(comic-con ; dovercourt center) Il n’est pas un adepte des déguisements, raison pour laquelle il se contente d’un fez porté sur la tête, tout en sachant que cette seule référence suffira à tous les véritables aficionados de Doctor Who pour savoir ce dont il en retourne. A ses côtés, son Superman personnel est plus beau que jamais, n’en déplaise le manque d’objectivité qu’on reprocherait souvent à Swann, si jamais on osait justement lui tenir des reproches. Il a bien plus d’yeux pour lui que pour le reste de la Convention, lui qui aime les univers représentés ici mais qui ne leur voue pas réellement de passion. Il est simplement heureux de l’occasion, et surtout heureux que cette occasion devienne le moment privilégié pour passer un peu de temps avec Rory, lui qui devient un Monsieur tout le monde au milieu d’une foule aux allures divers et variés mais surtout tous les sosies qui y traînent : personne ne prend le risque de sous-entendre qu’il est le Rory Craine, et ce sont tout au plus des regards qui se tournent en leur direction en même temps que les murmures voguent lentement. Rien dont il n’ait pas pris l’habitude, rien qui suffise aujourd’hui à le faire rentrer dans une panique similaire à ce qu’il a un jour pu connaître.

Il tient sa main sans honte, il le regarde sans chercher à cacher un seul instant qu’il est la personne qu’il aime et qu’il n’y a aucun mal à ça. Plus que tout, il est particulièrement radieux lui aussi, parce que si en temps normal il a déjà tout pour être heureux, aujourd’hui est encore plus particulier encore. Parfois, il se retrouve forcé à se mordre l’intérieur des joues pour se retenir de parler et plutôt laisser Rory profiter de l’instant présent sans avoir à penser à quoi que ce soit d’autre. « Tu te rends compte que ça fait bientôt un an ? » Il interroge lorsque ses doigts glissent contre son alliance, eux qui s’apprêtent à fêter leurs noces de coton sans même s’être rendu compte de la vitesse à laquelle le temps a osé s’écouler. Robin est déjà grande, et c’est au travers d’elle qu’ils se rendent tout particulièrement compte de la vitesse à laquelle la vie change et évolue. « On peut ramener des bandes dessinées si tu veux. » Il souligne avec un sourire en coin, bien conscient que le lieu peut représenter une véritable tentation pour tous les passionnés et que Rory n’est sans doute pas l’exception à la règle. Il le précise surtout pour qu’il ne s’en fasse pas, parce qu’il en faudrait bien plus qu’un excès de bandes dessinées et de plantes pour en faire un sujet de tensions dans leur mariage. Peut-être que Swann trouvera à y redire lorsque Rory décidera de le leur créer un sol vert à la place des carreaux, mais là encore ils auront toujours moyen de s’arranger et de discuter. « Mais si tu me ramènes dix de ces puzzles immenses, je te préviens, je vais froncer les sourcils. » Une passion pour les Lego n’existe pas encore mais il ne serait pas étonné qu’un jour les petits objets de Robin (qui ne lui sont pas encore offerts : elle est trop jeune) se transforment en quelques dizaines de milliers d’entre eux et une véritable passion partagée entre père et fille. Non pas qu’il en serait jaloux, mais bien qu’il se demande déjà où est-ce que tout pourrait bien finir par loger.

« Je suis content qu’on fasse ce genre de choses, toi et moi. » Des choses simples qui pourraient être le quotidien de n’importe quel couple, sans penser au genre de chacun ni même à la popularité de l’un d’eux. Une activité de couple aussi simple que d’aller se promener, c’est sans doute tout ce à quoi il aspire au quotidien, tant pour son couple que pour la famille qu’ils forment avec leur fille - et le chien qu’ils n’oseraient pas oublier. Ses doigts se nouent un peu plus aux siens. L’an prochain, si jamais il y a une prochaine édition, ils pourraient venir en famille. A quatre. « Tu sais si y’a un concours de cosplay ? Tu veux pas t’inscrire ? » Swann lance à la volée, lui-même absolument pas informé sur le sujet. Simplement, c’est après un énième regard en direction de son mari qu’il finit par y penser, l’effort fait sur le costume autant que sur la ressemblance physique se devant d’être souligné aux yeux de tous. Et même si on finissait par le reconnaître, ce ne serait sans doute que partie remise et même Scar dirait que ça serait une bonne publicité pour lui.

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Proposer à Rory de se déguiser pour prendre part à ce comic-con revenait à proposer à un enfant de faire une virée au magasin de jouets le plus proche, et tous ceux qui le connaissaient ne s'étonneraient pas de le voir opter pour le costume de Superman. Un super-héro empathique et humain, doté d'une humilité à toute épreuve malgré des pouvoirs extrêmement puissants et qui symbolisait l'espoir et la vérité à lui seul, mais aussi un homme suivant une ligne de conduite similaire à celle que l'acteur avait choisi d'emprunter à son tour. Il y avait quelque chose de foncièrement évident à choisir de rendre hommage à ce personnage qui l'avait toujours fasciné, et probablement que si Donna le voyait dans son costume elle insinuerait qu'il n'était pas trop tard pour passer un coup de fil à Warner Bros. « Tu te rends compte que ça fait bientôt un an ? » Des centaines de personnes avaient fait le déplacement pour l’événement et toutes arboraient elles aussi un déguisement hautement reconnaissable, pourtant toute l'attention de Rory restait focalisée sur Swann, ses doigts noués aux siens pour s'assurer de ne pas le perdre de vue au milieu de la foule. « Tu penses que c'est trop tôt pour renouveler nos vœux ? » Il demanda dans un petit sourire, son regard laissant transparaître toute l'émotion que lui inspirait l'idée que d'ici quelques semaines, ça ferait bel et bien un an qu'ils s'étaient dit « oui » et à peine plus longtemps, aussi, que Robin les avait rejoint. « Je pourrais facilement me faire à l'idée de te ré-épouser tous les ans, je propose qu'on en fasse une tradition. » Il avait beau plaisanter et rester conscient que ce genre de choses ne seraient sûrement pas d'actualité avant quelques décennies – un détail, alors qu'il comptait passer le reste de sa vie à ses cotés – l'idée avait indéniablement son charme. « On peut ramener des bandes dessinées si tu veux. » Swann savait toujours comment lui parler, et cette fois encore il était mieux placé que quiconque pour savoir que Rory se sentait comme un poisson dans l'eau au milieu de ces stands qui lui rappelaient combien la pop culture l'avait bercé dès son adolescence – et les comics avec. « J'ai déjà promis à Wendy de lui ramener le numéro qui lui manque pour compléter sa collection, mais si j'ai ta permission j'en ramènerai peut être un ou deux pour compléter la mienne. » Il comptait rester raisonnable et ne pas acheter de quoi envahir leur maison mais dans son cœur de passionné et de nostalgique, la tentation serait forcément grande de ramener un ou deux souvenirs de l'événement. « Mais si tu me ramènes dix de ces puzzles immenses, je te préviens, je vais froncer les sourcils. » Ses lèvres laissèrent échapper un léger rire. « Tu dis ça parce que t'as pas vu la version Big Ben, tu verras tu vas changer d'avis. » Il pouvait bien essayer de le prendre par les sentiments, non ?

« Je suis content qu’on fasse ce genre de choses, toi et moi. » Son sourire s'élargit avec douceur et lorsqu'il reposa les yeux sur Swann, ce fut comme si le reste du monde s'était évaporé pour ne laisser que lui, que eux, et cet instant. « Moi aussi. » Il s'en faisait une joie et était reconnaissant à son mari d'avoir proposé cette sortie malgré le fait que tous ces univers étaient loin de l'enthousiasmer autant que pouvait le faire Doctor Who, là où les goûts de l'acteur étaient un peu plus éclectiques. « Je pensais pas que je me sentirais aussi protégé, là dessous. C'est presque paradoxal de me sentir comme Clark Kent sous un costume de Superman. T'avais raison quand tu disais qu'ici personne me reconnaîtrait. » Comme toujours, qu'il se retint de préciser tant c'était de toute façon l'évidence. La dernière chose que Rory souhaitait en prenant part à cet événement, c'était qu'on le reconnaisse et s'immisce dans cette bulle que Swann et lui tenaient à créer tout autour d'eux. Ici, il appréciait tout particulièrement de pouvoir se fondre dans la masse et être traité comme n'importe qui d'autre. « Tu sais si y’a un concours de cosplay ? Tu veux pas t’inscrire ? » - « Je crois qu'il y en a un. » Il lui semblait que c'est ce qui était indiqué sur les affiches à l'entrée, et que ce comic-con était l'occasion pour tous les passionnés qui le désireraient de concourir avec leur plus beau déguisement. « Mais tu sais, il doit y avoir des tas de Superman en herbe qui ont l'intention de s'inscrire, c'est pas comme si j'avais vraiment mes chances de me démarquer. » Il avait peut être pour lui de dépasser certains d'entre eux d'une tête ou deux, et d'avoir un certain nombre de caractéristiques physiques en commun avec Christopher Reeve et le personnage de Superman lui-même, mais contrairement à d'autres il n'avait pas confectionné son costume lui-même et était convaincu que d'autres avaient poussé les détails encore plus loin. « A moins que tu m'accompagnes ? Tu es adorable avec ça sur la tête. » Il glissa dans un nouveau sourire, attendri de voir que Swann avait joué le jeu lui aussi même s'il avait préféré la jouer un peu plus soft. Le clin d’œil à Doctor Who n'en était pas moins flagrant et du point de vue de son mari, c'était une vraie réussite. « Si Robin avait pas été un peu petite pour tout ça, on l'aurait habillé en Supergirl ou mieux, en Tardis. Je suis sûr qu'ils doivent avoir des déguisements trop mignons pour les bambins un peu plus grands, ça vaudrait peut être la peine de chercher si on peut lui trouver quelque chose pour une prochaine fois. » Ils feraient ce que Swann avait envie de faire, avant tout, Rory se contentant d'émettre des idées. Mais ils n'avaient pas besoin de ce genre d’événements comme excuse pour se déguiser, pour l'acteur ça faisait même tellement partie de ses habitudes qu'il apprécierait de pouvoir camper ces personnages dans un cadre plus ludique et informel qu'un plateau de Cinéma.

« Tu penses que c'est trop tôt pour renouveler nos vœux ? »
« Je pense qu’on aura beaucoup d’autres occasions. »

Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il pense que c’est trop tôt, il faut bien préciser ce point. Simplement, Swann ne s’imagine pas vivre une vie auprès de qui que ce soit d’autre que son mari, raison pour laquelle il imagine aussi aisément qu’ils auront bien des opportunités pour renouveler leurs voeux, encore et encore, sans pour autant jamais attendre après ces derniers pour s’aimer comme ils le méritent. « Je pourrais facilement me faire à l'idée de te ré-épouser tous les ans, je propose qu'on en fasse une tradition. » Swann ne sait pas garder son rire pour lui cette fois-ci et il s’en accommode sans le moindre mal, son pas ralentissant uniquement pour lui donner le temps de poser son regard dans celui de Rory durant un instant. « Ça va de paire avec un voyage de noces à chaque fois ? » Il demande alors avec une innocence espiègle, le sujet l’intéressant dans sa globalité : des excuses pour rappeler à Rory qu’il l’aime pour mieux l’embrasser ensuite, il n’en a même pas besoin.

Puisque l’amour prend justement de nombreuses formes, il prend le temps de préciser à sa moitié qu’il peut ramener quelques souvenirs de la convention si ça lui fait plaisir. Sans doute pas autant de souvenirs qu’il a fini par ramener de plantes vertes au fil des ans, mais tout de même quelques uns qui ne risqueraient pas d’entacher la paix de leur couple. « J'ai déjà promis à Wendy de lui ramener le numéro qui lui manque pour compléter sa collection, mais si j'ai ta permission j'en ramènerai peut être un ou deux pour compléter la mienne. » Il hoche la tête, compréhensif et déjà occupé à le questionner sur le numéro que Wendy lui a demandé, ayant aussi à cœur de participer aux recherches de son côté. Après tout, l’attachement qu’il porte à sa petite sœur n’est pas nouveau et est tout aussi loin d’être étonnant. « Tu dis ça parce que t'as pas vu la version Big Ben, tu verras tu vas changer d'avis. » La négociation pour ramener des puzzles n’ira sans doute pas plus loin alors que Swann marque la négation de ses mouvements de tête, même s’il le fait avec un sourire plus immense que jamais. Il voit déjà quel désastre ce serait avec leur chien et avec une Robin qui rampe avec toujours plus d’aisance et de vitesse partout où ils ne l’attendent pas. « Les BD c’est bien, je t’assure. » Et comme pour l’encourager un peu plus dans cette voie, c’est justement la direction de cette aire qu’ils finissent par prendre, même si Swann n’a pas la moindre idée de la collection que Rory souhaite agrandir de son côté. Il sait par avance qu’il sera simplement heureux de fouiller un peu avec lui, peu importe le sujet, n’hésitant pas d’ailleurs à lui confier à quel point ces instants de vie partagés avec lui le rendent profondément heureux.

« Je pensais pas que je me sentirais aussi protégé, là dessous. C'est presque paradoxal de me sentir comme Clark Kent sous un costume de Superman. T'avais raison quand tu disais qu'ici personne me reconnaîtrait. » Bien conscient que l’idée de protection est bien différente pour Rory en comparaison à n’importe quelle autre personne présente autour d’eux aujourd’hui. Swann lui-même ne sait pas exactement ce qu’il vit : il en a une idée par procuration, il sait ce que c’est que d’être à ses côtés lorsqu’il est reconnu par des fans ou des journalistes, mais il ne siat pas ce que c’est que d’être visé lui-même. Egoïstement, il espère ne jamais gagner une telle attention de la part de qui que ce soit. « Et je suis content d’avoir eu raison sur ce point. Même pour toi, ça te permet de mieux profiter. » C’est surtout à Rory à qui il pense en cet instant, justement. Il a acquis particulièrement de popularité en peu de temps, ce qui a fait changer leur vie du tout au tout, et parfois Swann craint qu’il n’accepte pas la popularité aussi bien qu’il le lui laisse croire - mais il n’en dit rien, parce qu’à son tour il ne souhaite rien faire d’autre que rassurer Rory. Le sentiment va dans les deux sens, mais aujourd’hui cela ne les impacte plus : ils profitent de l’instant sans avoir crainte de devoir tourner court à la journée parce qu’une première personne le reconnaîtrant en amènerait finalement bien trop d’autres. « Tu comptes adopter les lunettes au quotidien, donc ? » Il a beau lancer l’idée avec une certaine ironie, il trouve malgré tout que cela irait parfaitement au teint de son mari, ce que fait aisément comprendre le sourire qu’est le sien. « Je crois qu'il y en a un. » L’idée de participer à un concours de cosplay est sans doute paradoxale quand on sait à quel point ils veulent faire profil bas et se mêler à la foule, mais peut-être justement qu’il n’y a rien de mieux que d’être en plein coeur de la lumière pour être discret. « Mais tu sais, il doit y avoir des tas de Superman en herbe qui ont l'intention de s'inscrire, c'est pas comme si j'avais vraiment mes chances de me démarquer. » - « Tu sais que c’est ce que tu disais pour tes castings aussi à une époque ? » Qu’il souligne, empli de bonnes intentions, avec pour objectif de lui faire comprendre qu’il n’est pas de ceux que la concurrence devrait effrayer. Du moins, il ne devrait pas venir à en penser qu’il ne peut rien faire face à un quelconque concurrent, surtout alors qu’on a son talent et son potentiel - ce qui vaut sans doute un peu moins au sujet du concours de cosplay, certes, mais l’idée reste malgré tout présente. « C’est comme tu veux, on peut faire un tour si t’en as pas envie. » Il prend le temps de l’assurer de ce point, sa participation étant bien loin d’être obligatoire. Ils peuvent vivre leur vie comme ils l’avaient initialement prévu, évidemment. « A moins que tu m'accompagnes ? Tu es adorable avec ça sur la tête. » Il étouffe un rire sincèrement amusé, et sans doute aussi largement pris de court. « Eeeet c’est là où tu perds toute objectivité. » C’est aussi un moyen pour Swann de refuser poliment l’invitation à se retrouver sur scène avec lui, dans un tel but. Il n’est pas vraiment légitime à participer à un quelconque cosplay à en juger par le peu d’efforts mis dans le sien, et il serait surtout le premier ravi de pouvoir applaudir Rory depuis la foule.

« Si Robin avait pas été un peu petite pour tout ça, on l'aurait habillé en Supergirl ou mieux, en Tardis. Je suis sûr qu'ils doivent avoir des déguisements trop mignons pour les bambins un peu plus grands, ça vaudrait peut être la peine de chercher si on peut lui trouver quelque chose pour une prochaine fois. » Sans même s’en rendre compte, il serre un peu plus la main de Rory à la mention de leur fille et de l’amour qu’ils lui portent tous deux à un niveau égal. La mention d’un tel sujet résonne particulièrement dans son cœur, et dans son esprit qu’il force à rester muet. « Si je te dis un secret, est-ce que ça va te motiver à tenter ta chance au concours ? » Swann accepte évidemment qu’il ne veuille pas y participer, mais il ne voudrait pas que ce soit pour les mauvaises raisons. Maintenant, Swann a arrêté leur marche en se postant face à lui pour l’inviter à s’arrêter à son tour. Qui plus est, cela lui donne la possibilité de relever ses yeux dans les siens et observer un instant le clair des siens. Sa seconde main attrape l’autre de Rory, ses doigts jouant distraitement avec ses phalanges en même temps qu’il parle mais surtout qu’il attend les réponses de Rory. « C’est un secret vraiment très cool. » Il murmure, s’étant hissé à sa hauteur pour lui parler d’un ton toujours plus bas, toujours plus confidentiel. L’instant prend uniquement fin lorsque Swann se dégage pour les emmener un peu plus loin, à l’abri des regards autant que des oreillettes indiscrètes. Il sait déjà qu’il partagera le secret, quoique Rory puisse décider du concours dont ils ignorent jusqu’aux règles.

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« Je pense qu’on aura beaucoup d’autres occasions. »
« Une infinité d'autres. »

Parce qu'il avait bien l'intention de vieillir à ses cotés, que ça n'était pas seulement des mots prononcés devant tous leurs proches quelques mois en arrière : il ne rêvait que de ça, Rory, et de pouvoir ainsi repenser avec lui à toutes ces premières fois qu'ils avaient vécu ensemble et à leurs jeunes années. « Ça va de paire avec un voyage de noces à chaque fois ? » Le petit air espiègle sur les traits de son mari lui allait sur l'instant un peu trop bien pour que Rory n'esquisse pas un sourire conquis et amusé en retour, inclinant presque solennellement la tête au moment de souffler. « Évidemment, il serait pas question de faire l'impasse sur la meilleure partie. » Et de lui glisser un regard riche de sens, lui aussi, avant de faire courir ses doigts le long de son avant-bras l'espace d'une seconde ou deux. Il va sans dire que s'il avait aimé chaque instant du jour de leur mariage et de ces moments uniques partagés avec les personnes chères à leur cœur, il s'était surtout langui du moment où il pourrait profiter de lui et de lui seul, dans un cocon d'intimité où les redeviendraient les jeunes vingtenaires qui étaient tombés follement amoureux des années auparavant. « Les BD c’est bien, je t’assure. » Peut être que leur fille les lirait à son tour, un jour, ou peut être qu'ils lui feraient directement visiter ce genre d'endroits quand elle serait assez grande pour les apprécier.

« Et je suis content d’avoir eu raison sur ce point. Même pour toi, ça te permet de mieux profiter. » L'idée n'avait pu que le séduire lorsque Swann avait suggéré qu'il profite de son costume de Superman pour passer incognito au milieu des autres visiteurs, lui qui d'ordinaire pouvait difficilement improviser une balade en ville sans être accosté par certains fans, bien que ce genre de choses aient tendance à un peu moins arriver depuis qu'il sortait régulièrement avec son mari et sa fille – il était le premier soulagé que les gens soient capables de respecter les limites qu'il posait implicitement dans ce genre de cas de figure. « Il est possible que le type du stand de tout à l'heure ait eu un doute en me voyant, mais on m'a toujours pas approché alors j'en conclus qu'il a gardé ça pour lui. » Il souffla d'un petit air amusé, s'étant en vérité rarement senti aussi protégé que sous ce costume et parmi tous ces autres cosplayers qui l'aidaient particulièrement bien à se fondre dans la masse. Ici, personne ne s'attendrait nécessairement à le voir, et il en jouait volontiers. « Tu comptes adopter les lunettes au quotidien, donc ? » – « Qu'est-ce que t'en dis, ça m'irait bien ? » Lui ne trouverait probablement pas ça trop dérangeant, ayant déjà parfois à en porter pour lire – et oui, il avait bien remarqué les petits regards conquis que son mari lui glissaient généralement dans ces cas-là. « Dans ma famille on a généralement la vue qui flanche avec les années, alors j'aurai peut être même pas le choix à long terme. » Et s'il abordait le sujet avec légèreté, c'est parce qu'il ne l'inquiétait pas outre mesure. Il faisait partie d'un milieu où l'image avait une place importance et où le moindre changement physique ne se décidait pas sans l'accord de toute une équipe, mais il existait des alternatives au port de lunettes lorsqu'il foulait un tapis rouge ou se présentait à un événement. Pour le moment, de toute façon, la question ne se posait pas vraiment. « Tu sais que c’est ce que tu disais pour tes castings aussi à une époque ? » Son regard s'attendrit et c'est du bout de son pouce qu'il caressa sa joue un instant. « Et tu me répondais déjà que j'avais tort de douter de moi. » Qu'il était unique en son genre, qu'il avait du talent à revendre et qu'il impressionnerait tout le monde en salle d'audition. Swann lui avait si souvent répété ces choses qu'il avait le sentiment de lui devoir une grande partie de ce qu'il était devenu aujourd'hui, sachant pertinemment qu'il n'y serait pas parvenu – ou pas de la même façon – sans son soutien. Ici, il n'était peut être question que d'un concours de cosplays, mais repenser à la façon dont il l'avait toujours soutenu remplissait son cœur d'une douce gratitude. « C’est comme tu veux, on peut faire un tour si t’en as pas envie. » - « On peut toujours garder l'idée de coté et repasser plus tard. On a encore beaucoup de choses à voir. » Il proposa, comme une façon de couper la poire en deux sans pour autant abandonner l'idée de participer au concours. Parce qu'il n'était pas le seul qui puisse se mesurer aux autres concurrents, Rory. « Eeeet c’est là où tu perds toute objectivité. » Un rire doux franchit la barrière de ses lèvres et c'est un peu plus bas, presque dans un murmure, qu'il souffla. « Je croyais qu'on avait déjà établi que ça avait jamais été notre spécialité, ça ? » Et qu'ils n'avaient pas attendu de se passer la bague au doigt pour en être même totalement dépourvus.

Les doigts de Swann se resserrèrent un peu plus autour des siens, mais Rory ne perçut pas tout ce que ce geste avait de symbolique sur l'instant, simplement heureux de pouvoir aujourd'hui se balader main dans la main avec l'homme qu'il aimait et qu'il avait épousé il y a plusieurs mois. « Si je te dis un secret, est-ce que ça va te motiver à tenter ta chance au concours ? » Swann s'arrêta finalement pour se poster face à lui, et c'est le sourire de l'acteur qui s'étira de part et d'autre de son visage avec une certaine malice. « Un secret ? Moins d'un an de mariage et mon mari a déjà des secrets pour moi ? » Il s'amusa en lui glissant un petit regard entendu, sans que sa voix ne laisse le moindre doute sur le fait qu'il n'était pas sérieux – ni n'avait bien évidemment l'intention de poursuivre leur balade sans que Swann lui ait fait part du fameux secret. Parce qu'il était toujours extrêmement curieux, Rory, et qu'ici son mari savait bien que maintenant qu'il avait prononcé le mot « secret », il ne le laisserait pas s'en sortir tant qu'il n'aurait pas craché le morceau. « C’est un secret vraiment très cool. » Swann le conduisit dans un coin un peu plus tranquille, renforçant le caractère confidentiel et forcément excitant de cette conversation, Rory se retrouvant à ne plus tenir en place et à cogiter activement sur ce que Swann allait potentiellement lui dire. « Oh alors si c'est un secret vraiment très cool, il y a des chances pour que ça me donne envie de participer. » Il ne l'excluait déjà pas au départ, simplement d'avis qu'ils avaient tous le temps de prendre part au concours s'ils en avaient envie, mais Swann savait qu'il discuterait encore moins cette idée si les confessions qu'il s'apprêtait à lui faire comblaient sa curiosité. Définitivement intrigué et désormais impatient d'avoir le fin mot de cette histoire, c'est après avoir lui-même resserré quelques peu ses mains autour des siennes qu'il demanda, le regard brillant de curiosité. « C'est lié à quelqu'un qu'on connaît ? C'est le genre de secret qui implique d'assister à un mariage ou de faire le tour des boutiques de naissance ? Parce que si oui, j'ai quelques petites idées, mais je crois que je préfère que tu me le dises. » Parce qu'à voir l'air radieux sur le visage de son mari, c'est bien évidemment aux bonnes nouvelles qu'il pensait au premier, Rory, comme c'était bien souvent le cas.

L’idée de fêter leur anniversaire de mariage chaque année n’était évidemment pas pour déplaire à Swann, mais l’idée lui est d’autant plus plaisante lorsqu’ils se permettent de s’amuser de la possibilité d’un voyage de noces chaque année. A dire vrai, ils sont surtout sur la même longueur d’onde lorsqu’il s’agit de passer du temps ensemble et ils ne refusent jamais l’idée de trouver une excuse à cela. L’excuse de leur mariage est la plus belle d’entre tous, surtout alors qu’elle apparaît comme étant inespérée lorsqu’on reconnaît les débuts chaotiques de leur relation. Maintenant, ils peuvent passer du temps ensemble sans plus autant craindre le regard d’autrui autour d’eux, surtout aujourd’hui alors que Rory passe inaperçu à travers la foule. Ils se retournent sur la beauté de son costume bien plus que l’étrange ressemblance avec un acteur connu et, bien que son mari restera toujours infiniment fier de lui, il est sans doute le plus heureux de cet anonymat relatif - et si le type du stand est la seule personne ayant pu comprendre qui il est réellement, alors ils n’ont plus que jamais rien à craindre. « Qu'est-ce que t'en dis, ça m'irait bien ? » Le hochement de tête couplé au sourire profondément conquis de Swann a tout pour lui faire comprendre que oui, il resterait son mari même s’il adoptait des lunettes à temps plein. « Dans ma famille on a généralement la vue qui flanche avec les années, alors j'aurai peut être même pas le choix à long terme. » - « Je saurais m’en accommoder. » Il répond avec l’éternel même ton amusé, lui faisant ainsi comprendre que cela n’aurait rien d’un sacrifice. Au contraire, il trouve que les lunettes lui rajoutent ce petit quelque chose qu’il ne jugeait pourtant pas manquant chez son mari. Il est déjà parfait tel qu’il est ; il est parfait depuis le jour où Swann l’a rencontré.

Finalement, Swann ne saurait même pas dire si l’instant nostalgique entre eux est ce qui a provoqué la suite de ses mots ou s’il s’agit du simple et unique fait qu’il n’a jamais su tenir un secret face à Rory, tout comme l’idée qu’il n’en a simplement jamais eu ni besoin ni envie. Celui-ci n'est pas nécessaire non plus, et il avait de toute façon vocation à être dévoilé le plus tôt possible, tel que le prouve le besoin soudain de l’anglais de s’éloigner quelque peu de la foule. « Un secret ? Moins d'un an de mariage et mon mari a déjà des secrets pour moi ? » Bien qu’il n’y ait pas le moindre malentendu face aux propos purement amusés de Rory, le blond rentre aisément dans son jeu. « Promis, je me ferai pardonner. » Il souffle plus bas encore, soucieux que ce genre de paroles puissent rester dans la plus stricte intimité de leur couple. Puisqu’il a aussi à cœur que la conversation toute entière ne soit entendue que par eux, il emmène Rory un peu plus loin et laisse une certaine appréhension prendre le pas lorsqu’il ressent le besoin de nouer ses doigts à ceux de son mari. L’appréhension ne fait pas moins de lui le plus heureux des hommes, incapable de garder son immense sourire pour lui. « C'est lié à quelqu'un qu'on connaît ? C'est le genre de secret qui implique d'assister à un mariage ou de faire le tour des boutiques de naissance ? Parce que si oui, j'ai quelques petites idées, mais je crois que je préfère que tu me le dises. » L’anglais éclate d’un rire sincère. Les hypothèses de Rory sont bien éloignées de la réalité des faits mais il le reconnait bien là, à vouloir encore et toujours assister à l’union heureuse de leurs proches. « Non, rien de tout ça. C’est au sujet de nous. » Même s’ils auront le temps de se réjouir du bonheur de leurs proches tôt ou tard, Swann n’en démord pas sur ce point. Bien sûr qu’ils auront encore l’occasion d’assister à des mariages : ils ne demandent que ça.

Son sourire mue finalement en un baiser qu’il dépose tendrement contre ses lèvres, ses mots se voulant prononcés sans même qu’il prenne le temps de retrouver sa place. « Et de Robin. » Il continue de cultiver un certain secret, son souffle mêlé à celui de son compagnon tant il ne prend ni la peine ni le temps de leur offrir à chacun leur propre bulle. Preuve en est, c’est déjà un nouveau baiser qu’il partage furtivement avec lui, son sourire plus immense que jamais. Alors qu’il anticipe déjà ses prochains mots, ses doigts se resserrent instinctivement autour de ceux de son mari dont il observe le bleu profond des yeux. « Et du nouveau bébé pour qui on est en tête dans la liste d’adoption. » Maintenant, il emprisonne longuement l’intérieur de ses joues entre ses dents, le regard plus brillant que jamais. Avant même d’avoir entendu la moindre question de la part de Rory, il hoche la tête. « Je sais que t’as toujours voulu une grande famille, et moi aussi, alors… je voulais te faire la surprise. » Il a relancé une procédure qu’ils connaissent désormais bien, comme s’il n’y avait rien de plus normal, comme si en discuter entre eux n’était qu’une formalité. Ils s’aiment, ils aiment Robin ; ils sont heureux à trois et ils le seraient d’autant plus encore à quatre. Swann n’a pas hésité une seconde, certain du bien fondé de son acte autant que du fait qu’ils se trouvent toujours sur la même longueur d’onde. Ils l’ont toujours été sur tout, absolument tout. « Si on signe les papiers ce soir, on aurait pile le temps d’aménager la chambre pour son arrivée. » Il termine donc, plus convaincu que jamais qu’il s’agit du plus beau jour de cette nouvelle année et qu’il sera seulement relégué au second plan lorsque leur second enfant sera parmi eux, dans sa nouvelle famille. Leur belle et grande famille. « Je t’aime. » sont les derniers mots qu’il éprouve le besoin de partager avec lui, en même temps qu’un troisième baiser contre ses lèvres. Bientôt, leur famille n’en sera que plus belle.

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@SWANN CRAINE & RORY

Son mari n'avait jamais eu le moindre secret pour lui, alors tout au fond de lui-même Rory savait que ce qu'il lui cachait n'avait pas la moindre chance de changer quoi que ce soit au moment qu'ils étaient entrain de vivre tout autant qu'à tous ceux qu'ils avaient déjà partagé. Parce que c'était Swann, qu'il y avait probablement quelque chose d'adorable derrière tout ce mystère et que ça ferait sûrement sens dès la seconde où son mari se serait confié à lui. Il le connaissait par cœur, il n'imaginait donc rien qu'il ne serait pas lui-même heureux d'entendre. « Promis, je me ferai pardonner. » - « Depuis le temps, je sais lorsque tu as une idée derrière la tête. » Il s'amusa de son petit sourire en coin, forcé de reconnaître que ça accentuait encore son envie d'être mis dans la confidence, même si une part de lui se mettrait presque à espérer qu'il garde le silence quelques minutes de plus rien que pour avoir effectivement quelque chose à se faire pardonner. « Non, rien de tout ça. C’est au sujet de nous. » Il n'était donc pas question de leurs proches comme il l'avait d'abord pensé, ce qui suffit à étirer un sourire plus impatient et surexcité encore sur les lèvres de l'acteur. « De nous ? » Il en avait définitivement trop dit ou pas assez, dans un cas comme dans l'autre il ne pouvait pas le laisser avec aussi peu d'informations et croire qu'il n'insisterait pas pour tout savoir. « Je t'en prie, ne me force pas à te supplier de cracher le morceau. » Swann le connaissait assez pour savoir qu'il en entendrait parler pendant des jours s'il ne lui avouait pas tout maintenant.

Le baiser que l'anglais apposa sur ses lèvres ne lui donna pas plus d'indices sur ce secret autour duquel le mystère ne se dissipait pas suffisamment vite à son goût. Il était impatient, Rory, et encore plus depuis qu'il savait que ça les touchait personnellement Swann et lui. « Et de Robin. » Son regard interrogea le sien avec curiosité et tendresse, cette fois, sans songer qu'il devrait peut être s'inquiéter dès lorsque ça concernait aussi leur fille, et parce qu'il n'imaginait rien que Swann puisse lui cacher qui risquerait de nuire à Robin d'une quelconque manière. Alors, c'est encore avec un sourire étendu de part et d'autre de son visage qu'il accueillit ses doigts entre les siens, suspendu à ses lèvres. « Et du nouveau bébé pour qui on est en tête dans la liste d’adoption. » A cet instant, pourtant, c'est un Rory très déstabilisé qui continua d'observer Swann avec une appréhension nouvelle, comme si une part de lui avait compris à l'instant même où son mari avait repris la parole mais qu'une autre, éternellement optimiste, refusait d'envisager cette possibilité. « La liste... d'adoption. » Il n'avait jamais été question d'une liste d'adoption, tout du moins pas officiellement ni depuis qu'ils s'étaient contentés d'effleurer l'idée d'avoir un deuxième enfant un jour, le cœur simplement plein de projets. Ce jour-là, son mari et lui avaient convenu qu'ils se laisseraient un peu de temps, qu'ils laisseraient aussi Robin grandir quelques peu et ne précipiteraient rien pour que les conditions soient à nouveau réunies le jour où ils décideraient de se lancer. « Je sais que t’as toujours voulu une grande famille, et moi aussi, alors… je voulais te faire la surprise. » De tels mots l'auraient comblé de bonheur si les circonstances avaient été différentes. Ils l'auraient fait si s'il avait été question de faire les choses dans l'ordre et d'entamer cette nouvelle procédure ensemble, comme ils avaient décidé de lancer la première, celle grâce à laquelle ils avaient adopté Robin. En temps normal, bien sûr qu'il aurait été l'homme le plus heureux. « Si on signe les papiers ce soir, on aurait pile le temps d’aménager la chambre pour son arrivée. » Resté silencieux, incapable d'assimiler concrètement ce que son mari était entrain de lui avouer, Rory entrouvrit les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte, son cœur se brisant par avance à l'idée qu'aucune issue à cette conversation ne semble pouvoir leur éviter un conflit qu'il n'avait pourtant aucune envie de créer. « Je suis pas sûr de comprendre, Swann. » C'était le cas, en réalité, mais il était terrifié de songer à ce que ça impliquait réellement.

« Je t’aime. » Jamais entendre ces mots de la bouche de son mari ne lui avait serré le cœur de cette façon, parce que jamais il n'avait été contraint de réprimer son envie d'y répondre comme il l'aurait fait d'ordinaire. Tout comme pour le baiser que Swann déposa à nouveau sur ses lèvres, et que l'acteur se résolut finalement à écourter avec toute la douceur qui le caractérisait toujours et plus particulièrement encore avec Swann, mais avec une gravité inhabituelle sur le visage, malgré tout. « Tu as relancé une procédure d'adoption... sans m'en parler ? » Ses yeux clairs ne quittaient plus les siens depuis plusieurs minutes, mais pour la première fois depuis des années ils ne brillaient pas d'une joie irrépressible mais bien d'une tristesse véritable. « Swann... tu peux pas... » Il s'en voulait de ce qu'il était sur le point de dire, tout comme de devoir réagir d'une façon qui lui ressemblait si peu, mais il se savait incapable de se réjouir même quand c'est ce qu'il aurait pourtant voulu plus que tout. Parce que ça n'était pas ainsi que les choses étaient supposées se passer. Parce que c'est ensemble qu'ils auraient du prendre cette décision. « J'ai toujours voulu une grande famille, oui, et tu sais que je souhaite depuis le départ que Robin puisse avoir un petit frère ou une petite sœur. Mais c'est... » Son regard s'échoua douloureusement sur le sol, comme si soutenir son regard encore si plein d'enthousiasme quelques secondes plus tôt lui était subitement impossible. Il ne supportait pas l'idée de lui faire perdre le sourire ou de lui causer en retour une tristesse inévitable, une tristesse dont il savait qu'elle serait dévastatrice, même alors qu'il savait tout au fond de lui qu'il était en droit de réagir comme il le faisait. « C'est pas le genre de chose que l'un de nous peut entreprendre seul, sans qu'on en ait d'abord rediscuté. Sans qu'on ait décidé que c'est le bon moment, Swann. » Et le bon moment, ça ne lui semblait pas l'être, même alors que l'envie d'avoir un deuxième enfant ne l'avait jamais quitté depuis la première fois qu'ils avaient partagé leur désir commun d'agrandir leur famille. Même alors que rien ne le rendrait plus heureux que de devenir père à nouveau.

Déjà, il regrette l’insouciance des minutes précédentes et ce petit jeu de secrets qu’il allait finir par avouer bien avant que Rory ne le devine. Maintenant que c’est chose faite, maintenant qu’il sait ce que Swann gardait sur le bout de la langue et dans un coin de sa tête depuis des heures déjà, l’anglais ne sait s’habituer à la façon dont son mari le regarde. Des réponses nerveuses lui font cligner des yeux, comme s’il y avait la moindre chance pour que la scène soit différente au moment où il les rouvre à nouveau. « La liste... d'adoption. Je suis pas sûr de comprendre, Swann. » Il n’a pas besoin de davantage d’explications pour déjà comprendre ce qui est en train de se passer: ils se sont mal compris, ils ont une vision différente de la situation. S’il y a bien un sujet sur lequel il n’aurait jamais pu penser qu’ils auraient une vision différente, c’est bien celui de leur famille. Cela ne fait que conforter le bruit de verre brisé à l’intérieur de son cœur. La façon dont son mari le regarde le transporte soudainement des années en arrière, quand rien n’allait, quand chacune de leurs entrevues menaient à toujours plus de larmes et de regrets. Ils n’en sont pas là à nouveau, loin de là, mais c’est pourquoi ce à quoi il pense à nouveau. « Tu as relancé une procédure d'adoption... sans m'en parler ? Swann... tu peux pas... » - « Je pensais... » L’idée même d’avoir à se justifier face à Rory le rend malade. Il comprend que son mari puisse avoir besoin d’explications sur ce qui s’est passé, mais il n’arrive pas à accepter l’idée que cela doit exister parce qu’ils ont plus que jamais cherché à emprunter des chemins différents. L’anglais fait un pas en arrière, comme si cela allait lui suffire pour prendre assez de recul sur la situation dans laquelle il vient de les précipiter tous les deux. « On est heureux, non ? » Adopter un nouvel enfant ne peut pas se faire sur la base de ce seul argument, et pourtant il le considère comme la base de la pyramide. S’ils sont heureux, ils vont vouloir leur belle et grande famille et c’est ce qu’il pensait ; mais puisque Rory ne souhaite pas adopter une second enfant, le voilà qui en vient à se demander s’il n’y a finalement pas d’autres sujets sur lesquels ils ne sont pas sur la même longueur d’onde. Il sait la réflexion injuste, mais il ne peut s’en empêcher, ses insécurités particulièrement douées pour revenir au galop au moindre signe d’alerte.

« J'ai toujours voulu une grande famille, oui, et tu sais que je souhaite depuis le départ que Robin puisse avoir un petit frère ou une petite sœur. Mais c'est... » Il n’arrive même plus à le regarder dans les yeux et cela ne fait qu’accentuer la tristesse infinie de l’anglais, dont le regard se trouve être particulièrement voilé. « C'est pas le genre de chose que l'un de nous peut entreprendre seul, sans qu'on en ait d'abord rediscuté. Sans qu'on ait décidé que c'est le bon moment, Swann. » - « Je pensais que ça l’était. » Il n’aurait pas pris le risque d’entamer de telles procédures s’il avait le moindre doute, et il aurait pensé que Rory le savait. Ses mots sont plus secs qu’il ne l’aurait voulu, l’incompréhension étant difficilement miscible avec la tristesse. « Je pensais… que tout allait bien, qu’on s’en sortait bien. » Avec Robin, avec leurs carrières, avec leurs proches. Avec leur vie à Brisbane et les déplacements aux Etats-Unis. Ils s’en sont particulièrement bien sortis, sans doute bien mieux qu’ils auraient pu l’imaginer. « Je vais rentrer. » Il ne sait pas faire semblant, pas quand il est question de Rory. La boule au fond de sa gorge et de son ventre est bien trop immense pour qu’il puisse rester à côté de lui en mimant que tout va bien et que ce différend est minime, sans importance. Il en est à se demander s’ils auront vraiment une grande famille un jour si envisager un second enfant est si compliqué, il en vient à remettre en question bien trop de certitudes pour que ce ne soit pas particulièrement injuste envers Rory qui, au final, n’a fait que parler avec son cœur. Il le sait et pourtant il n’en pense pas moins. « Je sais même pas quoi te dire. » qu’il avoue, la voix plus désolée que jamais. Pour la première fois depuis toujours, il n’a tout simplement pas envie de rester aux côtés de Rory, et c’est une idée qui ne fait que contribuer davantage à sa tristesse. Il a toujours été sa personne et il restera toujours sa personne, raison pour laquelle il n’a jamais eu à s’imaginer à quoi ressemblerait une telle diversité d’opinion entre eux. Il aurait préféré ne jamais le savoir. « Je vais les appeler. » Il n’a même pas le cœur à aller au bout de ses explications, certain que Rory les comprendra seul: il va appeler pour annuler l’adoption, pour avouer qu’ils se rétractent. Ce n’est de toute façon pas comme si le choix lui avait été laissé sur ce point. « Je crois… Je crois que je vais changer d’air. » Il revient sur son idée après une brève réflexion, le besoin d’aller courir pour se changer les idées lui apparaissant bien plus acceptable que l’idée de tourner en rond chez eux, où tout est pourtant à même d’accueillir un second enfant. « Je suis désolé. » Déçu, triste, en colère. Tout en même temps, ce qui le pousse à enfin esquisser un pas en arrière pour en terminer avec cette discussion qui ne saurait rien amener de positif.

(c) nairobi & corneliagifs

so this is wonderland.

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La confusion dans le regard de Swann le brisait au moins autant que l'idée de nourrir une vision différente de la sienne sur un sujet si important à leurs yeux. Un sujet qui ne les avait jamais opposés avant ça et sur lequel l'acteur était lui-même convaincu qu'ils s'entendraient toujours. Rien ne leur importait plus que de fonder une famille ensemble, et ça n'avait aucune raison de changer sous prétexte qu'il ne jugeait pas le moment particulièrement adapté à une deuxième adoption. Bien sûr que Rory le désirait toujours, qu'il ne s'imaginait concrétiser ce projet avec personne d'autre que lui, seulement il ne pouvait pas le suivre aveuglément lorsqu'il n'avait pas le sentiment que c'était ce qu'il leur fallait en ce moment. « On est heureux, non ? » La seule idée qu'il puisse se poser la question et ne plus en être totalement sûr lui déchirait le cœur, aucune certitude ne lui semblant plus tangible il y a encore quelques minutes que celle qu'ils soient justement parfaitement heureux ensemble. « Bien sûr qu'on est heureux. C'est pas la question. » Une personne extérieure à cet échange nourrirait peut être l'impression inverse, mais Rory jurerait que rien de tout ça n'avait quoi que ce soit à voir avec le degré de bonheur que lui procurait sa vie avec Swann. Parce que rien ne l'avait jamais comblé davantage qu'une vie auprès de l'anglais et de leur fille, justement. « Je pensais que ça l’était. » Ils avaient évoqué l'idée de cette nouvelle adoption voilà plusieurs mois sans pour autant que Rory se soit attendu à ce que son mari passe à la vitesse supérieure avant qu'ils aient cette conversation à nouveau. Alors était-ce simplement un malentendu, la preuve que Swann et lui s'étaient mal compris ? Il aimerait que ce soit si simple, il l'aimerait tant. « Ça aurait fini par l'être, mais entre mes déplacements qui commencent à peine à être un peu moins nombreux et le fait que Robin n'est avec nous que depuis un peu plus d'un an... je veux juste qu'on soit absolument sûrs qu'on est prêts à accueillir un deuxième enfant. » Parce que ça n'était pas une petite décision, que le sujet était suffisamment important pour qu'il ne veuille rien précipiter avant d'avoir pris tous ces éléments-là en compte.

« Je pensais… que tout allait bien, qu’on s’en sortait bien. » Ils s'en sortaient bien, c'est vrai, et ils avaient concrétisé tant de choses ces douze derniers mois qu'ils ne pouvaient qu'être fiers de l'équilibre qu'ils étaient parvenus à trouver. Mais cet équilibre, Rory craignait malgré tout qu'il reste fragile et soit tôt ou tard menacé s'ils venaient à trop accélérer les choses. Ils avaient le temps, ils pouvaient patienter encore un peu avant de concrétiser davantage de projets, n'est-ce pas ? « Swann, je suis pas entrain de te dire... » Il n'était pas entrain de lui dire qu'il n'était pas heureux dans leur couple ou dans la famille qu'ils formaient tous les trois avec Robin. Il n'était pas entrain de remettre en question ce qu'ils avaient construit, parce qu'il n'existait rien au monde qui puisse seulement l'amener à le reconsidérer. Il était heureux auprès de lui, simplement ça ne suffisait pas nécessairement à en faire le moment idéal pour une nouvelle adoption. « Je vais rentrer. » Ce n'était pas seulement une façon pour Swann de fuir le conflit, ça Rory le savait. Parce qu'il le connaissait par cœur, qu'il savait que ce que son mari supportait moins que quoi que ce soit d'autre, c'était de prétendre que tout allait pour le mieux quand ça n'avait jamais semblé aussi loin de la vérité. Et ça, même si c'était le constat le plus douloureux qu'ils aient été amenés à faire depuis des années que Swann et lui partageaient absolument tout de leurs joies comme de leurs peines. « Et si on rentrait tous les deux et qu'on en parlait à la maison ? » Une proposition dont Rory n'avait que peu d'espoir qu'elle soit acceptée par son mari, mais qu'il éprouva le besoin de formuler malgré tout. « Je ferme pas le dialogue, Swann. » Il avait éprouvé le besoin de se montrer parfaitement franc avec lui, parce que c'est ce qu'il faisait toujours, mais ça ne signifiait pas qu'ils ne pouvaient pas en discuter ensemble dans un endroit un peu mieux choisi. « Je sais même pas quoi te dire. » Son regard clair semblait avoir perdu tout son éclat tandis qu'il contemplait la douloureuse possibilité que Swann ne lui pardonne jamais d'avoir réagi comme il l'avait fait à ce qui aurait du être un moment infiniment précieux pour eux. A cette idée, Rory se sentit mourir quelques peu et déglutit avec difficulté. « Je comprends que tu m'en veuilles, et je te jure que j'aurais voulu qu'on en discute dans d'autres circonstances. Mais je peux pas te dire ce que tu veux entendre si je suis pas certain que c'est le bon moment pour nous, je... » Il aurait donné n'importe quoi pour être sur la même longueur d'ondes que lui une fois de plus, mais cette fois ça n'était pas le cas. « On s'est promis qu'on se dirait toujours tout. » Et lui ne souhaitait rien lui cacher, même quand ça revenait à le blesser bien involontairement.

« Je vais les appeler. » Il n'avait pas à faire ça, pas alors que le sujet restait particulièrement douloureux et alors que n'importe qui comprendrait qu'il n'ait pas le cœur à passer ce coup de téléphone pour le moment. Rory le comprendrait, et il ne lui demandait rien. Dans un monde idéal, il aurait tout naturellement proposé à son mari de les appeler ensemble, mais ici il ne pouvait même plus être sûr que ça n'empirerait pas les choses. « Je crois… Je crois que je vais changer d’air. » - « Swann... » Sa voix se brisa lorsqu'il comprit ce que cette idée englobait réellement, et que si Swann ne souhaitait pas rentrer chez eux c'est parce qu'il n'avait sans doute aucune envie de se retrouver face à lui dans un futur proche. Peut être même son mari pressentait-il déjà qu'il serait plus heureux là où il n'aurait pas à le croiser, ce qui avait tout d'une idée insupportable mais que l'acteur ne pourrait pas totalement lui reprocher de nourrir, dans ce contexte. « Je suis désolé. » Ses yeux, porteurs de toute la peine que lui inspirait la situation, se reposèrent difficilement dans les siens. « Je le suis tellement, moi aussi. » Il l'était de ne pas lui avoir offert la réponse qu'il espérait, mais aussi que quelques mots aient pu suffire à instaurer ce fossé entre Swann et lui. Il jurerait pourtant que leur couple était beaucoup plus fort que ça, qu'à eux ce genre de choses ne pouvaient normalement pas arriver. Il se trompait. « Swann, je... te promets que ça n'a rien à voir avec nous. » Il avait besoin de le lui dire, besoin que Swann le sache s'il ne comptait pas rentrer de si tôt à la maison et qu'ils étaient sur le point de passer dieu seul sait combien de temps sans se voir. Ce n'était pas ce que voulait Rory, mais il ne se leurrait pas pour autant : ce différend, son mari et lui auraient du mal à s'en remettre. « Je serai à la maison quand... » Il expira douloureusement, retenant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. « Quand tu voudras rentrer. » Pour l'heure, cette discussion leur faisait plus de mal qu'autre chose alors même si l'idée qu'ils ne rentreraient pas ensemble le détruisait au fond de lui, il n'avait pas le cœur à le retenir en dépit de ce qu'il souhaitait. De ce dont il semblait avoir besoin, surtout.