twenty percent skills

@sergio gutiérrez

lieu: sur la route.
(c): nc (gif), luleaby (codage).

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« … parce-que sinon elle savait que t’aurais dit non et moi j’avais très envie d’y aller ? » Serrant les mâchoires, il se concentra de nouveau sur la route en gardant les mots qui lui venaient à l’esprit pour lui: il s’agissait de son fils, après tout, il ne pouvait pas se le permettre. « Et pourquoi elle est pas venue elle ? » Au petit rire d’Oscar, Malone ne put s’empêcher de dodeliner quelque peu de la tête. « C’est pas faux. » Anna n’aurait pas du tout été dans son élément dans cette activité de paintball, alors qu’elle tenait en horreur toutes les choses qui pouvaient se rattacher à une forme de violence. E revanche, maintenant que l’idée faisait son chemin dans son esprit, il comprenait pourquoi la mère du petit l’avait laissé lui y aller: c’était bien davantage son terrain et son domaine qu’à elle. Il échappa un soupire. « J’espère que ça dure pas longtemps, j’ai pas que ça à faire Oscar. » Parce-qu’il n’avait pas prévu initialement de rester bloqué sur place à jouer à la guerre - comme certains enfants plus jeunes qu’Oscar pouvaient dire -, surtout pas alors qu’il avait connu tout ça pour de vrai de son côté.

Il gara la voiture, son fils descendit de cette dernière en se précipitant pour rejoindre ses copains, et ce fut en traitant des pieds que Malone rejoignit le groupe dans la foulée. Il n’avait jamais été à l’aise dans ce genre de rassemblements, surtout parce-qu’il ne se sentait pas légitime de s’y trouver; si bien qu’il obtempéra aux indications données, qu’il endossa la tenue réglementaire et partit se mettre à l’abris lorsque le feu vert fut donner.

Apparemment, il n’était pas le seul à avoir eu cette idée là car rapidement, un autre des ères présents se retrouva à se cacher au même endroit où lui se tenait; il haussa un sourcil quelque peu intrigué lorsqu’il le vit rester à ses côtés. « Pas emballé à l’idée de foncer dans une horde de gamins armés ? » Avec un rire davantage sarcastique qu’amusé, Malone secoua la tête alors qu’il jeta un coup d’oeil rapide en arrière: ils étaient en sécurité pour le moment. « Pas vraiment non. » - « Le mien s’est bien gardé de me prévenir de ce qui m’attendais. » Le regard de Malone termina de faire un tour circulaire, pour se poser sur celui qui était à ses cotés et donc son compagnon de galère, apparemment. « Le mien m’a prévenu dans la voiture. » C’était plutôt malin de leur part, aux gamins. « Il savait pertinemment que je l’aurais pas emmené sinon, s’il me l’avait dit avant. » Et surtout: il savait que son père aurait remué ciel et terre pour ne pas qu’il s’y rende tout court. S’il y avait bien un seul chemin que Malone ne voulait pas voir son fils emprunter, c’était celui que lui avait choisi fut une époque qui lui paraissait être d’un autre temps - et tout ce qui se rapportait à la guerre de près ou de loin faisait partie de ce lot là. Finalement, dégageant l’une de ses mains de son arme, il la tendit vers l’homme à ses côtés. « Malone. Je suis le père d’Oscar. » Il était un peu rustre, mais il avait oublié d’être malpoli. « C’est lequel, le votre ? » Comme s’il connaissait les prénoms des copains d’Oscar - il n’était pas encore assez présent dans le quotidien de son fils pour que ça puisse être le cas, mais donner le change ne faisait pas de mal.

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« Je comprends. » Etant donné qu’il avait l’air de se retrouver dans une situation assez similaire à la sienne, effectivement, il n’avait pas trop à douter qu’il le comprenne. La seule différence était que Malone avait peut-être eu une poignée de minutes supplémentaires au compteur en sachant ce qui allait leur arriver là où l’autre homme semblait tomber des nues; dans les deux cas, ils se retrouvaient bloqués ici aujourd’hui sans réelle envie que ce soit effectivement le cas. « Prévenant. Je me demande s’ils se sont mis d’accord pour tous nous pousser au traquenard. » Il eut un petit rire. « Je serais même pas étonné si c’est le cas. » Les gamins de cet âge là étaient malins, et savaient parfaitement comment tourner leurs parents en bourrique - alors pour passer un bon moment en sachant d’avance que ce derniers ne serait pas d’accord sur l’idée, ils pouvaient redoubler d’efforts et se retrouver à mettre ne placette type de stratagèmes.

« Sergio. Le père d’Alejandro. S’il y a un gamin qui a l’idée de se blesser, ce sera sûrement celui-ci. » - « Et si quelqu’un le pousse pour que ça arrive plus vite, ce sera le mien. » Ce n’était pas tant sa faute, ni celle de sa mère, mais il semblerait qu’avec le temps qui passait Oscar récupère les pires côtés du caractère de son père malheureusement; faire partie des enfants turbulents en étant un.

Les présentations désormais faites, ils allaient devoir subir - parce-que c’était clairement le mot qui se devait d’être utilisé ici - les prochaines poignées de minutes et la partie de paintball qui s’apprêtait à être lancée. Si Sergio semblait découvrir l’arme en plastique entre ses mains, celles de Malone ne faisaient que malheureusement retrouver des lignes, des courbes et des emplacements qu’il ne connaissait encore que trop bien; les années n’avaient pas retiré à sa mémoire musculaires certains réflexes et certaines connaissances, il fallait croire, là où tout le reste était volontairement mis de côté dans son esprit. « Vous savez viser avec ça ? » Avec un petit rire sarcastique qu’il tenta de camoufler dans sa moustache, son regard glissa de l’homme à ses côtés jusqu’à l’arme dans ses mains - ces dernières étaient étagement moites. « Si je vous dis que j’ai fait sept ans d’armée, ça vous donne une réponse ? » Il savait viser, il savait tirer, et c’était justement là le problème de son côté: il allait devoir réfréner de vieux réflexes pour ne pas infliger des bleus supplémentaires à des enfants qui étaient là simplement pour s’amuser. Aussi, ce qui ne lui plaisait pas tant dans cette situation, c’était qu’il ne désirait pas qu’Oscar s’engage sur un chemin aussi violent que celui que son père avait pu emprunter; savoir que c’était ce type d’activité à l’anniversaire auquel il l’emmenait le dérangeait fortement.

« On devrait peut-être parler stratégie. Alejandro ne va jamais la fermer s’ils gagnent. » Il secoua quelque peu sa tête, releva les épaules, se concentra davantage sur les mots du père à ses côtés. « Déjà, je pense qu’on devrait opter pour les arbres plutôt que pour la palette. C’est trop suspicieux. » Le sifflet retentit pour annoncer le début de la partie. « Et se décider vite. » Malone soupira lourdement. « Allons-y. » Pas qu’il était réellement enjoué par l’idée, mais de toute manière désormais ils étaient équipés et ils étaient sur le terrain alors comme l’avait dit Sergio, l’idée n’était pas de se laisser mettre au sol sans riposter. « J’ai vu aussi une petite cabane en bordure de terrain. On pourrait se mettre à plat ventre sur le toit: ils seront jamais assez grands pour grimper dessus, ça nous donnera l’avantage. » Le seul bémol était qu’elle se trouvait à l’autre bout du terrain et qu’ils risquaient de se faire lapider comme des lapins d’ici à ce qu’ils l’atteignent. Pour le moment, troquer les palettes pour les armes étaient un bon plan.

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« C’était à prévoir. » Malone fronça son nez: ils n’auraient pas du se faire avoir de la sorte, normalement ils étaient assez grands pour que ce genre de chose n’arrive plus - il fallait surtout croire qu’ils avaient foncé tête baissée sans écouter quoi que ce soit et sans se dire un seul instant que leurs gamins pouvaient être plus malins qu’eux. Pas très malin de leur part, justement.

Heureusement pour les deux, l’un avait au moins l’expérience autant de la théorie que du terrain, si bien qu’ils ne partaient pas réellement sans bases dans cette course qui pourrait rapidement devenir effrénée avec des gamins de cet âge là. « Parfait, je n’ai plus qu’à m’asseoir ici et attendre que ce soit terminé. » A cette réplique là, Malone osa un petit sourire quelque peu sarcastique. « Vous m’envoyez au casse-pipe quoi. » Et en réalité, s’ils souhaitaient réellement ruiner l’après-midi de leurs fils et leur montrer de quoi ils étaient capables, ce serait là une stratégie qu’ils pourraient adopter; mais il y avait fort à parier que bien râleurs face à la situation dans laquelle ils se retrouvaient, ni l’un ni l’autre ne serait réellement prêt à ruiner l’anniversaire d'un enfant qui, lui, n’avait rien demandé - c’était Alejandro et Oscar les coupables dans leur situation, pas les autres enfants. L’idée de couper court à l’activité fut donc rapidement mise de côté pour se concentrer davantage sur une technique qu’ils pourraient mettre en place pour tenter de s’en sortir pour le mieux face à la horde qui ne mettrait pas trop de temps à les retrouver. « Et ça nous mettrait hors d’atteinte. C’est parfait. Je vous suis. » L’idée de prendre de la hauteur grâce à la cabane à quelques pas d’ici était donc adoptée, et rapidement les deux hommes se mirent en marche pour atteindre leur nouvel objectif.

Et ça aurait été trop simple si tout s’était déroulé sans encombre, s’ils avaient pu se poster sans croiser le chemin d’autres participants à la chasse, mais ce n’était pas de cette manière que la vie était fichue et donc des pas se firent entendre non-loin d’eux; des pas pressés, des pas d’enfant dont l’objectif n’était clairement pas de se faire discret et de passer sous les radars. Ce fut Sergio le premier à réagir, à attraper on arme pour tirer une tache de peinture sur le gamin qui fut grandement surpris de les voir ici - comme s’ils étaient partis dans une autre aire de jeux et qu’ils n'allaient pas se croiser à un moment donné. « Hé ! » Un maigre sourire, en rien bien placé mais quand même présent, s’étira sur les lèves de Malone alors que le gamin abattu repartait d’où il venait pour rejoindre le stand. « C’était étrangement satisfaisant. » - « Il pensait vraiment s’en sortir sans mal, c’est ça le plus marrant. » Ils n’étaient pas supposés se moquer des enfants, mais bon, ce n’était pas avec méchanceté mais plus avec compétitivité qu’ils agissaient de la sorte - n’était-ce pas le cas ?

« Je vous laisse le prochain. » Malone opina du chef.

L’instant d’après, prenant les devants de leur avancée en gardant son fusil en joue au cas où d’autres enfants aient pu voir ce qui venait de se passer et tenter de les prendre de vitesse. Sauf que les adultes avaient leur petit nombre pour eux, puisqu’ils faisaient moins de bruits contrairement à quelques enfants non loin d’eux qui avaient décidé d’avancer en petit groupe, retirant toute la discrétion et l’effet de surprise qu’ils auraient pu avoir pour eux. Et surtout, surtout ce qui les trahit, c’étaient qu’ils s’étaient renfermés dans la cabane où les deux père de famille avaient prévu d’établir leur poste de surveillance; il était possible d’entendre les discussions en rien à voix basse depuis l’extérieur de l’endroit. Malone fit signe à Sergio de se rapprocher de lui alors qu’il se glissait derrière un assez gros buisson, à genoux - l’un d’eux lui tirant comme à son habitude malheureusement - afin de faire un point. « On peut les surprendre en tirant par les fenêtres, ou rentrer en trombes dans la cabane et tirer un peu à l’aveugle. Mais ça risque d’être un peu mission suicide. » Il jeta un coup d’oeil rapide à l’endroit. « Parce-que monter dessus là, ça risque d’être cramé. »