you're in my veins

@Sam Stenfield  16 août 2024 - logan city, à la maison
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Miketi était de retour près d'elle, après des semaines éloignées l'une et l'autre. Son chat, c'était comme son bébé, et elle avait terriblement manqué à la chirurgienne. Helen n'avait pas souhaité l'imposer à celles et ceux qui l'hébergeaient, et finalement la tentation avait été trop grande : elle voulait la récupérer, parce que la brune avait bien trop besoin d'elle. C'était Izan, qui s'était chargé d'aller la chercher au domicile des Stenfield. En lui donnant la cage avec l'animal à l'intérieur pour faire le trajet, le pianiste lui avait également rapporté être tombé sur Sam, complètement saoul. L'information ne fit qu'un tour dans la tête de la jeune femme, qui connaissait le passé chaotique de son époux, et de son rapport habituel à l'alcool. En règle générale, Sam ne buvait pas, à cause de deux parents alcooliques qui lui avaient fait connaître une enfance difficile. Un père et une mère violents, ça marque, et Sam portait les cicatrices de leur addiction tous les jours. S'il s'était promis de ne jamais toucher à une bouteille pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que ses géniteurs, Helen craignait fort qu'il n'ait brisé cette promesse là également. Dès le lendemain, la chirurgienne se rendit chez eux, pour s'assurer que son conjoint allait bien. Malgré la colère et la déception qu'elle ressentait toujours à son égard, ses sentiments n'explosaient plus en elle comme un tsunami. Helen lui en voulait toujours, elle n'oubliait pas le mal que lui avait fait subir Sam, loin de là. Mais les semaines passées et son séjour à Malte lui avaient permis de s'apaiser un peu, au point d'être capable de lui faire face sans vouloir lui crier dessus ou même l'insulter. Même si c'était chez elle aussi, Helen appuya doucement sur le bouton de la sonnette de leur maison, avant de donner trois légers coups contre la porte pour que Sam l'entende. Elle savait par habitude que, s'il se trouvait dans leur salle de bain, il entendrait mieux le raisonnement de ses phalanges contre la porte, plutôt que la charmante musique qu'ils avaient choisi pour accueillir leurs invités. Son mari lui ouvrit plutôt rapidement la porte, mais dès que son regard accrocha le sien, la jeune chirurgienne sentit que quelque chose n'allait pas. « Salut, je suis désolée, je ne t'ai pas prévenu que je viendrai... » Elle avait préféré ne pas le faire, au cas-où Sam se serait arrangé pour ne pas être dans un état d'ivresse en sa présence, alors qu'Helen souhaitait justement s'assurer que tout allait bien. Mais les prunelles de son époux pétillaient d'une façon très différente de d'habitude, et elle n'était pas certaine de pouvoir mettre ça sur le compte de la tristesse de leur séparation. « Est-ce que je peux rentrer ? » Puisqu'elle n'avait pas mis les pieds chez elle depuis plus d'un mois, la question lui semblait parfaitement légitime.

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L'accueil de Sam n'était pas des plus chaleureux, et cela pouvait se comprendre. La dernière fois que l'ex couple s'était vu, Helen lui avait balancé des horreurs et des mensonges à la figure. Elle avait prétendu s'être mariée avec lui pour oublier ses sentiments pour Izan, ce qui était absolument faux. Néanmoins, le passage où elle avait couché avec ce dernier était bien vrai... Envieuse de lui faire connaître la même douleur, la jeune femme n'y était pas allée par quatre chemins et lui avait annoncé de but en blanc qu'il s'était passé quelque chose avec son meilleur ami. Son but avait été de ne plus entendre parler de Sam pendant un moment, on pouvait qualifier cet objectif de réussi, puisque ses SMS et ses appels ne l'embêtaient plus. C'était elle-même qui avait repris contact avec lui, suite au message d'Izan à propos de la petite Sarah, qui attendait une greffe du foie. Elle l'avouait, la chirurgienne avait au départ cru que le pianiste lui parlait de la nouvelle compagne de Sam, et ça l'avait un poil agacé. Après Liliana, il se trouvait déjà une autre femme ? Mais il n'en était rien, son mari lui avait expliqué de qui il s'agissait véritablement, et la brune s'était davantage apaisée. Elle ne savait pas s'il fréquentait quelqu'un en ce moment, si son histoire avec Liliana perdurait... au fond, la brune ne préférait pas savoir. Helen essayait de se préserver, et de vivre sa vie comme elle l'entendait, au jour le jour. « Fais comme chez toi écoute ... » La remarque aurait pu la faire sourire, puisqu'elle était techniquement encore chez elle dans cette maison, au fond. Mais Helen n'en fit rien, elle se contenta d'emboîter le pas à l'enseignant qui n'était pas comme d'habitude. Ce qui la fit tiquer très rapidement sur lui, ce fut de constater sa perte de poids... puis l'odeur et le bazar chez eux, ses yeux s'écarquillèrent alors de surprise. « Je suis occupé tu m’en voudras pas …. le reste de tes affaires sont dans notre chambre, à leur place… » « Tu as organisé une fête hier ? » S'enquit-elle, assez surprise de l'état de leur demeure, avant de préciser : « Je ne viens pas pour récupérer mes affaires » Je viens pour voir si tu vas bien, et il semblerait clairement que ce ne soit pas le cas, eut-elle envie d'ajouter, mais c'était plus fort qu'elle, la chirurgienne ne voulait pas admettre devant Sam qu'elle se faisait du souci pour lui. « Je suis venue t'annoncer en personne que Sarah va subir une transplantation en début de semaine prochaine. » Helen savait que le cas de cette petite fille lui tenait à cœur, alors elle prétextait vouloir lui partager la nouvelle en personne, pour se donner une véritable raison d'être ici, chez eux. « Je ne suis pas conviée à l'opération, car ce n'est pas ma spécialité, mais je la suivrai de A à Z dans le SAS d'observation. » Malgré la souffrance qu'avait pu faire naître Sam en elle, la chirurgienne était prête à faire ça pour lui... était-ce correct, ou non, elle n'en savait rien. Mais aujourd'hui, la jeune femme n'avait pas le cœur à se disputer avec lui. Étonnement, elle se montrait même presque agréable... la brune sentait que son mari n'agissait pas comme d'habitude, et même s'il ne semblait pas saoul à l'heure actuelle, quelque chose ne tournait pas rond. « Sinon, comment tu te sens ? » Elle préférait lui laisser l'occasion de se confier à elle, avant de préciser qu'Izan lui avait raconté pour sa visite au domicile plutôt... étrange. La jeune femme ne voulait pas lui donner l'impression de l'agresser ou de lui donner aussitôt de nouvelles leçons de moral, ce n'était pas son but.

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Le désordre dans leur maison l'étonnait beaucoup, sachant que Sam n'avait jamais été un homme bordélique et sale lorsqu'ils vivaient encore sous le même toit. Tout donnait l'illusion qu'une fête avait été donné ici la veille, et d'ailleurs le fait qu'il soit en train de nettoyer le tapis prouvait que quelque chose avait dû tomber dessus... « oui j’ai invité tous les voisins pour fêter ton départ … désolé de ne pas t’avoir invité » « Je vais m'en remettre, t'en fais pas. » L'enseignant ne montrait pas les crocs, et elle non plus, sans que cela ne les empêche toutefois de s'envoyer des gentilles piques comme celles-ci. L'objectif d'Helen n'était pas de le blesser à nouveau, elle estimait l'avoir sûrement déjà bien assez fait la dernière fois. Même si elle lui en voulait profondément pour son infidélité, la brune n'était pas non plus dans l'optique de le détruire complètement... indéniablement, faire du mal à Sam lui faisait aussi du mal à elle-même, puisqu'elle n'avait jamais dis de ne plus l'aimer. Sept ans de relation, ça ne s'oubliait pas en un claquement de doigts. Continuant dans cette atmosphère plutôt paisible entre eux, la jeune femme lui annonça la fameuse nouvelle à propos de la petite Sarah. A l'entente de ses mots, Sam sembla se figer, pour ensuite venir l'enlacer furtivement. Son geste l'emplit d'une certaine gêne. Le souvenir de leurs moments de tendresse passés eut envie de franchir la limite qu'elle s'était posée vis-à-vis de Sam désormais, et elle s'efforça à la maintenir, empêchant ses pensées de dévier sur le fait qu'elle avait toujours aimé se réfugier dans ses bras autrefois. Helen ne releva pas alors, acceptant silencieusement ses excuses, tandis qu'elle poursuivit ses explications à propos de la transplantation de Sarah, tout en essayant de s'éloigner discrètement de son mari, qui lui semblait bien trop proche d'elle à l'heure actuelle. Par ailleurs, ce dernier, envahi par l'émotion de cette belle nouvelle, se laissa lourdement tomber sur un de leurs tabourets hauts et s'ouvrit une bière. Ce mouvement l'interpella, et l'incita à lui demander si ça allait pour lui. « ça va … petit à petit je prends mes marques et je m’habitue à vivre sans toi... » « Depuis quand tu bois, toi ? » S'enquit-elle en désignant la bière qu'il tenait dans sa main. Il disait que ça allait, mais elle sentait bien que non. « tu souhaites boire quelque chose peut-être, je ne t’ai pas demandé ? … sers-toi ...tu es encore ici chez toi pendant 12 longs mois. » Sam semblait lui aussi informé sur le temps que prenait une procédure de divorce, ce qui la fit presque sourire. « Tu t'es renseigné pour faire ta demande ? » Elle ne précisa pas 'aussi', ne voulant pas brusquer son époux avec lequel elle échangeait de manière suffisamment cordial pour ne pas vouloir que les choses dérapent de trop vers une nouvelle dispute. « Ca ira, je te remercie. Par contre, ça ne te dérange pas si j'ouvre les fenêtres ? Je dois t'avouer que ça sent vachement le renfermé ici quand même. » La chirurgienne n'attendit pas forcément l'approbation de Sam, puisque comme l'avait si justement dit ce dernier, Helen se trouvait encore chez elle. La chirurgienne s'empressa alors d'aller aérer la cuisine, la salle à manger puis le salon. Son regard se posa de nouveau sur le tapis qui semblait avoir subi des instants vraiment terribles en son absence. En soi, Helen s'en fichait puisqu'elle avait toujours détesté ce tapis, en réalité. Elle le trouvait moche, et il n'allait pas avec le reste de la décoration. « Sérieusement, qu'est-ce qu'il lui est arrivé au tap... » Sa question fut mangée par la surprise qui l'envahit lorsque ses billes foncées rencontrèrent le courrier posé sur la table basse, juste à côté d'elle. Sans rien demander de plus à l'enseignant, ses doigts s'emparèrent des papiers qui traînaient là ; il s'agissait d'un arrêt maladie, ainsi que d'une convocation au poste de police pour ivresse sur la voie publique. Qu'est-ce qui était en train de se passer chez son époux ? « Ivresse sur la voie publique ? » Lut-elle à voix haute, alors qu'elle retournait près de Sam, sans lâcher le courrier dans sa main. Elle tentait de masquer le reproche dans sa voix, mais ce n'était pas facile. La chirurgienne connaissait parfaitement bien le passé de Sam pour savoir qu'il était en train de faire une très grosse bêtise en buvant. « Izan m'a dit que tu étais saoul l'autre soir, j'ai bien l'impression que c'est quelque chose de récurent. Tu m'expliques, Sam ? » Helen n'accepterait pas de le laisser s'enfoncer dans cette dépendance, non. Pour l'heure, elle était encore sa femme et elle se considérait en droit de le lui faire savoir.

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Voir Sam une bière à la main lui faisait quelque chose, il fallait l'admettre. Jamais la jeune femme n'avait souhaité que son époux tombe dans l'addiction qui avait rendu son enfance bien difficile, avec deux parents alcooliques. Même s'il ne méritait peut-être pas que la chirurgienne s'inquiète de trop pour lui, Helen n'était pas capable de tirer si facilement un trait sur sept ans de relation. Pour le moment, il lui était inenvisageable d'espérer un retour auprès de cet homme qui l'avait trahi et menti pendant deux ans, parce qu'il avait débuté une relation amoureuse avec une autre femme. Néanmoins, cela ne signifiait pas qu'elle le rayait définitivement de sa vie, et la preuve il l'avait aujourd'hui, parce qu'elle se rendait à ses côtés pour s'assurer qu'il allait bien, malgré sa trahison, malgré ses mensonges, malgré la douleur et les heures passées à pleurer à cause de lui. « euh et bien 1 mois ? » Pourquoi lui posait-il la question, Helen ne possédait pas la réponse. S'il disait vrai, Sam s'était-il mis à boire après leur dernière rencontre, à l'association ? Les dates concordaient probablement. En tout cas, la jeune femme n'aimait pas son regard qui était celui d'un enfant qu'on prend la main dans le sac suite à une bêtise, ce regard coupable d'un crime qu'ils ne connaissaient que trop bien tous les deux. « Tu as évoqué cette option à notre précédente confrontation, du coup j’ai jugé utile, oui, d’en savoir un peu plus sur le sujet. » Helen répéta un mouvement de haut en bas de la tête en pressant ses lèvres, plutôt surprise que Sam se soit renseigné sur le sujet lui aussi, alors qu'elle l'avait clairement entendu la supplier de ne pas le faire. Comme quoi, ce mois de réflexion lui avait été bénéfique aussi pour réaliser que sa trahison était trop importante pour qu'il puisse le demander de revenir à ses côtés... Elle ne releva pas, préférant plutôt aller ouvrir les fenêtres de la maison pour laisser entrer l'air, et faire sortir cette odeur nauséabonde de renfermé. En passant devant leur tapis, Helen se demanda très sérieusement ce qui avait bien pu se passer, mais elle n'écouta pas un seul mot de ce que Sam lui répondait à ce sujet puisqu'elle fut tout de suite accaparée par le courrier qu'elle trouva sous ses yeux. Helen n'arrivait pas à croire qu'il soit véritablement tombé dans l'alcool, comment avait-il pu se laisser aller là-dedans, après ce que ses parents lui avaient fait subir alors qu'il n'était qu'un enfant ? « Alors c’est ça, la véritable raison de ta visite ? Je me disais bien aussi que c’était pas normal que tu te déplaces pour m’annoncer cette transplantation. Enfin bref ! Je suis seul depuis plus d’un mois, je passe mes journées au travail et à l’asso, mais lorsque je rentre à la maison et bien je repense aux paroles que tu as eu la dernière fois » Ses paroles ? Quelles paroles, exactement ? Sam n'était pas assez précis sur ce qui le tracassait vraiment, mais au fond un sentiment de victoire s'empara inconsciemment d'elle. Helen avait réussi à le faire souffrir, lui aussi... cela la ravissait, même si elle ne voulait pas l'admettre. Mais une chose était sûre, la chirurgienne ne voulait pas qu'il sombre davantage. « C’est en boucle dans ma tête j’arrive pas à y croire…. ça m’aide à oublier … quelques heures …. » « De quelles paroles tu parles, Sam ? T'arrives pas à accepter que j'ai pu couché avec Izan, alors que tu te tapes une autre femme dans mon dos depuis deux ans ? C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, là, tu ne crois pas ? » La jeune femme ne songeait pas un seul instant qu'il puisse s'agir de l'énorme mensonge qu'elle lui avait craché au visage, vis-à-vis de ses sentiments pour Izan, puisqu'elle ne ressentait plus rien pour lui aujourd'hui, et qu'elle avait déjà presque oublié cette partie-là de leur dernière querelle. Pourtant, sur le moment, Helen avait décelé à quel point ça l'avait blessé, et à juste titre, elle l'entendait complètement. Quelle personne saine d'esprit se ficherait d'entendre qu'on s'est marié juste pour en oublier un autre ? C'était horrible, comme aveu. « Quand bien même mes paroles aient pu te blesser, tu peux pas te mettre à boire, Sam... » Souffla-t-elle finalement, en venant écarter la cannette de bière qui s'avérait être déjà vide. « Le Sam que je connais ne ferait jamais une telle chose, pas avec son passé... » Mais allait-elle devoir une nouvelle constater et lui cracher à la figure qu'elle ne le reconnaissait de toute façon plus ? Après deux années à lui mentir et à la tromper, Sam allait-il vraiment briser tout ce qui leur restait en devenant un homme qu'il n'était pas ?« Tu m'as toujours dis que jamais tu ne te mettrais à boire... » Encore une promesse en l'air, c'est ça ?

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Les paroles qu'elle avait eu à l'encontre de Sam semblaient avoir profondément blessé ce dernier, en tout cas, c'est ainsi qu'il justifiait le fait qu'il se soit mis à boire. Ses mots l'avaient touché en plein cœur, au point de se jeter les bras grands ouverts dans une addition qu'il avait toujours rejeté et critiqué. Cependant, cette situation, c'était Sam qui l'avait voulu, en rompant les liens du mariage en couchant avec une autre femme. Toute cette souffrance n'était que les conséquences de ses actes. Leur couple battait de l'aile, certes, mais à aucun moment Helen n'avait envisagé lui faire autant de mal avant le mois dernier, en apprenant qu'il voyait une autre femme depuis deux ans. Visiblement, la brune réussit à énerver Sam, même si ce n'était pas son but premier, puisqu'il se planta devant elle pour obtenir des réponses aux questions qu'il se posait depuis leur dernière conversation : « Pourquoi tu m’as épousé Hel ? Si ton but était d’effacer les sentiments que tu avais pour Izan, pourquoi m’as-tu choisis moi ? Pourquoi ?  » Si son objectif aujourd'hui avait été de le détruire encore un peu plus, la jeune femme aurait répondu bien avant que son mari ne reprenne la parole. Comme elle ne voulait pas aggraver davantage les choses entre eux, étant donné qu'il s'était déjà mis à boire, elle n'en fit rien, et le laissa poursuivre.  « Dans le fond, je sais que tu es consciente que tu as toi aussi ta part de responsabilité dans l’échec de notre mariage, mais tu es bien trop fière pour le reconnaître. Par contre me dire que je n’ai été pour toi uniquement qu’un pansement ça non désolé mais tu n’as pas le droit de me dire ça, pas maintenant !  » Evidemment que ce mensonge l'avait heurté, Helen admettait avoir été très loin la dernière fois, pour s'assurer que Sam daigne la laisser tranquille. Après lui avoir demandé du temps et de l'espace, il avait continué à être intrusif, à juste titre, elle entendait qu'il n'accepte pas qu'elle s'éloigne, de peur qu'elle ne le fasse définitivement. Mais c'était justement en la retenant de trop qu'il l'aurait à jamais perdu. « Tu n’imagines pas à quel point tes paroles m’ont détruit et ne me dis pas que je t’ai détruit moi aussi car tu es en boucle. Par contre demande toi ce que ça te ferais si je t’avais dit que je ne t’ai jamais aimé et que si je me suis marié avec toi c’est pour essayer d’oublier une autre personne …. » Maintenant, Sam semblait le plus meurtri des deux, blessé à l'idée que leur relation ne soit qu'une manière pour elle d'oublier un autre homme depuis toutes ces années. Avant d'entamer leur relation, Helen avait été honnête sur les sentiments qu'elle avait un jour eu pour Izan mais qui avaient disparu bien avant qu'ils ne se mettent ensemble. A l'époque, elle lui avait certifié ne plus être amoureuse de son meilleur ami, auquel cas Sam n'aurait probablement jamais voulu débuter quoique ce soit avec elle... alors la chirurgienne comprenait que cette (fausse) annonce puisse être un coup de massue pour lui. Ainsi, la jeune femme prit la résolution d'admettre la vérité, pour le bien-être de l'enseignant. « Je t'ai menti, Sam. » Souffla-t-elle, en soutenant son regard depuis plusieurs minutes déjà, jusqu'à ce que son époux lui tourne le dos, comme s'il ne la croyait pas, alors elle ajouta : « Cela fait des années que je n'ai plus de sentiments pour Izan, je t'ai dis la vérité quand on s'est mis ensemble. » C'était plus sain pour eux deux si elle rétablissait cette vérité là, elle en était persuadée. « J'ai voulu te blesser comme tu m'as blessé, oui je l'admets. J'ai visiblement réussi, mais je ne pensais pas que tu te mettrais à boire à cause de moi, alors je préfère admettre que c'est faux. C'est toi, que j'ai aimé ces sept dernières années. » Cette dernière phrase lui faisait un pincement au cœur, car Helen l'avait sincèrement aimé, malgré les doutes, malgré ses interrogations à cause de l'emprise de ses parents. Et pendant ce temps-là, Sam était allé aimer une autre... « Ne parle pas de mon passé, si tu avais un minimum de respect pour moi et pour mon histoire tu ne m’aurais jamais dit autant de méchancetés. » « Me tromper, ce n'était pas avoir un minimum de respect pour moi non plus. » Rétorqua-t-elle, en se rapprochant de lui pour s'emparer de la canette de bière qu'il tenait dans sa main, tout en ajoutant qu'il lui avait promis de ne jamais boire. Cette promesse, il lui avait faite à elle, mais aussi parce qu'il avait pris une belle revanche sur la vie suite à son enfance difficile. Malgré des circonstances compliquées, Sam avait réussi là où il le souhaitait, même si leur mariage n'était sûrement pas celui qu'il espérait... « Tu as promis de m’aimer pour le meilleur et pour le pire... » Elle mit de la force dans ses doigts pour empêcher Sam de reprendre l'objet de métal qui ne ferait que le mettre dans un état qu'elle ne souhaitait pas voir, tandis qu'elle l'observait calmement. « Le pire est là, et je continue de le faire. » Avoua-t-elle doucement, d'une voix à la fois désespérée et sincère. Bien sûr qu'elle se trouvait idiote de toujours l'aimer, mais qui arriverait à oublier sept ans de vie commune en à peine deux mois ? Malgré sa trahison, malgré les larmes, malgré la souffrance, malgré l'humiliation dont elle avait été victime, son cœur réagissait toujours en le voyant, mais avec un voile d'amertume qui n'existait pas autrefois. « Ecoute, je sais que je n'ai pas été facile à vivre ces dernières années. Tu t'es retrouvé face à une épouse qui a tout remis en doute, et j'ai été infecte avec toi. Je m'excuse d'avoir été responsable du déclin de notre relation, et j'aurai sincèrement aimé qu'on arrive à résoudre nos problèmes d'une autre manière qu'en se séparant... » Sa voix fébrile chevrotait à certains moments, mais elle ne faillait pas. Helen restait face à lui, plus calme et apaisée que jamais, malgré le ressentiment qu'elle avait pour son époux. « Mais quand je pense à toi, je te vois dans ses bras... et c'est trop dur à accepter. » A ses yeux, des retrouvailles lui semblaient inenvisageables, au jour d'aujourd'hui. La déchirure dans son cœur était trop importante pour qu'elle puisse vouloir retourner à ses côtés maintenant...

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Maintenant que la chirurgienne avait rétabli la vérité à propos de ses sentiments pour Izan, Helen espérait que son époux fasse des efforts sur la boisson. Il lui avouait très clairement avoué qu'il s'était mis à boire pour oublier ses paroles... ces dernières étant fausses, l'enseignant n'avait plus aucune raison de se laisser aller dans l'alcool, n'est-ce pas ? Helen ne voulait pas le voir sombrer davantage, jamais. Peu importe les blessures en elles à cause de cet homme, la chirurgienne ne voulait pas qu'il se fasse plus de mal, désormais. Trop bonne, trop conne, c'était probablement le cas, mais quoi de plus normal après sept années de vie commune ? « M’excuser ne sert à rien, je l’ai déjà fait et ça ne va pas réparer ce que je t’ai fais. J’ai choisi la facilité, j’ai été lâche, je me suis laisser vivre, fuyant nos problèmes dans les bras d’une autre cherchant l’affection et le réconfort dont j’avais besoin. J’ai été égoïste Hel, je t’ai manqué de respect et brisé ta confiance … Je mérite ce qui m’arrive, je n’arrive même plus à me regarder en face ...» Helen ne pouvait pas lui donner tort et lui demandait de revenir sur ce qu'il disait, puisque tout cela, elle le pensait elle-même. Sam semblait véritablement regretter son infidélité aujourd'hui, cela se voyait aux propos qu'il tenait... mais c'était trop facile d'être très désolé après la tromperie commise. Comme il le disait si bien, il avait été lâche en fuyant leurs problèmes et en se laissant aller dans les bras d'une autre femme. Néanmoins, la chirurgienne était capable de reconnaître en partie la responsabilité qui lui incombait dans cette rupture. Le déclin de leur relation, c'était de sa faute à elle, et pas du ressort de Sam, finalement... « J’aurais dû te soutenir au lieu de …» Sam n'avait pas besoin de terminer sa phrase, ils savaient tous les deux de quoi il parlait désormais. Évidemment qu'il aurait dû la soutenir... mais de son côté, elle avait été fatiguée de vouloir faire des efforts... au fil des mois, le couple avait considéré cette situation comme une fatalité, plutôt que d'essayer de véritablement sauver ce qu'il y avait à sauver. Et aujourd'hui, même si l'envie se manifestait pour préserver leur mariage (ce qui n'était pas encore le cas), Helen n'arrivait pas à songer à autre chose qu'à son infidélité. « Je te connais Helen et je sais que tu ne vas jamais pouvoir vivre avec ça et que tu me feras plus jamais confiance. C’est pas utile de me dire que tu as besoin de temps pour réfléchir et me laisser espérer un retour éventuel car je sais parfaitement que ça n’arrivera pas. Tu mérites un homme qui t’aime, qui te respecte et qui va savoir te rendre heureuse, chose que je n’ai jamais réussi à faire sinon tu n’aurais jamais douté de tes choix. Il est évident que si tu as douté, si tu t’es éloigné, c’est que je n’ai pas été a la hauteur ! » Les paroles de Sam étaient si justes, si posées, alors que depuis le début de leur rupture, l'enseignant semblait ne pas savoir comment l'aborder autrement qu'en la mettant encore plus en rogne. Il touchait du doigt une corde sensible, qu'ils avaient toujours évité car eux deux n'avaient jamais été en mesure de savoir véritablement où ça les mènerait, de peur de se séparer, très certainement. Maintenant qu'ils ne formaient plus officiellement un couple, s'aventurer sur ce terrain leur semblait probablement plus facile. « Tu as raison quand tu dis que je ne te ferai plus jamais confiance, oui. Même si on se remettait ensemble, je crois que j'aurai trop peur aujourd'hui que tu recommences à me tromper, et je ne veux pas vivre avec ce sentiment. » Elle marqua une pause, sa voix était calme mais chevrotée un peu sous l'émotion de la tournure de cette conversation, qui sonnait presque comme un point final au dernier chapitre de leur histoire. « Je ne peux pas te certifier que, malgré du temps et de la réflexion, je vais revenir à tes côtés... ça, j'en sais rien. D'un côté je te déteste tellement pour ce que tu as fais... et de l'autre, j'ai du mal à imaginer comment balayer ces sept ans à tes côtés. » L'honnêteté, c'était cela qu'elle voulait entre eux maintenant. Rien de plus. « Je ne veux pas que tu crois que tu ne m'as jamais rendu heureuse, ce n'est pas vrai. Je me suis toujours sentie bien à tes côtés, et c'est un sentiment qu'on ne me retirera jamais. » Après toutes ces années à tergiverser, à être envahie par le doute, Helen était en mesure de lui apporter des explications sur ce qu'il s'était passé entre eux. « La pression de mes parents a été trop difficile à supporter après notre mariage... je me suis rendue compte que, depuis des années, je les laissais choisir la direction qu'allait prendre ma vie... notre vie, à partir du moment où je suis devenue Madame Stenfield. Maman n'a pas arrêté de me stresser au sujet des enfants, papa a continué d'en demander toujours plus sur le côté professionnel... c'était trop. Je me suis renfermée, j'ai pas su gérer, et c'est toi qui étais au premier rang pour en subir les conséquences. » C'était peut-être bête et ridicule comme excuses, mais c'était la vérité. Depuis tout ce temps, son problème, c'était ses parents. Avec douceur, et aussi beaucoup d'émotions, Helen vint s'emparer de la main de Sam pour la serrer. Ce contact ravivait des souvenirs, évidemment, même si l'idée qu'elle ait pu caresser le corps d'une autre femme qu'elle restait dans un coin de sa tête. Ce contact lui faisait mal et un bien fou à la fois. « Je ne veux pas que tu disparaisses de ma vie... » Peu importe la véritable conclusion de leur histoire, Helen ne s'imaginait pas le rayer de sa vie, ça lui paraissait impossible.

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Les explications d'Helen étaient calmes, posées. L'atmosphère entre l'ex-couple différait de ces dernières semaines, et cela faisait du bien de pouvoir se parler sans se cracher des mensonges ou des méchancetés au visage. Mine de rien, être en colère contre une personne, c'était épuisant moralement. Maintenant que la chirurgienne avait obtenu sa revanche en le blessant, à cause de son moment de plaisir dans les bras d'Izan, elle avait besoin de faire une pause. C'était surtout parce que ce dernier l'avait beaucoup interpelé sur son état d'ivresse durant sa dernière visite pour récupérer Miketi, et le voir commencer à boire lui donner envie de calmer un peu les choses, sans pour autant pouvoir lui promettre qu'elle reviendrait avec lui. Comme elle lui avouait en toute honnêteté, Sam avait brisé sa confiance, si bien qu'elle n'était pas certaine d'être en mesure de pouvoir un jour lui pardonner... et même si elle y arrivait, la brune ne pourrait jamais oublier son infidélité, c'était impossible. Helen lui avouait alors toute la vérité, sur ce qui les avait poussé dans cette situation aujourd'hui : la pression de ses parents. « Excuse-moi mais j’ai toujours eu du mal à entendre ça car te connaissant, connaissant ton caractère, dire que te parents te perturbent depuis autant de temps, je ne comprend pas. Tu es pas du genre à te laisser manipuler, tu as toujours su ce que tu voulais dans la vie alors je comprends pas non plus comment nous en sommes arrivés là. » Sam n'avait pas entièrement tort, la chirurgienne avait du caractère. Malheureusement, ce caractère, elle le devait à l'éducation stricte de ses parents. Elle ne se laissait certes pas marcher sur les pieds, mais lorsqu'il s'agissait de ses géniteurs, ils l'écrasaient complètement. « J'ai tellement voulu les rendre fiers... plus fiers encore de moi, plutôt que de Luke. » Cette vilaine compétitivité entre son frère et elle avait également contribué au déclin de sa relation avec Sam, puisqu'elle alimentait davantage les exigences de ses parents au sein de la fratrie. Et, au fond, Helen savait que ce n'était pas terminé. « Je ne vais pas rejeter toute la faute sur ma famille, c'était à moi de ne pas les laisser m'écraser et écarter toutes les décisions que j'aurai aimé faire par moi-même. » Elle avait failli à son devoir d'épouse, pas son père, ni sa mère, ni son frère et sa sœur. « Je vais devoir y aller... » Sam ne lui avait pas répondu concernant sa dernière phrase, qui lui attestait qu'elle ne désirait pas qu'il disparaisse de sa vie. Helen ne voulait pas balayer leur histoire comme cela... elle en était incapable. « Tu saurais me promettre de ne plus boire ? » C'était certainement culotté de sa part de le lui demander, mais Helen ne voulait pas qu'il continue de s'empoisonner avec l'alcool, tout comme ses parents l'avaient fait avant lui. « S'il te plaît... » Ces derniers mots étaient soufflés, les yeux baissés, alors qu'elle gardait l'espoir qu'il tienne encore suffisamment à elle pour être capable de lui faire cette promesse, pour elle. C'était beaucoup lui demander que de suivre ses demandes, après ce qu'elle lui avait infligé à son tour... mais c'était important à ses yeux, pour qu'elle puisse arrêter de s'inquiéter pour lui, alors qu'elle tentait de se reconstruire petit à petit.

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@Sam Stenfield  16 août 2024 - logan city, à la maison
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La compétition qui existait entre Luke et elle n'était pas saine, Helen ne le cachait pas. Mais c'était plus fort qu'elle, leurs parents les avaient fait grandir ensemble tout en essayant toujours de faire mieux l'un que l'autre. Cette mauvaise habitude, la chirurgienne la gardait, puisqu'elle n'avait connu que cela aux côtés de Luke. Mine de rien, cela lui avait fait perdre un temps considérable, elle l'entendait parfaitement... et elle se sentait stupide, et faible, d'avoir été ainsi manipulé par ses parents depuis toutes ces années. Aujourd'hui, la brune avait à cœur de faire changer les choses ; leur avis, il fallait qu'il compte beaucoup moins pour la jeune femme, si elle voulait être capable de se tirer de cette situation malsaine dans sa famille. « Hel, la vie est pas une compétition et je m’efforce à te le dire. C’est ton frère, on s’en tape de savoir qui est le meilleur, si tu penses que ton bonheur tu le trouveras en prouvant à tes géniteurs que tu es la meilleure alors tu n’as toujours rien compris ! » Une partie d'Helen savait que son ex-époux avait raison, mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire, malheureusement. « J'ai toujours connu cet état d'esprit dans ma famille. » Fit-elle remarquer, pour que Sam comprenne aussi que changer ne se ferait pas en un claquement de doigt, malgré la meilleure des volontés. « On fait tous des erreurs » Elle acquiesça, sans vouloir rétorquer qu'il en savait quelque chose, lui aussi. Des erreurs, il en avait commises un certain nombre de son côté, la plus grave étant de choisir les bras d'une autre femme, ou plus récemment de sombre dans l'alcool. Par ailleurs, Helen voulait s'assurer que l'enseignant tente de lui promettre de freiner sur les verres, voire même d'arrêter complètement ce massacre. Vu son état, elle n'était pas certaine que ça lui fasse autant de bien que ce qu'il s'imaginait... « On verra bien... » La chirurgienne était très peu convaincue par sa réponse, voire même pas du tout. Elle se garda de dire qu'elle enverrait Izan vérifier son état et s'assurer qu'il reste sobre, pour pouvoir reprendre le travail et éventuellement se reconstruire à son tour sans sa présence pour le moment. « Je compte sur toi, Sam. » Dit-elle, en espérant que ses mots aient toujours un certain poids et qu'ils suffisent à faire naître cette petite voix dans la tête de Sam, pour le convaincre d'arrêter ses bêtises. « Je t'enverrai un message pour te dire comment s'est passée l'opération de Sarah. » La jeune femme était sur le départ, plutôt surprise que le ton ne soit jamais vraiment monté entre eux durant cette entrevue. « Prends soin de toi, en attendant. » Elle lui adressa un mince sourire, pour lui montrer qu'elle comptait vraiment sur lui pour stopper dès maintenant l'alcool. Un silence s'installa quelques instants entre eux, jusqu'à ce qu'Helen ne lui dise au revoir, sans un geste de plus, et lui tourna le dos pour rentrer chez elle, le cœur plutôt lourd contrairement à la dernière fois.