But what the hell are we doing here ?

@Chris Logan & @Izan Da Silva fin août 2024 - Central Business District - Spring Hill
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« HELEN. Je t'ai envoyée ma position, faut que tu viennes nous chercher de toute urgence. Sache que si tu ne viens pas et qu’on me retrouve découpé en petits morceaux dans la cave d’un tueur psychopathe, ce sera ta faute et tu devras vivre avec ma mort sur la conscience pour le restant de tes jours. À tout de suite ! » Vous l'imaginez, la tête de la chirurgienne en décrochant son smartphone, prête à envoyer une soufflante à son meilleur ami parce qu'il venait de la réveiller ? Évidemment qu'elle avait appuyé sur le bouton vert du téléphone en voyant son nom apparaître à l'écran. Mais, en l'entendant raccrocher avant même qu'elle n'ait eu le temps de répliquer quoique ce soit, la brune regretta amèrement de ne pas avoir laisser son doigt glisser sur le bouton rouge. La jeune femme avait repris le travail depuis plusieurs jours. Les heures passées debout à opérer aujourd'hui ne se comptaient même plus sur les doigts de la main, alors la fatigue était au rendez-vous pour cette reprise... et Izan se permettait de troubler le repos dont elle avait vraiment besoin. A cause des tensions palpables avec Winston cette semaine, la jeune femme avait trouvé refuge dans une des chambres de garde de l'hôpital et elle était en train de se convaincre qu'elle allait ignorer l'appel de son meilleur ami, supposant qu'en ne la voyant pas arriver, Izan daignerait appeler son petit ami Asher, avec qui il recommençait à filer le parfait amour. Sauf que le sommeil ne la regagna pas, ses pupilles restaient grande ouverte, si bien qu'elle finit par soupirer et pester à voix haute contre Izan, tandis qu'elle enfilait un jean et un pull léger, ce qui suffirait bien pour aller le chercher à cette heure tardive. Le pianiste lui avait effectivement envoyé ses coordonnées GPS, qui lui indiquèrent un bar très suspect dont elle n'avait jamais entendu parlé. « Dans quel merdier tu t'es fichu ? » Personne pour lui répondre, bien évidemment. La chirurgienne prit la route, se rendant compte au bout de plusieurs minutes qu'Izan lui avait dit 'il faut que tu viennes nous chercher', ce qui signifiait qu'il n'était pas seul. Était-il avec Asher ? Peut-être que c'était pour cette raison là qu'il l'avait appelé elle, et pas lui. Après presque vingt minutes de route, Helen se retrouva dans le centre ville de Brisbane et trouva tant bien que mal une place non loin du fameux bar, qui semblait être un lieu mettant en avant la musique country. En entendant les notes de la musique qui s'échappaient du bâtiment, un sourire vint dérider la chirurgienne qui trouva le hasard à la fois drôle et mélancolique à la fois. La jeune femme avait tellement blagué sur le côté cow-boy de leur personnalité avec Winston, que cela lui fit un léger pincement au cœur. Izan n'était pas censé savoir que les choses commençaient à tourner au vinaigre entre eux, alors elle n'allait pas lui hurler dessus qu'il lui faisait vivre un douloureux moment en 1) la réveillant pour venir le chercher 2) l'obligeant à repenser au début de sa relation avec Winston qui s'apprêtait à se terminer, elle le sentait. Le temps de la route l'avait un peu calmé, alors elle pénétra dans le bar sans garder cette envie de le houspiller. Par ailleurs, Helen ne résista pas à l'envie de s'emparer d'un chapeau de cow-boy qui traînait à l'entrée du bar, puis elle laissa son regard balayer la pièce tandis qu'elle posait l'accessoire sur sa tête. Très vite, la brune l'aperçut accoudé à une table, avec pour seule compagnie la solitude. « Vous avez appelé à l'aide, mon cher Monsieur ? » Questionna-t-elle en prenant une grosse voix grave, digne d'un vrai cow-boy. Imitation ratée, très probablement, mais au moins, elle ne manifestait aucune colère d'être là, dans ce bar, après la dure journée de travail dans les pattes. A la place, elle s'installa aux côtés de son meilleur ami, en cherchant Asher du regard. « Où est Asher ? » Parce qu'il lui paraissait évident que c'était lui, la deuxième personne qu'elle était censée sauver. « Ensuite, explique à mes cernes pourquoi je dois vous sauver ? Qu'est-ce que vous avez fait pour risquer de vous faire découper en petits morceaux ? » Cela semblait être une menace, et pourtant, elle parlait calmement, interpellant au passage l'un des serveurs pour qu'il vienne prendre sa commande. Autant boire un verre, puisqu'elle était là, maintenant, plutôt que dans son lit.

’’Vu mes méthodes, on va dire que je suis plus proche du détective...’’ que Chris confirme ce qu’il pense être la bonne réponse lui octroie un sentiment de satisfaction éphémère, qui gonfle ses joues d’un sourire victorieux pendant quelques secondes à peine, puisque le récit se poursuit en déconstruisant assurément tout ce qu’il pensait être gage de vérité ’’Mais pour être tout à fait honnête, je suis ce qu'on appelle un journaliste d'investigation.’’ c’est là que son sourire s’estompe progressivement pour se transformer en une sorte de grimace confuse, et il se refait rapidement le fil des évènements pour chercher les possibles conneries qu’il a pu servir sur un plateau d’argent à son interlocuteur. Eh merde qu’il semble se formuler derrière l’expression méfiante de ses pensées, en reprenant le fil de la conversation un peu plus loin ’’(…) Eux ne sont avides que de scoops quitte à faire du tort aux gens... alors que moi je vais traquer les gros poissons qui agissent dans l'ombre sur le dos des autres. Cela peut aller des détournements de fonds, des abus de biens sociaux, des paris truqués, des abus de faiblesse jusqu'aux traffics de drogue, affaires de prostitution ou d'esclavagisme et j'en passe... Mais ce n'est pas très glorieux tout ça, parlons plutôt d'autre chose tu veux bien.” un instant, il ne dit rien, se contentant de plisser ses paupières comme s’il essayait de jauger les intentions de son interlocuteur, partagé entre le sentiment d’avoir été dupé et celui octroyé par sa soirée avec Chris qui, il s’en souvient, au commencement de leur conversation, ne l’a pas reconnu. Il ne fait donc pas partie par des tocards qui ont sali son nom et carrière dans le sillage de la honte et de la culpabilité, mais même s’il détend ses traits pour faire bonne figure, il reste sur ses gardes, Izan, bien trop teigneux pour abandonner aussi facilement sa méfiance après que celle-ci ait été titillée d’un peu trop près. ’’Naturellement.’’ il le concède avec un bref sourire avant de le suivre à l’intérieur du bar, ignorant les regards interloqués qui se tournent vers eux afin de s’installer à une chaise, se saisissant de la carte plastifiée sans vraiment s’attacher au décor, curieux d’en apprendre plus au sujet du journaliste même si, au fond, il n’accorde pas vraiment de crédit aux personnes de son espèce. Avant cette révélation, il aurait accepté ses paroles sans l’ombre d’une hésitation mais, maintenant, Izan se fait davantage critique du sérieux appliqué son discours ’’C'est gentil. Mais tu sais c'était une vieille relation dont je n'ai plus de nouvelles depuis 15 ans. De plus, c'était avant tout pour une raison professionnelle que j'espérais la revoir...’’ il hausse les sourcils en ne pouvant s’empêcher de se demander quelle histoire tordue se cache là-dessous, mais comme son interlocuteur souffle un vent plus léger sur la conversation, Izan le suit dans cette atmosphère gracile, même s’il cherche beaucoup moins son regard ’’Donc de là à trouver quelqu'un pour me consoler ? De toute façon, même s'il y avait une femme qui me plaisait...’’ levant les yeux de sa carte, puisque l’information est quand même croustillante, Izan presse ses lèvres l’une contre l’autre en s’apprêtant à demander comment s’appelle la fameuse demoiselle mais, Chris reprend la parole avant qu’il puisse s’en saisir ’’Tiens par exemple l'autre jour, je suis tombé sous le charme d'une femme alors qu'on faisait une course côte à côte. Je ne saurais pas dire, mais j'ai été totalement envoûté... Son regard... Son sourire... Sa manière d'être... Sa façon de voir le monde... Sa bienveillance...’’ un portrait assurément élogieux qui pousse le pianiste à hocher son menton de haut en bas, même si Chris ne doit pas le voir tant il semble être plongé dans la volupté de ses pensées ’’Tout me plaisait en elle et j'ai bien été incapable de lui demander son numéro à la fin de journée...’’ - ’’Pourquoi ?’’ qu’il demande en reprenant finalement la carte pour occuper ses mains, se tassant un peu dans son siège afin de trouver une posture davantage confortable pour son dos ’’Et pourtant ce ne sont pas les occasions qui ont manquaient, tu peux me croire. On a même fini tous les deux à l'hôpital après que je me sois fait mordre par un serpent... Tiens regarde !’’ s’il constate la blessure de guerre pour faire plaisir à son interlocuteur, la morsure du serpent ne l’intéresse pas vraiment ; celle-ci ne l’aide en rien à comprendre pourquoi le journaliste n’a pas demandé son numéro à sa bienfaitrice, puisqu’il avait une bonne raison de le faire, là ’’T’as son nom et son prénom, au moins ? On peut essayer de la trouver sur les réseaux…’’ il commence même à dégainer son téléphone avec l’intention de jouer à l’agent du FBI en mission top secrète mais, voilà que Chris s’échappe en le laissant sur une note très frustrante ; il aurait pu lui dire le nom de la demoiselle, au moins ! ’’Abruti.’’ qu’il marmonne entre ses dents en regardant l’abruti en question s’éloigner, ceci étant le moment choisi par la serveuse pour venir quérir sa commande, le laissant un instant hésitant, puisqu’il est tenté de commander un verre de champagne pour celui qui fait honteusement durer le suspens ’’Euh… On peut avoir trois cocktails ?’’  comme la serveuse acquiesce, il esquisse un petit sourire avant de porter son regard vers l’extérieur, pour découvrir la silhouette de celle qui répond présente, comme il l’avait prédit.

« Vous avez appelé à l'aide, mon cher Monsieur ? » levant le nez de son téléphone, il esquisse un petit sourire en reconnaissant sans mal sa meilleure amie, qu’il accueille avec soulagement ; bien qu’il ne doutait absolument pas du fait qu’elle allait venir, pouvoir enlacer sa nuque d’un bras est un réconfort innommable dans le tumulte de sa soirée chaotique. ’’S’ils font une version lesbienne de Brokeback Mountain, pense à postuler.’’ abandonnant son téléphone, il balaye la salle du regard à la recherche de Chris mais, il semble s’être volatilisé « Où est Asher ? » il hausse ses sourcils sur son front avec un petit air amusé au visage, abandonnant son téléphone sur la table en s’apprêtant à lui répondre mais, la sauveuse n’a pas fini de poser des questions « Ensuite, explique à mes cernes pourquoi je dois vous sauver ? Qu'est-ce que vous avez fait pour risquer de vous faire découper en petits morceaux ? » profitant d’avoir son bras autour de sa nuque, il l’apporte contre lui pour pouvoir embrasser sa tempe, une forme de réparation affectueuse pour le dérangement causé — parce qu’il ne compte pas s’excuser de vive voix, plutôt crever ’’Parce que notre taxi est tombé en panne… Ouais, j’ai ce genre de poisse.’’ gardant son bras autour des épaules de la chirurgienne, il tord sa bouche dans une petite grimace avant de rectifier, d’une voix un peu plus basse ‘’Mais c’est pas Asher, le mec avec que je suis. Ash est à la maison ou encore avec son groupe.’’ ne se rendant même pas compte du possible malentendu engendré par ses paroles, il reprend son téléphone de sa main libre pour vérifier que son petit-ami ne lui a pas envoyé un message, et comme ce n’est pas le cas, il en déduit que son guitariste brille encore sur scène. ’’J’ai déjà commandé des cocktails…’’ d’ailleurs, la serveuse revient avec ces derniers en les portant sur un plateau rond ; ils ont chacun une couleur différente et elle les dispose sur la table devant les deux amis, en leur offrant un large sourire poli avant de déguerpir. ’’Tu veux lequel ?’’ puisque Helen a fait l’effort de traverser la ville en pleine nuit pour le rejoindre, il lui laisse au moins le premier choix concernant les boissons.

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”Pourquoi ?” Isahn lui avait demandé la raison qui avait fait que Chris avait été incapable de lui demander son numéro de téléphone. Cela le sortit un peu de ses pensées. "Car c'était un gros nul, incapable de révéler ce qu'il ressent aux femmes..." Voilà ce qu'il aurait dû lui répondre pour se montrer parfaitement honnête avec son interlocuteur. A quoi cela été dû ? Au fait qu'il manquait d'expérience ? Au fait que cela le rendait vulnérable ? Ou bien au fait que la seule fois où il s'était laissé aller à aimer c'était conclu d'une manière dramatique, qui l'avait fait tant souffrir, et qu'il était désormais incapable de ressortir la tête de l'eau ? Il y avait sans doute un peu de vrai dans chacune de ces possibilités mais il préféra lui répondre en se cachant derrière une fausse excuse. ”Je suppose que c'est parce qu'elle était déjà avec quelqu'un...” Mais cela ne l'excusait pas forcément car lorsqu'on avait la chance de pouvoir ressentir cela, il supposait qu'on devait franchir tous les obstacles. A la condition bien sûr que les sentiments soient partagés, et cela Chris n'en avait pas été convaincu malgré toutes les bonnes intentions d'Helen. Il était resté persuadé que cela était avant tout de la dévotion professionnelle à son égard et rien de plus. Puis il essaya de changer le sujet, qu'il jugeait un peu trop intime à son goût, en revenant à des péripéties qu'il avait pu vivre également avec elle en lui montrant les traces laissées par la morsure du serpent.

”T'as son nom et son prénom, au moins ? On peut essayer de la trouver sur les réseaux...” La répartie d'Isahn lui fit redresser les yeux et il put observer le jeune homme saisir son téléphone portable comme excité par les révélations qu'il venait de lui faire. Cela l'amusa réellement et il lui répondit alors avec un large sourire. ”Bien sûr que je sais comment elle s'appelle...” Laissant sa phrase en suspens pour le faire languir le plus possible. Il crut un instant qu'Isahn aurait été capable de lui sauter dessus et de l'attraper à la gorge pour le secouer jusqu'à ce qu'il crache le morceau. La scène le fit encore plus largement sourire. Mais, étant donné qu'il jugeait que cela pourrait réellement arriver s'il ne poursuivait pas immédiatement, il reprit alors la parole ”Mais cela ne sert à rien de chercher sur les réseaux, on doit respecter sa vie privée.” Affirma-t-il en secouant légèrement la tête de gauche à droite toujours avec le sourire. Ah, il était beau le donneur de leçons alors que lui-même n'hésitait pas à obtenir certaines informations de manière plus que limite. Oui mais cela était pour le travail et pour compromettre de mauvaises personnes... Ici la situation était totalement différente et Helen ne méritait pas qu'on l'espionne ou qu'on la traque. "Puis, si je veux la revoir, je sais où je pourrais la retrouver vu qu'elle travaille à l'hôpital...”. Voilà peut-être que cela suffirait à assouvir sa curiosité malgré tout car Chris n'était pas disposé à lui en dire davantage afin de protéger et respecter la vie privée de la jeune femme. Il décida ensuite de quitter la grande salle pour se rendre aux sanitaires, n'entendant pas qu'Isahn l'avait traité d'abruti en partant, très certainement frustré de ne pas avoir eu de nom sur cette histoire.

Chris disparu dans le couloir, entra dans les toilettes pour hommes et, en se dirigeant vers les miroirs, il eut un instant de recul en se découvrant ainsi la tête barbouillée de noir et de sang séché. Il ne put s'empêcher d'en rire de bon cœur et comprenait désormais mieux la réaction d'Isahn puis des personnes dans le bar lorsqu'ils étaient entrés. Même à lui, il avait réussi à se faire une petite frayeur en se voyant. "Mon dieu, la tête que t'as..." Pensa-t-il en se découvrant ainsi tout en posant ses deux mains sur le meuble vasque en face des miroirs. Il imagina un instant profiter de l'occasion pour se débarbouiller et paraître ainsi plus présentable mais il se ravisa en voyant le regard dédaigneux d'un homme qui entra dans les sanitaires à ce moment-là. Chris le regarda d'un air "Tu veux ma photo ?" et cela suffit à faire détourner le regard de l'homme en question. Faut dire que Chris faisait peine à voir avec son visage fuligineux, recouvert de toutes ces microparticules noires de pollution partout sur le visage, les cheveux et sur le haut de sa chemise. C'était comme s'il revenait de la guerre avec juste la trace de ces 4 doigts laissant 4 traces de couleur chair sous chaque paupière, exactement à l'opposé de son compagnon d'infortune qui lui avait les 4 traces noires sur son visage. Cela montrait bien que les deux faisaient la paire... Mais sa mauvaise mine provenait aussi du fait qu'il avait également des traces de sang séché autour de son nez, de ses lèvres et même dans les poils de son bouc. Voulant rester solidaire avec son compagnon d'infortune, il décida de ne pas se nettoyer le visage, trouvant la situation bien plus burlesque ainsi. Il osa juste se toucher le nez, ce qui le fit aussitôt grimacer. Celui-ci restait fragile mais, heureusement, il n'avait visiblement rien de casser et celui-ci ne saignait plus, ce qui était plutôt bon signe. Finalement, il prit au-moins le temps de se laver les mains avant de se décider à retourner dans grande salle. Est-ce que Isahn continuerait à le questionner sur les révélations qu'il lui avait fait ? Il verrait bien par lui-même en sortant du couloir...

LANCER DE DES => suspense !

Lorsqu'il se dirigea de nouveau vers sa table, il remarqua aussitôt qu'Isahn n'était plus seul. La personne qu'il avait supplié de venir le chercher était donc enfin arrivé mais Chris n'arrivait pas à distinguer son visage de loin, à moitié dissimulé derrière un chapeau de cowboy d'où il était. Visiblement, le duo était plongé dans un échange et apparemment la dernière venue ne semblait pas lui tenir rigueur de l'avoir réveillé en pleine nuit. Isahn la tenait par son bras autour de ses épaules, tout souriant de voir qu'elle avait répondu à son appel. Chris pouvait également voir la serveuse qui déposait les trois cocktails qu'Isahn avait dû commander en son absence et qui repartait en direction du bar.  En tout cas, il n'y avait alors plus de doute possible dans l'esprit de Chris, c'était donc bien la femme d'Isahn qui les avait rejoints et c'est avec une certaine nonchalance qui se laissa tomber dans le fauteuil en face d'eux. Trop préoccupé par leurs échanges, le duo ne l'avait pas vu revenir du backstage avant cela. ”Bonsoir.” dit-il tout naturellement en s'asseyant avec un large sourire pensant déjà à la réaction qu'il allait provoquer chez la nouvelle venue lorsqu'elle découvrirait la tête qu'il avait ce soir. Le sourire s'étira sur ses lèvres et dura jusqu'à ce qu'elle lève les yeux vers lui et qu'il la reconnaisse instantanément...

”Oh putain !” Les mots lui sortirent de la bouche alors qu'il bondissait comme s'il avait vu un fantôme. Malheureusement, en se relevant, il se cogna le haut des jambes contre la table, ce qui renversa l'un des verres fraîchement apporté en coulant abondamment et rapidement jusqu'à tomber sur le pantalon d'Isahn ! Heureusement, les 2 autres verres sur la table réussirent à rester debout mais le choc fit se rasseoir aussitôt Chris dans son fauteuil. A cet instant, il se retrouvait à nouveau en face du duo et son regard passa de l'un à l'autre avant que tout se connecte à l'intérieur de son esprit. Helen lui avait dit qu'elle était avec quelqu'un depuis la séparation d'avec son mari et Izan lui avait précisé qu'il n'était pas libre. Les deux étaient donc ensemble... Mais pourquoi fallait-il que Chris ait sympathisé avec le nouveau compagnon de la femme qui l'avait tant troublé dernièrement. Qu'avait-il donc fait au destin pour qu'il lui fasse traverser de telles épreuves ? Il en fût immédiatement traversé par un immense sentiment de vide et de tristesse mais il devait rapidement se reprendre alors que son acolyte subissait le fruit de sa maladresse. ”Merde, désolé vieux...” Chris voulait donner l'impression de compatir au fait d'avoir ruiné le pantalon d'Isahn, mais il ne put malgré tout s'empêcher de rire de la situation. Après tout cela valait bien la veste qu'il s'était fait piquer par l'assistante de monsieur... "Un partout" pensa-t-il en rigolant de sa maladresse. Heureusement que la situation avait divertit le duo, ce qui lui avait permis de ne pas immédiatement faire face au regard troublant d'Helen d'un côté ou à celui plus inquisiteur d'Isahn. Mais nul doute qu'il allait devoir expliquer sa réaction si soudaine...

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@Chris Logan & @Izan Da Silva fin août 2024 - Central Business District - Spring Hill
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Helen avait toutes les raisons du monde pour détester Izan et lui hurler dessus en arrivant dans le bar empli de cow-boy. Pourtant, elle n'en fit rien lorsqu'elle arriva à son niveau, habillée d'un ravissant chapeau qui lui donnait un côté western visiblement sexy, en tout cas suffisamment pour qu'Izan lui lance un : « S’ils font une version lesbienne de Brokeback Mountain, pense à postuler. » tout en entourant sa nuque de son bras, alors qu'elle s'était justement assise à ses côtés. « Tu serais trop jaloux que tous les mecs puissent voir à quel point je suis sexy en cow-girl, avoue. » Dit-elle sur un ton innocent, taquine comme toujours à l'égard de son meilleur ami. Son regard foncé balaya ensuite le bar, à la recherche d'Asher qui était probablement aux toilettes, puisqu'elle ne le voyait nulle part dans les environs. « Parce que notre taxi est tombé en panne… Ouais, j’ai ce genre de poisse. » Alors qu'il évoquait le taxi, une évidence lui sauta aux yeux. « Vous ne pouviez pas en appeler un autre ? » Elle lui adressa une moue par conséquent très peu convaincue par sa justification, même s'il faisait l'effort d'essayer d'acheter sa compassion et sa tendresse avec son baiser contre sa tempe... mais soit, elle était là maintenant, le problème était réglé. Sauf que la jeune femme n'était pas au bout de ses surprises : « Mais c’est pas Asher, le mec avec qui je suis. Ash est à la maison ou encore avec son groupe. » Elle crut que ses yeux allaient sortir de leur orbite à l'entente de ses mots. Comment ça, 'le mec avec qui je suis' ? LE MEC ? Sortait-il avec quelqu'un d'autre ? Mais, en attendant, Asher pouvait être dans LEUR maison ? Helen ne comprenait rien, à part le fait qu'Izan trompait le guitariste avec un autre homme. « Qu'est-ce qu'il te prend ? Vous venez à peine de vous remettre ensemble avec Asher ? » Sans qu'elle ne quitte l'étreinte de son bras qui la maintenait contre lui, Helen avait fait pivoter sa tête pour que son regard fixe le sien, dans l'attente d'une explication. La formulation de sa phrase ne laissait aucun doute sur le fait qu'il fréquentait une autre personne, et cela la choquait pas mal, après tout ce qu'il venait de vivre ces dernières semaines côté amour... Elle avait besoin d'un verre, et vite. « J’ai déjà commandé des cocktails… » Effectivement, une serveuse se dirigeait vers leur table, où elle déposa trois larges cocktails colorés, qui avaient l'air bons, malgré le lieu suspect et reculé de ce bar. « Tu veux lequel ? » « Le bleu, évidemment. » Répondit-elle en attrapant le pied du verre pour venir le porter à ses lèvres presque aussitôt, n'attendant même pas "l'autre mec" en question pour trinquer. Elle n'arrivait pas à croire qu'Izan puisse tromper Asher, l'idée lui paraissait inconcevable. Et si Helen pensait atteindre le summum de la surprise, elle était bien loin de s'imaginer ce qui l'attendait encore. Quelques secondes plus tard, l'homme en question rejoignit leur table en la saluant d'un 'bonsoir' qui l'invita à tourner la tête vers lui en lui répondant un peu plus froidement que voulu : « Bonsoir. » Ses yeux trouvèrent les traits d'un homme au visage barbouillé de noir, et de ce qui semblait être du sang séché. Elle écarquilla les yeux de surprise (pour la cinquantième fois depuis son arrivée) pour plusieurs raisons à la fois : 1) elle se demandait bien pourquoi l'homme était dans cet état là, comme s'il revenait d'une mission commando 2) les traits qui se cachaient derrière lui rappelaient vaguement quelqu'un 3) l'homme en question s'exclama un « Oh putain ! » avant de cogner contre la table et de renverser un des cocktails vers le pantalon d'Izan, qui sembla plus ou moins réussir à l'éviter. L'homme s'excusa platement, heureusement son cocktail à elle tenait encore debout. Encore furax envers son meilleur ami pour son infidélité, elle s'empara d'une main de ses joues, déformant sa bouche au passage, pour l'obliger à affronter son regard toujours empli de mécontentement : « Le Karma, Izan, le Karma. » Le cocktail aurait mérité de lui tomber complètement dessus, mais elle se retint de le dire. D'ailleurs, depuis leur dispute, Helen n'avait pas non plus envie de se mêler de nouveau de leurs histoires avec Asher, alors elle lança : « Tu me soules, j'arrive pas à être en colère plus de deux minutes avec toi. » Avant de lui plaquer un bisou sur la joue qu'elle relâcha, se renfonçant dans sa chaise pour s'attarder sur l'homme empli de maladresse. Maintenant qu'elle s'était détournée d'Izan, la chirurgienne s'offrit un temps de contemplation, intriguée par le fait que son identité lui parle, jusqu'à ce qu'elle réalise que l'homme qui se tenait face à elle n'était autre que Chris Logan, le gars qui s'était fait mordre par un serpent. « Chris ? » A quel moment Chris connaissait Izan ? à quel moment Izan connaissait Chris ? à quel moment ces deux-là sortaient ensemble ? S'il y a bien une chose sur laquelle Helen n'aurait pas parié, c'était bien l'homosexualité du coureur qui l'avait sauvé des crocs du serpent durant sa dernière course avec l'organisation Run for Judy. A en juger son discours sur les rencontres, Tinder et compagnie la dernière fois, Helen le visualisait plutôt hétéro... comme quoi. « Mais. Depuis quand vous vous fréquentez, tous les deux ? » A tous les coups, les deux hommes s'étaient rencontrés via l'organisation, eux aussi... mais oui, tout s'éclaircissait dans son esprit, tout à coup.

« Tu serais trop jaloux que tous les mecs puissent voir à quel point je suis sexy en cow-girl, avoue. » il approuve d’une petite moue amusée en remuant lentement son menton de haut en bas, la toisant d’un oeil joueur mais suffisamment lucide pour savoir qu’elle dit vrai : même s’il ne considère pas son amie autrement que sous le prisme  platonique, Helen est assurément une belle femme et il faudrait être aveugle pour le nier. Mais, ce soir, c’est davantage l’avalanche de complications subie qui accapare son esprit, et il se recule sur la banquette en soupirant d’harassement, sans éloigner son bras de la nuque de la jolie brune, lui livrant le récit - bref et raccourci - de sa soirée pour le moins semée d’embûches, même s’il peut se réjouir d’avoir eu quelqu’un pour les franchir « Vous ne pouviez pas en appeler un autre ? » - ’’Ben non, parce que je t’ai appelée toi.’’ qu’il dit en relevant légèrement la main qu’il a posé sur l’épaule de la chirurgienne, la toisant d’un air tout à fait incongru, comme s’il s’agissait d’une banalité dont elle aurait pu se rendre compte toute seule. La réaction évidente et naturelle était de demander à Helen de venir le chercher, non ? S’il ne comprend pas pourquoi elle lui pose cette question saugrenue, il comprend encore moins celle qui suit « Qu'est-ce qu'il te prend ? Vous venez à peine de vous remettre ensemble avec Asher ? » affutant ses paupières, il regarde à droite et à gauche comme s’il cherchait l’éclaircie pouvant dissiper l’obscurité de sa perplexité, puisqu’il ne voit pas vraiment en quoi « sortir le soir » contrarie sa réconciliation avec son petit-ami ’’Et alors ? C’est grave ?’’ qu’il demande sans comprendre le sous-entendu qu’elle lui reproche, finissant son élocution avec un petit rire léger qui défait ses lippes, sans même se rendre compte qu’il s’enfonce dans un malentendu qu’il n’est même pas capable d’imaginer pour l’instant. ’’Il est en train de s’amuser sur scène, j’ai le droit de m’amuser aussi, non ?’’ question plus réthorique qu’autre chose puisqu’il n’attend pas de réponse avant de se saisir d’un cocktail au hasard, à la suite d’Helen. ’’C’est pas mal mais tu faisais mieux dans ton appart’ d’étudiante…’’ qu’il marmonne d’un ton amusé en coinçant la paille au coin de ses lèvres, tirant une longue gorgée de sa boisson alcoolisée en zieutant rapidement les alentours, commençant à se demander si son acolyte ne s’est pas perdu en chemin mais, tournant son regard vers sa meilleure amie, il ne voit pas que ce dernier revient enfin. ’’Bonsoir.’’ - « Bonsoir. » Izan s’apprête à faire les présentations - sans se douter que celles-ci sont inutiles, mais le dernier verre qui se renverse sur la table l’en empêche ; écarquillant ses paupières de quelques degrés, il ravale sa respiration en se décalant sur la banquette, échappant de peu au carnage causé par le journaliste. ’’Oh putain !’’ ayant glissé du côté d’Helen pour échapper au pire, le pianiste observe la cascade qui s’est formée entre la table et le sol, sur lequel le cocktail est en train de former une ronde liquide colorée. ’’Merde, désolé vieux...’’ - ’’J’crois que c’est le moment où tu vas chercher de quoi éponger.’’ parce qu’il ne faut pas croire qu’il va le faire lui-même : pas sa maladresse, pas sa faute, pas son crime ! La solidarité d’Izan s’arrête là où commence son manque de volonté. ’’Profites-en pour te commander un autre cocktail, aussi.’’ remarquant alors l’air blême de Chris, Izan fronce lentement ses sourcils en espaçant ses lèvres de quelques degrés avec l’intention de le rassurer — pour le cocktail et la tentative d’homicide échouée, mais il n’en a guère le temps puisque la belle brune se saisit de ses joues en empoignant son visage dans sa paume, à la manière d’un enfant dont elle réclame la pleine attention. « Le Karma, Izan, le Karma. » croyait qu’elle dit cela parce qu’il a osé la réveiller après une dure journée de labeur, il accentue l’éclat enfantin de ses yeux en rétorquant, sans honte ’’Oh ça va, c’est pas si grave !’’ c’est l’insomniaque en lui qui parle, sans doute, étant bien trop habitué à fonctionner avec peu d’heures de sommeil au compteur pour s’en inquiéter chez les autres « Tu me soules, j'arrive pas à être en colère plus de deux minutes avec toi. » bienheureux de cette nouvelle, ainsi que du baiser écrasé contre sa joue, le pianiste courbe ses lèvres dans un sourire satisfait en aspirant une nouvelle rasade de son cocktail, puisqu’il n’a plus aucune raison de s’en faire si sa meilleure amie n’est plus en colère après lui. ’’Chris ? ’’ son regard passe de l’un à l’autre avec un air incrédule, ne s’attendant visiblement pas à ce que les deux se connaissent, même si le doute subsiste puisqu’elle a mis un long moment à réagir, quand même ’’Vous vous connaissez ?’’ qu’il demande en continuant de siroter son cocktail, l’une de ses mains remontant auprès de sa paille pour la faire tourner dans son verre afin de mélanger les liqueurs. « Mais. Depuis quand vous vous fréquentez, tous les deux ? » il lance un regard complice vers Chris en retenant un sourire espiègle, qui se répercute dans le son de sa voix lorsqu’il répond ’’Depuis tout à l’heure.’’ mais il a l’impression que c’était il y a une éternité ’’Lynda a failli lui péter le nez.’’ et à voir le sourire franc qu’il porte, c’est un excellent souvenir ’’Du coup on a pris la fuite dans un taxi, il a failli se faire péter le nez pour la deuxième fois, le taxi est tombé en panne et nous voilà ici.’’ il le conclue en pillant la glace au fond de son verre avec sa paille, balançant son regard ici et là sans véritablement se rendre compte qu’il laisse un odieux malentendu s’étendre.

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"Bonsoir" La femme d'Isahn lui avait répondu d'un ton qu'il jugea plutôt glacial, mais lorsque Chris reconnut le visage de celle-ci, c'est son corps tout entier qui fut traversé d'un blizzard et il se releva instinctivement comme s'il voulait fuir ce bar à l'ambiance country. Mais sa maladresse le fit se rasseoir pendant que le contenu du verre se déversait en direction d'Isahn qui évita autant que possible le liquide qui coulait de la table. Chris s'excusa en rigolant tout en espérant que ce dernier ne soit pas vindicatif à son égard mais, finalement, il n'en avait aucunement la raison étant donné qu'il avait éviter le désastre en se collant encore plus à Helen. Avant d'ajouter au même moment ”J'crois que c'est le moment où tu vas chercher de quoi éponger”. Les deux événements cumulés faillirent faire sortir Chris de ses gonds en lui disant d'aller se faire ... Non mais il ne voulait pas non plus qu'il se mette à genoux pour lui cirer les pompes pendant qu'il y était ? Noir, rouge ou blanc, il ne savait plus de quelle couleur il devait être à cet instant précis mais, par miracle, il parvint tout de même à se contenir. Cependant, la goutte d'eau de trop fut lorsqu'il vit Helen qui appuyait sur les jours d'Isahn tout en se rapprochant de lui. Sa capacité d'acceptation était atteinte, Chris ne pouvait et ne voulait pas en voir davantage et il détourna le regard avant de se relever. Se disant que la proposition d'aller prendre un autre verre ne pourrait que lui faire du bien car il ne supporterait pas de les voir se bécoter juste devant ses yeux. Au passage il informa un serveur de sa maladresse tout en s'excusant afin que celui-ci puisse nettoyer les conséquences de cette dernière. Puis, une fois au bar, il en profita pour commander un shooter de Vodka qu'il but d'un seul coup avant de redemander le même cocktail qu'il avait renversé. En retournant vers le duo, il vit une nouvelle fois Helen qui déposait un baiser sur la joue d'Isahn qui, lui, semblait ravi des attentions portées par la jeune femme... Chris prit alors sur lui de faire les derniers pas qu'il lui restait afin de s'asseoir à nouveau en face du couple, espérant que l'alcool lui ferait de l'effet afin d'affronter cette terrible situation.

"Chris ?" Helen semblait l'avoir reconnu malgré son camouflage. Le voilà bien, il se mordit les lèvres en faisant une légère moue. Une fois démasqué, il ne resterait plus très longtemps avant que Isahn découvre qu'Helen était en fait la femme dont il venait de lui parler quelques minutes auparavant. ”Vous vous connaissez ?” la question n'avait pas tardé alors qu'il les regardait bizarrement. Chris eut un instant l'envie de lui répondre quelque chose du genre "Bien sûr qu'on se connaît, Helen est justement la femme dont je te parlais. Donc du coup, cela ne te dérange pas si je récupère son numéro de téléphone afin de la voir et de la séduire dans ton dos ?" mais la présence de la jeune femme l'empêchait de dire un quelconque mot la concernant alors il se contenta d'une réponse un peu plus vague, sachant qu'il ne pouvait parler ni de la course ni de l'hôpital car cela ne ferait que le rapprocher de ce qu'il lui avait confié ”Disons que le hasard nous a mis un jour sur le même chemin...”. Mais si la curiosité d'Isahn ne devait être qu'à moitié satisfaite, celle d'Helen avait également besoin d'éclaircissement car elle leur demanda depuis quand Isahn fréquentait Chris. Le regard du pianiste changea du tout au tout alors que Chris sourit en le regardant également. Il avait beau lui en vouloir d'être celui qui avait réussit à conquérir le cœur de la belle chirurgienne avant que Chris ne la rencontre, il ne pouvait pas se cacher d'avoir passé de tels moments mémorables en sa compagnie et il laissa volontiers ce dernier faire un résumé de leur soirée.

”Depuis tout à l'heure. Lynda a failli lui péter le nez. Du coup on a pris la fuite dans un taxi, il a failli se faire péter le nez pour la deuxième fois, le taxi est tombé en panne et nous voilà ici.” Chris pensa que c'était un bon résumé, alors qu'il faisait une petite grimace en repensant à ce que son nez avait finalement subit avant de compléter les explications du pianiste. ”Je crois que son assistante devait m'en vouloir de l'avoir "kidnappé" lors de cette soirée mortelle. J'ai pris cher mais heureusement qu'Isahn était là pour prendre soin de moi...” regardant Isahn d'un regard complice alors qu'il poursuivait ces explications ”Sinon je crois qu'on aurait fini à l'hôpital alors qu'on espérait se rendre ailleurs pour poursuive cette belle soirée...”. Chris étant loin de se douter qu'Helen puisse imaginer un seul instant qu'ils pourraient finir leur soirée à l'hôtel ou chez l'un d'entre eux. Non ils auraient aimé la poursuive dans un lieu festif où ils auraient pu continuer leurs délires enfantins d'une soirée sans contraintes ni limites. ”Quant à vous deux, je ne vous demande pas, c'est tellement évident... Votre complicité saute aux yeux...” Même si cette remarque lui fit un mal de chien, se retenant de se mordre les lèvres pour prendre le pas sur la douleur qu'il ressentait à l'intérieur, il admettait à demi-mot qu'ils formaient un joli couple. Chris finit par se tasser un peu plus dans le fond de son siège, toujours sous le choc de ce coup de théâtre au cours de leur soirée.

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But what the hell are we doing here ?

@Chris Logan & @Izan Da Silva fin août 2024 - Central Business District - Spring Hill
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« Et alors ? C’est grave ? Il est en train de s’amuser sur scène, j’ai le droit de m’amuser aussi, non ? » Si les yeux de la chirurgienne avaient pu sortir de leur orbite, ils seraient probablement en train de le faire sous le choc des propos du pianiste. Depuis quand son meilleur ami prenait-il l'infidélité si légèrement ? Surtout après ce qu'il avait vécu avec Asher ET son expérience à elle avec Sam, elle trouvait le revirement de situation un peu limite quand même... Izan nageait de nouveau dans le bonheur avec le guitariste... à moins qu'il ne lui avait pas tout dit ? Peut-être que leur couple fonctionnait de nouveau parce qu'ils s'autorisaient ce genre de petits suppléments, en fréquentant chacun d'autres hommes ? Non... ce n'était pas le genre d'Izan. Elle n'arrivait pas à croire qu'il le trompe si ouvertement... et pourtant, chacune de ses remarques ne faisait qu'accroître cette vérité ô combien choquante pour Helen. Elle ressentait une certaine colère vis à vis d'Izan, qui adossait ce rôle qu'il avait eu du mal à pardonner au guitariste quelques mois plus tôt. Même si son meilleur ami faisait ce qu'il voulait de sa vie, une certaine déception naissait au creux de son cœur, il fallait l'admettre. Après ce qu'ils avaient tous les deux vécus, elle ne s'était pas une seule seconde imaginée qu'il admettrait aussi haut et fort qu'il s'amusait dans le dos de l'homme qu'il était censé aimer... Lorsqu'il fut à deux doigts de se faire renverser le cocktail sur le pantalon, la jeune femme avait envie de lui faire comprendre que le Karma se vengeait de son comportement et Izan semblait vouloir en rajouter une couche : « Oh ça va, c’est pas si grave ! » A ses yeux, ça l'était... mais visiblement Izan ne trouvait pas son acte horrible et humiliant, pour pourtant l'avoir reproché à Asher avant lui... m'enfin. Si telle était sa décision, Helen ne pouvait que la respecter. Le moment et le lieu n'étaient peut-être pas les mieux choisis pour tenter de le convaincre du contraire, avec la présence de son amant, qui plus est. Et puis, la chirurgienne oublia bien rapidement qu'elle était la plus offusquée et agacée dans cette situation, si bien qu'elle préféra ne pas prendre le risque de froisser Izan en voulant lui donner une nouvelle leçon de morale et lui affirma qu'elle n'arrivait pas à être en colère bien longtemps contre lui, sans manquer de lui écraser les lèvres contre sa joue pour appuyer ses dires. Au moment de se redresser sur sa chaise, le regard foncé de chirurgienne se concentra sur l'identité de l'homme qui était de retour avec un nouveau cocktail dans les mains, et elle reconnut après un court instant Chris Logan. « Vous vous connaissez ? » Se connaître était peut-être un bien grand mot, mais ils s'étaient rencontrés, oui. « Disons que le hasard nous a mis un jour sur le même chemin... » « Sans compter le serpent qui t'as mordu et qui t'as envoyé à l'hôpital... on se serait bien passé de croiser son chemin à lui, non ? » Répondit-elle avec un sourire, même si la pilule était malgré tout difficile à avaler quant au fait qu'Izan et Chris fricotaient librement en l'absence d'Asher. « On était en train de courir pour l'association et un serpent l'a attaqué à la jambe. » Précisa-t-elle avant d'ajouter : « J'imagine que tu as déjà vu sa morsure du coup... » Souffla-t-elle, persuadée qu'ils s'étaient déjà retrouvés plus intimement sous les draps et que la morsure du coureur lui avait été visible. Une chose était sûre, Helen était bien curieuse de savoir depuis quand les deux hommes se connaissaient, si bien qu'elle posa ouvertement la question, tout en sirotant son cocktail dont l'alcool anesthésiait peu à peu sa colère et ses ressentiments envers Izan : « Depuis tout à l'heure. Lynda a failli lui péter le nez. Du coup on a pris la fuite dans un taxi, il a failli se faire péter le nez pour la deuxième fois, le taxi est tombé en panne et nous voilà ici. » Helen écoutait attentivement son récit, portant alors son regard sur le nez égratigné de Chris devant lui. Ce dernier sembla par ailleurs vouloir préciser davantage les circonstances de leur rencontre : « Je crois que son assistante devait m'en vouloir de l'avoir "kidnappé" lors de cette soirée mortelle. J'ai pris cher mais heureusement qu'Isahn était là pour prendre soin de moi... » La chirurgienne crut avaler de travers en entendant la prononciation du prénom du pianiste de la bouche de Chris. Elle était plutôt étonnée que son meilleur ami ne lui ait pas encore fait remarquer qu'il le prononçait mal. « Lynda est assez particulière, oui... je lui en ai fais voir de toutes les couleurs aussi. » Souffla-t-elle, en se remémorant certains souvenirs en compagnie de cette vieille vie, qui voulait parfois un peu trop contrôler la vie du pianiste à son goût. « Sinon je crois qu'on aurait fini à l'hôpital alors qu'on espérait se rendre ailleurs pour poursuive cette belle soirée... » Le regard complice qu'il lui lançait lui donnait envie de s'échapper de là, sa remarque encore plus... c'était presque si Helen ne se sentait pas un peu de trop, entre les deux hommes qui semblaient manifestement pas avoir encore passé à l'acte. Chris n'attendait visiblement que ça, de le retrouver à l'hôtel ou dans n'importe quel endroit où il serait en mesure de lui retirer tous ses vêtements. « Dois-je t'offrir une carte d'abonnement pour l'hôpital ? » Préféra-t-elle demander, plutôt que de l'inciter à poursuivre ses aveux sur l'attirance très claire qu'il avait pour son meilleur ami. « Quant à vous deux, je ne vous demande pas, c'est tellement évident... Votre complicité saute aux yeux... » Un sourire nostalgique prit possession des lèvres de la brune, et l'évocation du mot "complicité" lui réchauffa le cœur. Malgré ce moment de froid suite aux événements du mois de Mai, Helen était ravie de constater qu'ils n'en avaient en rien perdu leur complicité d'un regard extérieur au sien. A ses yeux, sa relation avec Izan n'en était ressortie que plus forte, alors elle n'hésita pas à poser sa main sur la cuisse du pianiste dans un élan d'affection, s'emparant de sa main libre qui ne tenait pas son cocktail puis le regarda longuement, prise de nostalgie : « Et oui, ça fait combien de temps que tu me supportes ? Plus de vingt ans maintenant ? » Puis elle adressa un rapide clin d'œil à Chris en ajoutant : « Il ne voudra jamais l'admettre, mais il a eu un coup de foudre en m'entendant jouer du triangle. Je le comprends d'un côté, qui ne tomberait pas sous mon charme. » Elle disait cela pour la blague, bien évidemment, avant de boire de nombreuses gorgées de son cocktail. Ce n'était pas qu'elle s'ennuyait la chirurgienne, mais la fatigue la regagnait, et elle mourait d'envie de se recoucher maintenant. « Bon, je vous ramène chez vous ? » Ou à l'hôtel, peu importe, mais il était l'heure pour elle de retrouver les bras de Morphée.

S’il ne saisit pas le double malentendu dont il est l’otage — nul doute qu’il s’empresserait de rétablir la vérité si c’était le cas, il discerne encore moins les soubresauts de la jalousie dans l’oeil de Chris, bien loin de s’imaginer que l’homme nourrit une vile amertume quant à la convoitise amoureuse balayée : si Izan pouvait lire dans ses silences, il lui demanderait probablement pourquoi il réagit comme un adolescent au prisme d’une immaturité émotionnelle dont il aurait dû se défaire, à son grand âge. Être envieux pour une femme qu’il a rencontré une seule fois et dont il ne connait strictement rien, n’est-ce pas la preuve que le journaliste s’emballe plus que de raison ? Conservant - pour l’heure - son insouciance, le pianiste continue de piller la glace au fond de son cocktail en se tassant un peu plus dans la banquette de son assise, sans s’éloigner de sa meilleure amie. Ou sa femme, du coup, on vous laisse choisir. ’’Disons que le hasard nous a mis un jour sur le même chemin...’’ et disons-le franchement, le hasard est plutôt joueur ce soir « Sans compter le serpent qui t'as mordu et qui t'as envoyé à l'hôpital... on se serait bien passé de croiser son chemin à lui, non ? » agitant sa paille dans son verre, il interrompt brutalement son geste en redressant lentement son menton pour balancer ses iris dorés d’un visage à l’autre, n’ayant aucune difficulté à accorder la notion d’écho aux paroles de la belle brune, qui est donc assurément la femme sur laquelle Chris a jeté son dévolu « On était en train de courir pour l'association et un serpent l'a attaqué à la jambe. » - ’’Ah oui, vraiment ?’’ qu’il demande d’un ton légèrement plus aigüe en fixant Chris dans les yeux, inclinant légèrement son menton sur le côté en se retenant de rire, même si c’est davantage le comique de la situation qui l’amuse. « J'imagine que tu as déjà vu sa morsure du coup... » pressant ses lèvres l’une contre l’autre dans un petit hochement de tête, il confirme sur le même ton fugace : ’’Oh oui, je l’ai vu.’’ détournant enfin les yeux pour relâcher la pression autour du journaliste, le pianiste agrippe sa paille entre ses dents pour en aspirer une petite gorgée, atterré de la révélation qui vient d’être faite. Il n’est pas suffisamment mesquin pour pousser Chris à admettre qu’il a craqué pour la chirurgienne — surtout en présence de celle-ci mais, force est d’admettre qu’il a beaucoup de difficulté à quitter son expression amusée, qui peut apparaître comme dangereuse d’un point de vue extérieur ; rien ne l’empêche de jouer avec le feu, et il ne s’en prive pas le petit garnement ’’Du coup, tu l’as sucé ?’’ marquant une très petite pause, il détourne le menton vers Helen pour lui demander, en affichant une posture davantage sérieuse pour qu’elle ne se doute de rien : ’’Je veux dire, tu as aspiré le venin comme dans les films ?’’ c’est important d’entendre les récits héroïques, surtout quand ils concernent sa meilleure amie, n’est-ce pas.

’’Je crois que son assistante devait m'en vouloir de l'avoir "kidnappé" lors de cette soirée mortelle. J'ai pris cher mais heureusement qu'Isahn était là pour prendre soin de moi... ’’ un sourire de fierté prenant place sur ses lèvres, il redresse son menton pour approuver les dernières paroles, en braquant son regard sur Helen lorsqu’il annonce, mutin : ’’Je fais un très bon infirmier, tu vois ? Tu devrais dire à l’hôpital de m’embaucher.’’ mais ses futurs patients ne seront peut-être pas ravis, c’est clair « Lynda est assez particulière, oui... je lui en ai fais voir de toutes les couleurs aussi. » se remémorant quelques évènements particulièrement risibles, Izan émet un petit rire fluet en lançant un regard complice en direction d’Helen, tout en se demandant comment Lynda fait pour le supporter lui et son entourage ; à sa place, il aurait démissionné depuis des lustres ’’Sinon je crois qu'on aurait fini à l'hôpital alors qu'on espérait se rendre ailleurs pour poursuive cette belle soirée...’’ - ne voyant pas l’ombre malaisée qui passe dans le regard de sa meilleure amie, puisque cet odieux mépris doit raviver quelques terribles douleurs dans le coeur de la femme trompée, il esquisse un petit sourire à l’attention de Chris même s’il doit reconnaître qu’il est déçu de ne pas avoir pu l’entraîner dans le bar qu’ils projetaient de rejoindre un peu plus tôt. Néanmoins, leur virée infernale a son propre charme et, il doit bien avouer qu’il s’est bien amusé, principalement au dépend du journaliste : encore maintenant, il ne peut s’empêcher de lui lancer des regards qui veulent clairement dire je sais que tu sais que je sais. « Dois-je t'offrir une carte d'abonnement pour l'hôpital ? » - ’’Ça pourrait être utile.’’ qu’il se permet de lancer en regardant brièvement Chris, ne concédant à radoucir son expression que lorsqu’il est question de sa précieuse amitié avec Mini-Pouce ’’Quant à vous deux, je ne vous demande pas, c'est tellement évident... Votre complicité saute aux yeux...’’ également touché de ce témoignage qui réchauffe son coeur avec un élan de tendresse inouïe, il abandonne son verre en entrelaçant ses doigts avec ceux de sa meilleure amie, apportant leurs mains liées à ses lèvres pour déposer un léger baiser sur la sienne, bienheureux de pouvoir toujours effectuer ce geste après leur malheureux moment d’égarement « Et oui, ça fait combien de temps que tu me supportes ? Plus de vingt ans maintenant ? » il hausse ses sourcils en souriant avec une affection débordante, se rendant compte du chemin parcouru à ses côtés ; toute une vie, semble-t-il « Il ne voudra jamais l'admettre, mais il a eu un coup de foudre en m'entendant jouer du triangle. Je le comprends d'un côté, qui ne tomberait pas sous mon charme. » échappant un petit rire en baissant le menton, il marmonne entre deux éclats amusés ’’Même le triangle c’était une catastrophe…’’ faut dire que la musique ce n’est vraiment pas son domaine mais, heureusement, elle a beaucoup d’autres qualités ’’Non, c’est quand tu as commencé à me voler tous mes goûters que je me suis dit : c’est clairement la femme de ma vie.’’ parce qu’il fallait au moins ça pour supporter le pillage de biscuits qu’il subissait, pas vrai ? « Bon, je vous ramène chez vous ? » - ’’Je vais payer, je reviens.’’ quittant délicatement la main de sa meilleure amie, il dépose un léger baiser contre sa tempe avant de se lever de son assise pour répondre le comptoir, usant de son téléphone pour régler leur commande avant de revenir en direction de la table, tendant de nouveau ses doigts à la belle brune pour marcher à ses côtés jusqu’à l’extérieur, en compagnie de Chris. ’’Tu habites dans quel coin ? On te ramène avant de rentrer chez nous. À moins que tu doives retourner à l’hôpital, Hel ?’’ il nourrit, sans même le savoir, le malentendu qui ne sera définitivement pas éclairci ce soir.

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"Sans compter le serpent qui t'as mordu et qui t'as envoyé à l'hôpital... on se serait bien passé de croiser son chemin à lui, non ?" Alors qu'Helen en disait davantage sur leur première rencontre, Chris ne put s'empêcher de déglutir et de s'enfoncer un peu plus dans son fauteuil alors qu'il remarqua aussitôt que cela avait suscité de l'intérêt auprès d'Isahn qui les regardait à tour de rôle. Il aurait bien voulu trouver une parade afin de se sortir de cette situation mais il n'en eut pas le temps car Helen poursuivit ses explications. "On était en train de courir pour l'association et un serpent l'a attaqué à la jambe." ”Ah oui, vraiment ?” Isahn avait aussitôt réagit en regardant Chris dans les yeux. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre qu'il avait fait le rapprochement avec ce qu'avait pu lui confier Chris quelques minutes avant l'arrivée d'Helen, il savait désormais qu'il avait eu un coup de cœur pour sa compagne ou sa petite amie, ignorant encore comment le duo pouvait bien qualifier leur couple. Comment celui-ci allait réagir à cette révélation ? Cette soirée devenait de plus en plus folle et incertaine... "J'imagine que tu as déjà vu sa morsure du coup..." ”Oh oui, je l'ai vu.” Après avoir confirmé les suggestions de la jeune femme, Isahn relâcha enfin la pression en détournant le regard. Chris n'avait pas souhaité être le premier à le faire, ce qui aurait été un aveu de culpabilité de sa part, mais il avait malgré tout eu un mal fou à soutenir le regard perçant de son complice qui, il le savait, avait tout compris de la situation. Un fort soulagement s'empara alors de Chris à cet instant qui en profita pour boire son verre à la paille. ”Du coup, tu l'as sucé ?” Chris manqua de s'étouffer à cette réplique du pianiste, en soufflant dans la paille de son verre, ce qui ne manqua pas de faire du bruit avec des bulles remontant à la surface de son cocktail. Heureusement que son visage était barbouillé de noir car il ne sait pas de quelle couleur aurait été celui-ci à cet instant précis tellement il ne l'avait pas vu venir. Son corps était totalement somatisé par les méandres de son esprit embrumé par la situation. Chris ne savait plus quoi penser et se retrouvait totalement perdu. A quoi pouvait donc bien jouer Isahn ? Lui qui gardait une posture sérieuse alors qu'il venait de comprendre l'une des situations gênantes de ce trio improvisé. ”Je veux dire, tu as aspiré le venin comme dans les films ?” Isahn avait beau eu précisé le fond de sa pensée, Chris n'en demeurait pas moins perdu au fond de son fauteuil.

Heureusement qu'Helen voulu en savoir plus sur le lien unissant les deux hommes, Chris était plus qu'heureux de changer de sujet de conversation et il en retrouva même un sourire sincère de soulagement alors qu'il compléta les informations initiales du pianiste. "Dois-je t'offrir une carte d'abonnement pour l'hôpital ?" lui demanda la jeune femme une fois qu'il avait terminé ses explications. Chris aurait bien aimé lui préciser que ce n'était pas auprès de l'hôpital qu'il aurait aimé avoir une carte de fidélité... Mais cette remarque aurait été totalement déplacée, d'autant plus en présence de son petit ami. Il aurait sans aucun doute signé son arrêt de mort étant donné que ce dernier avait parfaitement compris l'attirance qu'avait Chris vis-à-vis d'Helen. ”Ca pourrait être utile.” lança aussitôt Isahn d'un ton sérieux tout en regardant Chris. Que voulait-il dire par là ? Il voyait bien dans son regard qu'ils savaient tous les deux le fond de la situation, ignorée encore à l'heure actuelle par la belle chirurgienne. Etait-ce des menaces ? Qu'Isahn prendrait plaisir à s'en prendre au journaliste une fois qu'ils ne seraient plus que tous les deux, voir accompagné de sa folle assistante pour lui faire la peau ? Un doute s'immisça alors dans l'esprit de Chris car, au fond, il ne savait pas grand chose de l'homme qui se tenait de l'autre côté de la table... Une voix dans sa tête lui dit alors de faire diversion et vite... C'est pourquoi il ne trouva pas mieux que de parler du couple qui lui faisait face et de leur complicité évidente. Même si cette remarque lui fit très mal, c'était sa seule porte de sortie à cet instant et, heureusement, elle eut l'effet bénéfique recherché car les deux protagonistes semblaient ravis et apaisés par ces quelques mots.

Il profita de finir son cocktail pendant que le duo se rapprochait, aussi bien dans le regard où Chris pouvait nettement percevoir la tendresse qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, que dans leurs gestes, le pianiste embrassant la main d'Helen alors que leurs doigts étaient emmêlés. "Et oui, ça fait combien de temps que tu me supportes ? Plus de vingt ans maintenant ? Il ne voudra jamais l'admettre, mais il a eu un coup de foudre en m'entendant jouer du triangle. Je le comprends d'un côté, qui ne tomberait pas sous mon charme." La jeune femme terminant sa phrase en adressant un clin d'oeil à Chris. Etais-ce par rapport à sa remarque sur le triangle vis-à-vis d'Isahn ? Ou bien parce qu'elle avait deviné que Chris avait également été sous son charme lors de leur première rencontre ? Chris ne savait plus quoi en penser alors que le pianiste en rigola. ”Même le triangle c'était une catastrophe... Non, c'est quand tu as commencé à me voler tous mes goûters que je me suis dit : c'est clairement la femme de ma vie.” ... STOP ! Chris avait envi de crier mais il se retient, il avait envie de mettre la situation sur pause afin d'avoir un peu de temps pour analyser et comprendre la situation. Ils étaient en train de dire que cela faisait 20 ans qu'ils se connaissaient et étaient fous l'un de l'autre alors que le journaliste pensait qu'Helen l'avait rencontré quelques temps après l'échec de son mariage. Cela ne pouvait donc pas être son nouveau petit ami ? Il ne voyait plus que deux solutions possibles à se méli-mélo. Soit cela voulait dire qu'Isahn n'était pas son petit ami mais qu'il était en réalité son mari, ou ex-mari, et qu'elle était retournée à ses côtés après lui avoir pardonné son infidélité. Peut-être même qu'ils s'autorisaient désormais librement des extras chacun de leurs côtés ? Ce qui pourrait expliquer le clin d'oeil que lui avait adressé la jeune femme quelques instants plus tôt. Mais la haine qu'elle en avait eu pour celui-ci lui dit que c'était peu probable qu'elle lui ait pardonné en si peu de temps. Ou alors... Ou alors cela voulait dire qu'Isahn était bien son nouveau petit ami mais qu'elle avait trompé son mari depuis de nombreuses années et avait profiter de l'infidélité de son ex-mari pour avoir une bonne excuse de se séparer de lui afin de pouvoir se mettre officiellement avec celui qu'elle aimait réellement depuis tout ce temps... Dans les deux cas, Chris se rendit compte qu'en réalité il ne savait pas grand chose de la belle chirurgienne et que celle-ci était bien loin de la personne qu'il s'en était fait lors de leur première rencontre. Non c'est sûr que son cœur s'était emballé bien trop vite et qu'il subissait désormais les conséquences de son manque d'expérience avec les femmes...

"Bon, je vous ramène chez vous ?" C'est Helen qui sortit le journaliste de ses pensées moroses. Pourquoi "vous" ? Elle s'adressait de nouveau à Chris avec le vouvoiement désormais ? Reprenant elle-même des distances avec lui ? Ce yoyo incessant dans le tourbillon de ses émotions pesait véritablement dans tout le corps du journaliste. ”Je vais payer, je reviens” compléta alors le pianiste, en se dirigeant vers le comptoir après avoir embrassé sa femme ou sa petite-amie sur sa tempe. Chris se retrouva un instant seul avec Helen mais il ne savait pas quoi lui dire. Il avait croisé son regard mais l'avait très rapidement fui, gêné de ce qu'il avait pu ressentir, il n'était pas à l'aise et avait envi de s'enfuir le plus loin possible d'ici. Il n'avait pas non plus l'envie qu'elle puisse lire quoi que ce soit dans son esprit à travers son regard accablé par sa prise de conscience de la situation. Au moins, l'invitation à les raccompagner signerait la fin de cette soirée certes mémorable mais au combien épuisante... Pour sûr, il ne tarderait pas à s'écrouler sur son lit et s'endormirait aussitôt, enfin sauf s'il avait la maladresse de s'affaler à plat, en plein sur son nez ! Heureusement, le pianiste revient assez rapidement à leur table, brisant ce moment de silence plutôt glacial sans se rendre compte de la tension palpable entre Helen et lui. Il s'empara de nouveau de la main de la chirurgienne pour l'entraîner avec lui en direction de la sortie. Chris les avait suivis un peu comme un automate. ”Tu habites dans quel coin ? On te ramène avant de rentrer chez nous. A moins que tu doives retourner à l'hôpital, Hel ?” Vu l'état de fatigue qui avait pu se lire sur les traits d'Helen, Chris l'imaginait mal retourner à l'hôpital, mais bon elle avait déjà fait preuve de beaucoup de professionnalisme donc plus rien ne le surprendrait si celle-ci préférait se rendre là-bas plutôt que de rentrer dans leur petit nid douillet à tous les deux. "J'habites à Logan City, au 77 Third Avenue" Chris avait prononcé ses premiers mots depuis tout à l'heure, sans intonation particulière, épuisé de leur soirée. De toute manière Helen connaissait déjà son adresse même s'il doutait qu'elle s'en aurait souvenu. Et puis Izan aurait bien fini par la découvrir donc s'il voulait revenir lui faire une visite "surprise" plus tard pour lui régler son compte, il y serait tout de même parvenu... Bref il n'avait pas d'autres solutions que de monter à l'arrière du véhicule de la chirurgienne pour les laisser le raccompagner chez lui.

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Plus tard dans la soirée, Chris remerciera d'un signe de tête le duo de l'avoir raccompagné devant sa villa. Il était resté un instant à observer le véhicule repartir et disparaître un peu plus loin au détour d'un virage. Une fois le véhicule disparu, il souffla un grand coup comme s'il voulait évacuer toute la pression ressentie depuis le bar afin de ne rien laisser paraître de l'état psychique dans lequel il s'était plongé. Puis, il se retourna pour remonter l'allée menant à sa porte d'entrée. Par réflexe, comme à son habitude, il chercha alors les clefs de sa maison mais, en touchant les poches de sa chemise et son pantalon, il se rendit compte qu'il ne les avait pas sur lui. Elle devait être dans sa veste que Lynda lui avait prise lorsqu'ils avaient essayé de s'enfuir de la soirée mondaine avec l'assistante à leurs trousses. "Non... C'est pas vrai !" s'exclama-t-il en regardant le ciel comme pour se demander ce qu'il avait fait pour mériter un tel acharnement avant d'en rigoler nerveusement. Qu'est ce qu'il allait donc faire désormais ? Dormir à la belle étoile en attendant d'appeler un serrurier le lendemain ? Ou bien briser une fenêtre pour entrer comme un voleur dans sa propre maison ? Il n'en revenait toujours pas et entreprit tout d'abord d'actionner la poignée de la porte d'entrée à tout hasard. Et, par miracle, celle-ci s'ouvrit. Ouf ! Il avait dû oublier de la fermer en partant. Quel coup de chance finalement... Mais il se rendit vite compte qu'il n'était pas encore au bout de ses surprises lorsqu'il constata qu'il avait également laissé la lumière de sa pièce de vie allumée. Puis, c'est uniquement lorsqu'il distingua la présence d'une femme, assise dans l'un des fauteuils de son salon qu'il comprit son erreur. Non il n'avait pas oublié d'éteindre la lumière ou de fermer la porte en partant. Quelqu'un était rentrée chez lui et l'attendait patiemment ici. "Il faut qu'on parle tous les deux !" la jeune femme s'étant adressé à lui avec le regard sévère et la voix grave. Chris en souffla de désespoir alors qu'il avait bien reconnu la femme qui se trouvait chez lui. Que pouvait donc bien lui vouloir l'assistante d'Isahn ? Nul doute qu'elle avait fouiller dans sa veste afin de découvrir son adresse et son identité. Chris avait d'ailleurs remarqué que sa veste était posée sur le bar proche de sa cuisine. Qu'avait-elle donc à dire à un journaliste en plein milieu de la nuit ? Etais-ce par rapport au métier de son patron ? Chris ne savait même pas ce qu'il faisait dans la vie... Conscient finalement qu'il s'était bien plus dévoilé que l'inverse lors de celle-ci et qu'il était sans doute encore bien loin de parvenir au bout de ses surprises ce soir...

RP TERMINE

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