hotel walls (Danaë)

hotel walls

I signed the papers for a lifelong lease. I rent the earth where I stay and the air I breathe. Then you forget that deal you made with God. While busy finding yourself being young, being dumb, and in love. It's all too easy and you're easily bored. Never once has it crossed your mind that life's too short and there's a third person walking behind us. A tap on the back and it's there to remind us life is a blink of an eye 'til you are no more

Plongée dans son bain, les orteils jouant avec l’eau, Emery se laissait distraire en regardant le paysage bleuté par la fenêtre de la salle de bain. Elle était en Chypre. Dans une suite de luxe, tous frais payés. Elle peinait un peu à le croire. Le taxi privé l’avait déposée à l’hôtel une heure plus tôt dans un état d’hébétement et d’épuisement inédits. Il avait fallu presque vingt-huit heures pour faire ce trajet et à chaque étape, la blonde s’était demandé si elle ne partait pas tout droit dans un trafic d’êtres humains, ou une connerie du genre. Ca ne l’avait pas dissuadée de partir et de laisser sa vie en plan pour une durée de dix jours. Elle n’était même pas certaine de ce qui l’attendrait ici. Apparemment, le programme entier était pris en charge par le Centre for Human Interaction Research, un pôle universitaire, en grande partie financé aussi par HumanConnect Labs, une entreprise privée d’études comportementales. La seule contrepartie était d’accepter d’être filmée durant les interactions et d’accepter de se couper du reste du monde. Em avait dû abandonner son téléphone à l’entrée de la chambre quand elle avait été accompagnée ici. Elle s’était retrouvée seule avec ses pensées et en découvrant la suite de luxe, la vue à couper le souffle sur la mer, la terrasse avec piscine privée, le tout après avoir volé pour la première fois de sa vie en première classe. Autant dire que la jeune femme n’avait eu aucun problème à sacrifier son fidèle téléphone. Elle avait juste envoyé un message à Cesar pour prévenir de son arrivée et s’était lancée dans l’aventure avant d’avoir sa réponse. Il n’avait déjà pas totalement compris et/ou apprécié son départ soudain solo, ce n’était pas pour commencer ses vacances avec une dose de stress. Elle voulait oublier que son existence était actuellement chaotique, qu’elle était à nouveau au point mort professionnellement, trop fauchée pour réaliser son projet et se payer un loyer, réduite à chercher des canapés où atterrir. Elle était en pleine crise existentielle où le besoin de lâcher la rampe se faisait sentir et la connaissant, cela pouvait inclure toutes les dérives possibles et imaginables. Alors des vacances surprises, même si elles impliquaient d’être scrutée en permanence, lui convenaient parfaitement. Rien ne l’empêchait non plus de marcher jusqu’à la plage et y passer dix jours jusqu’à terminer tellement bronzée qu’on la soupçonnerait d’avoir fait des UV, le tout en sirotant des cocktails. L’accès au bar de l’hôtel était inclus également, mais pour maintenant le contrôle de l’expérience, elle serait obligée d’avoir recours au room service. Quel dommage, en effet. Elle allait sans doute faire ça. Commander une margarita glacée, se prélasser dans la piscine. L’idée la convainquit d’enfin quitter son bain. Elle essora ses cheveux dans un chignon serré et enroula son corps d’une serviette douillette avant de sortir de la salle de bain, pieds nus. Elle n’avait pas pensé à prendre de rechange dans sa valise et ses pas la guidèrent jusqu’au salon où elle avait littéralement abandonné ses bagages avec le majordome. Sauf que la valise qu’elle trouva à la place… ne lui appartenait pas. Elle n’avait jamais vu cette valise, et l’incompréhension laissa place à un sursaut violent en réalisant qu’une silhouette se tenait dans la pièce. « OH PUTAIN. » Elle recula, la main sur son cœur battant le temps de se remettre de ses émotions. « Mauvaise chambre. La porte était pas fermée ? » Elle tenait fermement sa serviette contre sa poitrine, sur la défensive. La brune qui était en face d’elle n’avait pas l’air menaçante et Em voulait bien croire que c’était une erreur. Mais l’intrusion soudaine dans son moment de détente ne lui plaisait pas. Qui plus est, personne ne viendrait ici seul, donc à tout moment, un copain/fiancé/mari risquait de débarquer. Inutile de forcer le malaise davantage et maintenant, la blonde espérait juste que l’inconnue parlait effectivement anglais.

@Danaë Lescaut
(inspiration du lieu)

GASMASK

never gonna learn

How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.

with @Emery Dawson

Ce voyage surprise ne lui était pas destiné; à vrai dire, Danaë ignorait tout d'une telle opportunité, avant que sa sœur ne la lui présente, étant elle-même obligée de se désister. - Une semaine de vacances entièrement payée.. Profite-en pour bronzer, t'es pâle en ce moment ! le carton lui avait été transmis sans plus de cérémonie, comme un bon d'achat digne d'un supermarché.. et pourtant, sur le papier, l'offre envoyait du lourd. Une semaine à Chypre, loin des emmerdes du quotidien, loin du remue-ménage à l'Octopus ou de l'affaire liée à Amos - peut-être même une semaine pour se poser les bonnes questions sur ses fréquentations, ainsi que son cursus professionnel. L'entrevue avec Raelyn* lui avait laissé un sale goût âcre en bouche, et l'impression d'être revenue dans le néant, sur un point de départ flou où l'ambition ne rimait plus à rien.

Aussi était-elle partie de bon gré, prête à faire péter la sono et à vivre nue en buvant des cocktails fruités; ivre à longueur de journée, la tête dans les étoiles et le corps baigné de soleil, sensuellement immergée parmi ses rayons ou dans l'écrin des vaguelettes turquoises. Le trajet, si long soit-il, lui avait fait prendre conscience de sa fatigue accumulée : elle avait prévu des livres, mais le sommeil la domina, absorbant de bon gré la plupart des heures en transit. Vêtue d'une simple robe à fleurs induisant l'air des vacances, Danaë avait eu du mal à saisir la raison pour laquelle le "majordome" lui avait - confisqué - son portable : pas qu'elle y soit addict, mais si Raelyn avait le malheur de finir sur sa messagerie.. L'addition serait plus que salée. Ceci étant, elle s'était prêtée au jeu, maudissant légèrement la sista pour l'absence de précisions quant aux détails de son séjour. On la déposa devant la porte de la suite, et on la laissa entrer, avant de fermer derrière elle. - Weirdo. déclara-t-elle, vieille rhétorique en guise de constat sur l'attitude des employés à son égard - Siloé lui paierait, un jour ou l'autre, l'omission des caractéristiques du séjour.

La petite princesse ne fut pas étonnée de trouver un endroit luxueux, qui aurait volontiers décroché la mâchoire d'autrui; certains de ses clients avaient eu le malheur de l'habituer à ce style de vie, aux cadres exotiques et aux paysages idylliques - n'en ressortait presque qu'un sourire, contenté pour sur, mais loin de l'euphorie niaise qu'elle rejetait franchement. Chypre, c'était la première fois; le coup d’œil sur la baie instigua une forme de détente, une certaine réjouissance : elle était sur une île, à de nombreuses encablures de l'Australie, pour la première fois depuis longtemps. Oui, quelque part, cela avait du bon. Ceci étant, son petit bonheur fut de courte durée. Danaë s'apprêtait à se jeter sur le lit, mode étoile de mer pour profiter de la surface moelleuse et finir une nuit commencée en pleine journée, doublée d'un décalage horaire à lui retourner le cerveau, lorsqu'une voix la fit sursauter. - DAMN, y a pas à crier comme ça. se tourner rima avec faire volte-face; elle détestait cela, être prise au dépourvu, surtout lorsque la surprise venait d'une silhouette placée dans son dos. Rien de plus vulnérable, rien de plus détestable à ses yeux.

Mais que dire de la silhouette.. féminine, touchée dans une forme d'intimité, la serviette seule camouflant ses courbes voluptueuses. What the fuck is going on here ? Qu'avait-on encore omis de lui dire ? - Si elle l'avait été, j'serais pas là. l'accent 'ricain avait tendance à ressortir lorsque le naturel l'emportait, tandis que le timbre opposé lui évoquait la contrée insulaire similaire à sa propre provenance.. Australienne ? - Okay, il doit y avoir une erreur.. J'vais aller chercher le majordome. le type qu'elle trouvait bizarre deux minutes plus tôt - encore l'idée du siècle. Mais, alors qu'elle se dirigeait vers la porte, une pensée la traversa : et si tout était volontaire ? La main sur la poignée se figea, et elle tourna la tête en direction de la belle, doux visage renfrogné derrière ses traits défensifs. - Wait wait.. J'suis quasiment certaine que le Frankenstein s'est pas trompé en ouvrant la porte. elle montra alors sa carte magnétique, numéro à l'appui. - Peut-être qu'ils ont eu un bug dans le système des réservations et.. Qu'on a obtenu la même chambre. Dommage, il y a qu'un lit. quatre places, mais quand même. L'informatique avait dû leur jouer un tour, et il suffisait d'aller toquer à la réception pour faire corriger le tir. Son regard n'attendait pas tant son approbation, mais plutôt l'idée de la voir s'habiller, pour aller faire front commun devant le personnel, et réclamer ce qu'elles méritaient : un espace intime, en toute tranquillité, pour passer de bonnes journées solitaires.

code par EXORDIUM. | Images par Oblivion

she's like the wind

Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité? .•°¤ Mags.

hotel walls

I signed the papers for a lifelong lease. I rent the earth where I stay and the air I breathe. Then you forget that deal you made with God. While busy finding yourself being young, being dumb, and in love. It's all too easy and you're easily bored. Never once has it crossed your mind that life's too short and there's a third person walking behind us. A tap on the back and it's there to remind us life is a blink of an eye 'til you are no more

L’Australie aurait dû l’habituer à la vie sur une île, à la mer turquoise, aux plages blanches et à l’air marin. Mais la Chypre avait une tout autre atmosphère qui dépaysait complètement la blonde. Entre le cadre, l’expérience soudaine, la fatigue accumulée et la solitude qui avait presque pris une forme méditative, la présence de l’inconnue dans le salon de la suite s’était révélée incroyablement déroutante. C’était comme se réveiller en sursaut sans savoir où on était. La surprise était mêlée à une certaine vulnérabilité vu la tenue de la Dawson qui serrait sa serviette de toutes ses forces. Voilà qu’ainsi, les deux jeunes femmes se regardaient comme des biches pris entre les feux d’une voiture. L’explication logique de la mauvaise chambre servait à rationnaliser cet instant cocasse, même s’il allait contre le sentiment de sécurité un peu précaire que la blonde pouvait ressentir depuis qu’elle avait quitté Brisbane. « Désolée. » marmonna-t-elle finalement avec un ton qui laissait entendre qu’elle n’en croyait pas un mot. Elle n’était pas celle qui devait s’excuser d’avoir eu peur au vu de la situation. Comment une erreur pareille aurait pu se produire quand l’hôtel escortait ses invités ? Il fallait sacrément se planter pour ne pas reconnaître un numéro de villa et oublier y avoir déjà accompagné quelqu’un plus tôt dans la journée. « Je… tu peux laisser tes valises ici le temps de régler ça. Il s’est trompé. » Parce que c’était évident, non ? Un manque de professionnalisme évident qui fit naître un pressentiment étrange dans l’estomac de l’australienne. Surtout quand la brune ne sortit pas de la suite, se retournant plutôt en sa direction. Elle avait l’air contrariée, comme pas convaincue d’être au mauvais endroit. Emery fronça les sourcils, à son tour sur la défensive. Et quoi maintenant ? Elles allaient se disputer pour une chambre ? Était-elle le genre de femme capricieuse qui exigeait que tout soit fait selon ses désirs ? C’était une possibilité. Elle avait cette beauté et cette grâce qui faisaient qu’elle n’aurait aucun problème à trouver quelqu’un pour se plier au moindre de ses désirs. La clé magnétique servait de preuve maintenant, une tentative d’honnêteté qui ne satisfaisait pas Emery. Elles avaient effectivement le même numéro. Le 21 doré était le même que sur la sienne. Et a suite, aussi grande soit-elle, contenait bien une seule chambre. « C’est n’importe quoi. » L’agacement était teinté de confusion. « Attends. Je reviens. » D’un pas pressé, la blonde disparut dans la chambre où étaient ses valises. Elle ouvrit la plus grosse pour sortir la première robe d’été qui lui tomba sous la main. Elle n’était ni maquillée, ni apprêtée, ses cheveux encore mouillés pas brossés maintenant à l’air libre sur ses épaules, mais l’envie de tranquillité n’attendrait pas qu’elle s’estime présentable. Un vêtement était déjà bien mieux qu’une serviette trop provocatrice. Et quand elle revint vers le salon, ce fut vers le téléphone relié à la réception -et mystérieusement coupé du reste du monde- qu’elle se dirigea. Elle enclencha le haut-parleur et attendit que l’on décroche à l’autre bout du fil. « Pissouri Beach Resort, Giannis à votre écoute ? » « Bonjour, euhm. Emery Dawson, chambre 21. Je vous appelle parce qu’une autre personne s’est fait attribuer la même chambre que moi ? C’est forcément une erreur, non ? » Elle leva les yeux vers l’inconnue, esquissa un sourire poli qui déchanta quand après quelques secondes de silence, Giannis reprit la parole. « La réservation a été effectuée pour deux personnes, je suis désolé. Si vous rencontrez un problème à ce sujet, vous pouvez vous adresser à l’organisme qui s’est chargé de votre réservation. Puis-je faire autre chose pour vous ? » Aller te faire foutre fut la première réponse qui passa par l’esprit de la blonde, heureusement retenue. « Non, merci. » Elle raccrocha, comme sonnée alors que les informations se mettaient en place dans son esprit. Le centre de recherche. Les interactions. L’environnement sous contrôle. « Laisse-moi deviner. Toi aussi tu as eu un voyage tous frais payés, trop beau pour être vrai, et avec des conditions bizarres ? » Elle aurait dû lire les petites lignes. Envolée la solitude, le temps seule dans un cadre paradisiaque. Elle aurait droit à de la cohabitation dans un espace qui lui semblait subitement bien restreint. « Maintenant c’est juste bizarre. » Et potentiellement décevant ? Elle n’en savait trop rien.

@Danaë Lescaut
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(#)Dim 1 Sep 2024 - 21:49

with @Emery Dawson

Cette affaire puait le non-dit, ou l'expérience douteuse, Danaë en aurait mis sa main au feu. Trop de coïncidences, trop de timings parfaits et de petits détails saupoudrés ça et là, pour mener précisément à cette interaction. En soit, cette inconnue valait le détour des yeux; emmitouflée dans sa serviette comme on s'accroche à la vie, la brune devinait déjà une belle crinière, à peine plus claire que la sienne, tombant probablement à mi-dos, et des courbes graciles pour le bonheur des garçons. Sa surprise n'est pas feinte, et sa posture suggère qu'elle était déjà installée depuis de longues minutes; le temps d'arriver, de jeter un coup d’œil à droite et à gauche, de faire couler un bain et de s'y relaxer, elle miserait sur une bonne heure. Avec cette conclusion, sa réaction fait on ne peut plus sens; pire, si Danaë était entrée quelques minutes plus tôt, elle l'aurait sans doute surprise dans la baignoire.

Pour autant, elle ne compte pas en démordre. La chambre lui a été attribuée, et elle jurerait que le réceptionniste a même pris le temps de vérifier. La carte magnétique ne prouve plus rien, puisqu'elles sont identiques; d'ailleurs, quel genre d'hôtel possède sur son trousseau initial, deux clefs jumelles ? - ça n'a pas d'sens. objective-t-elle, présentement à court d'idées ou de raisons cohérentes pour expliquer la suite des évènements. C'est du jamais vu, songe-t-elle en pensant aux nombreux séjours effectués dans divers hôtels, pour des actes moins reluisants.

L'inconnue se rhabille à l'arrache, d'une façon qui la ferait franchement sourire si elle n'était pas - un poil - agacée par la situation. Livrée au naturel, prise en flagrant délit avec ses cheveux lâches et sa robe tout juste dépliée, la fameuse Emery Dawson lui apparait au moins sincère, plus authentique qu'elle ne saurait elle-même se le permettre. La réservation a été effectuée pour deux personnes, cette réplique a le don de tourner en boucle dans sa tête; il est évident qu'il ne s'agit pas de la moitié d'Emery, et encore moins de la sienne. Le seul postulat qui offre un semblant de lumière et de crédibilité à cette scène surréaliste : sa sœur. Celle qui lui a gentiment refilé son ticket, étonnement ravie de ne pas aller visiter Chypre. Tu parles d'un concours de circonstances. - Honnêtement ? Non. Ma sœur était censée venir, mais elle m'a laissé sa place. inutile de demander pourquoi; l'aînée devait avoir flairé l'embrouille, et s'est fait un malin plaisir en se faisant remplacer par sa cadette. - J'm'appelle Danaë. Ce sera un peu moins bizarre si tu connais mon prénom. pas de poignée de main au programme, seulement l'acceptation progressive de l'aventure qui les attend. La carte magnétique est jetée sur le lit, la valise est laissée de côté; elle s'avance vers la terrasse, s'adosse à la rambarde et laisse sa tête basculer en arrière, cheveux caressés par la brise fiévreuse. - J'vais pas te manger, tu peux venir. fait-elle remarquer, avec une arrière-pensée qui tendrait à dire le contraire. - S'il faut qu'on cohabite, j'tiens à te prévenir de suite.. J'ai l'intention de profiter de Chypre, de ces vacances; autrement dit, j'vais picoler et danser jusqu'à pas d'heure, prendre des douches à trois heures du mat' et m'faire livrer des desserts pour le petit déj'. T'y vois un inconvénient ? elle se dandine légèrement sur place, puis regarde en direction d'la cuisine. - D'ailleurs.. J'ai soif ! Un verre ? la pauvre, elle n'est pas prête.

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