Même pas mal !

ned ft.  @Madison Adler

     
     
 

J’ai mal. Je vois bien le sang sur le bout de mes doigts et ça me fait bien rouler des yeux. Certes, on m’avait dit de ne pas aller sur le terrain, certes allez se lancer dans une petite foulée ce n’était VRAIMENT pas une bonne idée… Mais je n’allais pas laisser encore cet abruti de Paul foirer la mission. La dernière fois ça m’a coûté des tonnes de rapports, de café beaucoup trop froid et dégueu, sans compter le fameux ‘’on te l’avait dit’’ qu’on me sort beaucoup trop souvent ses jours-ci. J’ai beau essayer de marcher sur mes deux pieds, il n’y a rien à faire, je sens mon corps me faire tituber un peu à droite et un peu à gauche. Même sous l’effet de l’alcool je m’en sors mieux! J’attrape ma veste et je me couvre la plaie en essuyant mes mains à l’intérieur de mes poches pour essayer de retirer le sang autant que possible. Je ne veux après tout pas interpeller la première venue et la faire crier au meurtre, alors que c’est littéralement moi qui a un morceau de verre planté dans l’épaule. Comble du sarcasme, de fuir le mec qui a besoin d’aide! J’entends qu’on me crie dessus dans mon oreillette, je vois bien que j’ai encore merdé et qu’à l’autre bout, les pingouins en costume cravate vont devoir arrêter leur partie de mini-golf pour aller signer leur gros carnet de chèque et rembourser les quelques dégâts matériel… Mais sérieusement, qui décide de venir mettre une voiture au beau milieu de la route, dans ne course poursuite… « Fais ch… » la crampe me paralyse l’espace d’un instant et j’avoue que ma vue devient un peu trouble…

Je déteste l’admettre, mais je vais crever seul, dans une ruelle abandonnée, si je ne trouve pas tout de suite une solution… L’acouphène qui résonne encore dans mes oreilles finit par diminuer et j’entends cette voix stridente dans mon oreille ‘’…bécile. Tu as décidé que c’est aujourd’hui que tu veux te faire tuer!? Non mais franchement!? 6 contre 1 et tu ne vois pas un problème… Vraiment il faut lâcher la bouteille…’’ J’approche péniblement l’émetteur qui est accroché à ma veste et je rigole en essayant de parler « Bah au moins ça va expliquer pourquoi je paie une assurance… Non? » La voix se remets de plus belle à me crier dessus, mais j’avoue que je prends un moment contre un mur en retrouvant mon souffle et je viens interrompre sa symphonie de gros mots « Ce n’est pas que moi et le trou qui me fait un mal de chien on apprécie ta douce trompette, mais… Tu saurais nous guider vers un endroit pour du soin? Je suis encore un peu perdu dans certains coins et là j’avoue que je ne m’y retrouve pas… » ‘’hopital, environ 500 mètres au Nord…’’ Voilà une information utile! Là au moins je saurais crever dans un endroit qui potentiellement saura me ramener d’entre les morts! Je réussi à me rendre, mais de miracle et presque de reculons, mais juste comme je pose la main contre un banc près de l’entrée pour reprendre mon souffle, je reconnais le SUV noir dans lequel la bande à Mickey a presque réussi à m’attraper! Je n’ai ironiquement pas envie de papoter avec eux. Je reprends donc mes esprits et tête baissée, je m’enfonce directement dans le pavillon de l’hôpital en me redressant pour marcher tout bonnement normal, retenant un gémissement de douleur.

C’est comme avoir une série d’épine qui se frotte contre mon thorax à chaque respiration. Mon cerveau commence à se mettre en mode survie et je ne réfléchis pas réellement à mes actions avec autant de prudence. Si je sais bien une chose sur les hôpitaux c’est que l’uniforme spécifie la vocation et le pavillon dans lequel les gens travaillent. Je ne veux pas tomber nez à nez avec un chirurgien ou une de ses infirmières, sinon ça va se finir en course poursuite encore et j’avoue que vue la douleur et la quantité de sang… Je risque de finir au sol inconscient à peine débutée. Tant pis, j’agi sans réfléchir et j’agrippe la première personne qui passe à côté de moi avec un uniforme qui à mon souvenir est un médecin et je la pousse dans la première chambre à proximité. Je me colle dos contre le mur pour l’empêcher de sortir et la main tremblante je montre mon badge d’agent fédéral « J’ai besoin de soins… Mais pas question d’en aviser qui que ce soit, c’est beaucoup trop dangereux et… » je n’arrive pas à terminer ma phrase en ressentant un pincement encore plus aigu. Ma veste tombe, exposant ma plaie et la quantité de sang imbibé dans le t-shirt. Je décide de couper les phrases, pour faire très simple. « Moi agent fédéral, nécessite de l’aide… Personne n’entre ou ne sort de cette pièce… Compris !? » Le ton est un peu sec, mais à la lumière de la douleur qui me fait fortement grimacer, je pense qu’elle doit en avoir l’habitude… J’ai les bras qui pendouille sous la douleur et je fixe la personne dans les yeux « C’est quoi votre petit nom… » J’essaie quand même d’être un peu plus familier… Ça évitera qu’elle panique et que la sécurité rapplique dans les 12 prochaines secondes.

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