she is sugar, curiosity, and rain.

@Olive Sterling & @Aaron Fowler

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Dans une autre vie, Aaron ne refusait jamais une invitation à sortir, et s’il s’était énormément calmé, en ce moment, il ressentait le besoin d’évacuer sa frustration après ses journées de travail compliquées. Il vivait son rêve et en même temps, il avait l'impression d’avoir rejoint l'enfer. Des sentiments contradictoires qui rajoutaient à sa confusion, d’autant qu’il n’avait jamais imaginé la cohabitation possible. La seconde émotion avait un prénom : Harper. Mais ce soir, il se refusait de penser à elle, il n’avait d’ailleurs qu’une idée en tête : l’oublier. Et pour cela, il n’y avait pas meilleur remède qu’une bonne grosse soirée dégotée par Winston. La première depuis le retour d'Aaron à Brisbane ! Après avoir suivi un style de vie “exemplaire” - comme pour prouver à son entourage professionnel qu’il était quelqu’un de bien - Aaron comptait bien tout donner ce soir. Profiter jusqu’au bout de la nuit. Boire jusqu’à oublier tous ses tracas. Danser jusqu’à ce que ses jambes ne le maintiennent plus debout. Aaah oui, il en avait bien besoin. Il avait si hâte, un peu comme un gamin avant les vacances scolaires… Et en même temps planté devant son dressing démesuré, il se sentait perdu. La dernière fois qu'il s'était rendu à une soirée sur la plage, il était encore dans sa vingtaine, une époque bien révolue malheureusement, alors devait-il troquer son t-shirt noir et son short en jean pour un truc plus “adulte” ? Il se sentait tellement ridicule à se poser ce genre de questions futiles… Et en même temps, il était tiraillé par son envie - comme toujours - de marquer les esprits dans le bon sens du terme. Alors après plusieurs minutes d'hésitation, il décida de faire un entre deux : short pour le confort, polo blanc cassé Ralph Lauren pour le côté un peu plus mature. Il enfila sa chaine, son éternelle bague en argent au pouce de la main gauche, et s'autorisa un peu de fantaisie avec des baskets vert kaki. Impensable pour lui de rester toute la soirée en tongues. Se regardant une dernière fois dans le miroir de l'entrée, il remettra en place les quelques mèches rebelles qui ne suivaient pas la courbe parfaite du reste de sa chevelure puis se mit en route. N'ayant pas encore investi dans une voiture - et préférant clairement se faire conduire - Aaron monta dans le taxi qu'il avait commandé et qui avait fait preuve d'une ponctualité exceptionnelle. C'est seulement lorsqu'il se trouva à cinq minutes du lieu de ladite soirée qu'il prit le temps de consulter son téléphone ”Désolée, contre-temps j'peux pas ce soir. Tu m'racontras ! W.” Il claqua son téléphone sur le siège en cuir du taxi. Il pensa si fort son "Salop" qu'il eut peur de l'avoir dit à voix haute. Voilà que tout son plan tombait à l’eau… Winston ne pourrait plus le présenter aux personnes intéressantes, ni le rencarder avec sa "future femme" de la soirée… L'idée de faire demi-tour traversa son esprit à peine une seconde. La musique qu'il pouvait entendre au loin l'attirant bien davantage. Une fois sorti du taxi, il se laissa guider par la musique jusqu'à rejoindre un petit cabanon au bord de la plage. Il entra un peu gêné. Heureusement, on le mit à l'aise tout de suite ”Fowler mon pote, ça fait plaisir de te voir là !!” Il rendit l'accolade à cet "ami de longue date" dont il lui était absolument impossible de remettre un nom sur le visage. Une discussion s'engagea autour de la vie Londonienne d'Aaron, et un groupe se forma très vite autour de lui. Beaucoup de vieilles connaissances, mais aussi des demoiselles dont le visage ne lui disait trop rien, et pour cause, malgré leurs tenues affriolantes, elles semblaient tout droit sorties de l'adolescence. Un peu mal à l'aise, Aaron regarda tout autour de lui à la recherche d'un visage familier, ou du moins d'une occasion à laquelle se rattacher pour s'échapper. Son regard s'arrêta tout d'abord sur la table en plastique faisant office de bar, qu'il parcourût de droite à gauche jusqu'à s'arrêter sur ces mains qui s'agitaient autour d'un ouvre-bouteille. Pas besoin d'en savoir plus pour l'identifier. C'est sans un mot qu'il s'extirpa du groupe et se dirigea vers le bar, le sourire au bout des lèvres. Sur son passage, il attrapa une bouteille de Victoria Bitter, puis vint se positionner dans le dos de son amie. En faisant bien attention à ne pas trop envahir l'espace personnel de O. il murmura à son oreille "Alors comme ça on ne fait pas partie de mon comité d'accueil ?"

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S'il avait adoré Londres et son ambiance - surtout celle de nuit - il allait sans dire que jamais la capitale anglaise n'avait réussi à surpasser Brisbane dans son cœur. Il avait cet attachement profond à cette terre aborigène, un sentiment de "chez lui" qu'il n'avait retrouvé nulle part. Alors depuis qu'il était rentré au pays, il y a bientôt quatre mois, Aaron avait pris plaisir à se rendre, chaque soir après le boulot, dans les endroits qui lui rappelaient un souvenir, heureux ou moins joyeux. Son pèlerinage à lui. La plupart du temps seul, il avait passé des soirées entières à regarder le soleil se coucher sur la ville, la plage, son ancienne université… C'est depuis ce dernier spot qu'il avait recontacté Wilson pour la première fois depuis son retour. Il s'était d'ailleurs senti un peu coupable d'avoir attendu plusieurs semaines avant de prévenir son pote d'enfance de son retour, mais ce temps pour lui A. en avait eu vraiment besoin. Et puis il savait qu'il pouvait toujours compter sur le W. pour ne pas s'arrêter sur ce genre de détails futiles. Depuis, ils s'étaient souvent retrouvés aux abords du terrain de tennis de leur adolescence. Plusieurs fois Winston lui avait proposé de prendre une revanche au beer pong, mais Aaron avait jusqu'ici toujours décliné l'invitation : il avait un régime strict à suivre. Pas pour maigrir, non, ça il n'en avait pas réellement besoin, mais plutôt une diet loin des tentations qui lui feraient ressembler à un zombie devant la caméra. Cette image propre - presque trop - il s'y était tenu : pas d'alcool, même durant les cocktails organisés par ABC, du sport chaque matin, une alimentation saine. Mais aujourd'hui, il en avait marre… Marre de se restreindre pour si peu de résultat, fatigué de ses efforts pour ne jamais être satisfait. Alors, cette fois Wilson n'avait même pas eu à essayer de le convaincre, Aaron avait répondu partant tout de suite.
Cette soirée, il l'avait tant désirée qu'il l'avait sans doute un peu idéalisée. On était loin des clubs select' qu'il avait pris l'habitude de fréquenter à Londres, loin aussi des cocktails proutsprouts ABC… Ce cabanon, c'était un retour à leurs années insouciantes d'université. Ce qui n'était pas pour déplaire au A. Ici, même si peu de visages lui revenait, il se sentait à l'aise. Si bien qu'en apercevant au loin une silhouette familière, il n'eut aucun scrupule à s'extirper d'une discussion sans avoir à faire de manières. Une fois dans le dos de sa cible, il n'eut pas plus d'état d'âme à la faire sursauter de surprise « Bon sang. » Il souriait pas peu fier de son petit jeu. « Tu pourrais prévenir avant de vouloir me tuer. Ce serait la moindre des choses non ?» « Pourquoi je voudrais faire ça ? Je n'aurai plus personne à embêter après ... » Il souriait de plus belle, avant de la serrer dans ses bras dans une accolade qui se voulait réconfortante. Avant de relâcher son étreinte il lui murmura « Désolé de t'avoir fait peur » La dernière fois qu'il avait vu la brune, c'était à Londres, et depuis il n'avait que très peu discuté. Aaron avait principalement pris des nouvelles via Midas. Il faut dire qu'il se sentait un peu coupable de leur petit secret Londonien… Une culpabilité qui ne semblait plus du tout exister maintenant qu'il avait Oli devant lui. Elle lui avait manqué, c'était sûr. « Tu t'es perdu alors ? » il haussa des épaules. « Big ben, c'est pas mal, mais le soleil me manquait ... » Il prit une gorgée de sa bière, puis la posa sur la table en plastique. Faisant mine de ne pas avoir vu Olive en difficulté avec l'ouvre-bouteille, il ouvrit une seconde Victoria Bitter et la lui tendit. Il l'invita à trinquer. « Midas ne t'avait pas dit que je rentrais ? » la questionna-t-il un peu étonner. Sans doute un oubli pensa finalement Aaron. Puis il se reconcentra sur Olive, cette fois son regard ne croisa pas simplement celui de la brune, mais s'arrêta quelques secondes. Suffisamment pour qu'Aaron y voie cette petite étincelle, celle qui avait disparu fut un temps. « Tu as l'air en forme en tout cas ! »

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Même dans les scénarios les plus positifs qu'il avait imaginés pour son retour, Aaron n'avait pas planifié de revoir Olive aussi rapidement. Il adorait la brunette, là n'était pas la question, mais elle lui rappelait que trop bien ses mensonges. Manigances avec lesquelles il était loin d'être familier. Aaron était un mec droit, qui ne cherchait pas les embrouilles, un mec loyal avec ses potes… Et surtout un très mauvais menteur. Alors depuis qu'il avait succombé au charme d'Oli à Londres, il s'en voulait. Pas tellement d'avoir craqué parce que sur le moment, il en avait eu envie, et cette envie ne tombait pas du ciel. Mais plutôt de ne pas avoir réussi à faire preuve d'honnêteté envers Midas. C'était la raison qui le maintenait loin de la jeune femme. D'autant qu'il connaissait ses faiblesses - et elle en faisait clairement partie - alors recraquer pour rementir à son pote, pour… Arrrrgh le cercle vicieux dans lequel il s'était embourbé n'avait donc jamais finir n'est ce pas ? Ce soir, comme à chaque fois il n'avait évidemment pas pu résister. Il l'avait aperçu et s'était naturellement rapproché. « Je ne suis pas certaine de m'en remettre tu sais. » relâchant son étreinte il souriait. "Je me rattraperai" pensa-t-il très fort. Au-delà de l'attirance qui les liait, Aaron avait une profonde affection pour Oli. Il l'avait vu au fond du trou, n'avait pas failli à la tâche lorsqu'elle en avait eu le plus besoin et Midas aussi... Alors la voir aujourd'hui dans cette soirée, souriante, prête à blaguer avec lui… Aaron était heureux. Heureux pour elle parce qu'elle le méritait. Il espérait maintenant qu'elle lui raconte tout ce qu'il avait manqué. Il s'en voulait presque de ne pas avoir été plus présent pour assister à cette reconstruction. «  Non, faut croire que c'était pas si important. » Il fit une grimace devant son sérieux. Quand elle se mit à rire il se radoucissait. ]« Je vais aller me chercher de VRAIS amis ... » rigola-t-il tout en simulant d'inspecter autour de lui. Pouvait-il vraiment prétendre au titre d'ami alors qu'il n'avait même pas été foutu de la prévenir de son retour ? C'était encore tellement flou dans son esprit… Et en même temps à présent qu'il était en face d'elle cela lui paraissait plus simple que jamais. Il voulait en savoir plus… Il voulait tout savoir. « Mieux qu'il y a trois ans oui. » commença-t-elle, il aurait aimé en connaître davantage, mais elle n'alla pas plus loin. Déception. « Et toi alors, comment vas-tu ? Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce que tu deviens ? [...] Pardon, tu as sûrement mieux à faire que de bavarder avec une vieille connaissance » Il ignora la dernière partie de l'intervention. Il prit une gorgée de bière avant de répondre sans honte « Mon père m'a enfin lâché la grappe… Alors, j'ai profité du premier avion pour rentrer ... » il s'arrêta, tenta de croiser le regard d'Oli plus longtemps que les quelques secondes qu'elle lui autorisait jusqu'à présent. « Définitivement. » Il marqua à nouveau une pause, repris une gorgée de bière. Puis, comme si l'information suivante n'était pas d'une grande importance comparée à la précédente, il continua très rapidement par un « Et puis j'ai trouvé un petit job chez ABC, trois fois rien, une petite émission d'actualité à 18 h deux fois par semaine ... » Il haussa des épaules comme si ce n'était qu'un petit détail sans importance - bien qu'il soit un peu fier tout de même. Mais encore une fois, il ne voulait pas qu'on se concentre sur lui. Alors se disant qu'il aurait plus de chance dans un environnement moins bruyant, moins encombré aussi, il proposa « Tu ne veux pas qu'on aille marcher sur la plage ? » Il n'avait pas fait le bon choix de chaussure pour ce type d'activité, mais il était prêt à sacrifier sa paire de basket pour Olive. Sans nul doute. Une fois à l'écart du groupe, il s'arrêta, et se laissa bercer par le ressac. Après plusieurs minutes de silence il lança un « Ça m'avait manqué », puis tourna son regard vers Olive à sa droite, pour murmurer « Tu m'as manqué » c'était sans doute très maladroit, mais c'était sa manière à lui de s'excuser pour ces trois années de silence. Il commença à marcher vers l'ouest « Alors, tu viens ?! Je veux que tu me racontes tout ce que j'ai loupé ... » Du plus gros événement, au plus petit détail, il était prêt à tout entendre !

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