« Et les mots sont à mon avis, qui n'est pas si humble, notre plus inépuisable source de magie. Ils peuvent à la fois infliger des blessures et y porter remède. » En disant cela, le professeur Dumbledore avait raison. Et en écoutant Izan lui dire qu’il savait plutôt bien manier les mots, l’avocat avait de suite penser à cette phrase là à laquelle il croyait réellement. Bien évidemment, on ne parlait pas de magie visible, mais plutôt de l’ordre de l’invisible. Quant au fait de présenter des télé-achats, une option sur laquelle il ne comptait pas miser car même s’il était bon pour convaincre ses interlocuteurs, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé de se retrouver devant une caméra et de vendre un produit. Trop peu pour lui.
« J’ai trop de talent pour faire ça voyons. » Dit-il ironiquement car il fallait un certain talent pour être présentateur. Peut-être qu’un jour, Lincoln s’essayerait à l’exercice, mais pas dans un futur proche en tout cas. Il aimait bien trop mon métier pour changer. Même si, comme il venait de le souligner, le droit était un monde où la rivalité existait, et pas qu’un peu. Il fallait soit attaquer, soit subir. Il était difficile d’être entre les deux, surtout dans une salle de tribunal où il y avait plusieurs jurés qui attendaient, assis, l’exposition des faits et les plaidoiries. Un monde où les amitiés pouvaient naître et disparaitre en un éclair. Lincoln en avait très peu, peut-être à cause de toute cette rivalité ou bien de sa personnalité. Ou peut-être les deux comme le souligna très justement Izan qui glissa quelques compliments qui firent sourire doucement l’avocat. C’était toujours agréable aux yeux d’entendre de tels propos après tout. Il savait que certains avocats l’admiraient quant à sa manière de mener des procès, de défendre ses clients, mais il savait également que certains le détestaient. C’était la dure loi de la jungle en quelque sorte, mais il ne comptait pas changer, ni lui, ni sa personnalité, ni même ses valeurs.
« Heureux de l’apprendre. Car sans la confiance, le métier d’avocat est difficile. Mais je ne compte pas changer de sitôt, surtout pas en ce qui concerne mes valeurs. » Lincoln y tenait trop. Il n’allait pas défendre certaines catégories de personnes qu’il détestait, qu’il méprisait même dans certaines situations, il l’admettait volontiers. Par exemple, il ne se voyait pas défendre une personne qui aurait fait une tuerie de masse. Exemple extrême, il fallait en convenir, mais cela montrait les valeurs de l’avocat.
La suite de la conversation avait un parfum de voyage, les deux parlèrent alors du fait de prendre une année sabbatique pour parcourir le monde, chose qu’Izan avait faite, ce qui ne fut pas le cas de Lincoln en revanche. Les pays d’Europe, il connaissait un peu, surtout la France à vrai dire car il citait pas mal d’auteurs français dans ses diverses conversations. En écoutant les propos de son ami, un mot, un sentiment lui vint à l’esprit.
« Tu es libre. » La liberté, autrefois, était un concept aussi vaste que fragile, une idée qui traversait l'esprit des hommes avec une intensité presque mystique. Lincoln se souvenait d'un temps où chaque individu cherchait à se libérer des chaînes invisibles qui l'entouraient, qu'elles soient politiques, sociales ou mentales. Elle était la promesse d'un monde meilleur, où chacun aurait pu choisir sa voie sans crainte de jugement ou de répression. Dans ce monde, la liberté avait pris une importance inestimable. Elle était plus qu'un droit, elle était devenue une quête, une nécessité pour respirer pleinement. Chaque bataille menée pour l'obtenir renforçait son caractère sacré. Il y avait eu des luttes, des sacrifices, des voix qui s'élevaient pour dénoncer l'injustice. Mais au cœur de tout cela, la liberté brillait, inaltérable, comme une étoile guidant les âmes vers un avenir où l'égalité et la dignité seraient enfin des réalités. Elle avait façonné les sociétés, poussé les hommes à défier les tyrannies, à briser les chaînes des oppressions et à réinventer le monde. Pourtant, il savait aussi que cette liberté devait sans cesser d'être protégée, car elle pouvait s'effriter, se dissoudre dans l'indifférence, si l'on cessait de la défendre. Surtout de nos jours.
« Merci du conseil concernant le retour à la réalité. Mais après tout, toute histoire a un début, un milieu et une fin. » Et souvent, la fin faisait mal. Il n’était pas chose aisée que de passer à autre chose.
L’alcool remplissait de plus en plus les gosiers des deux jeunes hommes, Lincoln prévenant son ami d’une possible jaunisse. Et s’il venait à en avoir une et à se retrouver à l’hôpital, l’avocat comptait bien évidemment aller le voir, avec une madeleine. Un chiffre que souligna Izan, le traitant de radin. Et il ne l’avait pas volé sur ce coup, même si ce n’était pas son genre de l’être.
« Je ne voudrais pas que tu aies des problèmes alimentaires juste après ta jaunisse, pour ça qu’une madeleine te conviendra parfaitement. » Dit-il en voulant se rattraper. La fatigue commençait à se faire sentir, et des deux côtés. Après tout, les deux jeunes hommes n’avaient pas eu des journées faciles ces derniers temps et avec l’effet alcool, cela n’allait pas arranger les choses. Izan trop vieux pour ces conneries ? Une phrase qui fit doucement rire l’avocat qui ne manqua pas l’occasion d’envoyer une petite pique amicale.
« Trop vieux pour ces conneries ? Ca promet pour notre concours. Finalement, j’aurais peut-être une chance de gagner. » Dit-il d’un ton convaincu. Quant au fait qu’il ressemblait à un Hobbit, Lincoln n’était pas forcément convaincu sauf sur l’aspect aventure., ni même sur le fait de montrer ses pieds. Le fétichisme des pieds, trop peu pour lui.
« Je suis un Hobbit en tant qu’aventurier, mais en rien physiquement. Je n’ai pas des pieds velus hein ! Et non tu ne verras pas mes pieds. Si tu veux voir des pieds, va sur Only Fans et débourses. » Lança-t-il en rigolant, se doutant bien qu’il n’allait pas faire cela. Enfin après tout, Izan faisait bien ce qu’il voulait, Lincoln n’étant pas du genre à juger de telles choses. L’importance de la liberté après tout. Cependant, le ton de la conversation reprit un chemin un peu plus sérieux, son invité prenant la décision de rentrer chez lui car la fatigue commençait réellement le pas. Et même si Lincoln s’amusait plutôt bien, il comprenait la requête de son ami de vouloir retourner chez lui, et cela en taxi, une information très importante surtout après ces quelques verres d’alcool. Il ne fallait pas prendre de risque inutile sur la route.
« Heureux de voir que tu es raisonnable. Je vais t’appeler un taxi. » Ayant dans son répertoire le numéro d’un taxi auquel il faisait souvent appel, il profita de ce temps de recherche pour répondre aux propos de son ami qui venait de le remercier.
« Tu n’as pas à me remercier, je suis là pour ça. Ah voilà le numéro ! » L’appel prit quelques minutes, demandant alors qu’un chauffeur de taxi se présente devant sa villa, son interlocuteur lui disant que dans cinq minutes, la voiture allait être là.
« Le taxi est là dans cinq minutes. » Dit-il après avoir raccroché avec la compagnie de taxi.
« Même si j’avais espéré que la soirée se termine un peu plus, je te remercie d’être passé. Car cela m’a fait du bien aussi de décompresser, je crois. C’était cool. Je pense qu’on devrait refaire ça de temps à autre. Pas de boire plusieurs verres d’alcool, mais simplement de se poser et de parler. Et saches que si tu as besoin de moi, pour quoi que ce soit, je serai là. A n’importe quelle heure de la journée et de la nuit. » Et en disant cela, ce n’était pas des paroles en l’air qu’il venait de prononcer. Il les pensaient sincèrement. Il appréciait Izan, c’était une bonne personne à qui il arrivait de mauvaises choses malheureusement. Lincoln attendit alors le taxi avec Izan non loin de la porte d’entrée, taxi qui n’allait pas tarder à arriver.
FIN DU RP
@Izan Da Silva