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@riley allen

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C’était un peu comme avoir les avantages et les inconvénients, travailler chez Weatherton en tant qu’assistante du grand patron. Les avantages étaient justement de travailler auprès du grand patron, du principal créateur de la maison, et d’apprendre du meilleur; Millie ne pouvait nier qu’elle en avait plus appris en quelques temps auprès de James que pendant ses années d’études, et que tout ce nouveau savoir ne serait qu’un énorme bagage avantageux pour la suite de sa carrière. Les inconvénients, c’était de rester en permanence dans l’ombre et que les gens ne vous prennent pas la moindre attention réelle. Ne pas se méprendre: c’était en grande partie pour cette raison là qu’elle avait pris ce poste là initialement, justement parce-que cela lui permettait de rester dans l’ombre; elle n’avait juste pas pensé à comment seraient les choses une fois qu’elle ne serait plus aux côtés de Weatherton puisqu’initialement son plan n’était pas d’en partir. Désormais, elle était toujours dans l’anonymat mais ne pouvait plus sortir sa botte secrète de connaitre l’un des créateurs les plus en vogue du moment.

La seule trace qui existait encore publiquement de son passage chez Weatherton, c’était sa biographie Instagram qu’elle ne s’était pas encore résolue à changer - un détail parmi tant d’autres auquel elle n’avait pas repensé jusqu’à aujourd’hui, lorsqu’elle ouvrit le message qui lui avait été envoyé sur le réseau social. Parce-que si elle mettait déjà davantage en avant les créations qu’elle pouvait elle coudre et imaginer dans la chambre de son appartement, peut-être qu’elle n’aurait pas été si facilement repérée si le nom de James n’était pas encore affiché quelque part dans les quelques caractères de début de page. Qu’importait, l’occasion était à saisir, ce n’était pas le moment de se poser la moindre question.

Ce fut un brin nerveuse qu’elle arriva devant le bâtiment de l’adresse qui lui avait été indiquée; elle n’avait jamais mis les pieds à l’Association Beauregard - heureusement, d’ailleurs, ce n’était pas le genre d’endroit où on était ravi de mettre les pieds normalement -, mais comme bien des personnes elle connaissait son existence. Elle avait aussi l’avantage de participer à des groupes de paroles dans une autre association, ces dernières faisaient assez régulièrement tout en oeuvre pour se faire connaitre l’une et l’autre selon les besoins des personnes et avait donc plus d’une fois entendu parler de celle dans laquelle elle mettait les pieds aujourd’hui. Ne sachant trop où se rendre, elle s’adressa à l’accueil. « Bonjour. J’ai rendez-vous avec madame Allen ? » La personne chargée de la réception lui adressa un grand sourire en lui indiquant l’un des couloirs; Millie accorda ses remerciements et prit la direction indiquée. Une fois devant le bureau qui portait le nom de la femme qu’elle était supposée rencontrer aujourd’hui, elle toqua trois fois à la porte, attendant désormais sagement sur le pas de cette dernière d’avoir l’indication d’entrer. Ses doigts tenait son sac à main légèrement trop fort, trahissant cette légère dose de stress qu’elle pouvait ressentir. Ce dernier n’était d’ailleurs pas réellement justifié: ce n’était pas un entretien pour un poste, elle ne jouait pas sa vie - mais elle avait perdu rapidement l’habitude de devoir se retrouver face à des personnes pouvant potentiellement juger ses compétences.

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Bien sur qu’elle était quelque peu nerveuse tant elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas eu besoin de défendre ses compétences. La dernière fois qu’elle l’avait fait, elle avait été embauchée pour le poste qu’elle convoitait directement à la sortie de l’école, et elle savait qu’une grande part de chance avait joué dans ce processus. Aujourd’hui, même si elle avait été directement démarchée pour arriver jusqu’à ce bureau et que ce n’était pas pour quelque-chose d’autant sérieux qu’un poste à temps plein, bien sur que Millie se mettait quelque peu à douter de ses compétences, capacités et ce qu’elle pourrait présenter aujourd’hui. Mais elle était quand même venue, parce-qu’elle n’avait aucune raison valable de faire demi-tour et de prendre peur; elle était quand même venue parce-que ce serait aussi l’occasion pour elle se voir autre chose et de se remettre en selle - elle savait que c’était indispensable si elle ne voulait pas rester trop longtemps en dehors du monde du travail.

La porte du bureau devant elle finit par s’ouvrir. « Bonjour, Millie? » Peut-être n’était-elle pas la seule n’ayant pas toute son assurance dans cette situation - ou alors la brune devant elle avait oublié qu’elle venait et elle n’était plus sure de qui elle devait voir aujourd’hui et Millie n’avait pas spécialement envie de glisser vers ces hypothèses là maintenant alors elle étira un sourire de circonstance en opinant quelque peu du chef. « C’est ça, bonjour. » Qu’elle répondit avant de se laisser entrainer à l’intérieur du bureau. « Tout d'abord, merci beaucoup d'avoir accepté de me rencontrer!! Votre déplacement ici et votre temps sont très appréciés. Vous allez bien? » Gardant son sourire accroché aux lèvres, Millie balaya d’un mouvement souple de la main les remerciements de la brune. « C’est moi qui dois vous remercier de m’avoir contactée. » Elle ne le disait pas par fausse modestie, mais bien parce-qu’elle le pensait vraiment. L’Association Beauregard avait un nom plutôt connu dans les domaines des associations de la ville, là où elle n’était pas grand monde dans ce dernier; si bien que bien sur que c’était dans l’autre sens que les remerciement se devaient d’être faits. « J’étais surprise de vous voir arriver dans mes DM, c’est assez rare que ce soit pour me demander un coup de main pour un vrai projet. Souvent les gens les utilisent plus pour discuter et pour échanger sur des techniques, des idées… Vous êtes la première à vous intéresser de la sorte alors je dois dire que c’est virement à moi de vous remercier. » L’autre partie des personnes qui la contactait via la messagerie Instagram n’était pas composée de personnes bien intentionnées, elle préférait donc laisser cet exemple de côté: cela ne valait pas la peine de les mentionner. « Et je vais très bien, merci de le demander. J’espère que vous allez bien aussi ? » Le regard de la jeune femme naviguait quelque peu à droite et à gauche dans le bureau, avant de revenir vers la brune devant elle. « Votre collègue à l’accueil m’a dit que vous étiez au téléphone quand je suis arrivée, j’espère que je vous ai pas dérangé. » Elle avait tout le temps du monde devant elle, donc si leur discussion avait besoin d’attendre un peu, ce n’était pas un soucis pour elle.

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Rien qu’au sourire que la brune face à elle lui offrait, elle savait qu’elle avait bien fait de répondre par la positive à cette demande - rien qu’au moins pour qu’elles puissent se rencontrer, même si finalement cet échange ne portait pas ses fruits. « Je vais bien également, merci et je suis bien contente de constater que la proposition dont je souhaite discuter avec vous aujourd'hui semble dans nos intérêts respectifs! » Bien sur qu’elle esquissa un petit sourire de son côté aussi. « Tant mieux. » Ce n’était pas toujours dans ce sens là que les choses se passaient, et si cela pouvait l’être, c’était effectivement un avantage de taille.

L’une des premières interrogations, si cela pouvait être nommé de la sorte, qu’eut Millie une fois que les présentations furent succinctement faites fut de s’assurer que son arrivée ne dérangeait pas; étant donné que la jeune femme était au téléphone lorsqu’elle était arrivée sur place, elle voulait être sûre qu’elle ne dérangeait pas. « Pas du tout, je vous attendais! Et je suis particulièrement excitée par ce possible projet que nous pourrions mettre ensemble de l'avant pour l’association. » Le sourire de la plus jeune était d’autant plus présent, désormais. Concentrant son attention sur l’écran qui lui était présenté, elle attendait les indications qui viendraient de la brune désormais. « Bon, ce n'est clairement pas le montage le plus impressionnant, mais je me disais que c'était plus vendeur de rendre ma proposition davantage concrète. En fait, je dis ma proposition, mais ce sont vos créations qui m'ont données l'idée. J'ai utilisé des produits déjà existants, mais le but serait de créer de toutes pièces des accessoires, par exemple des foulards, bandanas, pour les personnes atteintes d'un cancer, et même pour les personnes qui les soutiennent. J'aimerais des produits purement "home made" créé par une personne d'ici, toi, pour une association d'ici, nous. » Déjà, le côté créatif de Millie s’était mis en fonctionnement, alors qu’elle visualisait dans son esprit les idées qui lui étaient présentées et qui lui étaient formulées; et d’avance elle savait qu’elle appréciait énormément d’où tout cela venait, et surtout pourquoi c’était fait. Ce n’était pas du tout une branche qu’elle maitrisait, celle dans laquelle l’association oeuvrait, mais elle savait ce que c’était de recevoir un certain soutien et pouvait se projeter dans l’idée. « Je suis bien outillée pour le côté marketing, mais j'aimerais avoir une personne dans l'équipe qui s'occupe du volet créatif qui serait à l'image de notre association. Il y a des bénévoles aussi qui ont certaines capacités en couture et qui pourraient collaborer à certaines étapes du processus. » Déjà, les doigts de la jeune créatrice glissaient sur l’écran pour agrandir certains motifs, deviner d’autres formes, analyser les idées qui avaient été mises à plat et au clair pour elle - parce-que c’était clairement pour cette raison là que la présentation avait été faite aujourd’hui. Et bien qu’elle se sentait honorée, tant parce-qu’elle manquait de reconnaissance envers son travail ces derniers temps - elle savait que c’était de sa faute et qu’elle avait tout sur un plateau d’argent avant de tout envoyer balader -, que parce-qu’il s’agissait là de quelque-chose qui toucherait pas mal de personnes, et l’idée d’y participer et qu’une certaine confiance pouvait lui être faite n’était pas anodine à ses yeux.

« Le projet est incroyable. » Elle retira son regard de l’écran de la tablette pour le remonter vers la brune, tendant cette dernière complètement dans sa direction maintenant qu’elle avait terminé de faire sa curieuse. « Je veux dire, autant en terme de quantité de travail à fournir que ce qu’il va apporter. » Elle eut un petit rire. « Mais il reste incroyable. » Elle pesait ses mots, et n’était pas du genre à donner ce type de compliment si ce n’était pas vrai - elle aurait su trouver une autre tournure de phrase pour expliquer qu’elle ne comprenait pas l’idée, qu’elle n’appréciait pas cette dernière ou simplement qu’elle n’était pas intéressée. Si elle disait qu’elle trouvait ce qui lui était présenté incroyable, c’était que c’était sincère. « Rien que présenté comme ça, ça me donne pas mal d’idées. Je sais pas si elles seraient toutes bonnes à prendre, mais ça mérite qu’elles soient couchées sur papier. » Et étant donné que son emploi du temps était bien vide ces derniers temps, elle aurait le temps de le faire assez rapidement. « C’est la première fois que ce genre de projet est monté ici ? » Parce-que si ce n’était pas le cas, elle aurait peut-être certaines bases sur lesquelles prendre appui - et si ce n’était pas le cas, il faudrait qu’elle évite de se mettre une pression trop importante pour ce qui s’en viendrait.

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C’était bien sur le genre de projet qui donnait envie - il laissait à une place assez large pour avoir la liberté d’y mettre de ses idées tout en ayant un certain chemin à garder en ligne de mire. Qui plus était, il était mis en place pour une bonne cause et bien sur que cela donnait encore davantage envie de mettre la main à la patte. Millie ne savait pas si les idées qui lui venaient à peine le nez mis dedans pourraient plaire ou pourraient être adaptées, mais en tous cas plusieurs idées lui venaient rien qu’à la première lecture. « Je suis tellement contente si le projet t'inspire!! Nous sommes très ouverts à tes idées et évidemment du aura du temps reconnu pour la création et la sélection de ces dernières! » La jeune femme esquissa un petit sourire alors qu’elle redonnait la tablette à la brune face à elle. C’était comme si, en réalité, elle répondait bien à toutes les questions qu’elle pourrait se poser - et c’était presque suspicieux. Si Millie n’avait pas eu la chance qu’elle avait jusque maintenant lorsque cela concernait son travail, elle aurait pu croire à l’arnaque. Elle avait eu la chance de toujours en avoir justement, de la chance si bien qu’elle n’était pas top méfiante sur ce point là; surtout alors que c’était une des employées d’une association qui l’avait contacté: bien sur que c’était pour la bonne cause.

« Des idées avaient déjà été lancées, mais rien de concret n'a encore été mis sur le marché ici. Dans ce document, tu pourras voir des exquises, des soumissions pour des tissus, etc. » Lentement, Millie opina du chef; elle se devait tout de même de poser la question. « Qu’est-ce qui a empêché qu’ils se mettent en place, jusque maintenant ? » Parce-que si c’était pour lancer des idées mais qu’elles ne se concrétisent pas parce-que, par exemple, les dirigeants ne suivaient pas ces dernières, elle n’avait pas envie non plus de perdre son temps et son énergie. Elle plongeait tête baissée facilement dans le travail, mais elle ne voulait pas le faire pour rien.

« Je ne sais pas tu, vous avez combien de temps à consacrer à un tel projet? Si cela vous va nous pourrions nous tutoyer? » Millie eut un petit rire, de ceux plutôt polis que moqueurs, à la dernière question de la brune: elle avait vu qu’elle naviguait entre les deux options sans jamais réellement s’arrêter sur l’une ou l’autre. Elle avait opté pour des tournures de phrase permettant d’éviter la question, jusque là, de son côté. « On peut se tutoyer oui, y’a pas de soucis. » Dans le domaine du travail, elle avait eu l’habitude de pratiquer la formule de politesse mais parce-qu’elle avait surtout l’habitude de travailler aux côtés de grands noms de la mode qui ne laissaient pas de place aux marques de familiarités de la sorte. L’environnement et le travail qui s’avançait vers elle était différent cette fois-ci. « Et honnêtement, je vais avoir pas mal de temps libre donc je pourrais y consacrer le temps qui sera nécessaire. » Cela occuperait ses mains, ses journées, son esprit - elle avait même hâte de pouvoir replonger un peu dans un projet qui n’était pas sans but précis ou simplement pour utiliser les rouleaux de tissus qui stagnaient dans sa chambre. « Je peux terminer de monter l'offre de contrat cette semaine et déjà expliquer les grandes lignes que serait cet engagement! » Avec un sourire qui se voyait également dans ses yeux, elle opina doucement du chef. « Ce serait super. » Elle pencha quelque peu sa tête sur le côté. « Au moins que je puisse savoir dans quoi je m’engage, dans les grandes lignes oui. » Parce-que si pour le moment elle ne savait pas de quoi son futur professionnel serait composé, elle aimerait savoir effectivement à quelle hauteur elle s’engageait ici; parce-que si une opportunité qui ne se refusait pas pointait le bout de son nez, pour un contrat bien plus long et surtout plus représentatif, elle voulait être sure de pouvoir combiner, cumuler - bref, de ne pas se retrouver bloquée.

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Il ne lui semblait pas déplacé de son côté que de demander quelques informations supplémentaires sur les raisons qui avaient poussé à empêcher un tel projet d’aboutir pour le moment - savoir surtout dans quel type d’environnement de travail elle mettait les pieds. Elle avait du temps devant elle, l’envie de créer et donner un coup de main pour quelque-chose qui en avait besoin; mais elle voulait le faire dans des conditions qui n’étaient pas non plus à la dérive. « De ce que je sais, puisque je viens d'arriver dans l'association, c'était surtout pour des questions d'horaires justement en lien avec les créateurs qui avaient souvent d'autres projets sur le feu qui leur prenaient finalement plus de temps. » - « Oh. » Ce n’était pas dû à un problème de gestion des employés, ni de l’équipe encadrante, mais bien parce-que les personnes qui pourraient potentiellement s’impliquer dans le projet ne trouvaient pas assez de temps à dégager pour le faire. « C’est dommage alors. J’espère que ça va changer cette fois-ci. » Et que les ressources autant matériel que personnel seraient alignés pour que le projet voir le jour.

« Alors, il s'agit d'un contrat d'un an avec possibilité de prolongement. Deux options sont possibles, temps partiel ou temps plein. Temps partiel serait avec l'embauche d'une personne de plus. Dans les deux cas, il y a des avantages sociaux que tu pourras lire dans ce document, par exemple, au niveau des congés fériés, assurances, etc. Le premier mois serait consacré à l'élaboration des idées, la création de l'équipe et la mise en œuvre du "plan de match" ou de la mise en marché si tu préfères. Ensuite, sera la création, la production et le côté marketing qui se fera surtout avec moi. » Au fil des informations, Millie ne put s’empêcher d’étirer plutôt malgré elle un petit sourire; ça se voyait que Riley tentait de lui donner le plus d’éléments possibles pour lui vendre le projet, là où en réalité elle était vendue depuis le début. Et elle pouvait la comprendre: si ça lui tenait à coeur, elle avait envie de voir les choses se réaliser et elle se devait de se montrer convaincante pour réussir son coup. Elle pencha quelque peu son visage sur le côté, plissant juste ce qu’il fallait ses yeux pour donner à son visage davantage un air doux. « J’avoue que commencer par un temps partiel, ça me botterait plus. » Ce n’était pas tant qu’elle n’avait pas envie de se donner à fond, au contraire; mais elle parfait davantage sur l’idée de pouvoir s’investir à la hauteur de son temps libre, surtout en sachant qu’un jour elle voudrait retourner dans un monde un brin davantage prestigieux de la couture - une fois qu’on y avait goûté, c’était difficile de s’en défaire complètement. « Parce-que j’ai pas d’autre job en cours à côté, mais ça pourrait arriver et je préfère donner plus de mon temps que prévu plutôt que l’inverse. » Elle inspira longuement. « Ca change pas mon avis de m’impliquer, t’en fais pas. Mais j’aime pas revenir sur mes engagements, alors… » Elle l’avait fait avec son dernier job et ça lui fichait les jetons rien que d’y repenser.

« Tu préfères me donner le contrat aujourd’hui ou me l’envoyer plus tard par mail ? » Elle savait que les choses se faisaient beaucoup de cette sorte à leur époque, et il n’était pas réellement nécessaire d’avoir un document signé en sortie de rencontre pour savoir de son côté qu’elle s’engageait comme promis. « Ou je sais que j’ai prévu de voir Lucas la semaine prochaine, si tu le vois entre temps, tu peux le faire passer par ses mains, ça me dérange pas. » Parce-que faire le lien n’avait pas été si difficile, surtout que Millie savait à quel point le monde pouvait être bien petit, de façon ironique, quelques fois; pour une fois ce n’était pas pour une mauvaise raison que c’était le cas et c’était plutôt avec gaité de coeur qu’elle mettait ce lien là en avant.

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Il y avait toujours un risque que l’idée de proposer ses services à temps partiel ne plaise pas à la jeune femme face à elle, même si initialement elles n’avaient pas du tout discuté de toute cette partie là; peut-être que les attentes étaient toutes autres dans l’esprit de celle qui souhaitait mener ce projet à bien. Mais au mouvement qu’elle lui offrit de la tête à ses paroles dans un premier temps, Millie sut rapidement que les choses allaient pouvoir atteindre un point d’entente et déjà, elle gardait son sourire un peu plus présent sur ses lèvres. « Bien sûr, c'est très compréhensible et bien honnêtement, je préfère largement que tu commences avec moins d'heures et que tu en ajoutes possiblement que l’inverse.. » Elle plissa le bout de son nez. « Oui, c’est justement pour ça. Quitte à ce que j’ajuste après ou selon les besoins, mais j’aime pas décevoir ou m’engager quand je peux pas le faire, alors qu’en temps partiel pour commencer ça m’éviterait d’agir comme ça. » Et elles pourraient trouver toutes les deux satisfactions, ce qui n’était pas négligeable puisque c’était la raison de sa présence ici.

« Je vais modifier pour une version temps partiel et valider le tout avec ma patronne. Dès que c'est fait je te l'envoie par mail! » Millie opina du chef. « Parfait. » L’autre option qu’elle lui proposa était qu’elle fasse passer les documents, si elle le souhaitait et qu’elle pensait que c’était là quelque-chose de possible, par Lucas que la cadette des deux savait voir pour une occasion ou une autre la semaine suivante. Ce n’était pas là un processus classique, mais si cela pouvait faciliter Riley dans les démarches, elle lui en donnait l’autorisation. « C'est vrai, j'avais cru comprendre que tu connaissais Lucas! Parfait, je pourrai également lui donner une version papier comme ça tu pourras le conserver aussi de cette manière. » - « Super alors. »

« Est-ce que tu avais d'autres questions? Sinon, en tout temps, tu peux m'écrire ou me passer un coup de fil, voilà mon numéro pour me joindre directement à mon poste. » Déjà, elle secouait sa tête de droite à gauche pour parquer la négation quant à la question. « Au pire je t’enverrai un message si c’est le cas effectivement, mais ça me semble déjà pas mal pour le moment. » Elle avait répondu à ses principales questions, et Millie s’imaginait bien qu’une bonne partie de celles qu’elle pourrait avoir ensuite seraient répondues avec la pratique aussi. Elle se leva de la chaise sur laquelle elle était assise, prête à prendre congé, lorsqu’une question qui n’avait rien à voir avec la raison de leur rencontre s’introduit malgré tout dans son esprit; ce n’était pas très professionnel et c’était surtout assez hors contexte, mais elle se dit cela ne mangeait pas de pain et qu’au pire, Riley pourrait toujours lui indiquer que ce n’était pas un lieu pour discuter de ce genre de choses. « J’ai peut-être une question, en fait. » Elle resserra sa prise autour de l’anse de son sac à main, passé sur son épaule. « Rien à voir avec le boulot à faire, ou le contrat… C’est plus personnel. » Elle plissa quelque peu le bout du nez, pencha un brin sa tête sur le côté, soulignant la certaine inquiétude qui était sienne. « Comment tu trouves Lucas ? » Elle enchaina rapidement. « Je sais que vous l’avez pas vu depuis longtemps, ou pas régulièrement en tous cas, mais depuis qu’il a perdu son job c’est pas facile… Et je sais que j’ai tendance à m’inquiéter pour tout le monde, tout le temps, trop facilement - donc peut-être que c’est pas justifié ? » Elle espérait une réponse par la positive, pour une fois, lui prouvant qu’elle avait tort de s’en faire de cette sorte.

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Millie n’était pas du genre à mettre son nez dans des affaires qui ne la regardaient pas, elle ne connaissait que trop bien cette sensation désagréable et ne souhaitait la procurer à personne. Elle avait appris en grandissant à rester en bordure des choses qui n’étaient pas de son ressort, à prendre un peu de recul lorsque cela était nécessaire et que sa présence n’était pas demandée. Là était une situation un brin différente: elle ne cherchait pas à récolter des informations qui ne la regardaient pas, elle souhaitait juste prendre des nouvelles d’un ami - et qui plus était, un ami qui avait été présent à ses côtés d’une manière qu’elle ne pourrait jamais réellement lui rendre. Alors si elle pouvait au moins payer un peu sa dette, elle ne se retiendrait pas de le faire et d’être face à la belle-soeur de Lucas aujourd’hui était l’opportunité parfaite.

Sauf que les premières réactions que put avoir Riley ne correspondaient pas à quelque-chose qu’elle s’était imaginée - autant parce-qu’elle semblait surprise par le sujet que Millie apportait sur la table, que parce-que sa réaction primaire pouvait aussi être très inquiétante. Elle décida d’inspirer profondément et d’attendre qu’elle lui réponde plutôt que de sauter sur des conclusions non-nécessaires ici. « Je suis vraiment surprise présentement, car je t'avoue ne pas avoir été mise au courant. » Reculant quelque peu son visage et fronçant un brin les sourcils, Millie eut un instant de silence de son côté; parce-que ce n’était pas là une surprise ni une information nouvelle pour elle, elle s’attendait à ce que ce soit quelque-chose de plus répandue du côté de la famille de Lucas, que ses proches soient déjà au courant. « Oh. » Sauf que sans équivoque, elle s’était allègrement trompée et avait, effectivement, mis son nez dans des histoires qui ne la regardaient pas - exactement ce qu’elle souhaitait éviter à la base. Fermant les yeux un instant, elle se maudit intérieurement et silencieusement. « Est-ce que tu sais si cela fait longtemps? » Faisant rouler ses lèvres l’une sur l’autre, elle reporta son regard sur la brune à ses côtés; le doute s’immisça bien sur en elle en cet instant: se devait-elle de continuer à dévoiler des choses qui ne la concernaient pas ? Elle n’aurai pas voulu, à places échangées, que ce soit le cas. Penchant quelque peu sa tête sur le côté, elle portait déjà un regard désolée sur Riley. « Je crois que je suis en train de faire une bêtise en te parlant de ça, et je veux pas confirmer mes doutes sur la question alors je te dirais bien que je peux pas t’en dire plus. » Ce n’était pas sympathique, mais sa loyauté allait à Lucas initialement. « Je pensais que vous étiez au courant, et je voulais juste prendre de ses nouvelles sans le déranger, mais clairement je me suis trompée et tu devrais plutôt en parler directement avec Lucas. » C’était là la chose juste à faire. « En lui apportant mes excuses, aussi. » Parce-qu’elle ne désirait pas se froisser avec le jeune homme.