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{ask me what I learned from all those years}
crédit/(blakegifs) ✰ w/  @Molly Biggs

"Je croyais que tu ne voulais pas de moi le vendredi soir, hmm?"
"On est débordés, y'a du monde, quelqu'un ne s'est pas pointé... juste... viens si t'es pas occupé, ne me demande pas de supplier, gamin."
"Okay, mais je veux être payé le double, je sais que tu le proposes quand les gens dépannent alors, c'est ce que je veux."
Tu souris, le téléphone pressé contre ton oreille, alors que de l'autre côté de la ligne, tu entends le patron de l'Electric Playground soupirer. Il n'a pas trop le choix et quand il te répond oui, tu lui dis que tu seras là dans quarante minutes, trente s'il a de la chance. C'est le temps qu'il te faut pour te préparer et te pointer au club. Une aubaine. Ce n'est pas comme si tu avais prévu quoi que ce soit ce vendredi soir, Cleo a ses propres plans, tu pensais juste passer quelques heures sur Tinder, jeter ton dévolu sur quelqu'un et sortir avoir de la compagnie. Mais si tu peux avoir des sous en plus? Tu ne dis pas non. Tu as déjà pris une douche mais tu en reprends une, histoire d'être présentable, et les traits d'eye-liner que tu appliques sont pour faire ressortir tes yeux et garantir les pourboires. De même que ta tenue, un débardeur en soie bleu complètement transparent, ton nouveau jean qui t'a coûté une semaine de salaire, des bottes qui remontent jusqu'à tes genoux, c'est assez que tu juges alors que tu quittes enfin l'appartement que tu partages avec Cleo.
Il n'exagérait pas le patron, il y a du monde, tu ressens l'agitation dès que tu passes la porte du club, et tu trouves ta place derrière le comptoir, facilement. On se presse au bar, la musique est forte, c'est euphorique dans tous les sens du terme, tu as une place privilégiée et beaucoup de regards qui arrivent dans ta direction. Ainsi que des pourboires. Certes, ça vient de personnes plus jeunes que toi, mais tu t'en fous et quand tu débarrasses le comptoir de tous les verres vides quelques heures plus tard, tu te tournes vers ton collègue. "Meilleur shift de ma vie." Les dollars qui sont dans la poche arrière de ton jean le prouvent, peut-être que tu pourras t'acheter un autre jean, ou un autre tube de gloss ou alors… "... Molly ?" Tes yeux ont fait la focale sur la nouvelle venue, là de l'autre côté du bar. C'est elle, tu le sais, comment ? Parce que tu as pensé à elle et toutes ses expressions ces trois dernières années. Elle, la personne que tu as défendue ce soir-là, allant même à la station de police pour elle. Elle et son addiction, elle, la putain d'opportuniste et celle qui t'a fait tomber de ton trône en or massif. Elle, la raison qui fait que tu es derrière ce bar à la con, que tu vis en colocation, que tu dois compter chaque dollar et avec soin. Putain.
Tu respires, tu colles un sourire sur ton visage, parce qu'elle te connait ainsi Molly, facile à vivre, toujours prêt à tout. C'est l'image que tu veux renvoyer, elle a pas besoin de savoir que tu comptes bien lui faire payer ta chute. Non, elle n'a pas besoin de le savoir. Tu as juste à sourire. "Molly c'est vraiment toi ? On ne s'est pas vus depuis une éternité !" Le ton enjoué est sincère, c'est ta voix de barman, celle qui te garantit beaucoup de pourboire, beaucoup. "Comment tu vas ? Tu veux un truc à boire ? Allez, tu mérites bien un verre gratuit, depuis tout ce temps." Et allez promis, tu ne vas pas cracher dedans.

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@Milan Mayer  
gif par unknown

Molly est de sortie. Elle a quelque chose à fêter : elle a survécu à sa première semaine sous dialyse et même si on lui a dit : ne pas faire d’excès, elle a retenu le mot « excès » et décide de voir où se trouve cette nouvelle limite ? si elle n’abuse, elle ne saura jamais où se trouve cette limite, n’est-ce pas ? Il faut juste essayer et au moins, elle connaîtra la position du point de non-retour. A ses yeux, une idée de génie. Pour le reste du monde, une belle connerie. Alors forcément, on la retrouve dans ce club. «Molly c'est vraiment toi ? On ne s'est pas vus depuis une éternité ! » Le regard de la brune au mulet se plisse pour étudier les traits de celui qui lui fait face, derrière ce comptoir. Oops, ça aurait été la réplique idéale pour de telle retrouvailles. La dernière fois qu’elle a vu ce type, il lui a rendu le service du siècle … alors qu’elle gloussait, les pupilles dilatées. Merde. Il avait pris de la prison ? une amende ? aucune idée. Elle ne s’y était pas vraiment intéressée. Après tout, elle ne l’avait pas forcé à être un gentleman et lui sauver la mise. Elle ne forçait jamais qui que ce soit. Elle hausse les épaules en venant caler ses bras maigrelets sur le comptoir. «C’est bien moi --- une éternité, à peu près ouais mais t’as l’air d’être en forme, toujours au bon endroit à ce que je vois ---», c’est-à-dire près de l’alcool, près du précipice, de son précipice. «Comment tu vas ? Tu veux un truc à boire ? Allez, tu mérites bien un verre gratuit, depuis tout ce temps. » Comment elle va ? La question, elle la trouve insupportable … surtout depuis qu’elle a le sentiment que tout le monde la lui pose pour s’assurer qu’elle est toujours en vie. Elle hausse de nouveau les épaules. «Un verre gratuit ? rien que ça ? normalement, on n’est jamais vraiment ravis de me revoir --- soit t’es une putain d’exception, soit tu te fous de ma gueule --- mais je vais te prendre un rhum cola », qu’elle dit en tapant légèrement du plat de la main sur le comptoir. Son regard inspecte ce fantôme du passé et soudain, elle se souvient : est-ce qu’elle l’avait remercié à l’époque ? Pas vraiment. Il était sans doute trop tard. Du moins, dans son univers, c’était trop tard.

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crédit/(blakegifs) ✰ w/  @Molly Biggs

Tu ne sais même pas comment tu fais pour conserver ton sourire. Molly réveille en toi des émotions contradictoires, parce que tout le monde le sait : Milan, c'est le gars qui ne prend jamais rien au sérieux. Mais si tu es un idiot fini, tu prends les insultes avec un sourire sur le visage à cause de ton immense ego, tu es le premier à faire la fête et à te laisser porter par le vent. Même quand tu étais encore au sommet, c'était le cas, tu avais encore une sorte de légèreté procuré par la sécurité de ton compte en banque, et qui te permettait de garder un œil sur ceux qui voulaient bien évoluer dans ton sillage. Et tes amis. Non, tu le vois maintenant alors que Molly semble surprise de te voir, tu n'avais pas vraiment d'amis à l'époque. "Je suis l'exception qui confirme la règle chérie, t'avais pas encore compris!" Tu dis ça de la façon la plus engageante du monde et toi aussi, tu hausses les épaules. Tu mens, et tu mens encore, alors que tout ce que tu as envie de lui dire c'est comment elle a ruiné ta vie et tout ce qu'elle te doit. Mais non, il faut commencer tout doux, si tu fais fuir Molly maintenant, ça ne va pas rattraper les trois ans de galère. Elle te doit au moins un putain de merci, au moins.
"Allez, c'est parti pour un rhum cola payé par mes pourboires." Tu ne lui laisses même pas le choix, sa boisson est rapide à préparer et tu le fais la seconde suivante. Pas d'entourloupe, tu ne craches même pas dans son verre, non, tu fais ton boulot de barman et tu ne lui fais pas payer. Non, à ma place, c'est une des billets dans la poche de ton pantalon qui tu mets dans la caisse. Un de tes pourboires de la soirée, ça en vaut largement le coup, ça tu le sais. Tu fais glisser le verre devant Molly, toujours un fin sourire sur le visage, parce que tu ne sais pas quoi faire d'autre en réalité. "Alors ? Quoi de neuf de ta vie ? Cela va faire une éternité qu'on ne s'est pas vus, donne-moi de tes nouvelles." Depuis que tu as fait face à la police à sa place, depuis que tu as passé la nuit en cellule à sa place, elle doit avoir la belle vie non ? Cela te parait logique. Tu as besoin de savoir à quel point elle a grimpé les échelons... pour pouvoir la faire tomber, bien entendu."Je veux tout savoir. C'est même ton obligation en tant que cliente, après tout, on dit bien que les barmen sont des thérapeutes au rabais non ?"

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@Milan Mayer  
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tw. langage vulgaire, grossier.

«je suis l'exception qui confirme la règle chérie, t'avais pas encore compris! » elle tique au « chérie », une petite grimace presque invisible mais les surnoms de ce genre lui ont toujours donné la nausée. il suffit qu’un connard vous appelle une fois de trop comme ça pour que ce surnom vous trigger des envies de meurtre. le rhum cola atténue les envies de meurtre et la fait même sourire. comme quoi, les andrew sisters avaient raison. « allez, c’est parti pour un rhum cola payé par les pourboires! » une personne normalement constituée se serait sentie gênée, aurait sans doute dit des « faut pas » mais pas molly. non, molly part du principe qu’il a un libre-arbitre et que s’il lui propose de lui payer un rhum cola, bah il se démerde et le lui paie son putain de rhum cola, non ? faudrait pas non plus lui déballer le tapis rouge. il fait ce qu’il veut de ses pourboires. sa mauvaise foi entretient son mauvais foie et elle acquiesce d’un signe de tête en faisant mine de se frotter les mains de gourmandise.

« merci », qu’elle finit néanmoins par dire quand il fait glisser le verre devant elle. « alors ? quoi de neuf de ta vie ? cela va faire une éternité qu'on ne s'est pas vus, donne-moi de tes nouvelles. » quelque chose lui dit que ça sent la merde comme question mais l’odeur du rhum mélangé au cola lui fait rapidement oublié son sixième sens et elle en boit une gorgée. « je veux tout savoir. c'est même ton obligation en tant que cliente, après tout, on dit bien que les barmen sont des thérapeutes au rabais non ? » « oh et j’ai la tronche de quelqu’un qui a besoin d’un thérapeute ? », qu’elle demande en s’accoudant un peu plus confortablement au bar. sa voix est rieuse même si on est tous d’accord, elle en aurait bien besoin d’un thérapeute, et pas d’un au rabais, d’ailleurs. « qu’est-ce que tu veux savoir ? y’a pas grand-chose à savoir --- rien de bandant, en fait », elle parle toujours avec ce langage cru, ça, ça n’a pas changé apparemment. « je suis clean », elle lève les épaules, « ce qui me permet de parler à ma frangine, et paraît que mon corps est un putain de champ de bataille … si bien que si en plus d’un rhum cola, tu pouvais me filer un rein, ça serait pas mal … », sourire idiot aux lèvres, « et j’ai pas encore trouvé ma prochaine victime pour une partie de jambes en l’air ce soir – donc l’ambiance est moyenne. » un regard en biais vers la salle, à la recherche de ce plan cul qui pourrait lui donner le sentiment de vivre. elle soupire, de manière théâtrale cela va sans dire.

« alors, tu fais quoi de ces infos, doc ? », finit-elle par dire en tournant la tête dans sa direction, une main posée sur son verre, l’autre venue se poser sous son menton.