thin ice (Lara #4)

thin ice

Guess I better quit and find another way before I get stuck in my honey brains, caught up in the shadow of the vicious cycle, shaking off the same old headaches. Dodging cracks in the ice getting thinner by the hour. Down on the ropes and my blood is on fire. There's no rock bottom

Il était presque dix heures et Sergio se retrouvait distrait en attendant que le téléphone sonne pour lui annoncer l’arrivée de son rendez-vous. Lara Pearson. Dire qu’il avait été surpris de son message aurait été un euphémisme. Vu la manière dont leur dernière rencontre s’était déroulée, il ne s’était pas imaginé la revoir un jour. Il comprenait, et il n’avait pas forcé les choses, conscient que son approche avait pu paraître insultante. C’était pourtant nécessaire. Il n’aurait pas pu se permettre de continuer sa relation avec le club en le cachant à Maritza, et il ne voyait aucune bonne manière de lui expliquer que c’était juste professionnel. Perdre ses liens avec le Paradise lui avait tiré une balle dans le pied pour ce qui était de séduire certains partenaires d’affaire, il fallait l’admettre. Pour cette raison, il ne comprenait pas pourquoi Lara voulait le voir. Certainement pas pour le supplier de revenir dépenser son argent chez elle, car de ce qu’il savait, son affaire se portait plus que bien. Pas non plus pour Paola, ou alors, il serait le premier surpris. Il ne trouvait aucune explication cohérente et malgré tout, par respect, il avait fait en sorte de libérer sa matinée pour la recevoir. Par anticipation, il avait baissé les stores pour garantir sa discrétion. Il n’excluait pas la possibilité que la rencontre se termine mal, par expérience. Il ne lui restait qu’à constater. Alors quand le téléphone sonna, il incita Sam à indiquer la direction de son bureau, et l’agent se leva pour aller ouvrir la porte, un sourire poli aux lèvres. « Bonjour Lara. Je t’en prie, entre. » Il se décala du passage et la laissa passer avant de refermer derrière lui. Dans ces moments-là, il se remerciait intérieurement d’avoir changé d’assistant pour une personne capable de faire preuve de discrétion. « Tu peux t’installer. Est-ce que je peux te proposer quelque chose à boire ? Thé, eau, café, soda ? » Il se réinstalla sur son fauteuil, s’écartant un peu de son bureau pour croiser les mains sur ses cuisses. Il l’observa, comme à la recherche d’un indice. Mais c’était Lara. Rose, menton haut, air fier. Il avait toujours admiré cette capacité qu’elle avait à arborer une image de femme parfaitement en contrôle. Il avait moins aimé découvrir à quoi cela ressemblait quand elle le perdait. « Tu as l’air en forme. Mais je me doute que tu n'as pas voulu ce rendez-vous pour prendre des nouvelles. » Le small talk n’avait jamais fonctionné avec elle, ni même tourner autour du pot. Cela l’arrangeait. « J’ai été extrêmement surpris de recevoir un message de ta part. C’est que ça doit être important. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? » Ils avaient toujours eu une relation transactionnelle, même si une dose d’affect avait pris le pas sur la fin. Peut-être que revenir à ces habitudes était la meilleure option pour eux deux. Qui plus est, moins il s’épancherait, moins il risquait d’avoir des propos qui seraient mal interprétés et finiraient par lui causer du tort.

@Lara Pearson

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.

≈ ≈ ≈
{thin ice}
crédit/(taylagifs) ✰ w/ @Sergio Gutiérrez

Tu n'es pas nerveuse. Jamais. Pourtant, tu tapes bien du pied en attendant l'heure de ton rendez-vous, bien vissée sur cette chaise, tes mains accrochée à ta tablette comme si l'heure était grave. Est-ce que l'heure est grave ? Non pas tellement, ton ancienne colocataire est retournée aux États-Unis pour poursuivre sa carrière d'actrice, Evie et toi, vous êtes en froid, car tu n'as pas sauté de joie quand elle t'a dit qu'elle essayait de tomber enceinte... Oh et ce stage dans une entreprise de beauté que tu avais trouvé n'aura plus lieu. Tu devais le savoir que c'était trop beau pour être vrai, une compagnie gérée par une femme, une bonne attente avec la personne en charge... Tout ça pour que ça parte en fumée après quelques semaines de lancement, comme quoi, ce n'est pas tout le monde qui a le sens des affaires comme toi. Tu pousses un soupir, ton regard tombe sur ta montre et tu te demandes vraiment si c'est une bonne idée, juste au moment où tu te dis cela, on s'adresse à toi. "Il va vous recevoir maintenant, c'est par ici." Oui, je sais, que tu as envie de répondre, comme une gamine impétueuse, mais tu ne le fais pas, non, à la place, tu as un sourire, faux au possible avant de suivre la direction indiquée.
Les talons de tes bottes hautes font du bruit, Sergio ne sera guère surpris de te voir en rose, de tes bottes à ton long blazer rose qui s'arrête à mi-cuisse, plus que jamais, tu as besoin que ta couleur fétiche te porte chance. La porte s'ouvre et tu hoches la tête face au sourire poli de Sergio, est-ce le moment où tu prétends que tu n'as pas été un poil caractérielle la dernière fois que vous vous êtes vus? Non, ça serait tellement hypocrite de ta part. Et tu es beaucoup de choses... Mais tu n'es définitivement pas une hypocrite, du tout. "Non ça ira merci, je préfère qu'on passe directement aux choses sérieuses." Que tu réponds alors qu'il te propose déjà à boire, autant ne pas se laisser tenter si Sergio te met à la porte dans les prochaines minutes. Après tout, tu n'hésiterais pas à le faire si les rôles étaient inversés. "Je suis là pour les affaires comme tu t'en doutes déjà, mais, je le précise dès maintenant, ça n'a aucun rapport de près ou de loin avec mon club." Tu le dis alors que tu t'installes en face de Sergio, ça te parait important de le préciser, pour ne pas qu'il te prenne pour une idiote têtue et bornée. Tu n'es pas là pour parler de Paradise City aujourd'hui, ni même pour les intérêts du club, si c'était le cas, tu te serais tournée vers quelqu'un d'autre.
"Donc il ne devrait y avoir aucun conflit d'intérêt." En réalité, il faudrait aussi que tu t'excuses. Ou pas. D'un côté, tu es là pour une raison bien précise aujourd'hui, et de l'autre, tu restes toi, sans aucune concession ou aucun compromis. "J'aurais besoin... d'une faveur." Tu as une petite pause, ton regard croisant celui de Sergio. "Et oui, c'est moi qui demande ça."

One-one-one by one, you hang them high Your hands are steady and you sleep at night How did you turn your heart to stone?

thin ice

Guess I better quit and find another way before I get stuck in my honey brains, caught up in the shadow of the vicious cycle, shaking off the same old headaches. Dodging cracks in the ice getting thinner by the hour. Down on the ropes and my blood is on fire. There's no rock bottom

Si l’attitude se voulait détendue et avenante, la curiosité n’avait d’égale que la méfiance. Sergio manquait d’hypothèses valables pour justifier la présence de Lara dans son bureau et malheureusement pour lui, la brune n’était pas exactement le genre de personne qu’on pouvait lire facilement. Il pouvait juste deviner que son sourire poli ne transpirait pas la sympathie à son égard. C’était entendable au vu de leur dernière rencontre. Un beau gâchis au goût de l’agent qui n’avait jamais pris le parti de revenir sur sa décision. Il n’avait toujours pas changé d’avis sur le fait que fréquenter le club maintenant ne serait plus une très bonne idée s’il espérait sincèrement reconquérir Maritza. Il y avait déjà bien assez de réalités qu’il lui cachait pour s’en rajouter des réellement reprochables. Son stylo hors de prix entre les doigts en guise de distraction, le regard sombre de l’homme trahit son intérêt -et peut-être son soulagement- en entendant Lara promettre d’abréger la rencontre. Elle avait toujours eu le don de susciter son intérêt, particulièrement quand elle était en tenue de scène ou quand le mot « affaires » sortait de sa bouche. Sauf qu’aujourd’hui, le terme était aussi attractif que suspicieux. Il savait déjà que la Pearson avait un esprit entrepreneur. Naturellement, l’idée qui lui venait était liée à l’argent. Avait-elle besoin de financement au point de rouvrir la liste des partenaires de dernier choix ? Le cynisme aurait pu être de mise mais il se retint, s’accrochant à la décence de la laisser parler sans l’interrompre. Il se fit pourtant trahir par l’idée du conflit d’intérêt, une absurdité qui lui arracha un sourire amusé, vite dissimulé par le verre d’eau qu’il attrapa. Ils ne se côtoyaient plus. La présence de Lara servait ses intérêts à elle, pas à lui. Car s’il souhaitait vraiment se tenir à son statut d’homme rangé et éloigné de toute tentation, le simple fait de l’avoir dans le bureau ne présentait rien de bon. Il ne lui devait rien. Ni faveur, ni excuses pour son honnêteté. Il pourrait se relever de son fauteuil et la raccompagner vers la sortie. Pourtant, il n’en fit rien. Elle avait réussi l’exploit notable de garder son respect tout en blessant son ego au plus haut point. C’était une mauvaise pente dans laquelle se diriger. Il en était conscient, et cela força son temps de réflexion. « Ce doit être une sacrée faveur pour que je sois la personne à qui tu décides de demander. » En avait-elle après son argent ? Son réseau ? Dans le premier cas, le projet devait être mauvais. Dans le second cas, était-il vraiment sûr de vouloir aider ? « Tu as mon attention. » Pas la promesse qu’il aiderait, pas encore. La curiosité prenait juste le pas sur le reste.

@Lara Pearson

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.

≈ ≈ ≈
{thin ice}
crédit/(taylagifs) ✰ w/ @Sergio Gutiérrez

Au moins Sergio a accepté de te voir et tu considères cela comme un progrès en soi. Une petite avancée dans la bonne direction, alors que tu tiens aussi droite que possible sur cette chaise. Et que tu te demandes si vous allez un jour retrouver la relation professionnelle que vous aviez avant. Tu en doutes, tu es toujours à la tête de Paradise City, cela ne va pas changer du jour au lendemain et tu ne te vois pas vendre le club de sitôt. Comment est-ce que tu pourrais vendre l'endroit quand tu as investi autant de sueur et de larmes dans l'endroit ? Non, ça te parait impossible, mais tu oublies ton club quelques secondes pour te concentrer sur la personne que tu as en face de toi. Tu as presque envie de rire quand Sergio lui-même est étonné que tu te sois tournée vers lui. Qu'il se rassure, la première personne étonnée, c'est toi. Mais si ravaler ton immense ego est douloureux, échouer le serait encore plus et tu veux définitivement repartir avec un diplôme dans quelques semaines."Je vois votre expression et je devrais sûrement préciser que ce n'est rien de grave ou de personnel… tout le monde va bien chez les Pearson." Tu préfères le préciser au cas où il s'imagine quelque chose d'autre et commence à se faire des films. Et qu'il ne s'imagine pas non plus que tu es là pour lui demander de faire un chèque conséquence. Non, sur ces deux fronts-là, tu n'as pas besoin de son aide, du tout même.
"Enfin, aussi bien qu'on peut aller." Pour une famille aussi grande et aussi peu fonctionnelle que la tienne, et est-ce que Sergio a vraiment envie que tu vides ce sac-là et que tu lui dises tout ce qui ne va pas dans ta vie personnelle ? Non, tu ne le penses pas et ce n'est pas ton genre de t'appesantir sur cela. Tu es la première à le dire : tu es requin, tu avances sans regarder derrière toi et sans te soucier des conséquences. Oui, cela commence légèrement à te faire défaut. Et tu es en train d'apprendre que tu n'es pas trop grande ou même âgée pour les leçons justement. Mais autant en venir aux faits, c'est pour cela que tu es là après tout et après un léger hochement de tête, tu reprends et tu expliques à Sergio la raison de ta venue."Comme vous le savez j'ai repris mes études, et si j'ai eu les meilleures notes de ma promotion à mes derniers examens, la logique aurait voulu que je commence mon stage pour la second partie de mon cursus dans moins deux semaines." En théorie, tu t'en veux que ton sens des affaires t'ait fait défaut au moment le plus crucial... mais que dit le dicton déjà? C'est la vie ? Oui, quelque chose comme cela. "Mais l'entreprise que j'avais trouvé pour faire ce stage a mis les clefs sous la porte la semaine dernière donc..." De ce fait tu as besoin de repartir de zéro, sauf que tu n'as pas le temps, qu'il faut que tu commences ton stage au même moment que le reste de ta promo, donc le délai n'est pas idéal. "Je me retrouve sans rien du tout."

One-one-one by one, you hang them high Your hands are steady and you sleep at night How did you turn your heart to stone?

thin ice

Guess I better quit and find another way before I get stuck in my honey brains, caught up in the shadow of the vicious cycle, shaking off the same old headaches. Dodging cracks in the ice getting thinner by the hour. Down on the ropes and my blood is on fire. There's no rock bottom

Lara marquait un point en supposant qu’il s’attendait au pire, et cette clairvoyance le fit légèrement sourire. « Un scénario catastrophe me semblait plausible. Mais je suis content que ce ne soit rien de tout cela. » Bien qu’à vrai dire, il n’aurait pas directement songé à la famille de la brune. Si elle avait besoin d’argent, il aurait plutôt parié sur l’aspect professionnel. Ils n’étaient pas assez proches pour réellement connaître quoique ce soit de la vie familiale de l’autre. S’il n’y avait pas eu Paola, Lara serait restée bien éloignée de la vie privée de l’agent également. Quoiqu’il en soit, cela semblait être une époque révolue. Finalement, le mystère prit fin. Sergio resta silencieux, accueillant les mots avec un mélange de surprise et d’amusement cynique. Lara était la dernière personne qu’il aurait imaginée voir dans son bureau pour un stage. Ce n’était même pas une question de fierté mais plutôt de compétences. Il pouvait saisir l’envie de reprendre des études, mais au vu de son expérience, il voyait difficilement ce qu’elle devait encore avoir à apprendre sur comment faire tourner une affaire. « Tu es à la tête d’un business florissant et ton année est en péril pour une question de stage ? » Il secoua la tête. « Le monde académique est d’une stupidité rare. » Il n’avait pas eu la chance de faire des études et avait tout appris au fil de l’expérience. Pour avoir fait passer des entretiens à un tas de jeunes tout droit sortis de l’école, il était convaincu que ce n’était pas les études qui leur apprenaient à avoir la moindre forme de jugeote. « Et donc, tu te retrouves à venir toquer ici. » S’il tentait de retenir un sourire, son visage devait trahir son amusement. Aussi, il préféra rapidement justifier son attitude. « L’ironie de la situation doit être soulignée. » Il ne se moquait pas de sa demande, juste du fait qu’elle soit poussée dans ses retranchements d’une manière aussi absurde. Retrouvant son sérieux, il appuya ses avant-bras sur son bureau, doigts croisés. « Je vais être honnête en te disant que je déteste les stagiaires. Je n’aime pas avoir à superviser des éléments qui ne sont que de passage dans l’agence. » Sauf cas rares, il les refusait d’emblée et laisser Gayle déterminer si elle avait besoin de larbins temporaires. Sergio était bien plus à l’aise avec une équipe qu’il connaissait, en laquelle il avait confiance et à qui il pouvait déléguer. Ceci dit… « Mais tu n’es pas de cet acabit. » Lara avait de l’expérience. Elle pourrait être utile. L’agence n’avait pas de besoins urgents actuellement. Les postes étaient pourvus et tout ajout additionnel venait plutôt alimenter l’ambition des associés de GCA. Il fallut toutefois quelques dizaines de secondes avant que l’homme se risque à une proposition. « Tu pourrais être utile à la gestion des talents. Les castings, les recherches de collaborations, les réunions avec les partenaires, c’est quelque chose que tu devrais pouvoir faire. » Et il s’amuserait beaucoup de voir la jeune femme tenir tête à un talent trop arrogant. Il y avait cependant un piège. « Sauf que ce serait travailler avec moi. » C’était le revers de la médaille. Inclure Lara dans ses activités était risqué. Ils n’avaient de toute évidence pas la même éthique de travail et elle n’apprécierait certainement pas ses méthodes. Il pourrait la confier à Gayle, prévenir son associée du passif avec la Pearson. Mais rien n’était aussi sûr que de gérer lui-même.

@Lara Pearson

GASMASK

not a saint

Lord knows I've got habits to break. I'm really good at being good at goodbyes. I'm gonna give you fair warning that I'm not a saint, but I could be if I tried • sheepirl.

Contenu sponsorisé