@Gayle Danbury  ☆ Pénélope

Chez Pénélope
Autant j’avais aimé être enceinte, sentir les jumeaux grandir et voir mon corps changer sans que ça ne m’inquiète, autant il me tardait, désormais, de les voir. Et aussi - surtout ! - parce que j’avais l’impression que j’allais exploser. Le terme de cette grossesse était prévu en août mais j’étais persuadée que mon corps et moi, on ne tiendrait pas jusque là. Je me sentais essoufflée et je reconnaissais sans mal que le moindre - gros - effort me demandait une énergie considérable. Je n’aurais pas pu aider Tony à déménager ses affaires jusqu’ici. J’avais un peu participé en vidant un ou deux cartons et je remerciais l’aîné des Lewis de ne pas me faire remarquer que sans mon « aide » il serait allé plus vite. Il restait encore quelques cartons mais ils étaient dans mon bureau et la maison ne ressemblait plus à une foutoir … Tony avait casé toutes ses affaires sans que je n’ai eu à faire trop de tri.

Lorsque je reçois un appel de ma soeur aînée, je suis affalée telle une baleine échouée dans un transat sur la terrasse et je regarde les chats tourner autour de Bandit avec un petit sourire amusé. Je finis par somnoler sans savoir combien de temps s’est écoulé entre l’appel de Gayle et son arrivée chez moi parce que quand je rouvre les yeux, j’entends frapper à la porte. Comme à son habitude, ma soeur n’attend pas que je vienne lui ouvrir et pénètre dans la maison. Je la trouve déjà dans la cuisine et je ne me retiens pas d’éclater de rire quand j’aperçois son regard arrondi par la surprise de me voir si … ronde! « Mais qu'est-ce qui s'est passé ? » - « Y’en as deux, ça prend de la place tu sais ! » m’amusais-je. La belle blonde s’approcha et déposa un baiser sur mon front alors que je posais une main dans son dos pour la serrer contre moi : « Allez va t'asseoir sur le canapé, tu dois être fatiguée. » Elle s’inquiète pour moi, Gayle, c’est son rôle de grande soeur et comme, de toute façon, je n’avais pas le choix, je marmonnais un vague : « Okayyyy » répondis-je, avec un sourire complice envers mon aînée tout en me dirigeant vers le canapé. Cette dernière me rejoint rapidement après avoir préparé le thé. Elle a même amené des gâteaux. Hmm … des donuts j’espère !! La main de Gayle se posa sur mon ventre : « Tata est là... »  Un sourire attendri fendit mes lèvres. Gayle allait être une super tata quand bien même j’étais parfaitement conscient qu’elle ne comprenait pas pourquoi je menais cette grossesse à terme sans le père biologique. Et en même temps, elle n’était pas au courant que Tony allait assumer ce rôle. Un rôle que je ne lui avais pas forcé d’endosser mais qu’il avait décidé de lui-même, de prendre. D’ailleurs, je redoutais de le lui dire parce que je savais qu’elle n’aimait pas cette situation. Elle avait toujours apprécié Tony en tant que meilleur ami, mais elle n’était pas fan de son nouveau statut. Gayle voulait seulement me protéger, ça aussi, j’en étais consciente mais parfois c’était … trop ?? Trop étouffant, trop tout en fait. J’aime ma soeur, elle a toujours été là pour moi, et on est comme les deux doigts de la main mais voilà, parfois c’est compliqué d’être sa petite soeur.  « L'arrivée est pour quand déjà ? » - « 7 août. » répondis-je avec un long soupir tout en le regardant verser le thé dans les tasses. « Mais ils peuvent arriver dès début juillet sans que ça soit dangereux et je pense sincèrement que je tiendrais pas jusqu’en août. T’as vu la taille de mon ventre ? Je suis prête à exploser ! » plaisantais-je. Je prends la tasse qu’elle me tend et me perd dans la contemplation du liquide brûlant pendant quelques secondes avant de prendre une grande inspiration. « Gayle, j’ai un truc à te dire… » J’avais sortit exactement la même phrase quand je lui avais demandé de plaider en ma faveur à notre paternel pour qu’il me laisse aller aux 16 ans de Tony. La seconde d’après, je lui avais aussi demandé de me prêter une robe qu’elle adorait …. et que j’avais ramené tachée de sangria le lendemain …

Mais c’est l’aboiement de Bandit, le chien de Tony, coursant un de mes chats qui nous interrompt. Oui forcément qu’elle allait se demander ce que le chien du Lewis faisait chez moi, peut-être mê me qu’elle allait se rendre compte qu’il y avait son panier et pleins de jouets à lui à côté de l’arbre à chat de Meg et Hercule. Mon regard s’ancre dans celui de ma soeur aînée et je déglutis … préférant attendre qu’elle pose d’elle-même ses questions.

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@Gayle Danbury   ☆ Pénélope

Chez Pénélope
Ça faisait un petit moment que je n’avais pas eu ma sœur à la maison … Bien longtemps parce qu’elle n’était, bien sûr, pas au courant que cette maison n’était plus seulement la mienne et celle de mes tigres, mais que deux mâles de plus cohabitaient avec nous. Et c’est un fait que je ne pourrais pas lui cacher bien longtemps même si je devine qu’elle ne va pas sauter de joie. Pour l’heure, mon aînée semblait surtout focalisée sur mon énorme ventre prête à exploser ….et sa remarque sur le fait qu’on allait bientôt devoir me faire rouler pour avancer me fit éclater de rire. Elle n’avait pas tort … Deux bébés, ça prenait de la place, vraiment beaucoup de place.

Et même si j’étais déjà énorme, il était tout simplement hors de question que je me prive des pâtisseries qu’avait apporté mon aînée. Elle s’assit en face de moi et ouvre la boîte. Mon sourire s’agrandit encore plus lorsque je découvre qu’elle m’a apporté des donuts et des éclairs pour elle. Depuis que je suis enceinte, je suis littéralement obsédée par les donuts. Ça aurait pu tomber sur quelque chose de beaucoup plus healthy, mais non, c’était tombé sur un met plein de gras et de sucre. « Si je te connaissais pas si bien, je pourrais penser que tu essaies de me soudoyer ! » me moquais-je alors qu’en cet instant, c’était plutôt moi qui devait lui dire un truc et ma sœur me connaissait suffisamment pour savoir que, quand j’avais un truc à lui dire, ça n’inaugurait rien de bon. « Si tu veux que je prenne un des deux enfants c'est non hein... » Et je roule des yeux avant d’éclater de rire. « T’es folle ! »

Et c’est Bandit poursuivant Meg jusque dans le salon qui détourne notre conversation. Aïe … j’aurais préféré le lui dire autrement ! « Qu'est-ce que le chien de Lewis fout ici ? » Je grimace et me gratte l’arrière du crâne, puis je pose le donuts entamé à côté de ma tasse de thé. « Hmm c’est …  » Mon manque de répondant n’eut pas l’effet escompté. Pire encore, ma non-réponse condamnait l’aîné des Lewis ! « Ne me dis pas qu'il a eu le culot de te demander de garder son chien alors que t'es enceinte jusqu'au cou ?! » Oh, je le connaissais par cœur ce regard noir. Elle était furieuse contre Tony ! « Arrêtes Gayle ! C’est un amour ce chien ! » m’écriais-je en essayant de capter son regard, identique au mien. Quoi que … j’avais toujours trouvé ses yeux plus perçants que les miens. Bandit avait dû comprendre qu’on parlait de lui parce qu’il cessa de s’intéresser au chat et s’approcha de moi. Je lui caressais doucement la tête pendant qu'il vient poser sa tête sur ma cuisse. « Et Tony m’impose rien du tout ! » rajoutais-je. Si je devais être honnête, c’était plutôt moi qui avait bousculé sa vie de célibataire en y rajoutant – prochainement – des bébés. Je pensais, naïvement, l’incident du chien clos, quand Gayle marmonna un : « Dès que je pars d'ici je l'appelle pour qu'il vienne récupérer son sac à puces. » qui me fit avaler mon thé de travers. Putain ! Gayle allait beaucoup trop loin pour me protéger. Comme d’habitude ! Je posais ma tasse et lui dis le plus sérieusement du monde : « Hors de question que tu appelles Tony.  » Je plantais mon regard dans sien et me pinçais les lèvres. Puis je soupirais longuement avant de secouer la tête. « On a aménagé ensemble. Il vit ici. » lui avouais-je sans la quitter des yeux. Peut-être que là, elle allait vouloir appeler Tony … Oui surtout quand elle allait apprendre la deuxième partie de mes révélations. « et puisqu’on en est à se dire les choses, il va aussi reconnaître les jumeaux. Tu vois, je vais pas les élever seule… » lui dis-je, haussant les épaules comme si ce n’était pas une bombe que je venais de lui lancer.

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Chez Pénélope Entendons-nous, j’aime ma sœur. Je l’ai toujours considérée comme un modèle à suivre mais oui, elle a tendance à toujours vouloir me surprotéger quand bien même je ne suis plus une petite fille, mais bien une femme adulte. Et je sais aussi qu’elle s’inquiète pour moi, qu’elle ne pense à qu’à mon bien-être mais elle ne me laisse même pas en placer une ! Difficile à croire qu’on s’entende si bien, qu’on puisse être si proches et si différentes à la fois. Mais c’est justement ça qui fait notre force, j’en suis persuadée. En cet instant, cependant, j’aimerais qu’elle me prenne un peu au sérieux. Je ne voulais pas lui annoncer comme ça, de but en blanc, que Tony vivait ici. Qu’on avait décidé de vivre ensemble et surtout qu’il allait reconnaître les jumeaux comme les siens, mais elle ne me laissait pas le choix. Son éclat de rire face à mes déclarations m’arracha une très subtile grimace. Elle ne me croyait pas. « T'es bête, j'ai failli y croire. » Si seulement Gayle ! Est-ce que c’était la bonne technique d’être si directe ? J’étais en train de remettre ma technique en question, « Non mais tu déconnes ? » - « je déconnerais jamais sur un truc pareil G. » Je lui confirme en la regardant mâcher son éclair. Subitement, moi aussi j’ai faim … faim d’appréhension quant à sa véritable réaction. Et ça ne tarde pas à arriver. Je le vois bien parce qu’elle pose sa pâtisserie pour m’attraper par les épaules ? « Dis-moi que c'est une mauvaise blague... Pen... Lewis ? Mais qu'est-ce que tu me racontes là ? » Cette fois, je grimace vraiment et finis par soupirer longuement : « Sérieusement, c’est si étonnant que ça ? » Je lui demande en plantant mon regard dans le sien. Il était là depuis le début de ma grossesse, il était le premier à qui je l’avais dit, ça prenait sens, non ?

Je la suis du regard lorsqu’elle se lève comme un ressort. Dans ces moments-là, elle a besoin de se mettre en mouvement alors je me lève aussi – avec beaucoup mois d’aisance qu’elle, je dois l’avouer – pour lui faire face, les mains sur les hanches. « Mais c'est qu'un gamin ! » Je roule des yeux et soupire longuement son air désabusé. « Sérieusement ? C’est tout ce que tu as à dire ? Tu peux pas te baser sur le Tony que t’as connu quand on avait 16 ans ! Il a évolué lui aussi ! » argumentais-je même si je savais que c’était presque mission impossible de la faire changer d’avis. Elle le voyait encore comme l’ado de 16 ans avec qui j’étais collée H24. « Fais un effort s’il te plait ! Il a changé et … il me rend heureuse, ça devrait pas compter ? » lui demandais-je timidement tout en plantant mon regard dans le sien une fois de plus.

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@Gayle Danbury   ☆ Pénélope

Chez Pénélope Mon regard bleuté ne quittait pas celui de ma sœur. Je voyais bien qu’elle ne parvenait pas à se calmer, qu’elle ne voulait pas accepter ce que j’étais en train de lui annoncer. Bon sang, je ne comprenais pas comment elle pouvait ne pas me prendre au sérieux, comment elle pouvait douter de la véracité de mes propos. « A la limite pour arroser des plantes et sortir un chien, mais élever deux enfants ? Non. » Je roulais des yeux. Gayle était têtue, beaucoup plus que moi et quand elle avait une idée en tête, il était impossible de la faire changer d’avis … même quand je sortais mon regard adorable ! « T’es trop sévère et tu le sais … » J’ajoutais sans la quitter des yeux.

Sa réaction ne tarda pas à me faire glousser parce que je voyais bien qu’elle prenait sur elle. Qu’elle prenait vraiment sur elle. Néanmoins, j’attendais son argumentaire. Elle allait forcément me sortir des arguments. L’imitant, je croisais les bras contre ma poitrine, attendant sa réplique : « Atlas me rend heureuse, c'est pas pour autant que je l'épouse. » Levant un sourcil, je lui répondis sans attendre : « J’ai jamais parlé de mariage Gayle. J’ai aucune envie de me marier ! » grimaçais-je avant de planter mon regard dans le sien, « Peut-être que tu devrais t’envoyer en l’air avec Atlas, ça, ça te rendrait sûrement heureuse ! » Je plaisantais … mais à moitié, parce que si elle avait quelqu’un dans sa vie, peut-être – ou pas connaissant ma sœur – elle n’aurait pas ces arguments-là pour juger ce que j’étais en train de vivre avec Tony. « Quand Sergio m'annonce que notre chiffre d'affaires grimpe, il me rend particulièrement heureuse. C'est pas pour ça que je lui demande de me faire un gosse ! » Et je me mets à rire, nerveusement, parce que son argumentaire n’avait aucun sens. Depuis quand utiliser son meilleur ami et son associé pour comparer ce qui peut nous rendre heureuses, était devenu un argumentaire valable ? « Je t'ai dit que je serai là pour t'aider avec les enfants... » Telle une mère poule, Gayle cherchait toujours le meilleur pour moi, elle voulait toujours me surprotéger. Ça dépendait des fois, mais ça pouvait être adorable comme terriblement agaçant. « Gayle… » commençais-je tout en m’avançant vers elle, et posant mes mains sur ses avant-bras, « Je t’aime et je sais que tu seras toujours là pour moi et pour eux, » En même temps, je posais mes mains sur mon ventre surdimensionné, puis je grimaçais légèrement, « mais c’est pas comparable… Y’a aucune comparaison possible sur ce que tu vis avec Atlas ou ton associé, avec ce qui se passe avec Tony. » expliquais-je avec un petite moue innocente. Ça marchait bien quand j’avais 14 ans pour l’amadouer, « Laisses-lui une chance de te prouver que c’est plus l’ado de 16 ans, qu’on est bien ensemble, que c’est sérieux et qu’il prend soin de moi, de nous … Tu veux bien faire ça pour moi ? » Je finis par lui demander.