant d’ajouter, penaude : « Ils m'ont demandé de rentrer pour qu'on en discute. J'irai les voir demain. Ils savent pas que je suis déjà rentrée. » Demi-sourire de connivence : elle avait préféré venir le voir avant, sa vraie famille, à moitié par loyauté et à moitié par cruel besoin de conseils et de guidance.
all out times have come; here, but now they're gone, seasons don't fear the ripper, nor do the wind, the sun or the rain - we can be like they are, baby, don't fear the reaper (c)flotsam.
Clarence Aldridge
l'électron libre
ÂGE : 37 ans (05/12/1986) SURNOM : Clay pour ses proches. Charming dans le poste de soins. Le vase pour une autre. STATUT : Veuf. L'or qui orne toujours son doigt malgré les années. Le coeur qui se débat entre deux brunes. MÉTIER : Médecin urgentiste à l'Hôpital St Vincent. Ancien chef de mission pour médecins sans frontières. Rentré au pays pour sa fille, même si un bout de son âme restera à jamais là-bas. L'envie de repartir jamais bien loin. LOGEMENT : Logan City #134 Third Avenue. Une grande maison blanche sur 2 étages. Avec sa fille Emilia et Ethel (trop) souvent. POSTS : 1959 POINTS : 1750
TW IN RP : veuvage - décès - trauma - TCA - mélancolie - abandon - Violence physique et verbale. TW IRL : AucunGENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : A toujours un paquet de bonbons sous la main depuis qu'il tente d'arrêter de fumer. ≈ Foutu électron libre qui en fait qu'à sa tête. ≈ Surnommé "Charming" à l'hôpital ≈ Père d'une petite fille de 6 ans prénommée Emilia. ≈ Faux calme, il est façonné dans cette ambivalence qui le rend imprévisible. ≈ A le cœur sur la main, mais peut se comporter comme le pire des connards (surtout avec Wild... Ouais bon avec Ethel aussi. Avec tout le monde en réalité.) ≈ rivière douce, parfois trop calme qui peut facilement se troubler. DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : #996666 RPs EN COURS : - Ethel (2 -3) - Wild/Chris (1) - Wild/Ethel (1) - Nina (1) - Ruben (1) - Eden (1) - Helen (2) - Alienor (1) - Wild (4)
Ethel
You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart. Tell me your secrets, and ask me your questions. Do no speak as loud as my heart. Oh and I rush to the start.
Wild
It's easy to push me away from you. Easy to say you want to be left on your own. Yet somehow I can't help but see. How your eyes shy away. Your hands seal the entrance and path to your heart. Anger kept fear and the sadness you feel. Under the surface for so long. Locked that room, you keep it inside.
Eden
Parce que je sais qu' tu t' sous-estimes, tu ris trop fort et la pièce s'illumine. Tu fais des concessions sans les souligner, héroïne de tous les dessins animés.
Alienor
UC RPs EN ATTENTE : - Chris (1) - Albane (1) - Landry (1) - Lily (1) RPs TERMINÉS : -Ethel (1) - Wild (1 - 2 - 3) - Wild FB (1) - Helen (1) - Chris Wild (1)AVATAR : Robert Pattinson CRÉDITS : avatar@Mooncalf signature paroles @Yuston XIII icons@M. Gif: @Noiram (Willay) userbar:@mystery-man Header@Girasois DC : Un vase, c'est bien suffisant. PSEUDO : Noiram INSCRIT LE : 12/05/2024
— Tu pourrais rester là, toute une éternité à la tenir dans tes bras. Enfin, elle est auprès de toi. C’est à cet instant, que tu comprends à quel point elle t’a manqué. Ce n’est que maintenant, que tu ressens ces blessures que son absence a laissé sur ta peau. Car cette simple étreinte fait disparaître cette douleur sur laquelle tu étais incapable de mettre le moindre mot. T’as toujours un train voire deux de retard quand il s’agit de tes propres émotions. Toute ta vie, tu les as mises de côté, comme ce cœur oublié et à l’abandon. Lèvres scellées à double tour au point d’en avoir perdu la clé. Il t’arrive d’être le pire des cons quand elles se mettent maladroitement à chanter lorsque ton myocarde tente de te faire flancher. Mais avec elle, rien de tout cela. Eden et toi, vous êtes une sorte d'écosystème qui tourne d’une façon que vous êtes les seuls à comprendre. Rien n’a de logique, si ce n’est la vôtre. Vous vous aimez grâce à vos défauts. Vous vous aimez malgré vos merdes et vos maux. Vous êtes capables de tout supporter l’un pour l’autre. Vous arrivez à lire entre les lignes de ces pages d’histoires que certains ont déchiré et qui n’ont plus aucun sens. Vous tentez de vous réécrire sur des pages blanches de ce chapitre intitulé seconde chance.
Alors il te suffit de la regarder, de sentir son cœur s’affoler contre le tien pour interpréter ce qu’elle ose encore te dissimuler. Eden et ses milliers d’emmerdes à la minute. Eden et sa fragilité qu’il t’arrive de faire déborder avec ta fichue imprévisibilité. Mais tu la laisses prendre ce visage de petite fille trop innocente qui fonctionne avec le commun des mortels, mais pas avec toi. Tu lui octroies ce semblant d'échappatoire lorsque vous vous mettez en marche en direction de la voiture. Son sac sur les épaules, tu lui fais comprendre que vous serez seulement tous les deux ce soir. Que sa filleule ne sera pas là pour lui donner sa diversion toute trouvée. Son mordant habituel l’anime à nouveau alors que son visage prend les traits de cette chieuse à qui tu pourrais tout pardonner. « Tu la verras sans faute demain, on ira la chercher ensemble si tu veux. » Millie ne tient plus en place depuis que tu lui as annoncé le retour de sa marraine. « Mais ce soir, c’est toi et moi. » Histoire de lui teaser de suite qu’elle ne pourra pas échapper bien longtemps à cette inquiétude qui déforme déjà les traits de ton visage. Puis égoïstement, tu voulais l’avoir rien que pour toi au moins le temps d’une soirée. Pour pouvoir lui parler de tout et de rien. T’es incapable de lui cacher quoi que ce soit à Eden, même si ces derniers mois tu as omis de lui parler de certaines choses. Les choses étant cette féline que tu voulais tant éviter, des retrouvailles inopinées, cette gifle que tu t’es pris au sens propre comme au sens figuré par Aliénor et tout ton passé qui a ressurgi sans même y être préparé. Cette vie tout comme elle, que tu pensais pouvoir laisser derrière toi lorsque vous étiez sur une autre partie du globe. En voiture, tu la mets en garde contre cette fâcheuse tendance qui ne t’a jamais quitté depuis l’Afrique. Les seules fois où il t’arrive de faire attention, c’est quand tu as Millie ou Ethel avec toi. Sa réponse un brin effrontée te fait arquer un sourcil presque défiant avant de démarrer.
Puis il y a cette maison qui se dresse devant vous. Tu ne peux t’empêcher de tourner ton océan vers Eden, en sachant pertinemment qu’elle comprendra. Qu’elle saura tout ce qu’elle représente pour vous. Pour Emma. Celle qui aurait dû vivre ici à tes côtés. Celle qui aurait dû être là, assise sur le perron avec son sourire radieux et mutin en vous voyant enfin arriver. Celle que vous auriez dû entendre rire en vous regardant chahuter. Tu revois Emma vous parler de cette maison encore et encore. Les images de cette soirée après votre mariage où elle a commencé à prendre toutes les serviettes qui lui tombaient sous la main pour y dessiner le plan maison de ses rêves. Serviettes que tu as retrouvées soigneusement rangées dans ses affaires. Que tu gardes maintenant dans cette boîte de souvenirs que tu n’es pas encore prêt à réouvrir.
Tu décèles dans ses yeux les émotions qui se confondent en silence et tu sens les tiens s’embrumer de larmes que tu arrives à retenir avant qu'elles ne débordent. Vous rentrez sans dire un mot et ça n’a rien d'embarrassant. Tu la laisses accueillir tout ce que cela représente. Le fait de voir Eden entre ces murs - sans elle - te rappelle tout ce que tu as perdu. Tout ce que vous ne serez jamais plus.
Tu poses son sac dans le salon avant de prendre la direction de la cuisine. Tu lui tends une bière qu’elle accepte avant de rajouter deux mots qui gravent sur ton visage un sourire sincère et chaleureux en guise de remerciement. T’as compris la multitude de sentiments qui se cachent derrière eux. T’es incapable de pouvoir lui répondre quoi que ce soit. Alors tu fonds dans l’encre de ses yeux avant de venir la bousculer et changer de sujet par la même occasion. Tu lui poses cette question avec nonchalance et ce flegme qui te va si bien. Et pourtant, tu bouillonnes de l’intérieur Clarence. Car au fond de toi, tu sens cet instinct protecteur déjà prêt à surgir sans crier gare. Tu la fusilles du regard lorsqu’elle ose jouer l’offusquée, mais ton océan se radoucit immédiatement en voyant son masque se briser contre le marbre de l’îlot central. Tu l’écoutes attentivement dans un silence de plomb en scrutant la moindre de ses réactions. Ce grattage de cou aussi nerveux que cette main que tu passes toujours dans tes cheveux lorsque tu es mal à l’aise. Son petit sourire à moitié effacé qui souligne son incrédulité face à ces informations. Tu acquiesces d’un léger signe de tête tout en assimilant tout cela du mieux que tu peux. Tu le savais depuis le début, que ça ne pouvait être qu’eux derrière ce retour imprévu. Et ça te bouffe qu’ils puissent encore avoir une telle emprise sur elle. Eden a toujours été pour toi ce soleil qui irradie tellement que tu en oublies parfois ses parts d’ombre. « Malade, hein… » Vaste terme. Trop vaste à tes yeux. Ta poitrine se soulève et laisse échapper un grondement. Tu bois cul-sec le reste de ta bière pour diluer cet orage qui serait prêt à tous les foudroyer pour la libérer. « Laisse-moi venir avec toi. » Ta voix posée est rythmée par tes pensées qu’on pourrait presque voir défiler à travers ton océan qui se saccade par peur de perdre le fil. « Non. En fait, je t’accompagne et ce n'est pas négociable. » Tu la pointes avec un index menaçant tel le daron que tu es devenu avant de te reprendre et de passer machinalement une main autour de cette mâchoire trop crispée. « N’essaye pas de me tenir éloigné de cette histoire... famille. » T’aurais envie de sortir les plus gros guillemets qu’ils puissent exister pour ce dernier mot. Vous avez toujours parlé d’eux comme s’il s’agissait d’une bombe à retardement, d’une mine sur laquelle ta meilleure amie allait certainement vouloir un jour sauter à pieds joints. Et une chose est sûre Clarence, c’est que vous vous êtes toujours promis de sauter ensemble. « Si tu sautes, je saute, pas vrai ? » Tu lui lances ce sourire tendre et complice. Cette phrase que vous vous répétiez dans les moments trop lourds à supporter. Phrase à la con et à la fois si lourde de sens pour signifier que tu es et tu resteras à jamais sa famille sur qui elle pourra toujours compter. « Ils t’ont dit quoi exactement sur son problème de santé ? »
design ϟ vocivus // icons ϟ chrysalis
Quand j'brûle, j'deviens meilleur
J'ai des bleus sur tout le cœur. Je crois qu'j'ai grandi, j'crois qu'j'ai des remords. Tout le monde dort mais moi je danse sous la pluie. Je m'enfonce dans la brume. Je deviens nocif, là je me perds dans des ruines. Et je suis loin du monde, loin de tout. Loin de vous, loin de nous. Loin de moi.
Eden Veliz
l'âme vagabonde
ÂGE : 33 ans, plus que quelques mois pour lancer une secte SURNOM : edi ou eddie, par ses proches. ses potes l'appellent nevaeh pour se foutre de sa gueule. STATUT : fini le fuckboy-isme, bonjour la vie d'adulte : elle tombe amoureuse des femmes mariées, maintenant, c'est vachement plus stable. MÉTIER : infirmière à domicile et en hosto à mi-temps, idole des vieux, uber occasionnelle et recommandeuse de bonne musique. LOGEMENT : partage un logement avec Akira depuis quelques semaines. Ca l'aide à garder les pieds sur terre. POSTS : 162 POINTS : 80
TW IN RP : cassosserie parentale, violences intrafamiliales, ancienne consommation de drogues, intolérance passée / religion mal employée, criminalité. TW IRL : age gaps majeur/mineur romancésGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : a toujours des chaussettes super originales. fervente porteuse du combo sandales-chaussettes. DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : CLAYDEN › uc.
Toute la baraque qui s’étend sous ses yeux sent Emma à des kilomètres ; c’est l’incarnation d’un souvenir qui n’est plus et ça suffit à rendre Eden triste, à nouveau, et étrangement mal à l’aise avec ses émotions ; elle n’a plus l’habitude d’être vulnérable, elle qui ne l’a jamais réellement été qu’avec celui qu’elle estime comme un frère, et celui-ci n’a pas été près d’elle pendant un an – pile assez pour reprendre les mauvaises habitudes, se sentir un peu alien dans son corps lorsque les larmes montent, ne savoir éructer qu’un chouette maison pour tout signal de son bouleversement interne. Eden est un barrage fissuré, qui encaisse tant et plus les remous à bout de bras et ne laisse filtrer les émotions qu’au compte-goutte de peur que tout ne cède d’un coup et qu’elle n’en soit complètement détruite ; le deuil d’Emma fait partie de ces choses-là, des larmes qui s’échappent aussi parcimonieusement qu’elle puisse le contrôler ; elle a passé trop de temps à s’occuper à penser à tout pour ne surtout pas penser à elle. Ici, impossible d’éviter son souvenir, qui se glisse partout sans même que sa meilleure amie n’ait jamais foulé le sol de la maison : alors elle tient bon, se concentre sur la bière qui lui atterrit entre les mains, évite à tout prix le regard embué de Clarence. S’il saute, elle saute ; ç’a toujours été réconfortant. Mais s’il s’effondre, elle sait aussi qu’elle sera la première à le suivre.
Alors autant enchaîner sur la famille : c’est un sujet qui les mettra d’accord, et qui est moins complexe pour Eden, qui a, a contrario de tout autre point fâcheux dans sa vie, accepté que celui-ci ne sera jamais résolvable et donc pas digne d’autant de brassage d’énergie. Elle est inquiète, cette fois, pourtant : elle a beau s’être distanciée de sa famille de toutes les façons possibles, n’en demeure pas moins en elle une part de loyauté féroce qu’elle ne sait attribuer qu’à la piété filiale et à une affection dont elle ne sait pas se débarrasser. La perspective que Joetta soit réellement malade la prend à la gorge, non parce qu’elle est particulièrement proche de la benjamine, mais parce qu’elle a été éduquée à la prioriser avant tout, y compris son propre bien-être. Et Eden n’a jamais vraiment développé d’esprit rationnel, lorsqu’il s’agissait de sa famille. « Malade, hein… » Pas la peine de prétendre que le sous-entendu lui passe au-dessus de la tête : elle se réfugie à nouveau dans sa boisson, l’air coupable, persuadée que c’est à elle de l’être. « Laisse-moi venir avec toi. Non. En fait, je t’accompagne et ce n'est pas négociable. » Elle lui offre un demi-sourire un peu piteux, désolée d’avance d’avoir à lui dire non, quand bien même ce serait de la façon la plus diplomatique possible : « Je veux pas t’éloigner de ça, juste prendre la température avant. » C’est vrai : elle a besoin de voir ses parents seule à seuls, en face, de sorte qu’ils ne lèvent pas les boucliers face à la présence d’un étranger à leur cercle très fermé, et qu’ils ne traitent pas la présence de Clay comme une trahison de la part de leur aînée. Un seul mot de travers, une seule attitude suspecte suffiraient à la reléguer au rang des externes, et pour les Veliz, tout externe au cercle est un ennemi. Eden ne tient pas à en faire partie : pas parce qu’elle tient absolument à garder une proximité avec eux, mais parce qu’elle craint ce que l’on fait subir à ceux qui n’en sont pas.
« Ouais…mais on va éviter de sauter à l’aveugle, cette fois », plaisante-t-elle, connaissant leur propension mutuelle à se jeter dans la gueule du loup l’un pour l’autre : cette fois, elle veut autant le protéger qu’elle-même en prenant un peu de distances avec le sujet. « Ils t’ont dit quoi exactement sur son problème de santé ? » – « Rien, ils sont restés vagues. » Elle grimace en l’avouant : ça ne lui donne pas de points pour qu’elle aille les voir seule, et ça ne disculpe pas sa famille, non plus. Si quoi que ce soit, l’aveu rendra Clarence plus méfiant encore. « Mais tu les connais : ça veut rien dire. Ils ont pas forcément les mots à poser sur les problèmes, ou la compréhension de ce que ceux-ci impliquent. » Ils n’ont jamais été très cultivés, les Veliz, et Eden imagine tout de suite leur air un peu hagard face aux explications d’un médecin qui n’a pas le temps de s’attarder davantage. Ils auront retenu un mot sur trois, peut-être pas dans le bon ordre ; plutôt que de demander à leur fille, ils seront restés vagues, allés au plus grave. Joetta va mourir : qu’importe pour eux si c’est une bronchite infectieuse ou une septicémie, c’est du pareil au même. « Clay, je sais qu’il y a, genre, 82% de chances que ce soit une connerie pour me faire cracher des économies parce qu’ils ont tout perdu en grattant des Numéro Fétiche jusqu’à plus soif », qu’elle argue, sans savoir si c’est à charge ou à décharge, si elle lui demande secrètement de l’aide ou non. Non : tenir bon, surtout, garder ça pour elle, dans la famille, toujours. Ils en feraient autant pour elle. « Mais y a quand même 12% de chance qu’elle soit vraiment malade, et je me pardonnerais pas si je les mettais dans cette posture. » Il arguera sûrement, lui, que c’était trop clément pour les gens qui avaient bousillé son enfance. Il aurait raison. Elle espère qu’il préférera ne rien dire. « Mais je vais la voir demain à l’hôpital, et je me disais que t’aurais…peut-être…accès au dossier », légère grimace ; elle lui demande quelque chose qui risque de le compromettre et elle en est consciente. « Ah, et j’ai pas encore de logement, au fait. » Sourire couillon pour noyer le reste : débarquer après dix ans sans avoir rien prévu d’autre que trois t-shirts et dix paires de chaussettes, c’était du grand Eden.
all out times have come; here, but now they're gone, seasons don't fear the ripper, nor do the wind, the sun or the rain - we can be like they are, baby, don't fear the reaper (c)flotsam.